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  • il y a 22 heures

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00:00Europe 1 soir, 19h21, Pierre de Villeneuve.
00:03Presque 19h20, autour de la table jusqu'à 20h, Adrien Matou, bonsoir.
00:07Bonsoir.
00:07Directeur adjoint de la rédaction de Marianne, bonsoir Louis Ozelter.
00:09Bonsoir Pierre.
00:10Journaliste politique au Figaro et bonsoir à vous Agnès Pannier-Runacher.
00:14Bonsoir Pierre de Villeneuve.
00:14Merci d'être avec nous, vous êtes député EPR du Pas-de-Calais,
00:17ancienne ministre de la Transition énergétique, de la biodiversité, de la forêt, de la mer, de la pêche.
00:21Vous avez été ministre de l'énergie, de l'énergie, il en est question dans une tribune ce matin
00:26que vous co-signez dans le Figaro, sortir de...
00:29C'est le Figaro ou les échos ?
00:31Les échos.
00:31Je voyais la pagination, c'était pas trop le Figaro.
00:34Énergie, sortir de l'idéologie pour se concentrer sur la facture, on va en parler dans un instant,
00:38mais je veux juste qu'on revienne deux secondes sur ce qu'a dit Maëlle Assaini à propos du budget.
00:43L'Assemblée nationale aura le dernier mot, c'est vrai, sur un budget qui est tricoté, détricoté, tricoté, détricoté.
00:49Comment est-ce que vous le vivez, non plus en tant que ministre, mais en tant que député ?
00:53C'est le charme du travail parlementaire.
00:55C'est-à-dire que, et oui, parce que, comme le dit le Premier ministre, au fond, c'est un budget à cœur ouvert.
01:03C'est-à-dire que comme il n'y a pas la facilité du 49-3, chaque groupe politique doit prendre ses responsabilités
01:09et se battre pour les amendements qui comptent vraiment pour eux.
01:14Ce qu'on a vu dans la première phase d'examen du budget devant l'Assemblée nationale,
01:19ce sont des alliances contre nature entre la France insoumise et le Rassemblement national
01:24qui ont conduit à matraquer les Français à hauteur de 35 milliards d'euros de taxes supplémentaires.
01:31Alors, on sait tous que ça n'adviendra pas.
01:34Simplement, ça témoigne d'abord du double discours du Rassemblement national,
01:38puisque c'est eux-mêmes qui disent que, surtout pas d'augmentation d'impôts pour les ménages, pour les entreprises,
01:43et qui votent ces augmentations d'impôts...
01:46Notamment sur les multinationales, sur les GAFAM ?
01:48Oui, sur les multinationales, mais dont on ne dit pas qu'elles sont françaises.
01:51C'est quand même le problème.
01:52C'est-à-dire qu'en fait, ce sont des multinationales françaises.
01:55Pas toutes.
01:55Avec... pas toutes, mais celles qui sont particulièrement frappées sont les multinationales françaises.
02:00Donc, pour ceux qui avaient des doutes sur le programme économique du Rassemblement national,
02:04Vous avez récupéré le texte, vous aurez le dernier mot,
02:06mais est-ce que vous pourrez avoir le dernier mot ?
02:08Ou est-ce qu'à la fin de la fin de la fin de la fin de la fin,
02:11où il va falloir quand même prendre une décision,
02:13parce qu'il faut un budget au 31 décembre, pardon,
02:16on a plus de 49.3, le Premier ministre s'est engagé devant la responsabilité,
02:22devant la représentation nationale.
02:23Et parce que c'était aussi une demande des Françaises et des Français.
02:26Ici même, l'ancien ministre disait que, finalement, ce 49.3,
02:31il pourrait quand même le faire, même s'il s'est engagé.
02:34On parle beaucoup des ordonnances.
02:36Comment est-ce que vous voyez les choses à l'Espagne-Rélaché ?
02:38D'abord, la première chose, c'est de jouer le budget.
02:41C'est-à-dire que mon groupe politique, moi-même en tant que député,
02:45on va se battre jusqu'au bout pour avoir un vrai budget,
02:48c'est-à-dire pas un budget dénaturé comme celui qui nous a été présenté
02:53au bout d'une centaine d'heures de discussions politiques la semaine dernière.
02:59Mais on se battra pour avoir un budget.
03:01Parce que c'est ce qu'attendent les Français sur le terrain.
03:03Moi, je vous l'avais dit, je suis députée de la Rajoua.
03:06Les gens, quand je vais à leur rencontre, les Françaises et les Français,
03:09les entreprises, ils ont besoin de visibilité.
03:12Ils ont besoin d'avancer.
03:14Ils veulent savoir combien de taxes.
03:15Ils veulent savoir quels sont les dispositifs de soutien qui les accompagnent.
03:19Les collectivités locales veulent un budget.
03:21Il faut un budget.
03:21Louis Ozelter.
03:22Mais est-ce qu'à terme, vous ne seriez pas favorable à utiliser quand même le 49-3
03:25pour, quelque part, faire un budget de compromis et pour s'assurer qu'il passe
03:30et qu'il n'y ait pas qu'un seul député qui le vote, comme on l'a vu le week-end dernier en première lecture,
03:34utiliser quand même le 49-3 ?
03:35On commence même à l'entendre dans les rangs socialistes, par la voix d'un François Hollande, par exemple.
03:39Est-ce que, finalement, cet outil dont Sébastien Lecornu s'est privé verbalement,
03:44parce qu'il n'est écrit nulle part, il n'a signé nulle part un papier disant qu'il ne l'utiliserait pas ?
03:47C'était un engagement vis-à-vis du PS.
03:49Est-ce que, y compris peut-être d'ailleurs avec l'accord de certains députés socialistes,
03:52il ne faut pas tout de même l'utiliser ?
03:54C'est une possibilité qui est donnée par la Constitution.
03:57Maintenant, on a posé les règles du jeu.
04:00Sébastien Lecornu a entendu à la fois une expression très forte de la part des Françaises et des Français,
04:07une expression très forte de la part des différents groupes politiques.
04:09La démocratie, c'est justement de vous empêcher d'utiliser le 49-3.
04:13Très bien, on joue avec ces règles du jeu.
04:15Si à la fin, effectivement, les oppositions finissent par revenir à la table en disant
04:20« Non, mais on a bien réfléchi, il vaut mieux utiliser le 49-3 ».
04:22Donc, il faut que les socialistes se demandent.
04:25Encore une fois, je vous dis, mon groupe politique fera le travail jusqu'au bout,
04:30en sincérité et de la manière la plus responsable possible,
04:33comme nous l'avons fait en première lecture,
04:35comme nous l'avons fait pour sauver le crédit impôt recherche,
04:38comme nous l'avons fait pour protéger les auto-entrepreneurs,
04:41comme nous l'avons fait pour soutenir le pouvoir d'achat des ménages.
04:44Donc, on va continuer.
04:46Des fois, on se fait battre.
04:47Des fois, on gagne.
04:48Et ça, c'est l'expression de la démocratie.
04:51Et cette démocratie, elle représente le vote des Françaises et des Français.
04:55Donc, ce n'est pas une assemblée illégitime qui vote.
04:58C'est un travail ardu, parce qu'effectivement,
05:00il y a trois blocs relativement équilibrés,
05:03et qu'on a le Rassemblement National qui vote souvent avec les Français.
05:06François Hollande qui ne ferme pas la porte au 49-3, on l'écoute.
05:09Si on devait solliciter cette procédure,
05:11c'est parce que toutes les autres n'auraient pas fonctionné.
05:13Il ne faut jamais se priver d'une disposition constitutionnelle.
05:16Enfin, sauf que là, on avait annoncé qu'on ne l'utiliserait pas.
05:18Mais il est préférable de ne pas l'utiliser.
05:19C'est préférable.
05:20Et encore aujourd'hui, le Sénat n'a pas terminé son travail.
05:24La commission mixte paritaire ne s'est pas encore réunie.
05:26Il n'y a pas encore eu de deuxième lecture.
05:27Alors, je sais que c'est très compliqué pour les Français.
05:29Mais enfin, le 15 ou 20 décembre, il y aura une décision à prendre.
05:33Ça en devient drôle, mais en même temps, ce n'est pas drôle, Agnès Pannérin-Naché.
05:36Non, ce n'est pas drôle.
05:37Parce que que vaut l'engagement d'un Premier ministre devant la représentation nationale ?
05:41C'est-à-dire qu'à un moment donné, on peut gloser sur
05:43est-ce que finalement, cette forme de démocratie représentative vaut quelque chose ?
05:47Pardon, mais...
05:48Non, mais précisément, en l'occurrence, Sébastien Lecornu, il est très clair.
05:51À ce stade, il a dit, moi, vous me demandez de ne pas utiliser le 49-3.
05:56On fait donc un budget où chacun prendra ses responsabilités, tous les groupes politiques.
06:01Oui, c'est-à-dire qu'il faut écouter la deuxième partie de la phrase.
06:03Et nous, ensemble pour la République, Renaissance, on prend nos responsabilités.
06:06Après, effectivement, ça permet de mettre à bas un certain nombre de masques.
06:11Ce sont des gens qui votent des amendements dans l'hémicycle
06:14et qui vont tenir des discours totalement contraires sur le terrain.
06:17Et quelle différence faites-vous entre des ordonnances et un 49-3 ?
06:21Alors, je ne crois pas non plus que le gouvernement ait l'intention de faire des ordonnances.
06:28La voie qui a été mentionnée par la ministre des Comptes Publics, Amélie de Montchalin,
06:34c'est ce qu'on appelle la loi spéciale, c'est-à-dire qu'on reprend le budget de l'année dernière,
06:40on le découpe en 12 mois et on le reconduit.
06:43le temps de continuer la discussion budgétaire, comme on l'a fait l'année dernière,
06:48et je rappelle que l'année dernière, on y était arrivé.
06:50Alors moi, je vais être très clair.
06:51Et là, il va manquer de l'argent.
06:53Pour avoir travaillé comme ministre l'année dernière,
06:56vous savez que j'ai choisi de quitter le gouvernement,
06:57mais l'année dernière, j'étais ministre dans un budget où on est resté trois mois sous loi spéciale,
07:03c'est un enfer.
07:05C'est-à-dire que vous avez la moitié de vos dispositifs qui n'existent pas,
07:09vous avez des coups partis sur lesquels vous auriez voulu faire des économies,
07:12vous ne pouvez pas faire des économies,
07:14donc ce n'est pas bon pour le pays.
07:16Et il est très clair qu'on ne sait pas faire une année complète avec une loi spéciale.
07:20Je vais enlever ce fantasme, parce que je l'ai entendu ici et là,
07:23en tout cas pour notre groupe politique, on veut un budget le plus vite possible.
07:2819h27, Agnès Pannier-Runacher est l'invité d'Europe un soir.
07:31Dans un instant, on parle de votre tribune.
07:33Énergie 2 points, sortir de l'idéologie pour se concentrer sur la facture.
07:36Facture de nous tous, tous les Français.
07:38A tout de suite sur Europe 1.
07:39Europe 1 soir, 19h, 21h, Pierre de Villeneuve.
07:43Jusqu'à 20h, toujours avec Adrien Matou de Marienne,
07:45Louis-Auzelter du Figaro, avec Agnès Pannier-Runacher,
07:48députée EPR du Pas-de-Calais, ancienne ministre de la Transition énergétique.
07:53Vous signez cette tribune dans les échos, tribune collective,
07:57sortir de l'idéologie pour se concentrer sur la facture,
08:00parce que vous arrivez dans un texte à dire qu'au bout du bout du bout
08:06des différentes idéologies, du changement de pensée, du logiciel que peuvent avoir certains,
08:11finalement ça joue sur la facture des Français.
08:13Exactement, c'est-à-dire qu'on s'est tellement focalisé sur le débat
08:18faut-il du nucléaire ou faut-il des renouvelables,
08:21qu'on en a perdu l'objectif final.
08:24Y compris sous le quinquennat de M. Macron ?
08:26Alors non, parce que pour le coup, je suis bien placée pour l'avoir fait,
08:30parce que j'ai fait une loi sur les renouvelables,
08:33fait une loi sur le nucléaire,
08:35et travaillé à baisser la facture d'électricité des Français dans un moment de crise.
08:39Mais lui-même, le président Macron, n'était pas totalement soit pro-nucléaire,
08:44un jour il l'a été, un jour il ne l'a pas été,
08:46un jour il a changé quand même d'avis là-dessus.
08:48Alors moi, je ne partage pas ce point de vue,
08:50je suis rentrée au gouvernement en 2018,
08:52et je peux vous dire, je suis nucléaire absolue depuis des années,
08:57et je n'ai jamais eu de difficulté dans la politique pro-nucléaire que j'ai portée,
09:02de relance de la filière nucléaire,
09:03de négociations au niveau européen,
09:06où je suis allée arracher contre les Allemands,
09:09et contre une partie de la Commission européenne,
09:11la reconnaissance du nucléaire comme étant une énergie
09:15qu'on doit utiliser pour lutter contre le dérèglement climatique,
09:18mais en même temps les chiffres sont têtus,
09:20les faits sont têtus,
09:21c'est-à-dire que notre sujet c'est les fossiles,
09:23notre sujet c'est du pétrole qu'on importe depuis le Moyen-Orient,
09:27depuis le Qatar,
09:28notre sujet c'est du gaz qu'on importe depuis l'Algérie et la Russie,
09:33notre sujet c'est que chaque année ça nous coûte des dizaines de milliards d'euros,
09:39sauf qu'à la différence de beaucoup de pays du monde,
09:41on est très fort en production énergétique,
09:44on est parmi les meilleurs en nucléaire,
09:46on est loin d'être mauvais en géothermie,
09:49en éolien marin,
09:51on est loin d'être mauvais aussi d'ailleurs en photovoltaïque et en éolien terrestre,
09:56même si on apporte des composants,
10:00quand on apporte des composants,
10:02ils sont installés pour 30 ans,
10:04vous payez la première année,
10:05vous êtes tranquille pendant 30 ans,
10:06tout le reste c'est les Français qui le font.
10:08Je voulais dire que là-dessus,
10:09sur le photovoltaïque,
10:10on se bouche le nez de façon un peu idiote ?
10:13Ce que je dis,
10:14c'est qu'en fait,
10:15la souveraineté qui devrait être notre obsession,
10:18n'est pas considérée correctement.
10:21Acheter chaque année des millions de tonnes de gaz,
10:24de pétrole,
10:26de pays qui ne sont pas du tout nos alliés,
10:28pas du tout nos alliés,
10:29de pays qui maîtrisent le coût de ces énergies,
10:31le pétrole,
10:32il suffit que l'OPEP demain matin décide de restreindre le marché,
10:35et bim,
10:36vous payez 10, 15, 20% de plus sur votre facture de carburant.
10:39Ça dépend des pays,
10:40certains sont des...
10:42vous dites qu'ils ne sont pas nos alliés,
10:43mais ils ne sont pas nos ennemis non plus.
10:45On ne va pas faire la liste,
10:47mais parler de l'Algérie,
10:48je suis d'accord avec vous,
10:49mais bon,
10:50après il y a quand même d'autres pays.
10:51La Russie,
10:52vous trouvez que c'est un allié ?
10:52Non,
10:52mais les pays du Golfe.
10:53Les pays du Golfe,
10:55ce sont des pays où ça dépend,
10:57ça va, ça vient,
10:58il y a des tensions géopolitiques.
11:00Tout à fait,
11:01mais on peut avoir des tensions géopolitiques à certains moments.
11:04Et ce qui est important au fond,
11:05c'est d'être maître de notre destin.
11:07Et c'est surtout de faire baisser la facture.
11:09Et faire baisser la facture,
11:10c'est en fait construire un système énergétique
11:13qui soit optimisé.
11:14Et pour l'optimiser,
11:15les experts sont assez clairs,
11:17il faut et du renouvelable et du nucléaire,
11:20il faut surtout des bons projets renouvelables
11:21et des bons projets nucléaires,
11:23c'est-à-dire qu'il faut se focaliser
11:25sur la meilleure ingénierie,
11:27le meilleur endroit pour faire des projets renouvelables.
11:30Je vous donne un exemple,
11:31le Royaume-Uni sort de l'éolien terrestre
11:35trois fois moins cher que nous.
11:36Oui,
11:36après on a une acceptation de l'éolien en France
11:38qui est celle que vous connaissez.
11:40Mais précisément,
11:41c'est-à-dire que nous sommes le seul pays
11:42à considérer qu'une éolienne terrestre
11:44est une installation classée,
11:46comme si c'était une usine chimique très dangereuse.
11:48Et du coup,
11:49pour les porteurs de projets,
11:50eh bien ça ralentit le fait de faire,
11:54ils doivent faire des tonnes de démonstrations,
11:56interroger des bureaux d'études,
11:57ça augmente les coûts.
11:59Et à la fin,
11:59qui sait qu'ils payent ?
12:00C'est vous,
12:01c'est moi,
12:01c'est le consommateur.
12:02Et donc c'est une histoire de fou.
12:04parce que sinon,
12:05on en a vraiment pour...
12:06Et puis alors surtout,
12:07vous me faites la comparaison avec l'Angleterre,
12:09la gastronomie non plus anglaise
12:11n'est pas forcément extraordinaire.
12:12Vous voulez comparer des choux avec des carottes ?
12:15Pierre de Villeneuve,
12:15vous m'accorderez qu'un électron français
12:17et un électron anglais
12:19ne sont pas très différents.
12:21Après,
12:21une éolienne,
12:21c'est une éolienne.
12:22Et puis peut-être que les Anglais
12:24sont moins regardants
12:24sur des éoliennes
12:25en plein milieu de leur paysage.
12:27Tout état de cause,
12:27ce qu'on sait,
12:28c'est que le 100% nucléaire,
12:30ça n'existe pas.
12:31Et notre enjeu,
12:32c'est effectivement
12:33de faire le mieux
12:34avec nos forces
12:35et nos forces sont très importantes.
12:37Alors moi,
12:37j'ai une question pour vous
12:38en tant qu'ancienne ministre de l'énergie,
12:40mais également en tant que membre de Renaissance,
12:42qui est un parti politique
12:43qui a fait de la défense
12:45de la construction européenne
12:46son ADN.
12:47Or,
12:48vous parlez de baisser la facture électrique
12:51en arrêtant l'idéologie.
12:53S'il y a bien un domaine
12:53dans lequel on a fait de l'idéologie
12:55au niveau européen,
12:57c'est quand même la facture électrique.
12:58On a fait rentrer la France
12:59dans un système
13:00alors qu'on avait un monopole
13:01public, national
13:02qui marchait très bien,
13:03qui garantissait
13:03une électricité bon marché aux Français.
13:06On a tout découpé en tranches,
13:07on a instauré la concurrence,
13:08on a forcé EDF
13:09à vendre de l'énergie
13:11à d'autres fournisseurs.
13:13Et résultat,
13:14on est quand même,
13:14nous Français,
13:15alors qu'on produit,
13:16vous le disiez,
13:16de l'énergie abondante,
13:18décarbonée,
13:19bon marché,
13:19on est obligé de la payer plus cher
13:20que ce qu'on devrait.
13:21Est-ce que votre parti politique
13:23ne devrait pas,
13:25pour le coup,
13:25réviser un peu
13:26un européisme militant
13:27en matière d'électricité ?
13:29Alors, deux choses sur ça.
13:30C'est quoi l'Espagne
13:30aurait acheté sur Europe 1 ?
13:31D'abord,
13:31ce n'est pas tout à fait exact
13:32parce qu'aujourd'hui,
13:33le prix de fourniture
13:34de l'électricité,
13:36il est plutôt en dessous
13:36de 60 euros,
13:37c'est-à-dire le prix
13:38qu'on aurait
13:38si on avait toujours
13:40ce pseudo-avantage
13:42du nucléaire.
13:42C'était pas le cas
13:43en plein cœur
13:44de la crise inflationniste.
13:45Et ce n'était pas le cas
13:46en plein cœur de la crise
13:47et vous avez raison
13:47de le mentionner
13:48parce que justement,
13:49en plein cœur de la crise,
13:50on a dû importer massivement
13:52de l'électricité
13:53d'autres pays.
13:54Et si on ne l'avait pas fait,
13:56si on était resté
13:56sur notre force française,
13:59notre atout français,
14:00on aurait été
14:00en rupture
14:02de fourniture d'électricité.
14:03Donc, vous voyez bien
14:04que vous touchez
14:05deux sujets
14:06que nous apportent l'Europe.
14:08Vous touchez deux sujets
14:08que nous apporte l'Europe.
14:09Le premier,
14:10c'est qu'en fait aujourd'hui,
14:11c'est plutôt plus compétitif
14:13et le deuxième,
14:13c'est que c'est une sécurité
14:14d'approvisionnement.
14:15Maintenant,
14:16on n'est pas resté
14:16les deux pieds dans le même sabot.
14:17Je l'ai indiqué tout à l'heure.
14:19Précisément,
14:19moi, je considère
14:21qu'on est plus fort
14:21à 450 millions
14:22de citoyens européens
14:24qu'à 68 millions
14:26de citoyens français.
14:27Mais je suis la ministre
14:28qui s'est battue
14:31contre la Commission européenne,
14:33contre les Allemands.
14:34C'est-à-dire que nous,
14:35Français,
14:36il nous appartient aussi
14:37de faire entendre
14:38notre agenda,
14:39de justement revenir
14:40sur cette idéologie.
14:42Vous savez comme moi
14:43que la loi climat
14:45qui vient d'être approuvée
14:47il y a quelques semaines,
14:48mais dans le marbre,
14:52la reconnaissance
14:53de la neutralité technologique,
14:54c'est-à-dire du fait
14:55que le nucléaire
14:56est une énergie
14:57pleinement reconnue
14:58au niveau européen.
15:00Objectivement,
15:01avant Macron,
15:02ça n'existait pas.
15:03C'était même
15:04inenvisageable.
15:05Donc, l'Europe,
15:06c'est aussi celle qu'on fait.
15:07C'est celle pour laquelle
15:08on se bat
15:09et c'est celle qu'on modifie.
15:10Moi, je n'ai pas
15:11une admiration
15:12échevelée pour la Commission.
15:14Je suis là
15:15pour travailler
15:16avec la Commission
15:16et pour faire en sorte
15:18qu'elle bouge
15:19sur ces lignes
15:20et qu'avec les 26 autres
15:21pays Etats membres,
15:23on fasse le meilleur
15:23pour la France
15:24et pour l'Europe.
15:25Le Zalter.
15:26En cherchant encore
15:26les admirateurs
15:27de la Commission européenne,
15:28on sera d'accord.
15:29Moi, je voulais revenir
15:30sur ce que disait Pierre
15:31sur les revirements
15:31d'Emmanuel Macron.
15:33Quand même,
15:33en 2017,
15:34il y avait un objectif
15:35de rapester
15:37la part du nucléaire
15:38à 50%
15:38de la production énergétique.
15:40Je rappelle que Nicolas Hulot
15:41était au gouvernement,
15:41pas pour très longtemps,
15:43mais il y était quand même.
15:44Il était question
15:44de fermer 12 réacteurs nucléaires
15:46et la fermeture
15:47de Fasenheim
15:47a été avalisée
15:48avant le fameux revirement
15:50de 2022
15:51où cette fois,
15:51il est question
15:52de produire
15:536 nouveaux réacteurs
15:54EPR2.
15:55Bon, malheureusement,
15:55on ne les verra pas
15:56avant l'horizon 2040
15:58parce que ça prend du temps.
15:58Mais quand même,
15:59est-ce qu'il n'y a pas eu
16:005 ans de perdu
16:01au cours du premier
16:02quinquennat
16:03d'Emmanuel Macron
16:03sur ce sujet-là ?
16:04Le premier discours
16:06sur la relance nucléaire,
16:07il date de 2018.
16:09La signature
16:10du contrat stratégique
16:11de filière du nucléaire,
16:12c'est 2019.
16:13En 2020,
16:14dans le plan de relance,
16:15il y a 5 secteurs stratégiques
16:17qui sont choisis
16:18pour la réindustrialisation.
16:20Le nucléaire figure
16:21parmi ces 5 secteurs.
16:22En 2021,
16:24vous avez une relance
16:26dans le plan France 2030
16:27de toute notre innovation
16:29en matière de nucléaire
16:31avec des financements
16:32très soutenus,
16:33notamment sur la question
16:34de la fermeture du cycle.
16:35Donc vous voyez là aussi,
16:36dès le début de sa présidence,
16:37Emmanuel Macron a constaté
16:38qu'il faisait pas d'autres.
16:402018,
16:40ça coïncide assez bien
16:42avec la démission
16:43de Nicolas Hulot.
16:44Et votre entrée au gouvernement ?
16:45Effectivement,
16:46et mon entrée au gouvernement,
16:47mais je n'étais pas
16:47la seule à rentrer
16:48à ce moment-là,
16:49et effectivement,
16:50à partir de 2018,
16:51les choses ont été
16:51particulièrement claires.
16:52Il y a une chose
16:53dont on n'a pas parlé
16:54et il nous reste peu de temps,
16:55il nous reste moins d'une minute,
16:56mais c'est l'usage.
16:58C'est-à-dire que vous dites
16:58l'idéologie,
17:00la facture,
17:01tout ça,
17:01c'est entendable.
17:02C'est l'électrification des usages.
17:03C'est l'électrification des usages.
17:04Et aujourd'hui,
17:05il y a encore beaucoup de gens
17:06qui ne sont pas prêts.
17:07Alors certes,
17:07on a commencé à 1,
17:09puis à 2% de véhicules électriques.
17:11Tout à fait.
17:12Je crois qu'on est
17:12plus ou moins à 20 ou à 22%.
17:13Exactement.
17:14C'est-à-dire qu'en quelques années,
17:17on a multiplié par 10.
17:18Mais aujourd'hui,
17:18quand vous interrogez
17:19les concessionnaires,
17:20on arrive quand même
17:21à un plafond
17:21et les gens ne sont pas tous
17:24réfractaires à la voiture électrique.
17:26Et d'ailleurs,
17:27Renault avec la R5
17:28fait un tabac avec ce modèle-là
17:29et c'est vrai qu'il y a
17:30une Madeleine de Proust,
17:31donc ça marche plutôt bien,
17:32en tout cas en France
17:33et je crois qu'en Angleterre aussi,
17:34ça marche plutôt bien.
17:35Mais il y a encore
17:36beaucoup de gens
17:37qui arrivent dans les concessions
17:38et qui sont,
17:39pardonnez-moi du terme
17:40un peu familier,
17:40mais ils sont paumés.
17:42C'est limite,
17:44vous et moi,
17:45puisqu'on est je crois tous les deux
17:46de plus ou moins la même année,
17:49on disait,
17:49tiens, je la voudrais blanche
17:51avec le toit ouvrant
17:51et puis l'autoradio.
17:52Aujourd'hui,
17:53on arrive chez le concessionnaire,
17:54les gens,
17:55même de notre génération,
17:57disent,
17:57mais monsieur le concessionnaire,
17:59qu'est-ce que j'achète comme voiture ?
18:00Qu'est-ce que j'ai le droit ?
18:01Est-ce que j'ai le droit
18:02à cette voiture-là ?
18:03On arrive quand même
18:04à un truc assez invraisemblable.
18:05Sur l'usage,
18:07il y a encore un frein,
18:09vous en conviendrez ?
18:10Oui, tout à fait.
18:11Et c'est normal,
18:12c'est une transformation
18:12qui est très fondamentale.
18:15Et alors d'abord,
18:16il n'y a pas beaucoup de marché
18:17qui multiplie par 10
18:18sa capacité de vente
18:20en 7 ans.
18:21Donc,
18:22il faut saluer aussi
18:22cette progression.
18:25Ceci dit,
18:26moi,
18:26je ne pense pas que...
18:27Il y a eu aussi des bonus.
18:29Il y a des habitudes aussi.
18:29On a donné 6 000,
18:307 000.
18:31Il y a des habitudes de vie.
18:32On a tous le réflexe
18:33de la voiture thermique,
18:34le bruit que ça fait,
18:35etc.
18:36Les jeunes générations
18:37n'ont pas ce problème.
18:38Les jeunes générations,
18:39elles démarrent
18:40avec de l'électrique
18:41et elles seront à l'électrique
18:42toute leur vie.
18:42Donc,
18:43assez mécaniquement,
18:44l'électrique va remplacer
18:45le nucléaire.
18:46Les jeunes générations
18:47à New York
18:48ont voté Mme Dany aussi.
18:49Oui, mais regardez
18:50une chose très simple.
18:51Une voiture électrique
18:52en carburant,
18:53ça vous fait quasiment
18:5410 000 euros
18:56d'économie
18:57chaque année.
18:581 000 euros d'économie
19:02chaque année
19:02en carburant
19:03quand vous faites
19:0310 000 kilomètres,
19:05ce qui est grosso modo
19:06le voyageur moyen.
19:08Puis,
19:08il y a d'autres usages
19:09de l'électricité.
19:10Il y a l'intelligence artificielle
19:11qui est un consommateur
19:13très important
19:14et qui est aussi lié
19:15à notre productivité,
19:16aussi lié
19:17à notre croissance,
19:19aussi lié
19:19à notre compétitivité.
19:21Il y a la question
19:22des pompes à chaleur
19:23pour remplacer le gaz.
19:24Là aussi,
19:25il permet de faire
19:25des économies.
19:26Donc,
19:27l'électrification,
19:28c'est une transformation,
19:29c'est un changement d'habitude
19:30mais c'est aussi
19:32un marché
19:32qui est en train
19:33de s'ouvrir
19:34progressivement
19:34et je pense qu'à un moment
19:36on va observer
19:36une accélération
19:37et on aura du mal
19:38à suivre cette accélération.
19:39Vous la recommandez
19:40Agnès Pannier-Runacher
19:41après cette acceptabilité
19:44entre les mains
19:44des Français.
19:45Oui,
19:46mais c'est pour ça
19:46que je vous dis
19:47que quand on multiplie
19:47par 10 un marché,
19:49c'est quand même
19:49un signal assez fort
19:50de l'implantation
19:52de nouveaux usages
19:53dans la population française.
19:54C'est bien vendu,
19:55comme on dit.
19:55Merci beaucoup
19:56Madame la députée
19:57Agnès Pannier.
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