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  • il y a 4 jours
Face à des décisions médicales parfois complexes, le recours à un deuxième avis peut apporter un véritable éclairage. Dans cet entretien, Dr Séverine Alran, chirurgienne-gynécologue et sénologue à l'Hôpital Paris Saint-Joseph et médecin expert pour deuxièmeavis.fr, raconte comment cet accompagnement supplémentaire aide les patientes à se repérer, à comprendre leurs options et à avancer avec davantage de confiance dans leur traitement.

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Transcription
00:00En tant que médecin, pour moi, il est de notre devoir de rendre cette information accessible,
00:04c'est-à-dire que ce soit une information vérifiée, scientifique et établie.
00:17J'ai fait 15 ans de cancérologie à l'Institut Curie,
00:20et puis je suis arrivée à l'hôpital Saint-Joseph en 2017,
00:22donc ça fait 8 ans que je suis ici,
00:24et puis j'ai repris la gynéco au sens large du stern,
00:27c'est-à-dire la cancéro de la femme, mais aussi les pathologies bénignes,
00:31chirurgicales et non-chirurgicales.
00:36Déjà, en cancérologie, le deuxième avis est assez commun,
00:39et il n'est pas rare que nous, on voit des patientes qui ont vu des collègues
00:42qui viennent prendre un deuxième avis en présentiel,
00:45que nous, des fois, quand les situations sont des fois limites,
00:47on dise à la patiente, vous savez, vous pouvez prendre un deuxième avis.
00:50Et puis, quand on travaille en cancérologie,
00:52j'ai beaucoup appris à travailler avec des patientes,
00:54et c'est là qu'on se rend compte qu'il y a le langage des médecins,
00:57le langage des non-médecins,
00:59et que souvent, il y a un fossé entre les deux.
01:01Pour que le soin soit bien fait, il faut que l'information soit bien comprise.
01:05Et il y a eu aussi, dans notre histoire, l'arrivée d'Internet,
01:09et donc des réseaux d'informations qui venaient par des voies, entre guillemets,
01:13qui nous échappaient.
01:14Et en tant que médecin, pour moi, il est de notre devoir
01:16de rendre cette information accessible,
01:18c'est-à-dire que ce soit une information vérifiée,
01:21scientifique et établie.
01:25Je suis médecin référent en cancérologie du sein,
01:28et en particulier en chirurgie.
01:30La majorité des avis que j'ai, c'est, voilà,
01:32on m'a dit qu'il fallait enlever le sein,
01:33est-ce qu'il y a d'autres alternatives ?
01:35Et dans certains cas, malheureusement,
01:37il n'y a pas d'autres alternatives.
01:38Donc finalement, on va le dire avec des mots différents.
01:40Et puis aussi, il y a les personnes qui disent,
01:42ben voilà, j'ai une chimio, comment éviter la chimio ?
01:44Donc en fait, on va expliquer
01:46pourquoi tel ou tel traitement est nécessaire.
01:49Le ou la patiente qui nous pose la question
01:54a déjà été vu.
01:56On lui a déjà donné des décisions thérapeutiques.
01:59Et pour des raisons X, Y, Z
02:01qui concernent le ou la patiente,
02:03elle a besoin d'un deuxième avis.
02:05Dans des pathologies en particulier,
02:07comme la cancérologie, comme l'endométriose,
02:10comme la fertilité,
02:11ça peut nécessiter un deuxième avis.
02:13La pathologie, on va dire,
02:15qui concerne une personne
02:16qui a un peu le temps de réfléchir
02:18et pour laquelle, voilà,
02:19ces décisions peuvent être très engageantes.
02:21Pour moi, ça a vraiment sa place.
02:22On a tous besoin de comprendre ce qu'on a.
02:25Et pour aller en confiance dans le soin,
02:26il faut que des éclairages soient donnés
02:28aux patients que l'on voit.
02:32Dans la majorité des deuxièmes avis que l'on voit,
02:35on voit que dans le système français,
02:37on a des référentiels communs
02:39et que dans la majorité des cas,
02:40on va confirmer des décisions qui ont été prises.
02:42Et donc, dans plus de trois quarts des cas,
02:44on arrive à la même conclusion ou décision
02:47qui a déjà été prise avec un autre médecin.
02:49Je pense que ça permet, on va dire,
02:50aux patientes qui font appel à un deuxième avis
02:52d'aller dans le soin en confiance.
02:54Quand on donne un avis qui est rarement contradictoire,
02:57mais qui est une alternative,
02:59là aussi, c'est comment expliquer,
03:01de manière pédagogique,
03:03cet avis alternatif.
03:08C'est pris en charge par les mutuelles,
03:10que c'est accessible à tous,
03:11sans reste à charge, on va dire, pour les patientes.
03:13Les patientes qu'ils souhaitent écrivent à deuxième avis.
03:15Et l'idée, c'est que la patiente ait une réponse
03:17dans un délai de sept jours.
03:22On est posé, en fait, quand on a un deuxième avis,
03:25et on a l'ensemble du dossier qui est synthétisé.
03:28Et c'est ça qui est le réel le plus du deuxième avis,
03:30c'est-à-dire qu'on a un dossier complet.
03:32Le fait que ce ne soit pas en présentiel
03:34permet, on va dire, de réfléchir en disant
03:36qu'est-ce qu'on peut apporter
03:37comme information complémentaire.
03:39Et on va produire un compte-rendu écrit,
03:42c'est-à-dire qu'après, on va laisser une trace
03:44de ce deuxième avis.
03:48Je suis entre 10 et 15 par an.
03:53C'est variable entre 20 minutes et 45 minutes,
03:58voire une heure, si j'ai besoin d'avoir
03:59des éléments, on va dire, bibliographiques.
04:04Oui, j'ai l'impression d'être utile.
04:06Je pense que moi, ça me fait forcément réfléchir
04:09à la façon de soigner.
04:10Dans mes consultations en présentiel, maintenant,
04:14j'essaie d'être le plus pédagogique possible.
04:18Donc, quelque part, je pense que ça me fait évoluer.
04:24La santé appartient avant tout à l'humanité.
04:27Elle n'appartient pas aux soignants.
04:29Toute personne qui a un problème de santé,
04:32quand il est personnellement concerné,
04:34va mettre en œuvre tout pour avoir le meilleur traitement.
04:37Nous, en tant que médecins, c'est un lâcher-prise
04:39qu'il faut faire, mais qui, pour moi,
04:41est facilitateur du soin.
04:44Moi, ça m'intéresse de participer à ces changements.
04:46Si ça peut bénéficier à la majorité des citoyens,
04:50je trouve que c'est génial.
04:50Sous-titrage Société Radio-Canada
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