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00:00Donald Trump accuse les autorités électorales de manipuler les résultats de la présidentielle au Honduras.
00:06Bonjour Gautier-Ribinski.
00:07Bonjour Pauline.
00:07On l'a dit, le président américain a soutenu publiquement, activement, le candidat ultra-conservateur à Soura pendant la campagne.
00:15Pourquoi une telle obsession trumpienne pour le Honduras ?
00:19Alors, pour deux raisons.
00:21D'abord, la question du narcotrafic.
00:22C'est une obsession, on va dire, justifiée, mais qui chez Trump est au fond aussi un prétexte auparavant.
00:31Et puis, le fait aussi qu'il y a des flux migratoires importants qui passent par le Honduras,
00:36y compris des Honduriens eux-mêmes qui fuient la misère et qui essayent de rentrer aux États-Unis.
00:42Et là, vous voyez bien l'impasse que ce type de politique dont Donald Trump raffole
00:48et qu'il essaye de pratiquer avec le futur président hondurien, s'il est de son choix,
00:55c'est qu'au lieu d'établir, de créer des programmes sociaux, économiques,
01:00pour que les Honduriens qui ont envie ou qui sont contraints de quitter le pays,
01:04eh bien, aient toutes les raisons d'y rester.
01:06Non, on préfère la contrainte, on préfère la coercition, on préfère l'action sécuritaire,
01:11de sorte qu'il y aura encore des Honduriens qui, quittant le pays,
01:14se retrouveront, je ne sais où, arrêtés, embasquillés, selon la méthode Trump.
01:21Alors, donc, l'obsession du Honduras, elle réside dans ces deux chapitres.
01:27Et puis, il y a aussi le fait que, d'une manière générale,
01:30et ça, c'est commun à quasiment toutes les administrations américaines,
01:34l'idée, c'est que cette Amérique centrale comme l'Amérique du Sud
01:38sont des foyers, allez, de progressisme, même pire.
01:43Donald Trump parle de communistes, des narco-communistes,
01:46on ne savait pas ce que c'était encore.
01:48Et, en fait, c'est là-dessus qu'il joue,
01:51c'est-à-dire la peur de ce progressisme qui pourrait être, selon lui, dévastateur.
01:56Alors, soyons tout de même équilibrés,
01:59c'est que le progressisme, le communisme dont parle Donald Trump,
02:03c'est quelque chose qui équivaudrait, en termes français, à peu près, au centre-gauche.
02:09Donald Trump, qui est aussi engagé dans ce qu'il appelle une guerre
02:13contre le narcotrafic, effectivement, dans les Caraïbes.
02:15Et voilà, une affaire qui fait la une de la presse américaine ce matin
02:18et qui met le ministre de la Défense, Pete,
02:21face à ses contradictions après avoir démenti.
02:23Le Pentagone a finalement reconnu, ces dernières heures,
02:26avoir frappé deux fois le même bateau au large du Venezuela il y a quelques mois.
02:31Bateau présenté comme appartenant à des trafics en drogue.
02:33La seconde frappe américaine ayant, selon la presse américaine,
02:37tué les passagers du bateau qui avaient survécu à la première.
02:41Donald Trump, Gauthier, n'écarte pas l'option militaire
02:43contre le Venezuela de Maduro,
02:45qu'il accuse de tirer les ficelles de ce narcotrafic.
02:48Là encore, pourquoi une telle obsession ?
02:50Alors là, il y a effectivement la partie pétrole du Venezuela,
02:54grand producteur de pétrole.
02:56Et quand on s'appelle Trump et qu'on qualifie la menace climatique
03:00de plus grande arnaque du siècle,
03:03effectivement, on est intéressé par le Venezuela.
03:06Là encore, il y a cet aspect-là, on va dire, sonant et trébuchant
03:09qui est important pour Trump.
03:11Mais alors là, il y a aussi, sur l'aspect idéologique,
03:14toute cette famille, on va dire, bolivariste,
03:17comme se réclamait Hugo Chavez,
03:21et qui consiste à, d'une part,
03:24à feindre, on va dire, une forme de progressisme.
03:26Il y a eu, bien sûr, des choses qui ont progressé au Venezuela,
03:29mais enfin, il y a aussi une manière de réagir et de gouverner
03:32qui n'est pas tout à fait en accord avec les principes démocratiques.
03:36Mais pour Trump, ce lien entre la possession du pétrole
03:41et l'orientation progressiste, c'est un non-sens,
03:44c'est une absurdité.
03:46Et il faut donc séparer cela.
03:47Ça ne l'a pas empêché d'avoir une conversation téléphonique
03:50avec Nicolas Maduro tout récemment.
03:52Mais voilà, ça, c'est un peu les louvoiements
03:56ou les artifices que se permet Trump.
04:00Mais là aussi, il y a une raison à la fois, donc, économique
04:04et très idéologique.
04:06C'est-à-dire qu'encore une fois,
04:08autant on peut considérer que dans certains pays
04:10d'Amérique latine ou d'Amérique centrale,
04:13vous avez des régimes dits progressistes,
04:15mais qui ne sont pas forcément aussi, j'allais dire,
04:18aussi encroutés ou aussi ankylosés dans une idéologie.
04:22En revanche, le Venezuela, oui.
04:24Et on sait très bien qu'une partie du fondement économique
04:31et politique du Venezuela, c'est précisément
04:33d'en vouloir aux États-Unis.
04:34Là, on retombe d'ailleurs dans le même travers
04:36que celui qui a connu Cuba pendant des décennies.
04:40C'est-à-dire que vous avez une administration américaine
04:42qui est tellement obsédée par la question
04:44qu'elle ne voit pas qu'en réalité,
04:46si elle desserrait un peu le blocus pour Cuba
04:49ou un certain nombre de contradictions
04:52ou plutôt de coercitions pour le Venezuela,
04:56elle supprimerait quasiment toute raison
04:58à un régime ou un autre au Venezuela
05:02d'être encore en fonction.
05:04Là, vous voyez bien qu'Amadoulo,
05:06il est encore en fonction malgré toute la faillite
05:09du système vénézuélien parce qu'il représente
05:11la résistance aux gringos américains.
05:13Et s'il n'y avait pas cette coercition américaine,
05:17déjà, on en serait peut-être ailleurs
05:19que ce soit à Cuba ou à Caracas.
05:22Précisément, est-ce qu'on peut parler de renouveau
05:24de l'impérialisme américain
05:26depuis que Trump est revenu au pouvoir ?
05:28Contrairement à ce qu'il avait annoncé d'ailleurs,
05:30il disait que ces questions internationales,
05:32les guerres, les conflits ou même les frictions,
05:35ça ne m'intéresse pas.
05:36Là, il y a bien sûr le retour de l'impérialisme
05:39parce que lui se dit toujours
05:41qu'il est capable de régler les conflits.
05:43Donc, c'est lié à son égo,
05:44mais c'est lié aussi à une forme
05:47et à une aile de la majorité
05:50qui soutient Trump.
05:52C'est cette aile classique,
05:54habituelle du parti républicain
05:56qui est, souvenez-vous,
05:58dans l'idée de lutter contre le mal,
06:01l'axe du mal, il faut lutter contre ça.
06:03Et ce qui est frappant dans l'actualité,
06:07c'est que la manière de procéder des Américains,
06:10leur objectif en Amérique latine
06:12et en Amérique centrale,
06:14a toute ressemblance, toute similitude,
06:16y compris de manière très iconique,
06:19c'est-à-dire dans les images,
06:20dans les déclarations,
06:21de celles qui étaient en cours
06:24dans les années 1970,
06:25quand les États-Unis ont favorisé
06:27ou même aidé de manière très conséquente
06:30le putsch qui a amené le général Pinochet
06:32au pouvoir au Chili.
06:33L'invasion Grenade,
06:36le soutien beaucoup plus récemment
06:38à Jair Bolsonaro au Brésil.
06:41Bref, il y a au fond cette internationale
06:44pan-américaine du réactionnaire et de la droite.
06:48Je termine d'un mot sur quelque chose
06:50qui est assourdissant,
06:52c'est le silence de la gauche.
06:54Silence des gauches,
06:55pas uniquement américaines,
06:56mais même internationales.
06:57Quand il s'agissait de critiquer la guerre au Vietnam
07:00dans les années 60-70,
07:02vous aviez toute la gauche.
07:04En Europe, c'était la France,
07:06c'était l'Allemagne, c'était l'Italie
07:07qui protestait la personne.
07:10Et pourtant, cet impérialisme américain,
07:12il ressemble au précédent,
07:13il est presque parfois encore plus fort,
07:15mais vous n'avez aucune protestation,
07:17aucune critique.
07:17Ce qui semblerait dire
07:18que la manière forte de Trump,
07:20elle paie,
07:21c'est-à-dire que quand quelqu'un
07:22tape du poing sur la table,
07:23on n'ose pas s'opposer à lui.
07:25Merci beaucoup Gauthier.
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