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  • il y a 15 heures
Ce mardi 18 novembre, Alain Pitous, senior advisor ESG, s'est penché sur la correction des marchés sur la thématique ESG, l'investissement sur les batteries électriques en Bourse, et la levée de dettes des géants de la tech, dans Le plan de trading dans l'émission BFM Bourse présentée par Guillaume Sommerer. BFM Bourse est à voir ou écouter du lundi au vendredi sur BFM Business.

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Transcription
00:00Alain Pitos nous rejoint. Bonjour Alain. Bonjour. Senior Advisor sur toutes les thématiques, mais notamment les thématiques ESG.
00:05Alain, donc, on a une correction de marché qui, sans être catastrophique, quand même s'ancre jour après jour et semble vouloir même s'amplifier un peu aussi jour après jour.
00:13Oui, et elle est assez originale cette correction en fait, parce que normalement une correction importante arrive par moins de liquidités sur le marché,
00:22des tensions sur le crédit, des tensions sur les actifs obligataires un peu moins de moins bonne qualité, et puis après ça va sur les actions.
00:28Et là en fait on a noté le contraire, c'est-à-dire que ça a commencé par les actions, par les actions les plus, on va dire les moins potentiellement rentables.
00:37On l'a vu aux Etats-Unis, toutes les valeurs qui avaient très fortement monté pour des thématiques sans rentabilité immédiate,
00:44je pense au Quantique, à pas mal de boîtes comme ça qui se payaient 200-300 fois les résultats, voire parfois plus pour des entreprises comme Palantir.
00:53Donc ces entreprises avaient commencé à reculer, c'est ce qui a un peu commencé à mettre un peu le trouble pour certains investisseurs,
01:01en particulier la partie retail. Là-dessus, les taux qui devaient baisser ne baissent pas, et puis après est arrivé ce narratif sur l'IA qui allait nécessiter beaucoup de capitaux,
01:12et toute la chaîne de valeurs autour de l'IA s'est trouvée un peu sous pression, on va dire. Alors c'est pas encore, quand on regarde des NVIDIA, des boîtes comme ça,
01:19c'est pas encore dramatique en termes de performance, mais c'est une dynamique qui est assez négative.
01:24Et ce que je constate, c'est que le crédit commence à se dégrader, on commence à avoir des petites tensions par endroits sur certains segments de taux,
01:30pas encore énormes, pareil que sur les actions c'est pas encore colossal.
01:34Et si la mécanique se mettait en place avec les marchés obligataires qui viendraient à être un peu secoués, on pourrait quand même avoir une tonalité sur les marchés
01:44qui soit assez mauvaise, en plus amplifiée par le bruit qu'il peut y avoir sur le bitcoin, sur des actifs sensibles de ce type-là.
01:50Mais quand vous voyez par exemple Amazon se mettre à son tour à lever de la dette, comme ça a été le cas depuis le début de l'automne d'Alphabet et de Meta,
01:56Amazon a levé 15 milliards de dollars, c'est énorme, c'est sa plus grosse émission obligataire, et sa première d'ailleurs en dollars depuis trois ans.
02:01Vous vous dites qu'il y a un souci de financement ou c'est une gestion saine du capital tout simplement ?
02:06Alors je pense qu'il y a un peu des deux, il y a une gestion saine du capital, je pense que c'est la première chose, c'est la première motivation.
02:12Parce que quand on emprunte, les intérêts d'emprunt aux Etats-Unis sont déductibles fiscalement, donc c'est toujours ça aussi.
02:16En termes de rendement des capitaux, c'est quand même plus intéressant, donc c'est la base du calcul d'Amazon.
02:22Et puis moi je l'avais lu il y a quelques semaines avec Léora, Klenko, qui avaient commencé à s'endetter assez massivement.
02:31Et puis aussi on voyait quelque chose sur les infrastructures, on voyait des choses où les grands de la tech n'investissaient pas seuls,
02:38c'est-à-dire qu'ils investissaient en co-investissement avec du private equity.
02:43Alors ça, ça attire quand même un peu le regard, parce que ce n'est pas des gens qui sont très partageurs.
02:47S'ils avaient voulu faire quelque chose pour eux, pour leur rentabilité, je pense qu'ils n'auraient pas voulu partager ce capital pour à terme partager la rentabilité.
02:56Et donc ça attirait quand même un peu l'œil sur, effectivement les investissements sont très importants,
03:01et ils n'ont pas envie de le porter tout seuls, ce qui est sain quelque part.
03:05Après, les investisseurs dans l'autre sens qui participent avec eux à ce genre de montage,
03:09si on demande trop de capitaux, à un moment donné ils vont commencer à demander plus de rentabilité, plus de capital, plus de résultats.
03:15Ce qui fait une ambiance qui a un peu changé quand même.
03:19C'est vrai, mais j'ai envie de vous dire que c'est super sain ce qui est en train de se passer quand même.
03:23C'est-à-dire que le marché achète la tech, achète l'IA, mais un, pas à n'importe quel prix,
03:28et deux, pas en contournant, pas en enjambant les interrogations qu'on est en droit d'avoir vis-à-vis du financement.
03:34C'est-à-dire qu'on n'est pas du tout sur une hausse en ligne droite, euphorique et en aveugle.
03:38On a une hausse qui dure, c'est vrai, un Nasdaq sur des niveaux de valorisation proches des records,
03:43mais pas en faisant abstraction des interrogations.
03:45Elles sont là et les marchés se les posent, il n'en fait pas l'économie le marché.
03:48Oui, et puis il a fait le tri aussi, c'est-à-dire qu'il y a plusieurs choses dans ce que vous dites.
03:50C'est-à-dire que la première chose, je pense qu'effectivement, les boîtes peu rentables,
03:54avec des perspectives assez difficiles, là, je pouvais comprendre qu'on parle de la bulle de l'an 2000.
04:00C'est-à-dire qu'en fait, c'est des entreprises qui se payent vraiment trop cher.
04:03Là, je pense que le ménage, il a quand même été globalement fait.
04:05On a des moins 50, moins 60% sur pas mal de boîtes.
04:08Elles vont repartir, mais pas toutes, et pas toutes dans les mêmes conditions,
04:11et probablement pas toutes avec les mêmes performances.
04:13Et par contre, sur les grands de la tech, les valorisations n'étaient pas exceptionnelles,
04:18et on se retrouve effectivement avec quelque chose qui se construit sur la durée.
04:21Et c'est là, moi, je pense que les gérants font leur travail.
04:24C'est-à-dire qu'ils vont tranquillement aller chercher des opportunités dans quelques jours, quelques semaines.
04:29Encore quelques jours de baisse, peut-être pas des baisses à 2%,
04:31mais disons une période un peu de digestion de cette période-là serait plutôt saine.
04:35Je vous dis, j'ai l'impression que cette baisse, c'est le tapis rouge,
04:39alors rouge au sens propre pour le coup, pour la fin de l'année de fin d'année.
04:41Oui, c'est ça, oui, tout à fait.
04:43Ça, et puis pour une année 2026 qui pourrait, finalement,
04:46je ne sais pas si vous vous rappelez, il y a quelques semaines,
04:47on avait des perspectives de performance sur les classes d'actifs
04:54qui ne donnaient pas grand espoir sur les classes d'action,
04:57où on se retrouvait avec des perspectives à 5 ans avec 3-4%,
04:59au lieu des 6-7% qu'on avait précédemment,
05:01ces pourcents-là, on est en train de les retrouver aujourd'hui.
05:04Alain Pitouz.

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