- il y a 57 minutes
Marschall Truchot, du lundi au jeudi de 17h à 19h avec Olivier Truchot & Alain Marschall. Deux heures pour faire un tour complet de l’actualité en présence d’invités pour expliquer et débattre sur les grands sujets qui ont marqué la journée.
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00:00Nous allons revenir maintenant sur ce qui s'est passé dans le TGV samedi entre Lille et Nîmes.
00:06Les passagers ont signalé les coups qu'une mère portait à son fils âgé de 6 ans parce qu'il avait renversé sa boisson sur une passagère.
00:14Elle a été interpellée et Maxime, je me tourne vers vous, elle est toujours en garde à vue la mère ?
00:19La garde à vue a été levée, c'est même un placement sous condition qui lui a été ordonné par le Parc-en-Maux.
00:25Pourquoi ? Parce que vous êtes brièvement revenu sur cette affaire Alain.
00:31En effet, jeudi dans l'après-midi, des passagers appellent le 31-17 qui est le numéro d'urgence de la SNCF
00:37pour signaler qu'une mère de famille est en train d'empoigner son fils et lui a tapé à au moins trois reprises la tête sur la tablette
00:46qui est présente à l'arrière des sièges dans les trains de la SNCF.
00:50La femme est donc interpellée en garde Chessy-Marne-la-Vallée, elle est placée en garde à vue.
00:56Une garde à vue qui dure quasiment 48 heures puisqu'elle a été déférée ce matin.
01:02Et donc, je vous le disais, c'est une mesure de classement sous condition qui lui a été notifiée.
01:07Ça veut dire quoi, classement sous condition ?
01:08Alors, c'est que l'affaire est classée à la condition que cette femme de 42 ans doit effectuer un stage de responsabilité pénale
01:16à ses frais, à son retour dans le sud, donc à Nîmes où elle réside avec son fils.
01:22Pourquoi le parquet a notifié une telle mesure ?
01:24Eh bien, parce que selon le parquet, si la femme, lors de sa garde à vue, a reconnu une partie des faits,
01:30à savoir avoir empoigné son fils et s'être énervée contre lui,
01:35elle a nié en bloc que son enfant âgé de 6 ans avait été frappé la tête contre la tablette de ce signe.
01:45Où est l'enfant ?
01:46L'enfant a été placé pendant les 48 heures de la garde à vue de sa maman à l'ASE,
01:51à l'aide sociale pour l'enfance de Seine-et-Marne, donc le département où la mère a été interpellée.
01:57Désormais, lui, s'est vu notifier une ordonnance de placement provisoire.
02:02C'est ce qu'on appelle dans le jargon une OPP.
02:04Autrement dit, eh bien, l'enfant va être placé.
02:07Le parquet a désormais 8 jours pour notifier le juge des enfants de ce placement.
02:12Et au bout de 8 jours, le parquet de Nîmes, cette fois,
02:16puisque le parquet de Maud a été désaisi au profit de Nîmes,
02:19où habitent la mère et son fils,
02:20eh bien, le parquet a ensuite 8 jours pour décider du maintien ou de la levée du placement,
02:27à la condition également que la mère ait réalisé le stage de rémunération pénale.
02:32Justement, Abel Boyy, vous qui êtes éducateur, président de l'association Tous Uniques, Tous Unis,
02:36ces stages, c'est quoi précisément ?
02:38C'est des stages qui durent quelques jours où on vous explique que le feu, ça brûle et que l'eau, ça mouille.
02:43On vous rappelle que ce n'est pas bien de taper un enfant.
02:45On vous rappelle qu'en tant que parent, vous devez être responsable.
02:48Je caricature, mais volontairement, parce que ce sont des stages qui ne vont pas très loin.
02:52Vous doutez de l'efficacité de ce stage ?
02:54Bien entendu, mais déjà, quand vous voyez que cette maman raconte sa version des faits,
02:58que l'on peut prendre en compte, bien entendu,
02:59mais je ne pense pas que s'il s'était agi de petites frappes,
03:04plusieurs personnes, plusieurs passagers, ce n'est pas qu'un seul passager,
03:08c'est plusieurs qui ont été alertés sur le fait.
03:11Donc, il faut quand même rappeler un chiffre,
03:13c'est que chaque année, c'est 51 000 enfants qui sont victimes de violences physiques
03:18dans le cadre intrafamilial.
03:20C'est un enfant toutes les trois minutes qui est victime de violences sexuelles
03:24et majoritairement dans le cadre intrafamilial.
03:27Et c'est un enfant qui meurt tous les six jours.
03:30Juste pour préciser les propos, quand même,
03:32l'enfant en question a été vu par des médecins,
03:34des médecins de l'unité médico-judiciaire,
03:36qui lui ont délivré une incapacité totale de travail,
03:40une ITT de seulement un jour.
03:43Preuve aussi pour le parquet,
03:45et bien que les faits n'étaient pas suffisamment caractérisés,
03:49en ayant pour preuve cette ITT de un jour seulement,
03:52pour confirmer la version des passagers du train de s'avouer.
03:55C'est très bien d'avoir cogné sur la tablette.
03:57On n'est pas obligé d'attendre qu'il y ait du sang.
04:00Ce que je comprends bien,
04:01c'est qu'elle va faire ce stage,
04:02et ensuite elle va récupérer son enfant,
04:03parce qu'une mère qui est capable de frapper ainsi son enfant en public,
04:07dans un train,
04:08on imagine que ce n'est pas la première fois.
04:10Juste pour une boisson qui a été renversée en plus.
04:12Sans faire un procès d'attention,
04:13on a du mal à imaginer que c'est la première fois qu'elle frappait son enfant.
04:17Donc il n'y a pas eu une enquête plus approfondie
04:19sur ce qui se passe à l'intérieur de la famille.
04:21Je crois qu'il est orphelin de père, l'enfant.
04:24Oui, bien entendu.
04:25Parce que ça mériterait quand même que les services sociaux
04:27aillent plus loin que simplement ce qu'on a fait là.
04:30C'est-à-dire faire une enquête de voisinage,
04:32est-ce que cet enfant a déjà été tapé,
04:34est-ce qu'il y a eu des signalements ?
04:36Et c'est ce que l'on peut espérer dans ce délai de 8 jours justement.
04:39Et ce qu'il faut savoir,
04:40c'est qu'un enfant qui est victime de violence,
04:42même si on attend d'avoir des informations complémentaires,
04:44ne va pas être enclin, entre guillemets,
04:47à dénoncer sa mère ou son père
04:49lorsqu'il y a un père de façon automatique en réalité.
04:51La victime s'habitue aussi.
04:54Pour cet enfant, si les violences sont répétées,
04:56je dis si parce qu'on ne sait pas,
04:58ça fait partie de son quotidien.
05:00Donc il n'y a pas forcément de raison de balancer sa maman.
05:03Mais la réalité, c'est qu'il faut alerter
05:04et espérer effectivement que ça aille au bout
05:07parce que ce n'est pas normal du tout que cela puisse arriver.
05:09Nous sommes avec Maître Isabelle Steyer,
05:12avocate pénaliste,
05:13avec notamment ses dossiers de maltraitance contre les enfants.
05:17Bonsoir Maître Steyer.
05:18Que pensez-vous de cette affaire ?
05:21Je suis vraiment très étonnée de la réponse du parquet
05:24et de la réponse de classement sous condition
05:27parce que, comme vous le dites très justement,
05:29une maman qui est capable de faire cet acte-là en public,
05:34devant témoin,
05:35on peut se demander quel acte elle peut pratiquer entre quatre murs.
05:39Alors il y a peut-être un problème d'enquête
05:41parce que les témoins n'ont peut-être pas donné leur adresse,
05:46n'ont peut-être pas été entendus,
05:49n'ont peut-être pas eu le temps de venir témoigner.
05:54Mais ils ont téléphoné au 31-19,
05:59donc on aurait dû avoir quand même...
06:0031-17.
06:0031-17, pardon,
06:03et retenir leurs coordonnées,
06:05d'autant plus qu'il y a des contrôleurs dans un train.
06:07et que je ne comprends pas comment ce contrôleur
06:10n'a pas été peut-être appelé,
06:12lui aussi, pour retenir les identités de ces témoins.
06:16Cet acte, il me semble grave
06:18parce que ça ne devrait pas être un acte isolé
06:21selon la logique que je connais.
06:22Mais maître Steyer...
06:23Donc vous dites que la justice est un peu trop légère
06:24dans le traitement de cette affaire, selon vous ?
06:26Ah, mais dans le traitement de façon générale.
06:29On va être très clair.
06:30Vous connaissez mon intervention
06:34pour l'association La Voix de l'Enfant.
06:36Mais de façon générale,
06:37la justice banalise les violences faites aux enfants.
06:41C'est la raison pour laquelle
06:42on a deux ou trois enfants
06:43qui meurent de maltraitance par semaine en France.
06:46Et ce chiffre-là, on n'en parle pas beaucoup.
06:49Mais sur ces enfants,
06:50on en a déjà un sur deux
06:51qui avaient déjà été victimes de violences
06:54et qui avaient déjà fait l'objet de signalements.
06:57Donc si effectivement,
06:58chaque fois qu'on a un signalement
06:59qui est quand même important,
07:00on le banalise comme ça
07:02et on ne va pas plus loin,
07:06on peut s'imaginer
07:08ce qu'il en est du sort de cet enfant.
07:11Dans un délai de huit jours,
07:12alors on va avoir la saisine
07:14d'un juge des enfants
07:15et il y aura peut-être, là,
07:17une expertise de psy de la mère.
07:20Il y a peut-être une piste là-dessus.
07:23Une audition, comme vous l'avez très justement dit,
07:25peut-être de l'instituteur.
07:26Est-ce qu'un enfant de 6 ans,
07:27est-ce qu'il sera capable de dire franchement
07:30si sa mère le tape ou pas ?
07:32Régulièrement.
07:33Non, mais il est évident
07:34que cet enfant placé
07:36au sein de l'aide sociale à l'enfance,
07:37il me semble possible en tous les cas,
07:39qu'il se rétracte
07:40ou qu'il n'aille pas plus loin
07:41dans son dévoilement
07:43puisque la sanction du fait
07:45qu'il ait parlé
07:46ou que des témoins l'aient vu,
07:48c'est l'éloignement de la mère.
07:50Voilà.
07:51Et donc finalement,
07:52ce n'est peut-être pas ça forcément
07:53ce qu'il souhaite non plus,
07:54surtout qu'il va se retrouver
07:55dans un milieu
07:56qui est très anxogène pour lui,
07:57qu'est-ce que je croyais.
07:58Il a que 6 ans,
07:59il faut le rappeler.
08:00Et voilà, exactement.
08:02Il est tout petit.
08:02On a l'impression
08:03que finalement,
08:03on est un peu coincé,
08:04madame Maître Steyer.
08:05On est un peu coincé
08:06parce que là,
08:07l'enquête va vite.
08:10Sa mère va sans doute
08:11récupérer l'enfant
08:11et peut-être qu'on ne saura jamais
08:13ce qui se passe
08:14à l'intérieur
08:14du domicile familial.
08:16Mais Maître Steyer,
08:16juste pour compléter
08:17ce que dit Olivier,
08:18elle pourra le récupérer
08:19sous condition
08:20d'une médiation familiale aussi.
08:23Non, d'après ce que je comprends,
08:25c'est le classement sans suite
08:27qui est classé
08:28sous condition
08:30du stage.
08:33Donc effectivement,
08:33il n'y a pas de sanction pénale
08:35si elle effectue
08:36le stage assez frais.
08:37Par contre,
08:38au niveau du placement,
08:40eh bien là,
08:40il appartiendra
08:41au juge des enfants
08:41de diligenter
08:42une enquête sociale,
08:44une audition
08:45de tout son tissu
08:47scolaire,
08:50de toute la famille,
08:51je ne sais pas
08:51s'il a une famille
08:52peut-être éloignée,
08:52de façon à voir
08:55si on peut restituer,
08:56rendre l'enfant
08:57à la mère
08:57et dans quelles conditions,
08:58avec une assistance éducative,
09:00peut-être,
09:00avec une mesure
09:01d'investigation judiciaire.
09:03Mais effectivement,
09:05un enfant aussi petit
09:07ne peut continuer
09:09à parler
09:09parce qu'il aura
09:10pour souhait
09:10de rejoindre le foyer
09:12et en même temps,
09:13s'il rejoint le foyer,
09:14il va être en danger.
09:15Donc on est sur une crête.
09:17On est un peu coincé quand même.
09:18Et oui,
09:19il faut inévitablement
09:20une mesure
09:21d'assistance
09:22de cette enfance
09:23et de la mère.
09:23Alors,
09:23restez avec nous.
09:25Maxime,
09:25vous voulez préciser quelque chose ?
09:26Oui,
09:27ça va être d'autant plus compliqué
09:28que vous le disiez tout à l'heure,
09:29Olivier,
09:29l'enfant est orphelin
09:30de son père,
09:31mais qui plus est,
09:32la famille du côté de sa mère
09:33est aussi assez pauvre
09:35puisque la mère,
09:37en tout cas,
09:37c'est ce qu'elle a confié
09:38lors de sa garde à vue
09:39de ce qu'a appris BFMTV.
09:41Elle a confié
09:42être extrêmement seule
09:43avec son fils,
09:44de ne pas avoir
09:44de parents
09:45ni de famille proche.
09:46Donc,
09:47le fils de 6 ans
09:48est en l'occurrence
09:49très seul
09:50et très peu accompagné
09:52autrement qu'avec sa mère.
09:53Liès Loufoque
09:54nous a rejoint.
09:55Bonsoir.
09:55Bonsoir.
09:55Vous êtes militant
09:56pour les droits de l'enfant,
09:57ancien membre du Conseil national
09:58de la protection de l'enfance.
09:59Que pensez-vous de cette affaire ?
10:00Tout d'abord,
10:01déjà,
10:01la réaction des voyageurs
10:03puisque c'est comme ça
10:04que cette mère
10:06a été interpellée.
10:07Un passager
10:08a appelé le 31-17
10:09choqué par ce qu'il voyait.
10:11Évidemment,
10:11il y avait plusieurs personnes
10:12qui étaient choquées.
10:13Que pensez-vous
10:14de cette réaction ?
10:15Eh bien,
10:15la réaction
10:16des différents passagers
10:17qui ont assisté à la scène,
10:18elle rejoint un petit peu
10:19le phénomène sociétal
10:20qu'on voit évoluer
10:21ces dernières années.
10:22C'est des personnes
10:22qui, de moins en moins,
10:24banalisent les violences
10:25subies par les enfants.
10:26Le note,
10:26quand on voit le nombre
10:27de signalements
10:28qui augmente
10:29d'année en année
10:29au 119,
10:30qui est le numéro national
10:31pour l'enfance en danger,
10:32ça traduit que le seuil
10:33d'intolérance
10:34des Françaises
10:34et des Français
10:35à l'égard des violences
10:36faites aux enfants
10:36continue lui aussi
10:37d'augmenter.
10:38Il y a des marges
10:39de progression évidemment,
10:40mais cette situation,
10:40si elle avait eu lieu
10:41il y a encore quelques années,
10:42je ne suis pas certain
10:43qu'il y aurait eu
10:44autant d'interventions
10:45en vue de protéger
10:46cet enfant-là.
10:47Donc évidemment,
10:47c'est à saluer,
10:48c'est une action
10:49qui démontre
10:51une évolution
10:51de la société positive
10:53qu'il nous faut renforcer,
10:54notamment en renforçant
10:55le 119
10:56et les professionnels
10:57qui y exercent.
10:58Et ensuite,
10:59alors maintenant,
10:59il y a donc cette condition,
11:01la maman doit faire un stage
11:02si elle veut récupérer son fils.
11:03Son fils est confié
11:05à l'aide sociale à l'enfance.
11:06On sait aussi
11:06toutes les critiques
11:07qu'on peut porter
11:07sur l'ASE.
11:08Il y a eu des enquêtes
11:10assez accablantes.
11:12On sent qu'il n'y a pas
11:13vraiment de bonne solution
11:14pour les enfants.
11:14Non, mais attendez,
11:15parce qu'il ne faut pas
11:15aller trop vite.
11:16C'est-à-dire qu'il y a deux volets.
11:16Il y a le volet pénal
11:17et il y a le volet civil.
11:18À partir du moment
11:19où le procureur
11:20a ordonné le placement
11:21provisoire du mineur,
11:22c'est ce qu'on appelle
11:22l'accueil 72 heures,
11:24il a l'obligation
11:25de saisir le juge des enfants.
11:26Ce juge doit être saisi
11:27dans un délai de 15 jours.
11:28Le juge des enfants
11:29aura la possibilité
11:30de demander,
11:31d'ordonner
11:31la mise en œuvre
11:38satisfaction des besoins
11:39fondamentaux de l'enfant
11:40est réelle ou non.
11:42En partant également
11:43du fait que la loi
11:44depuis 2022
11:45oblige les services sociaux
11:46à utiliser le référentiel
11:47de la Haute Autorité de Santé
11:49en matière d'évaluation
11:49du danger
11:50quand il s'agit
11:50de protection de l'enfance.
11:51Donc il y a tout un processus
11:53qui va être mis en œuvre
11:54par les services départementaux.
11:54Donc on ne va pas
11:55reconfier l'enfant
11:56à la maman comme ça
11:57il n'y aura pas une enquête ?
11:58Pas nécessairement.
11:59Il y aura probablement
12:00une enquête
12:03menée d'un point de vue
12:05administratif
12:05par les services
12:06d'aide sociale à l'enfance,
12:07par les services
12:08départementaux
12:08qui viendront éclairer
12:09le juge des enfants
12:10et ce juge des enfants
12:11aura plusieurs possibilités.
12:13Il pourra soit
12:13ordonner le placement
12:14du mineur
12:15donc le maintien
12:16de ce placement
12:17en quelque sorte
12:18soit le retour
12:19à son domicile
12:20mais avec une mesure
12:20d'accompagnement éducatif
12:22ce qu'on appelle
12:22en milieu ouvert
12:23des éducateurs
12:24qui viennent chez vous
12:24pour vous prouver du ministère.
12:25Comment ça se passe
12:26le quotidien
12:26pour cet enfant de 6 ans ?
12:29C'est difficile de vous répondre
12:30parce qu'on ne sait pas
12:31exactement
12:32où le mineur
12:34est actuellement placé.
12:35Dans un foyer
12:35de la ZE
12:35en Seine-et-Marne.
12:36Dans un foyer
12:36par principe
12:37un foyer
12:38c'est un établissement
12:38collectif
12:39avec énormément
12:40de mineurs
12:40qui sont accueillis.
12:41C'est à mon avis
12:42un foyer d'urgence
12:43avec énormément
12:45d'allées,
12:45de venues,
12:46d'enfants qui arrivent
12:47la nuit,
12:47d'enfants qui repartent
12:48le matin
12:48donc c'est très déstabilisant.
12:50C'est clairement pas
12:51un lieu d'accueil
12:52qui est adapté
12:53aux besoins fondamentaux
12:54des mineurs
12:55ça on le sait.
12:55C'est là
12:56il n'est plus dans son école là ?
12:57Non évidemment
12:58il va être déscolarisé
12:59pendant un temps
13:00le temps que sa situation
13:01soit éclaircie
13:02y compris par l'autorité
13:04je veux dire
13:04mais on doit en passer par là.
13:06C'est-à-dire qu'à un moment donné
13:07là il s'est produit
13:07quelque chose
13:08publiquement
13:08dans un train
13:09qui a nécessité
13:10l'intervention
13:10à la fois
13:11des personnes présentes
13:13mais également
13:13de l'autorité judiciaire.
13:14Dorénavant
13:15on est dans un stade
13:16où on va devoir
13:16conduire des évaluations
13:17pour s'assurer
13:18à la fin.
13:18Donc on le fait parler
13:19pendant ce temps-là
13:21au foyer.
13:21Le mineur lui-même
13:22oui évidemment
13:23et puis l'aide sociale
13:24à l'enfance
13:24les travailleurs sociaux
13:25de l'aide sociale
13:26à l'enfance
13:26dans le cadre
13:27de l'évaluation
13:28qu'ils vont devoir
13:28soumettre
13:29au juge des enfants
13:29vont aller vérifier
13:31si les faits
13:32qui se sont produits
13:33dans le train
13:33sont des faits isolés.
13:34Est-ce qu'il y a déjà eu
13:35des passages à l'acte
13:36violents à l'égard
13:37de cet enfant ou non ?
13:38Je rappelle quand même
13:39parce qu'il ne faut pas
13:40non plus l'oublier
13:40que l'exercice
13:42de l'autorité parentale
13:43empêche,
13:44la loi interdit
13:45les parents
13:46dans le cadre
13:46de l'exercice
13:47de l'autorité parentale
13:48d'avoir une éducation
13:49violente
13:49à l'égard de leurs enfants
13:51que ce soit physique,
13:52verbale ou sexuelle.
13:53Et en l'occurrence
13:54là manifestement
13:55il y a clairement eu
13:55une atteinte
13:59est-ce qu'on peut imaginer
14:00que cette mère
14:01ne se rende pas compte
14:01de ce qu'elle fait ?
14:02Oui c'est possible
14:03et on pourra lui proposer
14:04que c'est comme ça
14:04qu'elle a finalement
14:05toujours peut-être
14:05aidé son fils
14:06et en rappelant
14:08que le fait générateur
14:09de cette violence
14:10c'est qu'il a renversé
14:11son soda sur la voisine
14:13et puis pour elle
14:15peut-être que c'est normal
14:16c'est-à-dire qu'elle n'a pas
14:16conscience d'avoir commis
14:17un crime.
14:18La parentalité
14:18c'est une question
14:18qui est extrêmement complexe
14:19parce que si cette maman
14:20comme tu le disais
14:21je le tutoie
14:22parce qu'on se connaît
14:22si la maman
14:25a eu un parcours
14:29en tout type
14:29elle vient de la polynésie française
14:31c'est ça ?
14:32Elle vient de la polynésie française
14:33elle est domiciliée
14:34à Nîmes
14:35où elle vit avec son fils
14:36Voilà donc vous avez
14:37des personnes
14:37pour qui ce schéma
14:38de violence
14:39s'inscrit dans une normalité
14:40donc c'est pour ça
14:41qu'aujourd'hui aussi
14:42il faut développer
14:42l'accompagnement
14:43à la parentalité
14:44parce que comme je vous dis
14:46il y a des personnes
14:47qui disent que oui
14:47mais quand t'es parent
14:48t'as qu'à être responsable
14:50tu n'as qu'à éduquer ton enfant
14:51mais c'est beaucoup plus complexe
14:52en fait
14:52parce que le parent
14:53a aussi son parcours
14:54son parcours traumatique
14:55qui peut malheureusement
14:56être répercuté sur l'espoir
14:58elle peut reproduire
14:58des choses qu'elle a vécu elle-même
14:59et pour se finir
14:59après je te laisse continuer
15:00quand on parlait de là
15:01où l'enfant est placé
15:02il y a des risques
15:03très probables aussi
15:04qu'ils soient en contact
15:04avec des trafiquants de drogue
15:06avec des personnes violentes
15:07déjà à l'âge de 6 ans
15:08et qu'ils se retrouvent
15:09bah oui
15:09parce qu'on ne sait pas
15:09les foyers de la ZE
15:10c'est un tel délai
15:11on parle régulièrement
15:12il peut se retrouver
15:13avec des mômes
15:14qui ont 15-16 ans
15:15et déjà être témoin
15:17d'expériences
15:18ou de choses
15:18qui vont le traumatiser
15:19encore plus
15:20et c'est ça
15:20qui est le plus inquiétant
15:21juste qu'on s'entende
15:22sur un élément
15:22ce qu'on va chercher
15:23enfin ce que les services sociaux
15:24vont chercher à évaluer
15:25c'est si la personne
15:27si le parent
15:27satisfait aux besoins fondamentaux
15:29de son enfant
15:30ou non
15:30ça c'est la loi
15:31c'est le principe même
15:32d'une évaluation
15:33en protection de l'enfance
15:34ensuite
15:34si la non-satisfaction
15:36des besoins fondamentaux
15:37de l'enfant
15:38n'est pas
15:38est démontrée
15:39on pourrait qualifier
15:41la situation de dangereuse
15:42et si l'enfant
15:43est en danger
15:43dans ces cas-là
15:44le juge des enfants
15:45ordonnera de facto
15:46son maintien de placement
15:48il y a l'autre possibilité
15:50c'est si en effet
15:51le parent démontre
15:52des capacités
15:52et des compétences réelles
15:53à occuper sa fonction parentale
15:55qu'il lui suffirait
15:56juste d'un étayage
15:57qui lui permettrait
15:58de remplir pleinement
16:00ses obligations légales
16:01dans ces cas-là
16:01le juge des enfants
16:02pourra ordonner
16:03une mesure en milieu ouvert
16:05c'est-à-dire l'enfant
16:05reste avec sa mère
16:06au domicile familial
16:07mais un éducateur
16:08ou une éducatrice
16:09vient très régulièrement
16:10s'assurer que
16:11le problème qu'on a
16:12c'est qu'on a
16:13et c'est ça qui est très important
16:14de dire aujourd'hui
16:14c'est que notre système
16:15de protection de l'enfance
16:16est saturé
16:17il n'y a plus de place nulle part
16:18que cet enfant ait réussi
16:19à avoir une place
16:20en foyer d'urgence
16:21j'ai envie de dire
16:21c'est un miracle
16:22c'est un miracle
16:23peut-être parce que
16:23ça a été médiatisé ?
16:25évidemment
16:25on ne va pas se mentir
16:26évidemment ça a été médiatisé
16:27il y a une attention
16:28des services sociaux
16:28et des départements
16:29qui est plus forte
16:30que si ça n'avait pas été le cas
16:31je vais vous dire
16:31une réalité assez tragique
16:33un enfant est tué
16:34par ses parents
16:34tous les 5 jours
16:35dans ce pays
16:36l'inspection générale
16:37des affaires sociales
16:38en 2019
16:39nous révèle que parmi eux
16:4049% des enfants
16:42tués par leurs parents
16:43donc vivaient dans des familles
16:44déjà suivies par des services sociaux
16:45ce sont des morts
16:46non pas que nous aurions
16:47pu éviter
16:48mais que nous aurions
16:49dû éviter
16:50donc voilà
16:51cet enfant aujourd'hui
16:52il est protégé
16:53il y aura une investigation
16:54la justice tranchera
16:55à partir de cette évaluation
16:57et la suite
16:58du parcours de cet enfant
17:00sera conditionnée
17:01à cette évaluation
17:01donc il faut laisser
17:02aujourd'hui
17:03les services sociaux
17:04faire leur travail
17:04la justice y répondre
17:06et les lieux d'accueil
17:07apporter tout le soutien
17:08qu'ils doivent apporter
17:09à cet enfant
17:09Maxime, dernier mot ?
17:10Oui, pour préciser un petit peu
17:11les propos de Liesse Loufoque
17:13effectivement cet enfant
17:14a été placé
17:15sur une procédure
17:16dite des 72 heures
17:17à l'ASF de Seine-et-Marne
17:19accueil provisoire d'urgence
17:20exactement
17:21en l'occurrence
17:22l'ordonnance de placement provisoire
17:24lui a été ordonné
17:24à Nîmes
17:25où il réside avec sa mère
17:26pour qu'il puisse retourner
17:28d'où il vient
17:29et ne pas être complètement
17:30déstabilisé
17:31et déboussolé
17:32d'être à plusieurs centaines
17:34de kilomètres de chez lui
17:35Merci à tous
17:35merci à Maître Steyer
17:36qui était aussi en direct
17:38avec nous
17:39Isabelle Steyer
17:40avocate pénaliste
17:41et puis à ce numéro
17:41si vous constatez
17:43quoi que ce soit
17:43dans le train
17:44alerte SNCF
17:46le téléphone
17:46c'est le 3117
17:47et par SMS
17:48c'est le 31177
17:51et le 119
17:53et le 119
17:53vous avez raison
17:54Yes Loufoque
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