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DB - 03-12-2025
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TVTranscription
00:00Sous-titrage Société Radio-Canada
00:30Très bien, si jamais tu revois cette fille encore une fois, tu ne remets plus elle depuis ici, t'as bien compris.
00:37Eh ben réponds, au moins dis quelque chose.
00:43Dis-toi bien qu'il y a longtemps que j'aurais changé de crèmerie si tu m'avais laissé la moindre chance de te plaquer.
00:47Eh ben aujourd'hui je te la donne cette chance.
00:52Et crois-moi que si c'est la première, ça ne sera certainement pas la dernière.
00:56Au lieu de raconter des âneries, finis plutôt de repasser ma chemise en retard.
01:00Oh, assez.
01:03Assez, assez tais-toi.
01:05Je dois savoir ce que tu veux.
01:07Quand je me tais, je suis un monstre, je parle, tu me fais taire.
01:10Parce qu'à chaque fois que tu ouvres la bouche, c'est pour m'humilier.
01:14Mais je m'en fiche, tu entends.
01:16Je m'en fiche de tes belles promesses d'amour jamais tenues, de tes serments et tous nos projets d'avenir.
01:20Mais que tu joues les donjons, que tu prennes des airs supérieurs,
01:22et que tu me ridiculises devant tous les employés de mon magasin,
01:24j'en ai ras-le-bol.
01:26Et je te promets que ça va changer.
01:29Ils n'ont pas stoppé leur cirque en cinq minutes.
01:32Moi, je vais les trouver, le prieur n'a plus torturé cette pauvre fille.
01:35Tu parles d'une pauvre fille, c'est pas mariée, ça ne me dit même pas bonjour.
01:38Toujours bonne à faire entretenir.
01:39Ça, c'est plutôt lui.
01:41Elle a un salon de coiffure qui marche le mieux des environs.
01:44Parce que les gens ne sont pas difficiles.
01:46En tout cas, si elle compte sur moi comme client pour ses soins de beauté,
01:48elle peut tout de suite faire mes boutiques.
01:49Je ne veux pas ridicule.
01:50Si elle a réussi, c'est qu'elle doit être capable.
01:53Capable ou non, c'est une prétentieuse.
01:54Son voyageur de commerce a bien raison de lui rabattre son caca.
01:59D'accord, d'accord.
02:01On va tout de même pas se disputer pour eux, non ?
02:05Donne-moi cette revue et arrête de sourire comme un imbécile.
02:09C'est pas mal, celle-là, non ?
02:12Ça suffit !
02:14Et maintenant, je te jure que tu vas m'écouter.
02:21Alors ?
02:22Non, non, encore le coup de la plétoire de ton père,
02:26t'as pas le sens du ridicule, un change de truc.
02:29La première fois, tu m'as impressionné
02:30parce que j'avais la trouille qui soit chargée, mais alors depuis...
02:34Alors, tu trouves ça d'un rôle ?
02:36Franchement, oui.
02:39Et maintenant, tu vas m'écouter, peut-être ?
02:48Fusy.
02:49Pas avant de t'avoir dit ce que j'ai à te dire.
02:52Ah non, je t'ai assez écouté.
02:53Il y a une heure que j'aurais dû te passer une muselière.
02:55Alors, fais-moi plaisir, écarte ton engin.
02:58Faut jamais jouer avec ça.
03:00Monsieur va faire son gentil parce qu'il a la frousse.
03:02Eh bien, c'est moi qui suis très détendu maintenant, tu vois ?
03:06Et ton petit rendez-vous ?
03:08On va le passer ici tranquillement à discuter tous les deux.
03:12T'es pas l'imbécile.
03:14Pose ton arme et viens m'embrasser.
03:16On en reparlera demain tant que tu voudras.
03:18Ce soir, je suis pressé.
03:19Tu ne bougeras pas d'ici.
03:20Dieu sait que j'ai horreur de ça.
03:27Mais alors là, vraiment, je vais être obligé de te donner une correction
03:30qui t'enlèvera toute l'idée de recommencer.
03:40Tu as entendu ?
03:42Ah oui ?
03:44On dirait un coup de feu.
03:45Tu crois ?
03:47Je n'entends plus rien.
03:48Tu me demandes ce qu'elle a pu encore lui faire.
03:52J'espère que ce voyou ne lui a pas tiré dessus.
03:54Je m'y attendais avec ce genre de couple.
03:57J'ai bien envie d'aller téléphoner à la police.
04:00Mais évidemment.
04:01Allez, dépêche-toi.
04:02Je vais voir.
04:19Je crois que vous êtes d'accord pour reconnaître
04:39que vous n'êtes pas venu vous livrer spontanément à la police.
04:43Je reconnais.
04:45Mais comprenez-moi, monsieur l'inspecteur,
04:46je n'arrivais pas à croire qu'il était mort.
04:49Si c'était vrai, vous auriez appelé un médecin.
04:55Oui, bien sûr, j'aurais dû.
04:57Mais j'étais tellement effondrée.
04:59Il n'y a pas de remords.
05:01L'intervention d'un médecin aurait été parfaitement inutile.
05:04Votre amant était mort sur le coup.
05:08Vous auriez peut-être pu aussi prévenir la police.
05:12Alors heureusement, ce sont les locataires de l'immeuble qui ont téléphoné.
05:15J'allais le faire quand les agences sont arrivées.
05:19Ben oui.
05:23Mais à qui ferez-vous croire que vous êtes resté deux heures sans rien faire ?
05:28Parce qu'on peut en faire des choses en deux heures.
05:30On peut réfléchir à ce qu'on va dire à la police.
05:37On peut échafauder des combinaisons pour égarer la justice.
05:43On peut aussi réfléchir à la façon de faire disparaître un corps.
05:47Je ne sais pas moi.
05:47Mais c'est faux.
05:48Comment pouvez-vous m'attribuer de telles idées ?
05:50J'étais bien trop affolée, monsieur l'inspecteur.
05:53Mettez-vous à ma place une seconde.
05:54Au sens, c'est difficile, parce que je n'ai encore jamais tué personne.
05:59Mais moi non plus.
06:05Je n'ai jamais eu la moindre intention de le tuer.
06:09C'est un accident.
06:11Un accident stupide.
06:12J'ai mis Gérard depuis des années.
06:16Tout le monde pourra vous le dire.
06:17Les commerçants, les quartiers, mes employés, les voisins, tout le monde.
06:22Il est sorti, mais je suis Madame Plessis.
06:24Entrez.
06:25Je vous remercie.
06:27Oh, dites-moi, c'est bien votre mari qui nous a téléphoné ?
06:30Asseyez-vous.
06:31Je vous remercie.
06:31Quelle histoire.
06:32Oui, j'aurais voulu poser quelques questions à votre mari, mais...
06:34Je peux vous raconter exactement là.
06:36C'est même moi qui lui ai demandé de vous appeler.
06:38Je vous remercie beaucoup.
06:40Ça devait arriver, vous savez.
06:41Depuis deux ans que nous sommes là, cette femme n'a pas cessé de faire des scènes à ce garçon.
06:45Ah bon ?
06:46Oui, vingt fois je l'ai entendu le menacer.
06:48Lui était très gentil, très poli.
06:50Mais elle, je vous garantis que c'est pas grand-chose.
06:53En somme, c'est lui qui vous a provoqué.
06:56C'est lui qui vous a demandé de glisser une cartouche dans le canon.
06:59Et c'est probablement lui qui vous a supplié de tirer.
07:02Je vous en prie.
07:04Je vous en prie.
07:06Alors le cou est parti tout seul ?
07:08Mais oui, monsieur l'inspecteur.
07:11Vous trouvez peut-être très amusant de vous payer ma tête.
07:22Mais c'est la vôtre qui est en jeu.
07:25J'ai rare menacé de me battre.
07:28Quand il s'est levé, j'ai pris peur.
07:29J'ai reculé précipitamment.
07:31La crosse du fusil a heurté le piano.
07:33C'est à ce moment-là que j'ai entendu la détonation.
07:35Bravo.
07:38Pour un coup, tirer au roja, c'est bien visu.
07:42Mais pour faire avaler ça au juré, l'avocat va se faire des cheveux blancs.
07:46Et c'est pourtant la vérité ?
07:48La vôtre.
07:51Non, vous avez tort de nier l'évidence.
07:54Les aveux spontanés influencent favorablement les jurés pour accorder les circonstances atténuantes.
07:58Pensez-y.
08:00C'est pour vous que je dis ça.
08:03Je ne peux quand même pas m'accuser pour me faire acquitter.
08:07Comme vous voudrez.
08:10Mais vous reconnaissez avoir tenu le fusil qui l'a tué.
08:14Évidemment, puisque c'est vrai.
08:15Oui.
08:16Oui ?
08:29M. Plessy était sorti, mais j'ai vu sa femme.
08:31C'est la même chose.
08:32Oh, pas forcément.
08:34Il aura 50 ans, il n'a plus de métier.
08:37Alors ?
08:38Elle m'a raconté que ce Gérard était très sympathique.
08:40Mais alors pour la Josiane, c'est une autre musique.
08:43Prétentieuse, portant en gueule.
08:44Et puis ce n'est pas la première fois qu'elle le menaçait.
08:47Je m'en doutais.
08:48Merci.
08:49Cache bien son jeu.
08:50Et on n'en tirera rien de plus.
08:52Ah, vache.
08:53Je peux encore vous être utile à quelque chose ?
08:55Merci.
08:57Mais tu sais, on a fait du bon boulot.
08:59Avec ses déclarations, on n'en a plus qu'il nous faut pour la faire inculpée.
09:02Bon, on va apporter le dossier au juge d'instruction.
09:05Ok.
09:08Né à Nantes, le 19 février 1945.
09:12Mademoiselle, vous êtes inculpée d'homicide volontaire sur la personne de Gérard Moudon.
09:20Mais...
09:21Non, les faits sont constants.
09:22Reste à connaître vos intentions.
09:24C'est le but de l'instruction.
09:26Vous êtes libre de ne répondre qu'en présence de votre avocat.
09:29Je choisis Maître Patrice.
09:31Parfait.
09:33Mais si vous le désirez, vous pouvez dès aujourd'hui faire une déclaration sur ce qui s'est passé.
09:39J'ai déjà tout raconté à l'inspecteur, monsieur le juge.
09:42Alors vous confirmez vos déclarations à la police ?
09:45Bien sûr, puisque c'est la vérité.
09:47Bien.
09:48À la suite de l'interrogatoire d'identité, l'inculpé confirme spontanément sa déposition à la police.
10:06Enfin, rien ne vous oblige à faire une première déclaration chez le juge avant de m'avoir consulté.
10:11J'ai trouvé normal de lui confirmer ce que j'avais dit à la police.
10:15Oui.
10:16Eh bien, dorénavant, ne soyez pas si bavarde.
10:19Et prenez mon conseil.
10:21On a vite fait de dire une ânerie.
10:24Une fois que le greffier a noté, on ne peut plus la ravaler.
10:28Vous avez compris ?
10:29Oui.
10:30À partir du moment où vous comparissez devant le juge d'instruction,
10:35l'affaire repart à zéro.
10:37Vous n'avez plus affaire à la police.
10:38Seul, ce magistrat a le droit de vous interroger.
10:42Alors, si vous voulez revenir sur vos premières déclarations,
10:47il faudra le faire à votre prochain interrogatoire.
10:50Mais je vous jure que c'est la vérité.
10:54Moi, je veux bien vous croire.
10:55Mais je tiens à tirer votre attention sur un point précis.
10:59Votre système de défense est mauvais.
11:02Si les jurés n'admettent pas,
11:04je ne pourrais pas plaider l'affolement,
11:06la provocation,
11:06d'amour déçu qui fait perdre la tête,
11:09enfin, vous me comprenez ?
11:12Bien sûr.
11:13Même puisque c'est la vérité.
11:17Souhaite.
11:19Mais faites attention.
11:21Tout dépendra de la reconstitution.
11:22Maître Patrice,
11:35si votre cliente estime que tout est en place,
11:37je crois que nous pourrions commencer.
11:39Madame,
11:40vous nous avez déclaré
11:41que votre amie était allongée sur le divan.
11:44Oui, monsieur le juge.
11:48Prenez la place.
11:49C'est bien ça ?
11:58C'est bien ça ?
11:59C'est bien ça ?
12:02C'est bien ça ?
12:06Voilà.
12:16Gérard...
12:17Gérard lisait une revue.
12:23Il faisait semblant de ne pas m'écouter.
12:26Il avait une nouvelle maîtresse.
12:28Je voulais qu'il renonce à aller la voir.
12:30Qu'est-ce que vous attendez ? Continuez.
12:33Allez, vous le versez, monsieur le juge.
12:35Je comprends votre émotion, madame, mais il faut que vous ayez du courage.
12:39J'ai essayé de le convaincre et de le faire revenir à un meilleur sentiment.
12:44Gérard m'a déclaré qu'il se serait séparé de moi depuis longtemps
12:47si je n'avais pas toujours essayé de le retenir.
12:49En brusquement, je suis devenue folle de rage.
12:53Bon, bon, continuez.
13:00Je pensais que maintenant, il allait me prendre au sérieux.
13:06Mais Gérard s'est moqué de moi parce que je l'avais souvent menacé avec le fusil,
13:12mais sans jamais le charger.
13:15Continuez, madame, je vous en prie.
13:25Hé, attention ! Attention ! Monsieur le juge, elle a mis une vraie cartouche.
13:29Attendez, madame, attendez.
13:31Vous pourriez tout de même surveiller. C'est à vous de charger le fusil.
13:36Excusez-moi, monsieur le juge.
13:38Gérard s'est fâché. Il voulait que je détourne mon arme.
13:52Mais comme je refusais, il a menacé de me donner une correction.
13:56Et quand il a amorcé le mouvement de se lever, j'ai commencé à reculer.
14:00Stop ! Ne bougez pas.
14:06À vous, madame, maintenant.
14:12Stop ! Photo.
14:13Le percuteur a fonctionné, monsieur le juge.
14:16Surtout ne bougez plus, hein.
14:33Je ne sais pas si les choses se sont réellement passées comme elle l'a dit,
14:37mais à première vue, sa version est tout à fait vraisemblable.
14:41Je vais vous commettre pour procéder à une expertise de l'arme.
14:45Vous pourrez l'examiner à loisir
14:46et découvrir la raison pour laquelle le coup part
14:48à la suite d'un choc relativement léger.
14:51Veuillez me déposer votre rapport aussitôt que possible.
14:53Bien entendu.
14:55Vous pouvez disposer, madame.
14:56Enlevez-moi la distance pour qu'on puisse...
15:02Vous voyez que je ne savais pas mentir, maître.
15:04Non, mais je n'en ai jamais douté.
15:082,25 m.
15:10Oui, 500 fois de dispersion.
15:12À cette distance, c'est normal.
15:15Soyez sans inquiétude.
15:16À la cour, j'en fais mon affaire.
15:26En somme, l'accusé a reconnu la matérialité des faits,
15:35mais n'a jamais voulu convenir d'une intention meurtrière.
15:39Je vous remercie.
15:41Des questions, monsieur l'avocat général ?
15:44Non, non.
15:47La défense ?
15:48Oui, monsieur le président.
15:50Vous avez été alerté par un voisin
15:52et vous vous êtes rendu au domicile de l'accusé.
15:54Oui.
15:56Bien.
15:57Est-il exact qu'elle vous ait dit ?
15:58Le coup est parti tout seul.
16:00C'est exact.
16:02Et vous n'avez pas cru ?
16:03Mais ils disent tous ça.
16:05Vous n'avez pas examiné l'arme ?
16:07Non.
16:08Je n'avais pas à le faire.
16:10J'ai simplement constaté que le fusil était en mauvais état
16:12et qu'il n'avait pas été nettoyé depuis des années.
16:15C'est bien cela.
16:16Et lors de la reconstitution...
16:18Sur ce point, nous entendrons monsieur l'expert Nollier.
16:20Monsieur Nollier.
16:24Vous prêtez serment d'accorder votre concours à la justice sur votre honneur et conscience ?
16:34Dites, je le jure.
16:35Je le jure.
16:37Lors de la reconstitution, j'étais très attiré à cette jeune femme,
16:40car l'expérience prouve qu'elle pouvait penser de bonne foi
16:43que la cartouche avait été tirée sans qu'elle-même n'y ait joué aucun rôle,
16:46alors que cela aurait été faux.
16:48Je ne comprends pas très bien.
16:49Un tireur inexpérimenté place instinctivement le doigt sur la détente.
16:54Si la crosse heurte un corps dur, le choc en retour renvoie l'arme en avant
17:00en poussant la détente contre le doigt du tireur.
17:02Le coup peut partir sans que la personne ait conscience d'y avoir été pour quelque chose,
17:06alors que c'est son doigt qui a déclenché la détente.
17:09Or, cette femme n'a même pas effleuré la gâchette.
17:14Elle a reculé vers le piano et on a nettement entendu le bruit du percuteur frappant la douille.
17:20Je vous remercie.
17:25Euh, attendez, je vous prie.
17:28Monsieur le premier juret désirerait que vous recommenciez pour lui
17:32l'expérience que vous avez faite lors de la reconstitution.
17:35Bien volontiers.
17:38Puisque monsieur le premier juré met un doute,
17:41je vais vous faire une démonstration.
17:44Puis-je utiliser pour le bois du piano le bureau de la défense ?
17:49Certainement.
17:50Quand un fusil est armé, il suffit d'appuyer sur la gâchette
17:54pour déclencher le percuteur.
17:57Vous avez entendu le bruit.
17:59Mais avec ce fusil,
18:00un simple coup sur la crosse fait démarrer le percuteur.
18:08Exemple.
18:09Je ne comprends pas, monsieur le président.
18:16Je vous remercie.
18:19L'audience est suspendue pour un quart d'heure.
18:22C'est pour ça qu'il est parti.
18:25C'est pour ça qu'il est parti.
18:27C'est pour ça qu'il est parti.
18:29Je ne comprends pas, monsieur le président.
18:32Je vous remercie.
18:34L'audience est suspendue pour un quart d'heure.
18:36un quart d'heure.
19:06Excusez-moi Monsieur le Président, mais il me semble que le premier devoir d'un juré c'est de se faire une opinion par lui-même.
19:16Certainement.
19:17Les calculs des experts, les tests en balistique et tout le Saint-Frusquin, moi ça me laisse froid.
19:22Mais l'expérience acquise en déboulant des modes de glaise pour flinguer ces saloperies de lapins, ça j'y crois.
19:28Je n'en doute pas Monsieur, mais quand concluez-vous ?
19:31En 20 ans d'expérience, mon fusil, qui pourtant connaît la musique, n'a jamais rencontré de piano pour lui faire pousser la chansonnette.
19:40Mais Monsieur, le rapport émane d'un expert dont tout le monde loue l'extrême compétence.
19:45L'avocat de la défense et celui de la partie civile étaient présents à la reconstitution.
19:49Enfin, Monsieur l'avocat général lui-même n'a pas émis le moindre doute sur les conclusions de ce rapport.
19:55Mais moi non plus Monsieur le Président.
19:57C'est mon fusil qui doute.
19:59Ça j'avoue Monsieur le Président que je n'ai aucune connaissance des armes à feu.
20:04Alors évidemment, on se demande s'il est possible que c'est le point capital.
20:11Monsieur, il est temps de reprendre l'audience.
20:14Pourquoi ? Parce que si le coup part involontairement ou si elle appuie sur la détente, ça fait une sacrée différence, non ?
20:34C'est bien simple. Cinq ans avec sursis ou vingt ans.
20:40Ça compte quand même.
20:42En conclusion, c'est une femme sérieuse et charmante dont le seul tort a été de s'attacher à un garçon qui n'en valait pas la peine.
20:48Je vous remercie. Des questions ?
20:50Certainement Monsieur le Président.
20:52Monsieur, j'ai écouté avec beaucoup d'étonnement votre déposition.
20:56Elle est en contradiction formelle avec les déclarations de votre femme.
21:00Je suis l'avocat général, j'ai déposé sous la foi du serment.
21:04Si ma femme a vu les choses autrement, ça c'est son affaire.
21:12Je n'ai rien d'autre à dire.
21:16Si je ne me trompe, Madame Plessis est votre aînée.
21:20De très peu.
21:22De très peu si vous voulez. Vous êtes un galant homme.
21:24Disons qu'elle a largement passé la cinquantaine et ma cliente, elle a trente ans.
21:30N'aurait-il pas pour expliquer sa position hargneuse une jalousie de femme ?
21:36Ce n'est pas à moi de juger.
21:38Non Monsieur.
21:40Mais Mesdames et Messieurs les jurés apprécieront.
21:42Je vous remercie.
21:50Vous pouvez vous retirer.
21:54Veuillez m'excuser Monsieur le Président de revenir,
22:02mais je voudrais tout de même ajouter quelques précisions à mon témoignage.
22:06Je vous en prie.
22:08Je n'aurais jamais pensé qu'une contestation puisse se produire, Monsieur le Président.
22:12J'ai fait mon rapport que vous avez au dossier il y a déjà plusieurs mois.
22:17Et comme j'ai procédé depuis à de nombreuses expertises, je l'avais quelque peu oublié.
22:22Mais en le relisant, je peux vous apporter l'explication.
22:26Pour être bien sûr de renseigner exactement le juge d'instruction, j'ai fait disparaître la crasse qui se trouvait sur le percuteur.
22:34J'ai recommencé l'expérience en tapant la crosse contre un corps dur et le coup ne partait plus.
22:40Je l'ai d'ailleurs mentionné dans mon rapport.
22:44Après nettoyage et démontage de l'arme, nous n'avons pu constater le départ intempestif du percuteur.
22:50Et bien là, on a compris.
22:54J'en fais mon affaire, avait dit l'avocat à sa cliente après la reconstitution.
22:59Quelle parole imprudente !
23:01Jamais on ne peut garantir le résultat d'une décision judiciaire et encore moins prévoir un verdict d'assise.
23:10Dans cette affaire, un point paraissait définitivement acquis.
23:15Un choc sur la crosse faisait partir l'arme.
23:18Tout le monde l'avait constaté, y compris le juge d'instruction, qui l'avait noté dans son procès verbal.
23:24Alors me direz-vous pourquoi ce magistrat a-t-il nommé un expert ?
23:28Il y a une raison très simple.
23:30C'est que l'arme pouvait avoir été trafiquée.
23:33L'accusé ou un complice à elle avait pu limer une pièce du mécanisme
23:39de façon à pouvoir, après avoir tué son amant,
23:43soutenir que le coup était parti accidentellement.
23:46Et vous savez que l'expertise avait fait justice de cette possibilité.
23:52C'était uniquement l'état de crasse qui régnait à l'intérieur de...
23:55qui était la cause du départ intempestif.
23:58Seulement à l'audience, il y a un juré qui n'est pas convaincu.
24:01Il est chasseur, il n'a jamais vu semblable opération se produire,
24:06et il demande qu'on recommence l'expérience devant lui, et c'est un fiasco.
24:10Moi, je n'ai rien contre les jurés qui font des objections.
24:14Au contraire, ils en font du reste de plus en plus, et j'en suis ravi.
24:18Car j'aime beaucoup mieux qu'on fasse une objection à l'audience,
24:22alors que je suis là pour lui répondre,
24:25plutôt que de la faire dans la chambre des délibérations dont je suis absent.
24:28Mais supposer que l'expert n'ait pas eu la présence d'esprit,
24:33de relire en bout,
24:35ou supposer qu'il ne soit pas arrivé à temps
24:38avant le départ des jurés dans la chambre des délibérations,
24:41cette femme aurait été condamnée à une lourde peine de réclusion,
24:45alors qu'elle n'a été frappée que d'une peine légère de prison avec sursis.
24:51La chambre des délibérations
25:01Je me suis très pu zeissagant à s'ils pivotalés.
25:09Cordemалось parfois,
25:10mon grand développement,
25:11j'en suis neat,
25:12mais j'ai également envie de laisser un bon Ж爆 commembulat !
25:15La chambre des délibérations
25:17J'ai aussi traité unrock Change,
25:19qui les délibérations
25:20Sous-titrage Société Radio-Canada
25:21J'ai també mão d'un pin de brusque
25:22Sous-titrage question
25:24Sous-titrage Société Radio-Canada
25:25Michel nível
25:26Du contrary,
25:28C'est un éщее
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