- il y a 10 heures
Regardez "On refait le monde" avec Guy Benarroche, sénateur écologiste de Marseille, Jacques Dallest, ancien procureur de Marseille, Jean-Michel Verne, journaliste, auteur de "Inside DZ Mafia", et Joseph Cohen-Sabban, avocat au barreau de Paris.
Regardez On refait le monde avec Anne-Sophie Lapix du 17 novembre 2025.
Regardez On refait le monde avec Anne-Sophie Lapix du 17 novembre 2025.
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00:00Jusqu'à 20h, on refait le monde sur RTL avec Anne-Sophie Lapix.
00:07Il faut imaginer la surprise des pompiers venus secourir une victime de règlement de compte samedi soir à Grenoble.
00:14Cette victime actuellement entre la vie et la mort est un garçon de 13 ans, un enfant qui devait bientôt être jugé pour trafic de stupéfiants.
00:22Les narcotrafiquants recrutent de plus en plus jeunes et exécutent à tour de bras.
00:26Jeudi dernier, à Marseille, ils ont abattu un jeune de 20 ans parce que son frère Amin Kessassi lutte pacifiquement contre eux.
00:34Jusqu'où iront-ils ? La police et la justice sont-elles dépassées par le phénomène ?
00:38Comment arrêter cette explosion de violence ? On en débat avec nos invités dans On refait le monde.
00:44Jean-Michel Verne, journaliste, auteur de Inside DZ Mafia, premier ouvrage consacré à la DZ Mafia qui vient de paraître.
00:50Bonsoir.
00:51Bonsoir.
00:51Joseph Cohen-Saban qui est avocat au Barre de Paris. Bonsoir.
00:54Bonsoir.
00:55Guy Benaroche, sénateur écologiste de Marseille, proche d'Amin Kessassi et qui devrait arriver d'une seconde à l'autre.
01:01Et Jacques Dalest, ex-procureur de Marseille qui devrait également nous rejoindre au téléphone dans quelques secondes.
01:08Alors avant de commencer, je vous propose de retrouver notre correspondant à Grenoble, Serge Peyot. Bonsoir.
01:14Bonsoir Anne-Sophie.
01:15Serge, rappelez-nous ce qu'il s'est passé samedi soir à Grenoble.
01:19Alors les faits se sont déroulés dans la nuit de samedi à dimanche vers 3h du matin dans le quartier Chorier-Béria.
01:25Plusieurs détonations retentissent dans une petite rue tranquille qui se trouve à 500 mètres environ d'un gros point d'île.
01:32Le point d'île de la place Saint-Bruno, bien connu à Grenoble.
01:35Un jeune mineur âgé de 12 ou 13 ans s'écroule, touché par 3 balles, une dans le dos, deux dans les jambes.
01:42Le voisinage entend une voiture repartir sur les chapeaux de roue.
01:46La police et les secours sont alertés.
01:48Le jeune blessé est conduit à l'hôpital dans un état grave.
01:51Et depuis, il est plongé dans le coma et a subi plusieurs opérations.
01:56Son pronostic vital est toujours engagé selon le parquet de Grenoble.
02:00Serge, est-ce qu'on connaît le profil de la victime ? Que sait-on de lui ?
02:05Alors, la justice et la police ont du mal à déterminer son identité.
02:09A chaque arrestation, il en a donné une différente.
02:12Car ce jeune homme a déjà été arrêté à deux reprises sur le point d'île de la place Saint-Bruno,
02:18mais aussi en région parisienne, pour un trafic de stupéfiants.
02:22C'était un guetteur.
02:23Il devait d'ailleurs se présenter le 10 décembre prochain devant le tribunal pour enfants de Grenoble.
02:29Il s'agit d'un mineur isolé, originaire d'Afrique du Nord,
02:33qui avait été placé dans un foyer.
02:35Il a très rapidement fugué pour rejoindre un point d'île.
02:38On ne sait pas comment il est arrivé en France.
02:41S'il a de la famille dans la région, il a dit être marocain puis algérien.
02:46Le parquet dit maintenant qu'il pourrait être âgé donc de 13 ans.
02:50Merci beaucoup Serge Payot pour toutes ces précisions.
02:52Les mineurs isolés, concrètement, c'est un vivier de recrutement aujourd'hui pour les narco-bandits.
03:02Joseph Cohen-Saban.
03:03C'est un vivier évidemment parce qu'ils ne risquent pas pénalement,
03:08autant que s'ils étaient majeurs,
03:10ils ont un potentiel de violence très grand.
03:15Très très grand.
03:16C'est-à-dire qu'il n'y a plus la notion d'enfant.
03:21Ils sont adolescents, ils sont de grands enfants ou de petits adolescents,
03:25ou de grands adolescents,
03:26et ils frappent et ils tirent
03:28parce que simplement ils sont formatés pour ça.
03:31Et ils sont donc recrutés pour cela.
03:33Et ils sont des fois, hélas, par les grands, tués pour cela.
03:38Mais formatés par qui ?
03:39Par les grands.
03:40Par les grands.
03:41Les grands, mais comment ils les recrutent ? Dans les foyers ?
03:43Vous savez, il y a plein de gosses qui sont en fugue comme ça.
03:48Ils sont ramassés.
03:49On en a un qui a été condamné récemment à 28 ans de réclusion criminelle
03:52pour avoir torturé et tué des gamins
03:55qui recrutaient à Sarcelles, dans la région parisienne,
03:58des gamins en fugue et tout ça.
04:00Il les fait descendre à Marseille sur des promesses.
04:03Et puis voilà.
04:04Non, mais ce qu'il faut dire, c'est que
04:05en ce qui concerne notamment la DZ Mafia
04:09et les autres réseaux de narcotrafiquants,
04:12leur puissance aujourd'hui, c'est les réseaux sociaux.
04:15C'est-à-dire qu'on recrute sur les réseaux sociaux,
04:18on promet quelques milliers d'euros
04:20que souvent on ne verse pas forcément.
04:24Et c'est là où ils ont une force de frappe énorme,
04:28y compris par des tutoriels
04:31où on va apprendre à se servir d'une kalachnikov.
04:34Vous avez des règlements de comptes qui ont été commis à Marseille
04:36où le gamin, il a appris sur un tuto
04:39à se servir d'une kalach.
04:42Et ensuite, il tire, bon, pas très bien souvent,
04:46mais sur 40 balles, il y en a 20 qui vont atteindre la cible.
04:50Et puis voilà.
04:51Donc ça, c'est une force de frappe exceptionnelle.
04:55Et sur les mineurs isolés,
04:57c'est quand même une catégorie de mineurs particuliers.
05:00Ils viennent donc d'Afrique du Nord.
05:02On ne sait pas tellement comment les gérer en France.
05:07Jacques Dallest, ex-procureur de Marseille.
05:10Comment on gère ces mineurs isolés aujourd'hui en France ?
05:13On les gère mal.
05:15C'est malheureusement un phénomène
05:16qu'on connaît depuis plusieurs années.
05:18Des jeunes arrivant d'Afrique du Nord notamment,
05:21mais ça peut être aussi d'autres régions,
05:23dont on ne sait pas ni l'identité réelle,
05:27ni la minorité,
05:28puisqu'on a un certain nombre de jeunes
05:29qui se présentent comme mineurs.
05:31Et quelquefois, ils sont majeurs.
05:33Et ce n'est pas simple de déterminer l'âge d'un de ces jeunes-là.
05:37Donc, ils arrivent par des circuits multiples.
05:38Ils peuvent d'ailleurs le faire à l'insu de leurs parents
05:40ou avec leur bénédiction.
05:42Et on ne sait pas comment gérer,
05:44puisqu'ils ressortent de l'aide sociale à l'enfance
05:47qui a du mal à traiter ces jeunes,
05:50à les mettre en foyer.
05:51Ils fuguent de ces foyers.
05:52Ils peuvent prendre des places, d'ailleurs,
05:53au détriment de jeunes mineurs français.
05:57Et on a du mal à les suivre dans la justice des mineurs,
06:00puisqu'ils n'ont pas de racines
06:01et pas de milieu familial en France.
06:04Et donc, c'est une manœuvre effectivement très facile,
06:06très abondante,
06:07pour la délinquance ordinaire,
06:09pour les trafics de drogue,
06:10pour la prostitution.
06:12Et c'est un phénomène, malheureusement,
06:13sur lequel on a une prise très modeste, je dirais.
06:16Ils sont recrutés pour servir deux choufs,
06:21mais plus seulement, ces enfants qui donnent l'alerte.
06:24Maintenant, on peut les recruter aussi pour exécuter des contrats.
06:28Prenez l'exemple du chauffeur de VTC,
06:30qui a dit,
06:31« Nessim Ramdam ».
06:32Oui.
06:33Et donc, on voit très bien comment ça se passe.
06:36Ce gamin, il est sur Avignon,
06:38il navigue dans un camp de Gitans,
06:41entre Pointe-de-Dil et camp de Gitans.
06:43Il va être recruté via les réseaux sociaux.
06:46Il y a une jeune femme qui vient le chercher en voiture,
06:48qui la mène dans un hôtel à la gare Saint-Charles.
06:51Là, il y a un autre contact qui arrive,
06:52qui lui remet une arme.
06:53Et ensuite, il part avec un comparse en expédition punitive.
06:58Il commande le taxi, le chauffeur de VTC.
07:02Il va sur le lieu prévu de l'assassinat.
07:07Et là, il demande au chauffeur de s'arrêter.
07:10Il ne veut pas s'arrêter.
07:11Il sort son arme.
07:12Et il roule sur un Nodan et le coup part.
07:17Voilà.
07:17Donc, on a l'exemple typique.
07:20C'est celui-là qui a été dénoncé par son commanditaire.
07:23Voilà, tout à fait.
07:24Le commanditaire appelle la police en disant,
07:25« C'est lui ».
07:26Oui, parce qu'il y a assez peu d'égards, en fait,
07:28pour ces jeunes qu'ils recrutent pour commettre des crimes.
07:31Ils s'en fichent complètement.
07:33Et donc, vous pouvez parler de ce qu'on appelle un SICER, en fait.
07:36Voilà, mais on a la chaîne criminelle qui se déclenche comme ça,
07:40avec deux phénomènes importants,
07:43réseaux sociaux et petites mains,
07:46qui interviennent en amont, en aval,
07:48parfois pour faire disparaître les traces,
07:50pour faire disparaître les armes,
07:52pour faire brûler les voitures.
07:53Donc, c'est toute une industrie du crime qui est en marche.
07:59Mais cela dit aussi beaucoup sur la violence,
08:03le potentiel de violence de ces jeunes.
08:06Ça, est-ce que c'est nouveau ?
08:07C'est assez nouveau,
08:10en tout cas dans le degré de la violence.
08:13La violence a toujours été complète,
08:16complètement liée à la délinquance.
08:18Mais là, on arrive de plus en plus jeune,
08:20et de plus en plus fort, surtout.
08:21Et avec une totale absence de prise en compte
08:25de la douleur, de la souffrance d'autrui.
08:28Ils n'y pensent pas.
08:28Mais c'est l'effet jeu vidéo aussi,
08:30c'est la génération GTA.
08:32Sans doute.
08:33Je vous cite.
08:34Je cite maintenant pour que les auditeurs sachent
08:37qui est en train de parler,
08:39alors que nous avons été rejoints par Guy Benaroche,
08:41sénateur écologiste de Marseille,
08:43proche d'Amin Kessassi,
08:43dont on parlera dans un instant.
08:46Le jeune de Grenoble serait l'une des victimes
08:48les plus jeunes de règlement de comptes.
08:51Alors, il n'est pas décédé.
08:53Il y en a déjà eu des plus jeunes que ça.
08:55Il y a un gamin de 11 ans
08:59qui avait été grièvement blessé.
09:01Mais il était soupçonné d'être trafiquant,
09:03parce que c'est ça la particularité aussi de ce jeune-là.
09:06On pensait qu'il ne l'était pas,
09:07et puis finalement, au procès,
09:09on a vu que le témoin était aussi peut-être
09:12impliqué dans un certain nombre de choses.
09:14et on avait une victime qui avait 14 ans
09:18et lui, il avait également pris une balle
09:21au niveau de la mâchoire, je me souviens,
09:24et il avait 11 ans.
09:24En tout cas, ça signifie qu'on ne cible plus
09:27les gros bonnets,
09:28ceux qui ont des grosses responsabilités,
09:30ceux qui tiennent le trafic.
09:31On tire sur les effectifs, en fait,
09:34d'un gang, quels qu'ils soient.
09:36On tire sur les effectifs adverses, déjà,
09:39ou sur les siens, d'ailleurs.
09:40On peut tirer aussi sur les siens
09:41s'ils n'ont pas fait ce qu'il fallait
09:43ou ils ont mal fait ce qu'on leur a demandé
09:45ou s'ils sont suspectés
09:47d'avoir détourné un peu de marchandises.
09:49Il y a mille et une raisons
09:50qui peuvent les emmener à se faire tirer dessus
09:52puisque, effectivement,
09:54il y a un vivier, comme vous disiez tout à l'heure,
09:55un vivier un peu inépuisable.
09:57Ça veut dire qu'aujourd'hui,
09:58l'espérance de vie d'un trafic en drogue,
10:02quel que soit son poste...
10:04Il passera rarement 25 ans.
10:0625 ans !
10:07Voilà.
10:07Et quand ils montent en grade,
10:10plus ils montent en grade,
10:11plus ils sont en danger.
10:13Alors, on va voir qu'à Marseille,
10:15un jeune de 20 ans a été abattu la semaine dernière,
10:17probablement parce qu'il était le petit frère
10:19d'Amin Kessassi.
10:20Ce militant écologiste marseillais
10:22dénonce les crimes du narco-banditisme
10:24et vient en aide à ceux
10:26qui ont perdu un proche
10:27dans le règlement de compte.
10:28On en parle dans un instant
10:29après le rappel d'Étidre d'Alban Le Prince.
10:31Le rappel d'Étidre de l'actualité
10:49de ce lundi avec Alban Le Prince.
10:50L'acierriste Novasco
10:52partiellement cédé
10:53à un consortium d'investisseurs.
10:55C'est le tribunal de Strasbourg
10:56qui a tranché aujourd'hui.
10:58Une seule usine va être reprise,
10:59celle située près de Dunkerque.
11:02Les trois autres de Saint-Étienne,
11:03Custine et Agondange
11:05sont promis à la liquidation
11:06et leurs 500 salariés contraints au départ.
11:09Attaqué par le gouvernement
11:10qui l'a qualifié de repreneur
11:12voyou, gréboule,
11:13accusé d'être responsable de la faillite,
11:15répond.
11:16Le fonds d'investissement estime
11:17ce soir avoir honoré ses obligations
11:19et se dit prêt à s'en expliquer
11:21sur le plan légal.
11:23Le Louvre évoque des évolutions
11:25récentes et imprévisibles.
11:27En raison d'une fragilité,
11:28le musée annonce la fermeture
11:30au public de la galerie Campana
11:31qui abrite neuf salles
11:33dédiées à la céramique grecque antique.
11:36Un blocage aujourd'hui
11:37à la maison d'arrêt du Puy
11:38en Velay en Haute-Loire.
11:39Comme dans d'autres prisons
11:40ces derniers jours,
11:41l'intersyndicale dénonce
11:42une surpopulation carcérale record
11:44avec 91 détenus pour 36 places.
11:48Et puis les données
11:49d'un million 200 000 salariés
11:51de particuliers employeurs
11:52volaient des assistants maternels
11:54et gardes d'enfants
11:55déclarés au service page emploi
11:57de l'Ursa.
11:57Merci Alban,
11:58on vous retrouve à 20h.
11:59A tout à l'heure.
12:01Anne-Sophie Lapix,
12:02on refait le monde
12:03jusqu'à 20h sur RTL.
12:06Est-ce qu'on a franchi
12:06une étape supplémentaire ?
12:08Jeudi avec l'assassinat
12:09de Mehdi Kessassi
12:10comme l'estime
12:11le procureur de Marseille.
12:12Le jeune homme âgé de 20 ans
12:14a été abattu dans sa voiture
12:15et ce pourrait être
12:16un message adressé
12:18à son frère.
12:19Un assassinat d'avertissement.
12:21On en débat avec nos invités.
12:22Guy Benaroche,
12:23sénateur écologiste
12:24des Bouches-du-Rhône,
12:25proche d'Amin Kessassi.
12:26Bonsoir.
12:27Jacques Dallest,
12:28ex-procureur de Marseille.
12:30Jean-Michel Verne,
12:31journaliste auteur
12:32de Insight DZ Mafia.
12:34Et Joseph Cohen-Saban,
12:35avocat au bureau de Paris.
12:37Au barreau de Paris.
12:37On refait le monde
12:38sur RTL.
12:40Les victimes
12:41des petites mains
12:42du trafic assassinées,
12:43on en a eu.
12:44On a eu des victimes
12:45collatérales.
12:46Marseille a durement payé,
12:47mais c'était des personnes
12:48qui se prenaient
12:49des balles perdues.
12:50Si on a des victimes
12:51totalement étrangères
12:52au trafic,
12:53et qu'on est là
12:54dans la logique
12:55de l'avertissement
12:56et des agissements
12:57parce qu'il est simplement
12:58membre de la famille
12:59d'une personne active,
13:00effectivement,
13:01si tel devait être le cas,
13:02on aurait une véritable bascule.
13:04Ça serait naturellement
13:05particulièrement inquiétant.
13:07Vous venez d'entendre
13:08Nicolas Besson,
13:09procureur de la République
13:10de Marseille,
13:10interroger vendredi midi
13:12sur RTL.
13:13Là aussi,
13:14on va rappeler les faits.
13:16C'était jeudi après-midi.
13:18Mehdi Kessassi,
13:1920 ans,
13:20est assassiné
13:21près d'un rond-point
13:22par deux tueurs.
13:23À moto,
13:25Guy Bénaroche,
13:26quel était le profil
13:27de Mehdi Kessassi ?
13:29Mehdi Kessassi,
13:31c'était donc
13:31le frère le plus jeune
13:33d'Amin Kessassi.
13:34C'est une famille
13:34de six frères et sœurs,
13:36en fait,
13:36ou demi-frères et sœurs.
13:37Je connais bien
13:38Amine et sa maman,
13:39en fait,
13:39qui s'est engagée
13:40à la suite
13:40de la mort du premier frère,
13:42de l'assassinat
13:43du premier frère,
13:44à la fois
13:45dans une résistance
13:47et aussi au narcotrafic
13:49dans ces cités,
13:50mais aussi dans une aide
13:52auprès de toutes les familles
13:53qui en sont victimes,
13:55sachant qu'on parlait
13:55tout à l'heure
13:56de victimes du narcotrafic
13:57ou de participants
13:58au narcotrafic.
13:59Il faut savoir
14:00que quand on est jeune,
14:01qu'on a entre 10,
14:0213, 14, 15 ans,
14:03on est souvent
14:03un participant
14:04au départ
14:05attiré par
14:07de petites sombres
14:09ou de petits avantages
14:11et on devient vite
14:12une victime,
14:12en fait.
14:13En fait,
14:13on ne peut pas parler
14:14des victimes du narcotrafic
14:15quand il s'agit
14:15de jeunes
14:16l'umpen prolétariat
14:18du narcotrafic,
14:19ceux qui sont utilisés
14:21au gré
14:23des gros trafiquants.
14:24On ne peut pas utiliser
14:24le terme
14:26de trafiquant
14:26du narcotrafic,
14:27en fait.
14:27Ce sont des victimes.
14:28ils sont victimes
14:29déjà par le fait
14:30qu'ils sont engagés
14:31et par le narcotrafic,
14:33ça fait déjà
14:34de des victimes.
14:35Donc Mehdi,
14:35ce n'était même pas le cas.
14:36Mais oui, c'est ça.
14:37En fait, lui,
14:37il était tout à fait
14:38indépendant,
14:38son seul...
14:39Enfin, aujourd'hui,
14:41en tout cas,
14:41c'est ce que dit
14:41qu'on prit
14:42le procureur de la République.
14:43Donc, en fait,
14:44il était juste le frère
14:45d'Amine Kessassi
14:46qui était lui-même
14:47le frère
14:47n'ayant jamais participé
14:49au narcotrafic,
14:50Amine Kessassi,
14:51qui était le frère
14:52d'un de ces jeunes
14:52qui avait été pris
14:53par le narcotrafic
14:54parce que pas assez
14:55de prévention,
14:56parce qu'on ne peut pas
14:56qui avait été
14:57lui condamné
14:58et qui est mort.
14:59Alors, dans ce qu'on appelle
15:00un barbecue,
15:01ce truc horrible.
15:02C'est exactement ça.
15:03On vous enlève,
15:05on vous met dans un coffre
15:06et on met le feu
15:06à cette voiture.
15:07Donc, c'est un incroyable drame.
15:10C'est comme ça
15:10que ça se passe malheureusement
15:11et c'est comme ça
15:12qu'il y a eu
15:12certaines années,
15:13énormément d'homicides
15:15liés au narcotrafic
15:16à Marseille
15:16plus que dans d'autres villes.
15:17Mais pour avoir mené
15:18l'enquête
15:19avec la mission d'enquête
15:20du sédation de l'arcotrafic,
15:21il faut se dire
15:22qu'aujourd'hui,
15:23ce n'est pas que Marseille.
15:24C'est ça en fait
15:25qui est inquiétant.
15:25Alors, on peut considérer
15:26que Marseille,
15:27là encore,
15:27franchit un pas
15:28en avance par rapport à d'autres.
15:29Il n'y a pas que ça.
15:30Donc, Mehdi,
15:31c'est quelqu'un
15:31qui voulait s'engager
15:32dans la police,
15:33qui avait passé des concours,
15:34qui était en train
15:34d'en passer.
15:35Son frère m'en a parlé
15:36X fois,
15:37comme sa soeur
15:37qui voulait aussi
15:38faire des études de droit,
15:40etc.
15:41Pour montrer à quel point
15:42cette famille elle-même
15:42était résistante
15:43à ce qui lui était arrivé
15:44et voulait agir.
15:46Et en fait,
15:46c'est de ça
15:47dont il a été puni.
15:48Moi, je dirais
15:49que c'est plus
15:49un meurtre de punition
15:51qu'un meurtre d'avertissement.
15:53C'est les deux, en fait.
15:54Et alors,
15:55Amin Kessassi,
15:55donc le frère,
15:56était visé indirectement
15:58parce qu'on a appris
15:59d'ailleurs
15:59qu'il était protégé
16:01désormais,
16:02Amin Kessassi.
16:03Il était protégé
16:03bien avant.
16:04Il est protégé
16:05depuis,
16:05je ne voudrais pas dire de bêtises,
16:06le 13 octobre
16:07ou quelque chose comme ça
16:08puisqu'un événement intérieur
16:09à mon parti
16:10que faisait surveillance légère.
16:13Il a été exfiltré
16:14la veille, en fait,
16:15d'un événement intérieur
16:18à mon parti
16:18qui était
16:19une assemblée générale.
16:20Il n'a pas pu y participer
16:21pour ça.
16:22Il m'a prévenu.
16:23Il n'a même pas
16:23où il allait
16:24quand il était en train
16:25d'être exfiltré.
16:26Sa maman aussi
16:26était sous protection
16:27d'après ce que je sais
16:28rapprochée
16:30plus importante
16:31depuis à peu près
16:32la même date.
16:32Vous l'avez parlé,
16:33Amin Kessassi,
16:34depuis le drame ?
16:34Oui, tout à fait.
16:35Je l'ai parlé
16:35pendant qu'il était surveillé.
16:37Je l'ai parlé
16:37depuis le drame
16:38qui s'est produit.
16:40Amin Kessassi,
16:41aujourd'hui,
16:41c'est un homme
16:42qui est détruit.
16:43Dans la tête
16:44d'Amin Kessassi,
16:45la responsabilité
16:46de la mort
16:47de son frère,
16:47c'est lui
16:47qui l'apporte.
16:49Parce qu'en fait,
16:49il dit
16:49j'aurais dû mourir
16:50à sa place,
16:51j'aurais dû être là
16:51à sa place.
16:52C'est moi
16:52qui me suis battu,
16:54c'est moi
16:54qui suis en première ligne
16:55et ce n'est pas
16:56mon frère.
16:57Il a le sentiment
16:58que son frère
16:59est mort pour lui.
16:59Oui, absolument.
17:01On va écouter
17:02un extrait
17:02de ce que disait
17:03Amin Kessassi
17:04en 2022
17:05sur RTL.
17:06C'était après
17:06la mort
17:06de son premier frère,
17:07son frère aîné
17:08qui lui
17:08avait trempé
17:10dans le trafic
17:11de drogue
17:11et était condamné
17:12pour ça.
17:13Tout le monde
17:13en a assez.
17:14Tout le monde
17:14en a assez
17:14parce que
17:15quand un enfant
17:16meurt à Marseille,
17:17c'est toute Marseille
17:17qui est endeuillée.
17:19Aujourd'hui,
17:19personne n'est
17:20à l'abri
17:20de ces faits.
17:21Il fut un moment
17:22où on disait
17:22tant que ça se passe
17:23dans les quartiers nord
17:23et que c'est les jeunes
17:24des quartiers nord
17:25qui se tuent entre eux,
17:25tout va bien.
17:26Tout le monde
17:26est malheureusement
17:27susceptible
17:28de tomber
17:29sous ses balles.
17:31Jacques Dallès,
17:32vous êtes en ligne
17:33avec nous.
17:34Le procureur
17:35de la République
17:35de Marseille,
17:36Nicolas Besson,
17:36a parlé de point de bascule.
17:38On l'a entendu
17:38tout à l'heure.
17:39S'il est avéré
17:40en tout cas
17:40que Médic et Sassi
17:41a été abattu
17:42comme un avertissement
17:43à son frère
17:44parce que cela signifie
17:45qu'il ne suffit plus
17:46d'avoir un lien
17:47avec le narcotrafic
17:48pour être abattu.
17:50Oui,
17:51on aura sans doute
17:51du mal
17:51à déterminer
17:52le mobile exact
17:53de cet assassinat.
17:55Ce n'est pas simple
17:55à moins d'avoir
17:56les auteurs.
17:56C'est une autre paire
17:58de manches.
17:59C'est évidemment
18:00une inquiétude
18:02pour tout le monde.
18:03Ce meurtre de punition,
18:05comme il est dit,
18:06moi je parlerai aussi
18:06de meurtre d'intimidation,
18:08ce sont des pratiques
18:09qu'on a connues
18:10et qu'on connaît
18:10dans les mafias,
18:11mafias italiennes.
18:12On s'en prend
18:12des proches
18:13d'un responsable
18:15de trafic de drogue
18:16ou d'une personne
18:17qui mène des combats
18:18contre le trafic de drogue.
18:20C'est effectivement
18:20quelque chose
18:21qui pose question,
18:23qui interroge
18:24parce que des gens
18:24qui mènent des combats
18:25courageux,
18:26il y en a d'autres.
18:26Sur Marseille,
18:27je pense.
18:28Et puis plus largement,
18:30toutes les personnes
18:31qui travaillent,
18:31qui oeuvrent à la lutte
18:32contre le trafic de drogue
18:33peuvent être des cibles.
18:35Et je pense que ça peut être
18:36un journaliste,
18:36un policier,
18:37un magistrat,
18:38un avocat.
18:39Personne ne peut se croire
18:40à l'abri,
18:41surtout de jeunes
18:42maintenant qu'on peut
18:43recruter moyennement
18:44en finances
18:44sur des sommes pas très élevées
18:46pour abattre quelqu'un.
18:47C'est ça qui pose
18:48vraiment question
18:49et qui inquiète
18:49tout le monde.
18:50Joseph Cohen,
18:51ça vous qui êtes avocat
18:52et qui avez eu affaire
18:53à ce genre
18:54de personnages
18:55de la mafia
18:56ou du narcotrafic.
18:58Est-ce que vous avez,
18:59vous-même,
19:00été menacé,
19:00eu peur pour votre vie ?
19:04Comme tout le monde sait,
19:04je suis avocat
19:05depuis bientôt 50 ans.
19:07Donc inutile de dire
19:08que je ne fais que du pénal,
19:09inutile de dire
19:10que j'ai tout défendu,
19:11ce qui est défendable
19:12ou indéfendable d'ailleurs.
19:14C'est pas le sujet.
19:15J'ai eu peur
19:15plusieurs fois.
19:18Rarement
19:18de la part
19:19de clients.
19:20c'est surtout
19:22de la part
19:22d'adversaires
19:23des clients
19:24qui ne voulaient pas
19:25attenter à ma vie
19:26mais qui mettaient
19:27des coups de pression.
19:28Des visites un peu
19:29nocturnes,
19:30inopportunes,
19:31sur un mode,
19:32sur un ton un peu menaçant.
19:34Mais ça s'arrêtait là.
19:35Puis,
19:35pour ma part
19:36et à titre personnel,
19:37il y a eu bien sûr
19:38quand j'ai été menacé
19:39par Youssouf Fofana
19:41dans le cadre
19:41le gang des barbares.
19:43Le gang des barbares.
19:43Là,
19:43ils en étaient pris à moi
19:45et j'avais eu là
19:45pour le coup très peur
19:46parce qu'ils avaient envoyé
19:49des grenades,
19:49des trucs...
19:50Bon,
19:50passons.
19:50Et là,
19:52j'ai commencé
19:52à me rendre compte
19:53qu'il y avait quelque chose...
19:54M. Besson parlait
19:55du point de bascule.
19:57Là,
19:58ils s'en étaient pris à moi.
19:59J'avais une double qualité
20:00à leurs yeux.
20:01J'étais avocat et juif.
20:02Ça faisait...
20:02Ça leur suffisait largement
20:03pour venir me chercher
20:05des poux dans la tête.
20:06J'ai entendu
20:07depuis des années
20:08des confrères
20:09qui ont été
20:10sévèrement corrigés.
20:12Qui ont été
20:13volés,
20:14raquettés.
20:16On l'entend.
20:17Les avocats
20:17n'osent pas trop le dire.
20:19Il y a une espèce
20:19de pudeur
20:20de dire ça
20:21comme si c'était
20:22un signe
20:22de faiblesse
20:23insupportable.
20:24Mais les avocats
20:25ne sont plus
20:26à l'abri
20:26de rien du tout.
20:27Pas plus que
20:28les magistrats,
20:29pas plus que
20:29les policiers.
20:30Il y a une anecdote
20:30d'un ténor
20:32du barreau de Paris
20:34qui a été
20:35braqué
20:36par ses clients
20:36qui l'ont fait
20:37mettre à genoux
20:38et lui ont mis
20:40un calibre
20:41sur la tête.
20:42Là,
20:42on parle de Marseille.
20:43Est-ce que c'est
20:44forcément
20:45la DZ Mafia ?
20:46Vous qui connaissez bien
20:47maintenant
20:47cette organisation
20:48qui aurait gagné
20:49la guerre des gangs
20:50de trafic de drogue ?
20:52Si vous voulez,
20:53c'est l'organisation
20:55dominante sur Marseille
20:56qui a gagné
20:57la guerre
20:57contre Yoda
20:58qui était le clan
20:58d'en face.
21:00Souvenez-vous
21:00de l'origine
21:01de cette guerre,
21:03ce fameux
21:03saut de glace
21:04à punkette.
21:05L'un verse
21:07un saut de glace
21:07sur la tête
21:08de l'autre
21:08et j'ai mis
21:10une phrase
21:10à Phuket
21:11à Phuket.
21:14A Phuket !
21:14A Phuket !
21:15A Phuket, pardon.
21:16Je vous en fous.
21:16Et c'est vrai,
21:18j'ai dit
21:1849 morts
21:20pour un saut de glace.
21:21C'est ce que j'ai écrit
21:22dans Inside Mafia
21:23et Inside
21:26DZ Mafia
21:27et c'est vrai
21:28qu'on se pose
21:29la question
21:31évidemment
21:31de l'implication
21:33de l'organisation
21:34dans ce qui vient
21:34de se passer.
21:35Ça semble logique.
21:36D'autant que
21:37le demi-frère
21:38lui-même
21:39était du clan
21:40opposé
21:41à la DZ Mafia
21:42qui n'existait
21:43pas vraiment encore
21:44mais enfin
21:44c'est les mêmes protagonistes
21:45c'est les mêmes noms
21:46Celui qui est déjà
21:47décédé
21:48Tout à fait
21:49Celui qui est décédé
21:50en décembre 2020
21:52Voilà
21:52et qui a déclenché
21:53ensuite l'engagement
21:54de son frère
21:56donc Amine Kessassi
21:57Le narcomantitisme
21:59est devenu
22:00le centre névralgique
22:01de toutes les délinquances
22:02drogue, prostitution,
22:03requête
22:04et vous le savez
22:04avec ce travail
22:06que vous faites
22:07sur la DZ Mafia
22:07comment la lutte
22:09s'organise
22:10Est-ce qu'on est
22:10impuissant
22:11face à ce phénomène
22:12Est-ce qu'on marque
22:13des points
22:13On va en débattre
22:14après la pause
22:15On refait le monde
22:18sur RTL
22:19Avec Anne-Sophie Lapix
22:21RTL
22:23On refait le monde
22:25Anne-Sophie Lapix
22:26On a fait appel
22:27aux plus hautes instances
22:28de l'Etat
22:28au président de la République
22:29au ministre de l'Intérieur
22:30au ministre de la Justice
22:32On a été entendu
22:33par la commission
22:34d'enquête parlementaire
22:35et moi j'estime
22:36que quand on a sensibilisé
22:37toutes ces instances-là
22:38et qu'on en arrive
22:39un tel degré de violence
22:40et une telle situation
22:41c'est que l'Etat
22:42était totalement défaillant
22:43et qu'il engage
22:44sa responsabilité
22:45C'est Karima
22:46que vous venez d'entendre
22:47membre d'un collectif
22:48de victimes marseillaises
22:50Alors, est-on impuissant
22:51face à l'explosion
22:52de violences
22:53des narcotrafiquants ?
22:54On se souvient
22:55du discours sur la guerre
22:56menée contre les voyous
22:57les criminels
22:58et puis des fameuses
22:59opérations place nette
23:00pour harceler les trafiquants
23:01Quels sont les résultats
23:02obtenus ?
23:03On en débat
23:03avec nos invités
23:04Guy Bénaroche
23:05sénateur écologiste
23:06des Bouches-du-Rhône
23:07et proche d'Amin Kessassi
23:09Jacques Deleste
23:10ex-procureur de Marseille
23:11Jean-Michel Verne
23:12journaliste auteur
23:13de Insight des aides mafia
23:14et Joseph Cohen Saban
23:16avocat au barreau de Paris
23:18Alors, on a appris
23:19ce soir
23:20qu'Emmanuel Macron
23:21convoquait demain matin
23:23un conseil interministériel
23:25également avec
23:25le procureur de Marseille
23:27Nicolas Besson
23:28qu'on a entendu tout à l'heure
23:29C'est dire
23:30si l'alerte
23:31est prise au sérieux
23:32l'Etat
23:33est-il aujourd'hui
23:35défaillant ?
23:36Guy Bénaroche
23:37Vous savez, la commission
23:38d'enquête du Sénat
23:39elle a révélé
23:40un certain nombre de faits
23:41qui étaient connus
23:41d'une manière assez
23:42confuse et diffuse
23:44des uns et des autres
23:44à la fois sur l'étendue
23:46du narcotrafic
23:47sur le nombre de personnes
23:48qui y travaillaient
23:49entre guillemets
23:49sur les bénéfices
23:50qu'ils généraient
23:51et il en est ressorti
23:52un certain nombre
23:53de préconisations
23:53dire qu'aujourd'hui
23:54de ces préconisations
23:56par la loi
23:58qui a été votée
23:58quelques mois après
23:59donc il y a quelques mois
24:00on puisse en juger
24:02aujourd'hui des résultats
24:04c'est trop tôt
24:05bien entendu
24:05ce qui est certain
24:06c'est qu'aujourd'hui
24:07ce qui touche le plus
24:08le narcotrafic
24:09c'est ce qui le touche
24:10au portefeuille
24:11ce qui est certain
24:12c'est que ces gens-là
24:13aujourd'hui
24:14génèrent ce trafic
24:15et le mènent
24:16comme ils le mènent
24:17parce que les bénéfices
24:18s'en sont énormes
24:19parce que la clientèle
24:20si je peux me permettre
24:21j'utilise exprès
24:22des termes
24:23qui ont rapport
24:23avec le commerce
24:24et avec l'activité économique
24:26banale
24:26c'est une activité économique
24:28sans normes
24:29sauvage
24:30mais c'est une activité économique
24:31avec tous
24:32les tenants
24:33et les aboutissants
24:33marketing
24:34publicité
24:35diminution
24:36du prix des produits
24:38augmentation
24:38de la qualité des produits
24:39l'utilisation des réseaux sociaux
24:41absolument
24:42donc là
24:43ces gens-là
24:43ne sont touchés
24:44que par le fait
24:45qu'ils ne vont pas
24:45pouvoir toucher
24:46les bénéfices
24:47de leur trafic
24:48donc il est important
24:49d'avoir des mesures
24:50à ce niveau-là
24:50et il est important aussi
24:51les mesures à ce niveau-là
24:52c'est quoi ?
24:53parce que ça fait longtemps
24:53c'est-à-dire lutter
24:54contre le blanchiment
24:55récupérer le maximum
24:56d'argent à la source
24:57ne pas attendre
24:58le dernier moment
24:59c'est-à-dire
24:59nous avions demandé
25:01un certain nombre de mesures
25:02certaines ont été votées
25:04par exemple
25:04la saisie confiscatoire
25:05d'un certain nombre de biens
25:06avant même la condamnation
25:07avant même la condamnation
25:09c'est des choses
25:09qui nous paraissent importantes
25:11dans le crime organisé
25:12qui est le narcotrafic
25:13ça y est
25:13c'est appliqué ça aujourd'hui ?
25:14ça commence à être appliqué
25:16le seul point
25:17un peu noir
25:19je dirais là-dedans
25:19c'est que tout ça
25:20nécessite bien entendu
25:21des moyens humains
25:22nécessite une organisation
25:23ça s'est mis en place
25:24par l'Etat
25:24il a été à le faire
25:26et très vite
25:26et tout le monde le souhaite
25:27mais ça demande aussi
25:28des moyens financiers
25:29des fois
25:30et j'ai entendu
25:31ce qu'a dit Besson
25:31ce matin
25:32son seul petit regret
25:33c'est de dire
25:34il faut aussi forcer
25:35sur la police judiciaire
25:36sur les capacités
25:37à la police
25:37de faire des enquêtes judiciaires
25:39on sait à quel point
25:40c'était compliqué
25:40la réorganisation
25:41de la police judiciaire
25:42qui n'était pas induite
25:43par tout le monde
25:44aujourd'hui on se dit
25:45qu'il faut des outils
25:46de lutte
25:47dans la police judiciaire
25:48dans le renseignement
25:49etc.
25:50qui soient de plus en plus importants
25:51ils sont toujours
25:51un coup d'avance sur nous
25:52les trafiquants
25:53c'est très très clair
25:55donc en fait
25:55il faut y aller
25:56on ne peut pas dire
25:57que rien n'est fait
25:57depuis la commission d'enquête
25:59et la loi
25:59parmi les choses
26:00dont on a beaucoup parlé
26:01il y a eu
26:01les opérations place net
26:03c'est pas ça
26:03alors il y a eu 490
26:06en 2024
26:07je crois qu'elles ont
26:07un peu changé de nom
26:08je suis désolé
26:08de vous couper
26:09les opérations place net
26:11elles avaient un seul but
26:12et une seule qualité
26:13c'est à un moment donné
26:14quand ils opéraient
26:15dans ces quartiers
26:16pour dégager des points de deal
26:17c'était de permettre
26:18aux gens de se sentir
26:19un peu plus en sûreté
26:21ils n'ont jamais atteint
26:22le haut du narcotrafic
26:23et d'ailleurs
26:23des narcotraficants
26:24ils n'ont plus des magasins
26:25ils vendent
26:26par tous les moyens possibles
26:27comme n'importe quel drive
26:28non mais regardez
26:29il y a eu quand même un effet
26:30on va écouter le patron
26:31de la police judiciaire
26:32de la préfecture de Paris
26:33de la police de Paris
26:36c'est Fabrice Gardon
26:37écoutez-le
26:38en 3 ans
26:39on a 40% de points de deal
26:41en moins
26:42sur l'agglomération parisienne
26:43donc c'est considérable
26:45c'est pas qu'il y a
26:45moins de trafic forcément
26:46nous on appelle ça
26:47plutôt le cyber stupéfiant
26:49c'est tout l'achat
26:50de stupéfiants
26:50via les centrales d'appel
26:51sur les applications
26:52avec des livreurs
26:54des livreuses
26:55des jeunes femmes
26:55qui n'ont pas du tout l'air
26:56de trafiquantes
26:57qui vont livrer
26:57donc c'est quelque part
26:59un demi-succès
27:00parce que c'est une reconquête
27:01du territoire malgré tout
27:02voilà
27:03le trafic de drogue
27:04est toujours là
27:05mais il y a moins
27:07de points de deal
27:07c'est déjà une petite victoire
27:09parce que c'est pour
27:09enfin
27:10il y a l'uberisation
27:12l'uberisation
27:12l'uber sheet
27:13c'est très facile
27:15on disait que
27:16c'était un peu plus calme
27:17avant la tentative
27:19d'assassinat
27:20de ce week-end
27:20on disait que c'était
27:21un peu plus calme
27:22il y a quand même
27:22des gens qui retrouvent
27:24un peu de tranquillité
27:24dans leur quartier
27:25on a vu
27:26les opérations
27:27place net
27:28qui s'est
27:29la castellane
27:30on a mis
27:32beaucoup de bleu
27:32comme on dit
27:33et puis
27:34les points de deal
27:35se sont reconstitués
27:36y compris
27:37même après
27:37le démantèlement
27:38assez récent
27:39Thérèseau de Mimou
27:40on voit que le trafic continue
27:43grâce à l'uber sheet
27:45grâce à d'autres points
27:47plans de deal
27:48qu'ils possèdent
27:49dans le secteur
27:50et donc
27:51c'est extrêmement compliqué
27:52de prendre
27:53je dirais
27:54cette problématique
27:56par le petit bout
27:57de la lorgnette
27:57alors il y a un autre bout
27:59de la lorgnette
28:00par lequel on a pris
28:01ce combat
28:02ce sont les prisons
28:03parce qu'on a découvert
28:05quand même
28:05que les donneurs d'ordre
28:07sont souvent en prison
28:08notamment avec l'affaire
28:10de Mohamed Amra
28:10on sait qu'il dirigeait
28:12ses troupes
28:13y compris
28:14des crimes
28:14par visio
28:16enfin en tout cas
28:17par son téléphone
28:18et
28:19depuis sa cellule
28:21en FaceTime
28:22ça c'est quelque chose
28:23qu'on essaie d'empêcher
28:24avec des prisons
28:25de haute sécurité
28:26telles que Vendin
28:27le vieil
28:28Joseph Cohen Saban
28:30est-ce que ça marche ?
28:31Pour l'instant
28:32apparemment
28:33ça marche
28:33au sens que
28:35principalement
28:36si vous voulez
28:36sur le fait
28:37que les moyens
28:39de communication
28:40sont coupés
28:41les moyens
28:42de communication
28:42sont coupés
28:43vraiment ?
28:46réellement ?
28:46ça marche ?
28:47pour l'instant
28:48vous savez
28:49dès qu'il y a
28:50des interventions humaines
28:51on ne sait pas
28:52ce qui peut se passer
28:52mais en l'état actuel
28:54des choses
28:54vous regardez Vendin
28:55vous regardez
28:56ce qui va arriver
28:57près d'Alençon
28:59dans l'Orne
29:00et puis ça va
29:01ça va s'étendre
29:02mais il faut savoir
29:03quand même
29:04qu'avant cela
29:05les quartiers
29:06d'isolement existaient
29:07il suffisait
29:08de les étendre
29:09peut-être
29:09mais il y a toujours
29:12dans cette lutte
29:12contre la drogue
29:13l'effet d'annonce
29:14pour rassurer le public
29:16et la réelle efficacité
29:17et ça ne suit pas toujours
29:19je ne suis pas en train
29:20de jouer à l'avocat de service
29:21Vendin ça fonctionne
29:23pour l'instant
29:24un jour ça ne fonctionnera plus
29:26ça crée surtout
29:27des problèmes
29:27pour les familles
29:28quand vous mettez
29:29dans l'honneur de la France
29:30la famille de quelqu'un
29:31qui est à Toulouse
29:32c'est un problème
29:33c'est un problème
29:34et ça coupe
29:34des familles
29:35ça fait mal à des enfants
29:36tout ça
29:37il y a un deuxième but
29:38qui est quand même
29:39très important
29:40c'est sur le modèle italien
29:43Nicolas Besson
29:44le connait bien
29:45c'est-à-dire
29:45de créer un régime
29:47strict
29:47pour les mafieux
29:49tellement strict
29:50qu'il soit amené
29:51à vouloir revenir
29:54dans un régime normal
29:55et à devenir repenti
29:56donc ce système-là
29:58il est couplé
29:59avec le projet
30:01de réformer
30:01le statut de repenti
30:02pardonnez-moi
30:03d'intervenir
30:04je connais bien
30:05le problème
30:06et je connais bien
30:06l'histoire
30:07j'y ai participé
30:08à différents titres
30:09la difficulté
30:10c'est qu'à l'heure actuelle
30:11le statut de repenti
30:13c'est rien du tout
30:14c'est rien du tout
30:15il marche pas
30:16non non il marche pas
30:17d'ailleurs on l'a vu
30:18pourquoi ça marche
30:19en Italie et pas ici
30:20une tonne de raisons
30:21il y a eu un procès
30:22j'ai assisté à un procès
30:23il y a quelques jours
30:24avec son Provence
30:25c'était complètement surréaliste
30:26le repenti
30:27était au milieu du public
30:29avec une cagoule sur la tête
30:32et c'était n'importe quoi
30:34et il a fallu finalement
30:35faire une audience
30:36à huis clos
30:36mais vraiment
30:38on n'est pas du tout
30:39on n'est pas du tout
30:40à hauteur
30:41on a eu ça dans l'affaire
30:42de l'évasion en hélicoptère
30:43de Redouane Faïd
30:44on avait un repenti
30:46qui était derrière
30:47un paravent
30:48jusqu'au jour où
30:49un caméraman
30:50de la cour d'assises
30:52s'est trompé
30:53et l'a mis sur l'écran
30:54pendant une suspension d'audience
30:56tout le public l'a vu
30:57donc c'est encore balbutiant
31:00je parlais des prisons
31:02de haute sécurité
31:03mais il y a beaucoup
31:04de gros bonnets
31:05qui se trouvent
31:06à l'étranger
31:07à Dubaï
31:08au Maroc
31:09en Algérie
31:10Jacques Dalleste
31:11on n'arrive pas
31:12à coopérer
31:12avec ces pays
31:13pour qu'ils nous permettent
31:15d'arrêter
31:16ces gros bonnets
31:17qui sont identifiés ?
31:19Bien sûr
31:19si
31:20il y a des coopérations
31:20qui marchent
31:21d'ailleurs
31:21il y a eu quelques arrestations
31:23dans ces pays
31:24c'est de la géopolitique
31:26et ça échappe
31:27je dirais malheureusement
31:28à l'autorité judiciaire
31:29en grande partie
31:30on sait qu'il y a aussi
31:31de la corruption
31:32dans ces pays
31:32où des gens
31:34très installés
31:34dans le trafic
31:35peuvent corrompre
31:36du personnel judiciaire
31:38ou policier local
31:39donc ça n'est pas simple
31:40mais de toute façon
31:41vous savez
31:42on parle toujours
31:42d'éradiquer le trafic
31:43moi ça me fait doucement rigoler
31:45puisque je crois
31:45qu'aucun état du monde
31:47n'a éradiqué
31:48le trafic de drogue
31:48dans son pays
31:49regardez ce qui se passe
31:50en Belgique
31:51en Hollande
31:51donc on a des dispositifs légaux
31:53qui se perfectionnent
31:54la loi du 13 juin 2025
31:56toute récente
31:57améliore le statut
31:58des repentis
31:59on progresse
32:00toujours un petit peu
32:01par petits pas
32:02à la française
32:03mais on progresse
32:04après il ne faut pas
32:05tomber dans une illusion
32:06d'une espèce
32:07de politique
32:08qui permettra
32:09de supprimer
32:10les trafics
32:10et les règlements
32:11de compte
32:11et paradoxalement
32:12et je l'ai vécu
32:13l'action pénale
32:14peut pousser
32:15à des règlements
32:15de compte
32:16quand vous mettez
32:17sous les verrous
32:17un trafiquant
32:18il laisse son plan
32:20de drogue
32:20et il peut justement
32:21commanditer
32:22malheureusement
32:23des exécutions
32:24de quelqu'un
32:24qui voudrait reprendre
32:25le plan
32:26et quand cet individu
32:27sort de prison
32:28c'est le clan adverse
32:29qui dit
32:29celui-là
32:30il faut l'éliminer
32:31parce qu'il voudra
32:31reprendre son bien
32:32donc vous voyez
32:33paradoxalement
32:34et il y a énormément
32:34de gens en prison
32:35on met des gens
32:36en prison
32:37des gens d'un certain niveau
32:38et ça peut aussi
32:40contribuer
32:41à alimenter
32:41les règlements
32:42de compte
32:42donc on n'arrive
32:42pas à en sortir
32:43de ça
32:44et je crois
32:45que quelle que soit
32:45l'action judiciaire
32:46quelles que soient
32:47les lois
32:47on aura encore longtemps
32:48ces tristes affaires
32:49à déplorer
32:50merci beaucoup
32:51c'est assez
32:52vous y rajoutez
32:53quelque chose
32:54un peu déprimant
32:56comme conclusion
32:56la loi
32:59et le rapport
33:00a fait faire
33:01beaucoup d'avancées
33:02sur le sujet
33:03de la corruption
33:04qui n'était pas
33:04suffisamment traité
33:05quand on a commencé
33:06la mission d'études
33:06la police
33:08la gendarmerie
33:09les doigts
33:09nous disaient
33:09qu'il n'y avait pas
33:10de corruption
33:10à Babris
33:11on a vu tout de suite
33:12que ce n'était pas exact
33:13et donc il y a des mesures
33:14qui ont été prises
33:15sur la corruption
33:15il y en a qui ont été prises
33:17pour traiter le blanchiment
33:17il y a une réforme
33:19du statut du repenti
33:20qui est en cours
33:21et qui a démarré
33:21donc on ne peut pas dire
33:22que rien n'est fait
33:23on ne peut pas non plus dire
33:24on peut se contenter
33:26de dire que ça existera toujours
33:27comme on vient de le dire
33:28la différence essentielle
33:29c'est que si ça existait toujours
33:31aujourd'hui
33:32ça a une emprise
33:33sur tous les secteurs
33:34de la société
33:35l'éducation
33:35la santé
33:36la formation
33:37sur la totalité
33:38des secteurs de la société
33:39tellement énorme
33:40qu'il faut réagir
33:41beaucoup plus
33:42que ce qu'on l'a fait
33:42jusqu'à présent
33:43merci beaucoup
33:44à vous d'être venu débattre
33:45demain
33:45Thomas Soto recevra
33:47Fabien Roussel
33:48secrétaire national
33:49du parti communiste
33:50et maire de Saint-Amand-les-Eaux
33:51quant à Marc-Olivier Fogiel
33:52il accueillera
33:52Mathieu Croizet
33:53avocat de l'association
33:54Conscience
33:55et de la famille
33:56Kessassi
33:57il est l'heure de retrouver
33:58André Dusselier
33:59bonsoir André
34:00quelle histoire
34:00allez-vous nous raconter
34:01bonsoir Anne-Sophie
34:03ce soir je vous raconte
34:04l'histoire de
34:05Lost in la Mancha
34:06ou comment
34:07Thierry Guillaume
34:08a vu son rêve
34:09de filmer Don Quichotte
34:10se transformer
34:11en un cauchemar
34:12cinématographique
34:13à tout de suite
34:14sur RTL
34:15Don Quichotte
34:16un super programme
34:16merci André
34:17on vous retrouve dans un instant
34:18sur RTL
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