- il y a 6 minutes
DB - 03-12-2025
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00:00Allez, va. N'essaie pas de tricher, hein. Ça ne pourrait que se retourner contre toi.
00:22Alors maintenant, qu'est-ce que je fais?
00:23Marche sur les toits en direction des bâtiments de l'usine.
00:26Allez!
00:30Bon, tout note, c'est le deuxième rouleau.
00:42Alors les gars, c'est bientôt fini vos photos d'empreintes.
00:44Ouais, ça y est, on s'en va.
00:45Ok, merci.
00:46Bon, qu'est-ce que je fais?
01:04Eh bien, tu le sautes, champion.
01:06D'ici?
01:06Oui.
01:07Bon, maintenant, on va au tour de piraille.
01:15L'inspecteur Lartic t'attend.
01:17Allez, au revoir.
01:20Allez, vas-y.
01:20Ah, ne te fous pas de ma gueule.
01:37Brouille-toi.
01:37Voilà.
01:50Eh bien, tu vois que tu y arrives.
01:52Dis donc, tu as vu?
01:54De chouettes emprendreurs de basket, là.
01:56Qu'est-ce que tu as fait des autres?
02:12Bah, j'ai des les seules inventeuses.
02:14Bah, voyons.
02:14Et naturellement, maintenant, elles sont à la poubelle.
02:16Hein?
02:17Le nom du magasin?
02:19C'est le magasin de chaussures qui est Rugambetta.
02:20Rugambetta.
02:21Allez, hop, viens avec moi.
02:22Eh bien, je faisais ma ronde.
02:47J'ai vu une lueur de lampe électrique.
02:50Je bondis.
02:51La lumière s'éteint.
02:54Et je suis bousculé dans le noir et je tombe.
02:56Et je vois ce gamin qui courait.
02:59Vous l'avez reconnu?
03:00Non, il faisait trop noir.
03:02Mais c'était sa silhouette.
03:04Et puis, pour passer par où il est passé,
03:07il n'y a qu'un acrobat comme lui.
03:09Bien sûr, je ne l'ai pas rattrapé.
03:11Il est arrivé bien avant moi à la porte de l'usine.
03:14Puis, je n'ai pas osé tirer.
03:17Parce qu'avec la mentalité de maintenant,
03:19c'est encore moi qui aurais dérouillé.
03:22Il y a longtemps qu'il a été renvoyé.
03:24En un mois à peu près.
03:26Alors?
03:27Bon, ben, il me confirme ce qu'il a dit au téléphone.
03:31Très bien.
03:32Ben, va un peu voir les patrons.
03:35Moi, j'embarque celui-là.
03:37Vous m'embarquez?
03:38Et en quel honneur?
03:39Allez, ferme-la et viens.
03:41Allez.
03:41Nous recevons les mouvements d'horlogerie de Besançon.
03:48Nous nous habillons bijoux mode,
03:50plaqués or, petites pierreries.
03:52C'est un carton de 300 montres
03:54qui a été volé.
03:56Et vous avez des soupçons?
03:58Ah!
03:59Absolument pas.
04:00Bien sûr.
04:01Pour savoir où se trouve les montres,
04:03il faut que ce soit quelqu'un qui connaisse bien la maison.
04:04Mais, enfin, très franchement,
04:08je ne pense pas que ce soit le petit Michaud.
04:11Et toi?
04:12Sûrement pas.
04:13Vous savez, nous sommes une petite entreprise.
04:15Nous connaissons tout notre personnel parfaitement.
04:18Et Gérard est un garçon très bien.
04:20Pourtant, vous l'avez renvoyé.
04:23Renvoyé, c'est un bien grand mot, non?
04:25Nous lui avons dit qu'il fallait choisir son métier ou le sport, c'est tout.
04:28Chaque semaine, c'était une compétition, un entraînement,
04:32un déplacement fusé, mais ça finissait par nous gêner.
04:35Vous pouvez lui demander le certificat que nous lui avons donné.
04:38Il est excellent.
04:41Il est orphelin, je crois.
04:43Oui, le pauvre.
04:45Et depuis qu'il ne touchait pas de salaire,
04:46vous savez de quoi il vivait?
04:48Ah non.
04:50Je ne sais pas du tout.
04:52Bien.
04:53Merci.
04:54Je vous remercie.
04:56Au revoir, madame.
04:57Au revoir, monsieur le suspecteur.
04:58Il est venu avec des baskets au pied.
05:06Et il m'en a demandé d'autres avec des stris différentes.
05:09Avec des stris différentes?
05:11Oui.
05:11Vous êtes sûre qu'il vous a dit ça?
05:12Oui.
05:14Alors je lui ai montré ce qu'on fait en ce moment.
05:16Il les a regardées, les semaines surtout.
05:18Et il a choisi une paire de condors.
05:20Et il vous a laissé celles qu'il avait aux pieds?
05:23Oui.
05:24Bien entendu, vous les avez jetées.
05:26Oh non, j'ai un fils de 15 ans, il sera content de les avoir.
05:29Regardez.
05:30Elles sont encore bonnes.
05:34Ah, oui?
05:36Je suis désolé pour votre fils de 15 ans,
05:39mais je suis obligé de m'en saisir.
05:41Oh merde.
05:42Comme vous dites.
05:51Dis donc.
05:53Pourquoi t'as changé ta paire de godasses?
05:56Elles étaient neuves.
05:58J'en voulais plus parce que je glissais avec.
06:01T'en voulais surtout avec des stris différentes.
06:04Hein?
06:05Allez, sortez-moi ce mec de là.
06:07Je te garantis que tu vas nous le dire où tu les as planquées, les toquantes.
06:09Mais puisque je vous dis que c'est pas moi, Eric.
06:12C'est toujours vieux.
06:18Bon, ben, on continue.
06:24Allez, ici.
06:26Qu'est-ce que tu viens faire?
06:29Et sa petite amie?
06:31Ben oui.
06:33Hier soir, il t'aurait pas demandé de planquer un paquet pour lui, par hasard.
06:37Un paquet?
06:39Oui, un grand carton.
06:40Non.
06:43D'ailleurs, hier soir, je l'ai pas vu.
06:45On devait sortir ensemble et puis...
06:47Il a eu un empêchement.
06:50Mais qu'est-ce qui se passe?
06:51Où est-il?
06:52En prison, ma louloute.
06:54C'est un voleur, ton petit Roméo.
06:56Un voleur?
06:58Non, mais dis donc, ça va pas dans votre tête, vente de...
07:00Non, mais dis donc, toi, tu veux que je t'en retenue?
07:01Ah oui?
07:02Ben, essayez un peu pour voir.
07:04J'appelle mon père.
07:05Vous allez voir ce qu'il va vous casser.
07:07Ah, ben dis donc.
07:09Qu'est-ce qu'il fait, ton papa?
07:10Il est gendarme.
07:13Ah ah ah ah ah ah!
07:15Romain.
07:16Allez, laisse tomber, va.
07:17Allez, file-toi.
07:19Vous manquiez plus, ça.
07:20Je ne vous cacherai pas que vos explications me semblent bien embarrassées.
07:27N'empêche que je suis quand même innocent, monsieur le juge.
07:30Peut-être.
07:31Mais les présomptions qui pèsent sur vous sont lourdes et se recouplent.
07:38Pourtant, ce ne sont que des présomptions.
07:40Et les renseignements de moralité que j'ai sur vous sont bons.
07:43J'ai donc décidé de vous remettre en liberté provisoire.
07:46Mais ne vous avisez pas de fuir.
07:50Je ne t'ai pas trop embêté.
08:05Tu ne m'as pas pris pour un vrai en tout de même.
08:08J'ai l'idée, arrange-la.
08:09Ben, je vais bien.
08:20Jérard, on te demande.
08:37On dit, ça n'a pas recommencé, non?
08:39Mais le juge m'a libéré d'abord.
08:41Voilà le mandat qu'il a signé, le juge.
08:42Ça te suffit?
08:43Oui, où sont tes fringues?
08:45Ben, dans le vestiaire.
08:46Allez, viens.
08:55Allez, stop, Réa.
08:56En deux!
08:58En deux!
09:00Gérard Michaud, vous êtes inculpé de vol et mis en état d'arrestation.
09:05J'avais voulu croire à votre innocence, j'avais tort.
09:08Voici la preuve matérielle de votre culpabilité.
09:13Ces photos, prises par nos services de police, sont celles des empreintes laissées par le voleur dans la cave de l'usine Bioncerre.
09:20Elles reproduisent exactement, et dans leurs moindres détails, les strides et chaussures que vous aviez abandonnées le lendemain du vol au magasin à la Marzelle.
09:31Mais c'est pas possible, j'y suis jamais allé.
09:33Vous me répondrez maintenant en présence de votre avocat, puisque vous êtes inculpé.
09:38À moins que vous ne vouliez signer maintenant des aveux.
09:41Je ne peux pas avouer, puisque je n'ai rien fait.
09:43À votre reste, vous voudrez bien me communiquer le nom de votre avocat.
09:49J'en connais pas, moi, d'avocat.
09:50Et puis j'ai pas d'argent.
09:53Eh bien, je vous en ferai des signes un par monsieur le bâtonnier.
09:57Et ça ne vous coûtera rien.
10:03Je viens de voir votre dossier.
10:05Et étant chargé de votre défense, je tiens à vous dire que cela ne sert à rien de nier.
10:09Il faut plaider les coupables.
10:11Vous touchez un salaire très bas, vous êtes orphelins.
10:14Nous vivons dans une société où ceux qui n'ont pas de quoi vivre voient s'étaler sous leurs yeux le luxe insolent
10:19de ceux qui possèdent.
10:22Voilà ce qu'il faut dire au tribunal.
10:25S'il y a beaucoup de types comme moi dans les prisons,
10:28je comprends maintenant pourquoi il y a tant de suicides.
10:30Vous êtes fou.
10:31Mais qu'est-ce que vous voulez que je fasse ?
10:33Tout le monde me croit coupable.
10:34Même vous.
10:43Bonjour.
10:44Bonjour maître.
10:45Vous inquiétez pas, je vais voir le patron.
10:47Ce ne sera pas long.
10:47Excusez-moi de vous déranger, patron.
11:06Mais il faut que vous m'aiguiez.
11:07C'est vite, j'ai un client dans mon bureau.
11:09Merci.
11:10Voilà.
11:23Je suis persuadé qu'il est innocent.
11:26C'est de ton âge.
11:27Non, non, mais blague à part, j'y crois vraiment.
11:29Seulement, comment plaider contre l'évidence ?
11:33Voilà les photos des empreintes.
11:39Et voilà celles des sueurs de mon client.
11:43C'est accablant.
11:47Tu vas aller voir immédiatement le professeur Gafferi de ma part.
11:50Je voudrais qu'il regarde ces photos.
11:53Ah bon ?
11:54Pourquoi vous leur trouvez un défaut ?
11:56Je ne sais pas.
11:58Je me suis bien regardé, moi je les trouve très bonnes.
12:00Malheureusement, depuis 40 ans que j'ai fait ce métier,
12:03je n'en ai jamais vu d'aussi bonne.
12:06Maître, s'il vous plaît.
12:08Excuse-moi.
12:10Merci, patron.
12:11Au revoir.
12:19Ce n'est pas vrai que je sais que tout le monde te croit coupable.
12:22Ton avocat est sûr que tu es innocent ?
12:24Il me l'a dit.
12:26Et tous tes copains aussi.
12:27Ton jour, il t'en fait, il se battre avec les flics à cause de toi.
12:32Et tes anciens patrons, lui, on me sert.
12:34Ils disent partout que c'est une erreur.
12:36Oui, tout ça c'est bien gentil.
12:39N'empêche que moi je suis vite, c'est drôle.
12:41Vous vous en foutez, vous êtes dehors.
12:43Tu n'as pas le droit de dire ça, Gérard.
12:46On fait ce qu'on peut pour que tu en sortes.
12:50Même papa.
12:51Tu sais ce qu'il a fait, papa ?
12:55Non.
12:55Il a écrit au juge.
12:57Pour un gendarme, il faut le faire, non ?
12:59Oui, ça c'est vrai.
13:03Pardonne-moi, c'est tout con ce que je viens de dire, mais il ne faut pas m'en vouloir.
13:07J'en ai marre d'être là.
13:08Il faut comprendre.
13:09M. le directeur de l'identité judiciaire est là.
13:24Professeur Gaffery ?
13:25Oui, lui-même.
13:26Il faut du retrait, voyons.
13:27M. le directeur.
13:28Je suis très heureux de vous voir, M. le directeur.
13:33Je viens vous voir au sujet de l'affaire Michaud.
13:35L'affaire Michaud ?
13:36Oui, je sais.
13:37Je n'ai pas été commis pour une expertise dans cette affaire, mais l'avocat de l'inculpé
13:42m'a communiqué ces photographies d'empreintes prises par vos services.
13:47J'ai tout lieu de croire que ces photographies sont des faux.
13:54Quoi ?
13:56Dans les photos d'empreintes réelles, il y a toujours un léger glissement, un affaissement
14:02dû au poids du corps.
14:04Regardez, ici rien de tel.
14:07Les stricts n'êtent que sur la chaussure elle-même.
14:10Et c'est ce qui a éveillé mon attention et celle de mon vieil ami, maître Lentier.
14:15Oui.
14:16C'est lui qui a conseillé le petit garant.
14:20Je crois que vous auriez intérêt à tirer cette histoire au clair avant qu'il ne le
14:24fasse lui-même.
14:25Vous voyez ce que je veux dire ?
14:27Oh, très bien.
14:29Mais je ne comprends pas comment cela est possible.
14:32Enfin, ces photos ont bel et bien été prises sur place par le photographe que nous commettons
14:36ici lorsque un crime ou un délit sérieux a été commis.
14:40Celles-ci n'ont pas été faites sur place, je suis formel.
14:42A mon avis, ce photographe en réalité a fait un transfert.
14:47Un transfert ?
14:48Oui, je vais vous expliquer.
14:51Un transfert se fait en utilisant du papier gélatiné.
14:54Le même dont on se sert pour une empreinte digitale.
14:57On obtient un décalque et c'est en travaillant sur ce décalque qu'il a pu obtenir une photo
15:03de ce genre.
15:05D'ailleurs, je peux vous donner une preuve évidente.
15:08Vous avez une loupe ?
15:09Tenez, regardez ici, vers le milieu de la semelle.
15:15Le chiffre 42 n'est pas effacé complètement.
15:20Mais il est inversé par rapport à sa position sur une véritable empreinte.
15:25Voilà.
15:26Voilà ce à quoi votre gaillard n'avait pas pensé.
15:29Mais s'il a fait ça, c'est un criminel qui relève de la cour d'assises.
15:34Non, mais j'espère bien qu'il y rend cour d'assises.
15:37Il faut se montrer impitoyable avec des gens qui sont capables de se laisser aller
15:41et de ne pas y procéder.
15:43C'est tout à fait mon point de vue, monsieur le directeur.
15:45Mais les inspecteurs chargés de l'enquête sont des policiers d'une probité absolue.
15:50Vous comptez l'interroger, votre photographe ?
15:54Bien entendu.
15:55Oui.
15:57Eh bien, demandez-lui de vous apporter ces négatifs à votre cabinet.
16:02Ils doivent tous être numérotés et datés.
16:07Je pense que l'examen approfondi de ces éléments devrait vous permettre de le confondre.
16:11Je suivrai fidèlement vos avis, monsieur le directeur.
16:14Et je m'en vais immédiatement demander un rendez-vous
16:15à monsieur le procureur de la République pour le mettre au courant.
16:20Il y en a qu'ils vont déguster aujourd'hui.
16:24Il y a d'une humeur.
16:28C'est inadmissible.
16:30Rien n'est plus odieux qu'une tricherie de la police.
16:34Vous voyez d'ici le scandale si cette fabrication de preuves s'était découverte à l'audience.
16:39Et avec Maître Lentier à la barre.
16:41Car dans ce cas-là, il serait venu plaider lui-même, croyez-moi.
16:46Vous allez me convoquer ce fonctionnaire ici aujourd'hui même.
16:48et vous l'accompagnerez naturellement.
16:56Il n'y a rien dans ce dossier en dehors de cette preuve fabriquée de toute pièce.
17:02Vous avez remis l'inculpé en liberté, bien entendu.
17:06Pas encore, monsieur le procureur.
17:08J'attendais...
17:09Mais vous attendiez quoi ?
17:10Un article dans un journal satirique ?
17:14Que Maître Lentier débarque avec le professeur Gafferry dans le bureau du procureur général ?
17:18C'est fini, Gérard.
17:33Vous êtes qui ?
17:33Vous allez sortir tout de suite.
17:36Avec moi.
17:37C'est vrai ?
17:38Ah non, non, je n'y crois pas.
17:41Ils m'ont déjà lâché une fois.
17:42Mais ils vont mettre...
17:43Je vous l'ai dit, c'est fini.
17:45Vous n'entendrez plus parler de cette affaire.
17:47Alors ça, moi, je n'y comprends plus rien.
17:49Mais alors cette histoire d'empreinte de chaussures, ils n'en parlent plus ?
17:52Disons que...
17:53C'était une regrettable erreur.
17:56Une erreur ?
17:56Ah ben, dis donc, ils sont vraiment gonflés, les flingues.
17:58Oui.
17:58Oui, mais cette fois, on les a bien aidés à se tromper.
18:02Qui ça ?
18:03Je vous expliquerai, c'est une longue histoire.
18:05Oui, mais j'espère bien que ça ne va pas se passer comme ça.
18:07Non.
18:08Non, je ne crois pas que ça va se passer comme ça.
18:15Alors ?
18:17Je n'y comprends rien, monsieur le procureur.
18:20Je ne vois pas ce qui a pu se passer.
18:23Monsieur Manin, le moment est venu de dire la vérité.
18:26Si désagréable soit-elle.
18:28De toute façon, des sanctions seront prises.
18:33Et très graves.
18:35Mais vous ne ferez que les aggraver encore en continuant à vouloir tromper la justice.
18:39Monsieur le procureur, je vous jure que je n'ai rien fait de mal.
18:43Il y a une erreur quelque part.
18:46Ce qui veut dire que vous mettez en doute la compétence
18:49ou la bonne foi du directeur de l'identité judiciaire.
18:54Donnez-moi les négatifs que je vous ai demandé de m'apporter.
18:58Vous vous enferrez, monsieur Manin.
19:01Et voir mentir un fonctionnaire de la police
19:03est un spectacle qui m'est particulièrement pénible.
19:08Cessez de nier l'évidence.
19:10Expliquez-nous ce qui s'est passé.
19:11Vous vous conduisez comme un écolier pris en faute
19:17qui ment effrontément dans le bureau du directeur.
19:19Il serait temps que vous vous rendiez compte de votre situation.
19:22J'attends de vous des aveux complets,
19:24y compris sur les mobiles
19:25et sur les circonstances.
19:28Je n'ai rien à avouer, monsieur le procureur.
19:36Je crois que ce ne sera pas nécessaire, monsieur le procureur.
19:41La date de prise de vue des négatifs
19:43correspondant au cliché litigieux
19:45n'est pas celle du jour
19:47où il a été procédé aux photographies sur place.
19:49Elles sont postérieures de deux jours.
19:52J'ai dû me tromper de date ?
19:55Non, monsieur.
19:56Chaque cliché porte un numéro d'ordre.
20:00Et les douze premiers de la bobine
20:02se rapportent à une affaire
20:06qui n'a été découverte que
20:08après l'affaire de l'usine Wormser.
20:11Le 26, exactement.
20:13Il est donc parfaitement établi
20:14que les clichés litigieux
20:16n'ont pas pu être exécutés avant cette date.
20:18Or, vous prétendez les avoir exécutés le 24.
20:23Votre mensonge est donc
20:24parfaitement démontré.
20:31Après cela,
20:33persister, Agnès, si ça vous chante,
20:36ça ne m'empêchera pas de vous inculper.
20:39Cette inculpation vous sera notifiée
20:40tout à l'heure dans mon cabinet.
20:43Et je vous précise tout de suite
20:44parce que vous ne semblez pas très bien vous rendre compte
20:47que vous allez être déféré en cours d'assise.
20:49Bien entendu.
20:50Et nous vous attendons une indulgence
20:53de la part de la justice
20:54dont vous vous êtes moqué
20:55et dont vous persistez stupidement à vous moquer.
20:57Je me demande même si ce n'est pas lui
20:59le coupable du vol.
21:03C'est une hypothèse qui me paraissait absurde,
21:05mais maintenant, je ne sais plus.
21:08Cela donnerait au moins un mobile
21:09à son comportement.
21:11Non, monsieur le juge.
21:13Non, je ne suis pas un voleur.
21:15Non, voilà.
21:15J'ai bien fait les photos le 24,
21:19le jour de l'enquête.
21:20Quand je les ai développées,
21:21j'ai vu qu'elles étaient ratées.
21:24Je veux dire qu'ici,
21:25on n'a pas le matériel qu'il faudrait.
21:27C'est difficile de faire des photos d'empreintes.
21:29Alors j'étais affolé.
21:31Je suis retourné tout de suite à l'usine
21:32sans rien dire à personne pour les refaire.
21:34Et plus rien.
21:35Tout avait disparu.
21:36Il n'y a plus d'empreintes, plus rien.
21:38J'avais peur de perdre ma place.
21:39Vous comprenez, il n'y a pas longtemps que j'y suis.
21:41Je cherchais un moyen d'en sortir
21:45quand j'ai vu que les chaussures de Michaud
21:47étaient restées au commissariat.
21:49Alors je les ai emportées dans mon laboratoire le soir.
21:52J'ai pris un papier gélatiné
21:53et j'ai fait un transfert.
21:55Voilà.
21:58Ça m'a permis de faire de bonnes photos.
22:01Quand je les ai portées,
22:02tout le monde avait l'air content.
22:04Mais vous êtes complètement idiot.
22:08Vous vous rendez compte de ce que vous avez fait ?
22:10Vous alliez faire condamner un innocent.
22:12Mais tout le monde au commissariat
22:13disait qu'il était coupable.
22:14Je l'ai même lu dans le journal.
22:16Je ne pensais pas lui faire de torse.
22:18Ça ne change rien pour lui.
22:29Nationnellement, cette histoire-là n'est pas vraie.
22:31Par contre, ce qui est authentique,
22:34c'est l'épisode du trucage
22:36de l'empreinte de la chaussure.
22:39Cet épisode a été emprunté
22:41une affaire criminelle célèbre
22:43dans laquelle il y avait eu du reste plusieurs morts.
22:48Et comme dans ce que vous venez de voir,
22:51un inspecteur de police
22:52qui n'avait aucune raison d'en vouloir à l'homme
22:54avait imaginé,
22:56ayant raté son cliché,
22:58de procéder de cette manière.
23:00Remarquez bien que dans la réalité,
23:02l'homme était archi coupable.
23:04Il y avait beaucoup d'autres charges contre lui.
23:06Il a dû rester condamné par la cour de séisme.
23:09Enfin, s'il avait été innocent,
23:12cette seule charge pouvait l'envoyer à l'échafaud.
23:16Elle le pouvait d'autant plus
23:17que le jugement très prudent
23:19et connaissant les conséquences
23:21qu'avait cette empreinte de la chaussure,
23:24avait désigné un expert connu
23:27pour s'assurer qu'il s'agissait bien d'un cliché bien fait
23:31et que l'empreinte de la chaussure
23:33correspondait bien à l'empreinte relevée sur le sol.
23:37Et l'autre n'a perçu de rien
23:39et avait déclaré que tout était parfait.
23:42Il a fallu une contre-expertise
23:44pour s'apercevoir de la fraude.
23:48Eh bien, cet inspecteur, encore une fois,
23:51n'avait aucune raison d'en vouloir à l'inculper.
23:53Il risquait de l'envoyer, je le répète,
23:56injustement à l'échafaud,
23:59uniquement pour s'éviter une sanction disciplinaire.
24:02Je dois dire, pour la moralité du débat,
24:04qu'il est passé lui-même devant être condamné.
24:23« J'ai besoin d'engager, mais il est passé lui-même devant être condamné. »
24:31Le élec, j'ai besoin d'engager,
24:34mais il est passé lui-même devant être condamné.
24:37Sous-titrage MFP.
25:07Sous-titrage MFP.
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