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Michel Onfray passe en revue l’actualité de la semaine dans #FaceAMichelOnfray. Présenté par Laurence Ferrari.
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00:00Bonjour à tous et bonjour à toutes, bienvenue dans Face à Michel Onfray sur CNews et sur Europe 1.
00:04Bonjour Michel !
00:04Bonjour Laurence !
00:05Merci d'être là, j'espère que vous êtes en forme pour aborder cette semaine d'actualité
00:09en la ponctuant comme d'habitude par des leçons de philosophie.
00:12On commence par la libération de Boalem Sansal.
00:15L'écrivain franco-algérien a quitté les geôles du régime d'Alger après près d'un an d'emprisonnement.
00:21Le président Tebboune a décidé de lui accorder sa grâce présidentielle
00:25après une demande du président allemand Steinmeier.
00:29C'est à Berlin qu'il est soigné.
00:31S'agit-il selon vous d'un camouflet pour la France ou bien d'une opération conjointe entre la France et l'Allemagne
00:37qui a bien sûr des rapports plus apaisés avec le régime en place à Alger ?
00:41On vous entendrait mon cher Michel Onfray.
00:43Autre libération qui a marqué la semaine, celle de Nicolas Sarkozy.
00:46Il a quitté la présidente de la Santé sur décision de la Cour d'appel de Paris,
00:49la même qui le jugera au mois de mars prochain dans l'affaire libyenne.
00:52L'ancien président de la République est sorti éprouvé de ses trois semaines d'incarcération
00:57qu'il a lui-même qualifié de cauchemar.
00:59Quelle question est-ce que cette libération, cette incarcération pose ?
01:02Et puis plus généralement, la justice, Michel, est souvent mise en cause dans notre pays.
01:07Le fossé se creuse avec les Français alors qu'elle est censée définir ce qui est juste,
01:11équitable et bon pour la société et les individus.
01:14Là aussi, on a envie de vous entendre.
01:16Nous avons vécu une semaine de commémorations avec d'abord le 107e anniversaire de l'armistice de 14-18
01:22dont le souvenir, hélas, s'efface peu à peu de la mémoire des vivants.
01:26Et bien sûr, le 10e anniversaire des attentats de Paris, du Bataclan, des terrasses au Stade de France.
01:32Dans quel état est la France aujourd'hui ?
01:34Pourquoi ces commémorations sont importantes ?
01:36A la fois pour rappeler notre histoire à ceux qui la méconnaissent
01:39et aussi concernant les attaques terroristes.
01:41Pourquoi ces commémorations sont importantes pour les victimes
01:44qui, 10 ans après, se reconstruisent encore
01:46et tentent de surmonter les séquelles laissées par les attentats ?
01:50Nous n'oublions pas bien sûr les 55 ans de la mort du général de Gaulle.
01:54C'était le 12 novembre 1970, à Colombel et des deux églises.
01:58Avec cette question, Michel, qui est gaulliste aujourd'hui,
02:01ils sont nombreux, ceux qui se réclament du gaullisme,
02:04sans évidemment savoir ce que cela veut dire réellement.
02:07Enfin, le point philo, on va se plonger dans Rousseau,
02:09le discours sur l'origine de l'inégalité parmi les hommes.
02:12L'homme est-il naturellement bon ?
02:14Ou est-ce la société qui l'a en mauvais ?
02:16On va en débattre dans un instant avec vous.
02:18Est-ce que le menu vous convient, Michel ?
02:20Allez, on commence par Boalem Sansal,
02:22parce que je sais que c'est quelqu'un qui vous tient à cœur,
02:25que vous connaissez bien, un écrivain que vous appréciez.
02:28Après un an d'incarcération, ça y est, il est libre.
02:31Il est en Allemagne où il se fait soigner.
02:33À la surprise générale, le président Tebboune
02:35a accordé sa grâce présidentielle
02:37à la demande du président allemand Steinmeier
02:39et non pas du président français.
02:41On va pourtant écouter la réaction d'Emmanuel Macron.
02:45Nous avons travaillé en transparence avec nos amis allemands
02:47comme tiers de confiance
02:48et je remercie sincèrement le président Steinmeier
02:51de s'être rendu disponible.
02:53Notre souci a toujours été d'être efficace
02:55pour permettre la libération de M. Sansal
02:58un peu plus d'un an après son emprisonnement en Algérie.
03:05Et la médiation allemande y a contribué de manière décisive.
03:08C'est le fruit d'efforts constants de la France
03:10et d'une méthode faite de respect, de calme et d'exigence.
03:15Je prends acte de ce geste d'humanité du président Tebboune
03:17et l'en remercie.
03:19Je reste évidemment disponible pour échanger avec lui
03:21sur l'ensemble des sujets d'intérêt pour nos deux pays.
03:23Et nous pensons aussi à notre compatriote Christophe Gleves.
03:27Avant d'évoquer l'aspect politique,
03:29Michel, j'imagine que vous êtes très soulageux
03:31pour votre ami Boilem Sansal.
03:32Oui, c'est la première des choses à dire.
03:33J'ai vu cet avion qui l'a déposé sur le sol allemand.
03:37J'ai été très ému.
03:39Peut-être que ce n'est pas le bon avion.
03:40On peut toujours filmer un avion.
03:42Mais on peut imaginer de toute façon
03:44que Boilem était dans l'un de ses avions.
03:47J'imagine sa joie.
03:49Mais je ne sais pas dans quel état physique il est,
03:51dans quel état psychologique il est.
03:52C'est un homme très doux, très tendre, très gentil.
03:56Moi, j'adore la gentillesse.
03:57C'est une vertu jusqu'à ce qu'elle soit nécessaire.
03:59Quand elle n'est plus nécessaire,
04:00ce n'est plus la gentillesse que je célèbre.
04:03Mais c'est vraiment un homme d'une douceur incroyable.
04:06Je ne sais pas comment il a pu vivre.
04:08Moi, je sais que je peux vivre dans une prison
04:10à ne voir personne.
04:12Ça ne me gênerait pas.
04:13Mais je ne pourrais pas vivre sans écrire.
04:14Ça, c'est clair.
04:15Parce qu'on l'a empêché d'écrire.
04:16Parce que c'est ce que j'allais vous dire.
04:17On l'a empêché d'écrire.
04:18C'est-à-dire, pendant un an,
04:19où vous avez les conditions d'incarcération,
04:22vous savez, quand vous travaillez vraiment,
04:24vous êtes un moine et vous êtes un prisonnier aussi.
04:26Vous êtes dans votre bureau.
04:27Vous n'avez pas besoin de voir des gens.
04:28Vous avez besoin de travailler.
04:30Et on a privé, probablement, de dignité,
04:33de santé, de liberté, tout ça est sûr.
04:36Mais de la possibilité même de travailler.
04:39Alors, je sais que certains disent
04:40qu'il a travaillé dans son cerveau
04:41et qu'il a écrit un roman.
04:43Je vous assure qu'on n'écrit pas des...
04:44Que ce soit un roman ou autre chose,
04:46ça peut se concevoir, mais pas s'écrire.
04:49Et qu'on a besoin pour écrire,
04:50de la main, voire du clavier, etc.
04:53Donc, il y a eu cette grande souffrance chez lui.
04:55Il y a eu la grande souffrance d'un corps
04:56qui a un cancer
04:58et qui ne peut pas se faire soigner en Algérie.
05:01C'est le président Tebboune qui fait savoir
05:02que des hôpitaux algériens ne savent pas soigner.
05:05Puisque quand il a des problèmes de Covid,
05:06il s'en vient se faire soigner à l'étranger.
05:08Parfois en France, parfois en Allemagne.
05:10Et donc, voilà.
05:11Donc, oui, première chose,
05:12réjouissons-nous.
05:13Boilem est libre.
05:14Et réjouissons-nous,
05:15et s'il le peut,
05:17je souhaite qu'il le puisse,
05:18il y aura un jour un très beau livre
05:19qui nous racontera tout ça.
05:20J'ai dit dès le départ,
05:21grâce à vous,
05:21m'aviez sollicité pour le journal du dimanche,
05:25le J.D. News.
05:25Le J.D. News.
05:27Et j'avais fait un papier
05:27en disant qu'il était notre Voltaire.
05:29Il est plus que jamais notre Voltaire.
05:31Il l'était en entrant en prison
05:32pour des raisons d'intelligence
05:35et pas d'intelligence avec l'ennemi.
05:36D'ailleurs, je vous ouvre une parenthèse
05:37pour dire que je ne supporte pas
05:38l'usage du mot grâce.
05:40Oui, vous avez raison.
05:40Il est coupable de rien.
05:42Il est coupable de rien.
05:43Vous êtes coupable.
05:44Et on vous dit, voilà, je vous gracie.
05:46C'est la possibilité qu'a le roi,
05:48donc le prince, donc le souverain,
05:49donc celui qui est investi par le peuple.
05:51Il n'est pas forcément celui qui est au pouvoir
05:52pour des raisons de magouille.
05:54Mais il n'est pas coupable.
05:56Donc il n'est pas gracié.
05:57Il a été libéré, si l'on veut,
05:58mais sûrement pas gracié.
05:59Ferme cette parenthèse.
06:00Pour dire que la chose la plus importante
06:02dans les images qui sont montrées
06:04d'Emmanuel Macron,
06:05c'est que cet homme humilié, humilie.
06:07Il est humilié parce que ce n'est pas lui
06:08qui a réglé le problème.
06:10C'est pas compliqué.
06:11On ne peut pas dire, c'est un triomphe de l'Allemagne,
06:13donc c'est moi qui ai gagné.
06:14Non.
06:15Alors il nous dit, je remercie l'Allemagne
06:17de s'être mis à notre disposition.
06:18Oui, d'avoir servi d'intermédiaire.
06:20Ben oui, la formule est terrible.
06:22Il y a une espèce d'avoir été
06:24une espèce d'intermédiaire sympathique.
06:27Je ne peux pas téléphoner en direct,
06:28donc j'ai demandé au président allemand
06:30de le faire à ma place.
06:31Mais qu'est-ce que c'est que cette façon
06:32d'humilier les gens ?
06:33Il est humilié et il humilie le président allemand.
06:36Donc les Allemands, donc l'Allemagne.
06:38L'Allemagne a fait un très beau travail diplomatique
06:40parce qu'elle a les moyens d'une diplomatie.
06:42Elle a les moyens d'obtenir des résultats.
06:44Nous n'avons plus, nous.
06:45Elle n'a pas la même histoire aussi avec l'Algérie,
06:47évidemment, Michel.
06:48Oui, mais ça, l'histoire, ça s'est réécrit.
06:49Vous savez, l'histoire, ça n'est jamais
06:50que ce qu'on écrit de l'histoire.
06:52Si nous n'avions pas réécrit l'histoire
06:54comme on l'a réécrite depuis 1962
06:56avec des Benjamin Stora et des étudiants
06:59et des thésards et des gens qui font des masters
07:01toujours dans le même sens,
07:03c'est-à-dire idéologiques orientés
07:04dans la haine de la France,
07:06dans la célébration, etc.
07:07Nous n'aurions pas cette relation avec l'Algérie.
07:10C'est-à-dire qu'on a la possibilité de créer,
07:12quand on est chef d'État,
07:13une relation avec l'Algérie.
07:14On ne commence pas par dire
07:15qu'il y a eu un crime contre l'humanité.
07:17On ne commence pas par...
07:18Ce qu'a fait Emmanuel Macron en 2016.
07:20Ou alors avec les députés de la France insoumise
07:22en disant je viens baiser le drapeau algérien.
07:24Ou de faire comme Rima Hassan
07:25des déclarations nous disant que l'Algérie
07:28c'est quasiment le pays des droits de l'homme
07:29et c'est un pays formidable, etc.
07:31Mais où est passée la gauche ?
07:33Où sont passées les droits de l'homiste ?
07:34Où sont passées tous ces gens
07:35qui voyaient des atteintes aux droits de l'homme
07:40à peu près partout ?
07:41Donc voilà, je trouve que sur ce sujet
07:43on n'a pas encore tout dit.
07:45Et puis on dira un jour quel prix nous avons payé.
07:47Parce que nous n'avons rien fait
07:49qui permettent d'obtenir la libération.
07:51Mais en douce, on aura fait des choses.
07:54Et un jour, si des journalistes retrouvent leur intelligence
07:58ça peut arriver parfois.
07:59Et en 18 mois, je pense que ça peut se faire.
08:01Quand Macron ne sera plus au pouvoir
08:02d'un seul coup vous verrez.
08:03Il y a des gens qui retrouveront l'intelligence
08:05la liberté d'esprit, la culture, le sens critique, etc.
08:07Et là on commencera à écrire contre ce monsieur
08:09c'est-à-dire pour la vérité.
08:10Et il y a aussi un autre tiroir
08:13dans ces déclarations multiples
08:15qu'on a entendues depuis quelques jours.
08:17C'est la critique en creux de ce que demandait Bruno Retailleau
08:20qui prenait une méthode ferme vis-à-vis de l'Algérie.
08:22Là on vante une méthode faite de respect et de calme.
08:26C'est histoire de dire que ça n'a pas marché.
08:27Mais le bras de fer n'a jamais été tenté avec l'Algérie.
08:30C'est ça la réalité.
08:30Dans une cinquième république où le roi
08:32je ne vais pas dire
08:34je pèse mes mots pour éviter que nous ayons des problèmes
08:37mais le roi a perdu tout sens de la raison
08:39où le roi est devenu déraisonnable
08:41le pouvoir c'est le chef de l'État.
08:43Il n'y en a pas d'autre.
08:44Le premier ministre il obéit.
08:46Et le ministre de ceci, de cela, etc.
08:47il obéit aussi.
08:48Donc entrer dans un gouvernement avec Emmanuel Macron
08:51c'est être sûr qu'on y fera de la figuration.
08:53Et qu'on ne défendra pas la France.
08:54Donc il faut arrêter de dire
08:55je suis là pour la France, les Français, etc.
08:57Non. Tout sera fait pour que la France ne soit pas représentée
09:00pour que les Français ne soient pas représentés.
09:02C'est l'obsession d'Emmanuel Macron
09:04de faire sans la France,
09:05de faire contre la France,
09:06de faire malgré la France
09:07et surtout de faire malgré les Français
09:08et contre les Français.
09:10Et donc il n'y a pas eu de bras de fer
09:11évidemment parce que le chef de l'État dit
09:13c'est moi.
09:14Et moi je suis le roi.
09:15Je ne suis pas là parce qu'il y a une onction populaire.
09:18Je suis là parce que je suis le roi.
09:20Et j'ai décidé que vous pouvez toujours raconter ce que vous voulez.
09:22Moi je ne ferai pas de bras de fer
09:23avec mon ami M. Théboune.
09:25En gros c'est ça dans le discours là.
09:27Il le remercie.
09:28Et notre ami.
09:29Et puis il va falloir qu'on se reparle
09:31pour refaire des choses sympathiques ensemble, etc.
09:33Mais ça s'appelle une prise d'otage
09:34ce qui a eu lieu avec Boilem.
09:36C'est une prise d'otage.
09:37Ça veut dire qu'on a affaire à un État terroriste.
09:39On ne parle pas à un État terroriste en disant
09:41prenez autant d'otages que vous voudrez.
09:43C'est-à-dire le premier touriste venu
09:44reprenez-le et puis mettez-le dans une jôle
09:46et on aura à nouveau l'obligation
09:48d'obéir à ce que vous nous forcerez de faire.
09:51Ce n'est pas acceptable.
09:52On ne peut pas faire cette politique-là.
09:53Faisons une vraie politique arabe
09:54digne de ce nom.
09:55Et on pense aussi à l'autre otage français
09:58en Algérie, Christophe Gleize
09:59qui est détenu et dont le procès aura lieu
10:01dans quelques semaines.
10:02On est face à Michel Onfraise
10:04sur CNews et sur Europe 1.
10:05Michel, évoquons aussi la justice
10:07à travers le cas de Nicolas Sarkozy
10:09qui a été libéré cette semaine
10:11d'après trois semaines d'incarcération
10:12à la prison de la Santé.
10:13Il en est sorti éprouvé.
10:14Il a décrit ça comme un véritable cauchemar
10:16lorsqu'il a été auditionné en visioconférence
10:18par le juge de la Cour d'appel.
10:19On va juste écouter très brièvement
10:21son avocat Christophe Ingrin
10:22qui prépare la prochaine étape,
10:25c'est-à-dire le procès en appel.
10:28Cette décision est une application normale
10:32du droit, du code de procédure pénale.
10:36C'est une étape.
10:38La prochaine étape, c'est le procès en appel.
10:41Et notre travail maintenant,
10:44désormais, à Nicolas Sarkozy et à nous,
10:46c'est de préparer cette audience d'appel.
10:49Au-delà du cas de Nicolas Sarkozy
10:51qui a donc vécu cette épreuve
10:52comme un cauchemar,
10:54c'est ça les prisons françaises aujourd'hui.
10:57C'est un véritable cauchemar,
10:59c'est une cage au fauve.
11:00Il y a aussi la question de la justice, Michel.
11:02Moi, je voudrais parler de Nicolas Sarkozy,
11:04si vous permettez,
11:04parce que j'ai entendu des commentaires du genre
11:07« il n'a pas dit grand-chose »
11:07parce que maintenant, il faut absolument
11:08qu'il aille travailler au dossier.
11:10Je regrette, le dossier, c'est au mois de mars.
11:12Donc on peut trouver quatre minutes
11:13pour s'exprimer devant la télévision.
11:15S'il ne s'exprime pas devant la télévision,
11:16devant les micros,
11:17c'est juste parce qu'il y a une stratégie
11:18qui est celle du profil bas.
11:20Et il a raison, cet avocat.
11:22Parce que moi, je ne suis pas juriste.
11:25Je ne suis pas dans l'argussie du genre
11:27« la cour de ceci, la cour de cela »
11:28avec l'arrêté de ceci,
11:30qui a modifié ceci,
11:31ce n'est pas la même cour, etc.
11:32Ce que je vois, moi, comme constance,
11:35c'est le désir d'humilier un homme.
11:37Et on a dit à cet homme
11:38« on t'humiliera jusqu'au bout. »
11:40Et on va continuer l'humiliation.
11:43Et là, si vous arrivez en disant
11:44« on a gagné, vous avez bien vu,
11:46il a été incarcéré
11:49pour des raisons qui ont été contredites
11:51quelques temps plus tard. »
11:52C'est bien la preuve que mon client a tort
11:54et qu'on a eu tort de ceci, cela.
11:56C'était le discours qu'il aurait fallu tenir.
11:57Moi, je peux le tenir, je suis un homme libre.
11:59Et je vois bien qu'on a voulu
12:00humilier Nicolas Sarkozy
12:01pour plein de choses.
12:02Pour les discours sur les petits pois,
12:04les magistrats qui se sont dit
12:06« on se vengera ».
12:07Et ils se vengent.
12:08Et ça fait des années qu'ils se vengent.
12:09Et moi, j'ai fait savoir
12:11que ce qui me gênait
12:12dans ce premier procès,
12:14c'était qu'on puisse
12:14l'incarcérer immédiatement
12:16au prétexte qu'il y avait danger
12:17qu'il puisse fuir,
12:18qu'il puisse parler à des gens,
12:19qu'il puisse, etc.
12:19Ce qui était ridicule.
12:21C'est-à-dire que tous les chefs
12:21d'accusation sont tombés
12:23les uns après les autres.
12:243 sur 4, oui.
12:25Il est resté l'association
12:26de malfaiteurs.
12:28Et là, on a dit
12:29qu'il faut justement éviter
12:30que ces malfaiteurs
12:30puissent se parler, etc.
12:32Plaisante.
12:32À d'autres, à d'autres.
12:33Plaisante.
12:34Et donc, là, d'un seul coup,
12:35nouvelle décision de justice
12:36qui nous dit que globalement
12:37l'a mis en prison
12:37pour des risques
12:38qui ne sont pas des risques.
12:39Donc, les risques n'existant plus,
12:41on le libère.
12:41Qu'est-ce que ça veut dire ?
12:42Ils ont eu leur séance d'humiliation
12:44pendant 3 semaines.
12:46Ça suffit.
12:47Après, vous êtes allé en prison,
12:48point à la ligne.
12:49Le problème, c'est pas de savoir
12:49combien de temps,
12:50comment ça a dû...
12:51Ils ont mis en prison
12:53un ancien chef de l'État
12:54qui avait eu le malheur
12:55de se moquer d'eux
12:55en disant qu'ils étaient tous semblables
12:56et qu'ils ressemblaient
12:57à des petits pois,
12:58ce qui était fort juste.
13:00Et c'est une décision
13:02de politique politicienne.
13:03Ça n'a rien à voir
13:04avec la justice.
13:05Donc, toutes les argusies
13:06d'avocats qui nous expliquent
13:08que ceci, ceux qui disent
13:08c'est normal, à la rue fin,
13:10du genre qu'ils y retournent
13:11et qu'ils y restent
13:11et qu'ils y aillent
13:12le plus longtemps possible.
13:13C'est ça.
13:14Et avec ça, Rolex,
13:15il n'y a pas d'acquisiner, etc.
13:17Je lis...
13:18Enfin, j'ai en tête
13:19tous les rapports
13:19des tribunaux révolutionnaires
13:20que j'ai lus.
13:21Ils sont pas...
13:21C'est pas non plus 500 volumes,
13:23mais la façon qu'avaient
13:25les prétendus juges
13:26de l'époque, de 1793,
13:28de mener la justice,
13:29de l'humiliation, toujours.
13:31C'est-à-dire, après,
13:32on se sert du droit.
13:33Moi, j'ai fait une thèse
13:33de philosophie politique
13:34et juridique.
13:35Et j'avais ces problèmes
13:36avec ma directrice de thèse.
13:37Moi, je lui disais
13:38je ne crois pas au droit.
13:39Je ne crois pas à la loi.
13:41C'est toujours l'expression
13:42d'un rapport de force.
13:43Je ne suis pas dans la logique
13:44du c'est buriné dans le marbre,
13:46il y a des textes, etc.
13:47Non, c'est fait par des hommes
13:48qui jugent des hommes
13:49et donc des hommes
13:50qui détestent d'autres hommes
13:51ou des gens qui aiment
13:52d'autres hommes.
13:52On se doute bien
13:54quand on y pense
13:55que la justice en Union soviétique,
13:56jadis, ou la justice
13:57dans la Chine de Xi Jinping,
13:58voire la justice
13:59de M. Tebboune,
14:01ce n'est pas franchement
14:02la justice.
14:03Là, c'est clair pour tout le monde.
14:04Pourquoi est-ce que
14:04dans une démocratie,
14:05ce ne serait pas la même chose ?
14:06Donc, je vois bien,
14:07effectivement,
14:07qu'on veut se payer un homme
14:08au prix même de la...
14:10à un prix considérable.
14:12Ça fait 10 ans
14:12que la justice
14:13cherche à trouver
14:14des occasions d'accuser.
14:16Puis quand on ne les trouve pas,
14:17on les invente,
14:18on fait des faux papiers.
14:19Puis après, on dit
14:19c'est un faux papier,
14:20mais il dit quand même la vérité.
14:22En gros,
14:24Mediapart avait fait savoir
14:25que certes, c'était un faux,
14:26mais parce que le véritable
14:27n'était pas très lisible
14:28et qu'il a fallu recopier dessus,
14:30mais que c'est un vrai faux,
14:31etc.
14:32Enfin, on rêve.
14:33Je pense qu'ils ont obtenu
14:34leur humiliation.
14:35Je comprends que l'avocat
14:36dise profil bas,
14:37on verra par la suite
14:38et dans trois mois,
14:39on fera une plaidoirie technique.
14:40Et peu importe
14:41la plaidoirie technique,
14:41ils ont déjà en tête
14:42le jugement,
14:43leur jugement.
14:44La justice,
14:45donc,
14:46elle est censée définir
14:47ce qui est juste,
14:47équitable et bon pour la société
14:48et les individus.
14:50Ça, c'est ce qu'on enseigne
14:51à des élèves de terminale.
14:52Oui, en philo.
14:53Aux étudiants de droit
14:54à qui on leur dit
14:55voilà ce qu'est le droit,
14:56voilà ce qu'est la loi.
14:56C'est pas ça.
14:57Ça n'a jamais été ça.
14:58Je veux dire,
14:59moi, j'ai beaucoup dit
15:00et je vais le redire
15:00parce que c'est la pédagogie,
15:02la répétition,
15:03mais c'est la fable de La Fontaine.
15:05Selon que vous serez puissant
15:06ou misérable,
15:06les jugements de cours
15:07vous rendront blanc ou noir.
15:09Sous-entendu,
15:10ça dépend du personnage
15:11qu'on a en face de soi
15:12et vous pouvez sortir libre
15:13du tribunal
15:14ou vous faire couper la tête.
15:16Eh bien, les puissants,
15:17on sait où ils sont aujourd'hui.
15:19C'est pas ce qu'on imaginait
15:21précédemment.
15:22Aujourd'hui,
15:22les misérables,
15:23ce sont les riches,
15:24les ultra-riches,
15:25ce sont les gens
15:26qui ont du pouvoir,
15:26ce sont les gens qui,
15:27etc.,
15:28même d'un point de vue
15:28d'avoir un pouvoir
15:31de puissance médiatique
15:32en étant un grand acteur français,
15:34en étant un grand comédien,
15:35en étant un grand écrivain,
15:36en ayant été
15:37un grand présentateur télé
15:38ou je ne sais quoi.
15:39Les puissants sont là
15:40et les misérables
15:43on sait qui ils sont.
15:44Michel Onfray,
15:44évoquons aussi
15:46ce qui s'est passé
15:46à la Philharmonie de Paris.
15:48Oui.
15:48Je sais que vous êtes
15:48très sensible à la culture,
15:50à la musique aussi.
15:50Il y a eu de violents incidents
15:51la semaine dernière
15:52lors du concert
15:53de l'Orchestre d'Israël
15:54dirigé par le chef
15:55La Afchani.
15:56La CGT Spectacle
15:57avait mis la pression
15:58sur la direction de la salle
15:59pour boycotter le concert,
16:00pour qu'il y ait
16:01une déclaration préalable
16:02à ce concert,
16:03pour dénoncer
16:04ce qui se passe à Gaza.
16:05Demande refusée
16:05par la Philharmonie
16:06qui affirme ne pas vouloir
16:07demander de déclaration politique
16:09à ces artistes
16:09qui se produisent dans la salle.
16:11On va juste regarder
16:11la petite séquence
16:12et entendre
16:13pour nos auditeurs
16:14avec les fumigènes.
16:15Il y a des fumigènes
16:16qui ont été sortis
16:17dans le premier mouvement
16:18du concert
16:18de l'Empereur de Beethoven
16:19et puis le témoignage
16:20d'un spectateur
16:21qui explique vraiment
16:22à quel point
16:22le public a été saisi
16:23d'effroi
16:24face à ce qui s'est passé.
16:34Exactement derrière nous
16:35se trouvait une jeune fille
16:36qui s'est levée
16:38une première fois
16:39en jetant des boules puantes,
16:42en ayant des tracts
16:42à la main
16:43et en criant
16:43« Israël assassin,
16:44Israël assassin ! »
16:45et cette jeune femme
16:46a été sortie de la salle.
16:4820 minutes après à peu près,
16:49elle est rentrée
16:50sa soirée à la même place
16:50mais cette fois-ci
16:51avec une perruque,
16:53en ayant changé
16:53de vêtement,
16:54en ayant un gros sac
16:56avec elle,
16:57tout ça pendant
16:57la représentation
16:58alors que vous savez
16:59probablement que
17:00dans un opéra
17:01ou une Philharmonie,
17:02on ne rentre pas comme ça
17:03au milieu d'une représentation
17:04et puis elle s'est donc
17:05levée de nouveau
17:07et là,
17:08elle a allumé un fumigène
17:09je me suis retourné
17:10et j'ai vu le fumigène
17:11aller en direction
17:12de mon épouse
17:12et là,
17:14sans mauvais jeu de mots,
17:15j'ai vu rouge.
17:16Ce jeune monsieur
17:17qui a vu rouge,
17:19le public avait peur,
17:20j'étais parmi ses spectateurs
17:22et c'est vrai
17:22que ce fumigène,
17:23ces fumigènes,
17:24ce qu'il y en avait plusieurs,
17:25donnaient l'impression
17:25que la salle pouvait flamber.
17:27Michel, on fait.
17:28Oui,
17:29si vous faites un peu d'histoire,
17:30comparaison n'est pas raison
17:31et j'ai assez peu utilisé
17:33cette façon de faire
17:34mais les milices nazis
17:36dans les années 20
17:36en Allemagne
17:37procédaient comme ça
17:38et puis après
17:39ils arrivent au pouvoir
17:40comme on sait
17:40et pas du tout
17:41avec le suffrage universel
17:43du genre
17:43le peuple a voté
17:44pour Adolf Hitler,
17:45ça c'est les bêtises
17:46qui sont souvent dites
17:46de gens qui pensent
17:47que laisser l'Europe faire
17:49et c'est pas la peine
17:49de demander au peuple
17:50ce qu'il en pense,
17:51ce sont les partis
17:51qui n'ont pas su s'entendre
17:52et qui ont rendu possible
17:54ou nécessaire pour le coup
17:55la nomination d'Adolf Hitler
17:56qui a été élu comme ça
17:57et donc on est dans une situation
17:59pré-révolutionnaire
18:00et on voit bien
18:00cherchez l'explication
18:04vous avez souvent la CGT
18:05vous avez souvent des syndicats
18:06c'est la même chose
18:07avec Radio France
18:08regardez
18:09vous avez un journal de 20 heures
18:12très célèbre
18:12qui s'est trouvé attaqué
18:13parce que les syndicats
18:15estimaient qu'il n'était
18:16pas assez à gauche
18:17vous avez à Radio France
18:18un texte qui vient
18:19d'être publié
18:20où les gens disent
18:20nous avons perdu l'âme
18:21de ce qu'était Radio France
18:23l'âme
18:23quand la CGT, Sud, etc.
18:25nous parle d'âme
18:25moi je suis toujours très intéressé
18:27et qu'est-ce qu'on voit derrière
18:28la puissance des syndicats
18:29c'est-à-dire qu'il y a plein
18:30d'endroits en France
18:31où le patron de la Philharmonie
18:32ne fait pas la loi
18:33où le patron de France Interne
18:34ne fait pas la loi
18:35où le patron de...
18:36etc. ne font pas la loi
18:37la Philharmonie
18:37il l'a fait
18:38il a maintenu le concert
18:39et il a passé des oppressions
18:40et quand je dis
18:42il ne fait pas la loi
18:43il a été courageux
18:43c'est qu'effectivement
18:44parce que là
18:45tout ce qu'on vient d'entendre
18:46montre qu'il y a des complicités
18:47vous ne faites pas tout ça
18:49sans complicité
18:50des perruques
18:51des vêtements
18:51des fumigènes
18:52toutes ces choses-là
18:53peuvent passer
18:53j'ai lu qu'un personnage
18:57qui était chargé de la sécurité
18:58a dit à un moment donné
18:59qu'il avait perdu ses lunettes
19:00et qu'il ne pouvait plus rien faire
19:01c'est-à-dire que
19:01heureusement qu'il n'y a pas
19:02du terrorisme
19:03si vous perdez vos lunettes
19:04je n'ai pas mal
19:04en type de contact
19:05je n'ai plus rien fait
19:05je vous avoue que
19:06le spectre du bataillon
19:07était dans toutes les têtes
19:08à ce moment-là
19:09mais bien sûr qu'on peut y songer
19:10et hélas
19:10et c'est un peu comme ça
19:12que les choses se sont passées
19:13c'est-à-dire que là
19:14on voit bien que
19:15ce sont souvent la CGT
19:17souvent au sud
19:18etc. etc.
19:18qui rendent ces choses-là possible
19:21il faut des complicités
19:22à l'intérieur
19:22mais est-ce que ça veut dire
19:23que les artistes juifs
19:24désormais
19:25je pense à Amir
19:26je pense à Inrako Mathias
19:27pareil
19:28il y a des appels au boycott
19:29il y a des manifestations
19:30on va dénoncer
19:32les artistes juifs
19:32dans ce pays
19:33mais on est tombé sur la tête
19:35oui mais ça c'est sûr
19:36que l'antisémitisme est évident
19:37et aujourd'hui
19:38si vous traitez d'antisémites
19:40les véritables antisémites
19:41à l'extrême gauche
19:41vous allez au tribunal
19:42et regardez Raphaël Antoven
19:44qui ceci dit a gagné
19:45a gagné
19:46donc il y a une espèce
19:47de jurisprudence
19:47Raphaël Antoven
19:48et gloire lui s'est rendue
19:49à lui et à Maitre Malca
19:51passionnément antisémite
19:53disait-il
19:54donc on peut le dire
19:55on peut le dire
19:56finalement
19:56on le dit
19:57mais globalement
19:59ça peut continuer
19:59ça continue
20:00donc on désigne
20:01et puis après
20:02vous avez les opposants
20:03je ne veux pas parler de moi
20:04mais je veux dire
20:04des endroits
20:05où on n'est plus invité
20:06des endroits où
20:07quand on est invité
20:08ça n'a pas lieu
20:09et c'est annulé
20:10en fait toutes ces choses-là
20:11sont régulièrement faites
20:12mais ça date d'un petit moment
20:14vous avez
20:15madame Agasinski
20:16qui est l'épouse
20:17de Lionel Jospin
20:18qui elle aussi
20:18avait été interdite
20:19vous avez madame Badinter
20:20ils ne sont pas suspects
20:22d'être des suppôts
20:23du Rassemblement National
20:24conférence interdite
20:26à chaque fois
20:26et on laisse faire
20:27le problème
20:28ce n'est pas que
20:28ces miliciens
20:29attaquent
20:30comme ils attaquent
20:31en faisant prendre
20:33des risques aux gens
20:34et puis infimigènes
20:35ça peut mettre le feu
20:35à une salle comme celle-ci
20:37vous pouvez avoir
20:38des morts
20:39qui s'en suivent
20:41et qu'est-ce qu'on fait ?
20:43Rien
20:43et puis après vous voyez
20:44alors bon d'abord
20:45ils se prennent quelques pains
20:46dans la figure
20:47et puis on a eu également
20:48à la sortie
20:49de leur garde à vue
20:50des gens qui sont allés
20:51les attendre
20:52pour leur remettre
20:52députés de la France insoumise
20:54oui
20:54non non
20:54mais aussi des juifs
20:55qui sont venus
20:56et il y a eu en face
20:57effectivement
20:57et c'est là
20:58le début
20:59je comprends moi
21:00que les juifs
21:00fassent ce qu'ils fassent
21:01il n'y a que
21:02quelques coups de poing
21:04soient partis
21:05moi je ne suis pas
21:05forcément contre
21:06dans cette logique-là
21:07puisque des gens
21:08choisissent la violence
21:09et que quand ils
21:09choisissent la violence
21:10on choisit de dire
21:11vous n'aurez pas ma haine
21:12il ne s'agit pas
21:12d'avoir la haine
21:13mais simplement de dire
21:14je ne vais pas me laisser frapper
21:15je ne vais pas me laisser maltraiter
21:16vous savez
21:17il y a Beccaria
21:18qui a écrit un livre
21:19qui s'appelle un traité
21:20des délits et des peines
21:21qui était la bible
21:23de monsieur Badinter
21:25parce qu'il était abolitionniste
21:27parce qu'il était
21:27Beccaria contre la peine de mort
21:29qui défend à un moment donné
21:30l'usage des armes
21:31en disant
21:32mais si en face de soi
21:33on est armé
21:34et qu'on accepte nous
21:35d'être désarmé
21:36c'est qu'on a perdu
21:37donc si en face de vous
21:38vous avez des gens
21:39qui ont décidé d'être violents
21:40et que vous acceptez leur violence
21:41ils ont gagné
21:42nous avons perdu
21:43donc il faudra
21:44hélas à un moment donné
21:45poser la question
21:46du monopole de la violence légale
21:47si il n'y a pas de protection
21:49faite par la police
21:50dont on dit qu'elle tue
21:51qui se fait souvent tuer
21:52à la place plutôt
21:53et bien ça continuera
21:54comme ça hélas
21:55on fait une petite pause
21:56Michel Onfray
21:57vive la musique
21:58quoi qu'il arrive
21:58et on pense évidemment
22:00à tous les musiciens
22:00tous les artistes
22:01du monde entier
22:02petite pause
22:02on évoquera les commémorations
22:04à la fois celles du 11 novembre
22:06et celles du 13 novembre
22:07les commémorations
22:08des attentats de Paris
22:08à tout de suite
22:09on se retrouve dans la seconde partie
22:13de face à Michel Onfray
22:14sur CNews et sur Europe 1
22:15Michel on a eu une lourde
22:17semaine de commémoration
22:18commençons par celle
22:20du 11 novembre 1918
22:21107e anniversaire
22:23de cet armistice
22:24dont le texte a été signé
22:25à Rotonde
22:26dans un wagon de train
22:27dans la forêt de Compiègne
22:28pour mettre fin au combat
22:29de la première guerre mondiale
22:30si jamais
22:31c'est toujours important
22:33de rappeler
22:34parce que parfois
22:34dans le grand public
22:35on est surpris
22:36de la confusion
22:37entre certaines dates
22:38le président Macron
22:39a donc ravivé la flamme
22:40sur la tombe du soldat inconnu
22:41il a rendu hommage
22:42évidemment à ceux
22:43qui ont perdu la vie
22:44et de son côté
22:45le premier ministre
22:45Sébastien Lecornu
22:46était à Vernon dans l'heure
22:47sa circonscription
22:48où il a estimé
22:49que dans le contexte actuel
22:51pour défendre la paix
22:52il faut préparer la guerre
22:53discours éminemment politique
22:55écoutons-le
22:55Dans un contexte inédit
22:59marqué par le retour
23:00de la guerre en Europe
23:01le durcissement du monde
23:03et l'accélération
23:03des transformations technologiques
23:05défendre la paix
23:06c'est être prêt
23:08toujours prêt
23:09grâce à ses armées
23:11la France est prête
23:12à défendre ses valeurs
23:14et ses intérêts
23:14partout dans le monde
23:15sur terre
23:16en mer
23:17et dans les airs
23:18mais aussi
23:19dans les nouveaux
23:19champs de conflictualité
23:21l'espace
23:22le cyber
23:22les fonds marins
23:23avec courage
23:25et dévouement
23:26nos militaires
23:27prennent tous les risques
23:28pour répondre
23:29aux missions
23:30qui lui sont confiées
23:32et qui leur sont confiées
23:33demain
23:33par le chef
23:35des armées
23:35voilà pour le point
23:36ministre Sébastien Lecornu
23:37Michel Onfray
23:38qu'est-ce que vous entendez
23:39dans ce discours ?
23:40il nous reste
23:41mille jours
23:42pour faire la guerre
23:42à Poutine
23:44dans les camémorations
23:47on comémore quoi ?
23:48d'abord l'image
23:49qui a été choisie
23:49est très intéressante
23:50c'est très intéressant
23:51elles sont très intéressantes
23:52les images avec des drones
23:53maintenant
23:53parce que vous voyez
23:54la réalité
23:55la plupart du temps
23:56les communicants
23:58ils veulent laisser croire
24:00que le peuple
24:00aime son président
24:01et là quand vous avez
24:02des images
24:03vous voyez qu'il n'y a pas
24:04de peuple
24:04il n'y a personne
24:05juste un président
24:05il n'y a personne
24:06et vous avez en revanche
24:08de la police partout
24:08de la gendarmerie partout
24:10et des militaires partout
24:12justement pour protéger
24:13un homme
24:13que presque tout le monde déteste
24:15donc là vous vous dites
24:16quelle est la légitimité
24:17de cet homme
24:18quelle est la légitimité
24:19monsieur Lecornu
24:20qui s'en vient de nous dire
24:20il faut se préparer
24:21à la guerre
24:22le retour de la guerre
24:23en Europe
24:24où va-t-il chercher ça ?
24:25je veux dire
24:25quelle Europe ?
24:27l'Europe de Maastricht
24:28ou l'Europe géographique ?
24:30quelle guerre ?
24:31c'est celle que Poutine
24:33est en train de mener
24:34à l'Ukraine ?
24:35d'accord
24:35mais il n'y a pas un retour
24:36il y a une persistance
24:38de cette guerre-là
24:39qu'est-ce qui s'est passé
24:39en Yougoslavie ?
24:40rien du tout
24:41donc il faut arrêter
24:42de laisser croire
24:43que l'Europe
24:43c'était la fin de la guerre
24:45quand on nous a vendu
24:46l'idée en 1992
24:47mais qu'on traignait
24:48donc reparlons de Maastricht
24:50quand on nous a vendu
24:51cette idée-là
24:51Maastricht
24:51le mot clé
24:52de Michel
24:53quand on vous vend
24:55l'Europe à cette époque-là
24:56c'est fin de la misère
24:58de la guerre
24:58de l'antisémitisme
24:59de la xénophobie
24:59du chômage
25:00etc.
25:01le nationalisme
25:02c'est la guerre
25:02disait Mitterrand
25:03qui n'a pas compris
25:04que c'est l'impérialisme
25:04qui est la guerre
25:05et que le nationalisme
25:06c'est la défense
25:07des nations
25:09donc le contraire
25:09de l'impérialisme
25:10pour le dire en deux mots
25:11pour les gens
25:12qui ne sauraient pas trop
25:13ce qui distingue l'un de l'autre
25:14la nation est dans des frontières
25:16l'empire
25:17c'est la possibilité
25:18d'étendre les frontières
25:19donc défendons la France
25:20ça s'appelle la nation
25:21le nationalisme
25:22moi je suis nationaliste
25:23je veux défendre la France
25:24l'impérialisme
25:25c'est de dire
25:26on est tellement géniaux
25:27qu'il faut qu'on aille
25:28donner notre génie aux autres
25:29ça commence avec
25:30les guerres napoléoniennes
25:31ça commence avec
25:31les guerres révolutionnaires
25:32je rappelle que le colonialisme
25:34c'est une affaire de gauche
25:35et que ensuite
25:36ça continue avec
25:37les guerres coloniales
25:38c'est Jules Ferry
25:38homme de gauche s'il en est
25:39qui veut la colonisation
25:40de l'Algérie
25:42et puis après
25:42la colonisation
25:43de tous les autres pays
25:44de la planète
25:44en disant c'est nous
25:45on est tellement géniaux
25:46le fameux cosmopolitisme
25:48universaliste
25:49refaisons un peu d'histoire
25:50pour le coup
25:51dans cette période
25:52il y a quand même
25:53des gens qui se sont opposés
25:54à cette guerre
25:54alors c'est bien joli
25:55aujourd'hui
25:56plus de 100 ans après
25:57de s'en venir nous dire
25:59ah là là
25:59on se tient par la main
26:00on s'embrasse
26:00Kohl et Mitterrand
26:02qui se tiennent la main
26:03devant un cercueil
26:04un cénotaphe
26:05ou à Douaumont
26:05ou à Verdun
26:06qu'est-ce que c'est beau
26:07etc
26:07la question c'est pas de dire
26:09célébrons ça
26:10et puis en même temps
26:10refaisons la prochaine guerre
26:11pourquoi y a-t-il eu
26:13cette guerre
26:13cette invasion de l'Ukraine
26:14avec Poutine
26:16parce que effectivement
26:17l'Europe maastrichtienne
26:19est impérialiste
26:20parce qu'elle veut
26:21s'étendre à l'Est
26:22comme la Russie
26:23et que j'allais continuer
26:24en vous disant
26:25en face vous avez
26:26un Poutine
26:27qui lui dit
26:28moi je vais m'étendre
26:29à l'Ouest
26:29si vous vous étendez encore
26:31donc chacun restait chez soi
26:32avec une espèce de glacis
26:33et là on faisait de la politique
26:35et on empêchait cette guerre
26:36bien sûr
26:36mais l'agresseur
26:37c'est la Russie
26:38ah oui d'accord
26:39mais on peut imaginer
26:40que ceux qui ont fait
26:41les accords de Minsk
26:41en se disant
26:42on ne va pas les respecter
26:43à savoir M. Hollande
26:44et Mme Merkel
26:46sont des gens
26:48qui ont aussi rendu possible
26:49cette guerre
26:49posez la question aux gens
26:51pourquoi est-ce qu'elle a eu lieu
26:52la guerre 14-18
26:52plus personne ne sait
26:54quelle est la cause
26:55personne ne sait
26:55alors après on a
26:56une espèce de truc
26:58vaguement
26:58troisième république
26:59c'est l'Alsace-Lorraine
27:01c'est faux
27:01ce sont les impérialismes
27:02qui s'opposent
27:03et l'impérialisme c'est quoi
27:04c'est la possibilité
27:05de disposer du charbon
27:06pour faire fonctionner
27:07les usines au 19ème siècle
27:08la révolution industrielle
27:09ayant demandé
27:10du charbon
27:12de la nourriture
27:13des produits
27:14qu'on s'en va chercher
27:14partout ailleurs
27:15sur la planète
27:16on continue l'impérialisme
27:18mais chacun chez soi
27:19a-t-on les moyens
27:19nous en France
27:20d'aller faire la loi
27:21partout sur la planète
27:22y compris
27:22et surtout en Ukraine
27:23donc qu'on ne s'en vienne pas
27:25surtout quand on est
27:25premier ministre
27:26après avoir été
27:27ministre des armées
27:28d'ailleurs il est resté
27:29je crois ministre des armées
27:30il y a Catherine Vautrin
27:31ministre des armées
27:32il y a
27:33Catherine Vautrin
27:34est devenue ministre des armées
27:35mais on peut imaginer
27:36qu'elle prend un peu
27:36ses ordres
27:37chez ce monsieur
27:38qui depuis si longtemps
27:39s'occupe de l'armée
27:40pour quelles raisons
27:42quel est le plan secret
27:43d'Emmanuel Macron
27:44quand il s'agit de nous faire savoir
27:45qu'il faut se préparer
27:46à la guerre
27:47moi j'aimerais bien
27:48qu'on se prépare à la paix
27:49parce que ça coûte cher
27:50les guerres
27:50ça coûte cher en hommes
27:51ça coûte cher en argent
27:52et quand on nous dit
27:53qu'il faut
27:54que les gens
27:55travaillent deux jours de plus
27:56parce qu'on a des problèmes
27:58avec la dette
27:58et qu'en même temps
27:59on est en train
27:59de réarmer la France
28:00pour faire une guerre
28:01alors qu'on ne travaille pas
28:02à la paix
28:03non le fameux
28:04si tu veux
28:05la paix prépare la guerre
28:06c'est bien
28:07quand on fait une dissertation
28:08en latin
28:10en quatrième
28:10et qu'on a les pages rouges
28:11du dictionnaire
28:12mais pas quand on est
28:13premier ministre
28:13quand on veut la paix
28:15on prépare la paix
28:16on ne prépare pas la guerre
28:17et depuis des années
28:18on dit
28:19il n'y aura plus jamais de guerre
28:20parce qu'il y aura l'Europe
28:21ça aussi c'était un délire
28:22les hommes étant ce qu'ils sont
28:23on en parlera avec Rousseau
28:24il faut toujours être aux aguets
28:26et pouvoir toujours se défendre
28:28on est sur CNews et sur Europe 1
28:29avec vous Michel Onfray
28:30avant de parler des commémorations
28:31du 13 novembre 2015
28:32un détour par l'enterrement
28:34du général de Gaulle
28:35c'était il y a 55 ans
28:36le 12 novembre 1970
28:39à Colombais-les-de-deux-églises
28:40avec cette question
28:42Michel
28:42qui est gaulliste aujourd'hui ?
28:44qui peut se réclamer
28:45réellement du grand homme ?
28:46parce qu'ils sont tous
28:46à dire moi je suis gaulliste
28:47mais il n'y en a pas en réalité
28:49on peut ?
28:50oui
28:50alors d'abord
28:51quiconque n'est pas souverainiste
28:53n'est pas gaulliste
28:53donc déjà
28:54ok
28:54donc ça élimine beaucoup
28:55tous ceux qui ont voté
28:57oui à Maastricht
28:58ils ne sont pas des gaullistes
28:59ils sont popidoliens
29:00pas exactement la même chose
29:02ceux qui ont détruit
29:03le général de Gaulle
29:04s'appelaient François Mitterrand
29:05au parti socialiste
29:06s'appelaient Valdez-Crochet
29:08avec le parti communiste
29:09mais s'appelaient aussi
29:10et n'étaient pas grand chose
29:12à l'époque
29:12un certain Valéry Giscard d'Estaing
29:14un certain Jacques Chirac
29:15ils ont détruit le général de Gaulle
29:17en se réclamant du gaullisme
29:18évidemment par la suite
29:19le général de Gaulle
29:20il a un fil d'ariane
29:22vous le comprenez
29:23d'abord c'est pas un labyrinthe
29:24il est assez lisible
29:25et assez clair
29:26c'est pas l'homme des
29:27l'homme des coups tordus
29:28c'est la souveraineté du pays
29:30c'est la France
29:30c'est le pays
29:31et c'est de
29:31alors d'abord
29:32avant 14
29:33enfin avant 14-18
29:34avant cette première guerre
29:35il est dans la logique
29:36de la France souveraine
29:38la France qui est une nation
29:39qui prend son rôle
29:40dans la conduite du monde
29:43ça c'est le premier de Gaulle
29:44le fil de l'épée
29:45très martial
29:46une prose assez nietzschienne
29:48c'est vraiment
29:49un très beau texte
29:50et puis après il dit
29:51mais avec cette guerre
29:52il nous faut absolument
29:53penser
29:53le rapport entre les avions
29:55le fameux drone
29:55qui change aujourd'hui la guerre
29:57il y a la possibilité
29:58de voir le champ de bataille
29:59et les chars
29:59il a une théorie des chars
30:00parce qu'il veut que la France
30:01soit souveraine
30:02et ne soit pas envahie
30:03c'est ça la souveraineté
30:04ne pas se faire envahir
30:05faire de la politique chez soi
30:06après ça
30:07il y a la première guerre
30:08il y a la deuxième guerre mondiale
30:09la France est envahie
30:11par les nazis
30:12il veut restaurer
30:13une France indépendante
30:14et autonome
30:15souveraine
30:16et l'appel du 18 juin
30:18c'est un appel souverainiste
30:19auquel ne répond pas la gauche
30:20ne répond pas la gauche
30:21puisqu'à l'époque
30:22les partis communistes
30:23la CGT etc
30:24sont dans le pacte germano-soviétique
30:25et pendant deux ans
30:26ils collaborent avec les nazis
30:28je le rappelle
30:28et puis après
30:29ils découvrent deux ans après
30:30qu'on peut commencer la résistance
30:32c'est un peu tard
30:33pour moi la vraie résistance
30:34c'est celle du 18 juin
30:35c'est celle du général
30:36par la suite
30:37à la libération
30:39il veut une France souveraine
30:41il dit
30:41je reprends tout le monde
30:42sauf les collaborationnistes
30:43qui eux étaient vraiment
30:44du côté de l'Allemagne
30:45donc je prends même les vichistes
30:46même les marchalistes
30:47c'est ce qui justifie
30:48que Mitterrand ait eu sa place
30:49dans un gouvernement
30:49c'est ce qui justifie aussi
30:51que les communistes
30:51aient pu avoir aussi leur place
30:53souveraineté de la nation
30:54souveraineté économique
30:55de la nation
30:56souveraineté politique
30:57la quatrième
30:58ça n'est pas possible
30:59donc il faut la cinquième république
31:00c'est un acte de souverainisme
31:01la cinquième république
31:02la constitution de 58
31:04la possibilité de dire
31:05que la France est souveraine
31:0692 on supprime
31:07la souveraineté nationale
31:08c'est pour ça que tous ceux
31:09qui en 92 ont voté
31:10oui à Maastricht
31:10ont voté non
31:11à la constitution de 58
31:13la défense atomique
31:14c'est quoi ?
31:15c'est de dire
31:15nous serons souverains
31:17nous ne serons ni américains
31:18ni soviétiques
31:19nous serons français
31:20et si nous voulons rester français
31:21il nous faut une bombe atomique
31:22et sur la fin
31:23il avait des projets
31:24qui étaient ceux
31:25de l'association du capital travail
31:26pour répondre
31:27à la crise de mai 68
31:28c'était encore une fois
31:29une occasion de dire
31:30soyons souverains
31:31il n'est pas question
31:32que la jeunesse
31:32aille dans les bras
31:33des soviétiques
31:34voire aille dans les bras
31:35des américains aussi
31:36mais défendons
31:37un projet politique
31:38qui serait un projet politique
31:38souverain
31:39alors Michel Onfray
31:40non mais vous pourriez parler
31:41des heures de Gaulle
31:42et qui est Gaulliste aujourd'hui ?
31:43donc vous avez des noms ?
31:44pas les socialistes
31:45pas les communistes
31:46pas les centristes
31:47pas les macroniens
31:48pas Marine Le Pen
31:50qui va
31:50qui vient
31:51qui dit des trucs
31:52qui on ne sait pas
31:53elle est pour Schengen
31:53elle est pour l'euro
31:54elle est pour l'Europe
31:55on ne touche à rien
31:56on ne bouge pas
31:56on fera un rapport de force
31:57vous ne pouvez pas
31:59aujourd'hui faire de la politique
32:00vous mentez aux français
32:01si vous dites
32:02si je suis élu
32:03je ferai des choses
32:04en ne touchant pas à l'Europe
32:05donc ceux qui touchent
32:07vraiment à l'Europe
32:07ce n'est pas compliqué
32:08Henri Guéno
32:09il ne fait pas de la politique
32:10mais en même temps
32:10il en a fait 5 ans
32:11auprès de Nicolas Sarkozy
32:12qui n'était pas gaulliste
32:13dans la configuration
32:14de ce que je viens de dire
32:15il nous reste des gens
32:15comme Philippot
32:16comme Asselineau
32:17comme Dupont-Aignan
32:19Dupont-Aignan
32:20voilà Dupont-Aignan
32:21pardon
32:21et qui eux
32:23ne peuvent pas
32:24être suspects
32:25d'être anti-souverainistes
32:27mais on voit bien
32:28que le souverainiste
32:28aujourd'hui
32:29c'est l'ennemi
32:29quand j'ai créé
32:30la Front Populaire
32:31on a été présenté
32:33Stéphane Simon et moi
32:34comme des A et Doriot
32:35c'est à dire
32:36des collaborationistes
32:36par Bernard Henri Lévy
32:38par Jean-François Kahn
32:39et par Jacques Julliard
32:40les deux derniers
32:41enfin Jacques Julliard
32:43ayant dit
32:43qu'il s'était
32:43effectivement trompé
32:44on a été traité de nazi
32:45juste parce qu'on annonçait
32:47une revue
32:47qui serait souverainiste
32:48donc l'épicentre
32:49du général de Gaulle
32:50c'est le souverainisme
32:51cet homme qu'on enterre
32:52à cette époque
32:54dans une sobriété totale
32:55absolue
32:56moi j'ai vu
32:56le matériel militaire
32:58je ne sais pas
33:00comment on appelle ça
33:01le véhicule
33:02qui était à Colombay
33:04quand j'y suis allé
33:04la dernière fois
33:05c'était très émouvant
33:06de voir ce matériel
33:08en se disant
33:08il y a eu le cercueil du général
33:10il y a eu le drapeau
33:10plus la tombe
33:11plus etc
33:12mais on peut encore
33:14être aujourd'hui gaulliste
33:15il y a un certain nombre
33:16de thèses
33:17notamment celle du souverainisme
33:18de l'indépendance nationale
33:19de la grandeur
33:20de la dignité
33:20de la possibilité
33:22si vous êtes anti-Macron
33:23vous êtes gaulliste
33:24ça c'est sûr
33:24Michel Onfray
33:25c'est lui qui l'est le moins
33:26c'est lui
33:27on est dans face à Michel Onfray
33:28sur CNews et sur Europe 1
33:29Michel on évoque bien sûr
33:31ses commémorations
33:31maintenant du 13 novembre 2015
33:33l'attaque djihadiste à Paris
33:35d'abord le stade de France
33:36le Bataclan et les terrasses
33:37qui ont provoqué la mort
33:39de 132 personnes
33:40deux rescapés
33:41se sont donné la mort
33:41il y a peu de temps
33:42des centaines de blessés
33:43des traumatisés à vie
33:44on va juste écouter
33:45le témoignage d'un rescapé
33:47Arthur Desnouveaux
33:48et on évoque ses attentats
33:50Moi j'étais dans la fosse
33:52du Bataclan
33:53plutôt vers l'arrière
33:55à gauche
33:55donc les terroristes
33:57rentrent par l'arrière
33:58à droite
33:58je ne me prends pas
34:00la première rafale
34:01j'ai de la chance
34:01je me dis que je vais
34:03me jeter au sol
34:03et en fait le mouvement de foule
34:05me projette de lui-même
34:06et ensuite
34:08trois réflexes
34:09hérités de l'armée
34:10je me dis
34:10qu'il ne faut pas aller se battre
34:12je me dis qu'il ne faut
34:12surtout pas rester là
34:13à la merci des types
34:14et qu'il faut ramper
34:16si j'ai envie de m'enfuir
34:17et donc je rampe
34:18Arthur Desnouveaux
34:20on parlait de la guerre
34:21de 14-18
34:22ça a été un traumatisme national
34:23évidemment
34:24mais qui peu à peu s'efface
34:25évidemment
34:25les générations passent
34:26et là ce 10e anniversaire
34:27c'est important
34:28pour les rescapés
34:30parce qu'ils ont l'impression
34:31aussi que peu à peu
34:32tout ça s'efface
34:34c'est important pour eux
34:35qu'on commémore
34:36ce 10e anniversaire
34:37de ces massacres terroristes
34:39islamistes
34:39ça dépend
34:40de ce qu'on fait
34:42des commémorations
34:43en tout cas pour eux
34:44ça l'est
34:44c'est important pour eux
34:45oui
34:45mais après il y a
34:46la jurisprudence Freud
34:47où on nous explique
34:48et qu'effectivement
34:49il faut se reconstruire
34:50enfin toutes les théories
34:51du deuil
34:51qui sont des sottises
34:52qui sont des fadaises
34:53c'est pas comme ça
34:53que ça fonctionne
34:54je veux dire la reconstruction
34:55c'est pas
34:56vous n'aurez pas ma haine
34:57c'est pas
34:58je vais rencontrer
34:59Abdeslam en prison
34:59pour certains
35:00ça peut marcher
35:01non parce qu'on leur dit
35:02mais ça ne marchera pas
35:03donc rencontrez les gens
35:04qui vous ont raté
35:05et qui vous visez
35:06et qui avaient l'intention
35:07de vous détruire
35:07et ils vont vous dire quoi
35:08ils vont vous tenir
35:09un discours
35:10qui va vous permettre
35:11de sortir
35:12et puis d'avoir les micros
35:13du service public
35:15moi j'étais à l'étranger
35:16l'autre jour
35:16il n'y avait qu'une seule chaîne
35:17c'était française
35:17c'était une chaîne
35:18du service public
35:19et donc j'ai assisté
35:20j'ai commencé à regarder
35:22je suis allé jusqu'au bout
35:23il y avait une soirée
35:24consacrée à la commémoration
35:25il y avait François Hollande
35:26qui était là
35:26je suis allé jusqu'au bout
35:28le mot islamisme
35:29n'a été prononcé
35:29qu'une seule fois
35:30une seule fois
35:31pour le reste
35:32c'était quoi la commémoration
35:33c'était comment vivre avec ça
35:35comment vivre avec sa blessure
35:37comment vivre avec sa souffrance
35:38est-ce qu'il faut haïr
35:40l'extrême droite nous dit
35:41vous n'aurez pas ma haine
35:42les gens bien disent
35:44vous n'aurez pas ma haine
35:44l'extrême droite dit
35:45non moi je suis fâché
35:47je suis en colère
35:47ces gens là sont des salauds
35:49bien sûr qu'il faut se reconstruire
35:50etc etc
35:51donc aujourd'hui
35:52la commémoration
35:53elle est idéologique
35:54c'est pas du tout du genre
35:56nous avons entendu
35:57ce qui a été dit ce jour là
35:58je suis président de la république
35:59et je vais commémorer
36:00mais pas commémorer
36:01en disant
36:01encore des bougies
36:02toujours des nounours
36:03toujours des poèmes
36:04toujours des petits trucs
36:06à la mort moelle nœud
36:07c'est pas comme ça
36:08qu'on commémore
36:09vous avez des gens qui ont dit
36:10on vous a déclaré la guerre
36:11et vous en avez en face
36:13qui disent
36:13on vous demande pardon
36:14vous dites mais attendez
36:15on va pas demander pardon
36:16aux gens qui nous ont déclaré la guerre
36:18un chef de l'état
36:19c'est pas quelqu'un qui dit
36:20je vous demande pardon
36:21vous m'avez agressé
36:21je vous demande pardon
36:22de votre agression
36:23qu'est-ce que c'est que cette affaire
36:24ça s'explique
36:25on peut expliquer pourquoi
36:26les terroristes sont devenus
36:27les terroristes
36:28dans une configuration
36:29d'islamophilie en France
36:32et d'islamophobie sur la planète
36:33tout ça peut s'expliquer
36:35d'un point de vue
36:35de la géopolitique
36:36et de la géostratégie
36:36quand nous ne ferions pas
36:37de morale pour le coup
36:38mais qu'est-ce qui a été
36:39concrètement fait
36:40ce qui serait véritablement
36:41la commémoration
36:42pour faire de telle sorte
36:43que ceux qui ont tiré
36:44puissent ne pas tirer aujourd'hui
36:45ou ne continuent pas à tirer
36:47il y a toujours aujourd'hui
36:48un djihadisme
36:49qui s'effectue aujourd'hui
36:50pas forcément la kalachnikov
36:52mais qui s'effectue au couteau
36:53non mais le djihadisme d'atmosphère
36:54comme le dit Gilles Keppel
36:55oui j'aime pas beaucoup
36:56cette idée de atmosphère
36:58non c'est pas un djihadisme d'atmosphère
37:00c'est un djihadisme
37:01on enlève d'atmosphère
37:03un antisémitisme d'atmosphère
37:04c'est quoi ?
37:05c'est dans l'atmosphère
37:06il y a un léger parfum qui traîne
37:07non c'est pas un léger parfum
37:09je pense qu'il y a
37:10un djihadisme qui est réel
37:12quand Daesh a fait savoir
37:13qu'il fallait attaquer
37:14tous les couffards
37:15quels qu'ils soient
37:15avec des couteaux
37:16avec des pierres
37:17avec des voitures
37:18avec des camions
37:19ils ont donné un mode d'emploi
37:20qu'on voit s'illustrer
37:21tout le temps
37:22tout le temps
37:23et à chaque fois on dit
37:24il y a un type qui a foncé
37:25sur des gens en voiture
37:26il a crié à l'agbar
37:27ça n'a rien à voir
37:28avec le terrorisme
37:29ah bon ?
37:29d'accord
37:30ça n'a rien à voir
37:31mais alors expliquez-moi
37:31pourquoi il a dit ça
37:32il avait beaucoup bu
37:33c'était quelqu'un
37:37donc c'est un fait politique
37:39qui devient un fait divers
37:41et puis le pire des faits divers
37:42finalement c'est un pauvre garçon
37:43il vivait dans un camping-car
37:46dans un mobil-eau
37:47on peut voir ça
37:48on dit
37:48voyez bien que ça n'a rien à voir
37:49avec Daesh
37:49mais vous pouvez être
37:50instrumentalisé par Daesh
37:51la véritable commémoration
37:53qui permettrait à un chef d'Etat
37:54de pouvoir se tenir debout
37:55devant des victimes
37:56comme ce monsieur
37:57qu'on vient de voir
37:58c'est de dire
37:58nous avons fait le nécessaire
37:59pour que ça ne continue pas
38:01nous avons fait le nécessaire
38:02pour que ça s'arrête
38:03on n'a pas fourni
38:04un quota de poupées
38:06de nounours
38:07ou de bougies
38:08c'est pas ça qu'on demande
38:09à un chef d'Etat
38:09c'est de faire le nécessaire
38:11pour que ça ne recommence pas
38:12or ça continue tout le temps
38:14à bas bruit
38:15mais ça continue
38:15et ça fait des victimes
38:16chaque année
38:18ça nous amène évidemment
38:19très naturellement
38:20à notre point philo
38:21mais allez-y Michel
38:21en un mot
38:22rendre hommage à la police
38:23qui empêche
38:25en faisant un travail formidable
38:26un certain nombre
38:27d'actes terroristes
38:28vous avez raison
38:29hommage à ces policiers
38:30qui eux aussi
38:31étaient en première ligne
38:32lors de ces attentats
38:33Rousseau
38:33le discours sur l'origine
38:35de l'inégalité parmi les hommes
38:36est-ce que l'homme
38:37est naturellement bon
38:38ou est-ce que c'est la société
38:39qui le rend mauvais
38:39Michel ?
38:40vous avez quelques minutes
38:42non pas deux heures
38:42c'est une bombe atomique
38:43ce livre
38:44qui s'appelle
38:45le discours sur l'origine
38:45et les fondements
38:46comme si l'origine
38:47et les fondements
38:47il fallait en remettre
38:48une couche
38:48pour expliquer
38:50pourquoi il y a
38:50de l'inégalité
38:51parmi les hommes
38:52d'abord Rousseau
38:54n'est pas un philosophe français
38:55comme il est dit
38:56mais un citoyen de Genève
38:57et Genève à l'époque
38:58est une république indépendante
38:59on dirait que c'est un Suisse
39:00et que c'est un Suisse
39:01qui a été formaté
39:02par le calvinisme
39:02donc c'est pas un catholique
39:03les catholiques nous disent
39:05qu'il y a un péché originel
39:07on connait l'histoire
39:08la Genèse
39:09la pomme
39:10etc
39:10donc il y a un péché originel
39:11qui explique
39:12c'est une métaphore
39:13c'est une mythologie
39:14mais elle explique bien
39:15une réalité
39:15qui est que les hommes
39:16ne sont pas bons
39:17les hommes ne sont pas
39:18naturellement bons
39:19ils sont naturellement méchants
39:20et il faut contenir
39:21la méchanceté
39:22c'est ça
39:23c'est ce que dit Freud
39:23le dernier Freud
39:24dit très exactement
39:26la même chose
39:27donc c'est une bombe
39:28qui explose
39:28c'est un
39:29c'est une proposition
39:30de l'académie de Dijon
39:32qui voulait une petite proposition
39:33faites moi une dissertation
39:34tout le monde envoie des dissertations
39:35et que vous êtes susceptible
39:36de gagner de l'argent
39:37donc c'est richement doté
39:39ce genre de choses
39:39et si vous voulez
39:41attirer l'attention du jury
39:42vous avez plutôt intérêt
39:42à faire le malin
39:43et puis à avoir une copie
39:45qui sort un peu de l'ordinaire
39:46et là il nous dit
39:47l'homme est né bon
39:48et c'est la société
39:49qui l'a rendu mauvais
39:50on se dit
39:51mais c'est une révolution totale
39:52c'est très anti péché originel
39:54et Rousseau nous dit
39:55imaginons
39:56imaginons
39:57c'est une hypothèse
39:57l'homme dans l'état de nature
39:59puis cette hypothèse
40:01ça se vérifie
40:02puis à un moment donné
40:02ça devient une vérité
40:03et puis au bout du compte
40:04il s'auto-hallucine
40:06en nous disant
40:07que naturellement
40:08les hommes étaient bons
40:09et que quelques-uns
40:10ont commencé
40:10à construire des maisons
40:12avec des jardins
40:13et nous dit
40:13le premier qui s'avisa
40:14de dire
40:15ceci est à moi
40:16c'est-à-dire à mettre des barbelés
40:17et à dire ça c'est à moi
40:18a créé la société
40:19et c'est là que le mal
40:21est arrivé
40:21la propriété
40:22c'est le mal
40:23mais Rousseau pourrait très bien dire
40:25mais pourquoi certains
40:26ont construit des maisons
40:27et des potagers
40:27pendant que d'autres
40:28n'ont rien fait
40:28parce que si vous avez besoin
40:30de barbelés
40:31je ne le dis pas
40:32comme ça évidemment
40:32il n'y a pas de barbelés
40:33à l'époque de Rousseau
40:33mais si vous avez besoin
40:34d'enclore votre propriété
40:35c'est que le travail
40:36a rendu possible
40:37votre propriété
40:38et que d'autres
40:38n'ont pas travaillé
40:39et que ceux qui n'ont pas travaillé
40:40ils ont envie de manger
40:41les légumes de votre jardin
40:42et éventuellement
40:43d'habiter votre maison
40:44et Rousseau dit
40:46bah voyez
40:46c'est le début
40:47de la catastrophe
40:48l'homme est bon
40:49il est gentil
40:49puis la société
40:50c'est la propriété
40:51c'est ça
40:51moyennant quoi
40:52supprimez la propriété
40:53et vous retrouverez
40:54l'homme bon
40:55et bien on a Mélenchon
40:57voilà
40:57taxez les ultra riches
40:58et puis vous aurez
40:59une bonté naturelle
41:01qui reviendra
41:01etc
41:01c'est une fiction
41:03c'était une fiction
41:04faite pour plaire
41:05au jury de Dijon
41:05c'était une fiction
41:06pour faire une copie
41:07comme on en fait aujourd'hui
41:08à Normale Sub
41:09il faut briller
41:10donc vous dites que la nuit
41:11il fait jour
41:12que le jour il fait nuit
41:13que les grands sont des petits
41:14que les petits sont des grands
41:15il est quand même brillant
41:16ce garçon
41:17et donc on va lui donner
41:18l'agrégation
41:19et bien c'est un peu
41:20dans le même esprit
41:21qu'il nous fait une fiction
41:22sauf que cette fiction
41:22elle est prise au sérieux
41:23par un garçon
41:24qui s'appelle Robespierre
41:25et que les jacobins
41:26vont prendre ça au sérieux
41:27et qu'ils voudront
41:28détruire la propriété
41:29pour restaurer un homme
41:30naturellement bon
41:31et Rousseau nous dit
41:32par la suite
41:32si vous voulez vraiment
41:33rendre l'homme bon
41:34il y a le contrat social
41:35et il nous explique
41:36ce que c'est que le contrat social
41:37puis après il dit
41:38enfin ça reste une fiction
41:39parce que les hommes
41:40étant ce qu'ils sont
41:40il faudrait que ce soit tout petit
41:41pour que ça marche etc
41:42encore une fois Robespierre
41:43prend ça au sérieux
41:44et nous avons aujourd'hui
41:49et paroles d'évangile
41:51non l'homme n'est pas
41:52naturellement bon
41:52et je dis souvent
41:53un antidote à Rousseau
41:56qui est Pascal
41:56et Pascal nous dit
41:57que le coeur de l'homme
41:58est creux et plein d'ordures
42:00très bien
42:00mais c'est vraiment
42:01d'actualité totalement
42:02mais complètement
42:03c'est exactement ce que dit
42:04la France insoumise aujourd'hui
42:05oui c'est la faute à Rousseau
42:06avec des développements
42:08tous les jours
42:08sous nos yeux Michel
42:09ah mais oui
42:10mais vous avez plein de
42:11de petits jeunes
42:12qui sont complètement paumés
42:13qui ne savent pas
42:14que derrière tout ça
42:15il y a cette idée
42:15que l'homme serait naturellement bon
42:16et que si la société
42:17ne va pas bien
42:18il faut juste réorganiser
42:19la société
42:20enlever l'argent
42:21et la propriété
42:22des gens qui possèdent
42:23l'argent et la propriété
42:23pour retrouver d'un seul coup
42:25naturellement les hommes
42:26c'est ce qu'on fait
42:27tous les dictateurs
42:28Lénine le pense
42:29Staline le pense
42:30Pol Pot le pense
42:31vous détruisez tout le monde
42:32vous mettez en prison
42:34les gens qui ont des lunettes
42:35parce que ce sont
42:35des intellectuels
42:36je vous assure
42:37ça a fonctionné
42:38et puis vous allez
42:39voir une société régénérée
42:41avec un homme nouveau
42:42l'homme nouveau
42:42c'est ce que proposent
42:43tous les philosophes des Lumières
42:45comme par hasard
42:46Marx va le proposer
42:47dans les manuscrits de 1844
42:48et comme par hasard
42:49les fascistes le voudront
42:51en réponse
42:51en disant
42:52nous voulons un homme nouveau
42:53les nazis le voudront
42:54et je ne voudrais pas
42:55faire une assimilation
42:57mais vous avez aujourd'hui
42:57un certain nombre de gens
42:58qui pensent qu'il faut
42:59un homme créolisé
43:00un homme nouveau
43:01un homme disait
43:02Madame Rousseau
43:02qui n'a rien à voir
43:03avec Jean-Jacques
43:04et qui elle veut un homme déconstruit
43:06la déconstruction de l'homme
43:08elle procède
43:08de son lointen ancêtre
43:10du moins par le nom
43:10Jean-Jacques Rousseau
43:11c'est un homme auquel
43:12on doit beaucoup
43:14des mauvaisetés
43:15de notre époque
43:16et bien écoutez
43:17c'était passionnant
43:17merci beaucoup
43:18mon cher Michel Onfray
43:19pour cette leçon
43:21sur Rousseau
43:21on parlera un jour
43:23de l'intelligence artificielle
43:24vous en avez déjà parlé
43:26mais est-ce que tout ça
43:27ne sera pas balayé
43:28par l'avènement
43:28de l'intelligence artificielle
43:30nous n'avons pas le temps
43:31mais c'est un beau sujet
43:32qu'on garde pour nos tablettes
43:34pour la semaine prochaine
43:34merci à vous Michel Onfray
43:36merci à vous
43:37chers amis téléspectateurs
43:38auditeurs
43:38vous êtes de plus en plus nombreux
43:39à nous suivre
43:40avec Michel Onfray
43:41donc merci à vous
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