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  • il y a 14 minutes
DB - 03-12-2025

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00:30Alors, alors.
00:36Chef, regardez ce que j'ai trouvé.
00:38Merci. Cherchez encore.
00:49Alors docteur, vos conclusions.
00:51Vos deux hommes ont été tués d'une balle dans le cœur.
00:54Probablement avec une homme de fort calibre.
00:56Oui, je sais, nous venons de l'eau du vide.
00:58Peut-être un colt.
00:59Les Américains n'ont pas rechuté un temps pendant la guerre.
01:02Malheureusement, les paysans ont omis de les déclarer à la police après la libération.
01:06Et vous avez une idée ?
01:08Allez donc savoir.
01:09Vol, vengeance.
01:12En tout cas, à part leurs papiers, leur portefeuille était vide.
01:15Et les maquillons ont toujours des sommes considérables sur eux.
01:18Bon, je vais aller à la foire avant que le marché aux bestiaux soit terminé.
01:22Check que le impe
01:31Juste l'enverser.
01:32Je vis
01:44S'ils sont morts, il va falloir que je me trouve d'autres patrons.
02:05Je fais tout ce que ça vous fait.
02:06Si je pleurerais, qu'est-ce que ça changerait ?
02:08Oui, bien sûr.
02:10Il était dur avec vous ?
02:12Pas plus qu'avec les autres, moi je vais pas m'en plaindre.
02:14Vous en connaissez, qui leur en voulait ?
02:16Pour sûr, et pas qu'un.
02:18Ah bon, qui ?
02:20Tous ceux qui enviaient leurs gros sous.
02:24Où étiez-vous la dernière fois que vous les avez vus ?
02:26Ici, comme vous et moi, là.
02:28Monsieur Georges est venu me prévenir qu'il partait une demi-heure.
02:31Ah bon, où ça ?
02:32Dans une ferme à 3 km.
02:34Un bonhomme qui était obligé de vendre 3 bêtes parce qu'il ne pouvait pas payer je ne sais quoi.
02:38Le nom de la ferme ?
02:43Et l'associé de votre patron ?
02:44Monsieur Marcel.
02:45Il était avec le jeune homme.
02:48Quel jeune homme ?
02:48Celui qui était venu les trouver à la foire pour leur proposer d'aller à la ferme de son père.
02:52Sans nom.
02:55Il aurait fallu que je le voie.
02:57Impossible puisque j'étais avec Monsieur Georges.
03:00Vous n'en voyez pas d'autres qui pourraient m'aider ?
03:02Si.
03:03Monsieur Pignol, là, qui s'en va.
03:05Il les a vus ensemble, lui.
03:06Même qu'il m'en a parlé.
03:07Vous n'auriez pas pu le dire plus tôt, non ?
03:10Il fallait me le demander.
03:13Il y a encore un qui ne sait pas ce qu'il veut.
03:14Mais oui, c'est vrai, je les ai très bien vus.
03:20Pourquoi ?
03:21Une demi-heure après leur départ, on les a retrouvés assassinés.
03:25Sans blague, assassinés ?
03:27Probablement par le jeune homme avec lequel ils étaient.
03:31Vous savez, moi, je n'ai pas vu grand-chose.
03:34Si vous ne m'aviez pas dit que c'était un jeune homme, je ne le saurais pas.
03:36Autant, l'employé m'a rapporté que vous lui avez dit que c'était un jeune homme.
03:40Je ne peux pas m'arrêter aussi précis.
03:42Quand il a bu trois verres de vin, l'or vaché, il mélange tout.
03:45Possible.
03:46N'empêche que ça vous a intrigué, puisque vous lui en avez parlé.
03:50Et alors ?
03:50Monsieur Forgier ne m'en a rien parlé, lui aussi.
03:53Ça ne veut pas dire que ça l'a intrigué.
03:54Monsieur Forgier est ici ?
03:56Oui, il doit être. Quand je l'ai vu tout à l'heure, il allait faire une belote au café de la Poste.
04:01Je remercie, monsieur Pignol.
04:06Non, mais de quoi qu'il se mêle, monsieur Pignol ?
04:09Vous voulez m'aider, puisque vous les avez vus.
04:11Mais je ne les ai pas vus plus que lui.
04:14C'est même lui qui m'en a causé le premier.
04:17Sans ça, moi, je n'en aurais même pas parlé.
04:19Ne vous fâchez pas, il croyez bien fait.
04:22Il est incapable de me préciser le moindre signalement sur la personne qui accompagnait les deux maquilles.
04:26Alors, pourquoi je n'en serais plus capable que lui, moi ?
04:29Il pensait peut-être.
04:30Il ferait mieux de ne pas penser.
04:33C'est vrai, ça.
04:35Je n'embête jamais personne, moi.
04:37Je ne demande qu'une chose, c'est qu'on me fiche la paix.
04:40D'ailleurs, j'en ai sûrement moins vu que lui.
04:44Mais encore ?
04:46Trois personnes qui montaient en voiture.
04:51Celui dont vous parlez, il était de dos.
04:54Alors, impossible de l'identifier.
04:57Même pas la couleur de ses cheveux ?
04:59Si vous me l'aviez demandé avant, j'aurais peut-être pensé à regarder.
05:04Mais là, tel que, je suis incapable de vous dire même s'il avait un chapeau.
05:07J'ai l'impression que c'est plutôt vous qui cherchez à ne pas le porter, le chapeau.
05:12Son costume.
05:14Je ne sais pas, moi.
05:16Plutôt clair.
05:18Plutôt clair.
05:19Ah, je ne sais pas, moi.
05:20Dites-le.
05:21Et est-il jeune ou vieux ?
05:23Sans âge.
05:26Vous ne voyez rien d'autre à me dire.
05:28Avec la meilleure volonté du monde, rien du tout, quoi.
05:32Je vous remercie, monsieur Forgé.
05:35Monsieur, le juge d'instruction vous convoquera pour supplément d'enquête.
05:38Le juge d'instruction ?
05:40Mais non, mais c'est inutile, puisque je ne sais rien d'autre.
05:49Oh, que l'on tulle que je pignole.
05:55J'espérais tout de même que vous autres, Jean de Louvier, vous feriez un effort pour m'aider.
05:58En quinze jours de temps, le seul garçon dont on nous est parlé de façon bizarre dans plusieurs villages, c'est Pierre Violet.
06:08Je ne vois rien de plus à vous dire.
06:12Et la seule passion que je lui connaisse, c'est la voiture de sport.
06:15Une passion qui coûte cher.
06:16Oui, mais il a gagné pas mal de rallyes.
06:19Puis il avait beaucoup d'argent quand il est revenu au pays.
06:21On n'entre pas dans l'armée pour faire fortune.
06:23Et il était légionnaire, je crois.
06:25Oui.
06:25Et les mauvaises langues vous diront que si c'était engagé, c'était pour échapper aux conséquences d'un mauvais coup.
06:32Moi, on m'a parlé d'un amour déçu.
06:34Alors, tu vois ?
06:35Quelqu'un a-t-il jamais soupçonné d'un délit ?
06:37Je suspectais souvent.
06:40Mais accusé, jamais.
06:42Il y a deux ans, à la foire de Fleury, j'ai entendu des gens l'accuser du vol de 18 000 francs qui avait eu lieu à la pharmacie.
06:49Fleury ?
06:50C'est là aussi qu'ont été assassinés les deux maquignons.
06:52Vous saviez y aller et y aller souvent ?
06:56Pour plus qu'ailleurs.
06:58Est-ce que vous le croyez capable d'avoir assassiné deux personnes pour les dévaliser ?
07:02Je n'irai pas jusque-là.
07:04Mais si vous m'en apportiez la preuve, je ne serais pas autrement surpris.
07:07Oh, ne me l'écoutez donc pas.
07:09Tout est dehors très rude, Pierre est un très gentil garçon.
07:12Il a demandé au procureur général.
07:14Il me voit que par lui.
07:14Ah bon ?
07:17Monsieur le procureur général le connaît ?
07:19C'est le fils de Germaine, la gouvernante de son château.
07:23Elle est manquée il y a deux ans.
07:24Juste avant que le procureur prenne sa retraite.
07:27Et monsieur le procureur général a de l'estime pour lui ?
07:30Oh, qu'il peut.
07:32Quand sa femme, la Châtelaine, a souffert le martyr pendant deux ans, avant de s'éteindre,
07:37c'est Pierre qui l'a soigné, qui l'a veillé.
07:40Et ça, avec autant de dévouement que sa mère avait fait de son vivant.
07:46Savez-vous s'il a conservé des armes de son séjour à l'armée ?
07:50Il n'y en a jamais vu aucune.
07:53Moi non plus.
07:54N'empêche qu'il s'est souvent inventé de tirer drôlement bien.
07:57Avec toutes les médailles qu'il a gagnées dans l'armée, on ne va quand même pas lui reprocher.
08:00Non, bien sûr.
08:02Enfin, vous ne m'avez parlé que de ragots.
08:04Moi, ce que j'aurais aimé, c'est une déposition
08:05dont j'aurais pu tirer un solide procès-verbal.
08:09Il ne faut pas nous en vouloir, Brigadier.
08:11Nous, on n'a rien vu.
08:14Juste entendu.
08:15Et encore.
08:18Bon.
08:21Je vous remercie.
08:35Pardon, monsieur. C'est bien ici qu'habite monsieur Pierre Viollet ?
08:45C'est moi.
08:46Vous n'allez pas me dire que vous m'avez surpris en excès de vitesse.
08:49Non, je suis avec intérêt vos succès dans les rallies.
08:52Je suis venu vous voir en confrère.
08:54Vous avez bien été dans l'armée, n'est-ce pas ?
08:55Oui, sergent-chef.
08:57Alors vous allez pouvoir m'aider, car les civils sont plutôt réticents.
09:00Volontiers.
09:01Voilà, depuis 15 jours, nous enquêtons sur le double crime de Fleury.
09:05Vous en avez entendu parler, n'est-ce pas ?
09:06Comme tout le monde, sans plus.
09:08Moi, vous savez, en dehors de ma voiture...
09:10Justement, j'espérais qu'en sillonnant les routes,
09:12vous auriez remarqué une voiture stationnée
09:14près de la ferme en ruine, à 2 km de Fleury.
09:17Le jour de la foire aux bestiaux, entre 11h et midi.
09:20Effectivement, j'ai dû passer par là pour aller à Servan,
09:22mais beaucoup plus tôt.
09:26Robin, vous connaissez des gens qui ont des coltes 45 dans la région ?
09:32Je ne saurais vous dire, je ne suis pas policier,
09:34j'ai horreur de me mêler des affaires des autres.
09:36Oui, bien sûr.
09:38Vous n'en avez pas un, par hasard ?
09:39Non. Pourquoi ? On vous a raconté que j'en avais un ?
09:42Je n'ai pas dit ça.
09:44Non, bien sûr.
09:45Vous avez dû bavasser un peu partout.
09:47On m'a débiné.
09:48Vous avez conclu que je ferai un suspect plausible
09:51et vous allez probablement me sortir un mandat de perquisition.
09:55C'est ça, hein ?
09:56Pas question. Je suis venu vous voir en ami.
09:58Je vais donc vous recevoir en ami.
10:01Entrez.
10:03Entrez partout, la maison est à plus.
10:05Tu es au garage ?
10:22Je ne sais rien.
10:27Je suis embêté, tu sais.
10:28Pourquoi ?
10:29Au village, j'en raconte que les gendarmes ont perquisitionné chez Pierre Violet.
10:35Pas pour le crime de Fleury ?
10:37Si.
10:38Ah, il faut être complètement idiot pour suspecter un garçon pareil.
10:42Ah oui. Bon, d'ailleurs, il n'a rien trouvé.
10:45Selon moi, j'aurais dû aller à la gendarmerie faire une déposition.
10:48Dire que Pierre Violet m'avait emprunté mon colp 45, 15 jours avant le crime.
10:54Et surtout qu'il ne l'aurait jamais rendu.
10:57Il t'a expliqué qu'on le lui avait volé dans sa voiture.
10:59D'accord, d'accord.
11:01Dans le moment présent, c'est peut-être idiot, mais c'est la loi.
11:03C'est très grave.
11:04Pourquoi ne l'as-tu pas fait ?
11:06Pierre ne t'en aurait certainement pas voulu.
11:09Parce que moi aussi, j'aurais eu une histoire.
11:12Je n'avais jamais déclaré l'arme.
11:17Qu'est-ce que tu comptes faire ?
11:18Je n'en sais rien, justement.
11:21Mais sûrement quelque chose.
11:24Va demander conseil au procureur.
11:27C'est un ami de ton père.
11:29Et c'est lui qui t'a présenté Pierre.
11:30Tu crois ?
11:31Oui.
11:35Rien m'engueuler, puis.
11:37On me prend pour un imbécile.
11:40À ta petite raison.
11:54Gabriel, je suis désolé de venir à l'improviste, mais j'ai absolument besoin d'un conseil.
12:01Avec plaisir, mais fais vite, je suis avec mon architecte.
12:04Je suis désolé.
12:04Ou alors, viens dîner ce soir.
12:06Merci, c'est trop urgent.
12:08Voilà, les gendarmes enquêtent sur le crime de Fleury.
12:10Et ils recherchent toutes les personnes possédant un colt 45.
12:17Ah, mais ils n'ont pas fini de s'amuser.
12:18Oui, mais moi, ça ne me fait pas rire, parce que j'ai prêté le mien à Pierre il y a 15 jours, et on lui a volé.
12:22Alors, je me demande si je ne devrais pas aller le dire aux gendarmes.
12:25Tu voyons, il est absolument impensable que ce brave Pierre ait tué les deux maquillons pour les voler.
12:29Et pourquoi pas moi, pendant que tu y es ?
12:30Ben oui, mais ils sont quand même mal éperquisitionnés.
12:32Allons, allons, allons, laisse les gendarmes faire leur métier, ils le font très bien.
12:37Et l'idée que Pierre pourrait être l'assassin ne les a sûrement même pas effleurés.
12:42Allons, si je m'en a pas avec des histoires, je n'ai pas le temps.
12:46Les amis, tu as ta femme ?
12:47Merci.
12:49A bientôt.
12:59Faut bien se rendre à l'évidence.
13:12Voilà deux mois que nous piétinons.
13:14Oui, chef.
13:17Entrez.
13:19Chef, il y a là un jardinier, monsieur Foucard,
13:21qui veut déposer plainte contre Pierre Violet pour une histoire de chien.
13:24Ah, non !
13:25Il est furieux, il insiste, chef.
13:27Oui, j'insiste.
13:29J'exige qu'on enregistre ma plainte
13:31contre ce salopat qui a écrasé mon chien sur la route, sans même s'arrêter.
13:36Il te fait rouler trop vite.
13:37Il t'en est même pas aperçu.
13:39Ça, j'en ai rien à faire.
13:41Il a tué mon chien, c'est tout ce que je vois.
13:44Dites donc, votre chien, il était aussi en infraction.
13:46Il n'allait pas se balader sur la voie publique.
13:49Je berrais là.
13:50Et ce salaud, il ne s'en tirera pas comme ça.
13:53Tu ferais payer cher.
13:54Allons, allons, calmez-vous.
13:56Je comprends votre émotion.
13:57Mais franchement, depuis deux mois qu'on l'embête de se violer.
14:00Vous ne croyez pas qu'on pourrait le laisser tranquille, ce pauvre garçon ?
14:03Ce pauvre garçon.
14:05Qui vole un oeuf, vole un bœuf.
14:09Ce que vous voulez dire ?
14:10Qui vole un oeuf, vole un bœuf.
14:12Qui tue un chien, peut bien tuer deux hommes.
14:16Vous vous rendez compte de ce que vous dites ?
14:18Très bien.
14:20Quinze jours avant le crime,
14:23j'ai travaillé au jardin de M. Orsel.
14:27Je l'ai vu.
14:28De mes yeux vus, prêter un revolver à ce maudit violet.
14:32Quel genre de revolver ?
14:33Un Colt 45.
14:35Je connais bien l'arme, j'en ai un.
14:36Vous avez déclaré ?
14:37Non.
14:39Ça me coûtera ce que ça me coûtera, mais je m'en fous.
14:42Ce que je veux, c'est la peau de l'autre pour la peau de mon chien.
14:45Et pour ça, je suis prêt à tout.
14:49Vous conseillez
14:50de demander où violet ou l'a trouvé l'argent
14:53pour acheter une nouvelle voiture
14:54trois jours après le crime, par exemple.
14:58Trois jours après le crime ?
14:59Eh oui.
15:00Et pendant que vous y êtes,
15:03passez-t-on sur le grill ?
15:04Les deux témoins nous ont interrogés à la foire.
15:07Peut-être bien qu'ils vous avoueraient
15:08l'avoir parfaitement reconnu.
15:11Pas possible.
15:12Renseignez-vous.
15:16Pourquoi vous n'en avez pas parlé plus tôt ?
15:18Vous n'avez pas écrasé mon chien.
15:23C'est vrai, monsieur le juge.
15:24Je reconnais lui avoir prêté ce Colt 45.
15:27Mais c'était une arme en mauvais état.
15:28Pourquoi ?
15:30Elle ne s'enrayait.
15:33Mais comment le savez-vous ?
15:35Je l'avais essayé il y a un an
15:36chez mes amis Laurier près de Verneuil.
15:38Pensez-vous pas, monsieur le juge,
15:39avoir été un peu sévère en vous arrêtant,
15:41ma femme et moi ?
15:44Je ne sais pas si vous réalisez
15:45la gravité de ce que vous avez fait.
15:48Je ne comprends pas.
15:51Vous êtes des gens honnêtes,
15:52jouissant d'une excellente réputation.
15:55Vous savez qu'un crime
15:56était commis dans la région 45.
15:58Vous apprenez que l'on perquisitionne
16:01chez l'homme auquel vous avez prêté cette arme.
16:04Et vous ne dites rien.
16:06Mais j'avais pensé, monsieur le juge.
16:07Je voulais même aller à la gendarmerie.
16:10Et puis j'en ai parlé au procureur général Bernier
16:12qui m'a conseillé de ne rien faire.
16:14Mais est-ce que vous réalisez l'énormité
16:19de ce que vous venez de dire ?
16:20Pourtant, c'est vrai.
16:23Les plaisanteries, les meilleures,
16:24sont les plus courtes.
16:26Et la vôtre ne m'amuse pas.
16:27Mais, monsieur le juge, je vous assure.
16:29Tout ça est tellement ridicule.
16:32Garde, vous pouvez les emmener.
16:33Et je m'en souviens parfaitement, Brigadier.
16:39Monsieur Violin nous avait commandé une voiture
16:40que nous refusions de lui livrer
16:42car il ne pouvait pas la payer.
16:43À moi, il a prétendu le contraire.
16:45Voyez-vous même,
16:47c'est dix jours plus tard,
16:48soit trois jours après le crime
16:49dont vous m'avez précisé la date,
16:51qu'il nous a payé en billet.
16:52Quelques instants après,
16:53il repartait au volant de sa nouvelle voiture.
16:55Tenez.
16:59Merci.
17:08Êtes-vous bien certain
17:09de ne rien vouloir changer
17:11à vos dernières dépositions à la gendarmerie ?
17:14Ah, ça oui, monsieur le juge, ça.
17:16On a parfaitement identifié Pierre Violin.
17:20Hein ?
17:22Bien.
17:22Regarde, faites-en tout l'inculté.
17:29C'est une confrontation, alors.
17:33Monsieur Pignol,
17:35l'homme que vous avez devant vous
17:37est-il bien celui que vous avez vu
17:39en conversation avec les deux maquignons ?
17:44Ben...
17:45Il lui ressemble.
17:48Comment ça, il lui ressemble ?
17:51Ben...
17:51Il lui ressemble beaucoup, monsieur le juge.
17:54Enfin, c'est lui ou c'est pas lui ?
17:57Je ne l'ai pas vu longtemps de face, hein.
17:59Il s'est presque tout de suite retourné.
18:02Mais enfin,
18:03il lui ressemble beaucoup.
18:06Je ne vois pas ce que je...
18:08ce que je pourrais dire de plus.
18:12Et vous, monsieur Forgier,
18:15reconnaissez-vous l'homme
18:15qui est parti en voiture
18:16avec les deux maquignons ?
18:18Ben...
18:19Ben...
18:19Moi,
18:19j'en ai pas vu plus
18:21que mon ami Pignol.
18:24Ça, il lui ressemble.
18:26Voilà, c'est ça, quoi.
18:28Il y ressemble, c'est tout.
18:30Voilà.
18:30Garde, vous pouvez ramener l'inculpé.
18:37Laissez-moi vous dire
18:38que vous me décevez beaucoup, monsieur.
18:41Vous n'avez même pas le courage
18:42de vos propres convictions.
18:43Faut vous mettre à notre place, hein,
18:47avec la justice d'aujourd'hui.
18:50Si on n'a rien dit
18:51au premier interrogatoire
18:52et qu'on hésite aujourd'hui,
18:55c'est parce qu'on avait peur
18:56qu'il soit acquitté.
18:59Et puis qu'il nous supprime, après.
19:01Ah, oui.
19:02C'est donc uniquement par peur
19:04que vous refusez de vous prononcer ?
19:05Oh, bien sûr.
19:11Pour confondre Violet,
19:13il nous suffirait de prouver
19:14que les balles trouvées sur les victimes
19:15ont bien été tirées par le revolver
19:18que lui avait prêté votre ami,
19:19monsieur Orsel.
19:20Oui, je comprends.
19:22Mais que voulez-vous faire
19:22puisque l'arme du crime reste introuvable ?
19:25Monsieur le juge,
19:25l'instruction a eu une idée
19:27à laquelle j'avoue
19:27que je n'aurais pas pensé.
19:29Oui, il imagine que si monsieur Orsel
19:31a essayé l'arme,
19:32il a bien dû tirer sur quelque chose.
19:34Un mur,
19:35une planche.
19:37Oui, un arbre.
19:39Eh bien, si dans cet arbre,
19:41nous retrouvions une balle,
19:43on pourrait y vérifier
19:44si les marques laissées
19:45par les rayures du canon
19:46sont identiques à celles
19:47figurant sur les balles
19:48trouvées dans le corps des victimes ?
19:50Très juste.
19:51Et génial.
19:53Malheureusement, j'ai coupé l'arbre.
19:55C'est pas possible.
19:56Fais.
19:56Allons voir ce qu'il en reste.
20:00Voilà.
20:05Merci, monsieur.
20:20Il n'y a pas de croix.
20:22Seulement, j'espère que vous serez indulgent
20:23avec mes amis.
20:25Je vous ai demandé
20:26de venir me voir très rapidement
20:27car il y a un fait nouveau
20:28très important.
20:29Voilà.
20:30J'ai la preuve
20:31que l'inculpé
20:32est bien le coupable.
20:33Je vous en fais lucide.
20:34Je vais vous en mettre.
20:34Mais si votre client, monsieur Orsel,
20:37n'avait pas parlé
20:38de l'essai de son arme
20:39chez des amis,
20:40je n'aurais jamais rien pu prouver.
20:42J'espère que vous en tiendrez compte
20:43pour la demande
20:45de mise en liberté
20:46que j'ai formulée.
20:49Je viens de rencontrer
20:50monsieur le procureur général Bernier
20:52dans l'escalier.
20:52Il manque vous voir.
20:56Espérons qu'il n'a rien appris
20:57des déclarations
20:58sans produire
20:58de vos clients à son sujet.
21:02Mais respect, monsieur le procureur général.
21:03Monsieur le juge.
21:04Maître Dorian,
21:05avocat de monsieur Orsel.
21:07Monsieur le procureur général.
21:08Maître,
21:09c'est justement
21:10au bénéfice de vos clients
21:11que j'ai décidé
21:12de venir au palais.
21:13Ma conscience
21:13m'impose de vous révéler
21:16que j'ai dissuadé
21:16monsieur Orsel
21:17d'aller déposer
21:19à la gendarmerie.
21:21La culpabilité
21:22de Pierre Violet
21:22me paraissait inimaginable.
21:25Bien entendu,
21:26je ne me déraverai pas
21:27pour renouer
21:28ma déclaration
21:28en court d'asile.
21:30Monsieur le procureur général.
21:31Je vous en prie,
21:32ne dites rien.
21:34Messieurs,
21:34Quelle classe.
21:42On ne peut que s'incliner
21:43devant une telle loyauté,
21:46un tel courage.
21:46Oui, bien sûr.
21:54Mais je ne peux m'empêcher
21:55d'imaginer
21:56une autre scène.
21:58Le magistrat n'est plus
21:59dans le bureau du juge
22:00ou à la barre des témoins.
22:03Mais drapé dans sa robe rouge,
22:04il occupe le siège
22:05du ministère public.
22:07Devant lui,
22:08un honnête homme
22:08répète les mêmes propos,
22:10avec la même loyauté.
22:11Je laisse à messieurs les jurés
22:13le soin d'apprécier
22:14la bonne foi
22:15de votre témoignage.
22:18Mais si j'étais tenté
22:19d'y croire,
22:20je condamnerai sérieusement
22:21votre incroyable aveuglement
22:23qui a entrasé
22:24l'action de la justice.
22:25Histoire est vraie,
22:29un seul épisode a été ajouté,
22:31ajouté mais pas inventé,
22:33simplement emprunté
22:35à une autre affaire
22:36criminelle célèbre.
22:37C'est l'épisode de la balle
22:39que l'on retrouve
22:39dans le trondin.
22:41Tout le reste
22:41est strictement authentique.
22:43C'est ainsi que les témoins
22:45que vous avez vus,
22:47qui par lâcheté,
22:50refusent en confrontation
22:51de reconnaître un homme
22:53qu'ils avaient parfaitement
22:54identifié précédemment,
22:57a correspond à la réalité.
23:00Une seule personne
23:01était volontaire
23:02pour enseigner la justice.
23:04Et par suite
23:05d'une extraordinaire dérision,
23:07c'est un procureur général
23:09respecté par tout le monde
23:10qui va l'en empêcher.
23:13Je dois dire
23:13que ce magistrat
23:14est venu avec beaucoup de courage
23:16reconnaître à la cour d'assises
23:18son erreur
23:19et je dois ajouter
23:21que personne n'a compris.
23:22bien, je pense que
23:23c'est tout de même
23:24peut-être assez facile
23:26à expliquer.
23:27Voyez-vous,
23:28l'optique de l'audience,
23:31ça n'est pas l'optique
23:32de la vie
23:32et je m'explique.
23:34Essayons de reconstituer
23:36ce qui s'est passé.
23:37Voilà un procureur général
23:38qui est très occupé
23:39avec son architecte.
23:41Un ami important
23:42vient le voir
23:43pour lui demander un conseil.
23:46Ça peut attendre ce soir ?
23:47Non, tout de suite.
23:48Et dans le souci d'être bref,
23:50l'ami va raconter
23:52trop vite son histoire.
23:54Pour le procureur général,
23:56c'est une histoire farfelue,
23:57ridicule,
23:58idiote,
23:58impensable.
24:00Et c'est en riant
24:01qu'il va répondre
24:01et moi,
24:02pourquoi est-ce qu'on ne me
24:03soupçonnerait pas,
24:04moi,
24:05allez, va de temps,
24:05sois tranquille,
24:06mes hommages à ta femme.
24:08Et c'est fini.
24:10Mais allez donc
24:10expliquer ça
24:11à des jurés.
24:13Depuis des heures,
24:14ils sont penchés
24:14sur ce dossier.
24:16Ils savent maintenant
24:17avec certitude
24:18celui qui est le coupable.
24:21Et ils ne se rendront
24:22jamais compte
24:23que ce qui leur paraît
24:25maintenant évident
24:26parce que c'est évident
24:28n'était pas évident
24:29surtout pour certains
24:30qui avaient une confiance
24:31aveugle
24:32dans l'homme
24:33qu'on sait maintenant
24:34être un double meurtrier.
24:35Sous-titrage MFP.
25:05Sous-titrage MFP.
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