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  • il y a 3 minutes
Dans son édito du 02/12/2025, Thomas Bonnet revient sur le post publié par l'Elysée sur X.

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Transcription
00:00On va parler de ce qui se passe en France.
00:02Le compte officiel de l'Elysée sur les réseaux sociaux vise CNews.
00:06Depuis plusieurs jours, sur notre antenne, des voix alertent, forcément,
00:09sur la volonté du président de la République de labelliser des médias.
00:12L'Elysée a donc décidé de réagir avec cette vidéo et cette légende
00:16quand parler de lutte contre la désinformation suscite la désinformation.
00:20Alors c'est Emmanuel Macron et son site internet, ses réseaux sociaux, qui communiquent.
00:25Est-ce que c'est du niveau d'un président de la République ?
00:27Je vous laisse juger. Voici ce qui a été diffusé.
00:30Emmanuel Macron envisage un label pour les médias.
00:34Il y aurait les bons médias et les moins bons.
00:37Comment ne pas voir dans cette initiative une tentation autoritaire
00:40d'un président mécontent du traitement médiatique et qui souhaite imposer un récit unique ?
00:46Je propose un nom pour ce nouveau service de communication, la Pravda.
00:50Jamais la menace totalitaire n'a été aussi présente, aussi probable,
00:55depuis la peste brune et la peste rouge qu'avec la Macronie finissante.
01:01Ce n'est pas l'État qui doit vérifier.
01:02Si c'est l'État qui doit vérifier, là ça devient une dictature.
01:05Mais il faut que les journalistes garantissent à leurs lecteurs
01:09qu'eux ont vérifié avec une déontologie, donc ils sont les garants entre eux.
01:12Je pense que c'est important qu'il y ait une labellisation faite par des professionnels
01:17qui puissent dire « ça c'est des gens qui sont sérieux, ça c'est pas des gens qui informent ».
01:21Les journalistes doivent garantir que l'information a été vérifiée.
01:24Mais c'est la base du métier, c'est ce qu'on fait tous les jours.
01:27Il faut le dire au président de la République,
01:29il faut que cette information parvienne jusqu'au 55 rue du Faubourg-Saint-Honoré.
01:33Thomas Bonnet, la communication de l'Élysée, a donc décidé de s'en prendre délibérément à CNews.
01:37Vérifier l'information, c'est notre boulot.
01:38C'est pour ça qu'on se réveille à 1h30 du matin tous les jours.
01:41Oui.
01:41Et alors en tout cas, si vous aviez encore quelques doutes sur la fébrilité
01:44qui règne au sein du palais présidentiel, la diffusion de cette vidéo devrait finir de vous convaincre.
01:49Le pouvoir est tellement aux abois que le service communication de l'Élysée
01:52ne trouve rien de mieux à faire que de travailler sur un montage vidéo
01:56pour viser une chaîne privée, un format qui reprend les codes des réseaux sociaux,
02:00ceux-là même que le président souhaite réguler.
02:03Cette vidéo est donc censée nous démontrer une prétendue désinformation.
02:07Or, ce qui nous est présenté, ce sont simplement des commentaires
02:09de Pascal Praud et Philippe Devilliers qui reposent sur une analyse de propos
02:13qui ont bel et bien été tenues par le président de la République.
02:16En fait, cette vidéo constitue un aveu.
02:19Ce que l'Élysée considère comme de la désinformation,
02:22c'est simplement l'interprétation journalistique de l'actualité.
02:25Surtout, tout en niant la notion de ministère de la vérité,
02:29la présidence en distille les premières directives.
02:32Cette publication sur les réseaux sociaux est en fait l'acte fondateur
02:35de cette lubie présidentielle qui veut demain fixer les règles du débat journalistique.
02:40Alors, officiellement, ce ne sera pas à l'État d'apposer les fameux labels.
02:44En revanche, c'est bien à l'Élysée qu'on choisira les arbitres des élégances
02:48dont Reporters sans frontières malgré leur apparent parti pris.
02:52Alors, cette attaque de l'Élysée contre CNews provoque énormément de réactions.
02:56Oui, ce poste aura eu pour vertu de réveiller ceux qui, jusque-là, étaient restés discrets.
02:59Chez les journalistes d'abord, certains se rendent bien compte
03:01de la dérive qui est en train de naître sous nos yeux.
03:04Des voix s'élèvent et c'est tant mieux.
03:05Parmi les politiques aussi, certains se dressent contre la tentation autoritaire du chef de l'État.
03:11Éric Ciotti adresse un courrier formel au président
03:13pour lui demander de renoncer officiellement à cette idée de label.
03:17David Lissnard évoque une communication populiste.
03:20Jordan Bardella parle de détournement des institutions.
03:23Et puis, Bruno Rotaillot a lui aussi réagi.
03:26Celui qui était ministre d'État, ministre de l'Intérieur d'Emmanuel Macron,
03:29il y a encore quelques semaines.
03:31Et visé dans la vidéo que vous venez de voir de l'Élysée.
03:34Pour réponse, il manie donc l'ironie demandant si le tweet a lui-même été labellisé.
03:39Parmi les réactions, il y a aussi les derniers fidèles du macronisme
03:42qui assurent le SAV de l'Élysée,
03:44noyés dans l'illusion d'appartenir au camp du bien
03:47et obnubilés par la possible arrivée au pouvoir du RN dans 15 mois.
03:51Cette scène d'un Emmanuel Macron qui accueillerait un président issu du RN sur le perron de l'Élysée,
03:57c'est le cauchemar qui réveille les macronistes la nuit.
04:00Et comme ils ont bien compris que leurs arguments ne prennent plus,
04:03la tentation est grande de tenter de museler certaines voix.
04:06Ces news témoignent de l'actualité telle que beaucoup de Français la perçoivent
04:09et non pas telle que l'Élysée aimerait qu'elle soit.
04:12Messieurs les communicants de l'Élysée,
04:14désolé de ne pas suivre la ligne officielle,
04:16celle qui fait que la question des océans est un sujet plus important à vos yeux que l'insécurité.
04:21Désolé de pointer le piteux bilan du président de la République en la matière.
04:24Les 15 mois qui nous séparent de la présidentielle vont être longs, très longs.
04:28Le débat de fond, plus que jamais nécessaire, risque d'être pollué par un pouvoir qui ne règne plus
04:34et qui a défaut de pouvoir peser encore sur la vie politique,
04:37essaye donc de faire taire les voix médiatiques.
04:39Sous-titrage Société Radio-Canada
04:44Sous-titrage Société Radio-Canada
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