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  • il y a 10 minutes
Jean-Louis Borloo, avocat et ancien député européen, était l'invité de Guillaume Daret dans "BFM Politique" sur BFMTV.

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Transcription
00:00L'État, la France, on a perdu cette bataille contre le narcotrafic, oui ou non ?
00:04On a vu malheureusement ce qui s'est passé cette semaine,
00:076 000 personnes qui se sont mobilisées hier à Marseille ?
00:09Monsieur, le narcotrafic est une application de notre désorganisation.
00:14Je m'explique.
00:15Quand vous avez un million et demi de gamins,
00:17on appelle ça pudiquement, en termes administratifs, des nits,
00:21ou sinon des perdus de vue, si vous voulez être romantique.
00:24Un million et demi de gamins,
00:26vous avez soit un tiers des Français qui passent par lycée professionnel,
00:3060% quitte à la fin de l'année.
00:32Est-ce que vous vous rendez compte ?
00:34L'année dernière, il y a 80 000 jeunes qui ont poussé la porte d'un club de basket
00:38sans pouvoir être accueillis, faute d'encadrement et d'équipement.
00:41C'est pour ça qu'il y a du narcotrafic ?
00:42Non.
00:43Dès lors qu'on ne s'occupe pas de la jeunesse de France, monsieur,
00:46on a mis des dispositifs, l'ASE, la PJJ, la CAF, la Ville, l'agglo, le département,
00:52mais je n'ai jamais vu un gamin frapper à la porte d'un dispositif, moi.
00:55Il faut tout un village pour élever un enfant,
01:00on a planté le métier d'éducateur,
01:03on a viré les 300 000 emplois jeunes qui s'occupaient des...
01:07Mais arrêtez d'essayer de prendre des fautes, je m'en fous,
01:10ce qui m'intéresse, c'est demain.
01:11Mais il y a bien des responsables, les Français qui me regardent,
01:13ils disent qu'il y a des gens qui sont responsables de ce qui a été fait.
01:15Non, mais pour l'instant, ce qui est responsable, c'est nous,
01:17si on n'est pas capable d'expliquer la nouvelle organisation.
01:19Justement, c'est la jeunesse.
01:21Attendez, vous parlez de la jeunesse, on est sur cette question de la jeunesse.
01:25Très concrètement.
01:26Le Président de la République a une idée bien précise de ce qu'on pourrait faire de la jeunesse.
01:28C'est la lune de la tribune dimanche.
01:30L'information qu'on publie ce matin dans la tribune dimanche,
01:32Emmanuel Macron présentera jeudi une relance du service militaire.
01:36Est-ce que c'est ça une partie de la solution ?
01:37Non, mais tout de suite, tout de suite.
01:38Et vous savez quoi ?
01:39On ne va pas passer du service national, je ne sais pas quoi, au service civique,
01:43puis maintenant, autre truc volontaire.
01:45Tout ça, ça ne m'intéresse pas.
01:46Moi, je vais vous dire, madame.
01:48Attendez, la jeunesse de France est en danger.
01:50On est le pays de Descartes les derniers matins.
01:53Mais à côté de ça, est-ce que vous avez vu,
01:55on a 50 000 gamins qui sont des enfants soldats.
01:58C'est quoi ?
01:59Avoir utilisé une arme, enfin avoir porté une arme, avant la puberté.
02:03C'est la définition.
02:04On en a 400 000.
02:05En France ?
02:05Bien sûr.
02:06Non suivi par l'ASE.
02:08Je vais vous dire, monsieur,
02:09ce n'est pas des dispositifs qui vont sauver la jeunesse de France.
02:11Il faut faire à l'africaine.
02:13C'est quoi faire à l'africaine ?
02:14Eh bien, je vais vous dire,
02:15il faut tout un village pour élever un enfant.
02:17Il faut donc qu'on ait une organisation unique.
02:20Regardez ce qui s'est passé à Orléans.
02:2291 % de baisse de la délinquance des mineurs.
02:25Avec Gouard et son premier adjoint,
02:27c'est eux qui l'ont fait.
02:29Moi, j'étais qu'accompagnateur, il y a 10 ou 15 ans.
02:32Dès qu'un gamin, quel qu'il soit,
02:34il a un problème à 15h10,
02:36ou il crée un problème à 15h11,
02:39il est immédiatement...
02:40Alors, il n'y a plus de dispositif,
02:42il n'y a plus qu'une boucle ou WhatsApp.
02:43Tout le système se met...
02:45Donc, on va chercher le gamin.
02:46Alors, on va l'emmener selon ce qu'il est
02:49chez un éducateur de judo sur un Tata ailleurs.
02:52Peu importe.
02:54Les psychologues, la PMI va immédiatement chez les parents
02:58parce qu'on ne fait rien sans les parents.
03:00Il faut aller comprendre ce qui se passe dans la famille.
03:01puis, vous avez les...
03:06Il n'y a plus d'école de la rue à Orléans.
03:08Donc, tout le système se met autour du gamin.
03:10Mais vous parlez de la confiance.
03:12Ils sont sauvables, tous les jeunes,
03:13ou il y en a des irratrapables ?
03:15Ceux qui ont perdu tout le sens de l'autorité,
03:19qui acceptent pour une somme ridicule
03:22d'aller exécuter des contrats pour tuer un autre jeune ?
03:25Un enfant, ça, c'est duc.
03:27Vous savez, c'est terrible,
03:29mais c'est plus compliqué aujourd'hui.
03:31Avant, c'était simple.
03:32On avait une société homogène,
03:35culturellement, cultuellement.
03:36On n'avait pas les grandes zones urbaines.
03:38Et puis, vous aviez tous les clubs.
03:40Vous aviez la matrice catholique.
03:42Vous aviez la matrice marxiste.
03:43Oui, mais aujourd'hui, il n'y a pas une partie de la France
03:45qui est une jeunesse perdue ?
03:46Mais non !
03:47C'est que du talent !
03:48C'est quoi un voyou ?
03:49C'est un chef de bande qui n'a pas trouvé de place.
03:51Je ne veux pas laisser...
03:52C'est pas un peu naïf, ce que vous dites, pardon ?
03:54Attendez, pour une sévérité extrême.
03:56Mais il faut qu'il y ait une chaîne judiciaire.
03:58Écoutez, madame...
03:58Certains disent, par exemple,
03:59qu'il faut légaliser le cannabis,
04:01ça arrangera les choses.
04:02Mais non, je m'en fous de ça.
04:03Ce qui m'intéresse,
04:04c'est que le procureur des Bouches-du-Rhône,
04:08il y a trois mois, vous dit
04:10nous sommes sous la submersion criminelle,
04:14nous n'avons plus la capacité de rendre les décisions.
04:17Il y a six mois,
04:19vous avez fait des émissions, vous, BFM,
04:21avec vos collègues à Marseille,
04:22avec le même cri d'alarme,
04:25des juges d'instruction,
04:26du procureur,
04:27des magistrats du chef,
04:28des greffiers.
04:29Le système est embolisé.
04:31On a trois fois moins de magistrats qu'en Allemagne.
04:33Et la chaîne,
04:34elle est d'une complexité extravagante.
04:37Il faut remettre à plat
04:38des modes d'organisation assez simples.
04:40Que l'État remette à plat
04:42l'ensemble de la chaîne judiciaire,
04:44l'ensemble des procédures,
04:45les moyens adaptés,
04:47parce qu'on est à ce point désorganisés
04:49et on n'a pas encore pris l'IA.
04:51L'IA qui va être génial,
04:53mais qui va être un petit bouleversement.
04:54Donc on est toujours,
04:56avec nos tableaux Excel,
04:57avec des contrôleurs partout,
04:59des inspecteurs partout,
05:00et on ne bouge pas.
05:01Mais mes enfants,
05:02c'est les chadoks notre affaire.
05:04Ça ne fonctionne pas.
05:06Et je vais vous dire, monsieur,
05:07je ne sais pas,
05:08vous en mettez autant,
05:09mais c'est une épopée
05:10passée d'un modèle
05:12qui a été monarchiste, révolutionnaire,
05:14et maintenant,
05:15cette société de confiance,
05:17ce pacte de confiance avec la nation,
05:19avec des objectifs assez clairs,
05:21c'est une épopée.
05:23Vous savez,
05:23pourquoi les gens se détestent en France ?
05:26Pourquoi on n'arrive pas
05:27à discuter des retraites ?
05:28Pourquoi ?
05:28Parce que tu es à l'arrêt,
05:30que rien ne marche.
05:31Et quand tu es à l'arrêt,
05:32tu es agressif et tu es couillon.
05:34Voilà.
05:34Donc il faut se remettre en fonctionnement.
05:36Il faut avoir une épopée.
05:37Il faut six mois, neuf mois,
05:39un an, peu importe.
05:40Alors ça va être génial,
05:41parce qu'on va avoir
05:42des ressources humaines disponibles,
05:44extraordinaires.
05:45Donc comment on les a faites ?
05:46Dans un instant.
05:47Comment on fait évoluer
05:48la fonction de chacun ?
05:49C'est génial.
05:50On va voir.
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