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Un rassemblement est organisé ce samedi à Marseille en hommage à Mehdi Kessaci, frère d’Amine, militant anti-drogue, assassiné le 13 novembre dernier. Un meurtre qui a poussé le gouvernement à accentuer sa lutte contre le narcotrafic, notamment dans la cité phocéenne. Mais pour le philosophe Michel Onfray, «pendant des années, la démocratie a cessé d’être démocratique».

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Transcription
00:00Mais quand l'État perd son autorité, et l'autorité, elle est tenue par d'autres.
00:05Vous savez, la généalogie de la mafia en Italie, c'est ça.
00:07C'est quand on ne s'occupe pas des gens, vous avez des gens qui, eux, s'occupent d'autres personnes.
00:11Ils disent, viens par ici, je vais te donner de l'argent, du boulot, un poste,
00:15je vais permettre à ton fils d'avoir une entrée dans une école, etc.
00:18Puis en même temps, tu vas me rendre aussi des services, et la mafia, ça se constitue comme ça.
00:22Et puis aujourd'hui, évidemment, ça a changé.
00:24Il n'y a plus de bandits d'honneur aujourd'hui, il y a des bandits sans honneur.
00:27Mais d'abord, il faut une volonté politique.
00:29Ça ne sert à rien de refaire un voyage, le 15e voyage à Marseille,
00:32pour aller dire, de faire des rodomontades en train de nous expliquer que ça...
00:35On parle du président Macron, là, qui a dit qu'il allait se rendre à Marseille.
00:38Il faut une volonté politique.
00:40Je crois que la volonté, c'est la dernière des choses dont on a le souci aujourd'hui en politique.
00:45On fait des phrases.
00:46On fait des phrases pour être élu, on fait des phrases pour être réélu,
00:48on fait des phrases pour rester au pouvoir,
00:50on fait des phrases pour occuper le terrain médiatique,
00:52parce que le terrain médiatique, c'est le terrain politique.
00:54On ne parle pas de la France.
00:55Quand on en parle, c'est juste comme ça, en passant, de temps en temps.
00:57Mais où on s'en donne les moyens, et puis on fait vraiment le nécessaire,
01:00où on ne se donne pas les moyens, on continue à parler.
01:02Quand Emmanuel Macron nous dit que la drogue, c'est aussi l'affaire des bourgeois de centre-ville,
01:08c'est son électorat.
01:10Et puis peut-être autour de lui, il y en a-t-il.
01:12Et c'est très gentil de dire des choses comme ça.
01:14Mais il y a des chiens à Nifleur qui sont capables de répondre à cette question.
01:17Non pas une catégorie sociale, mais qui ?
01:19Faisons-le.
01:20En nom des chiens au Conseil des ministres, en nom des chiens à l'Assemblée nationale,
01:23en nom des chiens à Cannes, en nom des chiens au Sénat,
01:26en nom des chiens dans la rue partout, vous avez dans les salles de rédaction, etc.
01:29Et puis on va renifler, et puis là on va voir.
01:31Ils prennent de la coke, etc.
01:33Ce ne sera pas seulement les bourgeois des centres-villes.
01:35C'est un truc un peu vague.
01:36Parce qu'il y a plein d'ouvriers aussi,
01:38parce qu'il y a plein de marins pêcheurs qui font un boulot terrible,
01:41et qui pour tenir le coup prennent aussi de la cocaïne.
01:43Ce n'est pas seulement festif dans des soirées orgiaques à la Palmade.
01:48Il n'y a pas que ça.
01:50Et si vraiment on veut s'en donner les moyens, on fait ça.
01:52Donc on voit qui est le consommateur.
01:53Et qu'est-ce qu'on fait quand on a les consommateurs ?
01:56On les met en prison ? Il n'y a pas de prison.
01:58On fait de la rééducation ? Il n'y a pas de rééducation.
02:00La rééducation, c'est la société vient présenter ses excuses.
02:03On a des travailleurs sociaux qui s'en viennent nous dire que,
02:05bon, oui, la société est quand même un peu problématique,
02:08et on est une victime, c'est pour ça qu'il faut comprendre pourquoi on est là, etc.
02:11Enfin, on connaît tous les discours pseudo-foucauldiens, issus de Foucault.
02:16Il faut s'en donner les moyens, puis après on dit l'armée,
02:18mais l'armée elle tire.
02:19L'armée ne fait pas du maintien de l'ordre, l'armée tue des gens.
02:22Est-ce qu'on est prêt à faire comme Trump en disant, on tue, et puis l'affaire...
02:25Non, non, on n'est pas prêt.
02:26Eh bien voilà.
02:26Et puis, ce n'est pas forcément non plus quelque chose qui te faut.
02:28Ce n'est pas la méthode...
02:29Ce n'est pas une méthode républicaine, pour le coup.
02:32Mais la méthode républicaine, c'est laisser faire la police,
02:34donner à la police du pouvoir, n'humilier pas la police.
02:38Ne faites pas de telle sorte que la police, le matin, quand elle part au boulot,
02:40elle se demande si elle va rentrer le soir,
02:42parce qu'ils vont peut-être se prendre une balle perdue.
02:43Et encore, on va leur reprocher d'être sur le trajet d'un balle perdu,
02:47parce qu'ils auraient dû être à 3 mètres en retrait,
02:49et qu'ils auraient dû dire 3 trucs avant, et que... etc.
02:51D'abord, pleine confiance à la police,
02:55pleine confiance au commissariat,
02:56et puis la possibilité pour ces gens-là de ne pas être déjugés
03:00par les magistrats qui diront par la suite,
03:02vous avez eu tort, vous êtes des fascistes, la police tue, etc.
03:05Donc on en finit aussi avec cette magistrature politique
03:07qui fait la loi contre le peuple, malgré le peuple, sans le peuple,
03:10et on désigne les magistrats autrement, on vote pour les magistrats,
03:13de sorte que la justice soit vraiment l'expression de la volonté française,
03:16et pas l'expression d'une petite volonté politique de gens qui sont minoritaires.
03:20Donc si vous avez cette espèce d'éparpillement façon puzzle
03:23qui fait que vous avez un manque de volonté,
03:26et que de toute façon, il y aurait-il de la volonté
03:27que les moyens ne rendraient pas possible ce genre d'éradication,
03:32il faut juste comprendre que pendant des années,
03:34la démocratie a cessé d'être démocratique,
03:36et bien à la place, il y est rentré ce pouvoir qui est devenu la mafia.
03:39Donc le problème, ce n'est pas de savoir s'il y aura une mexicanisation,
03:42nous sommes déjà le Mexique.
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