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  • 07/07/2025
Écoutez "On refait le monde" avec le Général François Daoust, ancien directeur de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale et professeur de sciences criminelles à l'Université de Cergy-Paris, Jacques Dallest, magistrat honoraire, ancien juge d'instruction et procureur, Arthur Herlin, journaliste qui a suivi l'affaire pour "Paris Match", et Pierre Carletti, habitant du Haut-Vernet, et Maxime Levy, du service police-justice de RTL.
Regardez On refait le monde avec Agnès Bonfillon du 07 juillet 2025.

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Transcription
00:00Agnès Bonfillon, on refait le monde jusqu'à 20h sur RTL.
00:06Qu'est-il arrivé à Emile Soleil ? Demain cela fera deux ans.
00:10Le 8 juillet 2023, le petit garçon disparaissait dans le hameau du Auvergnet dans les Alpes de Haute-Provence.
00:16Deux ans d'enquête, de suspicion, des ossements et des vêtements appartenant aux garçonnés ont été retrouvés.
00:23Les grands-parents mis en garde à vue puis relâchés.
00:25Mais le mystère demeure toujours. Aucune arrestation ni aucune avancée décisive.
00:31Une chose est sûre, les enquêteurs privilégient depuis le début la piste criminelle et surtout la piste familiale.
00:38Alors que sait-on vraiment aujourd'hui sur cette affaire si particulière ?
00:41L'affaire du petit Emile peut-elle devenir une nouvelle affaire Grégory ?
00:45Avec nous ce soir, nous on refait la France.
00:48Jacques Dallest, ancien haut magistrat spécialiste des cold cases.
00:51Votre livre, je le rappelle, sur les chemins du crime est paru aux éditions Mareuil.
00:56Général François Daoust, ancien directeur de l'Institut de Recherche Criminelle de la Gendarmerie Nationale.
01:01Et puis Arthur Erlin, dans ce studio avec nous, reporter spécialiste du monde catholique.
01:06Vous avez particulièrement travaillé sur l'affaire du petit Emile pour Paris Match.
01:10Bonsoir à tous les trois.
01:13On refait le monde dans RTL Soir.
01:18L'inquiétude est donc à son comble dans les Abdes-de-Haute-Provence, dans le secteur de la commune du Vernet,
01:23où un enfant de deux ans et demi est donc porté disparu depuis hier après-midi.
01:28Le petit Emile, il jouait dans le jardin de ses grands-parents quand il a échappé à leur surveillance.
01:32Vincent Parizeau sur RTL, au lendemain de la disparition d'Emile.
01:37Une disparition, à ce moment-là, on pourrait presque dire banale, même si très inquiétante,
01:41puisque l'on parle d'un petit garçon de deux ans et demi.
01:44Avant de donner la parole à nos invités, nous accueillons Maxime Lévy en studio.
01:47Bonsoir Maxime.
01:48Bonsoir.
01:48Vous êtes journaliste au service police-justice de RTL.
01:52Tout commence, on le disait, ce 8 juillet 2023 par un très gros dispositif de recherche.
01:56Oui, tout à fait.
01:57Alors, Emile échappe à la vigilance de son grand-père, c'est ce qu'il racontera,
02:00alors qu'il met des piquets pour clôturer un champ dans sa voiture.
02:05Il échappe à sa vigilance et là va commencer des semaines de recherche, de fouilles,
02:09des centaines d'hectares qui sont fouillés, des centaines d'auditions.
02:12Tous les habitants du Haut-Vernay, puis ceux du village en contrebas du Vernay,
02:16vont être auditionnés, certains plusieurs fois, évidemment les proches d'Emile.
02:19Des bâtiments également fouillés, certains plusieurs fois.
02:22Et là, pendant des mois et des mois, il y a des pistes qui vont être émises.
02:27Par exemple, il y a un jeune fermier qui roule très vite,
02:29donc on va le soupçonner.
02:30Enfin, en tout cas, il va être dans le radar des enquêteurs
02:33et puis cette piste va être refermée.
02:34Ensuite, il y a des ouvriers qui travaillent à côté,
02:38ils ont une camionnette, donc on va également les entendre.
02:42Et puis, il se passe neuf mois.
02:44Et au bout de ces neuf mois, on arrive le 30 mars 2024.
02:47Et là, c'est une promeneuse à peu près 2 km à vol d'oiseau de la maison familiale,
02:55du hameau du Haut-Vernay, vraiment dans une zone assez escarpée,
02:58un petit chemin qui serpente vers la nationale départementale qui est en contrebas.
03:02Une randonneuse va découvrir un crâne.
03:05Et puis ensuite, on découvra que c'est le crâne d'Emile.
03:08Et puis, les enquêteurs vont ensuite retrouver autour quelques vêtements,
03:12quelques ossements, un peu éparpillés dans cette zone
03:14qui a subi de grosses intempéries quelques jours avant
03:17et qui est assez escarpée.
03:20Les grands-parents, ainsi qu'un de ses oncles et l'une de ses tantes,
03:24au petit Emile, sont placés en garde à vue en moment donné, Maxime ?
03:27Oui, tout à fait.
03:28Il faudra encore attendre un peu plus d'un an.
03:31Donc, c'était en avril dernier.
03:34Les grands-parents d'Emile sont placés en garde à vue.
03:37Il y a également l'oncle et la tante d'Emile majeure
03:40qui ont été placés en garde à vue.
03:41Il faut aussi rappeler qu'il y a plusieurs oncles et tantes mineures
03:45qui ont également été entendues en audition libre.
03:47Donc, entendues pendant près de 48 heures,
03:49presque le délai légal, 47 heures exactement.
03:52Et donc là, les enquêteurs vont confronter les emplois du temps,
03:54vont confronter les versions,
03:56vont apporter également des éléments d'enquête
03:58pour leur dire « est-ce que ça vous paraît normal ? »
04:00Ils vont comparer entre tous les proches d'Emile les versions
04:04et ils vont ressortir libres
04:06après ces 47 heures de garde à vue.
04:08Aucune charge n'est retenue contre eux.
04:10On n'a pas eu accès au PV de garde à vue,
04:11mais il semble quand même que leur version ait été concordante.
04:15En tout cas, aujourd'hui, ils ne sont pas mis en examen.
04:18Ils ne font pas forcément office de suspect numéro un.
04:20En tout cas, ils ne sont pas poursuivis.
04:22Jacques Dalleste, à partir de quel moment
04:24cette affaire devient criminelle, selon vous ?
04:29Il y a eu trois temps dans cette affaire.
04:31La disparition de l'enfant, au départ.
04:35Souvent, quand un enfant en bas âge disparaît,
04:37on privilégie forcément la thèse accidentelle.
04:40Donc, recherche des causes d'une disparition,
04:42ça a pris un certain temps.
04:44Deuxième développement,
04:46extension à des faits d'enlèvement et de séquestration.
04:50Cette disparition, durant dans le temps,
04:52le parquet a considéré qu'une tierce personne était intervenue,
04:56que l'enfant avait été enlevé.
04:58Et enfin, troisième rebondissement,
05:00il y a quelques mois,
05:01l'enquête a été élargie à des faits d'homicide volontaire sur mineurs,
05:05car l'exploitation, les recherches faites sur le corps du petit Émile,
05:10les restes humains,
05:11ont démontré qu'un tiers était intervenu dans sa mort.
05:14Donc, on est maintenant sur une affaire clairement criminelle,
05:16avec des recherches sur l'auteur,
05:21le ou les auteurs des faits.
05:23C'est ça qui est compliqué,
05:24puisque les restes humains ont pu révéler un certain nombre d'indications,
05:28mais sans doute pas suffisamment à ce stade,
05:31pour orienter les enquêteurs vers une piste précise
05:34et un auteur précis.
05:36Général Daoust, avant la découverte des ossements,
05:39les enquêteurs étudiaient-ils toutes les hypothèses
05:42ou bien avaient-ils quand même déjà une certaine conviction ?
05:47Non, il faut savoir que dans ce genre d'affaires,
05:50quelles qu'elles soient,
05:51il y a plusieurs équipes qui travaillent sur des hypothèses différentes,
05:54de façon à ne pas passer justement à côté
05:57de l'hypothèse qui se révélera la plus probable,
06:02et surtout ne pas rentrer dans un effet tunnel.
06:04Si tout le monde se persuade qu'une seule hypothèse est bonne,
06:07eh bien on va négliger des tas d'indices,
06:10des tas d'éléments, des tas de témoignages
06:12pour ne conserver finalement que ceux qui iraient étayer l'hypothèse
06:16qu'auraient retenue les enquêteurs.
06:18C'est pour ça qu'en l'espèce,
06:20la section de recherche de Marseille
06:21avait plusieurs équipes qui travaillaient chacune
06:24sur une hypothèse différente,
06:26et ce n'est qu'au fur et à mesure
06:27de l'arrivée d'analyses spécifiques
06:32qui montraient qu'on n'était plus sûr
06:34il s'est perdu, il est mort tout seul,
06:36qu'on repart sur des hypothèses
06:40de l'intervention d'un tiers,
06:41après, qui peut le plus, qui peut le moins.
06:44Qualifier et vouloir une qualification criminelle
06:48permet d'avoir des éléments judiciaires
06:51et des actes judiciaires très forts
06:53pour les enquêteurs,
06:55mais au bout du bout, peut-être qu'on s'apercevra
06:58que c'était un accident
06:59et qu'un homicide volontaire
07:02est derrière avec un recel de cadavres, etc.
07:05Toujours est-il que l'hypothèse
07:08de l'intervention d'un tiers
07:09est maintenant celle qui est la plus probable
07:11et sur laquelle travaillent toutes les équipes.
07:13Arthur Herlin, je me tourne vers vous
07:15parce qu'en tant que journaliste,
07:16est-ce que vous vous êtes dit très rapidement
07:18il faut fouiller du côté de la famille,
07:20il faut absolument en savoir un petit peu plus ?
07:23À quel moment vous vous êtes dit ça ?
07:25Écoutez, assez rapidement,
07:27parce que moi je suis arrivé à Aix-en-Provence,
07:31j'étais chargé d'enquêter un peu sur le profil de cette famille
07:34pour dessiner un portrait, absolument pas,
07:36avec aucune suspicion,
07:37mais j'ai notamment rencontré en premier lieu
07:41le prêtre qui suivait la famille
07:43parce qu'on sait que c'est une famille
07:44très très catholique, traditionnaliste
07:46et j'ai très vite sympathisé avec ce prêtre,
07:48on s'est très vite très bien entendu
07:50et au fur et à mesure des conversations
07:54et lorsque je préparais mon article,
07:57le prêtre a fini par me lâcher
07:59que le grand-père lui avait confié
08:02qu'il regrettait des gestes brutaux
08:06envers des enfants et envers ses propres enfants.
08:08Donc je me suis forcément dit
08:10attention, on a peut-être là un indicateur
08:14qui montre qu'il aurait pu avoir
08:16un accès de violence à un moment donné
08:19qui aurait pu être fatal pour Émile.
08:21Je ne l'ai pour autant jamais considéré
08:24comme l'unique responsable.
08:27Il y avait en effet plein d'autres pistes possibles.
08:30L'accident était tout à fait envisagé
08:32en tout cas au début.
08:33On sent une certaine omerta,
08:35en tout cas vraiment une soupape,
08:37un silence de plomb dans cette famille,
08:39autour de cette famille.
08:41Est-ce que vous, en tant que journaliste,
08:43par d'autres biais que ce prêtre
08:44dont nous reparlerons,
08:45parce qu'il s'est suicidé depuis,
08:47est-ce qu'il a été facile
08:49d'avoir ces informations-là ?
08:52Oui et non, ça a été facile
08:53parce que comme je vous le disais,
08:55j'avais une relation privilégiée
08:56avec ce prêtre
08:58puisque je suis en effet spécialiste
09:00des questions de l'Église catholique
09:02donc on avait forcément des atomes crochus
09:03et une confiance s'est instaurée.
09:06Par ailleurs, non,
09:08la famille a dès le début
09:09instauré, disons, une règle
09:12qui était de ne pas fréquenter
09:15les journalistes,
09:16de ne pas notamment collaborer,
09:19pas donner d'éléments, de photos, etc.
09:20Parce qu'on en reparlera,
09:21mais c'est ce qu'a franchi,
09:23c'est la règle,
09:23la limite qu'a franchie
09:25le père Giglio
09:25en me confiant une photo.
09:28Mais voilà,
09:28les autres proches,
09:29alors malgré cette limite,
09:33beaucoup de proches
09:33me confiaient des choses
09:34malgré tout
09:35et enfreignaient cette règle.
09:36Merci à tous
09:38pour cette première partie
09:39d'On refait le monde.
09:41On se retrouve dans quelques minutes
09:42pour continuer
09:43sur cette affaire
09:45Émile Soleil,
09:46deux ans après sa disparition.
09:48On se la fera deux ans demain.
09:49A tout de suite sur RTL.
09:50Jusqu'à 20h,
09:52Agnès Bonfillon refait le monde
09:54sur RTL.
09:56RTL,
09:57s'informer ensemble.
10:00Et il est 19h30 sur RTL.
10:02On refait le monde sur RTL.
10:04Avec Agnès Bonfillon.
10:05Et Brice Dugénie
10:06pour le rappel des titres.
10:07Vive émotion dans la classe politique
10:08après l'annonce du suicide
10:10du député Olivier Marlex.
10:11Nicolas Sarkozy salue
10:13un député passionné.
10:14François Bayrou
10:15fait part de sa tristesse.
10:16Brice Hortefeux
10:17rend hommage
10:18aux gaullistes convaincus.
10:19ancien président du groupe
10:21Les Républicains
10:21à l'Assemblée,
10:22ancien conseiller
10:23de Brice Hortefeux,
10:24Olivier Marlex
10:25était âgé de 54 ans.
10:26L'Assemblée nationale
10:27a observé cet après-midi
10:28une minute de silence.
10:30L'autoroute à neuf
10:30coupait plusieurs quartiers
10:32de Narbonne confinés
10:33après la canicule.
10:34Le sud de la France
10:35est touché par les incendies.
10:36Trois départements
10:37sont concernés.
10:38Le Var,
10:38les Bouches-du-Rhône
10:39et l'Aude.
10:40Dans ce dernier,
10:40un incendie s'est déclaré
10:41en début d'après-midi
10:42dans une exploitation viticole.
10:44Les flammes ont parcouru
10:45plus de 700 hectares.
10:47Pour l'instant,
10:48les habitations
10:48ne sont pas menacées.
10:49Et puis sur la route du Tour,
10:50la troisième étape
10:51a été marquée
10:52par de nombreuses chutes.
10:53A l'issue d'un sprint
10:54massif,
10:54c'est le belge
10:55Tim Merlier
10:56qui a gagné d'un pneu
10:57devant l'italien
10:58Jonathan Milan.
10:59Au classement général,
11:00le maillot jaune
11:01reste sur les épaules
11:02de Mathieu Van Der Poel.
11:03Merci beaucoup Brice Dujénie.
11:05A tout à l'heure, 20h.
11:08On refait le monde
11:09sur RTL.
11:10Avec Agnès Bonfillon.
11:11On refait le monde
11:12deux ans après la disparition
11:14du petit Émile.
11:15Avec nous ce soir,
11:16Jacques Dallest,
11:16ancien haut magistrat
11:17spécialiste des cold case.
11:19Général François Daoust,
11:20ancien directeur
11:20de l'Institut de recherche
11:22criminelle de la Gendarmerie nationale.
11:24Et Arthur Erlin,
11:25reporter spécialiste
11:26du monde catholique.
11:27Vous avez particulièrement travaillé,
11:28on le rappelle,
11:29sur l'affaire du petit Émile
11:30pour Paris Match.
11:31Avec nous également,
11:32Maxime Lévy.
11:33Maxime,
11:34où en est l'enquête aujourd'hui,
11:36deux ans après la disparition
11:38du petit Émile ?
11:39Alors,
11:39c'est ce qu'on disait
11:40avant la coupure,
11:41c'est qu'elle s'oriente
11:43sur la piste criminelle.
11:44C'est ce qui était le sens
11:45de la dernière conférence de presse
11:46du procureur d'Aix-en-Provence
11:48avec notamment trois éléments,
11:50un traumatisme sur le visage,
11:53un corps qui ne s'est pas décomposé
11:54dans les vêtements
11:55et un corps qui a été déplacé.
11:57Il y a toujours une cellule Émile
11:59activée à la section
12:00de recherche de Marseille
12:01avec des gendarmes,
12:02des enquêteurs
12:02qui travaillent uniquement
12:03sur cette affaire.
12:04Ils sont à peu près une dizaine.
12:05Et on sait,
12:06on l'a appris en fin de journée
12:07que depuis ces trois derniers mois,
12:09il y a eu de nouveaux déplacements
12:10au Vernet d'enquêteurs
12:11qui explorent,
12:13nous dit-on,
12:13de nouvelles pistes
12:14ou qui explorent des pistes,
12:15en tout cas de façon générale,
12:16qui n'explorent pas uniquement.
12:17Et ça,
12:18il faut quand même aussi le rappeler
12:19uniquement la piste intrafamiliale
12:20qui n'est pas tout à fait fermée.
12:22Mais en tout cas,
12:23il y a d'autres pistes
12:23qui sont explorées
12:24et on peut dire
12:25qu'elle est toujours vivante
12:26cette enquête.
12:27Des déplacements en tout cas
12:28beaucoup moins médiatisés
12:29si je vous entends bien
12:30parce qu'il faut dire
12:31que le Haut-Vernay
12:32a connu deux ans
12:33un petit peu
12:34entre parenthèses.
12:36Justement,
12:37nous rejoignons
12:37Pierre Carletti.
12:39Bonsoir, monsieur.
12:41Madame, bonsoir.
12:42Merci d'être avec nous
12:43en tant qu'habitant
12:45du Haut-Vernay.
12:46Puis-je vous demander comment ?
12:47Du Bas-Vernay.
12:48Ah, du Bas-Vernay.
12:49En tout cas,
12:50vous êtes...
12:51Non, non,
12:51mais vous avez bien raison
12:52de me reprendre.
12:52Vous êtes sur la zone.
12:53Comment avez-vous vécu
12:54ces 24 derniers mois ?
12:56On parlait de la pression
12:56médiatique, notamment.
12:59Oh, non.
12:59Moi, je ne me suis pas senti
13:01particulièrement sous pression.
13:02Il y a eu des journalistes,
13:04c'est vrai.
13:05Mais la pression était bien moindre
13:08que ce qu'on pourrait imaginer.
13:10Souvent, on me pose la question.
13:12Non, non.
13:13Moi, en tout cas,
13:14je ne la ressens pas.
13:15Vous avez bien vécu
13:16ces deux dernières années ?
13:18Oui.
13:20Oui, oui.
13:21Ça ne vous a pas troublé
13:22les allées et venues
13:24justement des journalistes,
13:25mais pas que.
13:26puisqu'il y a eu quand même
13:27pas mal de gendarmes
13:28qui se sont déplacés
13:28plusieurs fois.
13:31Oui, en effet,
13:31ça fait un peu d'animation,
13:33mais bon,
13:33pas au point de nous troubler.
13:35Il y a eu des journalistes
13:36au début,
13:36puis ils sont revenus
13:37régulièrement
13:38quand il y avait
13:38de petits rebondissements
13:40dans l'enquête,
13:42mais je ne l'ai pas senti
13:43trop agressif
13:45ni trop intrusif
13:46en ce qui me concerne.
13:47Vous avez eu l'occasion
13:48de croiser la famille
13:49du petit Émile
13:50et d'échanger avec elle ?
13:52Non,
13:53je ne les connais pas.
13:54Je ne leur ai jamais parlé.
13:57Je l'avoue.
13:58Arthur Erlin,
13:58vous qui êtes avec nous
13:59en tant que journaliste,
14:01reporter,
14:02vous vous êtes rendu
14:03plusieurs fois
14:03au Vernex,
14:05cette fois.
14:06Quel a été
14:07votre sentiment
14:08sur place ?
14:09Écoutez,
14:10je suis allé
14:10pour la première fois
14:11après un an,
14:14donc au mois de juillet
14:152024 je crois
14:17et lorsque j'y suis allé,
14:19on avait retrouvé le crâne
14:21quelques mois auparavant
14:21mais la piste de l'accident
14:23était toujours privilégiée.
14:25Quand je me suis installé
14:27sur le banc du Haut-Vernay
14:28et que j'ai étudié
14:29le time code,
14:30c'est-à-dire le moment
14:30à partir duquel
14:33Émile a disparu,
14:36etc.,
14:36j'ai étudié les choses
14:37sur le terrain
14:38et je me suis absolument
14:40rendu compte aussitôt
14:41que ça ne pouvait pas
14:42être un accident.
14:43Ce n'est pas un génie particulier
14:45mais c'est seulement
14:46de me dire
14:46un enfant de 2 ans
14:47vu la topologie
14:49des environs,
14:51vu le lieu
14:52où a été retrouvé le crâne,
14:52c'est impossible
14:53qu'il se soit perdu
14:54dans la forêt.
14:54Je n'y croyais pas
14:55un seul instant.
14:55J'ai un enfant
14:56à peu près du même âge.
14:57Je n'y croyais pas du tout
14:58et le time code
15:00était trop serré
15:00pour qu'il ait pu aller
15:03en dehors du village,
15:04trop loin,
15:04sans être retrouvé.
15:06Donc pour moi,
15:07il y avait forcément eu
15:07l'intervention en intérieur
15:08qui l'avait enlevé.
15:10Mais alors,
15:11on a un souci
15:11avec deux témoins
15:13quand même
15:13qui disent avoir vu
15:14le petit garçon
15:15à un moment donné
15:16par rapport aux horaires
15:17donnés par les grands-parents.
15:19Comment expliquer
15:20ces témoignages ?
15:21Soit ils sont authentiques,
15:24véridiques
15:24et dans ces cas-là,
15:25il y a un laps de temps,
15:26c'est-à-dire entre
15:27un quart d'heure
15:27et une demi-heure
15:28pour qu'Emile ait été tué,
15:30enlevé ou enlevé et tué.
15:32Soit il n'est pas
15:33tout à fait juste
15:35puisqu'on sait
15:36que le premier témoignage
15:37c'est un jeune adolescent voisin
15:39qui était affairé
15:40à autre chose
15:41et qui m'a-t-on dit
15:43de sources concordantes
15:47qu'il était un peu
15:48il était un peu
15:50comment dirais-je
15:50pas très concentré.
15:52Ce n'est pas un jeune
15:53qui a fait vraiment attention
15:54à ce moment-là
15:55qu'il voyait.
15:57Et d'autre part,
15:58l'autre témoin
15:59était à l'autre bout du village
16:00et de loin
16:00peut-être confondu
16:01avec un autre enfant,
16:03peut-être un des oncles
16:04d'Emile
16:05qui avait 5-6 ans.
16:07donc ils ne sont pas
16:08extrêmement fiables,
16:09ils ne sont pas d'une justesse
16:10en tout cas très nette.
16:13Et vous,
16:13la dernière fois
16:13que vous êtes reparti
16:14au Vernet,
16:15avez-vous eu le sentiment
16:16que la vie avait repris
16:17un petit peu son cours ?
16:19Oui, complètement,
16:20même si j'ai entendu,
16:21je ne sais pas si
16:21M. Carletti
16:22me contredira,
16:24mais j'ai quand même entendu
16:25qu'il y avait
16:25une certaine méfiance
16:27un peu généralisée.
16:28En tout cas,
16:28les habitants,
16:29peut-être maintenant
16:29ça se tasse un peu,
16:30mais à un certain moment,
16:31les habitants entre eux
16:32se toisaient un peu
16:36et puis la famille
16:37elle-même
16:37d'Emile
16:38était aussi
16:40disons
16:40scrutée.
16:42Elle y retourne
16:42la famille d'Emile ?
16:43Oui, elle y a retourné
16:44à plusieurs reprises,
16:45mais ils ont
16:46quelques difficultés
16:47à y retourner.
16:48Je sais qu'ils ont songé
16:49même à revendre
16:50la maison
16:51et à s'installer ailleurs.
16:53Et est-ce que
16:54les habitants
16:55continuent quand même
16:56à parler de cette affaire ?
16:57J'imagine mal
16:57un village qui dit
16:59ok, tout est redevenu
17:00comme avant,
17:00mais cette affaire
17:02quand même,
17:03elle est marquante,
17:04elle n'est pas si vieille
17:05que ça.
17:06Au bout de deux ans,
17:06j'imagine que ça fait partie
17:09du quotidien.
17:09Bien sûr,
17:10et à chaque fois
17:10que je me rends là-bas,
17:12au café du coin,
17:14à l'hôtel
17:15où je séjourne
17:16ou dans le Haut-Vernay,
17:17les agriculteurs,
17:18tout le monde
17:18m'en parle très facilement.
17:19Moi, je n'ai jamais eu
17:20de grosses difficultés
17:21à m'approcher des gens.
17:22D'ailleurs,
17:22la première fois
17:23que je suis allé
17:23au bout d'un an,
17:24c'est un agriculteur
17:24qui m'a dit
17:25qu'il travaillait
17:25à peut-être
17:26150 mètres
17:28du Haut-Vernay,
17:29du petit hameau
17:29et qui m'a dit
17:30le mystère
17:32et dans le hameau.
17:33Émile n'a pas pu
17:34sortir de ce hameau.
17:35Il m'avait dit ça
17:36au bout d'un an.
17:37Très récemment,
17:38quand j'y suis allé
17:38il y a quelques mois,
17:39les gens continuaient
17:40à discuter justement
17:41à la lumière
17:42des dernières révélations
17:43de la fameuse
17:44conférence de presse.
17:45Maintenant,
17:45on sait qu'il a été tué
17:47avec l'intervention
17:48de quelqu'un,
17:49que le corps a été conservé,
17:50dénudé à un moment donné.
17:51Donc, tout ça
17:51fait parler forcément.
17:53Pourquoi et comment
17:54le grand-père d'Émile
17:56est devenu
17:57un personnage central
17:58dans cette affaire ?
18:00Alors qu'on rappelle
18:00qu'aucune charge
18:01ne pèse contre lui
18:02à l'heure actuelle.
18:03Il a été certes
18:04placé en garde à vue
18:05mais il a été relâché,
18:06libre.
18:07Les sorties libres
18:08de cette garde à vue.
18:09On y revient dans un instant.
18:10A tout de suite sur RTL.
18:13On refait le monde
18:15sur RTL.
18:17Avec Agnès Bonfillon.
18:19Agnès Bonfillon.
18:20On refait le monde
18:21jusqu'à 20h sur RTL.
18:24C'était un encadrant
18:25frère Philippe
18:27extrêmement violent,
18:28extrêmement brutal,
18:29quelqu'un de très intelligent
18:30et qui donc est arrivé là
18:32pas du tout par hasard.
18:34Il savait très bien
18:35où il mettait les pieds.
18:36Il souhaitait prendre l'habit,
18:38devenir prêtre
18:39et donc il a choisi
18:41cette communauté catholique,
18:43intégriste.
18:44La journaliste Ixchel de Laporte
18:46qui a révélé dans son livre
18:47Les enfants martyrs de Riaumont
18:49enquête sur un pensionné intégriste,
18:51le passé justement
18:52du grand-père d'Émile.
18:54À cette époque,
18:54il est encadrant
18:55dans l'établissement.
18:57Jacques Dalest,
18:57est-ce que ce genre
18:58d'enquête journalistique
19:00aide les enquêteurs
19:01ou bien au contraire
19:02peut-on traver leur travail ?
19:05Vous savez,
19:06tout ce qui est de l'ordre
19:07de la communication,
19:08de la médiatisation
19:09dans une affaire judiciaire
19:10n'est pas forcément une aide
19:11car ça peut désorganiser l'enquête.
19:15Des gens vont être entendus
19:17avant les enquêteurs eux-mêmes,
19:18les journalistes sont partout,
19:20mais on sait que
19:21quand une affaire
19:21a un grand retentissement,
19:23il est difficile
19:24d'éviter ce genre de dérive.
19:26Alors, voilà,
19:27et les enquêteurs
19:28peuvent se servir
19:29de certains éléments
19:30que la presse a mis en avant,
19:31mais ça peut être
19:32plus polluant
19:33qu'autre chose,
19:34malheureusement,
19:35mais on le sait,
19:35dans ce type d'affaires,
19:36il est très difficile
19:37de garder le silence,
19:41d'empêcher
19:42qu'il y ait des recherches
19:43faites par des personnes,
19:44par des journalistes,
19:45mais aussi par des particuliers.
19:47C'est le propre
19:47de ces grandes affaires
19:48très médiatisées.
19:50François Daoust,
19:51aucune charge,
19:52on le rappelle encore une fois,
19:53ne pèse
19:54contre le grand-père d'Émile,
19:56Philippe Védovini,
19:58et pourtant,
19:58pourtant,
19:59son nom est central
20:00dans cette affaire.
20:01Comment l'expliquer ?
20:03Tout simplement,
20:04c'était lui
20:05qui a été en charge
20:06de la responsabilité
20:08de l'enfant.
20:09Donc,
20:10l'enfant,
20:12était sous sa garde.
20:13À un moment,
20:14il dit qu'il est distrait
20:15et qu'il s'occupe d'autre chose
20:16et qu'il se retourne
20:17et ne voit plus l'enfant.
20:19Et derrière,
20:19c'est le déclenchement
20:20de l'affaire Émile.
20:22Donc,
20:22automatiquement,
20:23c'est un personnage central,
20:25ne serait-ce que par le défaut
20:26de surveillance.
20:27Et après,
20:29eh bien,
20:29c'est tout autour
20:31de cette famille
20:32qui a
20:34une façon de vivre
20:36qui ne correspond pas forcément
20:37à celle de tout le monde.
20:39Donc, du coup,
20:39ça focalise encore plus
20:41et avec les affaires
20:43qui sortent
20:44de ses précédents passages
20:46dans des institutions religieuses,
20:48ça fait un focus
20:49sur lui
20:50qui attire
20:52la foudre
20:52automatiquement.
20:54Et je rappelle
20:55que la présomption
20:56d'innocence,
20:57elle est là
20:57et ce n'est pas
20:58parce qu'il a
21:00une typologie particulière
21:01que ça en fait
21:02forcément coupable.
21:03Arthur Herlin,
21:05vous, c'est un autre témoignage
21:06que vous avez recueilli.
21:08Celui d'un prêtre,
21:09vous nous en avez parlé tout à l'heure,
21:10proche de la famille
21:11à l'époque,
21:12Claude Giglio.
21:13Il s'est suicidé
21:14en mars dernier.
21:15On a presque envie de dire
21:16que c'est une affaire
21:17dans l'affaire.
21:18Expliquez-nous
21:19le rôle
21:20de cet homme d'église.
21:21Le père Giglio,
21:22c'est un électron libre.
21:24C'est un personnage,
21:24c'est un dominicain d'abord,
21:25c'est un intellectuel,
21:26c'est un spécialiste de l'islam,
21:28un grand spécialiste
21:29quasiment internationalement reconnu.
21:31Donc c'était un homme
21:32qui dérangeait un peu sa paroisse,
21:34qui bousculait un peu
21:35les paroissiens
21:36qui étaient très accrochés,
21:38attachés à des rites particuliers.
21:40Il bousculait aussi
21:41la famille Védovini,
21:42je le sais,
21:42même Soleil.
21:43C'est lui qui a baptisé Émile
21:45et le rite même du baptême,
21:48il a eu des petites réflexions
21:50parce que c'était
21:51pendant le Covid
21:51et qu'il ne voulait pas donner
21:52du sel dans la bouche du bébé
21:55comme ça se fait normalement
21:56dans l'église catholique.
21:58Et ça avait un peu bousculé
22:00la famille Védovini, etc.
22:02Donc la famille Védovini le savait
22:04et savait aussi
22:05qu'il n'était pas forcément contrôlable.
22:06Et lorsque je l'ai approché
22:08et qu'il m'a parlé,
22:09encore une fois,
22:10il n'obéissait pas.
22:12Et on a beaucoup discuté,
22:15il m'a montré des photos
22:16du baptême,
22:18il m'avait montré des photos
22:18même de vacances
22:19de la famille Védovini
22:21et à aucun moment
22:23je n'ai imaginé
22:24les prélevés,
22:25je trouvais que ça n'avait
22:25rien à voir avec l'affaire.
22:27Par contre,
22:27il y avait une photo
22:28du couple des parents d'Émile
22:30où ils étaient
22:31assez resplendissants.
22:34Et lui, il voyait déjà
22:35qu'il y avait un virage
22:36qui se prenait dans les médias
22:37où on voyait les parents
22:38tout de suite catégorisés,
22:41étiquetés comme d'extrême droite,
22:43catholiques,
22:44presque obscurantistes,
22:46etc.
22:46Donc, il m'a confié cette photo
22:47avec ce vœu
22:49de faire de ce couple
22:51une famille comme tout le monde.
22:52Et donc, nous avons publié
22:54cette photo
22:55et il y a Colomban,
22:57le papa d'Émile,
22:58qui a appelé le père Giglio
23:00pour lui dire
23:01que ce n'était quand même
23:01pas très sympathique
23:02de ne pas avoir respecté
23:04la règle.
23:05Mais là, c'est ensuite
23:06le grand-père
23:07qui a pris le téléphone
23:08Philippe Védovini
23:09et qui là s'est mis
23:11à l'insulter,
23:13à vraiment
23:13à le faire passer
23:16sa colère sur lui
23:18et presque le menacer
23:19de le bannir
23:20de la paroisse,
23:21ce qu'il a réussi à faire
23:21quelques mois après.
23:22Ce qu'il a réussi à faire,
23:22ce que j'allais vous dire.
23:23Tout à fait.
23:24Et ça, vous pensez
23:25que le père Giglio
23:27l'a très très mal vécu ?
23:29Il l'a extrêmement mal vécu.
23:31C'est un homme
23:31qui était très proche
23:32de ses paroissiens,
23:34notamment
23:34d'une partie de la paroisse
23:37qui était très jeune.
23:38Il y avait des jeunes hommes
23:39de 30-35 ans
23:40qui l'aidaient
23:42à servir la messe,
23:44qui fréquentaient beaucoup
23:44et de ne plus les voir
23:46parce qu'ils ont ensuite
23:47toute cette paroisse
23:48a été tournée contre lui.
23:50C'est-à-dire qu'il n'a pas
23:50seulement été banni,
23:51il a ensuite été coupé
23:52de toutes ses relations sociales
23:53et c'est ce qui l'a mené
23:54au suicide.
23:55Ce qui l'a mené
23:56au suicide également,
23:57c'est d'avoir été lâché
23:58par l'évêché
23:59qui a complètement
24:00confirmé
24:01ces sollicitations
24:04de la part
24:06des Védovigny.
24:07Et puis voilà,
24:09il a été littéralement,
24:10comment dit-on,
24:11mis au banc.
24:12Jacques Dalleste,
24:13pour revenir
24:14au grand-père
24:15d'Émile,
24:16on l'a dit,
24:17il a été placé
24:18en garde à vue
24:19avec son épouse,
24:20avec un oncle
24:22et une tante
24:22du petit Émile également.
24:24On a parlé à l'époque,
24:26mais 47 heures
24:27de garde à vue,
24:28non pas 48.
24:30Pourquoi ?
24:31Est-ce qu'on arrive
24:31à savoir
24:32pourquoi les gendarmes
24:35se sont gardés
24:35une heure
24:36de garde à vue
24:37éventuelle ?
24:38Mais que peut-on faire
24:38en une heure
24:39de garde à vue
24:39si un jour
24:40le couple
24:41était à nouveau
24:42entendu ?
24:43On n'arrive pas
24:44à bien comprendre
24:45ces 47 heures ?
24:47Ça, c'était
24:47à l'appréciation
24:48des juges d'instruction.
24:49N'oublions pas
24:50qu'une instruction
24:50est ouverte.
24:51Ce sont des juges
24:52qui dirigent l'enquête.
24:53Je suppose
24:54que les enquêteurs
24:56et les juges
24:56se sont mis d'accord
24:57pour se réserver
24:59un petit temps
25:00très restreint
25:01de reprise
25:02de garde à vue
25:02si la nécessité
25:04se faisait apparaître.
25:07Je pense
25:07qu'ils ont dû
25:08estimer
25:08qu'il fallait
25:09aller sur
25:10les quasiment
25:11deux journées
25:11de rétention
25:13de policière
25:14pour essayer
25:15de progresser
25:16dans le dossier.
25:16Là, c'est une stratégie
25:17de l'instruction.
25:19Mais on peut vraiment
25:20faire quelque chose
25:20avec une heure
25:21de garde à vue ?
25:22On peut éventuellement
25:24replacer en garde à vue
25:25pour un bref instant
25:26et poser des questions
25:27avant éventuellement
25:28un déferment
25:28devant les magistrats
25:30instructeurs.
25:31Ça peut se faire,
25:32avoir un petit temps.
25:33Cela dit,
25:34comme le temps
25:34quasiment,
25:35le complet a été
25:36épuisé,
25:37je n'imagine pas vraiment
25:38qu'il y a un intérêt
25:39à replacer
25:40pour aussi peu de temps
25:41ces personnes
25:42en garde à vue.
25:42Néanmoins,
25:43la piste ne doit pas
25:44être abandonnée.
25:46La piste familiale
25:47reste toujours
25:48une piste possible
25:49comme malheureusement
25:50d'autres hypothèses,
25:51celles d'un accident,
25:52l'enfant étant renversé
25:54par un automobiliste,
25:55celles d'une piste
25:55purement criminelle,
25:57d'un acte de vengeance,
25:59d'un acte pédocriminel.
26:00Vous voyez,
26:01le nombre de pistes
26:02est très très nombreux,
26:04ce qui rend très complexe
26:05le travail des enquêteurs,
26:06sans compter le fait
26:07qu'il y a encore
26:07certainement des analyses
26:09scientifiques,
26:10techniques,
26:10qui peuvent prendre du temps.
26:12Et c'est souvent
26:12ces résultats-là
26:13qui vont réorienter,
26:14orienter de façon nouvelle
26:16l'enquête.
26:16Mais des choses
26:17ne peuvent pas être révélées
26:19et je crois
26:19que c'est une bonne chose.
26:21Laissons travailler
26:21les enquêteurs.
26:23L'affaire Émile,
26:24peut-elle se transformer
26:25en cold case ?
26:26Se dirige-t-on
26:27vers une nouvelle affaire
26:28Grégory ?
26:29On en parle
26:30dans un instant
26:31sur RTL.
26:31A tout de suite.
26:33On refait le monde
26:34dans RTL Soir.
26:36Agnès Bonfillon.
26:38Agnès Bonfillon.
26:39On refait le monde
26:40jusqu'à 20h sur RTL.
26:43Personne n'a parlé
26:43dans cette histoire,
26:44mais il pourrait y avoir
26:45d'autres témoignages.
26:45Les gendarmes sont là-dessus
26:47à trouver le déclic
26:48qui pourrait effectivement
26:49déclencher une avancée
26:52dans cette enquête
26:52qui est allée très loin,
26:53mais encore une fois,
26:54pas assez.
26:55Voilà ce que disait
26:56Jean-Alphonse Richard,
26:57présentateur de
26:58L'heure du crime
26:59ce matin sur RTL.
27:01Général Daoust,
27:02on a souvent fait
27:03le parallèle
27:03avec l'affaire
27:04du petit Grégory.
27:05Est-ce que l'on risque
27:06selon vous
27:07une même trajectoire,
27:09une enquête
27:10qui s'enlise
27:10et au final
27:11une affaire non résolue
27:12où ça prendra
27:14le temps que ça prendra,
27:15mais il n'y a aucune chance
27:16qu'on passe à côté
27:17de la vérité ?
27:19Alors,
27:20comparaison n'est pas raison.
27:22Là,
27:22comme vous disiez,
27:23on a un enfant
27:24qui est décédé
27:25dans des circonstances tragiques.
27:27D'un côté,
27:28on voit bien
27:29qu'on a un complot familial,
27:30dans l'autre,
27:30il y a l'intervention
27:31d'un tiers,
27:32on ne sait pas
27:33si c'est volontaire
27:33ou si c'est accidentel
27:35et surtout,
27:36on n'a pas
27:37les mêmes moyens scientifiques
27:38qu'il y avait
27:39en 1984
27:41où,
27:42à part les empreintes digitales,
27:44il n'y avait pas grand-chose
27:45et beaucoup d'examens
27:46qui auraient même pu être faits
27:48n'ont pas été diligentés
27:50et comme le corps
27:51a été incinéré,
27:52on n'a pas pu les rattraper
27:53par la suite.
27:54Là,
27:54on est vraiment
27:55sur un autre portage.
27:57Il y a des éléments,
27:58des éléments scientifiques,
27:58souvenez-vous que
28:00c'est l'étude
28:01des biotopes,
28:02c'est-à-dire
28:02de l'ensemble
28:03des êtres vivants
28:04qui soient
28:05végétales,
28:08animales,
28:08microscopiques,
28:10que ce soit
28:10des acariens
28:11ou autres,
28:11qui ont permis
28:12de déterminer
28:13que ce qu'il y avait
28:14sur les vêtements
28:15ne provenait pas
28:16du lieu
28:18où on a découvert
28:18le corps.
28:19Maintenant,
28:20il y a encore
28:20des investigations
28:21qui sont faites,
28:22qui seront faites.
28:23Il faut rechercher
28:24l'endroit
28:26où il y a eu
28:27le recel de cadavre,
28:29qu'est-ce que c'est
28:29qui a servi
28:30à transporter
28:31le corps
28:32et les vêtements
28:33et rechercher
28:34le biotope
28:35que l'on a retrouvé,
28:36que ce soit
28:36des moisissures,
28:37que ce soit
28:38des champignons,
28:39des bactéries
28:40ou autres
28:41qui sont typiques
28:42d'un lieu
28:43où il a été séquestré.
28:44Donc,
28:45on voit qu'il y a encore
28:45des tas
28:46d'investigations
28:47à faire derrière
28:48pour pouvoir
28:49amener une réponse.
28:51Après,
28:51est-ce que cela
28:52va devenir
28:52une affaire
28:53non élucidée ?
28:54Si on n'arrive pas
28:55à trouver
28:56le lien
28:56entre la personne
28:58qui a tué
28:59Émile,
29:00là,
29:01ça risque
29:02d'être
29:02effectivement
29:03quelque chose
29:04au long cours.
29:05Jacques Dalest,
29:06quel élément
29:07décisif,
29:08selon vous,
29:08pourrait redonner
29:09un nouveau souffle
29:10à l'enquête ?
29:11En tout cas,
29:11pourrait faire
29:12vraiment avancer
29:13les choses ?
29:14Deux possibilités,
29:16mais il y en a
29:17sans doute d'autres
29:17qui me viennent
29:18à l'esprit.
29:19Des aveux
29:19d'une personne
29:21qui serait impliquée,
29:21qui voudrait
29:23soulager sa conscience,
29:25comme on dit,
29:25éventuellement reconnaître
29:26les faits
29:27ou les dénoncer,
29:30ça s'est vu,
29:31ça peut se produire.
29:33Une autre possibilité,
29:34c'est qu'on retrouve
29:35des traces biologiques
29:36de l'enfant,
29:36pourquoi pas des traces
29:37de sang,
29:38chez un individu,
29:40chez une personne.
29:42Et là,
29:42ce serait un élément
29:43assez accablant
29:43qui me ferait penser
29:45d'ailleurs à l'affaire
29:45de la petite Maïlis.
29:46On avait retrouvé
29:47le sang de la petite Maïlis
29:49dans le coffre
29:49du Nord d'Ale-Landais
29:51et ça l'avait obligé
29:52à reconnaître les faits.
29:53Voilà les deux hypothèses
29:54qui permettraient
29:55de faire progresser
29:56très largement
29:57le dossier.
29:58Arthur Erlin,
29:58je vous pose la même question.
30:00Oui,
30:00moi je pense automatiquement,
30:02moi je pensais plus
30:03à retrouver effectivement
30:04le corps
30:04puisque on a le crâne,
30:06on a quelques ossements,
30:07voilà,
30:08mais le reste du corps.
30:11Il a été conservé,
30:12on le sait,
30:12pendant neuf mois.
30:14le crâne a été prélevé.
30:19On sait qu'au bout
30:19de neuf mois,
30:20je ne sais pas si
30:21le général Daoust
30:22pourra me préciser,
30:24mais au bout de neuf mois,
30:26le corps n'est pas
30:27en état de squelette
30:28donc il a fallu
30:28que le crâne soit prélevé,
30:30disons,
30:31soit désolidarisé,
30:32qu'il soit nettoyé également.
30:34Il devait y avoir encore
30:35des matières organiques
30:36et la randonneuse
30:38l'a trouvé absolument blanc,
30:40tout propre.
30:41Ça l'a surpris d'ailleurs.
30:43Donc moi,
30:44je me demande
30:46si on ne finira pas
30:47par retrouver
30:47effectivement le corps.
30:49Également la médaille aussi.
30:50On pense à cette petite médaille
30:51de baptême
30:52qu'il avait autour du cou.
30:53Ça pourrait être aussi
30:54un objet
30:55qui tendrait
30:56à faire avancer
30:58l'enquête.
30:59On a le général Daoust
30:59où vous partagez cet avis ?
31:02Je serais beaucoup
31:02plus prudent
31:03parce qu'on sait
31:05que le corps
31:05a été transporté.
31:06On sait
31:07qu'il y a eu
31:08des faunes,
31:10flores,
31:10et la faune
31:12a certainement
31:14agi.
31:15Donc,
31:15en fonction
31:16du lieu
31:17où il a été
31:18conservé,
31:18en fonction
31:19du moment
31:19où il a été
31:20porté
31:21et déposé
31:22au-dessus du chemin
31:24que les intempéries
31:25ont dispersé
31:26par la suite,
31:28donc là,
31:29je serais plus prudent.
31:30On peut avoir
31:31une dégradation
31:32très rapide
31:33à un moment.
31:34C'est un enfant
31:34de deux ans.
31:35Il n'est pas
31:36bien en chair
31:37comme un adulte.
31:37et là-dessus,
31:40il peut y avoir
31:40beaucoup de pertes.
31:42Après,
31:43les hypothèses
31:44restent ouvertes.
31:45Est-ce qu'à ce moment-là,
31:47si tout a été nettoyé
31:48en amont
31:49et qu'on ait
31:50une dispersion,
31:51comme le disait
31:52votre invité,
31:53eh bien,
31:54là,
31:54on rentre
31:54dans quelque chose
31:55qui est un petit peu
31:57indicible,
31:58intolérable,
31:59difficile à entendre,
32:00où on a quelqu'un
32:02qui a dépecé
32:03un corps.
32:04Donc,
32:04ça,
32:04c'est quand même
32:05autre chose.
32:06Et déshabillé.
32:07Et déshabillé.
32:08Et déshabillé.
32:09Bien sûr.
32:10Arthur Erlin,
32:11vous vous y croyez
32:12à un moment
32:15où la personne dit
32:16il faut que je soulage
32:17ma conscience,
32:18peu importe la personne
32:19d'ailleurs,
32:20mais ce besoin
32:21de parler ?
32:22Oui,
32:22moi,
32:22j'y crois.
32:23J'y crois
32:23et quand j'étudie
32:24d'autres affaires,
32:24on voit que même
32:25des années plus tard,
32:26des personnes finissent
32:28par parler,
32:29par les témoins.
32:34On s'aperçoit aujourd'hui
32:35que ce n'était pas aussi
32:36net,
32:37que leurs témoignages
32:37n'étaient pas aussi clairs.
32:39La famille elle-même
32:39bouge beaucoup.
32:40On sent qu'il y a des
32:41tractations,
32:43il y a des personnes
32:44qui se divisent.
32:45Donc,
32:46voilà,
32:47on finira toujours
32:48par apprendre des choses
32:49de la part des protagonistes.
32:51Merci infiniment à tous les trois
32:54d'avoir participé à ce
32:56On refait le monde.
32:57Jacques Dallest,
32:58ancien haut magistrat spécialiste
32:59des cold case.
33:00Votre livre,
33:01je le rappelle,
33:01sur les chemins du crime
33:02est paru aux éditions
33:03Mareuil.
33:04Général François Daoust,
33:05ancien directeur
33:06de l'Institut de recherche
33:07criminelle de la Gendarmerie nationale
33:09et donc Arthur Erlin,
33:10reporter spécialiste
33:11du monde catholique.
33:12Vous connaissez particulièrement
33:15cette affaire du petit Émile
33:16que vous avez particulièrement
33:18traité aussi pour Paris Match.
33:20Merci beaucoup.
33:21Je vous précise que demain matin
33:22sur RTL,
33:23le directeur général
33:24de la police nationale,
33:25Louis Logier,
33:26sera l'invité à 7h40
33:28de Stéphane Carpentier.
33:31Mais pour l'heure,
33:32RTL,
33:32il est 20h.
33:33de l'invité à 7h40.

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