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Une grande interview politique avec une personnalité de premier plan, présentée par Laurence Ferrari et Sonia Mabrouk dans #LaFranceEnFace
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00:00:00Bonsoir à tous et bonsoir à toutes, bienvenue sur CNews et sur Europe 1.
00:00:03Bonsoir Sonia.
00:00:04Bonsoir Laurent.
00:00:04Ravie de vous retrouver pour ce nouveau rendez-vous sur nos antennes.
00:00:08La France en face qui recevra des hommes et des femmes politiques de tous bords, de tous horizons,
00:00:12qui tenteront de faire partager aux Français, à vous, leur vision pour le pays, Sonia.
00:00:16Et notre invitée ce soir, c'est l'ancien Premier ministre et actuel président du groupe Ensemble pour la République à l'Assemblée.
00:00:22Gabriel Attal, bonsoir.
00:00:23Bonsoir Sonia Mamrou, bonsoir Laurence Ferrari.
00:00:25Merci d'être avec nous ce soir.
00:00:26Quatre grands thèmes sont au programme de cette émission.
00:00:29Le besoin de sécurité et de justice des Français, l'entrisme islamiste et les mœurs françaises, l'éducation.
00:00:35Évidemment, cela vous tient à cœur.
00:00:37Et le niveau à l'école et puis le budget et l'avenir de la France dans un monde très incertain.
00:00:41L'objectif, Gabriel Attal, étant de cerner votre cohérence politique et idéologique autour de ces grands sujets.
00:00:47Et on commence par la justice, un sujet qui, évidemment, est un sujet de préoccupation pour les Français.
00:00:52Gabriel Attal, il y a une guerre qui se déroule sur le territoire national.
00:00:55La guerre contre le narcotrafic.
00:00:58Le gouvernement a annoncé une lutte implacable contre les narcotrafiquants.
00:01:02Et on a appris cette semaine qu'avant d'un le vieil, un détenu, parmi les plus dangereux de France,
00:01:07un narcotrafiquant avait obtenu un permis de sortie pour une journée.
00:01:12Est-ce que l'on peut déclarer, sans rire, que l'on fait la guerre aux narcotrafiquants ainsi ?
00:01:16Vous savez, moi, comme tous les Français, je suis bouleversé par les drames que notre pays a eu à connaître ces dernières semaines,
00:01:23par la mort de ce jeune homme, de ces jeunes hommes, par le courage incroyable de cette famille, de cette mère, de ce frère.
00:01:32Et même si je respecte par principe toujours les décisions de justice,
00:01:37comme tous les Français, en voyant certaines situations, je me dis qu'on marche sur la tête.
00:01:43Vous êtes choqué.
00:01:43Mais surtout, comme beaucoup de Français, je crois, je me dis que la guerre des mots,
00:01:49que les déplacements ministériels, au bout de la première minute, avec de grandes déclarations,
00:01:53et je le dis d'autant plus que j'y ai participé, j'ai été membre du gouvernement jusqu'à il y a un an et demi,
00:01:58en fait, ça ne suffit pas et ça ne suffit plus.
00:02:00Mais ça ne sert à rien ?
00:02:01Je ne dis pas que ça ne sert à rien.
00:02:02Ce que je dis, c'est que les Français ont le sentiment, et je les comprends,
00:02:06de voir toujours le même film qui se reproduit.
00:02:08Il y a un drame, il y a des déplacements, il y a des mots qui sont toujours de plus en plus durs.
00:02:12Vous savez, moi, depuis un an et demi que j'ai quitté le gouvernement,
00:02:15j'ai beaucoup réfléchi, beaucoup travaillé notamment sur cette question.
00:02:18J'ai rencontré beaucoup de personnes, je me suis déplacé à l'international aussi,
00:02:21parce que c'est un enjeu qui frappe beaucoup de pays dans le monde et en Europe,
00:02:25et j'ai acquis un certain nombre de convictions.
00:02:28Et notamment, j'ai acquis une conviction, c'est qu'en matière de sécurité,
00:02:33sur ce sujet, mais sur les autres périls en matière de sécurité qui menacent notre pays,
00:02:37il y a évidemment la question du narcotrafic, il y a la délinquance des mineurs,
00:02:40il y a l'antrisme islamiste.
00:02:42Sur tous ces sujets, sur la sécurité, le « en même temps » ne peut pas fonctionner.
00:02:46C'est intéressant que cela vienne de vous, d'avoir été à la taille.
00:02:49Vous l'avez appliqué, théorisé ?
00:02:51Je l'applique avec l'humilité de celui qui a été aux responsabilités
00:02:54pendant un certain nombre d'années au gouvernement,
00:02:56avec la lucidité aussi de quelqu'un qui, dans les différentes fonctions qu'il a occupées,
00:03:00notamment à l'éducation nationale et à Matignon,
00:03:03a cherché à déployer une ligne de grande fermeté sur ces questions et sur l'autorité.
00:03:07Retour de l'autorité à l'école, retour de l'autorité dans la rue,
00:03:09on y reviendra peut-être sur ces sujets au moment de l'éducation.
00:03:13Et sur la question du narcotrafic, c'est un plan méthodique coordonné sur tous les leviers
00:03:20qu'il nous faut continuer à actionner et qu'il nous faut amplifier.
00:03:24Il y a un certain nombre de priorités.
00:03:26La première priorité, c'est évidemment la question pénale que vous évoquiez.
00:03:30Renforcer les sanctions pour enfermer les narcotrafiquants.
00:03:32Et qu'ils fassent toutes leurs peines ?
00:03:34Bien sûr.
00:03:34Comme les terroristes ?
00:03:35Il y a une loi qui vient d'être votée, qui avait été initiée par mon gouvernement à l'époque,
00:03:40sur le narcotrafic.
00:03:41Elle permet de renforcer les sanctions pénales.
00:03:43Mais là où vous avez raison, c'est qu'il faut que les sanctions soient effectuées.
00:03:47Il faut évidemment poursuivre ce qui a été engagé aussi sur les prisons de haute sécurité.
00:03:51On coupe les narcotrafiquants de toute leur fréquentation à distance.
00:03:56Mais il faut aussi sortir d'un certain nombre d'aberrations.
00:03:58Je donne un exemple.
00:03:59Quand vous parlez avec des enquêteurs, quand vous parlez avec des personnes
00:04:01qui sont impliquées dans des affaires de narcotrafique,
00:04:04ils vous disent qu'à cause de notre procédure pénale,
00:04:06on a parfois des aberrations absolues avec des narcotrafiquants
00:04:10qui sont remis en liberté parce qu'il y a une coquille dans un procès verbal
00:04:13ou qu'il y a une erreur de date.
00:04:14Donc la simplification de notre procédure pénale, elle est essentielle.
00:04:18Je propose, on a formulé avec mon parti Renaissance il y a quelques mois maintenant des propositions,
00:04:22je propose de supprimer le juge d'application des peines.
00:04:25Il y a des pays qui n'ont pas de juge d'application des peines.
00:04:26En l'occurrence, c'est le cas, c'était un juge d'application des peines pour cette permission.
00:04:30Contre l'avis, précisons-le quand même, du parquet et de l'administration pénitentiaire.
00:04:33Ça fait près de six mois, puisque c'était en mai,
00:04:35que j'ai présenté avec mon parti Renaissance notre programme sécurité.
00:04:39On propose la suppression du juge d'application des peines.
00:04:41Il y a des pays, je crois le Canada, le Royaume-Uni,
00:04:43qui fonctionnent très bien sans parce que ça revient souvent
00:04:46à rejuger quelque chose qui a été jugé.
00:04:49Les juges, en première instance, évidemment, ils mettent une peine.
00:04:54Il faut qu'elle puisse être respectée.
00:04:56Donc, il faut aller plus loin sur cette question.
00:04:58Mais enfermer, ça ne suffit pas.
00:05:00Il y a des pays qui ont les sanctions les plus fortes sur les questions de trafic de drogue.
00:05:03La prison à vie, parfois même la peine de mort.
00:05:05Et pourtant, vous avez du trafic de drogue dans ces pays.
00:05:07Donc, c'est sur tous les leviers qu'il faut agir.
00:05:10Attendez, vous placez le curseur jusqu'où vous êtes adepte des méthodes fortes ?
00:05:14Est-ce que vous avez des pays qui vous viennent en tête ?
00:05:16Ce que je vous dis, c'est que des pays qui ont la réponse pénale,
00:05:19les peines les plus fortes, on voit bien,
00:05:21font quand même face à du trafic de drogue.
00:05:23Ça dépend.
00:05:24La méthode Boukelet, qui n'est pas vraiment...
00:05:26Je pense que personne ne souhaite qu'elle soit adaptée vraiment en France,
00:05:30prend quand même des effets.
00:05:31Évidemment, mais il faudra voir sur le long terme par ailleurs.
00:05:33Mais pour moi, l'assèchement des réseaux, c'est une priorité absolue.
00:05:36J'ai été ministre à Bercy, vous le savez.
00:05:39Et vous savez sans doute que les douanes ne sont pas rattachées au ministère de l'Intérieur,
00:05:43mais à Bercy.
00:05:44Donc, j'ai été ministre des douaniers.
00:05:45Et je veux leur rendre hommage.
00:05:46Qui font l'essentiel des saisies.
00:05:47Mais on en parle très peu dans les médias.
00:05:4980% des saisies de stupéfiants en France, c'est nos douaniers qui les réalisent.
00:05:53Et j'ai agi pour leur donner plus de moyens.
00:05:55Je vous donne un exemple.
00:05:56Il y avait à l'époque une grosse entrée de stupéfiants, de cocaïne,
00:06:01qui venait par la Guyane, par les vols Cayenne-Paris,
00:06:04avec le phénomène des mules, des personnes qui ingéraient de la drogue,
00:06:08qui étaient ensuite distribuées dans l'Hexagone.
00:06:10On a décidé à l'époque de faire le 100% contrôle.
00:06:14Et bien, on a divisé par 10 le flux de cocaïne qui arrive par les vols Cayenne-Paris.
00:06:19Et les frontières, monsieur Attal ?
00:06:22C'est très intéressant, c'est du bon sens.
00:06:24Vous dites qu'il faut tarir, en fait.
00:06:25C'est le tarissement des produits.
00:06:27On commence par contrôler les frontières, peut-être même par les fermer.
00:06:30Mais bien sûr, j'y viens.
00:06:31Parce que la réalité, c'est qu'aujourd'hui,
00:06:34l'État a toujours un temps de retard sur les narcotrafiquants.
00:06:38Vous bloquez le transfert de stupéfiants par l'avion,
00:06:43ils se déplacent par la mer.
00:06:44Vous augmentez les contrôles dans nos ports pour empêcher que ce soit par la mer,
00:06:48ils viennent par la route d'autres pays européens.
00:06:50Vous mettez en place des lecteurs automatiques de plaques d'immatriculation
00:06:53pour le trafic qui vient par la route,
00:06:54demain, ils viendront par des drones.
00:06:56Donc, c'est sur tous les leviers qu'il faut continuer à agir.
00:06:58J'avais déployé un plan à 45 millions d'euros
00:07:01pour acheter des scanners supplémentaires pour les douanes,
00:07:04pour renforcer les moyens humains aussi.
00:07:06Et d'ailleurs, je le dis en passant,
00:07:07dans le budget actuel, il y a une réduction des effectifs de la douane qui est prévue.
00:07:11Je pense qu'au moment où vous parliez des ambiguïtés
00:07:13ou des incohérences pour les Français,
00:07:15au moment où on déclare la guerre en narcotrafique,
00:07:16on ne peut pas baisser le nombre d'effectifs dans la douane.
00:07:19Donc, je déposerai un amendement avec mon groupe
00:07:20pour annuler cette baisse des effectifs qui est prévue pour la douane.
00:07:23Parce qu'il faut de la continuité de l'État en la matière.
00:07:26Et en l'occurrence, j'avais porté un plan extrêmement cohérent sur plusieurs années
00:07:29pour renforcer les moyens.
00:07:32C'est la première fois que vous le dites aussi clairement.
00:07:34Mais je le dis, et je vais vous le dire, Sonia Magro,
00:07:36que la frontière européenne en premier lieu.
00:07:38Parce que, regardez ce qui se passe.
00:07:40On augmente les contrôles au port du Havre, par exemple.
00:07:43Parce qu'on sait qu'il y a une entrée très forte de stupéfiants par le port du Havre.
00:07:46Aujourd'hui, je crois qu'on contrôle quelques milliers de conteneurs,
00:07:49peut-être un peu moins de 10 000.
00:07:50Il y a 2 millions, je crois, de conteneurs chaque année qui arrivent.
00:07:53Mais on continue à renforcer les contrôles.
00:07:54Ce qui fait que vous avez même des entreprises de frette
00:07:57qui disent qu'il y a trop de contrôles dans les ports français,
00:08:00mais ça va plus vite d'aller dans un autre port européen,
00:08:02à Rotterdam ou ailleurs.
00:08:03Donc on va choisir un autre port.
00:08:04Donc même pour notre compétitivité, c'est mauvais.
00:08:06Si vous n'avez pas une harmonisation au niveau européen,
00:08:08comme c'est en train d'être discuté des contrôles,
00:08:11vous aurez toujours un moyen que ça rentre.
00:08:12Parce qu'ensuite, on est un marché commun.
00:08:14Pouvez-vous dire, les frontières françaises et les ports français,
00:08:17on va aller sur-sécuriser ce qu'on fait.
00:08:19Si l'Europe ne suit pas,
00:08:20vous aurez des stupéfiants qui continueront à entrer par ailleurs.
00:08:24Raphaël, c'est une Française,
00:08:25elle a une question à vous poser sur le narcotrafic.
00:08:26Et qu'on continue à évoquer cette question-là.
00:08:30Quelles sont les solutions concrètes
00:08:31pour régler les problèmes de narcotrafic ?
00:08:34Voilà, à vous.
00:08:35Alors, si je devais résumer ce que j'ai dit jusqu'à maintenant et continuer,
00:08:39j'ai dit enfermer, renforcer nos sanctions pénales,
00:08:41mais ce n'est pas suffisant, assécher les réseaux.
00:08:44Et je le dis, ça passe aussi par la coordination internationale,
00:08:46évidemment avec un certain nombre de pays dont partent la drogue.
00:08:50Lesquels ?
00:08:50La Colombie, le Venezuela, Dubaï,
00:08:53les pays de l'Afrique de l'Ouest,
00:08:56du Golfe de Guinée,
00:08:57du Maghreb, évidemment.
00:08:58Donc vous parlez avec eux, ces pays du Maghreb,
00:09:00déjà qu'avec l'Algérie, on a une crise paroxyste.
00:09:02Vous leur dites les yeux dans les yeux, quoi ?
00:09:04J'ai vu que le ministre des Affaires étrangères,
00:09:06et je pense que c'est une bonne nouvelle,
00:09:07a fixé dans les priorités de son action
00:09:09de ministre des Affaires étrangères
00:09:10la lutte contre le narcotrafic.
00:09:12Ce qui me semble quand même un progrès,
00:09:13on n'entendait pas auparavant le Quai d'Orsay
00:09:14spécifiquement sur ce sujet-là.
00:09:17Donc évidemment que ça joue.
00:09:18Alors ce n'est peut-être pas la mesure la plus incante.
00:09:21Je ne sais pas si ceux qui nous regardent ou nous écoutent ce soir
00:09:23disent qu'on est rassurés parce que M. Barraud
00:09:24a dit que c'était une priorité nationale.
00:09:26Sans ironie, non pas.
00:09:27Moi, les bonnes nouvelles, je les prends.
00:09:29C'est-à-dire quand il y a une prise de conscience
00:09:30sur ce sujet-là dans des ministères
00:09:32qui n'étaient pas spécialement engagés sur ce sujet-là,
00:09:34je considère que c'est une bonne nouvelle.
00:09:36Maintenant, évidemment, il faudra juger sur pièce
00:09:37et il faudra faire en sorte que ça marche.
00:09:40On est sur CNews et sur Europe 1,
00:09:41on a fait un sondage CSA à propos de ce sujet.
00:09:4472% des Français estiment qu'il faut faire appel à l'armée
00:09:47pour lutter contre le trafic de drogue dans les quartiers difficiles.
00:09:51Est-ce que vous pensez que c'est une bonne solution,
00:09:53que c'est le rôle de l'armée ?
00:09:54Et sinon, comment faire pour que les habitants de ces quartiers
00:09:56qui sont véritablement pris au piège,
00:09:59pris en otage par les narcotrafiquants,
00:10:01puissent retrouver une vie normale ?
00:10:02Ce ne sont pas des sous-citoyens,
00:10:04ce sont des citoyens à part entière.
00:10:05Quand vous en parlez avec les armées,
00:10:07avec nos armées, avec les responsables des armées,
00:10:09avec des soldats,
00:10:10ils vous disent que notre rôle n'est pas de faire du maintien de l'ordre.
00:10:14On se retrouverait dans une situation
00:10:15pour laquelle on n'a pas été formés,
00:10:17peut-être à être une cible avec notre fusil,
00:10:20sans forcément savoir comment réagir,
00:10:21parce que ce n'est pas notre métier.
00:10:23Maintenant, moi, je n'ai plus jamais rien par principe,
00:10:25mais je veux d'abord, évidemment,
00:10:27que sur tous les leviers que je viens d'évoquer,
00:10:29sur le renforcement de nos forces de police
00:10:30et de sécurité dans ces quartiers,
00:10:32évidemment, on soit au rendez-vous.
00:10:34C'est un peu facile, je trouve, de toujours dire
00:10:35que ce n'est pas la peine d'aller plus loin sur les autres leviers
00:10:38parce que l'armée va s'en charger.
00:10:40Ce n'est pas leur mission.
00:10:41Ils sont engagés sur un certain nombre de terrains aujourd'hui dans le monde.
00:10:44Ce que traduit pour moi ce sondage,
00:10:45et c'est ce que vous disent les Français quand vous échangez avec eux,
00:10:47c'est qu'on a besoin d'un retour de la République dans ces quartiers.
00:10:50Parce que malheureusement, la République s'est beaucoup éloignée de ces quartiers.
00:10:53Donc, police de proximité, plus de bleu entretenu dans la rue ?
00:10:56Présence policière, évidemment, présence d'enquêteurs.
00:10:59M. Attal, qu'est-ce que vous dites aux policiers qui nous regardent
00:11:01et qui nous disent qu'on est sous-équipés par rapport à ces narcotrafiquants,
00:11:04ils ont des armes de guerre,
00:11:05et nous, on est désarmés, on est démunis ?
00:11:07On les envoie au front, et là, c'est la guerre vraiment, comme l'a dit Laurence.
00:11:12Mais bien sûr, l'assèchement des réseaux,
00:11:14l'emprisonnement des personnes qui organisent ce narcotrafic,
00:11:18ça vise précisément à tarir ce flux et à régler ce problème.
00:11:21Et ensuite, évidemment, qu'on doit renforcer aussi la présence de nos forces de sécurité.
00:11:24Il y a eu des renforcements d'effectifs,
00:11:26notamment à Marseille et dans des communes qui étaient particulièrement confrontées.
00:11:30Mais on voit qu'il faut continuer à aller plus loin, d'où l'importance.
00:11:32C'est Marseille, Nice, Rennes, Nantes.
00:11:34Vous avez raison, c'est une bascule.
00:11:35Mais même, vous savez, dans des sous-préfectures auparavant,
00:11:38on ne voyait pas ces phénomènes-là.
00:11:40Et on les voit aujourd'hui.
00:11:41Donc on voit que c'est partout.
00:11:42D'où la nécessité d'assécher ces réseaux.
00:11:44Encore une fois, si on laisse rentrer sur notre sol des flux entiers de stupéfiants,
00:11:50c'est sûr qu'ensuite, il y a de la distribution qui se fait.
00:11:52Qu'est-ce qu'on fait avec les consommateurs, Gabriel Attal ?
00:11:54L'amende forfaitaire délictuelle est ridicule aujourd'hui.
00:11:57Est-ce qu'il ne faut pas responsabiliser les consommateurs
00:12:00et les sanctionner plus lourdement ?
00:12:02Bien sûr.
00:12:02Alors il y a un enjeu de responsabilisation, vous l'avez dit,
00:12:05d'éducation, de protection aussi d'un certain nombre de jeunes.
00:12:09Objectivement, je disais tout à l'heure que l'État parfois court après le phénomène.
00:12:14On a beaucoup parlé pendant longtemps des points de deal.
00:12:16Il y en a encore.
00:12:17On en a démantelé beaucoup.
00:12:19Je veux dire, aujourd'hui, il n'y a plus besoin des points de deal
00:12:21pour se fournir en stupéfiants.
00:12:22C'est presque plus facile avec une messagerie cryptée ou avec Snapchat
00:12:25de se commander des stupéfiants que d'aller sur un point de deal.
00:12:28Donc quand je fais des propositions très claires et très fermes,
00:12:31comme je l'ai fait, sur la régulation des réseaux sociaux,
00:12:34notamment pour les jeunes,
00:12:35évidemment que ça vise aussi à agir sur le consommateur
00:12:38pour limiter la possibilité de consommer.
00:12:40Il y a un enjeu d'éducation ensuite, évidemment, auprès de nos jeunes.
00:12:43Je veux dire, il y a un moment, on ne peut pas considérer
00:12:45qu'un jeune qui part totalement à la dérive,
00:12:47qui devient un consommateur de stupéfiants,
00:12:49il n'y a pas de responsabilité auparavant des familles,
00:12:53de l'éducation et de l'État en matière d'autorité.
00:12:55Éducation, autorité et puis justice, c'est le triptyque.
00:12:58En une semaine, quand même, M. Attal,
00:13:00on a eu le meurtre du frère Damien Kessassi,
00:13:02qui pourrait avoir été commandité, d'ailleurs, semble-t-il, d'une prison à Rennes.
00:13:06Un détenu s'est échappé lors d'une visite au Planétarium.
00:13:09On vient de le dire avec Laurence, l'un des sans-détenus, quand même,
00:13:12c'est l'un des barons de la drogue qui a eu cette permission.
00:13:15Et donc, in fine, certainement, une probable remise des peines.
00:13:18Est-ce que vous pensez que la justice priorise les victimes ?
00:13:22Et qu'est-ce qu'on peut dire, ce soir, face au désarroi de ces familles de victimes,
00:13:26du narcotrafic en particulier ?
00:13:29Vous savez, quand on perd un enfant, un frère, une sœur,
00:13:33et j'ai eu, en tant que Premier ministre, en tant que ministre,
00:13:36à rencontrer des familles qui avaient perdu l'un de leurs proches dans des drames comme cela,
00:13:40en fait, il n'y a aucun mot qui permet d'apaiser la souffrance.
00:13:43Je pense que la seule chose, c'est des moments qui vous prennent aux tripes,
00:13:46et la seule chose que vous en retirez quand vous échangez avec ces familles,
00:13:49c'est que ça nous donne une responsabilité qui est d'agir,
00:13:51qui est de trouver les solutions, effectivement, pour que ça ne se reproduise pas.
00:13:55Et vous avez raison sur la justice.
00:13:56Moi, je soutiendrai toutes les propositions qui seront faites par le garde des Sceaux
00:13:59pour ce qu'il a appelé la révolution pénale,
00:14:02pour renforcer nos moyens et les sanctions en la matière.
00:14:05Évidemment qu'avec mon groupe à l'Assemblée nationale, on les soutiendra.
00:14:08Et je vais même plus loin.
00:14:09La loi narcotrafic qu'on a évoquée, qui a été adoptée,
00:14:11qui avait été initiée par mon gouvernement,
00:14:14il y a un certain nombre de mesures importantes,
00:14:16qui ont été censurées par le Conseil constitutionnel.
00:14:19Des mesures qui permettent de s'inspirer de ce qui a été fait dans des pays
00:14:23qui ont beaucoup agi sur ce sujet, je pense notamment à l'Italie,
00:14:25pour faciliter la captation d'images ou de sons à distance,
00:14:30pour essayer d'avoir une plus grande isolation
00:14:33d'un certain nombre d'actes de procédure dans des enquêtes,
00:14:37pour que l'enquête puisse aller à son terme.
00:14:39Le fameux dossier coffre, tout ça va dans le bon sens, ça a été censuré.
00:14:42Vous l'avez dit vous-même, M. Attal, le Conseil constitutionnel l'a censuré.
00:14:44Est-ce que vous estimez aujourd'hui, on va évenir notamment pour la justice des mineurs,
00:14:48que ce Conseil constitutionnel a un rôle bloquant,
00:14:50paralysant pour des réformes importantes et des actions demandées et voulues,
00:14:54plébiscitées par les Français ?
00:14:55Moi, je considère sur ce sujet et sur d'autres, on reviendra peut-être sur la délinquance des mineurs,
00:14:59que s'il y a des mesures qui sont censurées par le Conseil constitutionnel,
00:15:02c'est parce que la Constitution ne permet pas de prendre ces mesures
00:15:05et que dans ces conditions-là, il faut faire évoluer la Constitution, bien sûr.
00:15:09Mais évidemment, on ne peut pas considérer que tout doit rester figé,
00:15:11alors même que les enjeux évoluent totalement, que les défis évoluent totalement.
00:15:15Et c'est vrai sur le narcotrafic, c'est vrai sur la délinquance des mineurs,
00:15:19c'est vrai sur l'entrisme islamiste.
00:15:20Gabriel Attal, 21h15, on est en direct sur CNews et sur Europe 1,
00:15:23évoquant la justice des mineurs.
00:15:25Cette semaine, Sonia Mavrouk a fait l'interview de la maman d'Elias,
00:15:28ce jeune adolescent de 14 ans,
00:15:30poignardé à coups de machettes zombies,
00:15:32voilà tout juste 10 mois dans le 14e arrondissement de Paris,
00:15:34par deux mineurs multirécidivistes qui n'avaient pas le droit de se voir.
00:15:38Il y a eu un dysfonctionnement total dans le système judiciaire qui a amené à ce drame.
00:15:42La maman d'Elias a découvert ce rapport, elle a voulu en parler avec des magistrats.
00:15:47Ils l'ont traité de populiste et des cervelés.
00:15:50Est-ce que vous comprenez ce type de propos ?
00:15:52Faut-il sanctionner les magistrats qui ont dit ça à cette maman ?
00:15:56Je trouve ça extraordinairement choquant.
00:15:59J'ai rencontré à plusieurs reprises la maman d'Elias.
00:16:03Après le meurtre de son fils, elle avait demandé à me rencontrer
00:16:07parce qu'elle avait eu connaissance des travaux que j'avais engagés
00:16:10pour lutter contre la délinquance des mineurs.
00:16:12Je l'avais reçu avec le papa d'Elias, avec la sœur d'Elias pour échanger avec eux.
00:16:17J'ai vu une famille d'une extraordinaire dignité, d'un très grand courage,
00:16:23qui n'était pas du tout dans une forme de vengeance,
00:16:26mais qui était simplement dans l'envie de comprendre ce qui s'était passé.
00:16:29Parce que oui, il y a eu des défaillances,
00:16:32et qui était dans l'envie de faire en sorte que ça ne se reproduise pas,
00:16:35et que d'autres familles comme la leur ne se retrouvent pas endeuillées
00:16:38par la mort d'un enfant. Je le rappelle, pour une question de téléphone portable
00:16:41qu'on voulait lui voler, il a été attaqué à la machette.
00:16:44Il a même été attaqué avant même, dit Stéphanie Bonhomme,
00:16:48avant même qu'il y ait eu le moindre échange avec ses agresseurs.
00:16:51C'est manifestement pour lui prendre son...
00:16:52Une gratuité totale, et avec, je le redis, une machette.
00:16:56Mais vous dites dysfonctionnement.
00:16:58Est-ce qu'il y a eu le dysfonctionnement ?
00:16:59Parce que c'est le système lui-même qui est une faille.
00:17:01Quand on lit ce rapport qu'a évoqué Laurence,
00:17:04en réalité, c'est une chaîne de dysfonctionnement.
00:17:07Et la mère parle malheureusement d'une chronique d'une mort annoncée.
00:17:09C'est-à-dire, en réalité, les juges, je ne sais pas,
00:17:13par, on va dire, idéologie ou imprudence,
00:17:16personne ne le saura,
00:17:17n'ont pas jugé utile de faire attention
00:17:21à ce que ces jeunes ne se rencontrent pas,
00:17:22malgré une interdiction.
00:17:23Ensuite, les éducateurs n'étaient pas en nombre pour le suivi.
00:17:27Ensuite, le dossier était incomplet
00:17:28pour qualifier de leur dangerosité.
00:17:31Est-ce que vous estimez à ce niveau, Gabriel Attal,
00:17:33que c'est des failles ?
00:17:34Ou est-ce que c'est le système de la justice des mineurs
00:17:36qui est une faille ?
00:17:37Moi, je propose de changer notre justice des mineurs.
00:17:40Une révolution ?
00:17:41Bien sûr, mais je l'ai proposé...
00:17:42Concrètement, quoi ?
00:17:43J'avais travaillé un projet de loi en tant que Premier ministre.
00:17:45C'était après le fameux
00:17:46« Tu casses, tu répares, tu salis, tu nettoies ».
00:17:48Ce projet de loi devait être transmis au Parlement à l'été 2024.
00:17:51Il y a eu la dissolution entre-temps
00:17:52qui, malheureusement, empêchait mon texte d'aller jusqu'au bout.
00:17:54Mais je ne me suis pas arrêté là
00:17:56parce que je n'étais plus au gouvernement.
00:17:57Je l'ai proposé en proposition de loi
00:17:59avec des changements extrêmement concrets.
00:18:01Par exemple ?
00:18:01Je propose une comparution immédiate pour les mineurs.
00:18:04Aujourd'hui, elle n'existe pas.
00:18:05Vous avez deux jeunes qui font un cambriolage en récidive.
00:18:09Un qui a 17 ans, un qui a 18 ans.
00:18:11Ils se font attraper.
00:18:12Celui qui a 18 ans, il va pouvoir être condamné
00:18:14et sanctionné tout de suite.
00:18:15Celui qui a 17 ans, ça va mettre parfois jusqu'à un an
00:18:18parce qu'il est mineur.
00:18:19C'est totalement incompréhensible.
00:18:21Je propose de mettre fin
00:18:22à l'excuse automatique de minorité.
00:18:25Vous proposez plus précisément
00:18:26une possibilité pour le juge.
00:18:28Aujourd'hui, c'est l'inverse.
00:18:30Aujourd'hui, le juge a la possibilité
00:18:32de ne pas appliquer l'excuse de minorité.
00:18:35Et vous l'inversez ?
00:18:36Moi, je propose l'inverse.
00:18:37Je propose de dire qu'il n'y ait pas d'excuse de minorité,
00:18:39dans les cas évidemment graves,
00:18:41et que le juge puisse éventuellement l'appliquer,
00:18:44mais à condition de le motiver
00:18:45et d'avoir des éléments pour le justifier.
00:18:47C'est la possibilité.
00:18:47Donc ça change totalement de paradigme.
00:18:51Si les Français sont d'accord avec vous,
00:18:52Gabriel Attal,
00:18:53encore un sondage CSA CNews
00:18:55pour Europe 1 JDD,
00:18:5679% estiment qu'il faut suspendre
00:18:58l'excuse de minorité pour les mineurs
00:19:00qui participent à des crimes graves.
00:19:02Donc j'ai porté cette proposition de loi
00:19:04avec le député Jean Terlier,
00:19:06très bon député du Tarn,
00:19:07très engagé sur cette question-là.
00:19:09Il y a des mesures qui ont été validées
00:19:11par le Conseil constitutionnel,
00:19:12des mesures importantes,
00:19:13notamment sur la responsabilisation des parents.
00:19:15Je vous donne un exemple,
00:19:16parce qu'on parle très peu des parents
00:19:17dans tous ces débats.
00:19:18Vous avez des parents qui sont convoqués
00:19:19par le juge des enfants.
00:19:21S'ils ne viennent pas,
00:19:21il ne se passe rien.
00:19:23Il ne se passe rien.
00:19:24Donc on change la règle
00:19:25pour qu'il puisse y avoir une amende
00:19:26et des sanctions qui soient prises.
00:19:29Sur le couvre-feu pour les mineurs,
00:19:30on a pris aussi un certain nombre de mesures.
00:19:33Les Français vous approuvent,
00:19:34mais sur le point essentiel
00:19:35qui est la césure dans la justice des mineurs,
00:19:37là, c'est un point qui n'est pas abordé.
00:19:40Moi, je le dis,
00:19:41si, puisque la césure,
00:19:43c'est ce qui fait que
00:19:43vous avez un mineur
00:19:45qui est reconnu coupable,
00:19:47mais vous attendez
00:19:48pour lui prononcer sa sanction.
00:19:50Ça peut, encore une fois,
00:19:51il peut y avoir une dimension éducative,
00:19:54notamment quand c'est des faits
00:19:54qui sont peu graves,
00:19:55quand c'est la première fois,
00:19:56ça, ça peut être apprécié.
00:19:58Mais moi, ce que je dis,
00:19:58c'est que pour des situations
00:19:59ou des faits qui sont graves
00:20:00ou alors quand il y a récidive,
00:20:03il ne peut pas y avoir cette césure
00:20:05et il doit y avoir une comparution
00:20:06et une sanction immédiate.
00:20:07Mais c'est aussi un enjeu d'éducation.
00:20:09C'est ça que je propose dans mon texte.
00:20:11Avec des courtes peines,
00:20:12rapides,
00:20:13dans des établissements spécifiques ?
00:20:14Alors oui,
00:20:15et notamment,
00:20:16ça, je pense qu'il faut même le faire
00:20:17sans attendre
00:20:18qu'il y ait de condamnation.
00:20:19Quand j'étais à Matignon
00:20:21avec mon gouvernement,
00:20:21on avait notamment lancé
00:20:23des foyers
00:20:24pour mettre à l'isolement
00:20:25des jeunes
00:20:25qui partent à la dérive.
00:20:27Ils n'ont pas encore été condamnés.
00:20:29Il peut y avoir des familles,
00:20:30des missionnaires,
00:20:32mais il y a aussi des familles
00:20:33dépassées par les événements.
00:20:35Une mère seule
00:20:36qui élève cinq enfants,
00:20:37qui a du mal à s'en sortir,
00:20:39elle peut être totalement dépassée.
00:20:40Et donc,
00:20:41pour des situations
00:20:41où c'est des familles
00:20:43qui sont dépassées
00:20:43et où les parents donnent leur accord,
00:20:45on puisse isoler
00:20:46dans un internat
00:20:46des jeunes.
00:20:47Et on a vu
00:20:48des premiers résultats
00:20:49sur ça.
00:20:50Donc, il faut continuer.
00:20:51Il n'y a pas
00:20:51de baguette magique.
00:20:52Il y en a beaucoup
00:20:53qui expliquent,
00:20:54ils régleraient tout
00:20:54à coups de solutions magiques
00:20:56ou solutions minières.
00:20:57Vous en trouvez toujours
00:20:57dans les médias
00:20:58et sur les plateaux de télévision.
00:21:00Je ne vais pas vous faire
00:21:00du name dropping,
00:21:01mais vous avez des gens
00:21:03qui disent ça.
00:21:03Moi, je n'y crois pas.
00:21:04Ce que je pense,
00:21:05c'est qu'il faut une volonté
00:21:06et il faut des mesures très claires.
00:21:07Je viens de vous montrer
00:21:08la volonté que j'aime
00:21:09et qui se nourrit
00:21:09d'une action
00:21:11de plusieurs années,
00:21:12notamment au gouvernement,
00:21:13à l'éducation nationale
00:21:14où j'ai fait
00:21:14du rétablissement de l'autorité
00:21:16une priorité
00:21:17et à Matignon,
00:21:18où j'avais engagé
00:21:19un certain nombre de chantiers
00:21:20et je continue à me battre
00:21:20sur ce sujet-là.
00:21:21Je pourrais dire
00:21:22je ne suis plus aux affaires
00:21:23depuis un an et demi.
00:21:24Ça ne me concerne plus.
00:21:25Vous avez un bilan,
00:21:25M. Attal, quand même.
00:21:26Oui, mais je pourrais dire
00:21:26que je ne suis plus aux affaires
00:21:27depuis un an et demi.
00:21:28Ça ne me concerne plus.
00:21:29Et puis, je vais attendre.
00:21:29Non, je suis là
00:21:30à l'Assemblée nationale
00:21:31à proposer des textes,
00:21:32à proposer des mesures
00:21:33pour aller plus loin.
00:21:34Parce que j'y crois.
00:21:35Parce que je pense
00:21:36que c'est aujourd'hui
00:21:36ce qui pourrit la vie
00:21:37de beaucoup de Français
00:21:38et qu'on peut agir sur le sujet.
00:21:39Est-ce que vous avez
00:21:40le constat lucide,
00:21:41par exemple,
00:21:42sur la délinquance en général ?
00:21:44Laurent Lunez,
00:21:45actuel ministre de l'Intérieur,
00:21:46a refusé ici même
00:21:48de faire le lien
00:21:49entre immigration
00:21:50et délinquance,
00:21:51affirmant ne pas vouloir
00:21:52stigmatiser.
00:21:53Il ne s'agit pas
00:21:55de mettre un signe égal.
00:21:56Y a-t-il un lien
00:21:57entre ces deux sujets
00:21:58et vous ?
00:21:59Alors là,
00:22:00on est typiquement
00:22:01dans les névroses
00:22:02politiques françaises
00:22:03que j'ai l'impression
00:22:04de voir depuis que je suis né
00:22:05ou en tout cas depuis que j'écoute
00:22:06que je m'intéresse
00:22:07à la vie publique
00:22:07et à la vie politique.
00:22:09Vous avez d'un côté
00:22:10une gauche
00:22:10qui est enfermée
00:22:12dans un logiciel
00:22:13des années 80
00:22:14multiculturel
00:22:15et dans un déni
00:22:15qui explique qu'il n'y a pas de sujet
00:22:16et qu'il n'y a pas de problème.
00:22:18Et puis, vous en avez d'autres
00:22:19à l'extrême droite,
00:22:19à droite,
00:22:20qui expliquent,
00:22:21enfin, qu'il y a une espèce
00:22:22d'obsession
00:22:23et qui finalement
00:22:24donnent le sentiment
00:22:24dans leur discours
00:22:25que derrière chaque étranger
00:22:27ou derrière chaque immigré
00:22:28ou derrière chaque français
00:22:29issu de l'immigration,
00:22:30il y a un délinquant
00:22:31en puissance.
00:22:32Ce qui est, je le dis,
00:22:33terrible.
00:22:34Il le dit ainsi.
00:22:35Vous écoutez certains discours,
00:22:36vous avez l'impression
00:22:36que c'est sujet,
00:22:37vous écoutez le Rassemblement National,
00:22:38sujet, verbe, immigration.
00:22:40Et malheureusement,
00:22:40je vois aussi chez LR
00:22:42certains qui tiennent
00:22:42ce discours-là.
00:22:43Vous avez des Français
00:22:44qui sont français,
00:22:45qui sont issus de l'immigration,
00:22:46qui respectent toutes nos lois
00:22:47et toutes nos règles.
00:22:48Et je le dis,
00:22:48qu'ils peuvent se sentir insultés
00:22:50quand ils entendent
00:22:51ce type de discours
00:22:51et même des étrangers.
00:22:52Vous faites le lien ou pas ?
00:22:53Mais moi, je regarde les chiffres.
00:22:55Est-ce qu'il y a
00:22:55une surreprésentation
00:22:56de la population étrangère
00:22:58dans les personnes
00:22:58mises en cause
00:22:59dans des fêtes de délinquance
00:23:00ou dans nos prisons ?
00:23:01La réponse est oui.
00:23:03C'est une réalité.
00:23:04Mais de la même manière
00:23:05que pour la délinquance
00:23:06des mineurs,
00:23:06je l'évoquais à un instant.
00:23:08Les 13-17 ans,
00:23:09c'est un Français sur 20.
00:23:11Et pourtant,
00:23:11c'est un Français sur 10
00:23:13dans les coups et blessures,
00:23:14un Français sur 5
00:23:15dans le trafic de drogue
00:23:17et un Français sur 3
00:23:18dans le vol avec arme.
00:23:20Donc, de la même manière
00:23:21que je vous dis,
00:23:22il y a une surreprésentation
00:23:23des mineurs
00:23:23dans la délinquance aujourd'hui.
00:23:24Donc, il faut une action spécifique
00:23:25sur la délinquance des mineurs.
00:23:27Le fait est
00:23:27qu'il y a une surreprésentation
00:23:29de personnes étrangères
00:23:30dans les personnes
00:23:31mises en cause
00:23:31et dans nos prisons.
00:23:33Et donc,
00:23:33ils font aussi des mesures.
00:23:34Et j'en propose avec mon parti.
00:23:35Mais je pense qu'on peut le faire,
00:23:36effectivement,
00:23:37sans être dans une forme
00:23:38d'obsession
00:23:39et sans donner le sentiment
00:23:40de renvoyer des Français
00:23:41à leurs origines
00:23:42en leur donnant le sentiment
00:23:43qu'il y a un délinquant
00:23:44qui se cache à l'intérieur d'eux
00:23:45ou même des étrangers
00:23:47qui sont en France,
00:23:47pardon,
00:23:48qui font vivre notre économie,
00:23:49qui respectent nos lois,
00:23:50qui font du mieux qu'ils peuvent,
00:23:52leur donner le sentiment
00:23:52qu'ils sont des délinquants
00:23:53en puissance.
00:23:54Un téléspectateur
00:23:54qui a une question
00:23:55à vous poser.
00:23:56Comment régler le problème
00:23:57de l'immigration ?
00:23:57On l'écoute.
00:23:58Est-ce que vous pensez
00:24:00vraiment qu'il y a
00:24:02une solution
00:24:02pour stopper
00:24:03le flot d'immigration
00:24:05en Europe ?
00:24:06Stopper les flots
00:24:07de l'immigration en Europe,
00:24:08quelle est votre solution ?
00:24:09Gabriel Etal.
00:24:10Moi, je pense que
00:24:11les Français,
00:24:13ce qu'ils reprochent
00:24:16aux politiques
00:24:16qui se sont succédées
00:24:17depuis 10, 20, 30 ans,
00:24:19peut-être même plus,
00:24:20c'est le sentiment
00:24:21qui est donné
00:24:21qu'on ne choisit pas
00:24:23notre immigration.
00:24:24Qu'on ne la choisit pas.
00:24:25Qu'on ne choisit pas
00:24:26qui entre
00:24:27avec un certain nombre
00:24:28de critères.
00:24:28Parce que moi,
00:24:29je considère
00:24:29que ce n'est pas vrai
00:24:30qu'on pourrait se priver
00:24:31d'immigration.
00:24:32Je pense que ce n'est
00:24:32ni possible
00:24:33ni souhaitable
00:24:34d'agiter l'idée
00:24:35qu'il pourrait y avoir
00:24:36quasiment zéro immigration
00:24:37comme le font certains.
00:24:40Mais je considère,
00:24:41en revanche,
00:24:41qu'on doit pouvoir choisir.
00:24:43Et donc,
00:24:43ce que je propose...
00:24:43On a une capacité
00:24:44de choisir aujourd'hui
00:24:45quand on accueille
00:24:45l'équivalent d'une ville
00:24:46comme Toulouse ?
00:24:47Justement,
00:24:48aujourd'hui,
00:24:49on ne choisit pas.
00:24:50Et moi, je propose
00:24:50qu'on change notre système
00:24:51là aussi.
00:24:52On ne peut plus être
00:24:52dans des débats de paramètres.
00:24:53Par quoi passe ce changement,
00:24:54Gabriel Attal ?
00:24:55Par des priorités.
00:24:56Ce que je propose,
00:24:57c'est la préférence travail.
00:24:59C'est dire qu'on a besoin
00:25:00d'une immigration
00:25:01notamment pour des raisons
00:25:02économiques
00:25:03et des raisons de travail.
00:25:05Mais qu'il faut
00:25:05qu'on le choisisse
00:25:05et qu'on détermine
00:25:06quelle part on peut accueillir
00:25:08dans notre pays.
00:25:08Donc, ce que je propose
00:25:09très concrètement,
00:25:10c'est que tous les cinq ans,
00:25:11les partenaires sociaux,
00:25:13les acteurs économiques,
00:25:15en débattent,
00:25:16nous disent
00:25:16combien d'immigration
00:25:18notre économie a besoin
00:25:19et qu'ensuite,
00:25:20on ait un débat au Parlement
00:25:20sur des quotas
00:25:21qui soient votés
00:25:22par le Parlement
00:25:23pour le faire appliquer.
00:25:24Vous pouvez répondre
00:25:24à ceux qui disent
00:25:24oui, les patrons,
00:25:25certains patrons,
00:25:26attention,
00:25:27d'essentiel,
00:25:27ils n'ont pas,
00:25:28ont besoin d'une main-d'oeuvre
00:25:29pas chère.
00:25:30C'est une sorte
00:25:30de l'ompeine prolétariat
00:25:32économique.
00:25:33Aujourd'hui,
00:25:33on va faire travailler
00:25:34les immigrés à pas cher
00:25:36et on va abaisser les salaires.
00:25:37D'abord,
00:25:38je ne crois pas à ça.
00:25:40Par ailleurs,
00:25:41vous avez besoin
00:25:42d'une immigration
00:25:42et vous avez des personnes
00:25:43immigrées
00:25:44qui travaillent
00:25:45dans notre économie
00:25:45pas uniquement
00:25:46sur les métiers
00:25:47les moins qualifiés
00:25:47ou les moins rémunérés.
00:25:49Heureusement,
00:25:49vous avez des médecins
00:25:50qui viennent de l'étranger,
00:25:52vous avez des personnes
00:25:53dans nos hôpitaux,
00:25:54dans nos systèmes de santé.
00:25:55Mais ces personnes
00:25:56de plus en plus
00:25:56se détournent de la France.
00:25:57Donc parlons quand même
00:25:58du plus grand nombre.
00:25:58Je ne crois pas.
00:25:59Non, je ne crois pas.
00:25:59En tout cas,
00:26:00je pense qu'on doit pouvoir
00:26:02en accueillir.
00:26:02Mais bien sûr,
00:26:03donc il faut le définir.
00:26:04Comment on le met en place ?
00:26:04C'est ça ensuite.
00:26:05Ce que je propose,
00:26:06là aussi,
00:26:06c'est dans notre programme
00:26:07immigration qu'on a présenté
00:26:09en mai dernier,
00:26:10c'est d'importer
00:26:16un certain nombre de critères
00:26:17pour pouvoir venir
00:26:18dans notre pays
00:26:19en matière de contrat de travail,
00:26:21en matière de maîtrise
00:26:21de notre langue,
00:26:22en matière de respect
00:26:23de nos valeurs.
00:26:24Et si vous remplissez
00:26:24un certain nombre de critères,
00:26:25si vous avez un certain nombre
00:26:26de points,
00:26:27vous pouvez venir en France.
00:26:28Donc ça, c'est pour
00:26:28comment est-ce qu'on choisit.
00:26:30Et oui, moi,
00:26:31je veux favoriser
00:26:31l'immigration de travail
00:26:33au détriment, entre guillemets,
00:26:35ou davantage que l'immigration
00:26:36de regroupement familial.
00:26:38Et sur l'expulsion,
00:26:39quelle est votre solution ?
00:26:40Sur les expulsions,
00:26:42je propose,
00:26:42et on propose,
00:26:43d'augmenter le délai
00:26:45de séjour
00:26:45dans les centres
00:26:46de rétention administrative,
00:26:47notamment pour les étrangers
00:26:48qui ont été condamnés.
00:26:50C'est une proposition
00:26:51de Bruno Rotaillot.
00:26:52Il y a un texte
00:26:53qui a été déposé.
00:26:54Il y a un texte de loi
00:26:56qui vient d'être déposé
00:26:56par un député de mon groupe,
00:26:58Charles Rodwell,
00:26:59député des Yvelines,
00:27:00qui est membre
00:27:00du groupe Renaissance,
00:27:01qui a déposé
00:27:01une proposition de loi
00:27:02qui sera, je l'espère,
00:27:03débattue au mois de janvier
00:27:05pour passer à 210 jours
00:27:06de rétention.
00:27:07Et ensuite,
00:27:08le sujet, évidemment,
00:27:10c'est celui de la capacité
00:27:11à reconduire
00:27:12dans leur pays d'origine
00:27:13des personnes
00:27:13qui n'ont pas vocation
00:27:14à rester en France.
00:27:16Là, je pense qu'il faut
00:27:17que nos règles
00:27:17pour les étrangers
00:27:19qui sont condamnés
00:27:20pour quelque délit
00:27:20que ce soit,
00:27:21soient renforcées.
00:27:22Je pense qu'il faut
00:27:23qu'il y ait automatiquement
00:27:23une interdiction
00:27:25de territoire français
00:27:26qui soit prononcée
00:27:27de manière automatique
00:27:28quand il y a un délit,
00:27:29quand il y a un étranger
00:27:30qui est condamné
00:27:30pour un délit.
00:27:31La prononcer, c'est bien.
00:27:33L'appliquer, c'est mieux.
00:27:33Exactement.
00:27:34On n'a pas de baguette magique.
00:27:35Vous savez qu'aujourd'hui,
00:27:36il y a les OQTF
00:27:36qui sont délivrés.
00:27:37Comment est-ce qu'on fait
00:27:38les laisser passer ?
00:27:39Et notamment avec certains pays
00:27:40pour lesquels on a eu,
00:27:41vous l'avez vu,
00:27:42un certain nombre
00:27:42de difficultés
00:27:43ces dernières années.
00:27:44Je pense notamment
00:27:45à l'Algérie.
00:27:46Là, il y a beaucoup de choses
00:27:47qui ont été essayées,
00:27:48il faut le dire,
00:27:49ces dernières années.
00:27:50On se souvient qu'il y a des mesures
00:27:51qui avaient été prises
00:27:51sur les visas.
00:27:53Derrière,
00:27:53qu'est-ce qui s'est passé ?
00:27:54Rien du tout
00:27:55parce que les mesures
00:27:56que vous avez prises,
00:27:56pardonnez-moi,
00:27:57elles étaient aveugles.
00:27:58Et donc, elles ont visé tout le monde.
00:27:59Et donc, au final,
00:28:00il n'y a eu aucune réparation.
00:28:01En tout cas, à l'époque,
00:28:01vous vous en souvenez,
00:28:02le ministre de l'Intérieur,
00:28:05Gérald Darmanin,
00:28:05a pris des mesures
00:28:06sur les visas.
00:28:08On se souvient à l'époque
00:28:08des réactions.
00:28:09S'il y a eu des réactions
00:28:10assez fortes,
00:28:10c'est bien qu'il y avait
00:28:11des mesures fortes.
00:28:12Il n'y a pas eu d'effet.
00:28:13Ensuite, vous avez
00:28:14un certain nombre
00:28:15de propositions qui viennent.
00:28:15Moi, je pense qu'il y a
00:28:16deux choses.
00:28:17Un, il faut assumer
00:28:19de tout remettre à plat
00:28:20avec l'Algérie.
00:28:21Quand je me suis exprimé
00:28:22en début d'année
00:28:23pour mettre fin
00:28:24aux accords avec l'Algérie,
00:28:26ce n'est pas simplement dire
00:28:26on met fin à des accords
00:28:27et ensuite,
00:28:28on arrête d'en discuter.
00:28:30C'est reconstruire une relation
00:28:31avec des règles
00:28:32qui sont respectées
00:28:32par tout le monde.
00:28:33Je pense qu'ensuite,
00:28:34il y a des leviers,
00:28:35Sonia Mabrouk,
00:28:35dont on ne parle pas forcément.
00:28:37Il y a l'aide publique
00:28:37au développement
00:28:38qui est souvent avancée.
00:28:39Il y a les transferts financiers
00:28:40aussi vers le pays d'origine.
00:28:41On les arrête ?
00:28:42Comment ?
00:28:42On les arrête ?
00:28:43Je pense que ça doit être mis
00:28:43dans la balance,
00:28:44dans la discussion, bien sûr.
00:28:45Mais évidemment.
00:28:46Et enfin, je le dis,
00:28:47il faut aussi qu'on ait
00:28:48des alliés européens
00:28:49autour de nous pour ça.
00:28:49Quand il s'agit de discuter
00:28:51des accords de 68
00:28:52et quand l'Assemblée
00:28:53sur proposition
00:28:54ou impulsion du RN
00:28:55a dit qu'il fallait
00:28:57les suspendre,
00:28:58les dénoncer.
00:28:58Mais je viens de vous dire,
00:29:00qu'est-ce que proposait
00:29:00cette résolution
00:29:01qui était proposée
00:29:01par le Rassemblement National ?
00:29:03Je vais vous le dire.
00:29:03On s'est opposés
00:29:04à cette résolution.
00:29:05Mais pourquoi ?
00:29:06Parce que dans la résolution
00:29:07et Charles Rodouel,
00:29:07député de mon groupe,
00:29:08très engagé sur ces questions,
00:29:09qui a fait un rapport
00:29:10sur notre relation
00:29:11avec l'Algérie,
00:29:12qui a été salué,
00:29:13lui-même portait notre position
00:29:14pour dire qu'on s'opposait
00:29:15à cette résolution.
00:29:16Pourquoi ?
00:29:17Parce qu'elle proposait simplement
00:29:18de mettre fin
00:29:19aux accords qu'on avait
00:29:20avec l'Algérie
00:29:20sans rien dire
00:29:21de ce qu'on faisait ensuite.
00:29:22Donc on revenait
00:29:22aux accords déviants
00:29:23et donc on risquait
00:29:24de se retrouver
00:29:25avec davantage d'immigration
00:29:26encore qu'on en avait avant.
00:29:28Donc l'enjeu,
00:29:28ce n'est pas juste de dire
00:29:29qu'on dénonce les accords.
00:29:30L'enjeu, c'est
00:29:31quelles relations
00:29:32on bâtit ensuite
00:29:33avec l'Algérie
00:29:34pour se faire respecter.
00:29:35Et ce n'était pas du tout
00:29:36ce que prévoyait cette résolution.
00:29:37Donc très à l'aise
00:29:39et très en ligne
00:29:39avec la position qu'on a défendue.
00:29:41On est en direct
00:29:42sur CNews et sur Europe 1.
00:29:43La France en passe
00:29:44avec Gabriel Attal,
00:29:45notre invité.
00:29:46La question du port du voile
00:29:47pour les jeunes fans
00:29:48a à nouveau fait irruption
00:29:50dans le débat public,
00:29:50Gabriel Attal.
00:29:52On a un sondage
00:29:53sur CNews Europe 1
00:29:54et le JDD.
00:29:5469% des Français
00:29:56sont pour l'interdiction
00:29:56du port du voile islamique
00:29:58dans l'espace public.
00:30:00On a une question de Serge.
00:30:01Il va vous la poser
00:30:02et on aborde ce sujet.
00:30:05Je demanderai à M. Attal
00:30:07s'il veut bien supprimer
00:30:08le voile
00:30:08sur tous les seuls Français.
00:30:11Alors, votre réponse ?
00:30:12Alors moi, je ne suis pas
00:30:13pour l'interdiction générale
00:30:14du voile en France.
00:30:16J'ai déjà eu l'occasion
00:30:17de le dire.
00:30:18En revanche,
00:30:19je considère
00:30:19qu'il y a un enjeu
00:30:21de protection des mineurs
00:30:22pour un phénomène
00:30:23dont on voit
00:30:24qui se développe
00:30:25qui est le voilement
00:30:26de fillettes.
00:30:27Vous avez été choqué
00:30:28à l'Assemblée nationale ?
00:30:29Évidemment,
00:30:30mais vous savez qu'avant même
00:30:30qu'on voit cette scène
00:30:32à l'Assemblée nationale...
00:30:33Des petits filles,
00:30:33je dis pour nos auditeurs.
00:30:34Bien sûr,
00:30:35j'avais déjà pris position.
00:30:36On avait commandé
00:30:37un rapport
00:30:38sur les frères musulmans
00:30:39en France.
00:30:40Ce rapport a été remis.
00:30:41Ce rapport,
00:30:42il documente
00:30:43qui a, je cite,
00:30:44une offensive coordonnée
00:30:46Wahabo salafiste
00:30:47pour imposer
00:30:48le voilement
00:30:49de fillettes
00:30:49de parfois
00:30:50cinq ou six ans
00:30:51sur le territoire national.
00:30:53On avait commandé
00:30:54ce rapport.
00:30:54Ce rapport a été remis
00:30:55et j'ai dit
00:30:56que sur la base
00:30:57de ce rapport,
00:30:58oui,
00:30:58il fallait prendre
00:30:58des mesures,
00:30:59mais des mesures
00:31:00de protection de l'enfance.
00:31:01Une femme
00:31:02qui décide
00:31:03de se voiler,
00:31:04si ça ne lui est pas imposé,
00:31:05c'est son choix.
00:31:06Une fillette
00:31:07qui a six ou sept ans,
00:31:08personne ne peut affirmer
00:31:10que c'est son choix
00:31:11de se voiler
00:31:11et donc,
00:31:12quelque part,
00:31:13on la force
00:31:14à intérioriser
00:31:14dès son plus jeune âge
00:31:15le fait qu'elle est soumise
00:31:16à l'homme.
00:31:17Et ça,
00:31:17on ne peut pas l'accepter
00:31:18dans la République française.
00:31:20C'est insupportable.
00:31:21Donc oui,
00:31:21j'ai fait cette proposition
00:31:22il y a maintenant
00:31:23plus de six mois
00:31:23de prendre une mesure
00:31:24pour interdire
00:31:25le voilement des fillettes.
00:31:26Il faut se souvenir
00:31:27à l'époque quand même
00:31:27des réactions qu'il y a eu.
00:31:29Je m'en suis pris plein
00:31:29la figure de toutes parts
00:31:30et notamment des LR.
00:31:32J'avais entendu
00:31:33Bruno Retailleau,
00:31:34Gérard Larcher
00:31:35et autres
00:31:35s'opposer à ma proposition.
00:31:37Et aujourd'hui,
00:31:38je vois les mêmes
00:31:38parce qu'il y a eu
00:31:39un rapport sénatorial
00:31:40défendre cette proposition
00:31:42alors même qu'il y a six mois
00:31:43quand j'ai fait moi
00:31:43cette proposition
00:31:44Ils se sont opposés
00:31:44parce que c'est à vous
00:31:45qu'il y avait une forme
00:31:46de en même temps
00:31:47mais enfin,
00:31:47vous ne suspectez pas
00:31:48Bruno Retailleau
00:31:49ou l'envoquiez
00:31:50d'être contre le voilement des fillettes.
00:31:51Sonia Mabrouk,
00:31:52je suis désolé.
00:31:53Je suis désolé.
00:31:53Sur ce sujet-là,
00:31:54je n'ai pas d'eux en même temps.
00:31:55Quand j'étais nommé ministre
00:31:56de l'Éducation nationale,
00:31:58ça faisait des années
00:31:58que se développait en France
00:32:00le phénomène du port
00:32:01de l'Abaïa et du Camis
00:32:02dans nos établissements scolaires
00:32:03ce qui détournait totalement
00:32:04la loi de 2004
00:32:05sur la laïcité à l'école.
00:32:07Tout le monde disait
00:32:07que c'était impossible
00:32:08de le régler,
00:32:09que c'était impossible
00:32:10de prendre une décision
00:32:10et de la faire imposer.
00:32:12Je l'ai fait.
00:32:13Et je l'ai fait à l'époque aussi
00:32:13avec beaucoup de gens contre moi
00:32:14qui m'expliquaient
00:32:15que ce n'était pas possible
00:32:16qu'on n'arriverait pas
00:32:17à le mettre en place.
00:32:17Résultat,
00:32:18j'ai édicté cette règle,
00:32:19je l'ai fait appliquer.
00:32:20Il n'y a plus de port
00:32:21de l'Abaïa ou du Camis
00:32:22dans nos établissements scolaires.
00:32:23Donc au contraire,
00:32:24sur ce sujet-là
00:32:25qui est la question
00:32:26des principes de la République,
00:32:28de la laïcité,
00:32:29j'affirme une cohérence absolue
00:32:30et je récuse
00:32:31tout en même temps
00:32:32sur cette question-là.
00:32:33Allons plus loin,
00:32:33c'est intéressant.
00:32:34Protection de l'enfance,
00:32:35tout le monde l'entend.
00:32:36Vous estimez que c'est un signe
00:32:38de rupture d'égalité
00:32:39entre la femme et l'homme,
00:32:40le voile.
00:32:41Oui,
00:32:42il y a un message politique quelque part.
00:32:45Ce message,
00:32:46quand ce sont des accompagnatrices,
00:32:48il est aussi politique,
00:32:49scolaire.
00:32:50Alors,
00:32:50c'est un sujet,
00:32:51les accompagnatrices scolaires,
00:32:52qui fait débat depuis très longtemps.
00:32:53Vous comprenez, Maxime,
00:32:54soit c'est un signe de rupture
00:32:56et il l'est pour les accompagnatrices
00:32:58et il l'est dans l'espace public,
00:32:59soit il ne l'est pas pour vous
00:33:00et dans ce cas-là,
00:33:01je comprends qu'il n'y ait pas
00:33:02d'interdiction dans l'espace public.
00:33:03C'est un sujet
00:33:04qui m'a beaucoup fait réfléchir,
00:33:07dont on parle depuis longtemps.
00:33:08Et ce qui a achevé
00:33:09de me convaincre à l'époque
00:33:11qu'il ne fallait pas l'interdire
00:33:12pour les accompagnatrices scolaires,
00:33:13c'est une tribune
00:33:15qui a été publiée.
00:33:17Le titre, c'était
00:33:17« Contre l'interdiction du port du voile
00:33:19pour les accompagnatrices scolaires ».
00:33:21Est-ce que vous savez
00:33:21qui avait signé cette tribune ?
00:33:23C'est Caroline Fourest,
00:33:24dont on ne peut pas dire
00:33:25qu'elle est la moindre hésitation
00:33:29sur la question de la laïcité
00:33:30et de la lutte contre l'islamisme.
00:33:32Parce que la réalité,
00:33:34c'est que vous n'êtes pas
00:33:34dans un cadre scolaire,
00:33:36parce que la réalité,
00:33:37c'est qu'il n'y a pas
00:33:37d'interdiction du voile
00:33:38dans l'espace public.
00:33:40Donc, sur ce sujet-là,
00:33:41c'est plutôt de l'avis
00:33:42de Caroline Fourest.
00:33:43Et d'une manière générale,
00:33:44encore une fois,
00:33:45on peut voir un signe
00:33:46ou un message politique derrière.
00:33:47Si une femme décide de le porter...
00:33:50Vous n'allez pas sonder les cœurs.
00:33:52C'est son choix.
00:33:53Et les reins.
00:33:53C'est son choix de le faire.
00:33:55Maintenant, je suis désolé,
00:33:57personne ne peut affirmer décemment
00:33:58qu'une fillette de 6 ou 7 ans,
00:34:01comme on l'a vu à l'Assemblée nationale...
00:34:03Et pourtant,
00:34:03la France insoumise
00:34:04vous accuse d'islamophobie.
00:34:06Mais ça, ça ne date pas d'aujourd'hui.
00:34:07Ils m'ont toujours accusé d'islamophobie.
00:34:09Concernant des fillettes,
00:34:09quand même,
00:34:10on touche à ce que je pense
00:34:12au moment où j'ai fait le choix
00:34:14d'interdire le port de la Bayard
00:34:15dans les établissements scolaires,
00:34:18ça a été d'une violence extrême,
00:34:19notamment de la France insoumise,
00:34:21qui m'a traité de tous les noms,
00:34:22qui m'a attaqué,
00:34:23qui m'a injurié.
00:34:24Et j'ai tenu bon sur ce sujet.
00:34:26Parce que je suis attaché à la République
00:34:27et que je considère
00:34:28que la République,
00:34:29elle est affaiblie
00:34:29à chaque fois qu'on laisse
00:34:31des brèches ouvertes
00:34:32à ceux qui veulent la détruire.
00:34:34La République ou la France,
00:34:35M. Attal ?
00:34:35Les mœurs françaises ?
00:34:37Les deux...
00:34:38Il peut y avoir une différence.
00:34:39Oui, en l'occurrence,
00:34:40sur ce sujet-là,
00:34:41je n'en vois pas.
00:34:41Voilà, ça n'est pas nos mœurs
00:34:43et ça n'est pas les règles
00:34:44de la République
00:34:44parce que je suis attaché
00:34:45à la laïcité
00:34:46dont je rappelle
00:34:47qu'on fêtera les 120 ans
00:34:49d'une loi absolument fondamentale
00:34:50dans quelques jours
00:34:51au début du mois de décembre.
00:34:52Gabriel Attal,
00:34:53vous avez évidemment vu
00:34:54ce sondage IFOP
00:34:55sur l'intensification
00:34:56du fait islamique
00:34:56chez les jeunes musulmans.
00:34:5757% d'entre eux
00:34:59des moins de 25 ans
00:35:00considèrent que les lois religieuses
00:35:01sont supérieures
00:35:02à celles de la République.
00:35:03Une jeune femme sur deux
00:35:04affirme se voiler
00:35:05de façon volontaire.
00:35:09C'est un constat
00:35:12qui est fait par ce sondage
00:35:13mais en réalité,
00:35:14vous vous déplacez sur le terrain,
00:35:16vous échangez avec
00:35:17un certain nombre d'acteurs
00:35:18de l'éducation nationale,
00:35:20de l'éducation populaire,
00:35:21des élus locaux,
00:35:22des associations.
00:35:24Vous n'avez pas besoin
00:35:24d'un sondage
00:35:25ou d'une étude
00:35:26pour voir le constat
00:35:28et ce qu'il est aujourd'hui.
00:35:30Et la réalité aujourd'hui,
00:35:31c'est que notre jeunesse
00:35:33fait l'objet
00:35:34d'ingérences
00:35:35et d'instrumentalisations
00:35:36de toutes parts.
00:35:37C'est vrai quand vous avez
00:35:39des associations
00:35:40ou des mouvements
00:35:41qui forcent des fillettes
00:35:41à se voiler.
00:35:42C'est vrai quand vous avez aussi
00:35:43certains qui,
00:35:44via les réseaux sociaux,
00:35:46essayent de relativiser
00:35:49les règles de la République,
00:35:51de casser ce qu'est la laïcité,
00:35:53d'expliquer à des jeunes
00:35:54que la laïcité,
00:35:55ce n'est pas une liberté
00:35:56mais c'est au contraire
00:35:58une attaque,
00:35:58ce qui est terrible
00:35:59parce que la laïcité,
00:36:00c'est une loi de liberté.
00:36:01Il faut le défendre comme ça.
00:36:02C'est le droit de croire
00:36:03ou de ne pas croire.
00:36:05Évidemment que vous ne vous battez
00:36:06pas à armes égales.
00:36:07Donc quand je propose
00:36:07une bulle de protection
00:36:08autour de notre jeunesse,
00:36:09quand je propose
00:36:10de réguler les réseaux sociaux,
00:36:12d'interdire les réseaux sociaux
00:36:13au moins de 15 ans,
00:36:14de mettre en place
00:36:15un couvre-feu numérique...
00:36:16Pardonnez-moi,
00:36:16là sur le fait islamique,
00:36:17votre bulle,
00:36:18elle a été percée depuis longtemps.
00:36:19Là, quand on voit les choses,
00:36:20il y a une partie,
00:36:21quand même une fascination
00:36:22pour les thèses djihadistes.
00:36:23Là, ce n'est pas une bulle,
00:36:23c'est un coffre-fort.
00:36:24Vous l'appelez comme vous voulez.
00:36:26Je veux dire,
00:36:27ça fait longtemps
00:36:27qu'il n'a pas été mis en place.
00:36:29Mais c'est pour ça
00:36:30que je propose d'en changer.
00:36:31Aujourd'hui, le fait est...
00:36:33Dans les esprits,
00:36:33c'est-à-dire qu'il va falloir
00:36:34mener une bataille culturelle.
00:36:36Regardez ce qu'a dit
00:36:36ou ce qu'a écrit
00:36:37Go Michon,
00:36:38qui est un des chercheurs
00:36:39sur les questions
00:36:40d'islamisme,
00:36:41de djihadisme,
00:36:42puisque vous évoquiez ce sujet,
00:36:44qui est objectivement,
00:36:45qui a fait ses preuves
00:36:45et qui a réalisé
00:36:46des travaux extrêmement importants.
00:36:48Il a montré
00:36:48que sur un certain nombre
00:36:49de réseaux sociaux aujourd'hui,
00:36:50en scrollant,
00:36:51comme on dit,
00:36:52au bout de trois ou quatre vidéos,
00:36:54on tombe sur un contenu
00:36:55de radicalisation.
00:36:57Personne ne peut accepter
00:36:58que ces contenus-là
00:36:59soient exposés
00:37:00à une jeunesse
00:37:01qui est par définition
00:37:02en construction.
00:37:03Et donc oui,
00:37:04j'assume de dire...
00:37:05J'ai fait une tribune
00:37:06en avril dernier
00:37:07avec Marcel Ruffaut.
00:37:10J'ai confié une mission
00:37:10à une députée de mon groupe,
00:37:12Laure Miller,
00:37:13qui a remis un rapport.
00:37:14Et on vient de déposer
00:37:16une proposition de loi
00:37:17qu'on souhaite faire discuter
00:37:18dans les prochaines semaines.
00:37:19Vous voyez, j'agis.
00:37:20Pour interdire
00:37:21les réseaux sociaux
00:37:22aux moins de 15 ans,
00:37:23pour qu'il y ait
00:37:23un couvre-feu
00:37:24sur les réseaux sociaux
00:37:25pour les 16-17 ans,
00:37:27c'est-à-dire qu'entre 22h
00:37:28et 8h du matin,
00:37:29les réseaux sociaux
00:37:29ne sont pas accessibles.
00:37:31Et d'autres mesures
00:37:32sur ce sujet-là...
00:37:32Il y a des pays
00:37:34qui commencent
00:37:34à prendre des mesures.
00:37:35L'Australie a pris
00:37:36un certain nombre
00:37:37de mesures.
00:37:38C'est possible.
00:37:38Et c'est aussi possible
00:37:39parce qu'au niveau européen,
00:37:40il y a un travail
00:37:40qui a été fait
00:37:41avec les plateformes
00:37:42qui nous donnent
00:37:43la possibilité technique
00:37:44et juridique
00:37:45de le faire aujourd'hui.
00:37:46Donc on ne va pas attendre
00:37:47des élections en 2027,
00:37:48etc.
00:37:49Nous, en tout cas,
00:37:50comme je l'ai fait
00:37:50sur la délinquance des mineurs,
00:37:52on proposera des mesures
00:37:53dans les semaines qui viennent.
00:37:54On les a déjà déposées
00:37:54pour agir sur ce sujet.
00:37:56Gabriel Attal,
00:37:56on avance,
00:37:57on parle d'éducation nationale.
00:37:58On va peut-être écouter
00:37:59Théo tout de suite
00:38:00qui est enseignant.
00:38:01Il a une question
00:38:01à vous poser.
00:38:03Comment vous pouvez agir
00:38:04auprès des enseignants
00:38:05sur la sécurité
00:38:06dans les établissements
00:38:08et les relations
00:38:09avec les parents ?
00:38:11Il y a deux choses.
00:38:12Sécurité dans les établissements
00:38:13et les relations
00:38:14avec les parents.
00:38:15Et vous me permettrez
00:38:15de dire que les deux choses
00:38:16sont liées.
00:38:17Parce que qu'est-ce
00:38:17qu'ils vous disent
00:38:18les profs aujourd'hui ?
00:38:20Ils vous disent que
00:38:21quand un élève
00:38:23ou des élèves
00:38:23ne respectent pas
00:38:24leur autorité,
00:38:25voire les agressent
00:38:26verbalement ou physiquement,
00:38:28qu'il y a des sanctions
00:38:28qui sont décidées,
00:38:30très vite,
00:38:31ils se retrouvent
00:38:31confrontés à des parents
00:38:32qui viennent parfois
00:38:33les intimider.
00:38:35Voir les frapper.
00:38:36Bien sûr.
00:38:37Donc les parents
00:38:37ont une responsabilité énorme
00:38:39en la matière
00:38:40et dans le respect
00:38:40de l'enseignant.
00:38:41Moi, vous savez,
00:38:42quand je suis arrivé
00:38:42à l'éducation nationale,
00:38:44à l'époque,
00:38:45j'ai dit que j'avais
00:38:45trois priorités.
00:38:46La première,
00:38:47l'exigence pour les savoirs fondamentaux.
00:38:49La deuxième,
00:38:50le rétablissement
00:38:50de l'autorité à l'école.
00:38:51Et la troisième,
00:38:52le bien-être des élèves.
00:38:54Et les trois sujets
00:38:54sont liés.
00:38:56Et sur l'autorité à l'école,
00:38:56vous savez,
00:38:57ça passe d'abord
00:38:57par quelque chose
00:38:58de culturel.
00:38:59On avait laissé
00:39:00s'installer l'idée
00:39:01dans l'éducation nationale,
00:39:03et là aussi,
00:39:03ça date de plusieurs décennies,
00:39:05avec une espèce
00:39:06d'idéologie
00:39:07que la relation
00:39:08entre un enseignant
00:39:09et ses élèves
00:39:10était une relation
00:39:11d'égal à égal.
00:39:12Ce n'est pas
00:39:13une relation d'égal à égal,
00:39:14une relation
00:39:15entre un enseignant
00:39:15et ses élèves.
00:39:16Il y a celui qui sait
00:39:17et il y a celui qui apprend.
00:39:19Et celui qui sait
00:39:20a autorité
00:39:21sur celui qui apprend
00:39:22parce qu'il a l'autorité
00:39:23du savoir.
00:39:24Mais vous savez,
00:39:25c'est important de le dire,
00:39:26c'est des mots-là,
00:39:27mais objectivement,
00:39:28ce discours-là,
00:39:28il est essentiel
00:39:29si on veut
00:39:30que ça se traduise concrètement
00:39:31ensuite sur le terrain.
00:39:33Vous faites comment ?
00:39:34Qu'est-ce qu'on fait ?
00:39:35Renforcement des sanctions.
00:39:37Parce que,
00:39:38qu'est-ce qu'ils vous disent
00:39:38les profs,
00:39:39notamment les professeurs
00:39:40des écoles ?
00:39:41Ils vous disent,
00:39:41on voit désormais
00:39:43en classe de CM1
00:39:44ou CM2,
00:39:45des comportements
00:39:46qu'on voyait auparavant
00:39:47au collège
00:39:48ou même à la fin du collège
00:39:49en termes de non-respect
00:39:50de l'autorité de l'enseignant,
00:39:51d'agressivité
00:39:52vis-à-vis des autres élèves,
00:39:53etc.
00:39:53Je propose,
00:39:54là aussi c'est dans le programme
00:39:55qu'on a présenté,
00:39:56la création d'un conseil de discipline
00:39:58à l'école primaire.
00:39:59Ça n'existe pas aujourd'hui
00:40:00pour solaniser la sanction.
00:40:01Conseil de discipline
00:40:02à l'école primaire ?
00:40:03Oui, mais montrer
00:40:03qu'il se passe quelque chose.
00:40:04Et après,
00:40:05vous l'envoyez
00:40:05dans une autre école primaire ?
00:40:07Pardonnez-moi,
00:40:08mais...
00:40:08J'ai pris un décret
00:40:09qui permet effectivement
00:40:11d'expulser un élève,
00:40:13d'expulser un élève,
00:40:13mais vous savez,
00:40:14la sanction,
00:40:14elle a un caractère éducatif
00:40:15quand vous solanisez les choses.
00:40:17Deuxièmement,
00:40:18je propose qu'il y ait
00:40:18une échelle des sanctions nationales.
00:40:20Parce que
00:40:20qu'est-ce qu'ils vous disent
00:40:21aujourd'hui,
00:40:21les enseignants,
00:40:22les CPE,
00:40:22les chefs d'établissement ?
00:40:24Ça nous arrive
00:40:24de vouloir
00:40:25mettre une sanction
00:40:27à un élève,
00:40:28mais très vite,
00:40:29on a l'élève,
00:40:29les parents
00:40:30qui nous rétorquent
00:40:31que non,
00:40:31il ne faut pas mettre
00:40:31cette sanction,
00:40:32c'est trop dur,
00:40:33etc.
00:40:33Et on a besoin
00:40:34que l'institution
00:40:34soit derrière nous
00:40:35pour nous soutenir.
00:40:38Si l'enseignant demain,
00:40:39le CPE,
00:40:40le chef d'établissement,
00:40:41il peut dire
00:40:41vous savez,
00:40:42ce n'est pas moi
00:40:42qui applique la sanction,
00:40:43c'est l'institution.
00:40:44Il y a une échelle nationale,
00:40:45vous avez fait ça,
00:40:46vous avez telle sanction.
00:40:47Et moi,
00:40:47je suis la voix
00:40:47de cette institution.
00:40:48Il se sent renforcé,
00:40:49mais de la même manière
00:40:50qu'avant que je prenne
00:40:51la décision générale
00:40:52d'interdiction de l'ABAIA,
00:40:54vous aviez beaucoup
00:40:54d'équipes sur le terrain
00:40:55qui disaient
00:40:55on est démunis
00:40:56parce qu'il n'y a pas
00:40:56de règles claires.
00:40:57Donc forcément,
00:40:58c'est à notre libre appréciation.
00:40:59Je veux faire pareil
00:41:00sur les sanctions.
00:41:00On peut vous remettre
00:41:01à votre crédit
00:41:02sur ce point-là.
00:41:02Et enfin,
00:41:03Sonia Mabrouk,
00:41:04il y a évidemment
00:41:04l'éducation.
00:41:06Un gamin
00:41:06qui part totalement
00:41:08dans le décor,
00:41:09qui ne respecte pas
00:41:10l'autorité de son enseignant,
00:41:11c'est bien qu'il y a un problème.
00:41:12C'est intéressant,
00:41:13vous avez parlé
00:41:13de sanctions d'autorité.
00:41:15Tout à l'heure,
00:41:15on a parlé quand même
00:41:16de progression
00:41:16du fait islamique.
00:41:18Donc quand on met
00:41:19les valeurs d'une religion,
00:41:21de la religion
00:41:21devant les valeurs
00:41:22de la République,
00:41:23pour reprendre ce que vous dites,
00:41:24c'est bien qu'on ne croit plus
00:41:25à un projet national.
00:41:28Est-ce qu'il faut faire
00:41:28apprendre tout simplement ?
00:41:29Est-ce qu'il faut
00:41:30faire aimer la France
00:41:32à l'école ?
00:41:33Est-ce que vous le diriez ainsi ?
00:41:34L'école,
00:41:35je dirais que l'école,
00:41:36elle est là pour
00:41:37former des républicains
00:41:38et former des citoyens.
00:41:40C'est le rôle de l'école.
00:41:41Pas des Français
00:41:42à un gros de leur pays ?
00:41:43Si, bien sûr.
00:41:44Je pose la question,
00:41:45c'est intéressant
00:41:46d'avoir votre...
00:41:46Former des républicains,
00:41:47former des citoyens.
00:41:49Je crois que c'est ça
00:41:49la mission de l'école
00:41:50de la Troisième République.
00:41:51C'est le fondement...
00:41:53Les hussards,
00:41:54être...
00:41:54Mais oui,
00:41:55pour moi,
00:41:55c'est ça l'école.
00:41:56Nous en sommes loin,
00:41:57malheureusement.
00:41:57Mais oui,
00:41:58mais ça ne veut pas dire
00:41:59qu'il ne faut pas y revenir.
00:42:00Ça ne veut pas dire
00:42:00qu'il ne faut pas agir
00:42:01pour retrouver cet esprit-là.
00:42:03Un enseignant,
00:42:04il est évidemment là
00:42:05pour enseigner sa discipline,
00:42:06celle pour laquelle
00:42:08il a été formé.
00:42:08Ça peut être les mathématiques,
00:42:09le français,
00:42:10l'histoire-géographie.
00:42:11Mais il est aussi là
00:42:11pour transmettre
00:42:12les valeurs de la République,
00:42:13pour former des citoyens.
00:42:14Et quand je parle
00:42:14de l'exigence
00:42:15des savoirs fondamentaux,
00:42:16c'est parce que
00:42:17c'est ce qui permet
00:42:18de former des citoyens
00:42:19libres et éclairés.
00:42:20C'est ça la France.
00:42:21Quand vous apprenez
00:42:22à lire,
00:42:24vous apprenez à penser.
00:42:25Quand vous apprenez
00:42:26à écrire,
00:42:27vous apprenez à structurer
00:42:28votre pensée.
00:42:29Quand vous apprenez
00:42:29à compter,
00:42:30vous apprenez la rigueur.
00:42:32Et quand vous apprenez
00:42:33à respecter autrui,
00:42:34ce qui est aussi
00:42:34le rôle de l'école,
00:42:35vous apprenez
00:42:35à vivre en société.
00:42:37Je ne veux pas
00:42:37être caricaturale,
00:42:38mais il faut aussi
00:42:39apprendre quand même
00:42:39la vie affective
00:42:40depuis le 1er septembre.
00:42:42C'est intéressant
00:42:42d'avoir votre avis.
00:42:43L'éducation,
00:42:44la vie affective,
00:42:44relationnelle et sexuelle
00:42:45est devenue une matière
00:42:46à part entière
00:42:48pour les élèves
00:42:48de la maternelle
00:42:49au lycée.
00:42:50Est-ce que vous y êtes favorable ?
00:42:51Il y a beaucoup de choses
00:42:53fausses qui ont été dites
00:42:54sur ce sujet.
00:42:54D'abord,
00:42:55ça a toujours été
00:42:56un enseignement obligatoire.
00:42:59La réalité,
00:42:59c'est qu'il n'y a que 20%
00:43:00des établissements
00:43:00qui le faisaient.
00:43:01Ce n'est pas quelque chose
00:43:02de nouveau.
00:43:03Deux,
00:43:03il n'est pas question
00:43:04d'apprendre la vie sexuelle
00:43:06en maternelle.
00:43:07C'est évidemment
00:43:07que ce n'est pas le sujet.
00:43:09Maintenant,
00:43:09c'est quoi la situation
00:43:10aujourd'hui ?
00:43:11Il y a des études
00:43:12très intéressantes
00:43:13et édifiantes
00:43:14qui ont été faites.
00:43:15Vous avez une part
00:43:16très importante
00:43:17des jeunes hommes
00:43:17qui considèrent,
00:43:19je crois que c'est plus
00:43:19d'un tiers,
00:43:20qu'une femme peut aimer
00:43:21être forcée
00:43:22à une relation sexuelle.
00:43:23Les ravages du porno.
00:43:24Vous parlez des jeunes hommes.
00:43:26Là, je vous parle
00:43:26quand même d'un enseignement
00:43:27qui démarre à la maternelle.
00:43:28Non, ce que je vous dis,
00:43:29c'est qu'il n'y a pas
00:43:29d'enseignement sexuel
00:43:31à la maternelle.
00:43:32Mais bien sûr que non,
00:43:33Sonia Mabrouk.
00:43:34Moi-même,
00:43:34j'ai eu,
00:43:35quand j'étais ministre
00:43:35de l'Éducation nationale,
00:43:36à regarder ce que c'était
00:43:37que ce sujet-là
00:43:38et ses programmes
00:43:38parce qu'il y a beaucoup
00:43:39de choses qui ont été dites.
00:43:40Et ensuite,
00:43:40vous avez ce sondage-là
00:43:42et vous avez ensuite
00:43:43des études qui montrent
00:43:44que vous avez,
00:43:45je crois que c'est
00:43:45près de 45%
00:43:46des jeunes garçons
00:43:47qui disent qu'ils s'informent
00:43:49sur la sexualité
00:43:50via le porno.
00:43:51Ceci explique cela.
00:43:53Donc oui,
00:43:53je considère,
00:43:54maintenant je considère
00:43:54qu'il y a un âge pour tout
00:43:55et que non,
00:43:56quand on est un gamin,
00:43:58un petit garçon,
00:43:58une petite fille,
00:43:59il n'est pas question
00:43:59d'apprendre la vie sexuelle.
00:44:01C'est une évidence.
00:44:02Moi, je me suis battu
00:44:03pourquoi quand j'étais
00:44:03ministre de l'Éducation nationale
00:44:05et ensuite le Premier ministre,
00:44:07je me suis battu
00:44:07pour qu'il y ait
00:44:08à l'école primaire
00:44:09des temps d'apprentissage
00:44:10de l'autre,
00:44:13de la gestion
00:44:13de ses émotions,
00:44:14de la différence,
00:44:16ce qui est aussi
00:44:16un enjeu de lutte
00:44:16contre le harcèlement
00:44:17à l'école.
00:44:18Tous les pays
00:44:18qui ont réussi
00:44:19sur le harcèlement
00:44:19à l'école
00:44:20ont prévu
00:44:21à l'école primaire
00:44:22des temps d'apprentissage
00:44:23sur ces sujets-là
00:44:24et c'est aujourd'hui
00:44:25quelque chose
00:44:25qui se développe
00:44:26dans notre école primaire
00:44:27parce que j'en ai été
00:44:27à l'initiative.
00:44:2921h45 en direct
00:44:30sur CNews et sur Europe 1
00:44:31avec Sonia Mabrouk
00:44:32et notre invité
00:44:32Gabriel Attal.
00:44:33Parlons des impôts,
00:44:35parlons du budget,
00:44:36de la vie quotidienne
00:44:38des Français.
00:44:39On va écouter
00:44:39deux questions,
00:44:41l'une de Herminia
00:44:42et de Janine.
00:44:43Elles vous parlent
00:44:43de leur vie
00:44:44et de leur difficulté
00:44:46du pouvoir d'achat.
00:44:47Pour le pouvoir d'achat,
00:44:49est-ce que vous allez pouvoir
00:44:50envisager
00:44:50de faire quelque chose ?
00:44:51Comment on fait
00:44:52pour vivre ?
00:44:53La vie est tellement chère là.
00:44:55Tout a doublé
00:44:56et en fait,
00:44:58on travaille
00:44:58et on paye les factures.
00:45:00quand on n'a pas d'argent
00:45:00des côtés,
00:45:01la vie est très chère.
00:45:03On ne s'en sort pas.
00:45:05Des gens qui travaillent,
00:45:06on parle bien
00:45:07du problème sur les salaires.
00:45:09D'abord,
00:45:09en se battant
00:45:10contre les augmentations
00:45:11d'impôts
00:45:12et je peux vous dire
00:45:13pour avoir passé
00:45:13ces dernières semaines
00:45:15dans l'hémicycle
00:45:15avec mes députés
00:45:16Ensemble pour la République
00:45:17Renaissance
00:45:18à me battre
00:45:19contre les augmentations
00:45:20d'impôts
00:45:20qui étaient proposées
00:45:21par la France Insoumise
00:45:22et le Rassemblement National,
00:45:23c'est un combat
00:45:25de tous les jours.
00:45:25Non.
00:45:26Aucune augmentation d'impôts ?
00:45:27Aucune.
00:45:27Mon groupe ne propose
00:45:28pas d'augmentation d'impôts.
00:45:29Bien sûr que non.
00:45:30Au contraire.
00:45:31Sur les grandes entreprises ?
00:45:32Mais on a voté contre
00:45:33la surtaxe d'impôts
00:45:34sur les sociétés
00:45:34qui était proposée
00:45:36par le gouvernement.
00:45:36Elle a été adoptée
00:45:37parce que la France Insoumise,
00:45:39le Rassemblement National,
00:45:41quand ils votent ensemble,
00:45:42ça fait une majorité
00:45:42dans l'hémicycle.
00:45:44On s'est battus
00:45:44contre l'augmentation d'impôts
00:45:45sur le revenu
00:45:46qui était prévu.
00:45:46On a fait adopter
00:45:47un amendement
00:45:48pour indexer
00:45:49le barème de l'impôt
00:45:49sur le revenu
00:45:50à l'inflation.
00:45:51Non, je le dis
00:45:51parce qu'il est de bon ton
00:45:53en ce moment
00:45:53de critiquer les députés
00:45:55et moi je le dis
00:45:55pour ce qui est des députés
00:45:56de mon groupe
00:45:57Ensemble pour la République
00:45:57et Renaissance,
00:45:58je peux vous dire
00:45:59qu'ils ont été là
00:45:59matin, midi et soir
00:46:01et que malheureusement...
00:46:02Pardon, vous avez un bilan.
00:46:04C'est quand même assez cocasse
00:46:05ce que vous veniez nous dire
00:46:05ce soir que vous n'avez pas
00:46:06augmenté les impôts.
00:46:06Allez-y, dites-moi.
00:46:09Depuis quand vous êtes au pouvoir
00:46:10avec Emmanuel Macron ?
00:46:10Dites-moi quels impôts
00:46:12ont été augmentés.
00:46:12La pression fiscale
00:46:13n'a pas été augmentée.
00:46:13Dites-moi quels impôts
00:46:14ont été augmentés
00:46:14sur les Français
00:46:15depuis 2017.
00:46:17Attendez, vous maintenez
00:46:18ce soir qu'il n'y a eu
00:46:18aucune augmentation d'impôts.
00:46:20Je vous demande
00:46:21de me citer...
00:46:21Vous n'avez pas de bilan ?
00:46:22Je vous demande
00:46:23de me citer une augmentation
00:46:23d'impôts.
00:46:24Sur le travail par exemple,
00:46:25la hausse de la CSG,
00:46:26ça ne va pas impacter
00:46:27les Français ?
00:46:27Il n'y a pas de hausse
00:46:28sur la CSG, sur le travail.
00:46:29Vous n'avez pas voté cela ?
00:46:29Non, je n'ai pas voté.
00:46:30Il y a une mesure
00:46:31qui a été proposée
00:46:32de hausse de la CSG
00:46:33sur les revenus du patrimoine
00:46:34qui ne sont pas les revenus du travail.
00:46:35Je ne l'ai pas voté.
00:46:36Votre groupe ne l'a pas voté ?
00:46:37Non.
00:46:38Et je veux dire,
00:46:39vous avez...
00:46:40Si vous regardez
00:46:40ces dernières années,
00:46:42vous me demandez moi mon bilan,
00:46:43j'étais à Bercy
00:46:45quand on a fait la suppression
00:46:46de la redevance télé
00:46:47qui était payée
00:46:48par la moitié des Français
00:46:49pour financer
00:46:50l'audiovisuel public.
00:46:52J'étais à Bercy moi-même.
00:46:53C'est moi-même
00:46:53qui ai fait voter
00:46:54cette suppression
00:46:54de la redevance télé.
00:46:56Il y a eu des mesures
00:46:56de suppression de la taxe d'habitation
00:46:57qui avaient été prises
00:46:59par ailleurs, etc.
00:46:59Moi, je me bats
00:47:00contre les augmentations d'impôts.
00:47:01Et je le dis
00:47:01contre toutes les augmentations d'impôts.
00:47:03Parce que c'est très facile
00:47:04les partis politiques
00:47:06qui viennent sur vos plateaux
00:47:07qui vous disent,
00:47:08je pense au Rassemblement National,
00:47:10nous, on se bat
00:47:10pour la France qui travaille,
00:47:11on soutient la France qui travaille,
00:47:13on ne veut pas d'impôts
00:47:13sur la France qui travaille.
00:47:14Mais derrière,
00:47:15ils sont dans l'hémicycle.
00:47:16Ils votent des mesures
00:47:17d'augmentation d'impôts
00:47:18qui touchent les entreprises.
00:47:19Mais pardon,
00:47:20il y a toujours quelqu'un
00:47:21qui paye à la fin
00:47:22et en général,
00:47:22c'est les Français.
00:47:23Ils parlent de plus
00:47:23contre l'optimisation fiscale
00:47:26ou l'évasion fiscale.
00:47:28Pardon,
00:47:28mais quand vous faites
00:47:2836 milliards d'euros d'impôts
00:47:30sur les entreprises supplémentaires
00:47:32comme l'ont voté
00:47:33le Rassemblement National
00:47:34et la France Insoumise,
00:47:35heureusement,
00:47:35ça n'ira pas au bout,
00:47:36j'espère.
00:47:37Mais quand vous faites ça,
00:47:38pardon,
00:47:38ce n'est pas juste
00:47:39l'optimisation des très grands groupes,
00:47:40c'est toute l'économie.
00:47:41Ils ont voté une mesure
00:47:42pour mettre fin
00:47:43au dispositif dit Madeleine
00:47:44qui permet de financer
00:47:46les PME,
00:47:47Sonia Mabrouk.
00:47:47C'est l'essentiel des emplois
00:47:48dans notre pays.
00:47:49Et la taxe foncière ?
00:47:50Vous n'avez pas envisagé
00:47:52de l'augmenter ?
00:47:53Je me suis opposé.
00:47:54Pour un certain nombre
00:47:54de foyers ?
00:47:55Le gouvernement a annoncé
00:47:56il y a un peu plus d'une semaine
00:47:58qu'il voulait
00:47:59une augmentation
00:48:00de la taxe foncière
00:48:01par une nouvelle évaluation
00:48:03de ce qu'ils appellent
00:48:04des biens de confort,
00:48:05c'est-à-dire avoir une douche
00:48:06et des toilettes
00:48:07à la maison ou des noirs.
00:48:09J'étais le premier
00:48:10à dire que je m'y opposais.
00:48:11Quand bien même
00:48:11ça vient du gouvernement
00:48:12et je me réjouis
00:48:13qu'il y a un premier report,
00:48:15une suspension,
00:48:16je ne sais pas,
00:48:16on verra,
00:48:17qui a été annoncé aujourd'hui.
00:48:18Non, non,
00:48:18moi là-dessus je suis cohérent
00:48:19mais je dis attention
00:48:20à ce que certains racontent
00:48:22sur les plateaux.
00:48:22Ce budget dans l'hémicycle,
00:48:24c'est un détecteur de mensonges.
00:48:25Quand vous avez
00:48:26le Rassemblement National
00:48:26sur les plateaux
00:48:27qui dit qu'on n'aime pas
00:48:28les impôts,
00:48:29regardez les votes,
00:48:30ça a été dit
00:48:30sur un certain nombre
00:48:31d'antennes.
00:48:31Il n'y a pas de 49.3
00:48:32c'est une bonne chose finalement.
00:48:33Ça permet une clarification
00:48:35dans le chaos.
00:48:36Parmi les mérites,
00:48:37il y a effectivement
00:48:37ce détecteur de mensonges.
00:48:39On voit les positions
00:48:40des uns et des autres.
00:48:41Moi, je n'ai pas de différence
00:48:42entre les positions
00:48:42que je tiens
00:48:43sur les plateaux de télévision
00:48:44et les votes
00:48:44dans l'hémicycle.
00:48:46Et quand le Rassemblement National,
00:48:47autre exemple,
00:48:48vous vous interrogez
00:48:49très souvent des petits commerçants
00:48:50qui vous disent
00:48:51c'est terrible,
00:48:52on est totalement menacé
00:48:54par la déferlante
00:48:56de produits chinois
00:48:57qui arrivent
00:48:58via Xi'in, etc.
00:49:00et qui se déversent
00:49:01sur le marché français.
00:49:02Et donc,
00:49:03on crève,
00:49:03nous les petits commerçants
00:49:04dans le textile et autres
00:49:05parce qu'on n'a plus de clients.
00:49:07Il y a une mesure
00:49:08qui est proposée
00:49:08par le gouvernement,
00:49:09c'est peut-être d'ailleurs
00:49:10la seule taxe
00:49:11qu'on aurait soutenue,
00:49:12qui permet de taxer
00:49:14Xi'in et ces plateformes-là.
00:49:15Pardon,
00:49:16mais vous avez vu le vote
00:49:16du Rassemblement National ?
00:49:17Ils ont voté contre ?
00:49:18Alors qu'ils disent
00:49:19qu'ils défendent les commerçants.
00:49:21On va faire avec votre cohérence.
00:49:22Je vous donne ma cohérence
00:49:23et je vous dis
00:49:23que moi au moins
00:49:25je dis sur les plateaux
00:49:25ce que je défends.
00:49:25La réforme des retraites,
00:49:26la suspension,
00:49:27on sait évidemment
00:49:28ce que vous pensez.
00:49:28C'est-à-dire que pour maintenir
00:49:30le gouvernement,
00:49:32vous avez mis de côté
00:49:32vos convictions ?
00:49:34Non,
00:49:34moi ma conviction,
00:49:35vous savez,
00:49:35c'est que ce débat
00:49:37de paramètres
00:49:37sur savoir s'il faut
00:49:39que l'âge légal de départ
00:49:40reste à 62 ans
00:49:41et 9 mois
00:49:42ou qui passe immédiatement
00:49:44à 63 ans et 2 mois,
00:49:46en fait je pense
00:49:46qu'il est totalement dépassé.
00:49:48Parce que la réalité...
00:49:49Vous ne l'avez pas dit à l'époque ?
00:49:50Le...
00:49:50Le...
00:49:51Elisabeth Borne l'a fait
00:49:52passé à coups de 40 ans.
00:49:53Le constat sur un système
00:49:55des retraites
00:49:56qui prend l'eau,
00:49:57qui ne tient plus
00:49:58dans la situation actuelle,
00:50:00pour le coup,
00:50:00je l'ai porté depuis longtemps.
00:50:02J'ai soutenu la réforme
00:50:02des Elisabeth Borne,
00:50:03je ne le regrette pas
00:50:03parce que c'est une réforme
00:50:05qui est responsable.
00:50:06Elle permet...
00:50:07Mais donc on la suspend.
00:50:08Comment ?
00:50:08On la suspend et c'est raison.
00:50:09Le Premier ministre
00:50:10a décidé de la suspendre
00:50:11pour permettre au pays
00:50:12éventuellement d'avoir un budget.
00:50:13Mais combien nous coûte
00:50:14la stabilité,
00:50:15soi-disant,
00:50:15de l'exécutif ?
00:50:16On nous a dit
00:50:16que l'instabilité
00:50:17va coûter très cher,
00:50:18mais on se rend compte
00:50:18que la stabilité
00:50:19avec la suspension
00:50:20de la réforme des retraites
00:50:21nous coûte...
00:50:21Cette question,
00:50:22Sonia Mabrouk,
00:50:23elle se posera,
00:50:23il y aura un moment de vérité
00:50:24au moment de l'adoption
00:50:25ou non du budget
00:50:26dans les prochaines semaines.
00:50:27Moi, je l'ai dit...
00:50:28C'est convaincu de son...
00:50:29Moi, je vous dis ici...
00:50:30Il y aura un consensus.
00:50:30Moi, je vous dis ici,
00:50:32la stabilité politique
00:50:33ne peut pas se faire
00:50:34au prix de l'instabilité économique.
00:50:36Pour le dire autrement,
00:50:38pour maintenir
00:50:38une stabilité politique,
00:50:40avec les députés de mon groupe,
00:50:41on n'acceptera pas
00:50:42qu'il y ait un budget
00:50:43qui crée du chômage de masse
00:50:45parce qu'il m'attraque d'impôts
00:50:46et parce qu'il est irresponsable
00:50:47du point de vue
00:50:48des finances publiques.
00:50:48Donc ça,
00:50:48dans quelques semaines,
00:50:49il y aura le moment de vérité.
00:50:50Là, vous avez eu
00:50:51une première lecture,
00:50:51vous avez eu une discussion.
00:50:52Mais pardon,
00:50:53sur les retraites,
00:50:54je le dis,
00:50:54sur les retraites,
00:50:55je propose un changement
00:50:58de système.
00:50:59Je veux un système universel.
00:51:01Aujourd'hui,
00:51:01il y a 40 régimes.
00:51:03Moi, je veux que ce soient
00:51:04les mêmes règles,
00:51:04que vous soyez fonctionnaire,
00:51:06indépendant ou salarié,
00:51:07un euro cotisé
00:51:08donne les mêmes droits.
00:51:09Système universel.
00:51:10Je propose qu'il soit libre.
00:51:12Et donc,
00:51:12je propose de mettre fin
00:51:13à l'âge légal de départ.
00:51:15On ne prend que la durée
00:51:16de cotisation.
00:51:17Vous partez très tôt,
00:51:18vous avez très peu.
00:51:19Vous partez plus tard,
00:51:20vous avez plus.
00:51:21Pardon,
00:51:21je pense que c'est
00:51:22beaucoup plus compréhensible
00:51:23pour les gens,
00:51:23beaucoup plus juste
00:51:24pour les gens.
00:51:25Et trois,
00:51:25je propose qu'il soit productif,
00:51:27qu'on ait un vrai pilier
00:51:28de capitalisation
00:51:29dans notre système de retraite,
00:51:31ce qui sera bon
00:51:31pour la retraite des Français,
00:51:32pour l'améliorer,
00:51:33et ce qui sera bon aussi
00:51:34pour financer notre économie.
00:51:36Qui tient le stylo,
00:51:36pardonnez-moi,
00:51:37pour le budget ?
00:51:38Les socialistes,
00:51:39comme certains le disent ?
00:51:40C'est toute l'Assemblée,
00:51:42quelque part.
00:51:43C'est vrai.
00:51:43C'est quand même
00:51:44les socialistes que d'autres.
00:51:45Ce qui est certain,
00:51:46c'est qu'aujourd'hui,
00:51:47le seul groupe
00:51:48de l'opposition
00:51:50qui a véritablement
00:51:51donné des signes
00:51:53pour montrer
00:51:54qu'ils étaient prêts
00:51:55à essayer
00:51:56de trouver un compromis,
00:51:57c'est le groupe socialiste.
00:51:58C'est vrai.
00:51:59Vous avez le Rassemblement National,
00:52:01la France Insoumise,
00:52:02eux, ce qu'ils disent,
00:52:03c'est de toute façon,
00:52:04on ne veut même pas
00:52:04essayer de chercher un compromis,
00:52:05on veut faire chuter
00:52:06le gouvernement
00:52:06pour qu'il y ait une dissolution
00:52:07et la démission
00:52:08du président de la République.
00:52:09Et les LR aussi,
00:52:10vous savez,
00:52:11mais les LR,
00:52:11ils étaient déjà
00:52:12dans ce qu'on appelle
00:52:12le socle commun.
00:52:14Oui, mais enfin,
00:52:14ils sont d'accord avec vous
00:52:15sur pas de hausse d'impôts,
00:52:17c'est leur ligne rouge aussi.
00:52:18Il y a des moyens
00:52:18de discuter.
00:52:19Mais bien sûr,
00:52:19et on discute avec eux.
00:52:20Mais vous savez,
00:52:21les LR,
00:52:21ils sont au gouvernement,
00:52:22ils sont déjà
00:52:23dans ce socle commun.
00:52:24Je parle des groupes
00:52:25qui sont en dehors.
00:52:26Ils sont,
00:52:27les LR,
00:52:27à l'Assemblée Nationale,
00:52:28ils sont officiellement
00:52:29dans la majorité.
00:52:30Parlons un peu
00:52:31de votre position
00:52:33par rapport à Emmanuel Macron.
00:52:34On vous a beaucoup
00:52:35entendu prendre vos distances
00:52:36avec lui,
00:52:37Gabriel Attal.
00:52:38On vous a taxé
00:52:38d'ingratitude à son égard.
00:52:40Vous ne comprenez plus
00:52:41les décisions
00:52:41du président de la République.
00:52:43C'est une trahison.
00:52:45Moi,
00:52:45j'ai toujours dit
00:52:45les choses
00:52:46telles que je les pense.
00:52:48Voilà.
00:52:48J'ai toujours dit
00:52:48ce que je crois.
00:52:49Et quand je dis des choses,
00:52:50c'est parce que je le pense.
00:52:53Moi,
00:52:53je sais d'où je viens.
00:52:55Je ne renie
00:52:55absolument pas
00:52:57mon parcours,
00:52:58mon passé.
00:52:59Simplement,
00:53:00j'essaye de regarder
00:53:00à la fois ce qui se passe
00:53:01dans le pays aujourd'hui
00:53:02et comment on peut en sortir.
00:53:04C'est vrai que j'avais proposé
00:53:05une autre méthode
00:53:06que celle qui a été retenue
00:53:07à trois reprises
00:53:09après que les gouvernements
00:53:09aient chuté.
00:53:10J'ai proposé que
00:53:11plutôt que nommer
00:53:12tout de suite
00:53:12un nouveau gouvernement,
00:53:14on en passe,
00:53:15comme le font
00:53:15tous les pays européens,
00:53:16par un moment de négociation
00:53:18avec les forces politiques
00:53:18pour essayer de bâtir
00:53:19un compromis
00:53:20et ensuite nommer un gouvernement.
00:53:21Et quand à trois reprises,
00:53:22vous avez une méthode
00:53:23qui marche ailleurs
00:53:24qui n'est pas retenue,
00:53:25vous pouvez assumer
00:53:25de dire que vous ne le comprenez pas.
00:53:26Voilà.
00:53:27Maintenant,
00:53:27j'ai toujours été respectueux
00:53:28et ça,
00:53:29c'est très important pour moi
00:53:30de la fonction présidentielle.
00:53:31Vous mettez le curseur
00:53:32de l'IRESP.
00:53:33Est-ce que l'IRESP,
00:53:34c'est d'avoir demandé
00:53:35la démission
00:53:36du président de la République ?
00:53:37Alors moi,
00:53:37je ne demande pas
00:53:38la démission
00:53:38du président de la République.
00:53:39Le curseur de l'IRESP,
00:53:40vous le placez à ce niveau-là
00:53:41comme l'a fait Édouard Philippe ?
00:53:42Mais indépendamment
00:53:43de la question des personnes
00:53:44et de la personne
00:53:45du président de la République,
00:53:46moi, je considère
00:53:47que c'est la question
00:53:47de nos institutions.
00:53:49Moi, je considère
00:53:50qu'appeler à la démission
00:53:52du président de la République
00:53:53à cause de sondages,
00:53:55à cause de blocages parlementaires,
00:53:56s'est créé un précédent
00:53:58que je trouve très dangereux.
00:53:58Donc, vous n'êtes pas Édouard Philippe ?
00:54:00Moi, tout de suite,
00:54:01j'ai dit que je n'appelais pas
00:54:04à la démission
00:54:04du président de la République.
00:54:05Je n'appellerais jamais
00:54:06à la démission
00:54:06du président de la République.
00:54:07Mais encore une fois,
00:54:08au-delà des questions de personnes,
00:54:10si vous acceptez l'idée
00:54:11qu'un président de la République
00:54:12qui est au terme
00:54:13de notre Constitution
00:54:14la clé de voûte
00:54:15des institutions
00:54:15soit quelque part
00:54:17chassé du pouvoir
00:54:18par une forme de pression,
00:54:19en fait, vous acceptez
00:54:20un régime
00:54:21où tout président de la République,
00:54:23parce qu'il y aurait des grèves,
00:54:24parce qu'il y aurait des blocages,
00:54:25parce qu'il y aurait une impopularité
00:54:26pour être chassé du pouvoir.
00:54:27Y compris si certains
00:54:28le considèrent
00:54:28comme le patient zéro du chaos.
00:54:31Moi, j'ai eu l'occasion
00:54:31de dire que ce qui a généré
00:54:33la situation actuelle,
00:54:35c'est la décision
00:54:35de dissoudre l'Assemblée nationale.
00:54:37Je l'ai dit
00:54:37parce que je suis lucide
00:54:38et encore une fois,
00:54:38je dis ce que je pense.
00:54:40Est-ce que ça doit conduire
00:54:41à rajouter de la crise
00:54:43à la crise ?
00:54:44Parce que c'est ça.
00:54:45Et fragiliser durablement
00:54:47la fonction présidentielle,
00:54:48je ne le crois pas.
00:54:49Je l'assume.
00:54:50Soit 17% Gabriel Attal
00:54:51des Français
00:54:52sont favorables
00:54:54présidentielles anticipées.
00:54:55Ce que je dis,
00:54:55ce n'est peut-être pas populaire
00:54:56ce que je dis,
00:54:57mais je l'assume.
00:54:57Vous savez,
00:54:57je ne cherche pas à dire
00:54:58ce que les Français
00:54:59ont envie d'entendre.
00:55:00J'assume de dire
00:55:01que pour notre pays,
00:55:03la France,
00:55:03fragiliser la fonction présidentielle
00:55:05en essayant à imposer
00:55:06au président de la République
00:55:07une démission
00:55:08ne serait pas bon
00:55:09pour notre pays.
00:55:10Et c'est aussi un enjeu
00:55:11pour la voix de la France
00:55:12dans le monde en ce moment.
00:55:13Vous avez vu
00:55:14tous les bouleversements géopolitiques
00:55:15qu'il y a aujourd'hui
00:55:16dans le monde.
00:55:17Imaginez quand même.
00:55:17Oui, mais une France forte
00:55:18aurait une voix forte également.
00:55:20D'abord, je pense qu'on a...
00:55:21On peut vous opposer cela.
00:55:21Un président avec un socle fort,
00:55:23avec une politique forte,
00:55:24permettrait à la France
00:55:25d'avoir une voix forte.
00:55:26La France,
00:55:27n'êtes-vous pas d'accord ?
00:55:27Et je suis lucide là-dessus aussi.
00:55:29Elle a une voix qui porte en Europe.
00:55:31Elle a une voix qui porte
00:55:31sur un certain nombre
00:55:32de terrains à l'international.
00:55:34Non, je le dis là-dessus.
00:55:34Encore des questions sur vous,
00:55:35M. Atte.
00:55:36Une question d'un téléspectateur.
00:55:37Tout à fait.
00:55:38C'est la priorité.
00:55:39Vincent qui vous pose une question.
00:55:40Vous êtes aujourd'hui député,
00:55:44président de Renaissance.
00:55:46Je voulais savoir
00:55:47si vous avez l'intention
00:55:48de vous présenter
00:55:49à la candidature
00:55:50de la présidence de la République
00:55:51un de ces jours ?
00:55:52C'est toujours moi
00:55:53que ce genre de questions
00:55:54ne viennent pas des journalistes.
00:55:55Comment ?
00:55:56Là, c'est un français.
00:55:56Là, vous pouvez répondre
00:55:57naturellement et sincèrement.
00:55:59En 2027,
00:56:00ça fera trois ans
00:56:02que j'aurai quitté
00:56:04mes fonctions gouvernementales,
00:56:06que j'aurai travaillé
00:56:07à un projet.
00:56:09Je pense que d'ici là,
00:56:10il y aura beaucoup de temps
00:56:11pour revenir
00:56:12sur l'élection présidentielle.
00:56:13Vous allez me dire
00:56:14que je fais de la langue de bois.
00:56:15Oui.
00:56:16Avant même que j'aie dit
00:56:17ce que j'allais dire,
00:56:18Laurence Ferrari.
00:56:19Mais je vous le dis quand même,
00:56:20et j'entends la question
00:56:21de ce monsieur
00:56:22qui est posé
00:56:23à travers cet écran.
00:56:26Les Français,
00:56:26aujourd'hui,
00:56:27ils voient qu'on n'est pas sûr
00:56:27d'avoir un budget.
00:56:29Ils voient qu'on n'est pas sûr
00:56:29d'avoir un gouvernement
00:56:30qui tient.
00:56:31Je suis désolé,
00:56:32mais je ne crois pas
00:56:33qu'il soit du tout
00:56:34dans le concours
00:56:35de qui va être candidat
00:56:36à l'élection présidentielle.
00:56:37Tout le monde ne parle que de primaire,
00:56:39ne parle que d'organisation.
00:56:40Mais c'est leur choix.
00:56:41Vous savez, moi,
00:56:41je pense que c'est...
00:56:41C'est pas le vôtre, toujours ?
00:56:42Vous n'êtes pas un converti
00:56:43à la primaire ?
00:56:44Moi, je n'exclus rien
00:56:45pour l'avenir,
00:56:46Sonia Mabrouk,
00:56:46mais je considère d'abord
00:56:47qu'il y a un temps pour tout,
00:56:49qu'aujourd'hui,
00:56:50faisons en sorte
00:56:50qu'il y ait un budget
00:56:50pour le pays.
00:56:51Je considère ensuite
00:56:52que ce débat
00:56:53sur la primaire,
00:56:54où vous entendrez quand même
00:56:55que tous ceux
00:56:56qui s'expriment sur la primaire
00:56:57ne parlent que de noms,
00:56:58de personnes.
00:56:59C'est pertinent.
00:57:07qui est de Gérald Darmanin
00:57:09jusqu'à Sarah Knafo.
00:57:10Et vous, vous mettez votre...
00:57:11Mais c'est d'une paresse
00:57:13intellectuelle totale
00:57:14que d'aborder cette question
00:57:15comme ça.
00:57:16Mais parce que le sujet,
00:57:18d'abord, avant les personnes,
00:57:19c'est la question du projet
00:57:20et de la ligne politique.
00:57:21Vous pouvez juxtaposer des personnes
00:57:22et vous dire,
00:57:23eux, ils iraient bien
00:57:23dans la même primaire.
00:57:24Mais pardon,
00:57:25s'ils pensent des choses
00:57:25radicalement différentes
00:57:26sur des sujets importants...
00:57:28Un projet, ça serait le carne.
00:57:30Ça n'a absolument aucun sens.
00:57:31Oui, mais aujourd'hui,
00:57:32vous avez beaucoup de candidats
00:57:33sans projet.
00:57:33Moi, je veux que mon projet
00:57:34ait un candidat.
00:57:35Et donc, je travaille d'abord
00:57:36à un projet.
00:57:36Vous avez vu tout au long
00:57:37de cette émission
00:57:38que sur tous les sujets
00:57:39sur lesquels vous m'avez interrogé,
00:57:40il pourrait y avoir encore
00:57:41bien d'autres sujets
00:57:42sur lesquels vous m'interrogez,
00:57:44je développe des idées,
00:57:46je développe un projet
00:57:47et le moment venu
00:57:48se posera la question
00:57:49de l'incarnation
00:57:50et des candidatures.
00:57:51Rien ne vous fait accélérer
00:57:52ou changer d'avis
00:57:52ni même ce sondage
00:57:53où Jordan Bardella
00:57:54est donné gagnant
00:57:55en second tour,
00:57:56quel que soit le candidat
00:57:57et vous à un niveau
00:57:59qui n'a pas dû
00:57:59vous satisfaire, je suppose.
00:58:01Vous savez, ce sondage,
00:58:02je crois que ça doit être
00:58:03un électrochop pour tout le monde
00:58:04parce qu'on voit que
00:58:06quel que soit le candidat
00:58:08qui est mis en face
00:58:10de Jordan Bardella,
00:58:11aujourd'hui, à l'heure actuelle,
00:58:13il est donné perdant.
00:58:14Donc évidemment,
00:58:15quand on regarde ça,
00:58:15mais vous savez,
00:58:16là aussi, indépendamment
00:58:17de la personne,
00:58:18on se dit que ça nécessite
00:58:19de travailler encore plus fort
00:58:20pour empêcher ça
00:58:21parce que moi,
00:58:22je ne le souhaite pas
00:58:22à mon pays
00:58:22que le Rassemblement National
00:58:24l'emporte,
00:58:25tréside la France
00:58:26et gouverne la France.
00:58:27Donc ça veut dire
00:58:27que sur tous les sujets
00:58:28dont on a parlé
00:58:28et pas que sur ceux-là,
00:58:30on doit continuer à agir
00:58:31et proposer un vrai chemin
00:58:31de rupture aux Français.
00:58:32C'est-à-dire, Gabriel Attal,
00:58:33même positionnement
00:58:34entre LFI et RN,
00:58:36on se souvient de votre vote.
00:58:37Est-ce que vous referiez
00:58:38la même chose ?
00:58:39Vous retireriez vos candidats
00:58:40pour soutenir LFI
00:58:41comme vous l'avez fait
00:58:42au législatif ?
00:58:43Alors, sur ce sujet-là,
00:58:44vous me permettrez
00:58:44de prendre un peu de temps
00:58:45pour m'exprimer
00:58:46parce que c'est un sujet...
00:58:47Disons qu'il a provoqué
00:58:48plusieurs troubles.
00:58:49C'est un sujet important.
00:58:49D'abord, vous savez,
00:58:50on a parlé des sujets
00:58:51de la lutte contre l'islamisme,
00:58:53la défense de la République
00:58:54et vous avez vous-même rappelé
00:58:56à quel point
00:58:56j'avais été systématiquement
00:58:58ciblé par LFI
00:58:59à chaque fois que j'ai eu
00:59:00à prendre ces positions.
00:59:02Personne ne peut sincèrement croire
00:59:03que je suis un ami d'LFI
00:59:04ou un allié d'LFI.
00:59:05Je suis un des responsables politiques
00:59:07qu'ils ont le plus attaqué.
00:59:08Et je peux vous dire
00:59:09pour des raisons
00:59:09de conviction personnelle aussi,
00:59:11moi, j'ai grandi avec un père
00:59:12qui est malheureusement décédé aujourd'hui
00:59:14et qui m'a toujours dit
00:59:16tu as beau ne pas être juif,
00:59:19à cause de ton nom,
00:59:20tu subiras l'antisémitisme
00:59:21comme tous les juifs de France.
00:59:22Il suffit d'ouvrir
00:59:23les réseaux sociaux pour le voir.
00:59:24Donc, imaginez que je puisse avoir
00:59:25la moindre accointance
00:59:27avec ce parti
00:59:28est totalement impensable.
00:59:31Pour ces élections législatives,
00:59:32je me suis présenté
00:59:33dans ces élections législatives
00:59:34à un moment
00:59:35où il n'y avait pas beaucoup
00:59:36de responsables politiques
00:59:37de mon camp politique
00:59:38qui étaient prêts à se battre.
00:59:39Je me suis présenté
00:59:39en disant qu'il y avait
00:59:40deux menaces pour le pays.
00:59:41Une majorité tenue
00:59:43par la France insoumise
00:59:44et une majorité tenue
00:59:45par le Rassemblement national.
00:59:47Et que je me battais
00:59:47contre les deux.
00:59:49Et au premier tour,
00:59:50parce que par ailleurs
00:59:50on a désisté des candidats
00:59:51dans des circonscriptions
00:59:52où LFI risquait de gagner,
00:59:54on a évacué
00:59:56la possibilité
00:59:57qu'LFI puisse l'emporter
00:59:58au premier tour
00:59:59de cette élection législative.
01:00:00Et au second tour,
01:00:01il s'agissait d'empêcher
01:00:02que le Rassemblement national...
01:00:03Mais vous avez favorisé
01:00:04de fait le nouveau Front populaire.
01:00:06C'est mathématique, c'est têtu.
01:00:07Sonia Marouk,
01:00:08il y a moins de députés LFI
01:00:09aujourd'hui
01:00:10qu'il y en avait avant
01:00:10la dissolution.
01:00:11Parce que certains comme moi
01:00:12se sont battus
01:00:13dans ces législatives
01:00:14où c'était beaucoup plus facile
01:00:15pour d'autres
01:00:15de ne rien dire,
01:00:17de ne pas se battre.
01:00:17Qui allait sur les circonscriptions
01:00:18tenues par LFI
01:00:19pour se battre contre eux
01:00:20et pour les défier
01:00:21sur la circonscription
01:00:22dans le Vaucluse
01:00:23de Raphaël Arnaud.
01:00:24C'est moi qui suis allé
01:00:25pour faire campagne contre eux.
01:00:26Il y a moins de députés LFI
01:00:27aujourd'hui
01:00:27qu'il y en avait
01:00:28avant la dissolution.
01:00:29Donc vous feriez la même chose
01:00:30s'il y avait des députés
01:00:30pour les 6 mois ?
01:00:32Non, ça n'est pas ce que je dis
01:00:32Laurence Ferrari.
01:00:34Je pense qu'on ne pourrait pas
01:00:35refaire la même chose aujourd'hui.
01:00:36Qu'est-ce que vous feriez ?
01:00:36D'abord parce que
01:00:37quand cette décision a été prise
01:00:38et je le redis ici,
01:00:39ça a été un peu
01:00:40le bal des faux cul.
01:00:41Parce que la réalité
01:00:41c'est que tous les partis
01:00:43l'ont fait
01:00:50qui visez-vous ?
01:00:53Tous les partis
01:00:54qui ne sont pas LFI
01:00:56et le RN
01:00:56ont fait des désistements
01:00:57réciproques.
01:00:58Mais en général
01:00:59les responsables politiques
01:00:59qui ont dit qu'ils étaient contre
01:01:00ils ont attendu
01:01:01après le deuxième tour
01:01:02de l'élection législative
01:01:03une fois que leur candidat
01:01:04avait bénéficié de désistements
01:01:06ou que leur candidat
01:01:07s'était désisté
01:01:07pour le dire.
01:01:08Moi, on peut me reprocher
01:01:09des choses.
01:01:10On peut me reprocher
01:01:11de prendre des positions
01:01:12avec lesquelles on est en désaccord
01:01:13mais on ne peut pas me reprocher
01:01:14de me dérober
01:01:15ou de ne pas dire
01:01:16ce que je crois
01:01:16et ce que je décide.
01:01:17Moi, j'ai toujours assumé
01:01:18les positions que je prenais
01:01:19contrairement à d'autres.
01:01:21Maintenant,
01:01:21si ça a été fait
01:01:22Laurence Ferrari
01:01:23c'était pour empêcher
01:01:24la victoire du Rassemblement National
01:01:25et oui,
01:01:26je vous le dis ici aussi
01:01:27je m'oppose
01:01:28et je ferai tout
01:01:29pour éviter que LFI
01:01:30puisse un jour
01:01:30gouverner la France
01:01:31et je m'opposerai toujours
01:01:33et même si ça peut déplaire
01:01:34à certains
01:01:34à ce que le Rassemblement National
01:01:36puisse gouverner la France
01:01:37parce que je ne le veux pas
01:01:38pour mon pays
01:01:39parce que je pense
01:01:39que ce serait terrible
01:01:40pour mon pays.
01:01:41Ça vaudra pour les municipales
01:01:43à Paris.
01:01:43Vous avez fait votre choix.
01:01:45Rachida Dati est candidate
01:01:46pourtant ce n'est pas elle
01:01:47que vous soutenez.
01:01:48Alors,
01:01:49on a un processus collégial
01:01:50dans mon parti Renaissance
01:01:51et le choix qui a été fait
01:01:53Elle n'a pas été tendre avec vous ?
01:01:54Vous savez,
01:01:55j'ai l'habitude.
01:01:56Elle avait menacé
01:01:57il y a quelques temps
01:01:58de tuer mon chien
01:02:00et Volta est en pleine forme.
01:02:01C'était évidemment
01:02:02sur le ton de la blague
01:02:03qu'elle l'avait dit
01:02:03mais c'est un trait d'humour.
01:02:05C'est un trait d'humour.
01:02:06Je ne suis pas sensible
01:02:08aux intimidations
01:02:08et je ne suis pas sensible
01:02:11aux attaques, etc.
01:02:13Moi,
01:02:13ce que je regarde
01:02:14c'est la situation politique
01:02:16et ce qu'on veut pour Paris.
01:02:18Oui,
01:02:18on veut une alternance à Paris.
01:02:20Avec Renaissance,
01:02:20on veut changer les choses
01:02:21à Paris.
01:02:23Et on a réuni
01:02:24tous nos responsables
01:02:25politiques à Paris.
01:02:27Nos responsables
01:02:27d'arrondissement,
01:02:28nos élus à Paris
01:02:29et à une écrasante majorité,
01:02:31ils ont fait le choix
01:02:32de soutenir
01:02:33la candidature
01:02:34de Pierre-Yves Bournazel.
01:02:35Vous pensez aux électeurs ?
01:02:36Là, c'est bien
01:02:37de vous réunir entre vous.
01:02:38Honnêtement.
01:02:39Mais vous savez,
01:02:39ils sont tous les jours...
01:02:40Quoi que vous pensiez
01:02:41de Mme Dati,
01:02:42il n'y a pas photo.
01:02:43Il n'y a pas photo
01:02:44à quel niveau ?
01:02:44Vous pensez que,
01:02:45monsieur,
01:02:45et je veux dire
01:02:46avec tout le respect
01:02:47qu'on doit à M. Bournazel,
01:02:48vous ne pensez pas
01:02:49que Mme Dati
01:02:49a plus de notoriété,
01:02:51d'assises politiques,
01:02:52d'envergure politique ?
01:02:53D'abord,
01:02:54je ne crois pas que ce soit...
01:02:55Pour le porter,
01:02:55si vous voulez vraiment
01:02:56l'alternative.
01:02:56D'abord,
01:02:56je ne crois pas
01:02:57que ce soit la notoriété
01:02:58qui fasse l'élection à Paris,
01:02:59contrairement à ce qu'on peut penser.
01:03:00Si c'était la notoriété,
01:03:02c'est Jack Lang
01:03:03et pas Bertrand Delanoé
01:03:04qui auraient été élus en 2001.
01:03:06C'est NKM
01:03:06et pas Anne Hidalgo
01:03:07qui auraient été élus en 2014.
01:03:09Non, je pense que les Parisiens,
01:03:10vous savez,
01:03:10ils sont comme tous les Français.
01:03:12Ils veulent un maire
01:03:12qui s'occupe d'eux
01:03:13et qui se préoccupe d'eux.
01:03:15Pierre-Yves Bournazel,
01:03:15il est élu
01:03:16depuis des années à Paris,
01:03:17travaille depuis des années
01:03:18sur les sujets parisiens
01:03:20et par ailleurs.
01:03:21C'est d'abord
01:03:22pour des raisons de fond
01:03:23que les cadres de renaissance
01:03:24ont fait ce choix
01:03:25et ensuite pour des questions
01:03:26de manière de faire de la politique.
01:03:29La politique,
01:03:30ça doit être du rassemblement
01:03:31plus que de la division.
01:03:33Ça doit être de la bienveillance
01:03:34plus que des oucas
01:03:36ou de l'intimidation.
01:03:37Et on croit à ça.
01:03:38Voilà, vous avez l'air
01:03:39de vous faire rire.
01:03:40Pas du tout.
01:03:41Si vous croyez à une alternative
01:03:42avec M. Bournazel,
01:03:43c'est ce que vous avez...
01:03:44Vous savez,
01:03:44une campagne s'est faite pour ça.
01:03:45Oui, tout à fait.
01:03:46Une campagne s'est faite pour ça
01:03:47pour rencontrer les Parisiens,
01:03:48se faire connaître.
01:03:49J'espère qu'il y aura des débats
01:03:49qui seront organisés.
01:03:50Vous ne regrettez pas
01:03:52d'avoir été candidat vous-même ?
01:03:53Sur vos plateaux ?
01:03:54Non, vous savez,
01:03:55moi je n'ai jamais exprimé...
01:03:55C'est une plateforme.
01:03:56Je n'ai jamais exprimé
01:03:57de souhait de ce point de vue-là.
01:04:00On avance.
01:04:00Il nous reste encore un peu de temps.
01:04:02On est sur CNews
01:04:02et sur Europe 1.
01:04:03Gabriel Attal,
01:04:04parlons de l'audiovisuel.
01:04:05Alors que les auditions
01:04:06ont commencé
01:04:06devant la commission
01:04:07d'enquête parlementaire
01:04:08sur l'audiovisuel public,
01:04:09on a un sondage,
01:04:10pareil,
01:04:10c'est ça,
01:04:11CNews Europe 1,
01:04:12le JDD,
01:04:1260% des Français
01:04:13estiment que le service public
01:04:15de télévision et de radio
01:04:16est partielle.
01:04:18Qu'est-ce que vous en pensez ?
01:04:20Moi, j'ai entendu,
01:04:21là aussi,
01:04:22depuis que j'ai l'âge,
01:04:22de m'intéresser à la politique
01:04:24et aux informations,
01:04:25que les journalistes
01:04:26étaient de gauche,
01:04:27que tel journal
01:04:28était de droite,
01:04:29que telle chaîne
01:04:30de télévision
01:04:30était de gauche.
01:04:32Voilà, moi je pense
01:04:32qu'il y a effectivement
01:04:34un besoin d'impartialité.
01:04:37Et ensuite,
01:04:37vous avez des institutions,
01:04:38avant le CSA,
01:04:39aujourd'hui l'Arcom,
01:04:40qui est là
01:04:40pour le faire respecter.
01:04:42Voilà ce que je crois.
01:04:44Je ne pense pas
01:04:44que ce soit responsable politique.
01:04:45si on a des organismes indépendants
01:04:47qui sont là pour le vérifier,
01:04:49de dire
01:04:49si c'est partiel
01:04:51ou pas partiel.
01:04:52Par ailleurs,
01:04:52vous avez vu
01:04:52qu'il y a une commission d'enquête
01:04:53qui a été ouverte
01:04:54à l'Assemblée nationale.
01:04:57On verra
01:04:57ce que dit
01:04:58cette commission d'enquête.
01:04:59On vous pose la question différemment.
01:05:00Quelles doivent être,
01:05:01selon vous,
01:05:02les missions
01:05:02d'un vrai service public
01:05:04de l'audiovisuel ?
01:05:05Que doit-il vraiment respecter
01:05:07pour être conforme
01:05:08au souhait,
01:05:09à la volonté,
01:05:10à ce qu'attendent les Français ?
01:05:11Je pense que c'est informer,
01:05:12d'abord,
01:05:13et avoir une information
01:05:13équilibrée.
01:05:15Je pense que c'est ça l'enjeu.
01:05:16Il ne s'agit pas de dire
01:05:17qu'il n'y a aucune prise de position
01:05:19sur le service public.
01:05:20De la même manière
01:05:21que sur toutes les chaînes,
01:05:22sur la vôtre,
01:05:22il peut y avoir des prises
01:05:23de position politique,
01:05:24des éditorialistes.
01:05:25Il faut que ce soit équilibré.
01:05:26Il faut que tous les points de vue
01:05:27puissent s'exprimer.
01:05:29Moi, je crois que c'est le cas
01:05:29sur toutes les chaînes.
01:05:30Moi, je vais partout.
01:05:31Je suis invité.
01:05:31Je suis ici ce soir.
01:05:33Je vais sur l'audiovisuel public.
01:05:34Quand on m'invite,
01:05:35voilà, je viens
01:05:36pour m'exprimer.
01:05:38Je pense que c'est ça.
01:05:39Et puis, évidemment,
01:05:40avoir des exigences
01:05:42que n'ont pas forcément
01:05:43d'autres chaînes privées,
01:05:45d'accès à la culture,
01:05:46de pluralité culturelle,
01:05:48d'éducation aussi
01:05:49pour nos enfants.
01:05:50Voilà, c'est ça pour moi
01:05:51l'audiovisuel public.
01:05:53On avance.
01:05:53On aborde le dernier chapitre
01:05:55qui concerne l'international.
01:05:56La semaine dernière,
01:05:57lors du Congrès des maires,
01:05:58le général Mondon,
01:05:59chef d'état-major des armées,
01:06:01a appelé les élus
01:06:01à préparer la population
01:06:02à de futurs conflits,
01:06:04sous-entendant évidemment
01:06:05une confrontation avec la Russie.
01:06:06Il a même prononcé cette phrase
01:06:07« Il faut se préparer
01:06:09à perdre nos enfants ».
01:06:10Ça a créé beaucoup d'émoi
01:06:12dans la population.
01:06:13Il ne s'agit pas d'un montage,
01:06:15pas de propos tirés
01:06:16de leur contexte.
01:06:17C'est une phrase
01:06:18qui a été prononcée tranquillement
01:06:19par le chef d'état-major des armées.
01:06:21Vous partagez ce constat,
01:06:23Gabriel Attal,
01:06:24et vous comprenez
01:06:24l'inquiétude des Français.
01:06:25J'ai évidemment vu,
01:06:27entendu,
01:06:27et beaucoup de Français me l'ont dit,
01:06:29les interrogations,
01:06:30les inquiétudes,
01:06:30le malaise autour de cette phrase.
01:06:32Moi, je vais vous dire
01:06:33comment je l'ai comprise.
01:06:35Nos soldats,
01:06:36sont les enfants de la nation.
01:06:38Et nos soldats,
01:06:38aujourd'hui,
01:06:39ils sont exposés
01:06:39sur beaucoup de terrains
01:06:40et ils sont menacés.
01:06:42Et leur vie est menacée.
01:06:43Et on a eu ces dernières années
01:06:44à déplorer la mort
01:06:46d'enfants de la nation,
01:06:48de soldats,
01:06:49dans des opérations extérieures.
01:06:50Et je vais vous dire,
01:06:51Laurence Ferrari,
01:06:52à Matignon,
01:06:53j'ai eu l'honneur
01:06:53de beaucoup travailler
01:06:54avec le chef d'état-major
01:06:55des armées
01:06:56de l'époque général Burkhard,
01:06:59avec le général Mandon
01:07:00qui était à l'époque
01:07:00chef d'état-major particulier
01:07:02du président de la République.
01:07:04Ce sont des serviteurs
01:07:05de l'État
01:07:06et de nos armées
01:07:07d'une extraordinaire qualité.
01:07:09Et je le dis,
01:07:10dans le monde
01:07:11que nous connaissons aujourd'hui
01:07:13dans ces bouleversements géopolitiques,
01:07:15plutôt que de polémiquer,
01:07:16on devrait plutôt se réjouir
01:07:17d'avoir des hommes
01:07:18de cette trempe
01:07:19à la tête de nos armées.
01:07:20On s'est interrogés
01:07:21parce qu'au-delà de la polémique,
01:07:22essayons aussi
01:07:23de répondre
01:07:24aux interrogations légitimes
01:07:25des Français.
01:07:26D'ailleurs,
01:07:27la mère d'Elias
01:07:28en a parlé
01:07:28quand on lui a posé
01:07:29la question.
01:07:30Elle a dit,
01:07:30mais oui,
01:07:31nos enfants meurent,
01:07:32mais d'abord sur le champ
01:07:33de bataille de la France.
01:07:34Bien sûr,
01:07:34mais on en a parlé
01:07:37tout à l'heure.
01:07:37Moi, je vous dis,
01:07:38je pense qu'il faisait référence
01:07:39à nos soldats.
01:07:41Est-ce qu'il n'y a pas
01:07:41une guerre
01:07:42qu'on ne veut pas voir ?
01:07:43Je crois avoir montré
01:07:45que non seulement je la voyais,
01:07:46mais que j'avais envie
01:07:46de me battre.
01:07:47Le chef d'état-major
01:07:49des armées,
01:07:50il est invité
01:07:51à s'exprimer
01:07:51au congrès des maires
01:07:52sur la situation internationale
01:07:54et il s'exprime
01:07:55au nom de l'armée,
01:07:56de nos soldats
01:07:57qui, oui,
01:07:58sont aujourd'hui menacés
01:07:59et sont menacés
01:08:00aujourd'hui
01:08:00sur un certain nombre
01:08:01de terrains
01:08:01où ils sont engagés.
01:08:02C'est une réalité.
01:08:04Voilà.
01:08:04Et donc,
01:08:04j'entends encore une fois,
01:08:05il y a des Français
01:08:06qui, c'est vrai,
01:08:07en entendant cette phrase,
01:08:08se sont dit,
01:08:09demain,
01:08:09on va peut-être venir
01:08:10chercher mon fils
01:08:11pour l'envoyer au front
01:08:13en Ukraine
01:08:14où il pourra perdre
01:08:15la vie face à la Russie.
01:08:16Évidemment que ce n'est pas
01:08:17ce que le chef d'état-major
01:08:17des armées a dit
01:08:19ou a voulu dire
01:08:19avec cette phrase.
01:08:20Il faut se préparer
01:08:20à un conflit d'ici 2030
01:08:21direct ou indirect
01:08:22avec la Russie.
01:08:23Pardon,
01:08:23après,
01:08:24est-ce que la Russie
01:08:25aujourd'hui menace
01:08:26nos intérêts ?
01:08:26La réponse est oui.
01:08:27Là aussi,
01:08:28c'est mon expérience
01:08:29à Matignon
01:08:29qui me permet de vous dire
01:08:30que c'est une réalité.
01:08:31C'est une réalité
01:08:32en matière de désinformation,
01:08:34c'est une réalité
01:08:34en matière de cyberattaque,
01:08:36c'est une réalité
01:08:36en matière d'atteinte
01:08:37à nos intérêts stratégiques
01:08:38en Afrique
01:08:39et sur un certain nombre
01:08:40de terrains dans le monde.
01:08:41Oui,
01:08:42il y a une menace
01:08:42aujourd'hui de la Russie
01:08:43qui nous concerne
01:08:44et qui nous concerne tous
01:08:45et qui concerne nos démocraties.
01:08:46Mais c'est une menace
01:08:46de confrontation directe
01:08:48avec une puissance nucléaire,
01:08:49c'est de cela
01:08:50dont nous parlons ?
01:08:51Notre responsabilité,
01:08:52la responsabilité
01:08:53d'un chef de l'État,
01:08:54d'un chef des armées,
01:08:55d'un chef d'état-major des armées,
01:08:56c'est de se préparer
01:08:57à toutes les situations.
01:08:59Et il y a quelques années,
01:09:00je pense,
01:09:01que beaucoup de choses
01:09:02qui se produisent aujourd'hui,
01:09:04certains Français
01:09:04n'y auraient pas cru
01:09:05si on avait parlé
01:09:07sur des plateaux de télévision.
01:09:08Le fait est que la guerre
01:09:09est revenue
01:09:11et que ça implique
01:09:13de se préparer
01:09:14évidemment à tous les scénarios.
01:09:15Est-ce que ça veut dire
01:09:16qu'il faut terroriser les Français
01:09:18en leur donnant le sentiment
01:09:19qu'on va venir chercher
01:09:20leurs fils, leurs filles
01:09:21pour les envoyer au front ?
01:09:22La réponse est non.
01:09:23On a une armée de métiers
01:09:24qui est professionnelle.
01:09:25Au moment où les Américains
01:09:26parlent de paix,
01:09:27nous parlons de guerre.
01:09:28Il s'exprimait sur...
01:09:29Au moment où Donald Trump
01:09:30montre son volontarisme,
01:09:31on peut le critiquer
01:09:32avec un plan de paix américain,
01:09:34certains disent aussi russe,
01:09:35nous parlons de guerre.
01:09:36Comment vous expliquez
01:09:37cette distorsion,
01:09:38cette dichotomie quand même
01:09:39avec les Américains
01:09:40qui sont, si je puis dire,
01:09:42à la table vraiment
01:09:42de ce qui se passe
01:09:43et nous, la France
01:09:44et les Européens
01:09:45en train de parler de guerre
01:09:46sans être à la table
01:09:46là où ça se décide.
01:09:48Je crois que depuis
01:09:48le début de ce conflit,
01:09:50depuis le début de ce conflit,
01:09:51la France et les Européens
01:09:52sont aux côtés des Ukrainiens
01:09:54pour les aider à se défendre
01:09:56face à la Russie,
01:09:56ce qui est quand même
01:09:57le meilleur moyen
01:09:57d'avoir une paix,
01:09:58Sonia Mabrouk.
01:09:59Parce que la paix,
01:10:00ça ne peut pas être...
01:10:00La paix, c'est la continuation
01:10:01de la guerre ?
01:10:02Non, la paix,
01:10:03c'est les Ukrainiens
01:10:04qui sont capables de résister
01:10:05pour imposer une solution
01:10:06à leur terme.
01:10:08C'est ça la paix.
01:10:09Il ne peut pas y avoir
01:10:09une paix qui ne se fasse
01:10:11que dans les termes
01:10:12que souhaitent la Russie
01:10:12et Vladimir Poutine.
01:10:13Ça ne s'appelle pas une paix,
01:10:14ça s'appelle une capitulation.
01:10:16Donc oui, évidemment,
01:10:17quand on soutient l'Ukraine,
01:10:19on agit pour la paix.
01:10:20Si demain, la Russie
01:10:20envahit l'Ukraine,
01:10:22si demain, l'Ukraine
01:10:23perd toute sa souveraineté,
01:10:24ce ne sera pas la paix.
01:10:25Ce sera un envahissement,
01:10:26une perte de souveraineté
01:10:27et ce sera peut-être demain
01:10:28d'autres guerres
01:10:29avec d'autres pays,
01:10:30cette fois-ci
01:10:30dans l'Union européenne.
01:10:31Ce n'est pas ça qu'on souhaite.
01:10:32Gabriel Attal,
01:10:33on arrive au terme
01:10:33de cette émission.
01:10:35Peut-être pour résumer
01:10:35et en une réponse courte,
01:10:38quelle est pour vous
01:10:38la plus grande menace
01:10:40pour notre pays ?
01:10:41Les menaces,
01:10:42elles sont multiples.
01:10:43Il y a une menace
01:10:44que j'évoquais à l'instant,
01:10:46une menace géopolitique
01:10:47et elle est réelle,
01:10:48encore une fois.
01:10:49Il y a des cyberattaques
01:10:50dont on voit
01:10:50qu'elles viennent de l'étranger.
01:10:52Il y a des campagnes
01:10:53de désinformation
01:10:54sur le continent africain
01:10:55dont on voit
01:10:55qu'elles sont menées
01:10:56par l'étranger,
01:10:57encore une fois,
01:10:57pour faire de l'ingérence
01:10:59et nuire à nos intérêts,
01:11:01à nos relations en Afrique.
01:11:03Donc, il y a des menaces
01:11:03de cet ordre.
01:11:04Et ensuite,
01:11:04une menace,
01:11:05je le dis,
01:11:06de très grands déclassements
01:11:07du continent européen.
01:11:09On parle beaucoup
01:11:09des États-Unis en ce moment.
01:11:10Et de la France ?
01:11:11On parle beaucoup de la France
01:11:12et c'est normal.
01:11:13On parle très peu de la Chine.
01:11:15Et pardon,
01:11:15mais je fais partie
01:11:17d'une génération
01:11:17qui a grandi quelque part
01:11:20avec ce discours dominant
01:11:21et cette espèce de luxe
01:11:23dans lequel tout le monde
01:11:23était installé
01:11:24consistant à dire
01:11:25les cerveaux sont en Europe
01:11:27et les bras
01:11:28pour produire
01:11:29sont en Chine.
01:11:30Et de plus en plus,
01:11:31on le voit aujourd'hui.
01:11:32Sur tous les sujets
01:11:33d'innovation,
01:11:34les cerveaux sont en Chine.
01:11:36Et moi,
01:11:37ce que je vois
01:11:37comme risque aujourd'hui
01:11:38existentiel quelque part aussi
01:11:40pour nous,
01:11:40indépendamment des questions
01:11:41de sécurité,
01:11:42indépendamment des questions
01:11:43militaires qu'on a évoquées,
01:11:44c'est cette question-là
01:11:45de l'innovation.
01:11:46Et c'est le risque,
01:11:47quelque part,
01:11:48si on ne fait pas ce qu'il faut,
01:11:49notamment au niveau européen,
01:11:51que la France,
01:11:52l'Europe deviennent
01:11:52au mieux...
01:11:53Il y a une espérance française
01:11:54quand même en tout cas.
01:11:55Je vais y venir,
01:11:55mais là,
01:11:56j'ai été interrogé
01:11:57sur les menaces
01:11:57qu'on subit.
01:11:58Mais qu'on devienne
01:11:59au mieux
01:12:00le club de vacances
01:12:02ou la maison de retraite
01:12:03du monde
01:12:04et pour le reste
01:12:04une colonie chinoise
01:12:05ou américaine
01:12:06sur les sujets technologiques.
01:12:07C'est ça la menace
01:12:08aujourd'hui,
01:12:09sur la batterie électrique,
01:12:10sur l'intelligence artificielle,
01:12:11sur le quantique,
01:12:12sur tous ces sujets-là
01:12:13qui feront la puissance
01:12:14de demain
01:12:14et notamment la puissance
01:12:15de la France.
01:12:16Personne ne peut dire
01:12:17que sur ces sujets-là,
01:12:18la France s'en sortira mieux
01:12:19en étant seule.
01:12:20Maintenant,
01:12:21pour en venir
01:12:21à la France,
01:12:22puisque vous l'évoquiez,
01:12:23moi, je vais vous dire
01:12:24comme tous les Français,
01:12:26comme tous les Français,
01:12:27j'aime passionnément
01:12:28mon pays.
01:12:29J'aime mon pays d'abord
01:12:30parce que je pense
01:12:30que c'est un très grand pays.
01:12:32On a la plus belle géographie,
01:12:35les plus beaux paysages,
01:12:36la plus grande culture,
01:12:37la plus grande profondeur historique,
01:12:39je crois aussi.
01:12:40Et tout ça nous a permis
01:12:41quand même
01:12:42de traverser
01:12:43beaucoup de crises,
01:12:44beaucoup d'épreuves
01:12:45et de toujours se relever.
01:12:47Il y a eu la monarchie absolue
01:12:48et puis il y a eu
01:12:49la révolution.
01:12:50Il y a eu la terreur
01:12:51et puis il y a eu la république.
01:12:52Il y a eu la seconde guerre mondiale
01:12:53et il y a eu
01:12:54les trente glorieuses.
01:12:55Depuis la dissolution,
01:12:56on vit un moment
01:12:57absolument terrible
01:12:58dans la vie politique
01:12:59et dans la vie tout court
01:13:00de notre pays.
01:13:01Et ce moment terrible,
01:13:02il arrive
01:13:03au pire moment
01:13:04qui est celui
01:13:05qu'on évoquait
01:13:05à l'international
01:13:06avec une accélération
01:13:08du virage technologique,
01:13:09des bouleversements géopolitiques,
01:13:10de la guerre commerciale,
01:13:11du dérèglement climatique.
01:13:14Et moi,
01:13:14ce que je crois profondément,
01:13:15c'est qu'il y a
01:13:16un chemin d'espoir
01:13:17pour la France
01:13:18et pour les Français
01:13:19précisément
01:13:19parce qu'on a tous ses atouts
01:13:20et qu'on a cette histoire
01:13:21derrière nous.
01:13:22Et je pense que c'est possible
01:13:23à condition d'être lucide
01:13:25sur la situation.
01:13:26Et vous l'avez vu
01:13:26sur tous les sujets
01:13:27qu'on a évoqués,
01:13:28j'assume de dire
01:13:29qu'on ne peut pas
01:13:30se résoudre
01:13:31à des débats de paramètres.
01:13:32Baisser telle taxe
01:13:33pour augmenter tel autre,
01:13:35bouger telle virgule
01:13:35dans telle réglementation.
01:13:36Il faut assumer
01:13:37de changer de modèle
01:13:38et de changer de système.
01:13:40Et oui,
01:13:41on peut y arriver
01:13:41à condition d'être lucide.
01:13:43Tout a changé,
01:13:44alors tout doit changer.
01:13:45Merci beaucoup Gabriel Attal.
01:13:46Merci Sonia.
01:13:47Merci chère Laurence.
01:13:48Bonne soirée à vous
01:13:49sur Europe 1
01:13:49avec Maëlle Hassani
01:13:51et évidemment sur CNews
01:13:51avec Gauthier Lebrecht.
01:13:53Merci à vous
01:13:53d'être venu
01:13:54pour être le premier invité
01:13:55de La France en face.
01:13:56Merci à vous.
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