00:00On a l'impression d'être dans un mauvais téléfilm, un pâle remake d'un jour sans fin.
00:04Doualem est libre, assigné à résidence certes, mais libre après avoir été enfermé pendant 90 jours dans le cras du Ménilamlo.
00:11Alors 90 jours c'est aujourd'hui la durée légale maximum pour la rétention administrative
00:15et à ce titre on peut dire que la libération de Doualem est conforme à la loi.
00:20Alors s'il ressort libre, c'est parce que les autorités françaises ne sont pas parvenues à recueillir les documents nécessaires pour procéder à son expulsion.
00:26Cet influenceur en situation irrégulière qui, je vous le rappelle, a appelé à la violence,
00:31qui a été condamné pour cela à 5 mois de prison avec sursis, va donc rester en France
00:35alors que le ministre de l'Intérieur, le maire de Montpellier, le préfet de l'Hérault se sont tous mobilisés.
00:40C'est absolument désespérant.
00:42C'est une affaire qui montre bien les limites de la loi que dénonce Bruno Retailleau.
00:46C'est simple, le cas de cet influenceur est le révélateur de tous les dysfonctionnements
00:49qui empêchent aujourd'hui d'expulser les individus en situation irrégulière,
00:54même quand ils se rendent coupables de troubles à l'ordre public.
00:56J'allais dire surtout quand ils se rendent coupables de troubles à l'ordre public.
00:59Le délai de 90 jours maximum pour la rétention en CRA est largement inférieur à d'autres pays européens,
01:05comme l'Allemagne par exemple.
01:06Allonger ce délai aujourd'hui paraît absolument inévitable.
01:09Et on sait que Bruno Retailleau pousse en ce sens depuis notamment la mort de Philippine
01:13qui avait été tuée par un Marocain sous OQTF
01:15qui lui aussi avait été libéré d'un centre de rétention malgré son profil dangereux.
01:20Mais le cas de Doualem a surtout mis en lumière le manque de coopération du gouvernement algérien.
01:24Expulsé en janvier, les autorités algériennes avaient refusé de reprendre leurs ressortissants,
01:29ce qui avait provoqué la crise diplomatique dans laquelle nous sommes encore plongés à cette heure.
01:33Le sort de cet influenceur est insupportable aux yeux des Français.
01:37On est gagné par une forme de lassitude, de fatalisme aussi,
01:40quoi qu'en disent les différents ministres de l'Intérieur.
01:42Et malgré leur volonté, on a le sentiment que l'État de droit gagne toujours à la fin.
01:46Une série de règles et de lois rédigées pour garantir la justice,
01:50mais qui sont aujourd'hui détournées de leur but initial pour tout simplement empêcher l'action politique.
01:55Et puis il y a évidemment la question du dossier algérien.
01:57Comment ne pas repenser aux désaveux publics d'Emmanuel Macron
02:00après l'ultimatum lancé par son propre gouvernement ?
02:03Comment ne pas repenser aux pudeurs du Quai d'Orsay sur la question ?
02:07Comment aussi ne pas avoir une pensée pour Boalem Sansal,
02:09l'écrivain franco-algérien qui est toujours enfermé en Algérie,
02:12dans la quasi-indifférence médiatique ?
02:15Alors Bruno Rotaillot a le mérite de mettre le sujet sur la table,
02:18quitte à lui aussi devenir la cible numéro une du régime algérien,
02:21mais aussi de ses adversaires politiques,
02:23qui voient soit une parole qui n'est pas suivie d'actes,
02:25ça c'est ce que dit le Rassemblement National,
02:27soit une surenchère, ça c'est ce que disent une partie des élus de gauche.
02:31Ce sont des chamailleries politiques qui ne doivent pas éclipser le véritable problème ici,
02:36avec cette question, la France est-elle encore capable de décider