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Dans son édito du 21/11/2025, Paul Sugy revient sur les taxes à l'encontre des propriétaires en France.

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Transcription
00:00Oui, c'est le moins qu'on puisse dire Romain. Alors la propriété, disait Proudhon, c'était il y a deux siècles, la propriété c'est le vol.
00:05Eh bien, nous répond maintenant Bercy, la propriété c'est le luxe. Vous savez, le mode de calcul de cette taxe foncière que l'on voulait revoir
00:12repose sur l'intégration en réalité dans la façon dont on estime la surface des logements, d'un certain nombre d'éléments de confort
00:18qui permettent en fait d'augmenter fictivement la surface sur la base de laquelle est calculée la taxe foncière.
00:22Et donc l'administration fiscale entend maintenant considérer que tous les logements en France sont équipés d'une baignoire grand luxe,
00:28de toilettes, d'un climatisateur, d'un lavabo, simplement de l'électricité ou de l'eau courante.
00:34Ça aurait permis d'augmenter la taxe foncière pour plus de 7 millions de logements.
00:38Évidemment, le gouvernement a eu raison de reculer, il l'a fait face à la gronde.
00:42Il aurait dû comprendre que ça n'était ni le moment ni la période pour créer une police des baignoires.
00:48Dans quel pays vit-on pour faire la taxe foncière sur des propriétaires qui sont déjà matraqués de plus en plus
00:54par des impôts créés semaine après semaine par l'Assemblée nationale ?
00:57Alors cette mesure a été beaucoup décriée, autant dans l'opposition que dans le bloc central ?
01:01Oui, de la gauche au RN, effectivement, on s'est étonné de cette mesure,
01:04d'autant qu'en plus elle ne figurait pas au projet de loi de finances à l'origine
01:07et donc elle a apparu un petit peu comme sortie d'un chapeau magique.
01:10Et puis au sein du bloc central, vous l'avez dit, même Prisca Thévenot, par exemple,
01:13député Renaissance des Hauts-de-Seine, s'est étonné, c'est le moins qu'on puisse dire de cette mesure.
01:18Elle dit que gouverner, c'est choisir et ça n'est pas suivre la folie fiscale de la gauche,
01:22on ne saurait lui donner tort.
01:23Et au Congrès des maires aussi, Gabriel Attal a tapé du poing sur la table.
01:27Il a déclaré que la France doit redevenir une France de propriétaires
01:30et que ce n'est pas avec des mesures administratives comme celle-ci qu'on y arrivera.
01:34Ces mesures, dit-il, créent des incertitudes chez les Français qui veulent devenir propriétaires.
01:37Il a raison là-dessus, Gabriel Attal, ou pas ?
01:39Évidemment, Romain.
01:40Et le drame, c'est que si on veut une France de propriétaires,
01:43il faut qu'on comprenne que la temporalité dans laquelle résonne un fonctionnaire de Bercy
01:47ou un député de gauche qui crée des taxes à tire-larigot n'est pas la temporalité
01:50dans laquelle vivent les Français qui ont des projets d'investissement immobilier.
01:53Il faut 30 secondes pour appuyer sur un bouton dans l'hémicycle
01:56et ajouter une nouvelle taxe à un projet de loi de finances.
01:59Il faut 30 secondes à un fonctionnaire de Bercy
02:01pour faire une proposition d'amendement aux députés.
02:04Et il faut 30 ans pour rentabiliser un investissement immobilier
02:06ou pour rembourser un prêt quand on veut devenir propriétaire de son logement.
02:10C'est ce décalage d'échelle de temps qui font que les Français, eux,
02:13vivent dans une incertitude fiscale de plus en plus importante.
02:16Alors que l'État, pour trouver de nouvelles recettes,
02:20continue en permanence ce matraquage.
02:22Pourquoi est-ce qu'il faut une France de propriétaires ?
02:23Il y a quelque chose de philosophique ou même d'anthropologique derrière ça.
02:26Quand on possède son logement, on est responsable de quelque chose qui nous dépasse.
02:29J'aime beaucoup Saint-Exupéry.
02:31Il a cette phrase très belle.
02:32Être homme, dit-il, c'est être responsable.
02:35C'est sentir en posant sa pierre que l'on contribue à bâtir le monde.
02:38C'est ça aussi une France de propriétaires.
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