«Quand vous achetez du shit, vous financez les munitions», déplore Linda Kebbab

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Comme avec Amine Kessaci, le narcobanditisme fait des dizaines de morts à Marseille chaque année. «Quand vous achetez du shit, vous mettez une pièce dans la tirelire qui finance les munitions», déplore Linda Kebbab, policière et Secrétaire Nationale du syndicat de police Un1té dans la #LaGrandeInterview

Transcript

00:00Pas de demande, pas d'offre.

00:01C'est évidemment une règle essentielle en termes de commerce.

00:05Et le trafic de produits stupéfiants répond à des règles de commerce évidentes.

00:11Je veux dire, si vous participez au chiffre d'affaires d'un business,

00:14vous êtes une personne qui nourrit.

00:16Moi, je pense que chaque cartouche qui tue un médic et s'assit,

00:19une victime collatérale comme Sokaïna dans son appartement en train de réviser,

00:24ou même ces jeunes qui sont en train de guetter et qui sont tués

00:27dans ce que certains appellent les règlements de comptes.

00:29Oui, moi je pense que quand vous achetez votre barrette de shit,

00:31et pardonnez-moi l'expression,

00:33vous mettez une pièce dans la tirelire qui finance ses munitions.

00:37Et puis, de toute manière, les narcotrafiquants et la criminalité organisée

00:40et même le terrorisme sont fondamentalement liés.

00:42Donc, entendre des gens mettre de côté le fait que les consommateurs,

00:47enfin en tout cas nier le fait que les consommateurs aient leur part de responsabilité dans tout ça,

00:50je suis désolée, c'est dans le déni.

00:52Je n'accepte pas les gens qui disent qu'il ne faut pas culpabiliser le consommateur.

00:56Si, si, il faut culpabiliser le consommateur.

00:58Il faut lui expliquer qu'il a sa part de responsabilité.

01:01On n'achète pas, il n'y a pas.

01:02Dernière chose, moi j'entends les propos du président de la République

01:05qui rejoignent ceux qui sont les miens depuis des années

01:07et pour lesquels, encore une fois, on m'a traité de tous les noms.

01:10Mais moi j'aimerais aussi qu'on parle des plus jeunes.

01:12On a un combat au long cours, monsieur Desarbres a mené,

01:15et il faut dès maintenant remettre la main sur les nouvelles générations.

01:19Parler aux gamins de 10 ans et leur dire que oui, fumer c'est mal,

01:22ça détruit le corps, ça détruit la famille, ça détruit la cellule,

01:25ça détruit le quartier, ça détruit la société.

01:27Où sont les campagnes de prévention et d'éducation ?

01:30Aujourd'hui, à l'heure des réseaux sociaux,

01:31l'État n'a pas de raison de penser qu'il ne peut pas atteindre les plus jeunes.

01:35On sait faire des campagnes pour tout,

01:37on n'en fait pas pour parler aux plus jeunes

01:39et les encourager à ne plus fumer,

01:41à ne plus être tentés par leur 1er juin.

01:43Aujourd'hui, on est complètement absent sur ce pan-là.

01:46Je vous le dis sincèrement,

01:47on ne mènera pas ce combat si on ne va pas de ce côté-là

01:50et si on ne met pas des moyens.

01:51Sauf qu'encore une fois, on en revient toujours à la même chose,

01:53c'est à la question du budget.

01:54Donc oui, le consommateur est responsable,

01:56l'adulte est responsable,

01:57le petit bourgeois qui va dans le quartier,

01:58qui achète sa barrette de shit est responsable

02:00et oui, il finance.

02:02L'État est aussi responsable.

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