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  • il y a 12 heures
Quatre personnes ont été mises en examen, dont trois placées en détention provisoire. La fondatrice de l'association caritative SOS Donbass, aurait notamment tenté, sous couvert d'actions humanitaires, d'obtenir des informations sensibles relatives aux intérêts économiques de la France auprès de cadres de grandes sociétés françaises.

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Transcription
00:00On commence par vous, Elsa Vidal. Cette fois c'est à vous, vous allez pouvoir vous lâcher.
00:04On a pris hier la mise en examen de 4 personnes dans le cadre de plusieurs opérations d'ingérence russe.
00:11Et donc ça pose la question, la France est-elle devenue un terrain d'action pour les espions de Moscou ?
00:17Écoutez Julie, le réfuter ce serait quand même faire un déni de réalité à l'heure actuelle,
00:21puisque ces mises en examen, comme je commençais à le dire tout à l'heure,
00:24interviennent au croisement de deux affaires en réalité.
00:26C'était deux enquêtes, une pour des agissements de collecte de renseignements économiques
00:31auprès de cadres de plusieurs sociétés françaises,
00:34et l'autre en lien avec trois affiches qui ont été apposées sur l'Arc de Triomphe en septembre dernier.
00:40Des affiches qui appellent à la solidarité finalement entre la Russie et la France,
00:47en rappelant que l'Union soviétique a sacrifié des millions de soldats pour lutter contre le nazisme.
00:53Elle joue donc sur la confusion entre la Russie et l'Union soviétique.
00:57Et au cœur de ces deux enquêtes, on trouve un personnage en commun,
01:01Anna N., une franco-russe née en 1985,
01:05et qui a enregistré à Pau une association qui s'appelle SOS Donbass.
01:11SOS Donbass, dont l'une des campagnes s'appuie donc sur l'affiche que vous voyez à côté d'elle,
01:18« La Russie n'est pas mon ennemi ».
01:20Il y a également trois autres personnes qui sont concernées par cette mise en examen.
01:25Un ressortissant russe, Vyacheslav P., né en 1985 lui aussi,
01:30deux Français, Vincent P., né en 1962,
01:33et Bernard F., mis en examen tous pour des chefs d'accusation
01:37qui ont à voir avec des activités au bénéfice d'une puissance étrangère
01:40et qui risquent tous pas moins de dix ans de prison.
01:44Et on a d'autres exemples dans les précédents mois.
01:47Oui, il est malheureusement nécessaire de le rappeler.
01:52Depuis le début de la guerre en Ukraine, la guerre de grande ampleur,
01:56la France a été prise pour cible, et en particulier à partir d'octobre 2023.
02:01On a vu fleurir des étoiles de David sur les murs parisiens,
02:05en particulier dans le 14e arrondissement de Paris.
02:08Puis en mai 2024, des mains rouges ont été taguées sur le mémorial de la Shoah.
02:13Quatre bulgares ont d'ailleurs été arrêtés et condamnés à deux et trois ans de prison le 21 octobre dernier.
02:20Les Français sont d'ailleurs devenus familiers de ces actions de déstabilisation.
02:25Et dans un sondage commandé par BFM et Lab,
02:29on a bien pu comprendre qu'ils avaient désormais décrypté l'actualité.
02:33Si pour 67% d'entre eux, il est assez improbable que la Russie attaque militairement la France,
02:40ils sont en revanche 75% à être convaincus que c'est possible par le biais d'une attaque hybride.
02:48Et ça n'a pas empêché des Français dans cette affaire-là précisément d'être impliqués ?
02:52Oui, et c'est une des forces des actions de déstabilisation russe en France.
02:57C'est en plus d'avoir recours à des jeunes femmes attirantes, celles qu'on appelle les hirondelles,
03:01il y a en plus le recours à des récits extrêmement puissants.
03:05Le premier, comme avec l'Arc de Triomphe, rappelle qu'il y a eu une solidarité entre la France et l'Union soviétique,
03:11en jouant sur l'identification avec la Russie.
03:13L'autre fait appel à une solidarité avec les populations qui peuplent le Donbass, cette région de l'Est de l'Ukraine,
03:21en appuyant un mythe, le mythe que celles-ci, les civils, 14 000 d'entre eux, seraient bombardés délibérément par les autorités qui viennent.
03:29C'est un mythe, on le sait, puisque le commissariat aux droits de l'homme, le haut commissariat aux droits de l'homme de l'ONU
03:35a estimé pour la période de 2014 à 2021 qu'il y avait bien eu 14 200 morts dans le Donbass,
03:42mais que parmi eux, il y a 3 400 civils, les autres morts étant des militaires,
03:48et que les civils ont été frappés par les troupes des deux camps, malgré tout.
03:53Ce récit a une très forte popularité, surtout dans les sphères pro-russes,
03:58et il a notamment essaimé jusque sur le compte de Cécilia Attias, qui a repris l'affiche...
04:04Qui a repris cette affiche-là précisément ?
04:06L'affiche « La Russie n'est pas mon ennemi », avec un succès véritablement considérable,
04:11Cécilia Attias, ex-femme de Nicolas Sarkozy.
04:13Absolument, puisque plus d'un million de personnes ont regardé ce tweet.
04:17Et alors, un point intéressant, c'est que potentiellement ces personnes-là qui ont été interpellées
04:22pourraient servir de monnaie d'échange, alors qu'on sait qu'il y a encore un prisonnier français détenu en Russie.
04:27Laurent Villatier, en Russie.
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