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00:0116h-18h, Pascal Praud sur Europe 1.
00:04Frédéric Lowe, bonjour !
00:06Bonjour !
00:07Et merci d'être avec nous.
00:08Je disais, vous êtes secrétaire général du syndicat des commissaires de la police nationale.
00:12Quel courage vous avez d'être encore sur le terrain,
00:16parce qu'il en faut du courage pour être policier aujourd'hui.
00:19Et en même temps, je sais que je dis ça,
00:22et je sais que vous ne le vivez pas forcément comme ça.
00:24Parce que les flics, pour en connaître beaucoup aujourd'hui,
00:28ils ont le sentiment d'être utiles,
00:31ils aiment ce qu'ils font,
00:33ils ont le sentiment,
00:35il y a une forme de frère d'arme, un peu, dans cette profession.
00:40Et je suis frappé combien aucun ne perd ou l'énergie,
00:45ou perd la passion.
00:47Il y a quelque chose, ça vous est naturel en fait,
00:50et vous aimez ce que vous faites,
00:51et ce n'est pas si fréquent dans la société française.
00:53Ben oui, c'est un métier passion,
00:55c'est un métier d'engagement,
00:56et c'est un métier où ceux qui s'engagent sont aussi patriotes.
01:02Donc ça veut dire qu'ils servent la République,
01:07ils servent la Nation,
01:08ils en sont conscients,
01:09même si les conditions d'exercice sont difficiles,
01:12et se sont dégradées.
01:12Été 2019, écrivez-vous,
01:15c'est le livre Insécurité Stop à la descente aux enfers,
01:17aux éditions Fayard,
01:19Été 2019,
01:21je suis à la tête de la sécurité publique du Val-d'Oise,
01:23des années dans la police m'ont appris à ne plus me laisser facilement submerger,
01:27mais il y a des jours où la colère remonte malgré tout.
01:30Pourquoi ?
01:30La colère remonte quand j'ai ouvert ma télé,
01:36que j'ai assisté à la mort de Philippines,
01:39et que je me suis aperçu que le meurtrier était celui
01:44que nous avions interpellé dans le Val-d'Oise quelques années auparavant,
01:48pour un viol qui était en prison,
01:50qui était sous OQTF,
01:52qui devait sortir et partir,
01:53et qu'encore une fois,
01:55parce que ce n'est pas la première fois,
01:57ce système un peu complètement délité
01:59fait qu'on n'a pas tiré de leçons sur l'entrée dans notre pays,
02:05sur les reconduites frontières,
02:07puisqu'on est devenu,
02:08on a organisé l'impuissance publique depuis 40 ans,
02:11dans ce domaine comme dans d'autres,
02:13et la colère quand j'ai vu cette jeune Philippine
02:18violée, tuée,
02:19et puis je suis un être humain,
02:20je suis père de famille,
02:22et en même temps,
02:23je me sens globalement responsable,
02:27ou pas complice d'un système qui a failli,
02:30mais il y a un peu de ça,
02:31et puis après c'est une colère froide,
02:32parce que ce n'est pas la première fois.
02:34Tout arrive,
02:35les drames malheureusement arrivent,
02:37les erreurs arrivent,
02:39les défaillances arrivent,
02:40mais quand c'est des défaillances industrielles et systémiques,
02:44ça ne peut pas aller,
02:45c'est une des raisons qui fait que j'ai pris la plume.
02:48On va marquer une pause,
02:49ce que j'ignorais à l'heure,
02:51alors, écrivez-vous,
02:52c'est que ce violeur,
02:54condamné à 7 ans de réclusion,
02:552 ans plus tard,
02:56ne serait pas expulsé du territoire français,
02:58qu'il serait libéré en juin 2024,
03:01avant même l'expiration du délai légal de rétention administrative,
03:05puis relâché dans la nature,
03:07faute de disposer des documents de voyage nécessaires
03:09à son expulsion,
03:10malgré la prison,
03:12malgré l'OQTF,
03:13malgré la loi.
03:1417h12,
03:16nous sommes avec Frédéric Lohse,
03:18pour son livre,
03:18Insécurité,
03:19Stop à la descente aux enfers,
03:21vous êtes sur Europe 1,
03:22aux éditions Fayard.
03:23Il est 17h15,
03:27on est avec le commissaire Frédéric Lohse,
03:29pour son livre,
03:30Insécurité,
03:31Stop à la descente aux enfers,
03:33aux éditions Fayard.
03:34Vous êtes aujourd'hui secrétaire général du syndicat des commissaires,
03:36c'est-à-dire que vous vous êtes mis en retrait du terrain,
03:39vous n'êtes pas opérationnel tous les jours sur le terrain,
03:41pour avoir cette fonction syndicaliste.
03:43Oui, tout à fait,
03:44j'ai été élu,
03:45avec une équipe,
03:46comme secrétaire général du syndicat des commissaires,
03:48qui est le syndicat majoritaire des commissaires de police.
03:51Bon, c'est vrai que ce livre fait peur,
03:53et qu'à sa lecture,
03:55on en ressort inquiet,
03:57angoissé.
03:58Avec des chiffres,
03:59en 1960,
04:01les forces de l'ordre constataient environ 500 000 crimes et délits par an.
04:04En 1970,
04:06ce chiffre avait doublé.
04:07Un demi-siècle plus tard,
04:09ce sont 3,6 millions de crimes et délits enregistrés.
04:13Donc on est passé de 500 000 en 1960,
04:16à 3,6 millions en 2022.
04:20Vous écrivez également les refus d'obtempérer,
04:22marqueurs à la fois du recul de l'autorité et de la montée de la violence.
04:26Ils ont atteint en 2024 le chiffre record de 70 par jour.
04:31Les zones de non-droit se sont multipliées,
04:34elles se sont surtout enracinées au fil des années.
04:37Alors, j'ai envie de dire,
04:38tout ça, nous le savons,
04:40mais ça ne fait qu'empirer.
04:43C'est le sentiment que j'ai.
04:44Mais peut-être, est-ce que je me trompe ?
04:46Est-ce qu'au moins depuis un an, deux ans, trois ans,
04:48vous trouvez qu'il y a une forme de prise de conscience ou de progrès ?
04:54Écoutez, je ne trouve pas qu'il y a un progrès global.
04:58Par contre, il y a des solutions qui marchent.
05:00Regardez la lutte contre l'insécurité routière.
05:03Quand ça a été pris à bras-le-corps en 1974,
05:06il y avait 17 000 morts.
05:08Aujourd'hui, il y en a 3 000.
05:09On a gagné 500 000 vies.
05:11Parce qu'il y a eu des sanctions fermes,
05:13rapides,
05:14pécuniaires,
05:15immédiates,
05:16avec une stratégie et surtout une ambition politique
05:19et un pilotage des politiques publiques.
05:22Et on a réussi.
05:23La lutte contre le terrorisme,
05:24il a fallu qu'on prenne dans la gueule 450 morts,
05:27ce qui est scandaleux,
05:28pour qu'on prenne enfin les mesures,
05:30les lois sur le renseignement,
05:32tous les dispositifs opérationnels qui ont été mis
05:34sur l'anticipation,
05:36la gestion de crise terroriste,
05:38l'entrave et une coopération exemplaire.
05:41Et aujourd'hui, ça marche bien.
05:42Donc, il y a des choses qui marchent.
05:44Sauf que pour la lutte contre la petite moyenne délinquance
05:47et une partie de la délinquance organisée,
05:49il n'y a pas ce pilotage,
05:50il n'y a pas cette stratégie.
05:52On est dans l'empirisme,
05:52on est dans la communication.
05:54Et surtout,
05:56police et justice,
05:57chacun dans son couloir de nage.
05:59Et j'allais dire parfois,
06:00certains élus,
06:01qui ont quand même des outils extrêmement importants
06:04en matière de lutte contre la délinquance,
06:06accompagnement, c'est par la prévention,
06:08qui comprend de multiples acceptions.
06:10Il y a la prévention,
06:11empêcher le passage à l'aide.
06:12C'est de la prévention.
06:13Prévention situationnelle,
06:14mais aussi la prévention juvénile.
06:16Tout cela n'est pas coordonné.
06:18Et puis,
06:19quelque chose de simple,
06:20pendant les Jeux Olympiques,
06:21est-ce qu'on s'est contenté de dire,
06:23on va faire ce qu'on peut,
06:24on verra en termes de délinquance
06:26ce qui va se passer,
06:26de cybersécurité,
06:27de terrorisme,
06:29de gestion des foules,
06:30de circulation,
06:31de crimes,
06:31de délits,
06:32on verra.
06:32Non, il y avait 4 milliards de téléspectateurs,
06:36des millions de spectateurs.
06:38C'est l'image de la France,
06:40le premier pays touristique du monde,
06:41qui organisait les Jeux
06:42avec une cérémonie d'ouverture très osée.
06:44Là, on a mis en place une stratégie,
06:47une volonté politique,
06:48un pilotage serré,
06:50justice, police,
06:51police, armée.
06:52Et qu'est-ce qui s'est passé ?
06:53Certes, les moyens sont exceptionnels.
06:55On ne peut pas transposer.
06:57Ça, on est d'accord.
06:58Mais ce qu'on peut transposer,
06:59c'est la volonté politique,
07:01la stratégie.
07:03Regardez en matière militaire,
07:04on ne dit pas,
07:05on va faire,
07:05c'est l'Empirisme,
07:06c'est la com'.
07:07En matière de sécurité interneure,
07:09les choses ne sont pas prises sérieusement.
07:11Donc, mon livre est aussi,
07:12Pascal Praud,
07:14un livre de proposition.
07:15Pour l'Assemblée nationale,
07:17à l'Assemblée nationale,
07:18vous avez une commission permanente
07:19des forces armées
07:20et de la défense nationale.
07:22On a hissé le niveau des élus
07:24qui s'intéressent à ça.
07:25Il y a une stratégie,
07:26ce qui n'empêche pas l'agilité,
07:27la réactivité dans la gestion de crise.
07:30Ça n'existe pas en matière
07:31de police et de justice.
07:34C'est-à-dire,
07:34on est dans l'Empirisme.
07:35La première des choses,
07:36c'est qu'il faut un pilotage stratégique
07:38entre le ministère de l'Intérieur
07:40et entre le ministère de la Justice,
07:43entre la chaîne pénale,
07:44le continuum pénal
07:46et la chaîne de sécurité.
07:47On ne peut pas voir
07:48deux ministres qui font assaut
07:49de redomondades
07:51ou qui mettent en place
07:52des doctrines,
07:54des injonctions,
07:55là, au procureur,
07:56là, au préfet, au commissaire.
07:57Mais Darmanin Retailleau,
07:58Darmanin Retailleau,
07:59ça marchait main dans la main.
08:00Alors, je vais vous dire,
08:02Darmanin Retailleau,
08:03pour être honnête,
08:04c'était intéressant.
08:05Le problème,
08:06c'est qu'il n'y avait pas de majorité.
08:07Mais pour la première fois,
08:08on avait un garde des Sceaux
08:09et un ministre de l'Intérieur
08:12qui étaient en phase
08:14et qui commençaient
08:16à évoquer les vrais problèmes
08:18en sortant de la logique
08:19des rustines,
08:20de la réactivité, etc.
08:21Mais,
08:23qui avait bien compris,
08:24on le voit avec les projets
08:25de loi de M. Darmanin,
08:26on veut revenir sur les peines planchées,
08:28on veut simplifier les peines,
08:30alternative,
08:31que la sanction ait du sens,
08:33on veut arrêter l'idéologie
08:34anti-prison,
08:35parce qu'évidemment
08:36qu'il y a des gens
08:37qui ont...
08:38Bien sûr,
08:38l'objectif,
08:39c'est la réinsertion.
08:40Mais à un moment donné,
08:41il faut arrêter
08:41les gens dangereux,
08:43les gens violents
08:44et la prison
08:45est absolument indispensable.
08:47Notre parc est sous-dimensionné.
08:48Donc, ce qu'il faut,
08:49c'est un pilotage
08:50entre les deux ministères,
08:52une politique...
08:53Enfin, ça paraît tellement évident
08:54ce que vous dites,
08:55qu'on est étonné
08:56que ce ne soit pas le cas.
08:57Ça ne se fait pas
08:57et prenez la défense nationale.
09:00Vous avez une stratégie.
09:01Oui, mais c'est...
09:02Moi, je trouve ça, en fait,
09:04je trouve ça effrayant.
09:05Le Conseil constitutionnel,
09:06le Conseil d'État, pardon,
09:07mais en bout de course,
09:08parfois, ils obstruent aussi
09:10les volants de leur pilotage.
09:12Moi, je suis effrayé
09:13de ce que vous dites.
09:14Et souvent,
09:15quand j'entends des professionnels
09:17parler de...
09:19comment dire...
09:20du domaine dans lequel
09:21ils exercent,
09:22je suis sidéré
09:23que les politiques
09:24ne l'entendent pas.
09:25Ce que vous dites là,
09:26si j'entends des chefs
09:27d'entreprise,
09:28ils pourraient dire
09:29qu'on est piloté
09:29par des incompétents.
09:30C'est-à-dire qu'ils ne comprennent pas...
09:32Et on pourrait multiplier
09:33les exemples.
09:34Par exemple,
09:34il y a quelque chose
09:35que vous rappelez,
09:36qu'on sait tous,
09:37les policiers ne sont pas
09:38seulement débordés
09:38par la multiplication des faits,
09:40ils sont entravés
09:41par une procédure
09:42dont la complexité
09:43s'est aggravée
09:43au moment précis
09:45où la délinquance
09:45devenait plus violente.
09:46J'entends ça depuis
09:47combien de temps,
09:49monsieur le commissaire ?
09:50Ben écoutez, oui.
09:52La forme l'a emporté
09:53sur le fond.
09:54Au départ,
09:54ça partait d'un bon sentiment.
09:56Les années bas d'inter,
09:57on veut rééquilibrer,
10:00mettre un peu
10:01le droit de la défense
10:02au milieu des gardés à vue,
10:03mais en prenant
10:04de façon abusive
10:06le droit anglo-saxon
10:07parce qu'on oublie
10:07que le policier
10:08et le magistrat français,
10:09contrairement au système
10:10anglais-américain,
10:11ils ne travaillent pas à charge.
10:12Ils travaillent à charge
10:13et à décharge.
10:14Donc, quelque part,
10:16de mettre l'avocat
10:17au même niveau
10:17qu'un policier français
10:18ou un juge français,
10:20si vous voulez,
10:21c'est un jugement spécieux.
10:22Après, on est allé trop loin
10:23dans le droit des prisonniers
10:25en détention,
10:26dans le droit des gardés à vue,
10:27dans le droit des mises en cause.
10:29On a paralysé,
10:30on a multiplié,
10:31on a paralysé l'investigation,
10:32on a multiplié
10:33le nombre de possibilités
10:35de nullité
10:35et puis surtout,
10:37on a enlevé,
10:37il ne faut pas oublier
10:38que les flics,
10:38il ne faut pas raisonner
10:39que de façon juridique,
10:40le Parlement,
10:42les flics ont besoin
10:44d'initiatives
10:45et d'autonomie
10:45et de confiance.
10:46Ce qui n'empêche pas
10:47des contrôles,
10:48a priori.
10:48Si vous leur enlevez,
10:49vous les émasculez,
10:51l'autonomie,
10:52la confiance
10:52et que vous donnez l'impression
10:54que vous les technocratisez
10:56gérer la délinquance
10:57comme on travaille
10:59dans une préfecture
10:59ou à la sécurité sociale,
11:01mais c'est une énorme erreur.
11:03Donc, il y a
11:04de la défiance
11:04vis-à-vis des policiers,
11:05on a enlevé l'initiative,
11:06la confiance,
11:07on les a mis sous tutelle,
11:08la forme l'emporte sur le fond,
11:10les procédures enflent,
11:11les tribunaux sont engorgés,
11:13on a un tsunami,
11:15on a des gullivers enchaînés
11:17et puis surtout,
11:17on a flingué
11:18les vocations judiciaires.
11:19Vous imaginez qu'aujourd'hui,
11:20à la brigade criminelle à Marseille,
11:23à la sous-direction antiterroriste,
11:24avant, on se battait,
11:25on faisait la queue,
11:26il y avait des viviers
11:27et on s'exhaussait
11:28d'aller dans ces services.
11:29Aujourd'hui,
11:29on est obligé d'appeler au téléphone,
11:31les services RH,
11:32appellent au téléphone
11:32pour dire,
11:33vous ne voulez pas y aller ?
11:33On n'a pas assez de monde
11:35qui veulent y aller.
11:36Il y a beaucoup de démissions,
11:37visiblement aussi,
11:38les chiffres des démissions
11:39sont assez importants
11:40dans la police
11:41et la gendarmerie.
11:42Alors, vous parlez évidemment
11:43des narcotrafiquants
11:44qui représentent un défi
11:45d'autant plus vital
11:46qu'il engendre
11:47dans son sillage
11:48une violence croissante
11:49et puis vous parlez d'un sujet
11:50qui m'intéresse beaucoup,
11:51c'est les mineurs
11:52qui occupent une part
11:53sans cesse croissante
11:54dans la délinquance.
11:55Leur nombre a doublé
11:56au cours des 25 dernières années,
11:58passant de 100 000
11:59à 200 000.
11:59Mais tout ce que vous dites là,
12:01c'est dans tout l'Occident ?
12:03C'est vrai en Allemagne,
12:04en Italie,
12:05en Angleterre ?
12:06Où est-ce qu'on a
12:07une spécificité française ?
12:09Alors déjà,
12:09la première spécificité française
12:11que l'on a,
12:13c'est que,
12:14et ça c'est complètement fou,
12:16c'est avec tous les organismes
12:18qu'on a,
12:18les organismes machin chouettes
12:20et tout,
12:22par exemple,
12:23le coût de la délinquance
12:24n'est jamais évalué.
12:25L'INSEE,
12:25la Cour des comptes,
12:26ne s'intéresse pas
12:27au coût de la délinquance,
12:28ça serait un élément important
12:29en électrochoc
12:29pour responsabiliser tout le monde,
12:31pour savoir ce qu'il faut faire,
12:32combien ça coûte.
12:33Il y a un économiste
12:34qui l'a fait,
12:35on ne fait pas ce travail sérieusement.
12:37Deuxièmement,
12:37et je vais venir à votre question,
12:39la désistance,
12:40la sortie de la délinquance,
12:41c'est intéressant,
12:41il y a des travaux anglo-saxons,
12:43il n'y a pas de travaux français.
12:44L'évaluation de la prévention
12:45de la délinquance,
12:47il n'y a rien qui est fait.
12:48C'est-à-dire,
12:48on reconduit
12:49à travers les conseils communaux
12:51de prévention de la délinquance.
12:52Vous voyez,
12:52il y a quelque chose
12:53qui fait qu'on traite
12:54avec légèreté
12:55les questions de sécurité.
12:57Sur les mineurs,
12:58on est encore
12:59dans l'idéologie.
13:00On se croit en 1945,
13:021950,
13:03on sort de la guerre,
13:04on est traumatisés.
13:04Mais est-ce que c'est vrai aussi
13:05en Espagne,
13:06en Italie,
13:06en Angleterre,
13:07dans des pays comparables ?
13:09Là aussi,
13:11on n'a pas de comparaison sérieuse.
13:12D'abord,
13:13les systèmes sont très différents,
13:14mais on aurait pu faire converger
13:16et avoir des comparaisons sérieuses.
13:18Il n'y en a pas
13:18de solides et sérieuses,
13:19ce qui n'est pas normal.
13:20On manque de travaux
13:21qui nous permettent.
13:22Moi,
13:23ce que je peux dire,
13:24mais là,
13:24c'est plus au doigt mouillé,
13:26c'est que,
13:27d'abord,
13:28ce qu'on sait,
13:29ça c'est beaucoup plus précis,
13:30c'est qu'on a moins
13:31de places de prison
13:32et on a moins d'emprisonnement
13:33par rapport au nombre d'habitants
13:35que dans la plupart
13:36des pays européens.
13:37On n'a pas à rougir,
13:38notre système n'est pas répressif.
13:40Sur les 1 million
13:41et quelques personnes
13:42qui sont présentées à la justice,
13:441 million 400 000
13:45chaque année
13:46et sur 4 millions de procédures,
13:48vous n'en avez que 6%
13:50qui vont en prison.
13:50Donc,
13:51on n'est pas un pays
13:51ultra répressif.
13:53Et par rapport aux autres pays,
13:54après,
13:54je vais vous poser
13:55quelque chose de simple.
13:56Est-ce que vous connaissez
13:57ces 10 dernières années,
13:58par exemple,
13:59et j'aurais pu dire
13:59les 30 dernières années,
14:00un Premier ministre
14:01qui a dit maintenant
14:02tous les deux ans,
14:04deux fois par an,
14:05par exemple,
14:06deux fois par an,
14:07je vais réunir
14:07le garde des Sceaux
14:08et le ministre de l'Intérieur
14:09pour faire un pilotage
14:10interministériel.
14:11Par essence même,
14:13les questions de...
14:14J'espère qu'ils le font.
14:15J'espère qu'ils le font.
14:16Les questions de police
14:17et de justice
14:18sont interdépendantes.
14:19Ah, évidemment.
14:20Donc, tout en respectant
14:21le principe d'indépendance
14:23de la justice,
14:24enfin, l'indépendance,
14:25mais l'article 15
14:26de la déclaration
14:27des droits de l'homme
14:28parle bien
14:28de la redevabilité,
14:30c'est-à-dire
14:30tout agent public
14:31est redevable
14:32de son administration.
14:33Il n'y a jamais eu
14:34de pilotage interministériel.
14:36Vous voyez,
14:36chacun est dans son couloir
14:37de nage.
14:38Et c'est ça qui ne va pas.
14:40Il faut une stratégie pilotée.
14:41Est-ce qu'il y a un ministre
14:42de l'intérieur
14:43qui était un flic ?
14:44Est-ce que ça existait
14:45ces dernières années
14:46ou à chaque fois
14:47ce ne sont que des politiques ?
14:49Non, non.
14:49Il y a eu parfois
14:50des ministres de la justice
14:51qui étaient ou avocats
14:52ou magistrats.
14:53Absolument.
14:54Non, mais ce n'est jamais
14:54les meilleurs.
14:55Ce n'est jamais les meilleurs ?
14:57C'est bien d'être un politique
14:58pour diriger une administration.
14:59Ce n'est pas parce qu'on est professeur
15:00qu'on a un bon programme
15:01de ministres de l'éducation.
15:02Je sais que longtemps,
15:04M. Pechnard était souvent
15:06sur la liste des possibles
15:07ministres de l'intérieur,
15:09mais toujours cités
15:12et jamais nommés.
15:15Pourquoi vous souriez ?
15:16Ce nom semble vous faire sourire.
15:18C'était un proche
15:19de Nicolas Sarkozy.
15:20Comme Laurent Nunez,
15:21il est toujours cité
15:22mais jamais ministre.
15:23Laurent Nunez, il l'a été.
15:24Mais c'est un flic.
15:25C'est ce que je veux dire.
15:26Et puis, j'aime bien ce mot
15:27flic.
15:27Je crois que d'ailleurs,
15:28vous aimez bien aussi
15:29ce mot flic
15:31qui a toute une mythologie.
15:34Mais ce qui a changé
15:35ou plus exactement
15:36ce qui n'a pas changé,
15:37c'est la publicité.
15:38C'est sûr.
15:39Un soldat, un bon soldat.
15:43Mais votre avis nous intéresse.
15:44Exactement.
15:45Un très très bon soldat.
15:47Je me demande
15:47si on va prendre Gautier de Brès.
15:50La semaine prochaine.
15:51Il est 17h28.
15:52Europe 1
15:5416h-18h, Pascal Praud et vous.
15:59Nous sommes donc avec Frédéric Lohs
16:01qui est commissaire.
16:02Il est également secrétaire général
16:04du syndicat des commissaires
16:05de la police nationale.
16:06Et c'est vrai que lorsqu'on vous écoute,
16:08on est inquiet.
16:10Vous publiez
16:11Insécurité Stop
16:12à la descente aux enfers,
16:13aux éditions Fayard.
16:15C'est un livre assez fort,
16:17d'ailleurs avec beaucoup de témoignages.
16:18Et puis, c'est quelqu'un
16:20qui connaît,
16:21qui sait de quoi il parle.
16:22C'est une expérience du terrain
16:23que vous faites remonter.
16:25Et souvent,
16:26ces expériences
16:27sont particulièrement
16:28passionnantes.
16:29passionnantes à écouter,
16:30bien sûr.
16:31Sur l'atmosphère
16:32qui règne aujourd'hui
16:33dans les commissariats,
16:35vous dites aujourd'hui
16:36on badge
16:36dans les services de police,
16:38on compte les heures,
16:39on surveille les compteurs
16:40de récupération,
16:42les congés posés,
16:43l'ambiance est contaminée
16:44par la technocratie.
16:46Oui, c'est ce que j'ai
16:49personnellement ressenti.
16:51Je pense que l'exercice
16:52du management
16:53dans un commissariat
16:54fait que des policiers
16:57doivent avoir
16:58une certaine forme
16:59de liberté.
16:59La liberté ne veut pas dire
17:00qu'il ne faut pas contrôler
17:02les horaires,
17:03c'est un métier
17:04extrêmement compliqué.
17:05Mais on a abouti
17:07à un système
17:09où on compte les heures,
17:11où on se technocratise,
17:13alors que les policiers
17:14ont besoin de...
17:15et les chefs de police,
17:16en particulier les commissaires,
17:17d'avoir un petit peu
17:18d'autonomie,
17:19d'initiative
17:20et un petit peu
17:22d'agilité.
17:23Et comme vous l'avez dit
17:24tout à l'heure
17:24sur ce...
17:27Pourquoi ce témoignage ?
17:28C'est parce que,
17:29vous savez,
17:30le niveau d'insécurité
17:31auquel notre pays
17:33est confronté aujourd'hui,
17:34il ne faut pas
17:35qu'on s'y accoutume.
17:36Et surtout,
17:36on peut faire autrement.
17:37On ne peut pas régler
17:38les problèmes écologiques
17:39ou les problèmes économiques
17:40de façon franco-française.
17:42Ils dépendent
17:42de paramètres extérieurs.
17:44même si on a des leviers.
17:45Mais pour la sécurité
17:46et la justice,
17:48je veux dire,
17:48on a tous les...
17:49les 90% des leviers
17:50sont franco-français.
17:52Puis j'allais vous dire,
17:52et je finirai par là,
17:53si l'espérance de vie
17:54avait baissé de 20%
17:56en France
17:56depuis 20 ans,
17:57on ne dirait pas
17:58que c'est comme ça,
17:59c'est l'air du temps.
18:00On dirait,
18:00mais en termes de qualité de vie,
18:01c'est insupportable.
18:02Je pourrais donner
18:03d'autres exemples
18:03sur le taux de mortalité
18:05à la natalité.
18:06Aujourd'hui,
18:06la délinquance
18:07a augmenté,
18:09les policiers eux-mêmes
18:10sont insécurisés,
18:12les tribunaux sont engorgés,
18:15mais ce n'est pas acceptable.
18:16Et on peut faire différemment,
18:17des solutions existent.
18:19Moi, ce n'est pas
18:19que l'addition
18:20de constats déprimants,
18:21j'ai des solutions.
18:22J'en ai mis une quarantaine
18:24dans ce livre,
18:25ce n'est pas que
18:25des solutions policières,
18:27ça touche au civisme,
18:28ça touche à la justice,
18:29à la sécurité.
18:30J'en avais une centaine
18:31en stock,
18:32mais pas de fatalisme,
18:33on peut changer les choses.
18:35Et je comprends
18:35ce que vous dites.
18:36Et c'est vrai
18:37que quand vous parlez
18:37de liberté,
18:38alors que parfois
18:39dans certaines professions
18:41tout est contrôlé,
18:42je pourrais faire
18:42un parallèle
18:43avec le journalisme.
18:44Bien évidemment,
18:45Gérard Caro,
18:46c'est que si vous voulez
18:46contrôler un journaliste
18:48et lui demander son badge,
18:50il y a une part
18:50de liberté,
18:52c'est-à-dire
18:52qu'il faut faire confiance.
18:54Le management,
18:55au fond,
18:55c'est quoi dans la police
18:56et parfois dans le journalisme ?
18:58C'est de recruter quelqu'un
18:59et après de le laisser vivre,
19:02vivre son expérience,
19:03vivre son métier.
19:04S'il est contrôlé
19:06en permanence,
19:07il ne pourra pas
19:08s'épanouir.
19:09Et je comprends
19:10ce que dit monsieur,
19:11parce que c'est une réalité.
19:13C'est-à-dire qu'à force
19:14de mettre des règles partout,
19:16tu empêches la possibilité
19:17de faire ce pour quoi
19:19tu as voulu faire ce métier.
19:20Mais par exemple,
19:21moi je suis un grand lecteur
19:22de Simenon,
19:23le commissaire Mégret,
19:25quand on le sait ici.
19:26On voit comment travaille
19:27le commissaire
19:28et ses policiers
19:30autour de lui.
19:30j'ai l'impression,
19:32mais c'est purement littéraire,
19:33j'ai l'impression
19:34qu'ils avaient effectivement
19:35une vraie liberté.
19:37Bien sûr,
19:37il y a des contrôles,
19:38il y avait un directeur de la police,
19:40un directeur adjoint,
19:41mais qu'il y avait quand même
19:41une marge d'autonomie.
19:43Est-ce que c'est vrai ou pas ?
19:44Je pense qu'on a perdu
19:46au niveau des marges d'autonomie.
19:48Il faut toujours des contrôles
19:50dans la police,
19:50évidemment.
19:51Moi, j'ai dirigé des effectifs,
19:53des petits effectifs
19:54jusqu'à 2300 personnes
19:55quand j'étais des DSP du Val d'Oise.
19:57Un petit effectif,
19:582000 personnes.
19:59Moi, j'en dirige deux.
20:00J'ai déjà du mal.
20:01Laurent Dessier.
20:04J'ai dirigé des petits effectifs
20:06comme des gros.
20:07C'est d'ailleurs aussi compliqué.
20:09Parce que deux,
20:10il n'était pas joli.
20:11C'est deux,
20:11j'étais mal déjà.
20:12Et avec mes enfants,
20:13quand il y en avait quatre,
20:14j'étais déjà en grande difficulté.
20:16Ce que je veux dire par là,
20:17c'est que pour entretenir la flamme
20:20et la motivation,
20:22ce n'est pas parce qu'on voit
20:23de la lumière
20:23qu'on rentre dans ce métier,
20:25on a besoin d'autonomie.
20:26Ça ne veut pas dire
20:27qu'il ne faut pas des contrôles
20:28après-midi
20:28et des contrôles à postérieure
20:29ou des contrôles du parking.
20:31Mais quand il n'y a que des contrôles
20:33et des mises ou tout-elles,
20:34c'est des mots fluants.
20:35Bon, écoutez,
20:35exactement,
20:36je comprends vraiment,
20:37il faut garder la flamme.
20:38Il faut garder la flamme.
20:40C'est-à-dire que des gens
20:42ont voulu être flics
20:43quand ils avaient 13 ans,
20:4514 ans, 15 ans.
20:46Ils voulaient être flics
20:47pour certaines raisons.
20:48Il faut sans doute garder cette flamme,
20:50mais c'est vrai
20:51pour tous les jobs.
20:51Pour les policiers
20:52en France aujourd'hui.
20:53Exactement.
20:54Oui, mais...
20:55Vous posez la question par exemple.
20:56L'adrénaline,
20:57moi je vois les gars de la BAC.
20:59En fait,
20:59ils nous écoutent peut-être,
21:00ils adorent ça.
21:01Les BACU.
21:02Alors tu ne peux pas être BACU
21:03jusqu'à 60 ans.
21:05Mais il y a une adrénaline.
21:07C'est très difficile d'ailleurs
21:08à faire passer au public.
21:09Mais il y a aussi
21:10un plaisir personnel
21:11de se sentir utile,
21:13vivant,
21:14dans l'action.
21:15Parce que ce sont des hommes d'action.
21:17Et bien moi,
21:18je comprends cela.
21:19Il y a quelque chose
21:20du domaine du sportif de haut niveau.
21:22Bien sûr.
21:23Et il y a également
21:24le fait d'appartenir
21:25à un corps d'élite.
21:26Et ça,
21:26c'est très important
21:27dans l'image que tu as
21:28de toi-même.
21:29Et la BACU,
21:30c'est une forme de corps d'élite.
21:31Donc les gens,
21:32ils sont très heureux
21:32d'appartenir au corps d'élite.
21:33Mais que ce soit des BACU,
21:35des commissaires de police
21:36ou même des policiers de bureau,
21:39ils sont évidemment très heureux.
21:41Mais vous savez qu'en France,
21:42quand même,
21:42vous êtes insulté dans les médias.
21:44Tout à fait.
21:44Vous avez des partis politiques
21:45qui disent que vous tuez
21:48à chacune des manifestations.
21:50Vous avez quand même,
21:50et ça,
21:51il faut quand même insister là-dessus,
21:52une IGPN dont tous les policiers
21:54ont peur.
21:55Il faut quand même le savoir.
21:56Un policier,
21:56aujourd'hui,
21:57quand il sort son arme,
21:58il a peur.
21:59Il a sans doute plus peur
22:00que de ses parents
22:01ou même que de Dieu.
22:02Donc en réalité,
22:02l'IGPN en France
22:03est une grande menace
22:05et il n'y a pas l'IGPN
22:06partout dans les pays d'Europe.
22:08En Espagne,
22:08il y a un respect quand même
22:09quasiment culturel
22:10envers la police
22:11qui est beaucoup plus fort
22:11qu'en France.
22:12Et en Allemagne,
22:13par exemple,
22:13puisque c'est pour répondre
22:14à votre question, Pascal,
22:15il y a des moyens
22:16qui sont beaucoup plus grands.
22:18Bon, je rappelle le livre
22:19publié aux éditions Fayard
22:22de Frédéric Lowe's,
22:23Insécurité,
22:24stop à la descente aux enfers.
22:26Merci,
22:27Monsieur Lowe's.
22:27Merci à vous
22:28de votre invitation.
22:29Merci.
22:30Et nous allons,
22:31après la pause,
22:32parler d'abord
22:32de l'AVC
22:34parce que c'est
22:35la journée mondiale
22:35de l'AVC
22:36aujourd'hui.
22:38La journée mondiale
22:39de lutte
22:40contre l'AVC,
22:41c'est vrai que c'est quelque chose...
22:42Et faut manger des pommes,
22:42Pascal.
22:44Et faut manger des pommes.
22:45Oui.
22:45Parce que...
22:46Parce que...
22:46Parce que les pommes,
22:46c'est bon
22:47contre l'AVC.
22:48Mais c'est vrai que ça fait...
22:48Vous avez reconnu Patrick Chirac ?
22:50Pommes tous les matins,
22:52point de médecin.
22:53Mais je suis ami de...
22:53Voilà.
22:54Mais j'entends ce que vous dites,
22:55mais surtout,
22:55ça fait peur l'AVC.
22:57A juste tissu d'ailleurs.
23:02Il faut intervenir très rapidement.
23:03Et lorsque vous revenez,
23:04vous revenez diminuer.
23:06Donc tout fait peur,
23:07bien sûr.
23:08Toutes les maladies font peur.
23:09Mais celle-là,
23:10effectivement,
23:11fait particulièrement peur
23:12parce que les gens reviennent
23:13et parfois,
23:14ce ne sont plus les mêmes.
23:16Et ils sont diminués.
23:18Donc forcément,
23:18on va en parler.
23:19Et puis on peut prévenir l'AVC.
23:20C'est ça qui est quand même important.
23:22Et puis on parlera du Louvre.
23:23Rien ne permet de parler
23:24de complicité au sein du musée.
23:26C'est ce qu'a dit le procureur.
23:27Et on écoutera
23:28la conférence de presse
23:30de la procureure de Paris,
23:31Laure BQO.
23:32Pourquoi ?
23:32Vous avez des infos ?
23:33Si vous avez des infos,
23:34il faut le dire maintenant.
23:35Vous ne vous taire à jamais.
23:36C'était un pressentiment
23:37dès la première heure
23:40où on a su cette affaire.
23:41Écoutez,
23:42vous n'avez pas besoin
23:42d'être le commissaire Maigret
23:43pour savoir
23:44que lorsqu'il arrive au Louvre,
23:47le commissaire Maigret de Canard.
23:51À Noël !
23:52Vous n'avez pas vu hier
23:53et avant-hier
23:54l'affaire Saint-Fiac.
23:55Vous n'avez pas vu
23:56l'affaire Saint-Fiac.
23:56Vous l'avez revu ?
23:57Je ne l'ai pas revu cette fois-là.
23:59Mais qu'on connaît parfait.
24:00L'affaire Saint-Fiac
24:02avec Michel Vitold
24:04qui joue le prêtre,
24:06avec Robert Hirsch
24:07qui joue...
24:08L'affaire Saint-Fiac.
24:10Maigret et l'affaire Saint-Fiac.
24:12Maigret et l'affaire Saint-Fiac.
24:13Ça ne vous dit rien.
24:15Mais rien ne vous dit rien.
24:16C'est ça qu'il m'en dit.
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