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Le gouvernement fait un geste. Après le tollé provoqué par l'annonce de la hausse de la taxe foncière en 2026 en raison de l'actualisation de la base de calcul, Sébastien Lecornu a annoncé ce mercredi 26 novembre vouloir "changer de méthode à court terme et à long terme".

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00:00Une annonce qui a secoué le landerno politique la semaine dernière, l'annonce de la taxe foncière, la hausse, le réajustement de la taxe foncière.
00:08Sauf que là, vu l'ampleur de la polémique, le gouvernement a décidé d'appuyer sur le frein.
00:12Comment ça s'est passé ? Eh bien ça s'est passé au Sénat où nous retrouvons Hugo Capelli en direct pour BFMTV.
00:18Hugo, et c'est le Premier ministre Sébastien Lecornu qui s'est lui-même chargé de l'annonce.
00:22Oui, et c'est l'annonce de la journée à retenir ici au Sénat, Sébastien Lecornu qui a donc annoncé qu'il revenait sur la hausse de la taxe foncière.
00:35On le rappelle, cette hausse de la taxe foncière, elle devait concerner environ 7 millions de foyers.
00:40C'était une hausse de plusieurs dizaines d'euros, sauf que ça touche au portefeuille des Français et donc la classe politique était consternée.
00:48Le Rassemblement national qui avait demandé au gouvernement de revoir sa copie.
00:52Des voix s'étaient aussi élevées au sein du camp gouvernemental.
00:56Le gouvernement qui avait répondu à cela en mettant en place un certain nombre de consultations.
01:03Jusqu'à ce matin, il y avait une consultation avec des ministres et des élus locaux.
01:07Sébastien Lecornu qui demande à ce que les concertations se poursuivent au niveau départemental.
01:13Il veut une nouvelle méthode pour la gestion de la taxe foncière.
01:17On va écouter le Premier ministre.
01:19Il faut changer de méthode à court terme et il faut changer de méthode désormais à long terme.
01:23Toute approche nationale est morte-née.
01:26Donc il va falloir revenir à une approche départementale, voire même à une approche infradépartementale, voire même commune par commune.
01:33Si on a une approche infradépartementale ou départementale, ça va prendre du temps.
01:37Et donc j'ai demandé au ministre concerné de dilater ce calendrier pour nous emmener jusqu'au mois de mai ou juin pour permettre cette approche départementale.
01:44Et on essaye une bonne fois pour toutes, même si ce n'est pas facile, de tracer un chemin nouveau sur la révision des bases locatives.
01:50Je pense que c'est l'intérêt général qui le commande.
01:52En tout cas, merci pour la mobilisation des parlementaires sur ce dossier.
01:54Selon Sébastien Lecornu, les calculs autour de cette taxe foncière sont trop vieux, trop obsolètes.
02:00Et surtout, elle ne doit plus être gérée au niveau national, mais au niveau départemental, au niveau local.
02:06Maintenant, il faudra voir si cette annonce sera suivie des faits dans les prochains mois.
02:10– Merci Hugo Capilla, en direct du Sénat, avec Théo Touché pour BFM TV.
02:14– Avant de revenir sur ce fiasco politique pour Sébastien Lecornu, qui est obligé de se déjuger,
02:20il faut rappeler pourquoi l'administration fiscale voulait réactualiser cette taxe foncière qu'on a appelée taxe bignoire.
02:28Expliquez-nous, Gétane.
02:29– Alors, la taxe foncière, elle est calculée sur la base, sur une base cadastrale.
02:36Cette base cadastrale, elle dépend du niveau de confort.
02:39Ce niveau de confort, il dépend de quoi ?
02:42Du nombre de points d'eau que vous avez dans votre logement, de l'électricité,
02:47d'un certain nombre de points qui font que ça vous augmente la surface qui est taxable.
02:53– Par exemple, si j'ai un sel et une bignoire chez moi, ça rajoute quelques mètres carrés à la surface générale globale de mon domicile.
03:01– Or, la base taxable des logements n'a pas été réévaluée depuis 1970.
03:07Et aujourd'hui, il y a un certain nombre de logements qui ont bénéficié de rénovations,
03:13des rénovations qui n'ont pas été déclarées à l'administration fiscale
03:18et dont la taxe foncière aujourd'hui n'est pas à son juste niveau.
03:23Ce que demandait…
03:23– Attendez, pardon, parce qu'il faut expliquer aux Français,
03:25quand par exemple j'ai une douche et je change ma douche en bignoire, il faut que je le déclare au fisc.
03:28– Oui, tout à fait. Et d'ailleurs, c'est très intéressant parce que justement,
03:32si vous passez de douche à baignoire, en fait, votre taxe foncière, elle va diminuer.
03:37C'est l'installation d'une douche qui est considérée comme un confort supplémentaire.
03:42Ça, c'est la première chose.
03:43– Bon, la douche, c'est plus confort que la miroir en plus.
03:44– Oui, tout à fait. Exactement.
03:46– Enfin bon, bref.
03:47– Là, il y a des reçus qui sautent.
03:48– Donc aujourd'hui, le gouvernement estime, enfin pas le gouvernement,
03:52l'administration plus exactement estime que quasiment tous les foyers français en 2025
03:58ont l'électricité et l'eau courante.
04:01– Donc il y a de l'argent à récupérer.
04:03– Il y a de l'argent à récupérer et je précise une chose,
04:07c'est qu'il y a eu une réunion qui a eu lieu avec les élus locaux,
04:10justement sur ce point très précis en juin dernier.
04:14et que justement à l'issue de cette réunion, il a été acté
04:18qu'il y aurait une revalorisation de cette base taxable
04:22et que le bénéfice à hauteur de 466 millions d'euros
04:26serait redistribué aux collectivités.
04:30Un certain nombre de maires nous ont confirmé ces éléments.
04:34On rappelle aussi une chose, c'est que ces critères de confort,
04:38ça fait des années maintenant qu'on parle d'une réévaluation.
04:42– Alors, il y a des personnalités politiques qui sont satisfaites bien évidemment
04:46de ce que le gouvernement appuie sur le frein.
04:49Gabriel Attal, l'ancien Premier ministre, locataire de Matignon,
04:52qui, excellente nouvelle pour les propriétaires,
04:55que nous réclamions depuis le premier jour,
04:56merci au Premier ministre pour cette décision.
04:59Jordan Bardella à son tour, grâce à la mobilisation rapide du RN, dit-il,
05:03et avec votre soutien, nous avons fait annuler la scandaleuse hausse de la taxe foncière
05:08qui allait frapper les millions françaises et ont fait respecter la France des propriétaires.
05:10– Pourquoi Sébastien Lecornu s'est pris les pieds dans le tapis avec cette histoire ?
05:14– Sur ce sujet, il y a eu visiblement un emballement, en tout cas, de la classe politique
05:19qui était logique, étant donné que la taxe foncière, ça parle à énormément de Français.
05:24– Et qu'elle a augmenté pour quasiment tous les Français ces dernières années quand même.
05:27– Et qu'elle avait déjà augmenté.
05:29– Chaque année.
05:30– Dans une période évidemment de débats budgétaires,
05:32et donc le sujet était éminemment sensible.
05:35On nous explique en coulisses que Matignon n'avait peut-être pas complètement intégré
05:41tout ce qui allait se passer autour de ce dispositif
05:44et que Bercy avait, semble-t-il, autogéré, autodirigé un peu ce point
05:50et ça avait créé un certain nombre de frictions.
05:53– Parce que je me souviens que le Premier ministre, dans un premier temps,
05:54s'était un peu défaussé justement sur l'administration en disant
05:56« c'est pas nous les politiques, c'est l'administration qui veut simplement,
06:00depuis des années, réévaluer ».
06:02Et c'était quand même l'argument au début.
06:03– C'est vrai, c'est vrai.
06:05– Et puis ils sont allés même plus fort.
06:06Moi j'ai une ministre avec qui j'ai échangé en début de semaine
06:08qui m'a dit « c'est franchement la première grosse bourde,
06:12on aurait dû tirer sur la prise tout de suite ».
06:14Débrancher tout de suite cette mesure, ils le font rapidement.
06:17– Alors que le Premier ministre au début l'a plutôt défendue au début.
06:20– On aurait dû tirer sur la prise tout de suite
06:21et effectivement elle me ciblait les fonctionnaires,
06:24les hauts fonctionnaires de Bercy en disant, je cite,
06:27« ces mecs-là de toute façon vont toujours trouver une bonne raison
06:29de vous expliquer que tout ça est parfaitement normal.
06:32qu'ils viennent tracter sur les marchés avec nous,
06:34rencontrer des vrais gens ».
06:35Donc ça a été vraiment l'opposition entre les technocrates de Bercy
06:38et certains membres du gouvernement qui sont des élus,
06:41qui rencontrent des gens et qui, à l'instant même
06:43où cette mesure a été annoncée, ont eu des remontées immédiates
06:46de leurs électeurs.
06:47– Sébastien Lecornu, le malin, comme on le décrit,
06:50là du coup il n'a pas senti les choses.
06:51– Il a débranché la prise après peu de temps quand même,
06:53ça faisait une semaine.
06:54– Oui, et la façon dont il s'exprime…
06:56– Il a pris une décharge quand même.
06:57– Il a pris une décharge au passage.
06:58La façon dont il s'exprime tout à l'heure devant les sénateurs
07:01lui permet, en tout cas avec son habileté,
07:05celle que vous soulignez Olivier,
07:06de sembler donner le point en fait à tout le monde.
07:09Il remercie les parlementaires pour leurs alertes
07:12et pour leurs avis sur la question.
07:14Il défend à cette occasion son chantier de décentralisation,
07:18c'est quelque chose qui revient beaucoup dans sa voix
07:20ces dernières semaines.
07:21Il a marqué un certain nombre de points la semaine dernière,
07:23notamment devant les maires et d'autres collectivités
07:27dans des discours récents.
07:28Et donc c'est peut-être pour lui une façon de montrer
07:31qu'il a su tirer une leçon.
07:32– Pour l'instant c'est suspendu.
07:33– Non c'est pas suspendu en fait.
07:35Ce qui est intéressant c'est juste que ça ne va pas être décidé
07:39au niveau national.
07:40C'est-à-dire qu'il donne la balle effectivement au département
07:44pour estimer…
07:45– Votre Bénois pour la déclarer.
07:46– Pour estimer combien de logements sont potentiellement concernés,
07:50le Premier ministre qui rappelle qu'il y a certains départements
07:53qui ne sont même pas concernés par cette mesure.
07:54– Oui, c'est surtout les départements ruraux
07:56où il y avait des maisons anciennes, des cabanons et autres
07:59et qui ont été réaménagées.
08:01Monsieur le maire justement qui est avec nous,
08:02Antoine Hommet, maire de Wittenheim.
08:04Vous étiez présent à la réunion ce matin ?
08:05– Oui, en tant que trésorier général de l'AMF
08:08et co-président de la commission des finances de l'AMF.
08:10Il y avait toutes les associations d'élus.
08:12Mais je représentais l'AMF dont le président est David Lissnard
08:15et le premier vice-président André Maniel.
08:16– Donc c'est vous qui avez le bébé maintenant ?
08:18– Alors, comme souvent, c'est-à-dire que nous sommes
08:21dans le dernier grand pays centralisé d'Europe,
08:23mais lorsqu'il y a des difficultés, on se souvient
08:25que la démocratie locale est agile
08:27et que ce sont les maires qui sont en contact
08:29avec les citoyennes et les citoyens.
08:31Et sur ce sujet comme sur d'autres,
08:33c'est à nous qu'on demande des comptes.
08:35C'est pas parfois à ceux qui sont éloignés du terrain.
08:37– Alors comment vous allez faire avec ce calcul de la taxe foncière ?
08:40Il obsolète d'abord le mode de calcul ?
08:42– D'abord on a découvert ça, on avait le congrès des maires la semaine dernière.
08:44Moi j'animais des tablerons de finances
08:46avec le président du Sénat et d'autres.
08:48On est en plein dans la discussion sur le projet de loi de finances.
08:51Je le rappelle, on veut nous ponctionner 7,5 milliards d'euros.
08:55Et donc nous ne sommes pas d'accord que, comme d'habitude,
08:58les collectivités locales soient la variable d'ajustement
09:00de la mauvaise gestion des finances de l'État.
09:02Puis cette affaire arrive, elle porte sur 5…
09:04– On ne peut pas dire que les collectivités territoriales
09:06gèrent bien non plus leurs finances.
09:08– Oui, il y a aussi des augmentations.
09:09– Alors je ne suis pas d'accord avec vous.
09:11Globalement, nous sommes soumis à la règle d'or.
09:13Il y a des exceptions.
09:14– Oui, il y a des exceptions.
09:14– La dette en proportion des collectivités locales a baissé,
09:17alors que la dette de l'État a explosé.
09:19Alors bien sûr, on peut toujours trouver des explications,
09:20mais globalement, nous ne pouvons pas emprunter pour le fonctionnement.
09:23– Mais certains le font quand même.
09:26– Alors je n'en connais pas pour ma part.
09:28Je suis élu depuis longtemps chez moi en Alsace,
09:30et je peux vous dire que je vois bien au niveau de l'AMF
09:32combien les élus locaux s'investissent.
09:34– Mais est-ce que la taxe foncière, parce que là, ça va être décidé localement,
09:36mais les Français veulent savoir, est-ce que oui ou non,
09:39ça va encore augmenter ?
09:40– Alors ça ne veut rien dire. Premier point, la raison initiale de tout cela,
09:44c'est la suppression de la taxe d'habitation.
09:45On s'y est opposé.
09:47Ça veut dire que la charge fiscale ne pèse que sur une partie de la population.
09:51Ça n'est pas civique.
09:53Nous considérons que chacun doit participer de façon modérée,
09:56proportionnée aux charges communes,
09:57parce que ça fait fonctionner les services publics.
09:59Donc il y a un blocage sur la foncière bâti.
10:01– Mais pardon, mais vous avez tous augmenté la taxe foncière ces dernières années ?
10:05– Pour l'essentiel, les augmentations sont venues de la revalorisation des bases,
10:09qui est décidée par la loi sur la base de l'inflation.
10:11Après, il y a eu des augmentations importantes.
10:14– Au-delà de l'inflation, pardon.
10:15– 85% des maires n'ont pas touché au taux.
10:18C'est vrai qu'il y a eu quelques grandes villes et des situations…
10:19– Paris, c'est combien ? Plus 65 ?
10:21– Oui, mais je vous parle, moi, de l'ensemble du pays,
10:24et c'est surtout l'augmentation des bases.
10:26Et l'augmentation des bases, c'est l'inflation et c'est la loi.
10:28On ne vote même pas dessus.
10:29– Question très concrète, c'est ce qu'on a entendu par certains ministres,
10:32notamment, qui disaient, mais en fait, cette hausse de la taxe foncière,
10:35y compris si elle a été décidée par des technocrates à Bercy,
10:39les élus locaux la demandent, parce que, si je me permets,
10:41ils n'ont plus un rond dans les caisses.
10:42Est-ce que vous, vous êtes favorable à une hausse de la taxe foncière ?
10:45– Alors, c'est très clair, la réunion de juin,
10:47c'est une réunion technique, au cours de laquelle la DGFIP,
10:50l'administration concernée, a évoqué 15 ou 16 sujets.
10:53Les maires ont découvert cette affaire la semaine dernière en plein congrès.
10:56– Est-ce que vous vous dites qu'il faut augmenter la taxe foncière
10:58parce qu'on n'a plus d'argent ?
10:58– Non, alors, nous, nous pensons qu'il faut revoir totalement la fiscalité locale,
11:04que chacun doit contribuer aux charges communes.
11:06– Il faut que les locataires payent un peu.
11:08– L'objectif, c'est que chacun contribue aux services publics de proximité,
11:12parce que les services publics de proximité,
11:14c'est les services que fréquentent les habitants.
11:15– Mais qui payent ?
11:16– Alors, au jour d'aujourd'hui, c'est déséquilibré.
11:18– Qui va payer demain ? Qui doit payer davantage ?
11:20– Les locataires.
11:21– L'ensemble des citoyens doit participer aux services publics.
11:24– Non, pas seulement les propriétaires et les locataires.
11:25– Tout à fait, c'est la position constante de l'AF,
11:27mais de façon proportionnée, en modulant en fonction du revenu,
11:31on l'a toujours dit.
11:33C'est-à-dire que l'impôt est mauvais lorsqu'il est lourd,
11:36lorsqu'il est mal fichu.
11:37Et nous, ce que nous contestons, c'est que là, ce qui a été fait,
11:40c'est qu'on a un système totalement bancal qu'on condamne,
11:43et on en rajoutait.
11:43Mais nous avons, je l'ai dit, découvert cette affaire,
11:46moi-même, mercredi dernier.
11:47– Personne ne vous avait pas prévenu.
11:48– Les maires n'étaient pas prévenus.
11:49– Nous étions furieux, nous avions le congrès des maires.
11:51– Et quand vous entendez, c'est ce que veulent les maires ?
11:54– Non, pas du tout.
11:55Les maires ne veulent pas de la prime de 500 euros,
11:57et ils ne veulent pas qu'on taxe leurs habitants.
11:58– Mais vous voulez qu'on vous laisse le mode de calcul à ce moment-là ?
12:02– Pas forcément, parce que nous sommes attachés à l'égalité républicaine.
12:05Quand vous êtes maire d'une grande ville,
12:06vous avez des services, vous pouvez faire les calculs.
12:08La France, c'est d'abord un grand pays rural,
12:10il y a 34 000 communes rurales.
12:12Donc, nous ne mettons pas en cause le rôle du ministère du Budget
12:15et des services locaux, mais ils n'ont pas travaillé avec les élus.
12:18C'est-à-dire que, là, ils ont tout à l'heure,
12:19qui s'est déroulé dans une bonne ambiance,
12:20on a dit à Mme Gatel et Mme de Montchalin,
12:23travaillez avec nous.
12:24– Mais ça veut dire quoi le donner au département,
12:26alors le mode de calcul ?
12:27Ça va se passer comment ?
12:28– Je n'en sais rien, c'est une annonce politique.
12:30Moi, je travaille sur des choses de fond.
12:32Par exemple, j'ai regardé sur quoi c'était fondé
12:34dans le Code général des impôts.
12:36Nous, les élus locaux, on est des gens qui,
12:39au-delà des discours, essaient de voir comment c'est applicable.
12:41– Mais qu'est-ce que vous dites à ceux qui nous regardent
12:42et qui se disent, de toute façon, au final,
12:43ce sera la même chose, c'est dans ma poche
12:44qu'on va aller chercher l'argent ?
12:45– Ce n'est pas ce que nous souhaitons.
12:47Ce que nous souhaitons, c'est moderniser la fiscalité locale.
12:49– Comme par hasard, ça sera après les municipales, quand même.
12:52– Non, mais c'est pas un hasard,
12:55mais c'est en juin, les municipales seront passées.
12:57– Ce que je vais vous dire, c'est que ça ressemble à une opération de diversion.
13:00C'est-à-dire que le gouvernement veut ponctuer 7,5 milliards
13:02sur les services publics locaux,
13:03et cette affaire que nous ne connaissions pas
13:06touche 7 millions de contribuables pour le plus de 500 millions d'euros.
13:10C'est bizarre.
13:10– C'est une estimation de l'administration fiscale,
13:14et on a vu ces derniers temps qu'ils avaient tendance à se tromper.
13:18– Oui, après, 500 millions, c'est un coût économique qui est réduit
13:21par rapport au coût politique qui a été payé par le gouvernement.
13:23C'est ce que me disait cette ministre dont je vous parlais tout à l'heure.
13:24Elle me dit, on prend la paume politique,
13:26et en plus, on ne prend pas le gain économique.
13:28– Moi, je crois que derrière tout ça,
13:29il y a eu effectivement, de la part de l'administration de Bercy,
13:33des initiatives bureaucratiques, à mon avis, déconnectées du terrain.
13:36Ils voulaient même envoyer des lettres aux gens au mois de février.
13:40En réalité, ce n'est pas les partis politiques nationaux,
13:41et surtout pas le RN, qui ont obtenu le retrait de cette mesure.
13:44Ce sont les associations d'élus.
13:46Nous étions à la réunion, on est trans-partisans.
13:48On est trans-partisans.
13:50Moi, je suis au Parti Socialiste, j'ai des collègues du centre de la droite,
13:53tous les partis républicains sont représentés.
13:54Ce ne sont pas les partis politiques nationaux.
13:57C'est le Sénat aussi, oui,
13:58parce que le Sénat est le grand représentant des collectivités territoriales.
14:01Mais je trouve lamentable que certains essaient de s'attribuer à cette affaire,
14:05qui en fait est issue d'une réunion à laquelle j'étais tout à l'heure,
14:07entre les deux ministres et les élus locaux.
14:09– J'aime bien le langage politique,
14:12parce que les élus locaux sont invités à tracer un chemin nouveau vers la révision.
14:17C'est ce qu'a dit Sébastien Codot.
14:18Alors, vous allez tracer ce chemin comment ?
14:20– On aurait pu y penser d'ailleurs, mais…
14:22– Au final, ça va monter quand même, ça va augmenter.
14:23– Ce que nous demandons, c'est une modernisation de la fiscalité.
14:27– Oui, mais attendez, quand on dit modernisation de la fiscalité,
14:29en général, c'est plus de fiscalité en France.
14:31C'est rarement moins de fiscalité.
14:32– Ce n'est pas forcément ce qui est souhaitable.
14:34Notre pays a déjà beaucoup d'impôts.
14:36Il faut que les impôts, ils existent, ce n'est pas une honte.
14:39Parce que si nous avons des écoles,
14:40si nous avons un service de santé formidable qu'on nous envie,
14:44c'est bien…
14:44– Oui, bien, vous pouvez éviter aussi fortement augmenter leur salariat.
14:47– Alors déjà, c'est modernisation des impôts sur des bases justes.
14:52C'est proportionné en proportion des capacités des uns et des autres,
14:56un impôt plus juste.
14:57– Mais vous demandez le retour de la taxe d'habitation.
14:59– Alors, on avait par exemple proposé une contribution minimale
15:03au service public, très modeste, mais qui permettait…
15:05– Mais sous quelle forme ?
15:06– Et ça peut être une contribution au forfait terme minimale
15:09qui permet à chacun de participer au service public.
15:12Dix ans après Charlie, il faut qu'on développe le vivre ensemble.
15:16Et donc, participer ensemble au financement des services publics,
15:19c'est une grande cause nationale.
15:20Autant, et l'impôt, vous avez raison, il est mauvais,
15:22il est concentré excessif, autant il est le fondement de la démocratie
15:26lorsqu'il est juste et proportionné.
15:28Donc, ce que je veux dire, c'est que cette affaire était tout à fait malheureuse.
15:32Elle a très largement mis à mal la modernisation de la taxe foncière,
15:36parce que le vrai sujet, c'est les valeurs locatives.
15:38Elles sont fausses.
15:40Aujourd'hui, à Sarcelles, elles vont être plus élevées
15:42que dans certains quartiers chics.
15:43C'est normal ça ?
15:44Donc, le gouvernement a reporté à 2030 la modernisation.
15:48Donc ça, cette affaire de salle de bain un peu folklorique,
15:51ce n'est qu'une toute petite partie du sujet.
15:53Le vrai sujet, c'est que les gens payent en fonction des valeurs cadastrales réelles.
15:58Et ça, c'est ce qu'on demande de l'AMF.
15:59Ce n'est pas des bricolages comme ce qu'on nous a proposé
16:01et ce à quoi on vient de s'opposer avec succès.
16:03Alors, nous sommes avec Mme Prisca Thévenot.
16:06Elle est avec nous, députée Ensemble pour la République.
16:09Vous êtes au siège du parti en essence d'ailleurs.
16:12Prisca Thévenot, donc ça y est, la grenade a été regoupillée.
16:16On a évité l'explosion politique.
16:19Écoutez, moi, je vais vous le dire assez simplement.
16:22Je suis assez contente et rassurée que la voix de ma famille politique,
16:26et notamment de Gabriel Attal, ait été entendue sur ce point-là.
16:28Nous avions tout de suite alerté sur la nécessité de ne pas mettre en place
16:32une mesure qui peut-être est nécessaire sur une réforme plus profonde
16:36et une explication plus globale.
16:38Mais de le faire comme ça, de cette manière-là, sur le PLF,
16:41où on sait déjà qu'il y a une folie fiscale qui se met par ailleurs
16:44entre la LFI et le RN, nous étions contre.
16:47Et je suis plutôt rassurée de voir que notre voix a été entendue.
16:50Le problème n'est pas résolu quand même,
16:52parce que vous donnez le bébé au département pour après les municipales,
16:55et la hausse peut quand même se produire.
16:59Alors, moi, je suis...
16:59Alors, attendez, pardon, excusez-moi.
17:01Je suis députée.
17:02Je ne donne le bébé à personne.
17:05Je prends la responsabilité qui est la mienne, à savoir...
17:08Non, mais très bien.
17:09Mais vous savez, il y a quand même quelque chose,
17:10ça s'appelle respecter aussi les responsabilités des uns et des autres.
17:14Donc, cette mesure qui avait été proposée,
17:15pour plein de raisons que j'entends,
17:17de la part du gouvernement,
17:19nous nous étions défavorables au regard du contexte qui est le nôtre
17:22et de la manière dont c'est amené.
17:24Ensuite, nous, on n'est pas en train de se décharger sur qui que ce soit.
17:27On est simplement en train de prendre notre part en tant que parlementaire
17:30dans le débat budgétaire qui est en cours à l'Assemblée nationale.
17:33Oui, mais Prisca Théveneau, pardon,
17:34quand on lit que cette hausse est suspendue
17:37et qu'on se retrouvera au mois de mai ou au mois de juin
17:41pour voir ce qu'on fait,
17:43j'imagine que les Français se disent
17:44« C'est évident qu'à ce moment-là, après les municipales et avant l'été,
17:48on va se prendre la hausse ».
17:50Soyons clairs, on suit les débats à l'Assemblée.
17:53On passe quasiment tous les jours,
17:55il y a une nouvelle hausse d'une taxe, d'un impôt.
17:57Donc, les Français regardent aussi, ils ne sont pas complètement aveugles.
18:01Alors, ils ne sont pas complètement aveugles
18:03et vous avez raison de le rappeler
18:05que nous sommes, nous en tout cas, dans ma famille politique,
18:07opposés, mobilisés et vraiment sur le pied de guerre
18:11pour empêcher la folie fiscale qui est en train de se produire
18:13avec une alliance de circonstances entre le règne et la réfi.
18:18Ensuite, non, mais M. Lecornu, il est Premier ministre.
18:21Enfin, excusez-moi, je trouve que c'est un peu étonnant comme question.
18:23M. Lecornu, il est Premier ministre, il n'est pas parlementaire.
18:26– Oui, enfin, il négocie avec les socialistes.
18:28– Oui, mais ça, vous en parlerez avec le gouvernement.
18:31Enfin, là, vous me posez la question.
18:32– Vous ne soutenez plus le gouvernement,
18:33j'ai l'impression que vous en détachez de plus en plus.
18:35– Mais c'est quand même marrant.
18:38On nous a dit pendant près de 7 ans, 8 ans
18:40qu'on était des bénis-oui-oui, qu'on disait oui à tout.
18:42Et en fait, quand on assume nos positions et nos lignes idéologiques,
18:45d'un seul coup, ça ne serait pas normal.
18:48Enfin, je veux dire, si on est soutien du gouvernement,
18:49parce que nous sommes la seule et unique famille politique
18:51à ne pas avoir passé ces dernières semaines et ces dernières années
18:54à menacer de censure, à tout va.
18:57Nous sommes mobilisés dans un débat pour faire valoir nos idées.
19:01Et donc, oui, de dire que nous nous opposons
19:03à la folie fiscale du RN et de la LFI,
19:05je suis désolée, je l'assume parfaitement,
19:07et ce n'est pas remettre en cause notre soutien au gouvernement.
19:11Au contraire.
19:12– Guillaume Doré.
19:14– Est-ce qu'on n'a pas le sentiment aussi
19:16de payer finalement le renoncement ou le non-choix ?
19:19Je disais, donc ça fait depuis 1970…
19:21– 1959, ah oui.
19:23– Les bases de calculs 50, la dernière révision…
19:26– Est-ce que vous comprenez que les propriétaires d'aujourd'hui
19:29disent « mais pourquoi est-ce qu'on paierait
19:30pour le manque de courage des élus des 40 dernières années
19:33qui ont repoussé, repoussé, repoussé en permanence,
19:36pourquoi pas repoussé 10 ans de plus finalement ? »
19:39– Moi, pour l'instant, ce que je vous dis,
19:40c'est que c'était une mesure qui était proposée
19:42par le gouvernement dans le cadre du budget.
19:44Nous sommes dans un temps parlementaire
19:46que vous connaissez très bien en tant que journaliste
19:47qui s'appelle le temps du budget.
19:49Donc dans ce cadre-là, nous avons repoussé ça.
19:51Pour le reste, je vous invite à vous rapprocher du gouvernement
19:54pour savoir comment il veut mettre en place
19:56ou pas une réforme.
19:58Et ensuite, on pourra réagir.
19:59Mais là, vous parlez à une parlementaire en fait.
20:01– Merci Mme Thévenot, merci d'avoir été avec nous,
20:04merci M. le maire.
20:05– Donc affaire à suivre, comme on dit dans les grandes rédactions.
20:07– Et rendez-vous en jour.
20:08– Merci.
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