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Bruno Retailleau, président LR et sénateur, était l’invité de #LaGrandeInterview de Sonia Mabrouk dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.

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Transcription
00:00La grande interview sur CNews et Européens, mon invité a été ministre de l'Intérieur, patron des Républicains.
00:05Il prépare activement son parti aux prochaines élections, évidemment, municipales et présidentielles, des élections cruciales.
00:12Bonjour et bienvenue Bruno Rotailleau.
00:13Bonjour Sonia Mabrouk.
00:14Merci de votre présence. Et tout d'abord, l'excellente nouvelle, il y en a peu en ce moment, donc réjouissons-nous du retour en France de Boalem Sansa.
00:22L'écrivain franco-algérien a été reçu par Emmanuel Macron à l'Élysée après son passage à Berlin en Allemagne.
00:29Tout d'abord, votre réaction à cette arrivée ?
00:31C'est une superbe nouvelle, bien sûr. Vous savez, Boalem Sansa, c'est un exemple, c'est même un modèle, parce qu'il n'est pas né sur notre sol français, mais il s'est reconnu dans notre langue.
00:44Il a adopté la France, la France l'a adoptée, non pas par le sang versé, mais par l'encre versée.
00:50C'est devenu sa patrie, la France, parce que la France a toujours été une grande patrie littéraire.
00:54Et en cela, c'est la raison pour laquelle moi et bien d'autres, d'ailleurs, je me suis battu pour Boalem, parce que pour moi, c'était un symbole.
01:01La littérature, c'est la liberté et on n'emprisonne pas, on ne prend pas en otage la liberté.
01:06Parlons de cette bataille, justement, Bruno Retailleau.
01:08Son retour, est-ce la victoire du dialogue apaisé et de la diplomatie, de la discrétion avec Alger, comme le répète l'exécutif ?
01:15Regardez Christophe Glez, il a été arrêté bien plus tôt, d'ailleurs, en mai 2024, et on ne connaissait même pas cette arrestation-là.
01:23C'était très, très discret. Il est toujours en prison.
01:26Démonstration est faite que cette méthode ne fonctionne pas.
01:29Je suis convaincu qu'il fallait de la fermeté.
01:33Est-ce que cela veut dire, parce qu'on m'a reproché cette fermeté,
01:35est-ce que cela veut dire qu'il aurait fallu se taire devant cette prise d'otage ?
01:40Est-ce qu'il aurait fallu que je me taise devant les barbouseries des services secrets algériens qui, sur le sol français, ont tenté d'assassiner un opposant algérien ?
01:49Fallait-il se taire quand l'Algérie, s'opposant à l'accord de 1994, refusait de prendre des OQTF qui sont très, très dangereux ?
01:56Fallait-il se taire quand M. Théboune cultive une haine anti-française ?
02:00Au nom de quoi, au nom de quoi, il faudrait toujours, toujours courber les Chines, baisser la tête ?
02:06Donc, le dialogue apaisé est synonyme de soumission, selon vous.
02:10Le ministre des Affaires étrangères, vous en doutez, voit les choses différemment.
02:13Il vous tient quelque part pour responsable quand même de ce blocage, de cette crise avec Alger,
02:17puisque de son point de vue, la libération prouve l'échec de la méthode forte, évidemment, que vous préconisiez.
02:22Je viens de répondre Christophe Glees.
02:23Christophe Glees, personne n'en parlait. Personne.
02:26On nous a caché d'ailleurs, finalement, cette arrestation.
02:29Il est toujours dans la prison depuis mai 2024.
02:32Je pense aujourd'hui à lui, au sien, à sa famille.
02:34Mais ce que ne comprennent pas tous ces gens qui, finalement, sont pour une méthode molle,
02:41c'est qu'Alger, le régime...
02:43Je ne parle pas du peuple algérien.
02:44C'est très différent.
02:45Je parle du régime algérien.
02:48Eh bien, il se nourrit d'une haine anti-française.
02:50Il prend cette haine anti-française pour, finalement, le prétexte, l'alibi de tous ses échecs.
02:56Il faut savoir qu'aujourd'hui, ce régime est très isolé sur le plan international.
03:00L'Algérie a perdu, mais de façon spectaculaire, le vote.
03:02Emmanuel, il ne faut pas rencontrer M. Tebboune en marge G20.
03:06Le Conseil de sécurité à l'ONU, aux Nations Unies, sur le Sahara occidental, le 31 octobre dernier.
03:12Pas une seule voix pour l'Algérie.
03:14Même la Chine, même la Russie, alliée historique de l'Algérie, se sont abstenues.
03:19Et quand vous entendez M. Sergei Lavrov, le patron de la politique étrangère russe,
03:24mettre en cause, notamment des frontières qu'il juge artificielles, entre l'Algérie et le Mali.
03:31Donc, c'est un régime qui est isolé, fragilisé sur le plan international,
03:35et très divisé contre lui-même et vis-à-vis de son peuple, bien évidemment.
03:39Donc, vous restez ferme sur cette méthode-là ?
03:41Je persiste et je signe, bien sûr.
03:44Et j'attends que le président de la République défende les intérêts de la France.
03:48Voilà.
03:49Ce n'est pas le cas ?
03:50En tout cas, vis-à-vis d'Algérie, aujourd'hui, la relation est déséquilibrée.
03:54Ils n'appliquent pas les accords de 1994.
03:56Ils doivent reprendre.
03:57Mulhouse, quand même Mulhouse, un OQTF algérien
04:00qui aurait été présenté à 14 reprises aux autorités algériennes,
04:04ils n'ont pas voulu le reprendre.
04:05Ils tuent un ressortissant, un retraité portugais.
04:08Donc, ils n'appliquent pas l'accord de 1994.
04:10Pourquoi, nous, est-ce qu'on applique alors l'accord de 68 ?
04:13Vous parlez, Bruno Rotailleau, des intérêts de la France.
04:16Ils sont en jeu, nos intérêts.
04:17C'est un sujet de défense nationale désormais.
04:19La lutte contre le narcotrafic érigée en priorité nationale, est-ce vraiment le cas ?
04:24Laurent Nunes parle d'un crime d'intimidation au sujet du frère du militant anti-narco Amine Kassassi.
04:29Son frère affirme dans une tribune, non, je ne me tairai pas.
04:32Il faut un sursaut de l'État.
04:34On a vu hier, quand même, cet inédit enfant des obsèques sous très haute protection.
04:39Qui tient Marseille aujourd'hui ?
04:41Écoutez, moi, je suis fier d'une chose.
04:44On ne réussit pas tout dans sa vie politique.
04:47Mais je suis fier d'avoir érigé la lutte et la guerre contre le narcotrafic
04:51quand une grande cause nationale.
04:53J'étais au Sénat et, à l'époque, patron du groupe LR, principal au Sénat,
04:58j'avais décidé de diligenter une commission d'enquête.
05:01C'est à partir des conclusions de cette commission d'enquête qu'a été voté le texte contre le narcotrafic,
05:06qui va totalement réorganiser l'État.
05:09Insuffisant pour Marine Le Pen, notamment.
05:10Oui, alors, elle dit c'est insuffisant, mais je la renvoie à ses contradictions.
05:14Parce que le Rassemblement national n'a pas voulu à l'Assemblée,
05:17et ça, je le regrette profondément, lui et la gauche, vous voyez,
05:21permettre l'interception, notamment sur les messageries cryptées.
05:24Parce que le renseignement, c'est capital contre ces grandes organisations criminelles.
05:28Or, le renseignement, comment l'obtient-on ?
05:31On l'obtient par des moyens humains, mais technologiques.
05:34Aujourd'hui, les écoutes de grands-papas, vous savez,
05:36vous téléphonez sur votre téléphone portable et la police, la gendarmerie vous écoute.
05:39Ça ne marche plus, pourquoi ?
05:41Parce que ces organisations ont muté sur des messageries cryptées.
05:44Et on peut capter aujourd'hui ces messages
05:46sans pour autant enfreindre la règle sacro-sainte,
05:50bien entendu, de la confidentialité de ces échanges privés.
05:53Le Rassemblement national a voté contre.
05:55Mais vous voyez, nous avions conçu cette loi, elle a été votée.
06:00C'est un pas indéniable.
06:01Mais qui tient Marseille ?
06:04Eh bien, je pense qu'on a des succès.
06:06Bien sûr qu'on est engagé dans une guerre.
06:09Je vais prendre un exemple, puisque j'avais appelé à l'époque,
06:11j'étais ministre de l'Intérieur, mon homologue qui était marocain,
06:16mon homologue ministre de l'Intérieur,
06:17puisque le patron d'un clan Yoda a été arrêté, vous savez, au Maroc.
06:23Donc, Félix Bingui et le clan Yoda a été terriblement affaibli.
06:27Nous avons aussi affaibli.
06:29C'était un peu plus sonore, ce n'était pas à Marseille.
06:32La Black Manjack Family.
06:34Eh bien, on remporte.
06:35Regardez, Nancy, il y a quelques heures.
06:38Bien sûr, il y a le verre à moitié plein, Bruno Retailleau.
06:40Mais pour le reste, pardonnez-moi,
06:41quand vous entendez l'alerte d'Amin Kassassikand,
06:45vous avez entendu les magistrats marseillais
06:46qui avaient tiré l'alarme sur le risque que la France devienne un narco-État.
06:50Quelle est la prochaine étape ?
06:51Vous avez été au cœur du réacteur.
06:52C'est des assassinats ciblés, des magistrats, des policiers ?
06:54Vous savez que vous avez des magistrats qui, aujourd'hui, sont protégés.
06:58Vous savez qu'il y a eu un certain nombre de contrats
07:00sur notamment des chefs d'établissements pénitentiaires.
07:05Moi, j'avais été critiqué lorsque j'avais parlé,
07:07souvenez-vous, comme ministre de l'Intérieur,
07:09de la possibilité de la mexicanisation en France.
07:12Terme qu'avait utilisé avant moi Nicolas Besson,
07:14le procureur de la République de Marseille.
07:16Nous sommes engagés dans une guerre et le texte que nous avons fait voter,
07:21que j'avais conçu au Sénat, va donner à l'État,
07:24notamment en copiant un peu ce qui a fonctionné contre le terrorisme,
07:28avec une chaîne judiciaire spécialisée,
07:31avec un État-major, avec un chef de file,
07:33qui sera la police nationale, la police judiciaire.
07:37Eh bien, je pense qu'on aura des résultats contre le blanchiment,
07:39contre la corruption, des techniques de renseignement.
07:42Mais il faut les mettre en œuvre.
07:42Avant qu'il ne soit trop tard, on parle de points de bascule,
07:45on parle de différents crans qui sont dépassés.
07:48Mais vers quoi nous allons, pour vraiment expliquer le danger
07:51pour nos auditeurs et téléspectateurs ce matin ?
07:53Quand on dit mexicanisation...
07:56La mexicanisation, c'est deux choses.
07:58C'est-à-dire un État qui serait infiltré par une corruption...
08:00Exactement.
08:01C'est à la fois une hyper-violence,
08:03et aujourd'hui, je l'affirme,
08:05une des raisons, même racine, de l'hyper-violence en France,
08:08notamment avec des utilisations de plus en plus jeunes,
08:11d'adolescents, de 13 ans, 14 ans, 15 ans.
08:14C'est le narcotrafic.
08:15Mais aussi, il y a le risque de corruption,
08:17qui serait en réalité une infiltration à basse intensité.
08:21Il faut y faire très, très attention.
08:22C'est de fonctionnaires, haut placés ?
08:24Mais magistrats, policiers, gendarmes, dans le privé, etc.
08:28Donc, on a eu des affaires que nous avons démantelées.
08:31Le texte de loi va nous donner un certain nombre d'outils.
08:34Simplement, ce texte de loi,
08:36il n'est pas encore totalement en application,
08:37puisque le parquet national...
08:39J'en ai 2026 ?
08:40Eh bien, exactement.
08:41L'État-major a été créé.
08:43Il va regrouper tous les services de renseignement
08:45de quatre ministères.
08:46Ce sera une force de frappe
08:47et tous les services d'enquête.
08:50Mais c'est une guerre.
08:52On va la gagner.
08:52Je suis persuadé...
08:54Alors, il faut la donner, que tout le monde l'amène,
08:55y compris le maire de Marseille,
08:56qui affirme qu'il est au clair sur ce sujet.
08:58Et ce matin encore, il vous pointe.
08:59D'ailleurs, on dirait que vous êtes encore ministre de l'Intérieur
09:01à ses yeux,
09:02puisqu'il dit que pendant des mois,
09:04vous étiez plus préoccupé, Bruno Retailleau,
09:05par la chasse aux migrants illégaux
09:07que la lutte contre les narcotrafics.
09:09Être critiqué par M. Payan, pour moi,
09:11c'est un honneur.
09:12Voilà.
09:12Ça montre que, finalement,
09:13mes prises de position vont dans le bon sens.
09:17Moi, ce que j'attends, notamment des maires,
09:20c'est qu'ils puissent s'engager à nos côtés.
09:23Nous avons conçu, notamment...
09:24Ce n'est pas suffisamment le cas pour le maire de Marseille.
09:25Pas partout.
09:26Et à Marseille, quand même.
09:28Il y a des maires qui s'engagent.
09:30Je vais vous dire, on fait reculer la délinquance.
09:32Les maires de gauche ne s'engagent pas suffisamment ?
09:34Cette semaine, cette semaine,
09:35ah ben, M. Piolle,
09:36lorsqu'il exprimait cette idée
09:38qu'il fallait trouver un modus vivendi avec les délinquants,
09:41il n'y a pas de modus vivendi.
09:42Combien il y a de son réseau de caméras ?
09:44C'est rien du tout.
09:45Sa police municipale, elle n'est pas armée.
09:48Eh bien, moi, je vous dis,
09:49je connais un certain nombre de villes.
09:51Regardez Orléans, avec Serge Rouard.
09:52En 20 ans, il a fait baisser, justement, la délinquance de 80%.
09:57Mais ça, c'est une question d'engagement de l'État.
10:01C'est ce qu'on appelle la coopération, le continuum de sécurité.
10:04Police municipale, j'avais préparé un texte.
10:06J'espère que dans quelques mois, il va passer
10:08pour donner plus de prérogatives aux policiers municipaux.
10:12Et il faut que sur ces sujets-là, il n'y ait pas de déni,
10:14tout comme sur la lutte contre l'islamisme.
10:17D'ailleurs, il y a souvent des liens avérés avec les narcotrafiques.
10:19Votre réaction, Bruno Rotaillou, à ce sondage
10:22qui montre l'extension du fait islamique
10:24chez les jeunes musulmans français,
10:25avec une rupture totale avec les valeurs de la France pour certains.
10:28Et pour certains, encore une fascination pour les thèses djihadistes.
10:32Vous qui avez alerté avec d'autres,
10:34en rendant public ce rapport sur l'antrisme des frères musulmans.
10:38Est-ce que vous estimez vraiment qu'au sommet de l'État,
10:40la prise de conscience est totale
10:42ou est-ce que le parti du déni, malheureusement,
10:44a encore de beaux jours devant lui ?
10:45Il y a toujours un déni quand on refuse de lier l'assimilation,
10:49par exemple à la naturalisation.
10:51Vous savez que j'avais fait une circulaire pour dire au préfet
10:53maintenant on naturalise que si on a des preuves d'assimilation
10:56et pas seulement d'intégration.
10:58Il y a déni lorsque le Sénat vote des textes contre le voile,
11:02notamment pour les compétitions sportives,
11:04et que, bien entendu, le pouvoir détourne le regard.
11:08Il y a déni aussi.
11:09Moi, je me suis battu pour que, sur les frères musulmans,
11:11parce que ce rapport, qu'est-ce qu'il montre ?
11:13Il montre qu'un tiers des jeunes de moins de 24 ans
11:15a de la sympathie pour les frères musulmans.
11:17Il montre aussi, à 57%, pour cette même tranche d'âge,
11:21que la loi, la charia, finalement, serait supérieure à la loi de la République.
11:25Ça s'appelle une victoire culturelle des frères musulmans.
11:27Exactement.
11:28Oui, c'est ça, une victoire culturelle des frères musulmans.
11:30Pour moi, c'est absolument très grave,
11:32parce qu'on n'assiste pas à une sécularisation en France,
11:37chez les jeunes de l'islam, mais à une radicalisation.
11:40Et ça, c'est très grave.
11:41Et le déni, il existe.
11:43Lorsque, moi, je me suis battu...
11:44Au plus haut sommet de l'État, c'était ma question.
11:46Je me suis battu, moi, pour qu'il y ait ce rapport qui soit publié.
11:50Et, croyez-moi, il a été publié, et j'en ai entendu parler, partout en Europe.
11:55Il a fait date.
11:56Mais ça ne suffit pas, un rapport.
11:57Qu'est-ce qu'on fait, maintenant ?
11:58Je ne sais pas.
11:58Il permet de cahier un peu de part, ce rapport.
12:00Moi, j'attends qu'il y ait des mesures législatives.
12:03J'en donne quelques exemples, deux exemples,
12:05pour qu'on puisse dissoudre beaucoup plus facilement
12:07des organisations fréristes, parce que c'est l'antrisme.
12:11C'est un islamisme à bas bruit.
12:13Gilles Kepel, là aussi, très bien étudié.
12:15Et, aujourd'hui, on ne peut dissoudre que s'il y a recours à la violence,
12:18incitation à la discrimination.
12:20Moi, je propose qu'on dissolve aussi,
12:22lorsqu'il y a des atteintes à la forme démocratique, laïque de la République.
12:27J'entends déjà ce qu'ils vont vous dire.
12:28Que ne l'avez-vous fait ?
12:30Ah ben, écoutez, moi, j'ai fait des propositions.
12:34Voilà, malheureusement, quand on est ministre de l'Intérieur,
12:36on n'est ni président de la République, ni Premier ministre.
12:40Deuxième solution, sur l'antrisme municipal.
12:43Dans quelques mois, il y aura des élections municipales.
12:45Il y a une menace.
12:46Eh bien, moi, je pense que si on faisait passer
12:48le premier motif de cette solution, dont je viens de parler,
12:52je pense que les gens qui seraient convaincus, justement,
12:55de soutenir ce type d'association, pourraient être rendus,
12:58évidemment, par une peine judiciaire, inéligibles.
13:01Alors, municipales, élections, union des droites,
13:03à la une du JID News, il vous interpelle, Bruno Rotaillot,
13:06vous le connaissez bien, c'est le maire d'hiver droite de Béziers,
13:08Robert Ménard, que vous soutenez.
13:10Au prochain municipal dans sa ville, il plaide pour l'union des droites
13:13et lance qu'il faut arrêter de se haïr entre gens de droite.
13:17D'ailleurs, si l'on en croit les sondages,
13:18une majorité de vos sympathisants la réclament.
13:21Cette union, vous la refusez toujours ?
13:23Non, non, moi, je veux l'union.
13:24Je veux l'union des droites dans les urnes, par les électeurs.
13:28Et je le dis à mon ami Robert Ménard,
13:31qui est un maire extraordinaire,
13:32qui fait d'ailleurs reculer la délinquance à Béziers.
13:36Donc, on a bien un exemple quand il y a un engagement État et édile,
13:40notamment les maires, ça fonctionne.
13:43Nous l'avons investi hier comme maire de Béziers.
13:47C'est-à-dire avec un candidat RN face à lui ?
13:49Oui, oui, sans doute, même très certainement avec un candidat RN face à lui.
13:52Moi, ce que je veux vous dire, c'est que la politique, ce sont des convictions,
13:55ce n'est pas de la tambouille.
13:57Je n'ai pas le même logiciel économique que Marine Le Pen.
14:00Ces troupes, en quelques jours, ont voté 34 milliards d'impôts.
14:05Vous vous rendez compte ?
14:06Ce fameux impôt sur la fortune improductive,
14:09il va concerner les petits épargnants.
14:11Le livret A, ceux qui détiennent des comptes pour l'assurance vie.
14:14Donc, ils sont socialistes dans leur tête.
14:16Vous n'avez jamais l'ombre d'un rapprochement entre LR et RN ?
14:19Ce que je veux, oui, dites-moi, continuez.
14:22Vous avez aussi un autre parti à droite, Reconquête,
14:25et là, on peut dire que le programme économique est plus un frère jumeau avec le vôtre.
14:28Là encore, pas de rapprochement possible ?
14:30Mais, je veux le rapprochement, mais dans une démocratie,
14:34le mouvement qui crée le rapprochement, ce sont les électeurs.
14:37Et moi, je veux m'adresser, bien entendu, à ces électeurs du Rassemblement National,
14:42de Reconquête.
14:43Je veux m'adresser aussi aux électeurs, il y en aura beaucoup, il y en a déjà beaucoup,
14:46qui sont des déçus du macronisme, mais aussi aux abstentionnismes.
14:49C'est le concept.
14:50Le général de Gaulle parlait de majorité nationale.
14:52Et moi, j'ai utilisé, j'ai forgé cette expression de la France des honnêtes gens.
14:57Croyez-moi, on peut gagner.
15:00Malgré les intentions de vote en ce moment dans les sondages.
15:03Est-ce que vous savez...
15:03Prenez le risque, monsieur Rotaillot, ce matin, qu'un candidat LR seul
15:08ne risque pas l'effacement et le duel RN-LFI.
15:11Sonia Mabrouk, à la même distance de l'élection présidentielle de 2012,
15:16où on était, François Hollande.
15:17Souvenez-vous des chiffres.
15:18Il était à 3%.
15:19Il était à 3%.
15:20Je suis presque trois fois plus que lui, vous voyez.
15:23Donc, il faut qu'on construise une alternative.
15:27Et enfin, on a une singularité.
15:29LR a une singularité.
15:31La France, c'est clair, elle ne penche pas à gauche.
15:33On a cette singularité où on a les trois piliers qui peuvent convenir pour que demain, on redresse à France.
15:39Un, le pilier économique.
15:41On n'est pas dans la folie, justement, fiscale.
15:44Deux, on veut plus de travail pour relancer la richesse, la prospérité.
15:48Le régalien.
15:49Et le civilisationnel.
15:51Le culturel.
15:52C'est important, le culturel.
15:53Parce que, pour ceux qui ont peu de patrimoine matériel, ils tiennent beaucoup aux repères culturels.
15:58Pardonnez-moi de revenir à des questions politiciennes.
16:00Quand M. Laurent Wauquiez rencontre Éric Zemmour pour évoquer la primaire, une primaire des droites en vue de 2027,
16:06il vous parle de sa démarche ? Vous êtes d'accord ?
16:07Non, je n'étais pas au courant.
16:09Mais ce n'est pas anormal.
16:11Laurent Wauquiez...
16:12Ce n'est pas amical non plus.
16:13Non, mais il rencontre ce qu'il souhaite rencontrer.
16:16On a des statuts.
16:18Et j'y suis attaché.
16:19Et c'est un engagement que j'ai pris.
16:20J'ai gagné à 75%.
16:21Un engagement que j'ai pris devant nos adhérents.
16:24C'est que c'est eux qui trancheront les modalités qui nous permettront de choisir notre champion pour l'élection présidentielle.
16:30Deux questions de fin.
16:31Rapide, si c'est possible, également votre réponse, Bruno Rotaillot.
16:34Hier, il y a eu un face-à-face tendu entre Éric Zemmour à la télévision et Raphaël Glucksmann.
16:38Notamment sur la question de l'identité toujours passionnante.
16:41Éric Zemmour rappelant cette phrase à Raphaël Glucksmann, selon laquelle, c'est ce qu'il avait dit,
16:45qu'il se sentait culturellement plus à l'aise à New York, à Berlin, qu'en Picardie.
16:50Et vous, où est-ce que vous vous sentez le plus à l'aise ?
16:52Moi, je me sens plus à l'aise chez moi, en Vendée, dans la ferme que j'habite.
16:56Je suis né et j'habite toujours dans la même commune, Saint-Malais-du-Bois,
17:00dans une ferme que mon grand-père avait achetée avant la Seconde Guerre mondiale.
17:03Je crois à l'enracinement.
17:05Je crois à l'enracinement parce que nous ne sommes pas des plantes artificielles,
17:09parce que nous sommes affiliés.
17:10Nous portons des héritages et nous voulons aussi dessiner l'avenir.
17:15Et je pense que cette philosophie de l'attachement est très importante.
17:18Le progressisme, pas le progrès,
17:20mais ceux qui ajoutent un isme, en font une idéologie,
17:24a nié toutes ces appartenances, ces affiliations.
17:27Et je pense que dans la vie d'un homme, d'une femme, c'est fondamental
17:30parce que sinon, on crée des individus qui sont tout nus,
17:33qui sont dans une foule,
17:34et en réalité, qui ne savent plus où ils habitent, où ils vont.
17:37Et je pense que nous sommes des êtres humains.
17:39Et le lien entre nous, entre ceux qui nous ont précédés
17:41et entre ceux qui habitent la même planète, est important.
17:44Vous êtes mieux en Vendée qu'à New York ou à Berlin, donc ?
17:46Ah, ben, largement mieux, oui.
17:47Merci.
17:48Oui, largement mieux, croyez-moi.
17:49Merci, Bruno Rotailloussi, à votre grande interview.
17:51À bientôt.
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