- il y a 3 semaines
DB - 04-12-2025
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00:00...
00:00Les chèques postaux, et même les timbres de collection.
00:21Je crois que vous avez pratiquement tout étudié dans nos différents services.
00:24Ah ben oui, j'arrive au terme de mon stage.
00:26Mais le seul point qu'il me reste à utiliser, c'est le rôle de votre bureau centralisateur.
00:30Ah oui, ça a l'air compliqué, mais vous allez comprendre.
00:32Chaque mois, nous recevons des fonds divers, de grosses sommes,
00:36que nous répartissons entre les différentes administrations intéressées.
00:39Oui, sous quelle forme et quel emballage se présente cet argent ?
00:42Des billets, dans les sacs. Je vais vous montrer.
00:47Et vous, les employés du bureau d'expédition, placent dans un premier sac des billets.
00:55Beaucoup plus que ça, évidemment.
00:57Ensuite, ils ferment ce sac.
01:00Après avoir posé ici,
01:02cette fiche,
01:06qu'on appelle un collier de destination.
01:09Puis ensuite, un cordon.
01:12Voilà.
01:13Avec un double tour.
01:16Également un double nœud.
01:20Et ensuite, il tombe.
01:23Le plomb très près du nœud, toujours.
01:34Avec cette pince qui porte le cachet de notre administration.
01:38Donc, ici.
01:40Ah, comme ceci.
01:42Ils prennent ce sac et le mettent dans un second sac.
01:45Qui est-ce qui transporte ce sac ?
01:49Un postier armé ?
01:51Avec une voiture blindée de vos services ?
01:53Non, pas du tout.
01:53Non, non.
01:54Non, nous nous adressons à une sortie de ses propres chauffeurs pour livrer des sacs.
01:57Des chauffeurs agréés par...
01:58Non, pas forcément.
01:59Si en ce qui nous concerne, nous avons le même depuis cinq ans.
02:02à un nommé Polo.
02:118h30, Polo.
02:11Tu ferais bien de te grouiller si tu veux arriver à l'heure au dépôt de la gare.
02:16Je ne sais pas si je vais y aller.
02:18J'en ai marre de ce boulot.
02:20Tant que je vous demande de me remplacer, vous auriez pu le faire, non ?
02:22Moi, je n'ai rien contre ce mot-là.
02:24Tu viens absolument de garder comme convoyeur.
02:26Tu devrais te flatter.
02:26Ah, il y a de quoi.
02:28Passer tous les jours à la gare, chercher les sacs,
02:29les livrer dans quatre bureaux de postes différents.
02:31et à peine arriver au cinquième, on va commencer dans l'autre sens.
02:33Il y a de quoi être fier.
02:34J'insiste pour qu'on me change de poste.
02:37Et changer de poste ?
02:38Mais tu fais que ça, Polo, changer de poste.
02:40Pas forcément dans les PTT.
02:43Je te bats, là.
02:53En fais pas, Polo, tu l'auras d'arrière.
03:01Le sac est plombé.
03:11Géni, chef.
03:13Salut.
03:13Salut.
03:34Salut.
03:34Salut.
03:36Salut.
03:38C'est fini ?
03:39Ah non, c'est bien dans ce putain de boulot,
03:40j'ai même pas le temps de pisser.
03:42Salut.
03:42Salut.
03:49Ah, le plombage des sacs,
03:50ça, c'est une très très bonne idée.
03:52Je prends note et je l'utiliserai dans mon pays.
03:54Vous avez raison, parce qu'en plus...
03:56Eh oui.
03:57D'ailleurs, tenez, voilà le sac mensuel.
04:00Ouvrez-le.
04:01Vous jugerez par vous-même.
04:02Mais c'est pas possible.
04:24La police !
04:30Appelez la police !
04:31Sous-titrage Société Radio-Canada
04:33Sous-titrage Société Radio-Canada
05:03Et le sac est bien parti d'ici.
05:06Et plombé par nos soins ?
05:07Ben, ne vous emballez pas.
05:08Avant d'un culpé qui que ce soit,
05:10il faut d'abord procéder à une reconstitution de l'opération,
05:13et fier l'itinéraire depuis le départ jusqu'à l'arrivée du sac.
05:16Bien sûr, monsieur l'inspecteur.
05:18Mais dès maintenant, vous reconnaîtrez que chez nous,
05:19tout vol est impossible.
05:22Après la gare, ça...
05:23Oui, après la gare, je vois.
05:25Après la gare, vous êtes plus responsable.
05:26Bon, merci.
05:32Quand même pas qui s'imagine qu'on va laisser soupçonner un gât chez nous.
05:36On est pareil dans les PTT.
05:37Mais on est honnête.
05:38Bon, résumons-nous.
05:53Après avoir vérifié soigneusement
05:55le parcours de votre voiture des postes,
05:58du bureau jusqu'ici,
05:59il vous paraît improbable que les voleurs aient pu opérer.
06:02Et ensuite ?
06:03Le sac est resté dix minutes dans la salle de dépôt que vous venez de visiter.
06:08Et je l'ai acheté de la société de location.
06:10Et Polo a refermé la porte avec son carré.
06:15Oui, on a examiné le véhicule
06:17et pris des renseignements sur le chauffeur.
06:23Mais que pensez-vous de lui ?
06:24Polo, c'est un chic type.
06:27Un peu râleur, mais honnête, certainement.
06:30C'est ce que m'a dit son patron.
06:32Bon, eh bien, je vous remercie.
06:34On va poursuivre notre constitution.
06:37Alors, on dit que...
06:40Si on continue quoi que ce soit,
06:42je veux bien être bordu.
06:49Réfléchis, on ne quitte une agglomération
06:50que pour rentrer dans une autre.
06:52Et il y a des gens partout.
06:53C'est donc impossible ?
06:54Pour le moment, oui.
06:56On va continuer la tournée, peut-être plus loin.
06:58Oui, d'accord.
07:02Et puis, la voiture est partie, comme d'habitude.
07:15Mais je n'ai rien remarqué d'anormal.
07:18Bon, ce n'est pas encore ici qu'on trouve la solution.
07:21Merci, monsieur.
07:22On va au bureau centralisateur ?
07:23Oui.
07:25Eh bien, ils ne sont pas prêts de solution.
07:27Les gars qui ont fait le coup sont un peu plus forticieux.
07:37Ah.
07:39Ici, ce ne sera pas impossible.
07:40Il n'y a pratiquement personne.
07:41C'est vrai.
07:42Je note, mais on va d'abord vérifier tout le circuit, hein.
07:59Et vous n'avez rien remarqué de bizarre ?
08:01Dans les ficelles, dans les plombs, je ne sais pas, moi.
08:03Non, oui.
08:04Je vous y perds mon latin, moi.
08:05Ce ne serait pas le chauffeur, par hasard.
08:09Son patron nous a dit qu'il y avait des mois que Poulot souhaitait changer de poste pour aller faire les livraisons dans les grands magasins.
08:15Il y a des pourboires.
08:16Non.
08:17Quand on a mis au point un coup aussi difficile, on reste en place.
08:21On n'en a pas changé de boulot avant de l'avoir eu.
08:23Ou alors, il faudrait qu'il soit très fort.
08:27Merci.
08:27Et même dans les meilleures organisations, il y a des trous.
08:38Bon, maintenant, dis-nous où tu t'es arrêté.
08:41Nulle part, je vous ai déjà dit.
08:44Calculez, vous verrez que je n'ai pas le temps.
08:45Oui, mais nous, on a notre petite idée là-dessus.
08:47C'est pourquoi on te le redemande.
08:48Moi, je trouve qu'une fois, ça suffit.
08:51Bon, alors on l'embarque, il aura tout le temps pour se décider.
08:53Hé, doucement !
08:55Si mon mari que vous arrêtez, c'est moi qui tranche tout ce que vous avez mis en l'heure, maintenant.
09:03J'ai trouvé cette liasse de billets dans une vieille boîte au fin de la cave.
09:05Hé, hé, hé, ça, c'est un boisson.
09:07Ce sont mes économies.
09:08T'as retrouvé ta voix ? Je croyais que tu ne voulais plus parler.
09:11Dis donc, Polo.
09:11Quoi ?
09:13Tu planquais ton fric ? J'aurais dû m'en douter.
09:16Il faut bien, tu me prends toute ma paye.
09:19C'est vrai, elle ne me laisse même pas de quoi payer l'apérocope.
09:21Sans moi, tu serais commûr, complètement fauché.
09:23Comme c'est intéressant, ça.
09:28Une liasse de billets qui provient d'un poste, avec la bande de papier habituelle.
09:37Tu ne l'aurais pas trouvé dans le sac, par exemple.
09:41On me l'a donné au guichet d'un bureau il y a plus de six mois.
09:43Et t'as l'intention de me faire croire qu'un employé des postes donne une liasse de billets avec une branle pour un idiot ou quoi ?
09:50C'est possible.
09:52Ça m'est arrivé une fois où l'employé était poissé.
09:55Bon, on le ramène au gneuf.
09:59Et l'argent, vous me le rendez ?
10:01Ah, putain, madame, pour le moment c'est une pièce à conviction.
10:04Ça va, j'ai compris.
10:05Sacré polo.
10:11Tu me le perds.
10:18J'ai examiné votre dossier sous tous les ingles.
10:21La brigade criminelle essaye de démontrer que vous seuls aviez la possibilité de réaliser ce vol.
10:26Il faut donc l'endeur du transport.
10:28Évidemment, c'est possible.
10:29Bon, écoutez.
10:30Je ne sais pas ce qu'il trafique avec le sac avant que je le prenne en charge.
10:34Les gars me l'apportent.
10:35D'autres me le reprennent sans jamais que j'y touche.
10:38La seule chose que je sais, c'est que j'en ai marre d'être en toul pour n'avoir rien fait.
10:44Je comprends.
10:46Alors, vous avez reposé une demande de mise en liberté.
10:49Ils disent partout que la liberté est la règle.
10:51Et la détention, l'exception.
10:53Alors, moi aussi, je suis une exception.
11:00Mais enfin, monsieur le juge, c'est une information qui peut durer en vie.
11:05Vous n'allez tout de même pas le garder indéfiniment.
11:07Les charges sont extrêmement fragiles.
11:10On voit bien que vous êtes un jeune avocat.
11:12Les éléments qui détruisent les charges sont extrêmement nombreux.
11:16Voyons voir.
11:17Le fait que les deux sacs étaient restés parfaitement scellés avec les plombs de l'administration.
11:21Il peut avoir un ami dévoué dans les postes qui lui aura prêté une pince à plomber.
11:25C'est une hypothèse qui restait établie.
11:27Vous permettez ?
11:30Je vous en prie.
11:32Voyons vos autres objections.
11:35Lors de la reconstitution.
11:37Combien de temps ont mis les policiers pour ouvrir les deux sacs,
11:41remplacer l'argent par des journaux et replomber les deux ficelles ?
11:45Deux minutes, dix secondes.
11:46Deux minutes, dix.
11:48Bon, raisonnons.
11:50Le rigoureux horaire de livraison qu'a toujours respecté mon client
11:52ne lui permettait pas de s'arrêter pour boire un café.
11:55Nous sommes d'accord.
11:56Absolument.
11:57Or, il est arrivé au bureau centralisateur avec deux minutes d'avance.
12:03Oui ?
12:04Oui.
12:06Comme il fallait deux minutes dix pour effectuer le vol,
12:10il aurait dû arriver avec deux minutes dix de retard et non deux minutes d'avance.
12:14C'est pourquoi la police suggère que votre client avait un complice qui a opéré pendant que la camionnette roulait ?
12:21Il est facile de supposer.
12:22Il aurait fallu arrêter deux fois la camionnette afin de permettre aux complices de monter et ensuite de redescendre.
12:29Évidemment.
12:30Évidemment.
12:30Et sur ces petites routes de banlieue très fréquentées entre 9 et 10 heures du matin,
12:36personne n'aurait rien remarqué, pas un seul témoin, avouer que c'est peu probable.
12:40Sauf à la sortie de Marnie, les policiers ont repéré trois kilomètres de route pratiquement désert que la camionnette peut parcourir en trois minutes trente.
12:50C'est donc suffisant pour monter, opérer en deux minutes dix et descendre sans se faire remarquer.
12:55Dites-moi, si ma mémoire est bonne, c'est bien après le dernier bureau, le centralisateur.
13:02Oui.
13:03Merci, monsieur le juge.
13:05Mes respects.
13:14Il y a un mètre, vous testerez un constat pour chaque photo.
13:17D'accord.
13:17Et allons un peu plus loin, je voudrais faire un maximum de clichés.
13:25Plus de questions, monsieur l'avocat général ?
13:41Maître ?
13:44Monsieur l'inspecteur principal, au cours des trois dernières audiences, vous avez entendu près de 80 témoins.
13:49Et ils se disaient tous persuadés qu'en dehors de mon client, personne n'aurait pu rester deux minutes dix seul avec le sac.
13:55Mais personne n'a pu en apporter de preuves indiscutables.
13:58Mais c'est matériellement impossible, maître. Réfléchissez.
14:02Mais alors comment dire que tout vol était impossible pendant les dix minutes où le sac est resté au dépôt de la gare ?
14:08Mais dans cette salle, il y a un va-et-vient continu d'employés.
14:12Il y a d'ailleurs ici un témoin qui connaît beaucoup mieux la question que moi et qui vous convaincra aisément.
14:18Monsieur le Président.
14:20Vous entrez, monsieur Burgère, je vous prie.
14:22Monsieur l'inspecteur, ne vous éloignez pas trop, s'il vous prie.
14:25Vous n'êtes ni parent ni allié de l'accusé.
14:30Vous n'êtes pas sous ses ordres ni n'est pas sous les vôtres.
14:32Vous jurez de parler sans haine et sans crainte, de dire la vérité, rien que la vérité et toute la vérité.
14:36Vous avez la main droite et dites, je le jure.
14:39Je le jure.
14:42Voulez-vous préciser pour messieurs les jurés ce que vous savez de cette salle du dépôt de la gare ?
14:47Eh bien, avec les pingouins qui se baladent là-dedans, moi je dis que celui qui pourrait, sans se faire piquer, faucher deux millions devrait lui donner la Légion d'honneur.
14:54Silence ! Silence !
15:06Je ne pense pas que messieurs les jurés vous suivraient dans vos recommandations.
15:12Dites-moi, cette salle où vous prétendez que tout vol est impossible, vous la connaissez bien ? Vous y allez souvent ?
15:18Moi, pas du tout. Je n'ai jamais mis les pieds, moi.
15:22Bon, le venez d'être qu'un plaisantin, allez-vous-en.
15:31Messieurs les jurés apprécieront.
15:37Monsieur l'inspecteur, voulez-vous revenir à la barre et s'il vous plaît ?
15:43En cours d'enquête, il nous est apparu que l'accusé s'était arrêté quelques secondes
15:47pour laisser monter un complice
15:48qui avait deux minutes dix
15:50tandis que le véhicule roulait
15:52et qu'ensuite, il s'était arrêté à nouveau
15:55pour laisser descendre l'homme et son butin.
15:57Et vous trouvez vraisemblable que dans des rues aussi passantes,
16:00personne n'ait rien remarqué ?
16:02Nous avons eu exactement la même réaction que vous vous mettez
16:05et nous avons procédé à plusieurs reconstitutions du trajet parcouru.
16:09On constatait qu'après Marnais, sur une distance de trois kilomètres pratiquement désert,
16:13cette opération était parfaitement réalisable.
16:15Nous avons pris d'ailleurs des photos qui figurent au dossier.
16:18C'est tout à fait exact.
16:24Moi aussi, figurez-vous, j'ai apporté des photos.
16:27Elles ne sont pas aussi grandes que les vôtres,
16:29mais je les ai prises sous le contrôle d'un huissier
16:32avec lequel j'ai suivi pendant quinze jours
16:33la camionnette du remplaçant de mon client.
16:39Regardez-les.
16:39Il ne dépend pas de moi de changer l'heure à laquelle continue de passer la voiture postale.
16:46Or, on constate sur ces photos la présence de piétons,
16:49de cyclistes et de voitures automobiles.
16:51À quelle heure avez-vous pris cette photo ?
16:58À 9h20, heure à laquelle passait la voiture postale.
17:02Alors expliquez-moi pourquoi la voiture ne figure pas sur vos clichés.
17:06Cela alors enlève toute valeur.
17:07Comment ça ?
17:08Ah oui, réfléchissez.
17:10Si je photographie la Concorde à 5h du matin,
17:12elle sera déserte.
17:13Oui.
17:14Mais ça ne l'empêchera pas d'être pleine de monde.
17:16À 9h...
17:16Je n'ai jamais cru qu'on suspecterait ma bonne foi.
17:19Et mon honneur de policier.
17:26Pas d'autres questions, maître ?
17:28Si, une dernière, monsieur le président.
17:30À quelle époque avez-vous pris cette photo ?
17:33En février.
17:38Nous sommes par conséquent bien d'accord.
17:40En février, et vers 9h20.
17:44L'inspecteur vient de vous le dire, maître.
17:46J'attache une importance capitale.
17:49Et je demande à l'inspecteur de bien réfléchir.
17:51Et de nous jurer, sur son honneur de policier,
17:54avec les conséquences que cela comporte,
17:56que cette photo a été prise en février et à 9h20.
18:01Je jure sur mon honneur de policier
18:03que cette photo a été prise en février et à 9h20.
18:08Je suis navré, mais c'est faux.
18:13En février, les lilas ne sont pas fleuris.
18:16Or, sur la photo, il y a un très beau massif.
18:21Merci.
18:22Je n'ai plus d'autres questions à poser.
18:29Excusez-moi, j'ai...
18:29j'ai pu me tromper de date.
18:31À court, je vous remercie, monsieur.
18:48Je voudrais vous dire un mot, maître.
18:50Pourquoi ? Tout est fini et mon client est acquitté.
18:54Ce que je voudrais, c'est que vous ne pensiez pas que je faisais un faux témoignage.
18:57Je ne pense rien de tel.
18:58Vous avez été au contraire très honnête en reconnaissant que vous ne l'étiez jamais allé dans cette salle.
19:02C'est justement ça que je voudrais vous expliquer.
19:06Seulement, vous m'avez foutu à la porte pendant que tout le monde rigolait.
19:08Alors moi, je n'ai pas pu vous préciser pourquoi je n'ai jamais été dans la salle.
19:12C'est justement que mon métier consiste à vérifier l'identité des gens qui y entrent et des gens qui y sortent.
19:18Alors, je t'ai bien placé pour en parler.
19:19Alors, vous pensez que tout vol était impossible à cet endroit ?
19:25Alors ça, moi, je m'en fous, moi.
19:28Si c'est votre gars qui a piqué le pognon, tant mieux pour lui.
19:44Ah, permis de conduire.
19:48carte grise d'assurance.
19:50Vous pouvez vérifier.
19:52Faites-le souffler dans le ballon.
20:05Alors, j'aimerais que vous me fassiez une vérification au service des cartes grises.
20:12Oui, là, j'ai un gars qui vient de provoquer un accident mortel et son nom ne correspond pas du tout à la carte grise.
20:18Il prétend avoir acheté sa voiture d'occasion.
20:22Donne-moi son nom.
20:24Quoi ?
20:26Ma parole, tu ne dis pas les journaux.
20:28C'est le convoyeur des PPP qui s'est fait quitter il y a...
20:30Oh là, attends.
20:32Là, je vois un reçu de 2,5 millions de francs d'une banque belge.
20:35Formidable.
20:36Je ne sais pas ce qu'il peut faire, mais je préviens quand même la cléminine.
20:40Au revoir.
20:41Alors, vous avez pu vérifier que j'étais le propriétaire de ma voiture ?
20:52Et ça, vous en êtes le propriétaire ?
20:54Là, ça ne vous regarde pas.
20:59Interrogez-moi la voiture, c'est tout.
21:00Alors, mon salaud, tu nous as bien eus.
21:12Mais sans ton baveu, avec ces branches de lilin, tu m'en refais de 15 ou 20 ans.
21:18C'est ce qu'ils appellent l'autorité de la chose...
21:21La chose jugée, oui, je suis au courant, merci.
21:23Bon, alors maintenant que tu es un oubliment,
21:26tu vas peut-être pouvoir me dire...
21:27C'est bien sur la route de Marnec que tu as fait le coup.
21:30Ah non !
21:32Vous avez toujours cherché midi à 14 heures.
21:35Non, j'ai fait monter mon copain en bas de la rue Lafayette et il est redescendu en haut.
21:39Il avait une petite valoche remplie de vieux journaux.
21:42Il a ouvert le sac.
21:43Il l'a replombé avec une pince pour chier.
21:46Et il est descendu avec le magot.
21:48Il y a eu une centaine de personnes qui nous ont vus.
21:54Eh bien, bravo.
21:59C'est une histoire authentique, bien sûr, qui s'est passée en 1934.
22:04A cette époque, la circulation était fluide.
22:07Et c'est ce qui vous explique que l'administration pouvait imposer à ses conducteurs un horaire extrêmement serré.
22:13Alors pourquoi est-ce que cet homme dont vous avez compris qu'il était coupable a-t-il été acquitté ?
22:19A mon avis, pour deux raisons principales.
22:22La première, par la faute de l'officier de police.
22:25À la barre, il soutient ce qui est tout à fait important, qu'il a pris sa photo à 9h20.
22:31Et on a l'impression que les jurés le croient.
22:35C'est une seconde question qui est sans intérêt.
22:38À quelle époque avez-vous pris cette photo ?
22:41Elle est sans intérêt car dans la banlieue parisienne, à 9h20 du matin,
22:45la circulation est la même que l'on soit au mois de janvier ou au mois de mai.
22:49Mais cet inspecteur va commettre la faute classique que commettent beaucoup de témoins
22:56et au lieu de répondre « je ne me souviens pas », il va vouloir absolument donner une précision.
23:01Cette précision se révélera fausse et à partir de ce moment-là,
23:06l'officier de police a perdu tout crédit auprès des jurés
23:10qui ne le croiront pas, ni pour la date, ni pour l'heure à laquelle le cliché a été pris.
23:15La deuxième raison, à mon avis, elle incombe à une faute du président.
23:23Vous avez vu que ce témoin qui faisait rire la salle a été renvoyé par l'avocat
23:28parce que sa déposition était réellement contradictoire et incompréhensible.
23:32C'était le devoir strict du président de le rappeler et de dire « attention,
23:36je voudrais tout de même savoir si vous vous moquez de la cour, expliquez-vous,
23:40vous nous dites deux choses différentes à une minute d'intervalle ».
23:44Et l'homme a raconté au président ce qu'il devait expliquer spontanément à l'avocat
23:50après que le verdict ait été rendu,
23:53et il est permis de penser que dans ces conditions, ce verdict eût été différent.
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