Skip to playerSkip to main content
  • 6 hours ago

Category

🗞
News
Transcript
00:00Et on va plus loin dans ce dossier avec le décryptage de Gauthier Ribinski, éditorialiste international sur France 24.
00:06Bonjour Gauthier.
00:06Bonjour David.
00:07On pourrait croire que le Honduras n'est qu'un pays sud-américain de plus qui bascule à droite.
00:12Ce serait oublier que le Honduras est un cas un peu particulier dans la région.
00:16Oui, c'est un cas particulier dans la mesure où d'autres aussi, mais à ce point peut-être pas,
00:23où la gauche avait fait illusion en ce sens qu'elle promettait beaucoup,
00:27et notamment pour tirer le pays de la pauvreté.
00:31Ça n'a pas été le cas, c'est-à-dire que vous avez souvent des politiques qui se présentent comme social-démocrates
00:38et qui ensuite sont obligées ou choisissent de rebasculer sur, disons, des dogmes plus libéraux.
00:45Et d'une certaine manière, ce que préfèrent les électeurs, c'est le vrai libéral haut à sa version light,
00:53comme disait un homme politique français.
00:54Et donc, à partir de là, il y a un basculement qui s'est fait, évidemment, dans d'autres pays,
01:01que ce soit le Salvador, que ce soit aussi l'Argentine, que ce soit tout récemment le Chili,
01:06mais avec cette dimension particulière du Honduras qui, en plus, a été, en tant que pays d'Amérique centrale,
01:12a été pendant longtemps le jouet de guérilla, de ce qu'on se souvienne du Nicaragua,
01:19dont certains avaient leur base arrière au Honduras, et qui a déstabilisé beaucoup le pays.
01:23Là, d'un mot, si vous voulez, ce qui est très surprenant, c'est que vous avez des politiques
01:27comme le vœu Asfura, qui sont des politiques, justement, ultra-libérales,
01:32et qui, aujourd'hui, reçoivent l'assentiment de couches de la population,
01:36qui, très franchement, ont tout à perdre d'une politique ultra-libérale,
01:40en termes de protection sociale, en termes d'évolution dans les salaires, etc.
01:46Et, malgré tout, il y a cet appui, il y a cet assentiment.
01:50Encore une fois, regardons ce qu'a fait Trump, qui avait dit, si ce n'est pas lui, il y aura des représailles.
01:56Donc, évidemment qu'il y a eu aussi cette peur qui a joué,
01:58c'est-à-dire l'envie aussi des Honduriens d'être un peu en dehors de l'histoire,
02:04pour pouvoir souffler, mais ça se fait avec un personnage extrêmement sulfureux,
02:09et qu'il y a des déclarations, on a parlé des soupçons de corruption,
02:13mais déclarations sociétales qui sont extrêmement clivantes,
02:16mais ça n'a pas suffi à le contrer.
02:18Alors, vous avez évoqué Donald Trump.
02:20Marco Rubio, le secrétaire d'État américain, a immédiatement félicité Nasri Asfura pour sa victoire.
02:27Est-ce que le résultat de cette présidentielle, ça acte un peu plus la Trumpisation de l'Amérique latine ?
02:33Oui, même si beaucoup de ses personnages étaient évidemment antérieurs à Trump,
02:38ce qui prouve qu'on pouvait... Trump n'a rien inventé fondamentalement.
02:41Ce qui donne une caisse de résonance à sa politique, c'est évidemment la dimension des États-Unis.
02:45Mais je disais, je parlais du Salvador, on pourrait l'Argentine.
02:49Tout récemment, José Antonio Cast, qui a été élu au Chili, est un adepte, un admirateur même de Donald Trump.
02:57Et finalement, on est dans un vent contraire à ce qui avait été le cas régulièrement
03:03et surtout récemment à propos de la gauche.
03:05C'est-à-dire que là, vous avez un basculement à droite et qui se fait sur des positions
03:10dont on ne voit pas forcément quel sera l'avenir.
03:14Par exemple, Trump, évidemment qu'il y a un souci idéologique, on peut en reparler.
03:18Il y a aussi à terme la volonté de constituer un espace commercial qui serait très favorable
03:23à l'écoulement des produits américains.
03:25Mais avant tout, l'idée de lutter contre les narcotrafiquants
03:30est ce que certains appellent le narco-socialisme.
03:34C'est là qu'il y a cet amalgame entre ce qu'a été la gauche latino-américaine
03:41et ce que veulent les nouveaux dirigeants.
03:45D'un mot pour conclure, ce qui est là aussi assourdissant,
03:49comme c'est un silence cette fois, c'est celui de la gauche.
03:52La gauche internationale, la gauche internationale qui, quand l'impérialisme américain
03:57était d'actualité dans les années 70-80, était vent debout contre les menées américaines
04:05comme contre Pinochet qui avait été installé par les américains.
04:09Là, vous n'avez rien.
04:10C'est un silence total sur ce que sont en train de mener les Etats-Unis,
04:14c'est-à-dire la mise sous tutelle de quantités de pays américains.
04:19Il reste quoi ? Il reste le Brésil et le Mexique qui sont à gauche.
04:25Et encore, la politique de Lula n'est plus ce qu'elle a été lors de ce premier mandat.
04:29Merci beaucoup Gauthier Ribinski pour cette analyse.
Be the first to comment
Add your comment

Recommended