- il y a 1 jour
Marschall Truchot, du lundi au jeudi de 17h à 19h avec Olivier Truchot & Alain Marschall. Deux heures pour faire un tour complet de l’actualité en présence d’invités pour expliquer et débattre sur les grands sujets qui ont marqué la journée.
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00:00Nous allons revenir maintenant sur le cas de cet enfant de 8 ans placé dans une structure d'aide sociale à l'enfance dans le 13e arrondissement de Paris.
00:07Mais il y a cette vidéo qui est sortie. On le voit en train d'être tendu par les adultes.
00:12L'affaire EME pose la question aussi de ce qui se passe à l'intérieur de ces foyers, de ces foyers de l'aide sociale à l'enfance.
00:17Dans tous les cas, on va voir ça avec vous maintenant, Maxime Clier-Rusat.
00:22Il y a une enquête qui est en cours avec des inspections sur place.
00:26Oui, une inspection administrative qui a été diligentée par l'AZE, l'aide sociale à l'enfance, autrement dit la ville de Paris, puisque c'est elle qui est gestionnaire de cette AZE.
00:36Cette inspection administrative, elle a débuté dès ce matin avec deux inspectrices qui se sont rendues sur place.
00:43Elle va durer plusieurs jours, entre deux et trois jours, nous expliquons.
00:47Quel est l'objectif de cette inspection ?
00:50Eh bien déjà, c'est de mener des auditions, des auditions pour entendre les enfants présents dans ce foyer, les éducateurs, pour tenter de déterminer s'il y a eu ou s'il y a encore des dysfonctionnements.
01:01Et surtout, si l'accueil des enfants dans ce foyer est, comment dire, adéquat.
01:06Surtout, la ville de Paris qui nous explique, suite à cette inspection, qu'un rapport sera rendu à l'issue de l'inspection, un rapport rendu à la maire de Paris, directement rendu sur le bureau d'Anne Hidalgo,
01:20et qui devra déterminer s'il y aura des sanctions ou des recommandations dans la gestion de ce foyer.
01:27C'est le foyer éducatif Génaire.
01:29Dans le 13e arrondissement de la capitale.
01:31Géré par une association, Jean Coxtet, qui accueille des mineurs et des jeunes majeurs placés par l'ASE, l'aide sociale à l'enfance.
01:39Les faits, j'accueille David Beauvoir. Bonsoir.
01:43Vous êtes militant pour le droit des enfants. Vous avez grandi dans une famille d'accueil.
01:48Vous avez connu également l'aide sociale à l'enfance, l'ASE, comme on dit.
01:51Les faits, c'est donc un déséducateur, enfin, entre guillemets, qui décide de punir un jeune garçon de 8 ans en lui rasant la tête.
02:02Et ça va plus loin, puisqu'il filme la scène pour la diffuser en interne, avec sans doute une volonté de l'humilier devant tout le monde.
02:10Comment vous réagissez ?
02:11En deux temps. Déjà, la première, quand on a toutes et tous vu l'article de France Info, que je remercie pour l'enquête absolument fondamentale,
02:19c'est d'abord l'énervement, la colère, le fait qu'on se rende compte que ce soit absolument dramatique.
02:25Aujourd'hui, les dysfonctionnements de l'aide sociale à l'enfance, on se rend compte, sont de plus en plus nombreux.
02:31Et je remercie aussi les médias, c'est-à-dire que c'est de plus en plus documenté.
02:35Et puis, le deuxième temps, c'est de se dire, en fait, on n'est pas choqué.
02:37On n'est pas surpris non plus, parce que ce sont des dysfonctionnements qui sont documentés depuis maintenant 10 ans, 15 ans.
02:44On a encore eu une...
02:45Ce n'est pas un fait isolé.
02:46Ce n'est absolument pas un fait isolé. C'est d'ailleurs des violences systémiques.
02:48Vous en avez été le témoin, vous ?
02:50J'en ai été témoin, bien sûr, de violences faites à l'aide sociale à l'enfance.
02:53Nous, on représente un collectif qui a pu composer jusqu'à 350 personnes
02:57pendant la commission d'enquête parlementaire sur les dysfonctionnements de l'aide sociale à l'enfance l'an dernier,
03:03où on avait des personnes qui dormaient dehors, qui avaient été mises à la rue par des foyers,
03:07par des départements, même à leur majorité, pas d'accompagnement.
03:10Je reviens juste sur l'aspect systémique.
03:12En fait, le rapport que je viens de citer décrit clairement, dit que ce sont des violences systémiques.
03:17C'est un continuum de violences et que le premier parent défaillant, ça reste l'État
03:21parce que c'est sa responsabilité que de protéger ses enfants.
03:24Et en l'occurrence, quand on n'a pas l'obligation d'avoir des diplômes
03:27pour pouvoir exercer dans des établissements qui accueillent des enfants placés à l'aide sociale à l'enfance
03:32et qu'on est embauché sur un coup de tête.
03:35Juste un entretien suffit pour être embauché dans ce type d'établissement.
03:38C'est absolument dramatique.
03:39Donc défaut de formation, on embauche un peu n'importe qui.
03:42On embauche n'importe qui.
03:43Est-ce qu'on essaie de cacher les faits ?
03:45Parce que, semble-t-il, dans cette affaire, on avait expliqué à la maman,
03:49qui voulait savoir ce qui s'était passé,
03:51qu'elle avait plutôt intérêt à ne pas porter plainte
03:53parce que sinon, on allait éloigner son enfant,
03:55on l'allait le placer dans un autre foyer plus loin.
03:57C'est surtout qu'on parle de faits qui datent de février dernier.
04:00Il y a dix mois, l'affaire commence à être révélée,
04:05en tout cas auprès de l'association qui en prend connaissance,
04:08ainsi que la mairie de Paris qui en prend également connaissance,
04:11au mois de septembre.
04:12Pourquoi ?
04:13Grâce au courage d'une éducatrice de ce foyer
04:16qui a claqué la porte de ce foyer,
04:19a dénoncé les faits auprès de la maman du jeune Elliot
04:22qui s'est vue tondre le crâne.
04:26Et c'est grâce à cette lanceuse d'alerte, entre guillemets,
04:29que l'affaire a pu être révélée au grand jour.
04:31La juge aussi n'a pas réagi,
04:33puisque l'avocate explique que la juge pour enfants
04:36n'a pas réagi, alors qu'elle a été mise au courant.
04:38Elle a été mise au courant, mais il ne s'est rien passé derrière.
04:40Elle a l'obligation d'agir.
04:42Pour autant, elle a eu le signalement en septembre,
04:44elle a lâché un accusé de réception.
04:46C'est tout ce qui s'est passé en septembre.
04:48L'établissement était au courant en mars.
04:50En mars, un mail a été envoyé aux employés du foyer
04:53juste en faisant un rappel à l'ordre.
04:55Pour autant, aucune mesure disciplinaire n'a été prise
04:57ou en tout cas aucune enquête a été menée en interne.
05:00Et aujourd'hui, c'est absolument honteux ce qui s'est passé.
05:04Et par ailleurs, l'omerta qui est faite en interne,
05:07et d'ailleurs pas que dans ce foyer, elle n'est pas isolée,
05:10elle est induite aussi parce qu'aujourd'hui,
05:12on n'a pas d'autorité nationale indépendante
05:14qui permette de contrôler ces lieux de placement
05:16dans l'aide sociale à l'enfance.
05:18Ils dépendent de qui ?
05:18Ils dépendent des départements ?
05:19Aujourd'hui, les contrôles sont faits par l'aide sociale à l'enfance.
05:22En tout cas, quand il y en a, ils sont faits par les départements.
05:25Là, le département délègue à une association
05:26à la gestion de ce foyer.
05:27Exactement, il y a une délégation qui est faite
05:29et il n'y a pas de contrôle qui est fait.
05:31Parce que s'il y avait eu un contrôle, je le répète,
05:32indépendant, c'est vraiment important.
05:34Après, dans le contrôle, on ne voit pas toujours tout.
05:35C'est-à-dire que si on a l'assurance qu'on n'aura pas de représailles en interne,
05:40on a aussi beaucoup plus de liberté en tant qu'éducateur professionnel
05:43impliqué pour pouvoir parler.
05:45Cet enfant est toujours dans ce même foyer ?
05:46Cet enfant est toujours dans ce même foyer.
05:48L'éducatrice concernée, donc celle qui a tendu les cheveux d'Eliott,
05:53était en tout cas jusqu'à hier matin,
05:55au moment où l'affaire a été révélée par France Info,
05:57était elle aussi toujours dans ce foyer,
06:00au contact de cet enfant.
06:02Et pour rejoindre ce que vous disiez sur l'OMERTA,
06:05c'est qu'en fait, il y a tout un imbroglio
06:07de ces différents acteurs qui se rejettent mutuellement la balle.
06:12On le disait, l'aide sociale à l'enfance est gérée, entre guillemets,
06:15par les départements, les conseils départementaux.
06:18Ici, dans la ville de Paris, il s'avère que c'est la ville de Paris qui les gère.
06:22La ville de Paris, lorsqu'on l'a interrogée
06:25sur le devenir des éducateurs concernés, incriminés dans cette affaire,
06:30la ville de Paris nous a répondu que ce n'était pas de leur fait,
06:34que ce n'était pas de leur responsabilité,
06:36mais de la responsabilité de l'association qui gère ce foyer.
06:41On a interrogé l'association sur ces faits,
06:45qui nous a répondu hier soir que des mesures disciplinaires
06:48allaient être engagées à l'encontre des éducateurs concernés.
06:54Nous avons relancé l'association ce matin,
06:57au travers de leur président et de son directeur général,
07:00l'association qui n'a pas souhaité nous répondre
07:02sur le devenir de ces éducateurs concernés,
07:07je mets les guillemets pour les citer, depuis hier.
07:09Ils sont donc toujours en place.
07:11Bien évidemment, cette affaire émeut des mamans dont les enfants
07:15sont placés dans les foyers.
07:17Écoutez ce témoignage.
07:18Pour une part, on a fait peur d'entendre tout ça,
07:23mais après, j'essaie de voir comment ils vont,
07:27si ça se passe bien au foyer, il n'y a pas de soucis,
07:29il n'y a pas de maltraitance, ça se passe très bien.
07:31Quand les enfants sont placés, ils sont toujours inquiètes
07:33pour leur avenir.
07:35Est-ce qu'ils vont bien ? Est-ce qu'ils mangent bien ?
07:36Est-ce qu'ils dorment bien ?
07:37Est-ce qu'il n'y a pas quelqu'un qui le touche ?
07:40En fait, on pense tellement de trucs que je me dis,
07:43est-ce que ça va ?
07:44Souvent, je les appelle pour me poser des questions,
07:45il me dit tout va bien, il n'y a pas de problème,
07:48tout ça, mais des fois, je m'inquiète quand même.
07:51Alors, on ne va pas faire mine de découvrir
07:53ce qui se passe dans ces foyers.
07:54Quand on écoute Claude Hardide, grand reporter
07:57qui a écrit La fabrique du malheur scandale
07:59au cœur de l'aide sociale à l'enfance,
08:01parce que Claude Hardide, vous étiez venu nous présenter ce livre
08:04ici, sur le plateau de BFM TV.
08:07J'imagine que vous n'êtes pas surpris par cette affaire
08:09d'enfant de 8 ans tendu.
08:11Écoutez, franchement, s'il ne s'agissait pas d'un enfant,
08:17parce que c'est un enfant de 8 ans,
08:18je dirais que c'est une vaste comédie
08:21qui frôle une fois de plus ce scandale.
08:24Parce que, quand vous m'aviez gentiment invité
08:26il y a quelques mois à la sortie du livre,
08:28je vous avais expliqué que ce livre,
08:30je l'avais appelé La fabrique du malheur
08:31parce que les conseils départementaux,
08:34les associations qui gèrent les structures
08:36de l'aide sociale à l'enfance,
08:37fabriquent du malheur au quotidien,
08:39à la fois dans les foyers concernés,
08:42mais aussi dans les familles d'accueil
08:43et parfois même au sein même des familles
08:45qui reçoivent la visite des éducateurs.
08:47Et dans ce livre, vous le savez,
08:49j'ai traité un cas qui m'a fait,
08:51m'a propulsé dans l'écriture de ce livre,
08:53c'est l'affaire du petit Malacaille
08:55qui, à 7 ans, a été assassiné par son beau-père,
08:59alors que l'enfant, depuis 5 ans,
09:00était suivi à la fois par des éducateurs,
09:03une assistante sociale et une juge pour enfant.
09:05Et donc cet enfant est mort au bout de 5 ans
09:08alors qu'il était sous les radars,
09:11sous les feux de l'aide sociale à l'enfance,
09:12mais les éducateurs partaient les uns derrière les autres.
09:16La juge pour enfant ne voulait pas couper
09:18le lien prétendument affectif avec sa mère.
09:21L'assistante sociale était partie à la retraite, etc.
09:24Donc des histoires comme celle-là, vous le savez,
09:27il y en a toutes les semaines en France.
09:29Je reçois, depuis la sortie de ce livre,
09:31des milliers de témoignages qui émanent de travailleurs sociaux,
09:34à la fois des éducateurs, des éducatrices, des psys,
09:37des assistantes sociales, des auxiliaires de péricultrices.
09:40Et le scandale en devenir, vous le savez,
09:41parce que vous l'avez sans doute invité,
09:43c'est celui des pouponnières.
09:44Aujourd'hui, Claire Hédon, qui est la rapporteure
09:47d'un dossier sur la défense des enfants,
09:50a expliqué que dans les pouponnières,
09:52c'est-à-dire les bébés qui viennent de naître jusqu'à 12 et 18 mois,
09:55il y avait un taux d'occupation supérieur à 110%.
09:57C'est-à-dire qu'aujourd'hui, vous avez dans des pouponnières
10:00des auxiliaires de péricultrices
10:02qui sont remplacés par des femmes de ménage
10:03parce qu'on ne trouve personne pour langer un bébé,
10:06pour le nourrir, pour le laver, etc.
10:08Donc on est arrivé à...
10:10Oui ?
10:11Oui, Claude.
10:12Oui, dis-toi.
10:13C'est un défaut de recrutement parce que...
10:15Oui, je regarde le budget, l'aide sociale à l'enfance,
10:18c'est entre 10 et 12 milliards d'euros
10:20pour les départements qui ont la charge
10:23de la gestion de l'ASE.
10:24C'est simplement un problème de recrutement
10:26qui explique tous ces scandales à répétition ?
10:29Non, non, non.
10:31Non.
10:32C'est pour ça que moi, j'ai une forme de colère
10:35qui me tient et qui fait que je continue
10:37vraiment à travailler sur le sujet.
10:38Ce n'est pas juste qu'un problème de moyens financiers.
10:41C'est quand j'ai fini cette enquête
10:43et avant, pendant que je faisais cette enquête,
10:45tout le monde m'a parlé.
10:45Des cadres de l'aide sociale à l'enfance
10:47qui dénonçaient des scandales,
10:49qui dénonçaient des histoires de gamines
10:50qui suicidaient dans des hébergements sociaux
10:52alors que normalement, elles n'auraient pas dû être placées
10:54parce qu'elles avaient moins de 15 ans.
10:56Les éducatrices, les péricultrices, les psy, les médecins,
10:58tout le monde m'a parlé.
11:00Les seuls qui ne m'ont jamais parlé,
11:02ce sont les politiques,
11:03et notamment les présidents de conseils départementaux.
11:06Et vous le savez, quand il y a le procès de Châteauroux,
11:09en octobre 2024,
11:10il y a 7 gamins qui témoignent,
11:11qui parlent de travail forcé, d'humiliation,
11:13d'agression sexuelle,
11:15et on se rend compte que le département du Nord
11:18avait placé des centaines d'enfants
11:20entre 2010 et 2017 dans des familles
11:23sans aucun agrément
11:24et sans vérifier l'honorabilité des familles.
11:27Or, dans ces familles,
11:28il y avait deux violeurs,
11:29deux agresseurs sexuels.
11:30Et c'est là qu'on a découvert,
11:31notamment, qu'il y avait quelqu'un
11:32qui avait violé sa propre fille.
11:34C'était 2017.
11:36Le procès a eu lieu en 2024,
11:37et il y a eu lieu un appel,
11:40là récemment, à Bourges, en 2025,
11:42et on a fait comme si on ne savait rien.
11:44Et d'ailleurs, sur le banc des prévenus,
11:46est-ce qu'il y avait le Conseil départemental du Nord ?
11:48Non.
11:49C'est-à-dire que les politiques,
11:50on ne les juge jamais,
11:51comme s'ils n'étaient responsables de rien.
11:53Quand la mairie de Paris, aujourd'hui,
11:54dit « ça n'est pas moi, c'est l'association »,
11:56mais l'association, elle est financée par qui ?
11:58Qui donne l'argent ?
11:59C'est la mairie de Paris.
12:00Qui donne l'argent aux associations
12:01qui gèrent les structures
12:02de l'aide sociale à l'enfance ?
12:04Ceux sont les départements.
12:05Alors, Maxime.
12:06Qui plus est interrogé sur ces faits
12:08après la parution médiatique de cette affaire hier ?
12:12La mairie de Paris a répondu hier
12:14qu'elle était choquée, indignée par ses propos
12:16et a même annoncé se constituer partie civile
12:19dans cette affaire
12:19comme si c'est elle qui subissait ces actes.
12:23Oui, mais elle dit qu'elle ne se sent pas responsable.
12:25C'est ça qui est terrible dans cette affaire.
12:26C'est que tout le monde se renvoie la balle, Davey.
12:29Oui, complètement.
12:29Tout le monde se renvoie la balle.
12:30Et puis, le grand oublié de cette histoire,
12:33c'est quand même Eliott,
12:34qui, en plein milieu,
12:35est déjà ballotée médiatiquement
12:37parce qu'en réalité, la vidéo a pu tourner
12:40dans un groupe WhatsApp.
12:41L'image est quand même diffusée
12:42sur tous les médias en ce moment.
12:43Et je reviens sur ce que M. Hardik disait
12:46sur les procès de Châteauroux.
12:48La différence entre les deux aussi,
12:50elle est importante.
12:51C'est parce que ça fait dix mois aujourd'hui
12:54pour l'affaire pour Eliott
12:56qu'il n'y a rien eu.
12:57En février, on le disait,
12:58l'établissement était au courant
12:59et n'a rien fait.
13:01Les procès de Châteauroux,
13:01on a réussi à pouvoir les avoir aussi
13:03parce que les enfants ont eu un avocat.
13:05Aujourd'hui, la maire d'Eliott a un avocat.
13:08Aujourd'hui, le Conseil départemental
13:10peut avoir un avocat.
13:11Le seul qui ne peut pas avoir un avocat
13:13dans cette histoire, c'est Eliott.
13:14Je me permets juste de le placer.
13:16Mais demain, à l'Assemblée nationale,
13:17on a une proposition de loi
13:18qui va être votée,
13:19en tout cas examinée en ce sens,
13:21qui permettra d'avoir un avocat
13:23qui assiste...
13:24Mais comment Eliott pourrait prendre
13:26un avocat à huit ans ?
13:27Mais bien sûr, mais tout à fait,
13:28parce que l'avocat,
13:29il permettrait de respecter...
13:29Mais comment il pourrait être en contact
13:31avec cette personne, l'avocat,
13:33puisque l'affaire, comme vous l'avez dit,
13:35elle était étouffée.
13:36Si la presse ne s'était pas emparée...
13:38Mais je parle de maintenant,
13:38c'est-à-dire que l'idée,
13:39c'est de pouvoir défendre son intérêt.
13:41Il faudrait qu'il ait lui-même un avocat.
13:43Tout à fait.
13:43Je pense que ce serait fondamental
13:45pour défendre ses intérêts, d'une part,
13:46pouvoir se retourner contre cette éducatrice
13:48qui a littéralement fait un acte de barbarie,
13:52d'humiliation absolument dégueulasse.
13:54Elle n'est pas toute seule.
13:55Il y a quelqu'un qui filme.
13:56Il y a au moins deux personnes.
13:57Oui, tout à fait.
13:57Mais je parle de l'éducatrice
13:59qui a commis l'acte.
14:00Après, on a aussi toute l'humiliation passive
14:02qui a eu lieu derrière.
14:03Je me permets juste de finir là-dessus.
14:05Mais en tout cas,
14:05si Elliot peut avoir un avocat aujourd'hui,
14:07ce serait absolument historique
14:09pour la protection de l'enfance.
14:10Parce que je pense à Elliot,
14:11mais je pense aussi à tous les autres enfants
14:13de l'aide sociale à l'enfance
14:15dont les droits sont absolument bassés.
14:16Je pense à Jess qui s'est suicidée
14:17dans un hôtel en 2022
14:20vers Clermont-Ferrand
14:21parce qu'elle a été abandonnée à l'hôtel
14:23alors que les placements étaient interdits
14:24depuis la loi Taquet.
14:26Je pense à tout cela.
14:27Je pense à moi-même
14:27qu'il aurait pu bénéficier d'un avocat
14:29parce que quand j'ai demandé
14:30à ne plus aller voir mon père
14:32qui était alcoolique,
14:33on m'a contraint
14:34à continuer d'aller en visite
14:35alors que j'avais moi-même demandé
14:37au juge des enfants
14:37de ne plus aller voir ces visites-là.
14:41Or, le juge des enfants
14:42a mis en avant
14:43ce que M. Ardine disait,
14:44les liens familiaux.
14:46En fait, excusez-moi,
14:47mais les liens familiaux
14:47sont détruits dans ce genre de situation-là
14:50et ce n'est pas à mettre en avant.
14:51Un avocat aurait permis
14:52le respect de ces droits-là.
14:55Merci, merci, David Beauvois,
14:57Maxime Chiruza
14:57et merci à Claude Ardine
14:58qui était en direct avec nous
15:00avec ce livre
15:01La fabrique du malheur
15:03sur les dérives
15:04de l'aide sociale à l'enfance.
15:05Merci à tous les trois.
15:06Sous-titrage Société Radio-Canada
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