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  • il y a 21 minutes
Avec Jacques Dallest, Ancien procureur de la République de Marseille et auteur de "Sur les chemins du crime" aux éditions Mareuil
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##A_LA_UNE_WK-2025-11-22##

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Transcription
00:00Et à la une ce matin, la marche blanche du côté de Marseille. Bonjour Jacques Dallest.
00:04Bonjour.
00:05Merci beaucoup d'être avec nous ce matin. Vous êtes ancien procureur de la République de Marseille et auteur de Sur les chemins du crime.
00:11C'est aux éditions Mareuil. Est-ce que vous, personnellement, vous serez dans les rues de Marseille à 15h ?
00:16Non. J'habite en Haute-Savoie, donc loin de Marseille.
00:20J'aurais peut-être participé à la manifestation si j'avais été à Marseille.
00:24Mais là, je ne peux pas. Je soutiens évidemment cette démarche, qui est une démarche de courage, qu'il faut mener, une prise de conscience, maintenant, attendons la suite.
00:39Vous qui êtes ancien procureur de la République de Marseille, un habitué quand même de ces problématiques, est-ce que l'on peut porter un regard optimiste sur cette mobilisation qui vient des citoyens, des habitants ?
00:49Est-ce que ce n'est pas comme ça qu'on arrivera peut-être pour commencer à aller vaincre cet esprit mafieux ?
00:54Oui, c'est toujours bien qu'il y ait une prise de conscience, que les gens s'organisent, que la population dise non.
01:02Cela dit, ça ne suffira pas. Il faudra aussi des actes.
01:04Alors, des actes de l'État, évidemment, un travail judiciaire, un travail de police, mais aussi que ces actes puissent se concrétiser par aussi des collaborations.
01:14Quand j'étais à Marseille, je l'appelais souvent à des témoignages. Dans des affaires lourdes, des affaires pénales, je demandais aux personnes qui savaient des choses de le dire.
01:24La loi permet de protéger un témoin de l'entendre de façon anonyme. Vous le savez qu'on a besoin d'une collaboration de personnes qui peuvent faire aider à progresser des enquêtes criminelles,
01:34c'est-à-dire mettre hors d'état de nuire des assassins, des malfaiteurs. Donc, il faut aussi pouvoir, par la suite, avoir des actions courageuses, des actions citoyennes.
01:43Et moi, je ne peux qu'appeler les personnes à aller dans ce sens, même si, évidemment, ça fait toujours un peu peur.
01:48Oui, ça fait un peu peur. Et surtout, quand on a vu ce qui s'est passé, une fois plus, quand on voit le frère d'Amin, Mehdi, qui s'est fait abattre,
01:55même les autorités parlent d'un crime d'intimidation, c'est-à-dire uniquement pour porter atteinte à son frère.
02:00Est-ce qu'on peut encore vanter l'utilité de ce genre de programme, Jacques Dallès, ce genre d'initiative citoyenne,
02:06quand on voit que même quand on est directement, même quand on est projeté personnellement, désormais, c'est peut-être notre entourage, notre famille,
02:13les personnes qu'on aime qui vont être attaquées directement ?
02:16Oui, c'est justement ce que cherchent les groupes criminels. C'est de dissuader, d'agir dans le sens, justement, d'un refus.
02:24Mais un refus qui se manifeste par des actes concrets. Donc, on s'en prend aux proches.
02:29Et ça, c'est évidemment quelque chose de très problématique. Il ne peut qu'inquiéter.
02:33Mais si toute la société se lève et dit non, si les consommateurs de drogue cessent de consommer de la drogue,
02:39si les familles dissuadent leurs enfants d'être dans le trafic, on pourra progresser.
02:44Donc, c'est vraiment quelque chose d'ordre collectif. On est sur un phénomène de société et pas seulement une question de justice ou de police.
02:50Vous venez de parler des consommateurs. Il y a un débat depuis quelques jours sur l'idée vraiment d'aller taper directement les consommateurs,
02:57que ce soit au portefeuille ou d'une autre matière. Vous êtes d'accord, vous, avec cette approche ?
03:01Ou vous dites qu'en réalité, avant d'aller chercher les consommateurs, il faut surtout s'attaquer, on va dire,
03:05à l'hydre que représentent certaines mafias de narcotrafiquants ?
03:09Vous savez, c'est une loi économique. S'il n'y a pas de demande, il n'y a pas d'offre ou l'offre sera restreinte.
03:15C'est valable dans d'autres domaines. Donc, effectivement, si les consommateurs disent j'arrête ou je n'alimente plus ces réseaux,
03:23ça peut évidemment contribuer à les affaiblir, voire à les supprimer.
03:27Donc, ce n'est pas simple parce que les consommateurs en France, ce sont 5, 6 millions de personnes.
03:31Comment agir dans ce sens ? Et c'est là, encore une fois, une réflexion individuelle, collective,
03:36un travail à l'école, un travail sur les lieux de vie dans la rue pour cesser avec ça.
03:43Le consommateur de cocaïne, qui le fait ça de façon très récréative, tranquille,
03:47doit se rendre compte qu'il alimente effectivement des trafics.
03:50Alors, est-ce que la voie pénale sera indispensable ? Sans doute pas.
03:55Je crois qu'il ne faut pas imaginer que le pénal va tout résoudre.
03:58C'est simplement dire que c'est un produit dangereux, d'abord pour soi-même,
04:02et qui nourrit des réseaux, des trafics, et qui amène à des crimes, malheureusement.
04:07Jacques Dallès, vous êtes ancien procureur de la République de Marseille,
04:10et je rappelle le titre de votre dernier livre sur les chemins du crime aux éditions Marie.
04:13Une dernière question. Comment regardez-vous les dernières annonces du ministre de la Justice,
04:18Gérald Darmanin, qui a lancé une expérimentation zéro portable dans les prisons ?
04:23J'imagine beaucoup de nos auditeurs qui sont en train de nous écouter et de se dire
04:27« Mais comment ça a pu ne pas être le cas avant ? »
04:33Ça fait des années et des années qu'on lutte contre les portables en prison.
04:37Mais vous le savez, une prison n'est pas absolument étanche.
04:39Il y a des visiteurs, il y a des mouvements.
04:42Donc, bien sûr, il faut continuer dans ce sens.
04:44Il y a même maintenant des prisons ultra sécurisées.
04:47Cela dit, soyons réalistes, malheureusement, c'est un objet d'usage courant
04:50qu'on peut miniaturiser.
04:52Donc, continuons cette action, continuons à réprimer.
04:56Moi, je soutiens évidemment tous mes collègues de Marseille
04:58qui ont une action très résolue et très courageuse.
05:01Après, encore une fois, c'est quelque chose d'ordre collectif.
05:04Amener des portables en prison, c'est aider au trafic, malheureusement.
05:07Oui, c'est sûr. Et ça fait partie de toute la chaîne qu'on essaie de casser en France.
05:10Merci beaucoup d'avoir été avec nous, Jacques Dallès,
05:12l'ancien procureur de la République de Marseille
05:13et auteur de « Sur les chemins du crime » aux éditions Mareuil.
05:16Il est 8h24.
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