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  • il y a 4 minutes
Chaque week-end, l’émission pilotée par Philippe Gaudin avec à ses côtés Laurent Valdiguié, consultant police/justice BFMTV, traite d’un événement majeur de la semaine, ainsi que d’autres affaires qui sont revenues sur le devant de la scène.

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Transcription
00:00Soyez les bienvenus si vous nous rejoignez dans Affaires Suivantes.
00:08Bonjour cher Laurent.
00:09Bonjour François.
00:10Cinq semaines après le casse du siècle Louvre, où en est l'enquête ?
00:14On fait le point dans Affaires Suivantes avec nos invités ici réunis dans quelques tout petits instants.
00:19Bienvenue à tous les quatre.
00:21D'abord le rappel des faits et les principales étapes depuis le 19 octobre,
00:25que nous ne sommes pas prêts d'oublier, nous étions en direct.
00:28Appel des faits avec Pierre-Louis Bousset.
00:31Ce dimanche 19 octobre, comme chaque matin, des cohortes de touristes se pressent pour visiter le plus grand musée d'art du monde.
00:39Mais à la surprise générale, moins d'une heure après l'ouverture, la sécurité du Louvre ordonne l'évacuation des visiteurs.
00:47La situation sur place est alors tendue, confuse.
00:50En cause, deux individus équipés de disqueuses viennent de briser une fenêtre et de pénétrer dans la galerie Apollon du musée.
01:00A l'aide de ces disqueuses, ils ont non seulement fracturé la baie d'accès à la galerie,
01:06ils ont également fracturé les vitrines qui les intéressaient,
01:10mais ils ont également menacé les gardiens qui étaient présents sur les lieux.
01:14Broche, boucle d'oreille, diadème, les malfrats mettent la main sur un ensemble de bijoux de très grande valeur,
01:20des objets d'exception faisant partie des joyaux de la couronne de France.
01:24Aussitôt le butin en leur possession, les voleurs repartent par la nacelle avec laquelle ils avaient pénétré dans la galerie,
01:31avant de prendre la suite avec deux autres complices en scooter via les berges de Seine.
01:35L'épilogue d'un braquage hors normes, réalisé en quelques minutes seulement, qui a choqué la France entière.
01:42Mais dans la précipitation, les malfrats font tomber une partie de leur butin,
01:46une découverte faite presque par hasard par un des agents de la sécurité.
01:51Il y a un petit objet qui a attiré mon attention,
01:55mais c'était tellement petit et tellement mis bizarrement
02:00que je me suis demandé si ce n'était pas un élément du décor.
02:04Cet objet, il s'est avéré que c'était la couronne de génie,
02:08un des objets les plus importants que les malfrats visaient.
02:13Les enquêteurs s'attellent ensuite à remonter la piste des malfrats,
02:16à la recherche de chaque indice, de la moindre trace d'ADN.
02:21Puis tout s'accélère.
02:22Le 25 octobre, six jours après le vol, deux suspects sont arrêtés.
02:26L'un d'entre eux s'apprêtait à quitter la France en avion.
02:29Soupçonnés d'être ceux qui se sont emparés des bijoux dans la galerie d'Apollon,
02:32ils ont partiellement reconnu les faits.
02:35Le premier, âgé de 34 ans et de nationalité algérienne.
02:39Déjà connu des services de police et de justice
02:41pour des faits relevant essentiellement de la délinquance routière,
02:46il a également été condamné pour un fait de vol.
02:48Le deuxième suspect est âgé de 39 ans.
02:52Il est déjà connu pour des faits de vol aggravés,
02:55perpétrés en 2008 et 2014.
02:57Puis le 29 octobre, quatre jours plus tard, nouveau coup de filet.
03:02Cinq hommes sont placés en garde à vue.
03:04Selon la procureure, l'ADN permet de lier l'un d'entre eux au braquage.
03:08À ce jour, quatre personnes ont été mises en examen dans ce dossier.
03:12L'une d'entre elles, une femme de 38 ans, a été remise en liberté sous contrôle judiciaire.
03:17Plus d'un mois après le cambriolage, les bijoux n'ont toujours pas été retrouvés.
03:21– On en parle avec les invités d'affaires suivantes.
03:24Bonjour David Desclos, merci d'être avec nous aujourd'hui.
03:26Vous êtes ancien braqueur et détenu, aujourd'hui comédien, soyez le bienvenu.
03:30Nous accompagne également Jacques-Charles Fonbonne, bonjour.
03:33Général de gendarmerie, consultant police, justice, BFM TV.
03:36À vos côtés, Général Jean-Yves Leborgne, bonjour maître, avocat,
03:39pénaliste au barreau de Paris, auteur du livre intitulé
03:42« Coupable liberté » aux éditions Fayard.
03:44Et Céline Rose, David, complète ce plateau, bonjour et bienvenue.
03:47Vous êtes gémologue et directrice des expertises de la société de vente de bijoux « Les Héritières ».
03:52Bienvenue à tous les cinq, je vous inclue Laurent.
03:56Un mois après, cinq semaines pour être exact, est-ce que vous êtes surpris qu'on en soit là ?
04:02C'est-à-dire trois membres présumés du commando mis en examen,
04:04placés en détention provisoire, le quatrième toujours dans la nature,
04:06d'autres suspects recherchés et puis les bijoux de la couronne,
04:09des joailles de la couronne introuvables, huit pièces en réalité inestimables.
04:13Il manque les bijoux, il manque le quatrième homme puisqu'on sait qu'ils étaient quatre
04:18le 19 novembre autour de la nacelle.
04:22Et puis surtout, il manque le commanditaire, c'est-à-dire on le sent bien
04:26dans les auditions des trois suspects à ce stade,
04:30qu'ils ne sont pas, c'est la conviction des policiers, à l'initiative de tout ça.
04:36Ils ont agi sur… D'ailleurs, ils le reconnaissent,
04:38il y en a deux, les deux qui ont été arrêtés en premier,
04:42qui disent qu'on leur a demandé de faire ça et qu'ils auraient remis les bijoux
04:46à un mystérieux intermédiaire.
04:49On les voit mal dire autre chose à ce stade,
04:52mais c'est vrai que les policiers sont sur la piste
04:54d'un possible cerveau de toute l'opération.
04:58Il y a encore énormément de questions sans réponse, de bijoux,
05:01aussi, voire surtout, d'après nos informations,
05:0450 enquêteurs sont toujours sur le dossier.
05:08Ils restent mobilisés sur ce dossier extraordinaire.
05:12C'est deux fois moins que les premières semaines,
05:13mais ça reste encore tout à fait conséquent, n'est-ce pas ?
05:16Oui, ça reste très important, mais je pense qu'il y a eu
05:19peut-être un changement de direction d'enquête.
05:22La direction nationale de la police judiciaire, qui est à Nanterre,
05:25dispose d'un office particulier qui est l'OCBC,
05:28l'Office central de lutte contre le vol et le trafic des biens culturels.
05:33Ce qu'ils apportent dans cette affaire, c'est leur spécialité,
05:38surtout leur spécialité dans un segment d'infractions qui est très réduit.
05:43Ça veut dire quoi ?
05:45Ça veut dire qu'ils ont des informateurs,
05:47ça veut dire qu'ils connaissent les receleurs,
05:49ça veut dire qu'ils ont connaissance des circuits d'exfiltration des bijoux,
05:55des circuits de vente.
05:56Alors, malgré, j'allais dire, malgré le foin qu'a fait cette affaire,
05:59malgré le retentissement médiatique, ça doit forcément bouger à un moment donné.
06:04Il est possible, en revanche, que ça bouge lentement.
06:07C'est-à-dire que, comme on dit, les objets sont un peu chauds.
06:10Personne ne veut sortir tout de suite, parce que si une information fuite,
06:15si quelqu'un se met à table, à ce moment-là,
06:17on a encore les bijoux en sa possession,
06:19et il sera beaucoup plus difficile de se cacher et de les garder
06:23que si on bouge, si on essaye de les vendre,
06:25si on reprend contact avec le milieu dans deux ans, trois ans, quatre ans.
06:29C'est-à-dire qu'un membre présumé du commando manque toujours à l'appel.
06:33Les langues peuvent se délier avec le temps ?
06:36Le temps favorise l'erreur d'un ou plusieurs suspects toujours en fuite ?
06:42Les langues pourraient se délier, mais généralement, à ce niveau-là,
06:45il y a le code d'honneur, ça ne parle pas.
06:47Il y a aussi la peur des représailles.
06:49Si on parle, il y a les représailles.
06:50Donc, c'est un tout.
06:51Et donc, c'est vrai que ça pourrait, les langues pourraient se délier,
06:55mais moi, je pense qu'il y a une grande chance que ça ne parle pas.
07:00Ça ne parle pas parce qu'on ne choisit pas,
07:03quand on fait le casting pour monter sur ce coup-là,
07:07on fait le casting en fonction de personnes qui,
07:09probablement, ont le code d'honneur, ne parlent pas,
07:11et ils savent aussi, il y a les représailles,
07:12c'est des pères de famille, il y a tout ça, enfin, il y a toute la famille.
07:14Donc, c'est trop, trop chaud.
07:16Ils ne peuvent pas parler, c'est trop...
07:18Parfois, on parle sans le savoir, si je puis dire.
07:20Laurent, 50 enquêteurs toujours mobilisés,
07:23ça veut dire aussi potentiellement des opérations d'écoute.
07:26Oui, ça a des surveillances.
07:28Mais ça, on le sait, les policiers,
07:29enfin, ils avaient, le braquage a lieu le dimanche.
07:33Le mardi ou le mercredi, le mercredi au plus tard,
07:35ils ont les ADN, ils ont trois ADN suspects.
07:38Ils savent que ces ADN, ils matchent,
07:39puisque au moins trois, les trois personnes arrêtées,
07:42ils ont déjà des antécédents judiciaires.
07:44Donc, leur ADN était déjà dans le fichier.
07:46Ils en arrêtent deux, on le sait pourquoi,
07:47parce qu'un des deux est à Roissy
07:51et est en train de prendre l'avion pour l'Algérie
07:52avec un billet, un aller simple.
07:54Donc, les policiers qui sont déjà derrière lui à ce moment-là
07:57décident le go de l'interpellation.
08:00Donc, ils arrêtent le premier,
08:01ils arrêtent le second,
08:03le fameux doudou Crosbitum.
08:05Ils l'arrêtent à Aubervilliers
08:07dans la foulée de l'arrestation de Roissy.
08:09Ce n'est pas leur timing aux enquêteurs à ce moment-là,
08:11puisque leur timing, c'est plutôt de les surveiller.
08:14D'ailleurs, ils vont surveiller le troisième,
08:15puisque le troisième et sa femme sont arrêtés
08:18quatre jours plus tard.
08:20Ils étaient évidemment sous surveillance.
08:22C'est un père de famille de trois enfants
08:24et il a déjà été condamné en 2019
08:28avec Dodo Crosbitum
08:30pour trois ans de braquage
08:31d'une bijouterie à Barbès.
08:34Donc, les enquêteurs avaient son ADN.
08:36Ils le soupçonnent d'être l'auteur du vol de la nacelle.
08:38Donc, ils étaient derrière lui.
08:40Ils sont derrière lui au maximum.
08:42Le général, c'est bien ça,
08:43dans le but d'aller au plus loin possible
08:46de complices et puis éventuellement des bijoux.
08:49Mais là, c'est vrai que pour l'instant,
08:51autant ils ont été très rapides
08:52dans le démantèlement de ces trois,
08:54même s'il n'y en a que trois pour les quatre,
08:56et qu'ils ne donnent pas le quatrième, évidemment.
09:00Mais en revanche, ils sont un peu à sec à ce stade
09:02sur le commanditaire et la destination des bijoux.
09:06– Maître Leborgne, vous êtes bien placé pour savoir
09:08que le temps judiciaire n'est pas le temps médiatique
09:11ou l'inverse.
09:13Il peut, en apparence, ne rien se passer,
09:16mais ça peut beaucoup s'agiter en coulisses.
09:18– Il est clair qu'il se passe…
09:19– Dans une affaire comme celle-là, y compris.
09:21– Oui, il se passe certainement beaucoup de choses en coulisses
09:24dans le cadre de l'enquête qu'on ne peut pas rendre publiques.
09:27C'est une évidence.
09:28Mais comme le disait Laurent Valdigui tout à l'heure,
09:30je pense qu'on a affaire à une équipe d'exécutants.
09:34D'abord, je ne suis pas sûr que la personnalité
09:37de ceux qu'on a interpellés corresponde
09:40à des visiteurs habituels du Louvre
09:42et à la connaissance de l'existence, simplement,
09:45de ces bijoux qui ont été dérobés.
09:47Donc probablement, il s'agit d'une commande,
09:50comme vous le disiez.
09:51À partir de là, l'inquiétude sur la récupération des bijoux
09:56peut être forte, parce qu'il n'est pas certain
10:00que l'idée soit de décortiquer ces bijoux
10:04et de les vendre pierre par pierre,
10:06car je me suis laissé dire, mais vous nous le préciserez,
10:09madame, que ces bijoux du XIXe siècle
10:12n'étaient pas faits de pierres extraordinaires.
10:15Alors s'il s'agissait d'une commande pour l'objet entier,
10:20d'une sorte de collectionneur un peu fou,
10:24c'est concevable, c'est imaginable.
10:27On n'en sait rien, nous, à ce jour.
10:30Si telle était la situation, il n'est pas impossible
10:33qu'on ait beaucoup de mal à retrouver ces bijoux.
10:36Vous êtes-vous fait une raison ?
10:38Alors selon moi, on est vraiment dans ce système de commande
10:42parce que ce ne sont pas des bijoux, on va dire,
10:45les plus chers qui ont été choisis.
10:47Ils n'ont pas de prix.
10:47Voilà, mais en fait, quand on est expert,
10:50on met un prix sur les choses.
10:52Mais il s'agit de bijoux emblématiques,
10:55de bijoux historiques,
10:57et ça correspond parfaitement
10:58au désidérata d'un collectionneur.
11:00Alors ce qui se passe,
11:02et ça s'est vu déjà de multiples fois,
11:04on a vu lors d'ouverture de coffres,
11:06après trois, quatre, cinq générations,
11:09des bijoux réapparaître et refaire surface,
11:12et on les croyait perdus ou détruits.
11:14Et je dois signaler que, par exemple, avec les héritières,
11:18nous avons l'habitude de faire l'ouverture de ces coffres
11:21dans des familles, on va dire, voilà, respectables.
11:26Et nous avons souvent les bijoux
11:29qui sont accompagnés des archives de la famille.
11:32Et donc là, ça justifie tout à fait
11:34la présence de tel ou tel bijou dans le coffre.
11:36– Les hypothèses qui se présentent à nous
11:39nous conduisent à penser que, potentiellement,
11:41les enquêteurs ne travaillent pas seuls,
11:42en tout cas pas seulement sur le plan franco-français.
11:46– Non, évidemment, alors, il y a forcément…
11:48– C'est aussi une difficulté pour les enquêteurs aujourd'hui.
11:50– Oui, c'est une difficulté.
11:52Je pense que les enquêteurs disposent, en fait,
11:55de deux atouts.
11:57Il y a évidemment le fait qu'Interpol
11:59a rentré dans ses fichiers avec leur description,
12:02parce qu'évidemment, la description,
12:03le musée du Louvre l'avait,
12:05ces objets comme étant des objets recherchés.
12:07Mais, à l'aune de ce que je disais tout à l'heure,
12:10à mon avis, ça ne va pas bouger,
12:11ça ne va pas bouger tout de suite.
12:13Et puis, les trafics de diamants
12:15se font surtout sur le nord de l'Europe.
12:19Le Benelux et notamment la Belgique…
12:21– Envers ?
12:22– Voilà, qui avait envers, évidemment,
12:23parce que c'est le plaque tournante des diamants,
12:26et aussi parce que la Belgique avait un système particulier
12:29pour envisager le recel.
12:32Ce qui fait que ça attirait tous les objets volés d'Europe,
12:35et évidemment, dans le cadre de l'Union européenne,
12:40on aura et on a une collaboration policière
12:43qui est complète et qui est facile.
12:44– Au passage, il y a un réseau officiel,
12:46si je puis dire, un réseau parallèle,
12:47mais quand on est un braqueur,
12:48et en l'occurrence qu'on braque,
12:50qu'on s'empare de bijoux,
12:51la méthode privilégiée, si je puis dire,
12:53c'est de s'en débarrasser le plus vite possible.
12:55– Exactement, comme on vient de dire,
12:58ils sont chauds, c'est chaud.
12:59Donc plus vite on s'en débarrasse,
13:00plus vite on est tranquille.
13:01Et moi, je rejoins tout ce que vous venez de dire,
13:04mais j'ai aussi une autre petite hypothèse
13:06qu'il faut mettre en place.
13:07J'ai connu un grand reselleur
13:09qu'on appelait le chimiste des bijoux,
13:12qui savait décortiquer les bijoux,
13:14qui savait les tailler,
13:15qui savait les trucs,
13:16et on ne se la donnait pas,
13:17on ne pouvait plus savoir d'où ils venaient,
13:18ces bijoux, voilà, une fois qu'ils étaient...
13:20Alors, certes, ils perdent de leur valeur,
13:23ils perdent énormément de leur valeur,
13:24mais ils valent encore.
13:25Vous m'arrêtez si je me trompe ?
13:26– Absolument, ils valent encore quelque chose.
13:28– Ils vaudront encore.
13:29Et même si c'est plus 88 millions,
13:32et que ça reste 4, 5, 6, 7 millions,
13:35ça vaut encore le coup pour...
13:36Voilà, et c'est une chaîne, le reselle.
13:38Vous avez les braqueurs,
13:39vous avez le fusible,
13:41qui est intermédiaire avec les reselleurs,
13:44et le fusible, il ne parle pas,
13:45donc il donne aux reselleurs,
13:47et si c'est les reselleurs,
13:48comme j'en ai connu,
13:49qui savent décortiquer,
13:50qui savent tailler,
13:50qui savent rien,
13:51et qui ensuite part,
13:52et ça part,
13:53ça peut même partir à les narcos,
13:54ça peut partir...
13:55Ça part tellement de choses
13:56que les bijoux,
13:57vous avez quand même beaucoup de chance
13:59de jamais les retrouver.
14:00Et voilà.
14:01– Alors, ce que je voulais dire,
14:02c'est que, en tout cas pour les pierres précieuses,
14:05nous avons là des pierres de couleur,
14:06des émeraudes,
14:07des saphirs de très belle qualité,
14:09notamment des saphirs de Ceylan.
14:11Il est clair que tous les experts d'Europe,
14:13voire du monde,
14:14parce qu'on fait partie
14:15d'une très grande confédération,
14:17aussi bien experts civils que judiciaires,
14:19on connaît parfaitement
14:21les inclusions
14:21qui se trouvent dans ces pierres.
14:23Donc, il y en a certaines
14:24qui sont reconnaissables
14:25au premier coup d'œil.
14:25On pourrait les retailler.
14:27Au lieu de les faire carrés,
14:28les faire ronds,
14:29les inclusions qui sont au centre des pierres
14:31seraient reconnaissables.
14:32Donc, dès qu'on voit arriver
14:34un saphir de Ceylan
14:35de grande dimension
14:37ou une émeraude colombienne
14:38de grande dimension,
14:40on aurait déjà la puce à l'oreille
14:41et il est le devoir de l'expert
14:43à ce moment-là
14:44d'avertir la police judiciaire
14:46d'éventuellement quelque chose
14:48qui se passe
14:49et qui n'est pas normal.
14:50Les émeraudes,
14:51c'est les grosses pierres vertes
14:53offertes par Napoléon
14:54à Marie-Louise
14:55pour leur mariage.
14:56Et les saphirs,
14:57c'est ces énormes pierres bleues
14:59du diadème.
15:01Oui.
15:02Mais le risque,
15:03c'est de retailler
15:05tous les petits diamants.
15:06Il y a 8 000 petits diamants.
15:07On se dit que ces 8 000 petits diamants,
15:09ils ont une valeur marchande,
15:10alors qu'elle n'est pas énorme.
15:11Ils n'en tireront jamais
15:1288 millions d'euros.
15:13Ce qu'il faut savoir,
15:14on est sur des bijoux anciens.
15:16Donc ce sont des diamants
15:17qui sont des tailles anciennes.
15:18Pour les retailler
15:20en taille moderne,
15:21on perd plus de 30 à 40 %
15:23du poids des pierres.
15:24Donc ça,
15:25c'est aussi à prendre en compte.
15:26Et il faut savoir aussi
15:27que lorsque les diamants
15:28étaient sortis des mines
15:29au 19e siècle,
15:31on ne regardait pas
15:31la qualité et les inclusions
15:33qui étaient dedans.
15:33Donc ils sont fragiles.
15:34Général Fombein.
15:35Oui,
15:36mais je ne suis pas sûr
15:38qu'une des deux hypothèses
15:39prenne le lead.
15:41Démonter,
15:42ça perd effectivement
15:43de sa valeur,
15:44même si ça en garde
15:45beaucoup.
15:48Mais ça peut aussi
15:49intéresser un collectionneur
15:52parce qu'en l'état,
15:53c'est évidemment
15:53un souvenir historique.
15:55Mais je crois qu'il y avait
15:56à quelques dizaines
15:57de centimètres
15:58le fameux Réjean,
15:59le fameux diamant
16:01qui est énorme.
16:02Ça, évidemment,
16:04ce n'est pas travaillable.
16:05C'est la troisième vitrine.
16:06Voilà, c'est la troisième vitrine.
16:08Est-ce qu'ils n'ont pas eu le temps ?
16:09Mais si c'est un collectionneur,
16:10pourquoi ne l'ont-ils pas pris ?
16:12Maître Leborg,
16:13dernier point,
16:13dernière question.
16:14Est-ce que quelqu'un
16:15qui parle
16:15peut voir sa peine diminuer ?
16:19Quelqu'un qui a...
16:19Celui qui collaborerait
16:23avec l'enquête,
16:25c'est-à-dire
16:25avec la poursuite judiciaire,
16:27pourrait faire valoir,
16:29bien évidemment.
16:30Et je pense qu'il y aurait
16:31une réception
16:33à cet argument
16:34pour sa défense
16:36qu'il a collaboré
16:37et qu'il a permis,
16:38par exemple,
16:39soit d'identifier
16:41des personnes,
16:41mais...
16:42En face de ça,
16:42il y a la cote d'honneur.
16:43Sous les réserves,
16:45bien sûr,
16:46du risque,
16:47soit encore
16:47de retrouver les bijoux.
16:49Mais je voulais juste
16:49faire un petit point.
16:52Nous avons
16:52quelques heures
16:54après le vol,
16:55un individu
16:56qui est à l'aéroport
16:58et qui va partir.
16:59Ça veut dire
17:00qu'il ne s'intéresse plus
17:01à l'affaire.
17:01Ça veut dire
17:02qu'il n'est plus
17:02dans l'opération.
17:03Ça veut dire aussi
17:05qu'il a été probablement
17:07payé de ce qui lui était dû
17:09pour cette intervention.
17:11Nous sommes donc,
17:13à cause de cet élément-là,
17:15dans une situation
17:16de commandite probable.
17:19Et pour ma part,
17:20j'inclinerais plutôt
17:22à l'idée du collectionneur
17:23parce que ça suppose
17:24une mise de fonds initiale,
17:27celle qui rétribue
17:28les acteurs,
17:29qui n'attend pas
17:30la commercialisation
17:32du butin.
17:34Affaire suivante,
17:34c'est le cas de le dire.
17:36On ne lâche pas cette affaire,
17:37en tout cas sur BFM TV,
17:38encore moins dans cette émission.
17:39Merci à tous les quatre.
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