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  • il y a 12 heures

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00:00– Punchline, 18h-19h, Pierre de Villeneuve sur Europe 1.
00:07– Accompagné jusqu'à 19h par Louis de Ragnel d'Europe 1,
00:10Tugdual, Denis de Valeurs Actuelles, Jules Torres du JDD,
00:13Véronique Jacquier de CNews.
00:15On continue à parler des prisons, notamment des prisons de haute sécurité,
00:19celles qui ont été voulues par le garde des Sceaux
00:21qui maintenant mènent des opérations XXL de fouilles,
00:23qui vont donc se multiplier.
00:25Écoutez, puisqu'on parlait du repentir,
00:29de la réhabilitation de ces prisonniers qui sont amenés à sortir un jour,
00:36pour certains, Mathilde Timothée, secrétaire générale du syndicat de la magistrature,
00:40elle est critique envers ces prisons de haute sécurité,
00:44elle est tête sur France Info TV.
00:46– Nous, au syndicat de la magistrature, on est extrêmement critique,
00:48notamment envers les quartiers de haute sécurité qui brisent.
00:51Ils ont été supprimés par le garde des Sceaux-Bas d'Inter,
00:55justement parce que le sort qui était réservé aux personnes détenues
00:58était inhumain et dégradant.
01:00Donc aujourd'hui, évidemment que les faits que commettent ces personnes sont d'une gravité extrême.
01:06Et vous n'entendrez personne, ni au syndicat de la magistrature,
01:08ni nulle part contester cette réalité.
01:11Pour autant, comme les autres personnes détenues,
01:14ces condamnés-là sortiront un jour.
01:16Et l'objectif de notre société,
01:17c'est de ne pas les faire sortir plus brisés que ceux qui le sont rentrés.
01:22– Thuc Duhel-Denis ?
01:23– Écoutez, je crois qu'on a là une partie de la réponse à la question
01:26qui avait été posée par Jules Torres tout à l'heure.
01:28Et en fait, cette réponse, elle ne peut être que politique.
01:31Donc c'est pour ça que c'est peut-être compliqué
01:32pour une porte-parole d'un ministère de s'avancer sur ce terrain-là.
01:35Mais je crois que Gérald Darmanin, lui…
01:36– Je pense qu'on l'a bien expliqué aux auditeurs
01:37que c'était compliqué pour elle de dire le fond de sa pensée.
01:40– Exactement.
01:40Et en revanche, pour le coup,
01:42et pour ne pas faire de procès d'intention
01:44à ceux qui sont en responsabilité,
01:46je pense que Gérald Darmanin l'a tout à fait compris.
01:48C'est-à-dire qu'en fait, le problème de la justice,
01:50c'est les juges, c'est le droit, c'est l'état du droit,
01:52et c'est même l'état de droit.
01:54Pour avoir eu des discussions avec des gens
01:56qui travaillent avec lui ou avec lui,
01:59ils sont tout à fait conscients qu'ils se font entraver
02:01par la Cour européenne des droits de l'homme,
02:03par des multiples associations.
02:05Je me souviens d'un article sur la prison de Condé
02:06sur Sarthe, où vous avez un certain nombre d'avocats,
02:10de magistrats, de responsables associatifs,
02:14d'associations droits de l'homiste, entre guillemets,
02:16qui sont exactement sur la même ligne
02:17que cette représentante du syndicat de la magistrature,
02:21c'est-à-dire qu'ils pensent que le détenu est une victime
02:24et que le surveillant est un agresseur.
02:27Donc si vous voulez...
02:28– La prison brise, on a entendu.
02:29– Exactement.
02:31– Parole étonnante.
02:32– Or, qu'est-ce qui marche ?
02:34Regardez l'Italie.
02:35Ils ont eu un problème avec la mafia.
02:37Aujourd'hui, nous, le problème de narcotrafic,
02:39ce n'est pas un problème de racailles,
02:40de gangs de cité,
02:41c'est un problème de mafia,
02:42parce qu'il y a des assassinats d'avertissement,
02:45il y a du rançonnage,
02:47il y a aussi même du remplacement de structures sociales,
02:50c'est-à-dire qu'ils avaient à Marseille
02:51des gangs mafieux
02:52qui fournissent les fournitures scolaires,
02:55qui organisent des barbecues.
02:55– Bien sûr.
02:56– Honnêtement, c'est ce que fait le Hezbollah au Liban,
02:58je veux dire,
02:58vous avez des organisations terroristes pour le Liban
03:01et mafieuses corrompues, entre guillemets,
03:05et liées aux narcotrafic en France,
03:06qui supplèrent un État défaillant
03:08qui s'est écroulé et qui le remplace.
03:11Et donc, qu'a fait l'Italie ?
03:12Eh bien, elle a fait exploser,
03:14j'allais dire péter,
03:15elle a fait péter son État de droit,
03:17elle a brisé…
03:18– Elle a fait évoluer,
03:18on a été sarrête, l'État de droit.
03:20– Oui, mais enfin, excusez-moi,
03:21est-ce qu'on est capable en France
03:22de faire comme eux, par exemple,
03:23avec leur article 416 bis,
03:24c'est-à-dire de poursuivre quelqu'un
03:27pour appartenance à un réseau mafieux.
03:30C'est-à-dire sans que la personne
03:30ait commis de délire,
03:31sans qu'on puisse prouver
03:32qu'il a vendu 5 grammes de shit
03:34une seule fois dans sa vie,
03:35mais juste parce qu'on est persuadé
03:36que cette personne…
03:37– Louis de Ragnard,
03:37c'est 15 ans de prison.
03:39– Et c'est 15 ans de prison.
03:39– Mais tu dois, Denis,
03:41a évidemment raison dans tout ce qu'il a dit,
03:44comme souvent d'ailleurs,
03:45mais simplement par rapport
03:46à ce que disait la représentante
03:48du syndicat de la magistrature,
03:49je trouve que ce qui est très intéressant,
03:50c'est qu'elle se réfère
03:51à Robert Badinter,
03:54de la justice,
03:55qui a considéré en réalité
03:57qu'il était inhumain
03:58pour toute personne
03:59d'aller en prison
04:00et que la prison était un danger pour l'homme.
04:02– Vous aussi,
04:02vous avez bien écouté mon édito.
04:04– Et c'est…
04:04Je ne cesse de vous écouter.
04:06– J'espère.
04:07– Et je trouve que…
04:08Non, ce qui…
04:08C'est un débat
04:09qui n'est absolument pas réglé
04:10dans la société française
04:11et encore moins
04:11dans la classe politique française,
04:13c'est à quoi sert la prison ?
04:14Est-ce que la…
04:15Et ça rejoint vraiment
04:16à ce que disait Hugues Denis tout à l'heure,
04:18est-ce que la prison
04:19sert à protéger la société
04:20d'un individu dangereux
04:21ou est-ce que ça sert
04:22à un petit sas de décompression
04:24avant la réinsertion ?
04:26Et c'est pour ça que je trouve
04:27que ce qu'est en train de faire
04:28Gérald Darmanin en réalité
04:29est extrêmement politique
04:30de vouloir mettre les détenus
04:32dans certaines prisons
04:33en fonction de leur dangerosité.
04:34Si on veut mettre les pieds dans le plat,
04:36clairement ce qu'il est en train de faire…
04:37– Gérald Darmanin veut redonner
04:40à la prison ce qu'elle est,
04:41c'est-à-dire un marqueur.
04:42– Je vais vous dire quelque chose
04:43qui ne va peut-être pas plaire,
04:44mais moi je pense que
04:44une grande partie de la délinquance
04:46en col blanc,
04:47en réalité les gens
04:48n'ont rien à faire en prison
04:49parce qu'ils ne sont pas un danger
04:50pour la société.
04:51La première mission de la prison,
04:54c'est réellement, moi je crois,
04:55c'est de protéger la société.
04:57Et aujourd'hui, ce qui heurte
04:58dans tous les faits divers,
05:00les faits de société
05:01qu'on voit à longueur de temps,
05:03c'est de voir des gens
05:03qui sont extrêmement dangereux
05:04obtenir des permissions de sortie,
05:07obtenir des libérations anticipées.
05:09On les voit avec des portes
05:11de bracelets électroniques
05:12et je pousse la caricature
05:15dans l'autre sens, à l'extrême,
05:16quelqu'un qui a commis
05:19des excès de vitesse,
05:20peut-être à répétition,
05:21je n'ai aucun problème
05:22avec l'idée qu'il soit sanctionné,
05:24mais est-ce que sa place
05:25est en prison ?
05:26On va organiser un débat
05:28entre vous et madame Timothée.
05:30Voilà, Mathilde Timothée,
05:31secrétaire générale
05:32du syndicat de la magistrate.
05:33Je vais au bout de mon propos,
05:34parce qu'après on va me faire dire
05:35ce que je n'ai pas dit.
05:36Je pense que quelqu'un
05:37qui est multirécidiviste,
05:38délinquant routier,
05:40on doit lui retirer son permis,
05:42il ne l'interdire.
05:43Et il y en a des champions.
05:43Je n'ai aucun problème
05:44avec une extrême fermeture.
05:45Mais il n'a rien à faire.
05:46Mais aujourd'hui,
05:46quand on voit qu'on n'arrive pas
05:47à construire une seule place de prison
05:49et que globalement,
05:50on est obligé de relâcher des gens
05:51qui sont des dangers publics,
05:53la priorité,
05:54on n'en est plus en fait
05:55à s'en aller dans la dentelle.
05:56La priorité, Pierre,
05:58c'est de mettre en détention
05:59des gens qui sont des dangers publics,
06:02des gens qui sont condamnés
06:02pour terrorisme,
06:03pour grand manditisme,
06:04pour la criminalité organisée
06:06et narcotrophique.
06:06Parce qu'on n'a pas assez de place
06:08en prison.
06:08Donc il faut prioriser.
06:09C'est ce que vous dites,
06:10Louis Dragnel sur Europe 1 ce soir.
06:12Véronique Jacquet.
06:12Oui, les propos de Mme Timothée
06:14sont très éclairants
06:15parce que le syndicat de la magistrature
06:17en fait n'a pas évolué en 40 ans.
06:19Il y a un déni de réalité
06:21entre le monde
06:22qui était celui de Robert Badinter
06:23et celui d'aujourd'hui
06:24qui est quand même absolument sidérant.
06:27Même les prisons
06:28ne peuvent plus être pensées
06:29de la même façon
06:30qu'il y a 40 ans.
06:31Donc moi,
06:32quand j'entends des paroles comme ça,
06:33je suis complètement scotché.
06:35Pardonnez-moi.
06:35Tout devrait être repensé.
06:37Alors c'est vrai qu'il faut quand même
06:39souligner la prise de conscience
06:41de Gérald Darmanin,
06:42garde des Sceaux.
06:43Il sait très bien
06:43que le chemin est long.
06:44Il sait très bien
06:44qu'il y a beaucoup de travail.
06:46On pourrait aussi s'inspirer
06:47par exemple de ce qui se fait
06:48aux Pays-Bas.
06:49C'est-à-dire pas seulement penser
06:50la prison pour des gros caïds
06:54qui doivent être incarcérés
06:55pendant 25 ans,
06:56mais la prison également
06:57pour les mineurs
06:58ou pour les courtes peines.
07:00Dès que vous avez commis
07:02un fait délictueux,
07:04c'est direction la prison.
07:05Vous pourriez passer 15 jours
07:06ou vous pourriez passer un mois.
07:06Véronique, on le précise,
07:08pour les mineurs,
07:09la première fois,
07:10il n'y a pas de peine.
07:10Voilà, il n'y a pas de peine.
07:11La première fois
07:11quand tu te fais choper,
07:12il n'y a pas de peine.
07:13Il faut tout repenser.
07:13Il y a non seulement
07:14la question philosophique
07:15à quoi sert la prison,
07:16mais il y a aussi le fait
07:17qu'il faut repenser
07:18le logiciel de l'incarcération.
07:20Jules Thores, J.D.D.
07:21Quand vous demandez aux Français
07:22ce qu'ils pensent de la prison,
07:23croyez-moi, c'est extrêmement clair,
07:24c'est un lieu de privation de liberté
07:25où on met les personnes
07:26qui sont dangereuses pour la société.
07:27Donc moi, je ne pense pas
07:28qu'il faille faire un beau veau.
07:31Oui, absolument.
07:31Je pense qu'il va y faire
07:33un vendôme de la justice.
07:35Je pense qu'il faut changer
07:35complètement notre arsenal pénal.
07:37Il faut complètement changer
07:38notre état de droit
07:39parce qu'on voit très bien
07:40qu'aujourd'hui,
07:40notre état de droit
07:41ne nous permet plus
07:42d'assurer la sécurité des Français.
07:45À chaque fois
07:45qu'il y a une décision
07:46qui est prise,
07:47que ce soit Vendin-le-Vieille,
07:48que ce soit le Planétarium,
07:49que ce soit Salah Abdeslam
07:50qui, contrairement à Redouane Fayt,
07:52pouvait voir son ex-femme
07:54sans un plexiglas,
07:55donc pouvait toucher
07:56la personne qui venait
07:57de lui rendre visite.
07:58Là encore, c'est l'état de droit.
08:00C'est la CEDH
08:00qui nous autorise
08:02et nous oblige
08:03à Salah Abdeslam
08:04de ne pas lui mettre
08:04de plexiglas.
08:05C'est la CEDH
08:06qui nous empêche
08:06de faire des fouilles systématiques
08:08dans les prisons.
08:08Et après, on s'étonne
08:09qu'il y ait des téléphones portables,
08:11des clés USB ou que sais-je
08:12dans nos prisons.
08:12Donc tant qu'on n'aura pas
08:13fait une sorte de coup d'état judiciaire
08:16et un renversement judiciaire,
08:17on n'arrivera pas
08:18à désengager nos prisons.
08:19C'est pas un coup d'état judiciaire.
08:20Non mais le droit,
08:23le droit par définition,
08:25il y a des députés,
08:26le droit évolue en permanence.
08:28Ce qu'il faut simplement,
08:29c'est que maintenant
08:29les députés s'adaptent
08:30et il faut que le corpus constitutionnel aussi,
08:33donc le conseil constitutionnel,
08:34s'adapte à l'état de la menace
08:36et en fait,
08:37ils fassent tout simplement leur boulot.
08:38Oui mais pardon Louis,
08:39le conseil constitutionnel
08:41en l'état actuel des choses,
08:42vous voulez dire ?
08:42Non mais oui,
08:43il faut que tout change.
08:44Je suis d'accord avec ça.
08:46Mais en réalité,
08:47ça restera l'état de droit.
08:48C'est-à-dire,
08:48l'état de droit,
08:49c'est est-ce qu'on reste
08:49dans le droit actuel ?
08:50Oui,
08:51c'est-à-dire que le cadre change.
08:53Vous dites que les députés font la loi
08:56et effectivement,
08:57ce sont eux les législateurs
08:58mais le problème,
08:58c'est que la loi,
08:59il y a une déviance de la loi
09:00par ensuite les jurisprudences
09:02prises par des juges administratifs,
09:04prises par des arrêts
09:05de la cour de cassation,
09:07prises par des juridictions
09:08supranationales.
09:08Et il y a le seul moyen,
09:09alors comment on fait ?
09:09Vous savez comment on fait ?
09:10Eh bien,
09:10on sort des traités.
09:11Il faut absolument
09:12et il faut une réforme constitutionnelle
09:14pour redevenir souverain
09:15sur tous ces domaines de compétences.
09:17Merci.
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