- il y a 1 heure
DB - 04-12-2025
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00:00Jurer de dire la vérité, rien que la vérité, toute la vérité.
00:06Levez la main droite et dites je le jure.
00:07Je le jure.
00:09Monsieur l'inspecteur, veuillez nous résumer l'enquête qui a amené l'arrestation des inculpés ici présents.
00:16J'ai été amené tout d'abord à enquêter sur un accident dont avait été victime le fils du docteur,
00:23qui à la suite d'une overdose de LSD, s'était jeté par la fenêtre.
00:30Le mobile ne faisait aucun doute.
00:39Le voisin avait entendu le jeune garçon crier.
00:41Quand je suis arrivé à la clinique pour continuer mon enquête, j'ai assisté à une scène affreuse.
00:47Hélas, trop courante dans ce genre d'affaires.
00:52C'est à la sortie de la clinique que la sœur de ce malheureux garçon s'est précipité sur moi
00:56en me demandant de la prendre avec moi et de l'employer contre la drogue.
01:00Car elle voulait venger son frère.
01:04Je ne rentre pas dans la police comme ça.
01:06Je lui ai dit que c'était impossible.
01:08Dans la police, nous n'employions jamais d'amateurs.
01:11Elle m'a supplié de la prendre dans mon service
01:12et de l'employer dans la lutte contre la drogue.
01:17Car elle voulait faire arrêter tous ceux qui avaient empoisonné son frère.
01:23J'ai alors essayé de lui faire mesurer les risques qu'elle prenait.
01:25Les gens de la drogue ne sont pas des enfants de cœur, mais des durs.
01:32La mafia.
01:34Tous détruits en reconvertis.
01:37La drogue, c'est plus payant que les jeux, le proxénétisme ou le hold-up.
01:42D'ailleurs, depuis qu'on a gravé les peines, ils ne veulent plus être pris.
01:46Elle m'a dit que tout cela lui était égal
01:49et que si l'on ne voulait pas d'elle, elle ferait quelque chose toute seule.
01:55Elle était tellement...
01:56que j'ai fini par la présenter à mes chefs.
01:59On l'a employée d'abord dans de toutes petites affaires.
02:02Puis, il y a deux ans,
02:04lorsque nous avons été sûrs de son sang-froid et de son intelligence,
02:08nous l'avons dirigée vers deux affaires plus importantes.
02:13Elle s'est faite engager par un homme que nous avions fiché,
02:16et elle a convoyé plusieurs envois de morphine base aux USA.
02:20D'accord avec le FBI,
02:22nous avons laissé se dérouler les deux premières affaires
02:24sans intervenir pour inspirer confiance.
02:30Aujourd'hui, grâce à elle,
02:34nous avons pu démanteler un réseau
02:35et son chef, Tony Castello.
02:41Je précise qu'en Amérique,
02:43le FBI a aussi arrêté Croydon et Toressen.
02:46Une réussite totale du à cette jeune fille
02:48que nous appellerons Mlle Henriette.
02:51Pour des raisons que chacun comprendra ici,
02:54cette jeune fille n'est pas dans la salle des témoins.
02:56Inspecteur, voulez-vous aller la chercher ?
02:58On aurait pu aussi lui prévoir une escorte de butards,
03:03On aurait pu aussi lui prévoir une escorte de butards.
03:14On aurait pu aussi lui prévoir une escorte de butards.
03:28Ça n'est vraiment pas la peine qu'il prenne sa mesure,
03:30maintenant qu'elle s'en est tirée.
03:31D'ailleurs, il serait du mal, le gars.
03:38Mlle Mlle, afin d'assurer autant que possible votre sécurité,
03:44je ne vous demande pas votre identité.
03:45Pas connu que de messieurs les magistrats
03:46et protégé par le secret des délibérations.
03:49Ainsi, bien entendu, que des avocats
03:50qui en ont été informés lors de l'instruction
03:52sous le couvert du secret.
03:54Cette exception est normale
03:55après le service que vous avez rendu à la société
03:58et les risques que vous avez encourus.
04:01Vous allez simplement prêter serment.
04:03Jurer de dire la vérité, rien que la vérité, toute la vérité.
04:06Levez la main droite et dites je le jure.
04:08Je le jure.
04:09Ça n'est pas très régulier.
04:11Bah, que ce soit Henriette ou Jeanne, qu'est-ce que ça change
04:13puisque tous nos clients ont été pris en flagrant délit
04:15ou bien vendus par leur coin culpé.
04:17C'est vrai.
04:18Mon frère était un garçon gentil.
04:20Bon élève, mais sans caractère.
04:24Un jour, il a commencé à se droguer
04:26parce que des garçons comme celui-ci
04:29l'ont attendu à la sortie du lycée.
04:32On dit qu'ils ont été intoxiqués eux-mêmes.
04:34Ils font ça sur une petite échelle
04:36pour se procurer chaque jour l'argent
04:38qui leur permet d'acheter leur dose.
04:41Ce sont eux qui sont à l'origine de drames affreux.
04:45Très vite, mon frère a commencé à voler.
04:47Le jour même de l'enterrement de mon père
04:50qui s'était tué en voiture,
04:53il a volé un paquet d'ordonnances
04:54en espérant ainsi se procurer la drogue.
04:58C'est comme cela qu'il a été pris.
05:00Il n'a pas su correctement remplir ses ordonnances.
05:03Il a suivi une première cure de désintoxication.
05:07Et puis des amis lui ont proposé du LST.
05:09Il a pris une overdose et...
05:13Oui, nous savons, mademoiselle.
05:15L'inspecteur Estevan nous a relaté cette tragédie.
05:18Voulez-vous maintenant nous détailler votre activité
05:21qui a amené l'arrestation des inculpés ?
05:23Note-moi l'essentiel de ta déposition.
05:25Je vais voir si tu trouves un photographe.
05:28Après ces premières petites affaires,
05:30j'ai convoyé un premier chargement sur New York.
05:34C'est là que j'ai connu Crohn.
05:35Ah, je ne pensais pas que vous puissiez voir directement
05:38les gens à qui étaient destinés les envois.
05:40C'est parfaitement exact.
05:42Je devais laisser la voiture sur un parking
05:44et envoyer le ticket de ce parking à une adresse donnée.
05:49Mais Crohn désirait changer de fournisseur.
05:51Et comme il avait plein de confiance en moi,
05:53il m'a convoquée
05:54et il m'a demandé de prendre contact en France
05:58avec celui-ci.
06:00Il m'avait également donné l'adresse de ce chimiste
06:06au cas où je ne trouverai pas Castello à l'endroit indiqué.
06:13Cette femme organisait les voyages
06:15du point de vue administratif, si je puis dire.
06:18Elle m'avait remis avant de partir l'argent des passages.
06:23Ce sont eux les convoyeurs
06:25qui ont fait le trajet avec la drogue jusqu'à New York.
06:28Le reste n'est pas intéressant.
06:31Je vais y aller à tourner son photographe.
06:32Mais prendre des photos d'elle, ça n'est peut-être pas très élégant.
06:35Merde alors, le masque de fer en correctionnel,
06:37ça ne se voit pas tous les jours.
06:39Bonjour, Juliette.
06:58Ah, bonjour.
06:59Eh bien, dites-moi, quelle histoire.
07:03Mais ça sert à quoi, au juste, votre déguisement ?
07:05Les bons hommes pour qui elle a travaillé la connaissent ?
07:07J'ose espérer qu'on les tiendra à l'ombre assez longtemps.
07:10Moi, elle avait bien entendu une fausse identité quand elle a travaillé.
07:13Et si on me donne six mois,
07:15personne ne la reconnaîtra.
07:17Pour une fois, la chirurgie esthétique servira à quelque chose.
07:19Alors, vous ne la remettrez jamais en piste.
07:23Ça va coûter bien cher pour une seule affaire.
07:25Ça n'a pas d'importance.
07:26Maintenant, on leur a la paix.
07:28Alors, c'est à vous qu'ils s'en prendront.
07:29Ça me paraît tout simple.
07:31Moi, c'est mon boulot.
07:31Bon, alors, l'affaire Durand, on fait appel.
07:41Vallée, je lui écris, vous signerez ce soir.
07:44Oui.
07:45Et alors, pour le dossier Boulot-Torchu,
07:47je vous fais une approche de main ?
07:49Très bien.
07:53Tiens.
07:53On parle d'Estevan.
07:56Oh, qu'est-ce qu'il vient, celui-là ?
07:59Il avait été muté sur sa demande
08:01parce qu'il voulait...
08:03Enfin, il voulait protéger quelqu'un.
08:05Ah oui, la mystérieuse jeune fille.
08:07Je me souviens très bien.
08:10Oh, à vous, je peux vous le dire.
08:13Il l'a épousée.
08:15Seulement, c'est un secret.
08:17Personne ne sait que c'est sa femme.
08:19Évidemment, elle a la fausse identité.
08:20Moi, je sais tout ça, mais je ne devrais pas vous le dire.
08:25Dis-moi, le secret professionnel, ça existe pour moi aussi.
08:27Tu peux tout me dire, tu sais.
08:28Il y a... Elle est allée aux Etats-Unis.
08:31Elle s'est fait opérer.
08:32Et maintenant, personne ne peut la reconnaître.
08:34Eh ben, ça a dû coûter cher, tout ça.
08:37Heureusement que la police n'emploie pas que des agents comme elle.
08:40Ça, je ne sais pas qui a payé.
08:42Oh, le FBI devait bien lui devoir quelque chose.
08:46Puis...
08:47Estevan l'aime.
08:50Il ferait n'importe quoi pour elle.
08:52Oui.
08:54Et ça l'a menée...
08:55Là.
09:10Bonjour, Juliette.
09:12Bonjour.
09:13Je voulais vous parler.
09:14Oui.
09:15C'est moche, Marie.
09:16Vous avez lu les journaux ?
09:17Oui, bien sûr.
09:18Tout ça à cause d'un petit salopard qui s'est rendu compte qu'il était filé
09:21et n'a pas voulu embarquer sur le France.
09:24Il y a laissé une voiture bourrée de drogue.
09:26Une base.
09:28Une grosse prise, hein ?
09:30Moi, je pense que lorsque l'FBI a intercepté la bagnole à New York,
09:34j'étais fou de joie.
09:35Il y avait de quoi ?
09:35Ben non, figurez-vous, parce qu'ici, on a arrêté ce petit voyou.
09:39On ne sait pas ce qu'il a raconté.
09:40Non.
09:41Tout simplement qu'il avait fait plusieurs voyages avec moi.
09:44Oui.
09:46Parce que j'étais en chrie avec lui et qu'il me donnait du pognon.
09:48Si vous veniez raconter tout ça à Maître Marchand,
09:56ce serait peut-être un plus mal, non ?
09:57Vous savez, j'y pense depuis longtemps, mais je n'ose pas.
10:00Je n'ai pas tellement d'argent.
10:03Vous savez, les plédoirés d'avocats ne sont pas tarifés.
10:06Et puis Maître Marchand a horreur de l'injustice.
10:08Et je suis sûre qu'il voudra vous aider.
10:10Alors vous allez venir.
10:11Je tâcherai de vous faire placer après les clients.
10:14Ce sera peut-être un peu long.
10:15Je pense que j'ai à faire maintenant.
10:20Alors d'après ce que vous m'avez dit,
10:22il n'y aurait qu'une dénonciation d'un co-inculpé
10:24plus quelques chasseurs de boîtes de nuit,
10:25des larbins d'hôtel qui grenouillent en trafic
10:27et qui ont bénéficié de votre protection
10:29parce qu'ils étaient vos indicateurs.
10:31C'est à peu près ça, oui.
10:34J'ai beau lire au juge d'instruction,
10:36il m'a quand même inculpé.
10:38Ah non, ah non, il ne faut pas vous désespérer.
10:40Tout ça, ça se plaide.
10:41Et je vais regarder votre dossier.
10:43Et vous viendrez vous-même voir ?
10:44Écoutez, je n'ai pas l'habitude
10:45de faire faire mon travail par les autres.
10:48Merci.
10:51J'arrive !
10:53Mais tu es complètement folle,
10:55tu vas prendre, je crois.
10:56Tu n'as pas l'entendre ?
10:56Non, je vais marcher comme ça, ma mère.
10:58Tu me le rendras plus tard.
11:00Au revoir, ma chérieure.
11:05Superbe.
11:06Si tu les étais à l'heure, ce serait parfait.
11:08Allez, tu vois tout de suite le dossier, Stéphane.
11:10C'est pas tellement mauvais, tout ça.
11:23Bien sûr que non.
11:25Ça sent la vengeance à plein nez.
11:27Il a traîné Castello en correctionnel.
11:29Ils veulent le lui faire payer aujourd'hui.
11:30C'est ce que je crois aussi.
11:32Il faudra que j'en perçois des magistrats,
11:33mais ça ne sera pas tellement facile.
11:35Il y a tout de même une demi-douzaine de gars qui l'accusent.
11:37Du voyou et des types douteux.
11:39Ah, pas seulement.
11:40Il y a aussi des collègues qui sont un peu réticents sur son compte.
11:43Enfin, je pense qu'on s'en tirera.
11:45Bien sûr, vous nous en tirerez.
11:47J'espère seulement que Stéphane ne sera pas trop nerveux.
11:50Il n'est jamais tranquille quand il s'agit de sa femme.
11:52D'ailleurs, il ne la laisse jamais seule.
11:54Il ne va quand même pas l'amener.
11:55Bien sûr que non.
11:56Ah, bon.
11:56J'ai obtenu de Garnier un de ses collègues
11:58qu'il reste auprès d'elle jusqu'à son retour.
12:01Mais Stéphane n'osait pas le demander
12:02parce que tout le monde lui en veut.
12:05Oui, mais tu me rassureras dès que nous arrivons au palais.
12:07Je veux qu'il soit en forme pour son interrogatoire.
12:12Qu'est-ce qui se passe ?
12:14Bon, allez voir, allez voir, allez.
12:18Là, qu'est-ce qui se passe ?
12:20Tu vas en l'idée ?
12:21Bon, écoute, vas-y, t'as l'auberge à côté.
12:32Tu vas dire au palais que nous sommes à la porte.
12:34D'accord.
12:51Bon, écoute, vas-y, t'as l'air.
13:21Maître Marchand vient de me faire savoir
13:24qu'il y aurait quelques minutes de retard
13:26dû à un accident mécanique.
13:27Une autre affaire.
13:29Affaire Frédéric, témoin,
13:31Bardet, Moulin, Truffaut.
13:40Qu'est-ce que vous poutez là ?
13:41Vous auriez dû entrer à l'audience.
13:42Et avez-vous des nouvelles de ma femme ?
13:44Si on parlera de ça tout à l'heure.
13:45Entrez avec lui, vous lui expliquerez.
13:46Si on appelle l'affaire, vous dites tout de suite.
13:48Pour votre femme, ne vous en faites pas.
13:52Gragnez-t-il avec elle jusqu'à votre retour ?
13:54Ce sera bien.
13:55Allez, allez.
13:57En somme, M. le Président,
13:59Mme, M. le Juge,
14:01si nous examinons les faits
14:03qui sont reprochés à mon client
14:05à la lumière des témoignages
14:07que vous avez entendus,
14:08et aussi en consultant les plans de gendarmerie
14:11qui sont à votre dossier,
14:12nous nous apercevons
14:13qu'il n'y a plus rien à retenir
14:15contre mon client, M. Crotel.
14:21Lorsqu'il s'est engagé sur la route,
14:23il roulait à petite vitesse.
14:25Et il a respecté le stop
14:26comme le témoin de Folle l'a confirmé.
14:29C'est lorsqu'il est reparti
14:30qu'une bicyclette a brusquement surgi
14:31du petit chemin de terre,
14:33quasi invisible,
14:34qui se trouve de l'autre côté.
14:35C'était bien entendu à ceci
14:37prendre ses précautions.
14:38Aussi puisque mon client
14:39a respecté le code de la route
14:41et qu'il n'a rien à se reprocher,
14:43je vous demande, messieurs,
14:44madame,
14:45de le relaxer des poursuites.
14:50Jugement à la fin de l'audience.
14:52Affaire suivante.
14:56Affaire Estevant.
14:57Témoins.
14:59Lamotte.
15:00Taquet.
15:01Estosie.
15:08Je vais procéder
15:10à l'interrogatoire
15:11à l'interrogatoire des inculpés.
15:14Moreno,
15:14levez-vous.
15:15Vous avez été
15:16entendu longuement
15:17par monsieur le juge d'instruction.
15:19Confirmez-vous
15:19vos déclarations ?
15:20C'est d'accord.
15:21Tout ce que j'ai dit,
15:22c'était vrai.
15:23Vous pouvez vous rassurer.
15:26Lamotte,
15:27vous reconnaissez avoir
15:30fait plusieurs voyages
15:31pour convoyer de la drogue ?
15:32C'est exact.
15:33Ils ont tous
15:34très bien marché
15:34parce que j'étais protégé
15:35par l'inspecteur Estevant.
15:38Ils m'avaient promis
15:39qu'il ne m'arriverait rien.
15:40Et de fait,
15:42tout s'est très bien passé.
15:43Il y trouvait son compte
15:44et moi aussi.
15:46Mais c'est tout à fait faux.
15:48Il est exact
15:48que j'avais toléré
15:49un de ces voyages
15:50parce que je voulais
15:51appréhender
15:51le reste des trafiquants.
15:54Mais quant à prétendre
15:55que j'ai touché
15:56de l'argent,
15:57c'est ignoble.
15:58Nous entendrons
15:59les témoins.
16:00Monsieur l'inspecteur,
16:02vous venez de nous dire
16:02que vous étiez parfois
16:03un peu surpris
16:04par les agissements
16:04de votre collègue.
16:06C'est exact.
16:06Il a toujours été
16:07un peu indépendant.
16:11Il fréquentait
16:11les gens du milieu.
16:13Estevant soutient
16:14que c'était uniquement
16:15dans le but
16:15de se renseigner.
16:17Je ne dis pas le contraire,
16:17monsieur le président.
16:19Seulement,
16:19avec ces gens-là,
16:20il faut se méfier.
16:20Quelquefois,
16:21on croit qu'on ne met
16:21que le doigt
16:22dans l'engrenage
16:22et puis c'est toute la main
16:23qui y passe.
16:25Remarquez,
16:25je ne dis pas
16:26que c'est ce qui est arrivé,
16:26non.
16:28Enfin, Estevant
16:29est devenu un peu bizarre.
16:32Il a demandé sa mutation
16:32pour la province
16:33il y a deux ans environ.
16:36Il a eu besoin
16:36de plusieurs avances
16:37sur sa solde.
16:39Il disait que c'était
16:40parce qu'il se mariait.
16:41C'est possible.
16:43En somme,
16:44vous pensez...
16:45Je ne pense rien,
16:46monsieur le président.
16:47Je ne voudrais surtout pas
16:48accabler un collègue.
16:51Enfin,
16:52ce que je voulais dire,
16:53c'est qu'il m'a paru
16:54un peu bizarre
16:55durant ces dernières années,
16:56c'est tout.
16:57Il n'est pas très aimable,
16:58inspecteur Lamotte.
16:59Ils sont tous
17:00jaloux d'Estevant.
17:01Quel est-il ?
17:03Témoin suivant,
17:04messieurs Bordonnave
17:05et Geoffrey.
17:14Alors,
17:15il est temps maintenant
17:16de conclure.
17:18D'un côté,
17:21un honnête homme
17:21dont la vie privée
17:23est impeccable.
17:24un officier de police
17:27hors pair
17:27et qui,
17:29pendant 20 ans,
17:31a risqué sa vie
17:31dans la répression
17:33du banditisme.
17:35Un homme
17:35qui,
17:36pendant des années,
17:37a traqué
17:38le milieu
17:38le plus dangereux
17:39qui est celui
17:40des trafiquants
17:41de drogue.
17:43N'oublions pas
17:44que ces trafiquants
17:45sont d'anciens
17:47truands
17:48recyclés,
17:50si vous me permettez
17:50l'expression
17:51dont les réactions,
17:53vous le comprenez,
17:54sont particulièrement
17:55dangereuses
17:55pour celui
17:55qui se met
17:56en travers
17:56de leur chemin.
17:59C'est pourquoi
18:00vous pouvez voir
18:02au revers
18:03du veston
18:04d'Estevant
18:04un ruban
18:05qu'il est l'un des rares
18:07à porter,
18:08autrement qu'à titre
18:08posthume.
18:10Ses succès nombreux
18:11ne lui ont pas
18:12attiré
18:12les sympathies
18:13de ses collègues
18:14et je pardonnerai
18:16bien volontiers
18:17la déposition
18:19légèrement équivoque
18:20qui vient d'être
18:21faite par la...
18:23Reste
18:23ces deux principaux
18:25accusateurs.
18:28On nous a appris
18:28sur les bancs
18:29de la faculté,
18:30n'est-ce pas,
18:30M. le Président,
18:31Mme, M.
18:32qu'il fallait nous défier
18:34beaucoup
18:35des témoignages
18:36des co-inculpés.
18:39Dans notre affaire,
18:40ceci est encore
18:41plus vrai.
18:43D'autant plus que
18:44ils ont tous
18:45un double intérêt
18:48à mentir.
18:49Le premier,
18:50c'est que
18:51s'il est vrai
18:54qu'ils ont agi
18:55de connivence
18:56avec un policier,
18:58on punira
18:59et on aura
19:00bien raison
19:01beaucoup plus
19:02servèrement
19:03ce policier
19:03et on sera
19:04d'autant plus
19:05indulgent
19:06pour eux.
19:07Et puis,
19:09quelle belle vengeance
19:10que de faire mettre
19:11en prison
19:11celui qui en a
19:12mené
19:13tant
19:14dans les maisons
19:15d'arrêt.
19:18Voyez-vous,
19:21et je dois
19:22le confesser
19:23au tribunal,
19:25Estevan a commis
19:26une grande faute.
19:30S'il avait voulu
19:31être tranquille,
19:31faire une carrière
19:32normale,
19:35il aurait pu se contenter
19:37du train-train
19:38de la vie courante.
19:39contre nous,
19:40il a une immense
19:41erreur.
19:43Celle de traîner
19:43devant le tribunal
19:44Tony Castello,
19:45l'un des caïds
19:46de la drogue.
19:47Heureuse encore,
19:49que lui dit
19:49Castello,
19:50se soit borné
19:50à une dénonciation
19:51dont vous ferez justice,
19:54car Estevan
19:54aurait pu payer
19:55de sa vie
19:56son audace.
19:57jugement à quinzaine.
20:04L'audience est levée.
20:05Moi, je suis sûre
20:15que vous les avez convaincus.
20:16Perron.
20:19Ne vous inquiétez pas.
20:21À mon avis,
20:21c'est gagné.
20:25Bon, il faut que j'aille
20:26quand même.
20:26Salut, Président.
20:27Rejoins-moi tout de suite,
20:28je te présenterai.
20:28C'est un vieil ami de faculté.
20:29Attendez, je suis arrivé.
20:30Le marchand m'a beaucoup
20:36m'impressionné.
20:37Je ne suis pas loin
20:38de partager son point de vue.
20:40Et vous,
20:40qu'en pensez-vous ?
20:41Il est plein de talent
20:42et il vous ferait
20:42prendre des vécis
20:43pour des lanternes.
20:44Comment ça ?
20:45L'inspecteur nous a dit
20:46que depuis qu'Estevan
20:47était marié,
20:48il avait beaucoup changé.
20:50Vous avez vu sa femme ?
20:51Enfin, si cet imbécile
20:52ne voulait pas être condamné,
20:53il ne fallait pas l'amener
20:54avec un manteau
20:54de 60 000 francs
20:55sur le dos.
20:58Donc ça ?
21:00Avec ce qu'il gagne,
21:01je me demande
21:02comment il a pu l'acheter.
21:03Je crois plutôt
21:04que c'est lui
21:04qui s'est fait acheter.
21:07Évidemment,
21:08c'est très troublant.
21:10Entrez.
21:12Maître Marchand.
21:12Ah, bonjour, vieux.
21:13Tiens, je vais te présenter.
21:15Maître Marchand.
21:17Madame Constant.
21:18Monsieur le juge Nabeau.
21:19Je suis heureuse
21:19de vous avoir entendu
21:20plédi, maître.
21:21Quand nous avons débuté,
21:23moi, j'étais attaché au parquet
21:24et lui commençait déjà
21:25à avoir des affaires.
21:26Pas énorme.
21:29Entrez.
21:30Maître Juliette Sorel.
21:34Mes respects,
21:35Monsieur le Président.
21:36Madame,
21:37Monsieur le juge,
21:39je vous prie de m'excuser,
21:40Monsieur le Président,
21:40de me présenter
21:41dans cette tenue,
21:42mais comme je n'ai pas eu
21:42le temps de revêtir
21:44ma robe pour l'audience,
21:45je pensais que...
21:47Enfin que...
21:48Oui, je tiens à joindre
21:49mes excuses
21:50à celles de ma collaboratrice,
21:51mais comme tu le sais,
21:51nous sommes arrivés en retard
21:52et...
21:53C'est votre collaboratrice ?
21:55Oui.
21:56Oui, elle est depuis peu
21:57à mon cabinet
21:57et, encore une fois,
21:59je tiens à joindre
22:00mes excuses aux siennes.
22:01Ne t'excuses pas,
22:01mon vieux,
22:02ne t'excuses pas.
22:03Tu ne peux pas
22:04pourtant que tu nous l'aies présenté.
22:10Je laisse de côté
22:11la première audience,
22:13elle n'intéresse pas
22:13ma démonstration.
22:15Je ne vous parle
22:16que du second procès,
22:18celui où c'est l'inspecteur
22:20qui est inculpé.
22:22Les magistrats viennent
22:23de se retirer
22:23dans la chambre du Conseil
22:25pour délibérer.
22:27Le Président
22:27reconnaît que les charges
22:29sont très fragiles
22:30et est prêt à acquitter.
22:32Son assesseur masculin
22:34partage cette avis.
22:36C'est à l'heure.
22:37Et c'est alors seulement
22:38que la femme assesseure
22:40va faire une objection
22:41très importante.
22:43Elle fait remarquer
22:43à ses collègues
22:44la valeur
22:45du manteau de panthère
22:48que portait l'épouse
22:49de l'accusé
22:50et elle s'étonne
22:53qu'il ait pu,
22:54avec ses modestes émoluments
22:56d'officier de police,
22:57faire un cadeau
22:58aussi royal
22:59à son épouse.
23:00Cet argument bouleverse
23:02les deux autres magistrats
23:03et les fait changer d'avis.
23:05Ils vont condamner.
23:07Et puis,
23:08heureusement,
23:10l'avocat a eu la bonne idée
23:11de demander
23:12à sa collaboratrice
23:13de venir rejoindre
23:14tout le monde
23:15dans la chambre du Conseil.
23:17Tout est parfait,
23:18tout s'éclaire,
23:19c'est terminé.
23:21Je veux vous dire
23:21que dans la réalité,
23:23les choses ne sont pas passées
23:25aussi bien,
23:26mais enfin,
23:26ceci est une autre histoire.
23:28Ce que je veux dire,
23:30c'est que
23:31les choses
23:32n'auraient pas dû se dérouler
23:33de cette manière-là
23:34à l'audience.
23:36La femme à ses soeurs,
23:37dès le premier moment,
23:39avait vu le manteau de panthère.
23:41Quand un manteau de panthère
23:42est dans une salle,
23:44toutes les femmes le voient
23:45et toutes ou à peu près toutes
23:46en connaissent
23:46tout au moins approximativement
23:48la valeur.
23:49C'était donc,
23:50pendant qu'on interrogeait
23:51l'inculpé,
23:52que cette magistrat
23:55devait se pencher
23:56vers le président
23:58lui disant,
23:59demandez-lui donc
23:59comment il a pu offrir
24:01un manteau de 6 millions
24:03à sa femme.
24:05Le président
24:05aurait posé la question.
24:08La dame
24:08qui était à côté de vous
24:09dans la salle d'audience
24:11tout à l'heure,
24:11c'était votre femme,
24:12bien entendu.
24:14L'autre a répondu
24:15non,
24:15monsieur le président,
24:16c'était la collaboratrice
24:17de mon avocat.
24:18Tout était terminé.
24:18Alors la conclusion,
24:21c'est qu'on ne doit
24:21jamais juger
24:24et à plus forte raison
24:25jamais condamner
24:26un homme
24:29sur un argument
24:30ou sur un élément
24:32qu'il n'a pas connu
24:33sur lequel
24:34ni lui
24:34ni son défenseur
24:36n'ont eu la possibilité
24:37de s'expliquer.
24:48Sous-titres par Jérémy Diaz
25:18Sous-titres par Jérémy Diaz
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