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00:00Vous étiez peut-être hier après-midi en train de cuisiner une blanquette à l'aide de marmitons
00:04ou en train de vérifier vos symptômes grippaux sur Doctissimo.
00:08Vous vous êtes alors sûrement racheté les cheveux face au message d'erreur ou page blanche affichée sur vos écrans
00:13si vous étiez dans l'une de ces situations.
00:15Vous n'étiez pas seul, si cela peut vous rassurer.
00:18Une partie du web mondial est restée à l'arrêt pendant plusieurs heures
00:22en cause d'une patte sur le Cloudfair, cette plateforme fournissant les services de sécurité,
00:27de gestion et d'optimisation du trafic pour les sites web et applications.
00:31Il a cessé de fonctionner.
00:33Nous sommes au lendemain de cet incident et nous allons tenter de comprendre ce qui s'est réellement passé,
00:37les raisons de ces perturbations qui ont tendance de façon plus générale à se répéter,
00:42des conséquences pour nos sociétés très dépendantes et qui relancent la question de la souveraineté numérique.
00:47Tiens, il en était justement question hier entre Emmanuel Macron et Frédéric Schmerz à Berlin.
00:52Tous deux ont plaidé pour la préférence européenne.
00:56On va voir pourquoi on est avec vous, Guillaume Gralet.
00:58Bonjour, merci de nous avoir rejoints.
01:00Ça faisait longtemps, chroniqueur Tech24, auteur de ce dernier ouvrage que vous allez voir,
01:05« Pionnier, voyage aux frontières de l'intelligence artificielle ».
01:08Alors la panne, elle a eu lieu entre midi et 16h.
01:11Vous vous étiez en train de faire quoi, Guillaume ?
01:13Alors j'étais anormalement pas connecté à Internet, c'est assez rare,
01:17mais j'essaye de prendre de plus en plus de distance.
01:19Donc je ne m'en suis honnêtement pas rendu compte.
01:20Vous n'avez pas vu les fameux messages là, « Erreur 505 » qui rend fou en général ?
01:24Non, oui, ça rend fou. Et puis effectivement, ça touche des sites très très concrets.
01:28Vous parliez de Doctissimo, il y a eu des problèmes aussi sur Spotify.
01:32En fait, ce qui est assez intéressant, c'est que même des logiciels
01:34qui doivent nous aider dans la détection d'erreurs ont été mis hors d'état de fonctionner.
01:38C'est-à-dire qu'en fait, tout le système est devenu un petit peu fou.
01:41Et on a vu effectivement notre dépendance aux vulnérabilités.
01:44Voilà, ça a fait un espèce d'effet domino, c'est comme ça qu'on dit.
01:47Alors avant d'aller plus loin dans les explications, on va vous résumer les faits en images.
01:51Le sujet est signé tout de suite, Rebecca Martin.
01:58Des messages d'erreur en cascade ce mardi, sur des millions d'écrans à travers le monde.
02:04La faute a une panne chez Cloudflare.
02:08Cette plateforme américaine gère le trafic de nombreux sites web et applications.
02:12Le directeur technique de l'entreprise en assume totalement la responsabilité.
02:16Il a présenté ses excuses aux utilisateurs.
02:19En résumé, un bug latent dans un service essentiel à notre système de protection contre les bots
02:24a provoqué des dysfonctionnements après que nous avons modifié un fichier de configuration généré de manière automatique.
02:30Cela a entraîné une dégradation généralisée de notre réseau et de nos autres services.
02:35Il ne s'agissait pas d'une attaque.
02:37Un simple problème technique donc, selon l'entreprise, mais aux conséquences majeures.
02:42La panne a affecté près de 20% du trafic Internet mondial pendant plus de 4 heures.
02:49Cloudflare fournit en effet des services de sécurité, de gestion et d'optimisation du trafic
02:54pour des géants tels que X, Facebook, ChatGPT, Spotify ou encore le jeu vidéo League of Legends.
03:02Elle leur sert de bouclier contre les attaques potentielles.
03:04En tout, près de 6 000 milliards de requêtes sont traitées chaque jour par la plateforme américaine.
03:11Quelques heures après l'incident, aggravé par un pic de trafic inhabituel,
03:15le PDG de Cloudflare imputait la panne à une erreur humaine dans une longue explication en ligne.
03:21Cette paralysie du web mondial illustre une nouvelle fois notre dépendance à des technologies
03:26concentrées entre les mains de quelques grands acteurs.
03:28En juillet 2024, par exemple, la panne chez CrowdStrike avait paralysé des banques, des hôpitaux ou encore des aéroports.
03:37Son coût avait été évalué à 5,4 milliards de dollars.
03:42Voilà, alors on n'est pas encore à l'heure du bilan, il n'y a peut-être pas suffisamment de recul.
03:48On tente en premier lieu de comprendre ce qui s'est passé.
03:51Cloudflare a expliqué ceci à ses utilisateurs.
03:54Regardez, le problème a été causé par un fichier de configuration qui est généré de façon automatique,
03:59je lis parce que pour moi c'est du chinois, pour assurer la sécurité du trafic
04:01et dont la taille a augmenté au-delà de ce qui était prévu, provoquant une panne du système logiciel.
04:07Concrètement, Guillaume, il s'est passé quoi hier sur la plateforme américaine ?
04:10En fait, on ne s'en rend pas forcément compte.
04:12C'est qu'il y a, lorsqu'on va sur un site internet, un de nos sites favoris de musique ou de jeux vidéo par exemple,
04:17mais il y a des robots, des robots virtuels qui sont en permanence sur les sites internet.
04:21Alors certains, pour scroller pour la bonne cause, c'est le cas par exemple des moteurs de recherche
04:26qui vont en permanence, lorsque vous tapez une recherche,
04:29quel météo il va faire demain à Biarritz,
04:30vont regarder, vont aller voir les meilleures sources
04:35pour vous donner la meilleure information en temps quasi réel.
04:38C'est ça, on ne s'en rend pas du tout compte.
04:39Et puis il y a ce qu'on appelle les mauvais robots.
04:41Ce sont des robots qui vont espionner, regarder des données qui sont censées être confidentielles,
04:45essayer de les aspirer, peut-être aussi mettre ici et là quelques pièges,
04:51quelques malwares, quelques virus informatiques.
04:54Et le but de cette entreprise américaine qui a été créée en 2010 par d'anciens étudiants de Harvard,
04:59c'est de trier les bons robots des mauvais robots.
05:02Alors ils font d'autres choses, vous l'avez dit, l'optimisation de trafic,
05:04c'est pour faire en sorte que ça aille de plus en plus vite.
05:06Mais le gros de leur travail, c'est cela.
05:09Et c'est la mise à jour d'un fichier d'orientation
05:13pour trier les bons et les mauvais robots
05:16qui a mis hors d'état de nuire 20% d'Internet mondial,
05:20tout simplement parce qu'il est devenu trop gros, trop volumineux.
05:22C'est la mise à jour qui a fait planter le système ?
05:23Oui, c'est ça.
05:24C'est-à-dire que le fichier de configuration,
05:27c'est un document informatique, je regarde aussi mes notes,
05:29parce que c'est un peu technique,
05:30qui va donner des instructions précises au logiciel sur comment se comporter.
05:33Et dans le cas précis de ce qui s'est passé hier,
05:37ce fichier qui définit les règles pour filtrer le trafic Internet
05:40a déterminé les bots qui sont autorisés ou ceux qui sont bloqués.
05:44Mais le manuel d'instruction, en fait, on peut le définir comme ça,
05:49que le système suit pour fonctionner,
05:52c'est mis à jour et c'est mal mis à jour.
05:54C'est-à-dire que c'est là où Cloudflare a raison,
05:56c'est-à-dire que c'est une erreur humaine,
05:58c'est pas une cyberattaque, en tout cas pas jusqu'ici.
06:01La question de la cyberattaque, on est toujours un peu dans le fantasme.
06:03Mais on a tendance à penser à ça régulièrement.
06:07Mais aussi, ça fait un peu plus fantasmer qu'un simple bug
06:12ou une erreur humaine et technique.
06:13Là, a priori, on est plus là-dedans.
06:15Oui, c'est-à-dire que c'est une erreur humaine, une erreur d'aiguillage.
06:18Tout à l'heure, je vais parler d'un fichier d'instruction.
06:20C'est-à-dire qu'il y a encore, et heureusement, des hommes derrière ces logiciels.
06:25Alors, on voit qu'il y a de plus en plus d'intelligence artificielle,
06:27mais c'est encore chapeauté par des hommes.
06:28Et en fait, il y a eu un fichier un peu trop volumineux.
06:30Et en fait, ça fait comme un goulot d'engorgement
06:33pour les sites Internet qu'on utilise au quotidien.
06:35Alors, quand vous parlez de ce à quoi sert le Cloudflare,
06:38c'est intéressant parce que moi, pour le coup,
06:40c'est totalement opaque, ce genre d'informations.
06:42Vous parlez de bons et de mauvais robots.
06:45Concrètement, c'est quoi ?
06:45Ce sont des ordinateurs qui...
06:48Vous parlez d'aspirer les informations confidentielles.
06:50Oui, ces robots.
06:51Alors, c'est difficile à se représenter,
06:52surtout à l'heure où les robots humanoïdes envahissent notre quotidien.
06:54On n'arrête pas de le voir sur des vidéos sur Internet,
06:56mais les promesses des fameux robots humanoïdes
06:59qu'on va voir dans les usines,
07:00qu'on va voir au quotidien, avec plus ou moins de succès,
07:02certains font n'importe quoi.
07:04Il y a un blogueur américain qui a dépensé 80 000 dollars
07:07pour avoir un robot humanoïde chez lui
07:08et il s'est mis à casser la vaisselle, etc.
07:11Ça, c'est le robot le plus facile à se représenter,
07:13surtout lorsqu'il ressemble aux hommes.
07:14Il y a aussi tous les robots qu'on a manufacturés,
07:17j'ai envie de dire, qu'on a déjà dans les usines,
07:19des machines-outils qui vont aider,
07:21par exemple, dans l'assemblage de pièces automobiles,
07:23c'est-à-dire qu'on va leur donner une tâche très précise à faire.
07:27Mais il y a d'autres robots qu'on a plus de mal à se représenter.
07:30C'est quelqu'un qui va effectuer une tâche pour vous.
07:34Robo vient du Tchèque Robota, ça veut dire un esclave.
07:37On a dressé des esclaves pour nous.
07:39Il y a des robots virtuels.
07:40Ce sont tout simplement des logiciels à qui on a commandé une tâche.
07:44Et effectivement, on en a besoin de certains de ces robots
07:48parce que lorsqu'on fait une requête sur Internet,
07:50lorsqu'on va, encore une fois, sur Google, sur Quant,
07:53pour citer un concurrent français,
07:54on a une réponse quasi instantanée.
07:56Mais ça, ce n'est pas magique, heureusement, d'ailleurs.
07:59C'est-à-dire qu'on va scroller le web à toute vitesse.
08:03C'est aussi là où on voit l'importance de ce qu'on appelle le SEO,
08:06c'est-à-dire la manière de mettre en avant son site Internet,
08:10c'est-à-dire d'être repéré de manière très rapide
08:14par ces robots qui vont aller vite.
08:15C'est ce qui vous donne une visibilité ou non sur Internet,
08:18d'être en haut des recherches ou en bas.
08:20Et donc, ça, c'est les bons robots, j'ai envie de dire,
08:22parce qu'ils aident à ceux qui créent des sites Internet pour être visibles
08:27et ils aident surtout les personnes qui recherchent pour avoir la bonne information.
08:29Mais il y a aussi d'autres robots malveillants
08:32qui ont aussi été programmés par des humains
08:34qui ont d'autres buts moins, entre guillemets, moins vertueux.
08:40Voilà, c'est-à-dire soit de gagner de l'argent,
08:42on va espionner des données.
08:44Vous savez qu'il y a tout un marché des données qui sont revendies
08:46dans ce qu'on appelle le dark web, de manière plus ou moins masquée.
08:50Et puis, la possibilité aussi d'installer des pièges
08:54qui seront utilisés plus tard.
08:56Et Cloudflare a fait sa fortune, a fait l'essentiel de sa croissance
09:00en promettant justement d'être un peu le chef de gare,
09:03de distinguer ce qui est bon de ce qui n'est pas bon.
09:04Voilà, ce que je disais tout à l'heure, ce n'est pas un simple hébergeur,
09:07c'est un gilet pare-balles, un accélérateur d'une immense partie d'Internet.
09:11C'est vrai ?
09:12Oui, c'est ça.
09:12C'est-à-dire que ça distingue, ça fonctionnait très bien.
09:17Le problème, le défi, c'est qu'on utilise de plus en plus Internet.
09:21On est de plus en plus à être connecté sur la planète.
09:24Avant, on avait uniquement 20% de la planète qui était connectée.
09:27Aujourd'hui, on est à plus de 60, bientôt 70%.
09:30Et en réalité, il faut pouvoir répondre.
09:33Et là, c'est la mise à jour de ce petit logiciel
09:36qui a failli et qui a enrayé 20% du web mondial.
09:42Ce n'est pas la première fois qu'il y a ce genre de problème.
09:45Ça nous rappelle d'autres événements qui sont produits,
09:48d'autres incidents qui sont produits,
09:50notamment le dysfonctionnement d'Amazon Web Service,
09:52il y a quelques semaines, et qui avait paralysé une partie du web.
09:56On a un sentiment, et vous me direz si c'est vrai,
09:58que c'est de plus en plus récurrent,
10:00peut-être au niveau duquel le monde est de plus en plus connecté aussi.
10:05Oui, c'est ça.
10:05C'est-à-dire qu'on s'en rend de plus en plus compte,
10:06tout simplement parce que tout est dématérialisé.
10:08Notre carte d'identité, aujourd'hui en France,
10:11c'est le cas depuis longtemps en Estonie,
10:12mais on peut l'avoir, on va l'avoir sur notre téléphone portable.
10:16Et tout ça, ça passe par des sites web ou des applications.
10:19Et effectivement, même Cloudflare lui-même
10:21a été l'objet de plusieurs pannes qui ont montré déjà.
10:25Moi, ce qui m'amuse un tout petit peu,
10:26c'est qu'on a dit, la dernière fois que c'est arrivé,
10:29c'est arrivé il y a deux ans, c'est arrivé il y a quatre ans,
10:31on nous a dit, on va nous-mêmes créer de nouvelles solutions,
10:35pas uniquement américaines pour développer,
10:38on en parlera tout à l'heure, des solutions européennes.
10:40Mais effectivement, il y a cette vulnérabilité.
10:43Il y a plusieurs vulnérabilités d'ailleurs.
10:45Il y a ces erreurs humaines qu'on a vues tout de suite.
10:48Mais il y a aussi eu, tout simplement,
10:50des data centers qui ont été, qui ont brûlé.
10:52Ça, c'est très facile à se représenter.
10:54C'était le cas d'OVH il y a trois ans.
10:56Donc OVH, c'est un hébergeur français,
10:58c'est un acteur français d'une partie du cloud
11:01qui a un certain succès.
11:02Vous savez, c'est une success story des immigrés polonais
11:05extrêmement brillants qui ont créé cette entreprise à Roubaix.
11:08C'est utilisé par de plus en plus d'acteurs dans le monde.
11:10Mais tout simplement, les données qui sont stockées à distance
11:14étaient hébergées pour une partie dans un data center à Strasbourg
11:18qui a pris feu.
11:21Et là, on a vu que beaucoup de sites grand public
11:23étaient tout simplement hors d'état de fonctionner.
11:25Il y a quand même certaines précautions.
11:27Je glisse ça tout de suite avant d'aller plus loin.
11:28C'est qu'on demande aux hébergeurs normalement
11:32de faire ce qu'on appelle du mirroring.
11:33C'est-à-dire que d'avoir les mêmes données
11:35qui sont hébergées, par exemple, à Strasbourg,
11:37qu'elles soient hébergées dans un autre data center.
11:40Comme des copies, en fait.
11:41Voilà, exactement.
11:42Alors la pratique veut que ça soit à plus de 700 kilomètres
11:45de chaque data center.
11:46C'est-à-dire que si jamais il y a un incendie,
11:49ce qui peut arriver, une attaque nucléaire,
11:51une attaque malveillante,
11:53eh bien on a les mêmes données
11:54à plusieurs centaines de kilomètres.
11:56Donc ça sécurise.
11:58Et ce qui avait fait marquer les esprits
11:59à l'époque d'OVH,
12:01c'est qu'en réalité,
12:01il n'y avait pas eu ce mirroring
12:02qui avait été fait pour beaucoup de sites.
12:04Et on s'était rendu compte
12:06qu'il y avait beaucoup de données
12:07qui avaient disparu à l'époque.
12:08C'est vrai que le cloud, finalement,
12:10pour des gens lambda comme moi,
12:11c'est assez insaisissable.
12:13Et en même temps,
12:14c'est invisible et vital dans nos vies.
12:18Et ça, les gens s'en sont bien rendus compte.
12:19Hier, je citais quelques exemples.
12:21Doctissimo, Marmito,
12:22en train de faire votre recette de cuisine.
12:24Il y avait des choses beaucoup plus graves hier,
12:27notamment les sites de banques en ligne
12:29où il était complètement impossible
12:31de faire des virements.
12:33Ou encore, pour la carte vitale,
12:34je crois qu'Amelie.fr,
12:35on va peut-être regarder,
12:37a fait des publications
12:37pour accompagner les utilisateurs
12:40et leur dire comment réagir.
12:42Parce que ça a duré quand même
12:43de longues heures.
12:44Donc c'est difficile de saisir
12:47l'importance du cloud.
12:50et en même temps,
12:51quand ça bug,
12:53c'est le chaos en fait.
12:54Oui, c'est ça.
12:55Ce n'est pas uniquement les sites de loisirs.
12:56On a parlé de Leagues of Legends,
12:58de Marmito, etc.
12:59Même si la cuisine, c'est important.
13:00Ce n'est pas totalement uniquement vital.
13:03On a parlé des données de santé.
13:04Vous avez raison, Amélie.
13:06On peut aussi avoir besoin
13:08des données d'identité dont je parlais.
13:10Et puis, c'est quand même
13:11une belle mise en abîme.
13:12Des services de suivi des pannes
13:14comme Down Detector
13:15ont été inaccessibles.
13:17En fait, ça a montré
13:19la propagation de l'incident
13:20à tout l'écosystème.
13:21Et il y a de plus en plus
13:22toute notre vie.
13:23Alors, ça fonctionne parfois très bien.
13:25Moi, j'ai pu tester plusieurs fois
13:27des voitures autonomes
13:28à San Francisco
13:29et même en Chine,
13:31Waymo ou Huawei par exemple.
13:33Ça fonctionne bien.
13:34C'est-à-dire qu'on va monter
13:35sur une petite colline
13:36et puis vous êtes à l'arrière.
13:37Vous voyez le volant
13:39qui s'agit devant vous.
13:40Et honnêtement,
13:41c'était, je pense,
13:42très risqué pour un humain
13:43de monter sur cette colline
13:44parce que c'était très escarpé.
13:45Il n'y a eu aucun incident.
13:47Il y a eu des passants
13:47qui se passaient.
13:48Tout ça, ça fonctionne bien.
13:49Mais ça fonctionne aussi
13:50en partie sur le cloud.
13:52Et là, on va voir
13:53que ça marche bien
13:5599,9% du temps.
13:56Mais lorsqu'on dépend
13:57uniquement de quelques acteurs,
13:59eh bien, c'est ça
14:01qui est problématique.
14:02Voilà.
14:02Les conséquences sont
14:03plus ou moins impactantes.
14:05Peut-être que dans 10,
14:0620, 30 ans,
14:08l'impact sera beaucoup plus lourd
14:10parce qu'on est de plus en plus
14:11connecté,
14:11de plus en plus dépendant.
14:12Oui, c'est ça.
14:13C'est-à-dire où s'il y a
14:15d'autres technologies
14:16qui émergent,
14:18auxquelles on pourra
14:19faire confiance,
14:19on en parlera peut-être
14:20tout à l'heure, Elisabeth.
14:21Moi, ce que je veux dire,
14:23et c'était le cas
14:23dans Cloudflare,
14:24ce qui est un petit peu
14:25dangereux aussi,
14:25c'est la concentration.
14:26C'est-à-dire que si vous regardez
14:27le marché du cloud
14:28qui ne cesse d'augmenter
14:29chaque année,
14:30eh bien,
14:31il repose en tout cas
14:33en Europe
14:34et aux Etats-Unis
14:35et dans une grande partie
14:36du monde
14:37à part la Chine
14:37sur trois grands acteurs.
14:40Ces grands acteurs,
14:40on les appelle
14:41les Hyperscalers.
14:42Il s'agit en réalité
14:43de Amazon
14:44avec AWS,
14:45Amazon Web Services,
14:47Google avec Google Cloud
14:48et Microsoft
14:49avec un service
14:50qu'on appelle Azure.
14:51Plus de 70%
14:53du cloud occidental
14:54est hébergé
14:55chez ces grandes entreprises.
14:57Encore une fois,
14:58ça fonctionne bien.
14:58Amazon dépense
15:00en recherche
15:01et développement
15:01l'équivalent
15:02de ce que dépense
15:03l'ensemble du CAC 40,
15:05donc les 40 plus grosses
15:06entreprises françaises.
15:07Donc tout ça,
15:08c'est bien,
15:08mais moi,
15:09je trouve que c'est
15:09quand même
15:09une vraie vulnérabilité
15:10de dépendre autant
15:11uniquement
15:12de trois entreprises
15:14pour plusieurs raisons.
15:15D'abord,
15:16lorsqu'il y a un dysfonctionnement,
15:17tout le monde est touché
15:18et puis surtout,
15:20on peut se dire
15:20qu'en Europe,
15:22où on n'est quand même
15:23pas les plus nuls
15:24en termes de science
15:25et de recherche,
15:26on pourrait aussi
15:27avoir nos propres acteurs.
15:28Alors ça,
15:29on va y revenir
15:29effectivement
15:30parce que le sujet
15:30a été abordé hier
15:31par deux présidents
15:32français et allemands.
15:35je crois que l'une
15:36des solutions envisagées,
15:39ce serait le traitement
15:40local des données
15:42par l'IA.
15:43Oui,
15:43c'est-à-dire que
15:44là,
15:45on a parlé de beaucoup
15:45de fermes,
15:49de serveurs.
15:50Il faut imaginer
15:50un grand bâtiment
15:51où sont hébergés
15:52énormément de serveurs
15:53pour faire de la capacité
15:54de calcul,
15:54traiter les données,
15:55etc.
15:56Et effectivement,
15:57parallèlement
15:57à la montée en puissance
15:59du cloud,
15:59on a la montée en puissance
16:00de l'intelligence artificielle.
16:01On en parle régulièrement
16:03des projets faramineux
16:04comme Stargate
16:06aux Etats-Unis,
16:06des projets concurrents
16:07en Chine.
16:08Tout ça,
16:08ça va nous amener
16:09à avoir encore plus...
16:11Alors,
16:11ça peut nous faire peur
16:12au niveau de la consommation
16:12énergétique
16:13et de l'impact
16:15sur notre planète,
16:16mais on va avoir
16:16encore plus de serveurs.
16:18Donc,
16:18on se pose quand même
16:20quelques questions
16:20et les chercheurs
16:21réfléchissent
16:22à mettre au point
16:23soit le traitement
16:24des données en local.
16:26Moi,
16:26j'ai vu certaines expérimentations
16:27sur certains téléphones
16:28portables,
16:29c'est-à-dire que
16:29même si vous êtes
16:30à l'autre bout du monde
16:31sans connexion Internet,
16:33il y a suffisamment
16:34de données dans le téléphone
16:35pour vous traduire
16:36le menu
16:36dans une contrée
16:39d'autres données,
16:41même de recherche,
16:42de navigation.
16:43Tout ça,
16:43c'est hébergé
16:44dans le téléphone
16:45et c'est une des pistes.
16:48On parle aussi beaucoup
16:49du Edge Computing,
16:49je vous expliquerai
16:50un petit peu tout à l'heure,
16:51mais aujourd'hui,
16:53le cloud,
16:54on repose de plus en plus dessus
16:55et il est très concentré.
16:56On parle de la souveraineté numérique,
16:58on en a beaucoup parlé hier
17:00parce qu'Emmanuel Macron
17:01et Friedrich Merz
17:02se sont saisis du sujet
17:04à Berlin,
17:05il y avait un grand rendez-vous
17:06pour l'occasion
17:07et on a bien entendu
17:07cette volonté
17:09des Européens
17:11de s'émanciper,
17:11notamment des Américains
17:12et des Chinois,
17:13c'est de dont il est question
17:14aujourd'hui.
17:15On va écouter tout de suite
17:15Emmanuel Macron
17:16et puis on en reparle
17:16juste après.
17:17L'Europe ne veut pas être
17:22le client des grands entrepreneurs
17:24ou des grandes solutions
17:26fournies par les Etats-Unis
17:27ou la Chine.
17:29Nous voulons clairement
17:30concevoir nos propres solutions.
17:34Cette transformation
17:35nous confronte
17:36à un double défi,
17:38innover pour rester compétitif
17:39tout en protégeant
17:40nos données,
17:41nos infrastructures
17:42et plus largement
17:43notre souveraineté.
17:46Voilà, Emmanuel Macron,
17:47qui apprenait
17:47la préférence européenne
17:48pour ne pas être
17:49le vassal des Etats-Unis
17:51ou de la Chine.
17:51Je crois qu'il y a quand même
17:52une vraie volonté européenne
17:53parce qu'hier,
17:54on a annoncé
17:54des investissements
17:55à hauteur de 12 milliards d'euros
17:59sur les promesses
17:59d'investissement
18:00par les entreprises.
18:01Oui, et puis différentes initiatives
18:03comme le Cloud Sovereignty Framework,
18:06l'idée,
18:06c'est de s'appuyer
18:07sur des acteurs
18:08parce qu'on a beaucoup parlé
18:09des Américains,
18:10un petit peu des Chinois
18:11avec Beidou et Alibaba,
18:12mais on a quand même
18:12de beaux acteurs en France,
18:14SAP, Telefonica.
18:15Alors, il y a déjà eu
18:17des initiatives européennes
18:19pour développer
18:20notre propre Cloud.
18:21Alors, il y a très très longtemps,
18:23là, je vais faire mon jeu journaliste,
18:24il y avait des initiatives
18:24comme Numergy,
18:26comme CloudWatch,
18:27qui étaient soutenues
18:27par les opérateurs
18:28télécoms français
18:29comme SFR,
18:31Bouygues Télécom,
18:32mais on a dépensé
18:33beaucoup d'argent,
18:34plusieurs dizaines
18:34de millions d'euros
18:35en France
18:36et ça n'a jamais
18:37véritablement fonctionné.
18:38Si on revient véritablement
18:39sur ce qui s'est passé
18:40les deux dernières années,
18:41parce qu'il y a eu
18:42une déclaration
18:42d'Emmanuel Macron,
18:44je me rappelle,
18:44j'étais à l'Élysée,
18:45ça m'avait un petit peu,
18:47en tout cas,
18:47ça ne m'avait pas laissé indifférent,
18:49il avait dit,
18:50on a perdu la première bataille
18:51du cloud,
18:52mais on n'a pas perdu la guerre,
18:53on voit à quel point
18:54c'est important.
18:55Alors, il y a eu
18:56certaines initiatives,
18:57parce qu'on voyait bien
18:58que la part des clouders,
18:59entre guillemets,
19:00européens,
19:01n'arrêtaient pas de baisser,
19:01elle est passée de 30%
19:03à autour de 15%
19:04en quelques années.
19:05Il y a eu l'initiative GaiaX,
19:07GaiaX,
19:08l'idée,
19:09c'est de fédérer
19:10ces petits acteurs.
19:12Alors, j'étais justement
19:13à un sommet sur le cloud,
19:14il y avait un rendez-vous
19:15à Paris,
19:18tout début novembre,
19:20et on voyait bien,
19:21j'ai parlé avec énormément
19:22de startups,
19:23certaines venaient de Nîmes,
19:24de Antibes,
19:25de Marseille,
19:26de Strasbourg,
19:27tout le monde.
19:27Alors, ce sont des petites entreprises,
19:29entre 10 et 100 personnes,
19:31mais elles pensent
19:31qu'on peut créer
19:32un cloud français-européen,
19:34mais elles m'ont dit deux choses.
19:35Elles m'ont dit
19:36qu'on souffre
19:37de ne pas avoir
19:38assez de commandes publiques.
19:40Vous savez,
19:40le Small Business Act
19:41qui a permis
19:42aux startups américaines
19:44de grandir.
19:46Le Small Business Act,
19:47très rapidement,
19:48c'est de réserver
19:49une partie,
19:49ça peut être que 5 à 10%,
19:51des commandes publiques
19:52et des grands groupes
19:54aux petites entreprises.
19:55Ça n'a jamais été
19:56véritablement appliqué
19:57et les clouders français
19:59s'en plaignent.
20:00C'est un peu dommage,
20:01effectivement,
20:01de voir certains acteurs publics,
20:03je vais en citer un exemple
20:04très concret
20:05parce que ça nous touche,
20:07vous, Elisabeth et moi,
20:08comme tout le monde,
20:09c'est les données de santé,
20:12le Health Data Hub,
20:13par exemple.
20:13Il y a de vrais enjeux
20:14concernés,
20:15les données de santé,
20:16c'est un sujet
20:16qu'on aborde à chaque fois.
20:17Voilà,
20:17les promesses sont géniales
20:19avec l'intelligence artificielle.
20:20L'intelligence artificielle
20:20peut nous faire peur
20:21pour plein de raisons,
20:22l'approche de la vérité,
20:24la consommation énergétique,
20:26ça peut faire peur,
20:27même le remplacement
20:28par les robots,
20:28etc.
20:28Mais par contre,
20:29sur nous aider
20:30à mieux anticiper
20:32les maladies
20:32que l'on pourrait avoir
20:33plus tard
20:34pour justement
20:35aller vers de la prédiction,
20:37l'IA est super utile.
20:38Mais pour que l'IA fonctionne bien,
20:40elle a besoin de données.
20:41Alors l'idée du Health Data Hub,
20:42qui est une idée géniale,
20:43c'est de rassembler
20:44toutes les données
20:45ou une grande partie
20:45des données de santé
20:46des Français
20:46pour faire fonctionner
20:48des moteurs d'intelligence artificielle
20:50dessus
20:50et nous aider à justement
20:52être globalement
20:53tous en meilleure santé.
20:54Or,
20:55il y a quelques années,
20:55le clouder français
20:57qui a été retenu
20:58pour faire fonctionner
20:58le Health Data Hub,
20:59ça a été Microsoft.
21:00Alors,
21:01encore une fois,
21:01pour des bonnes raisons,
21:01parce que ça fonctionne bien,
21:03mais tous les acteurs français
21:04se sont dit
21:04mais il n'y a pas eu
21:05d'appel d'offres,
21:06nous aussi,
21:06on veut avoir
21:08notre voix au chapitre
21:09et pour aller plus rapidement,
21:11mais c'est très concret,
21:13il y a même eu
21:13une aptitude
21:15qui a été,
21:17c'est-à-dire
21:17vous avez le droit
21:19d'être
21:20données de santé
21:22compatibles,
21:23en fait.
21:24Et au départ,
21:24la défense de l'État français
21:26c'était de dire
21:26il n'y a pas assez
21:27d'acteurs français
21:28qui le sont
21:28mais aujourd'hui
21:29il y en a de plus en plus
21:30donc aujourd'hui
21:31ils réclament
21:31entre guillemets
21:32leur part du gâteau
21:33et je pense
21:34qu'on aurait intérêt
21:35peut-être à s'appuyer
21:36sur ces petits
21:38encore aujourd'hui
21:39champions français
21:39pour avoir peut-être
21:40des hyperscalers
21:42français ou européens.
21:42Alors,
21:43on voit qu'il n'y a pas
21:43forcément le soutien
21:44de l'État
21:45ou des États européens
21:46Oui,
21:46c'est ça,
21:47ça peut venir aussi
21:47de l'Europe,
21:48c'est ça qui est bien.
21:48ces petites entreprises
21:49qui essayent malgré tout
21:50d'aller de l'avant
21:52que ce cloud européen
21:53finalement
21:54on n'y est absolument pas
21:56et c'est quoi le risque
21:57vous venez d'aborder
21:57ce sujet
21:58qui parle évidemment
21:59à tout le monde
21:59les données de santé
22:00c'est quoi le risque demain
22:01si on ne parvient pas
22:02un peu de s'émanciper
22:03des Chinois
22:04des Américains
22:05sur ces sujets-là ?
22:06Tout simplement
22:06d'avoir une puissance
22:08qui décide
22:10d'éteindre
22:10Internet
22:11ou de l'allumer
22:12Est-ce qu'on parle souvent
22:13de la guerre commerciale
22:14avec la Chine
22:15les Américains
22:15ce bras de fer
22:16mais ça,
22:17ça nous concerne
22:17peut-être encore plus
22:18Oui,
22:19c'est ça,
22:19c'est-à-dire que
22:20les Américains sont nos alliés
22:21on leur doit énormément
22:22et tant que ça se passe bien
22:23c'est super
22:24Tout peut changer très vite
22:26Tout peut changer très vite
22:27on le voit bien
22:28c'est très fragile
22:30et puis
22:30un,
22:31c'est quand même bien
22:32d'avoir des emplois
22:33sur le sol européen
22:35c'est aussi un gage
22:35de prospérité
22:36de liberté
22:37et deux,
22:38effectivement
22:38c'est un enjeu de liberté
22:40tout simplement
22:40et de voir des acteurs
22:42européens
22:43qui se rassemblent
22:44alors ça n'a pas forcément
22:45été bien vu
22:46en dehors de l'Union Européenne
22:47mais moi je trouve ça
22:48absolument fabuleux
22:50Guillaume Gralet
22:51qui était avec nous
22:52pour commenter au départ
22:53ce gros bug
22:54sur le cloud flare
22:55hier
22:56donc ça va beaucoup mieux
22:57forcément aujourd'hui
22:58mais c'était l'occasion
22:58pour nous
22:59d'élargir un peu
23:00le sujet
23:01et de balayer
23:02merci beaucoup Guillaume
23:03on va peut-être revoir
23:04votre livre
23:06Pionnier
23:06donc
23:07à lire
23:08et à relire
23:10Pionnier voyage aux frontières
23:11de l'intelligence artificielle
23:14on a appris beaucoup
23:14grâce à vous
23:15pendant cette demi-heure
23:16aujourd'hui
23:16merci Guillaume
23:17merci à vous tous
23:18de nous suivre
23:18avec beaucoup d'attention
23:19restez à nos côtés
23:20dans quelques instants
23:21ce sera le journal
23:22sur France 24
23:23à tout de suite
23:23à tout de suite
23:23merci à vous
23:24merci à vous
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