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Mathieu Bock-Côté propose un décryptage de l’actualité des deux côtés de l’Atlantique dans #FaceABockCote

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Transcription
00:00Bonsoir à tous, bienvenue dans Face à Boc-Côté, cher Mathieu, bonsoir.
00:05Bonsoir.
00:05Je suis ravi d'être avec vous ce soir, ainsi qu'avec Arthur de Vatrigan, bonsoir cher Arthur.
00:09Bonsoir.
00:10Et bienvenue également dans cette émission, on va démarrer par le sommaire de cette émission.
00:1510 ans après les attentats du 13 novembre, quelle leçon a-t-on tiré ?
00:19En une décennie, on n'a pas vraiment l'impression d'avoir stoppé la progression de l'islamisme.
00:23D'ailleurs, pourquoi certains préfèrent éviter de nommer le mal ?
00:26L'islamisme, en l'occurrence, on reviendra sur toutes ces questions dans votre premier édito, Mathieu.
00:31Et puis, ces derniers jours ont également marqué le premier anniversaire de la réélection de Donald Trump.
00:35Un retour à la Maison-Blanche pour un président plus puissant, plus déterminé aussi à appliquer son programme.
00:41Comment analyser les 12 premiers mois de Donald Trump et quel impact pour l'Europe ?
00:46Décryptage dans quelques instants.
00:49Et puis, votre invité ce soir, Mathieu, c'est Richard de Seize.
00:51Il signe une plongée passionnante dans l'univers des gentlemen britanniques.
00:55Au travers d'une série de portraits, il nous guide dans l'histoire du royaume où l'élégance dissimule parfois une forme d'amoralité.
01:02L'occasion de faire un pas de côté et de revenir aussi sur nos liens avec nos amis anglais.
01:07Vous l'aurez compris, la deuxième partie de notre émission mettra à l'honneur de vrais gentlemen.
01:11C'est le titre de cet ouvrage.
01:13Ça pourrait presque être le titre de cette émission.
01:15Et on commence, Mathieu, avec votre première chronique.
01:20Il y a dix ans, le Bataclan, on commémorait donc avant-hier le dixième anniversaire des attentats du 13 novembre.
01:26Et c'est dans ce contexte que vous demanderez, dans votre premier édito, où en est la France devant l'offensive islamiste une décennie plus tard ?
01:33Oui, dix ans plus tard, je dirais dix ans déjà en même temps.
01:37Je crois qu'on a tous le souvenir, pour la génération de nos parents ou de nos grands-parents, si on a notre âge,
01:42ils ont tous le souvenir de la mort de Kennedy.
01:44Ils savaient tous à peu près à quel moment, à quel endroit ils étaient à ce moment.
01:48Je crois que pour les Français en général et pour les Occidentaux plus largement,
01:53le Bataclan est un moment... Je pense qu'on a tous le souvenir de Charlie, en quelques mois plus tôt.
01:59On a tous le souvenir du Bataclan, en ayant l'impression, à ce moment, qu'il y a un basculement dont nous sommes contemporains
02:05et qu'on voit à la télévision en direct.
02:07Je me souviens, j'étais de mon côté de l'Atlantique à ce moment-là.
02:10Et on comprend tous, on est autour de la table, et on comprend tous, en fait,
02:14que ce qui aurait pu être une forme d'attentat terroriste circonstanciel, du moins l'espérait-on Charlie,
02:21dans les faits, on venait de basculer dans ce qui serait une longue guerre avec l'islamisme.
02:26Et je reviens, d'ailleurs, il faut penser ces deux événements ensemble.
02:30C'est-à-dire Charlie, ça commence au début de 2015, et la réaction pour tous, c'est à peu près...
02:36C'est une attaque contre la liberté d'expression.
02:38C'est une attaque contre le droit à la caricature.
02:41C'est une attaque contre une part de l'esprit français incarnée par Charlie Hebdo.
02:46Et cette attaque contre cette part de l'esprit français incarnée par Charlie Hebdo
02:50engendre une mobilisation populaire immense, on le sait, avec la manifestation qui suivra.
02:55Manifestation qui sera notée à la fois pour son ampleur, mais aussi pour ceux qui n'y participaient pas.
03:03On avait noté que c'était une manifestation qui ne représentait pas, peut-être, l'hétérogénéité de la France contemporaine.
03:09Mais quoi qu'il en soit, il y avait eu une forme de sursaut populaire.
03:12On avait cru voir apparaître à ce moment le parti du sursaut.
03:17Après le 13 novembre, ce n'est pas du tout le même état d'esprit qui s'impose.
03:22Je m'en souviens, d'ailleurs, j'avais traversé l'Atlantique dans des jours qui avaient suivi,
03:26et j'avais été frappé en arrivant ici.
03:28Un abattement généralisé.
03:30Un abattement des uns des autres.
03:32Les hommes, les femmes marchaient presque voûtés dans la rue pour quelques jours.
03:36Pourquoi?
03:36Parce qu'on avait compris que désormais, la cible, ce n'était pas seulement, entre guillemets,
03:41les journalistes de Charlie Hebdo, ce n'était pas seulement les défenseurs du Parti de la laïcité,
03:46ce n'était pas seulement les représentants d'un esprit voltairien.
03:50Non.
03:50Désormais, tous avaient une cible au front, tous avaient une cible dans le dos.
03:55Le simple fait d'être français, le simple fait d'être occidental,
03:59le simple fait d'être là pouvait vous transformer en figure à sacrifier dans le cadre de cette conquête islamiste.
04:08Et de ce point de vue, je suis fasciné qu'on n'ait pas fait davantage le lien,
04:12depuis deux ans maintenant, entre le 13 novembre et le 7 octobre.
04:16On est devant une frappe qui, à certains égards, est dans la même logique.
04:20C'est une logique d'élimination systématique de tous ceux qui sont sur votre passage
04:25parce qu'ils ont le malheur d'appartenir au mauvais groupe.
04:28Et on se souvient, donc, il y a le Bataclan, l'horreur absolue du Bataclan,
04:33il y a le Stade de France, il y a les terrasses.
04:36Et ce qui était frappant, et plusieurs l'avaient noté en temps réel pour ce qui est des terrasses,
04:40vous savez, il y a un échange très connu qu'on a beaucoup cité depuis dix ans
04:43entre Julien Freund, le grand philosophe politique, au moment de sa soutenance de thèse,
04:48et Jean Hippolyte, qui était sur son jury de thèse.
04:51Et Julien Freund disait la figure centrale dans la philosophie politique,
04:55la catégorie politique fondamentale, c'est l'ennemi, ami-ennemi.
04:58Réponse de Jean Hippolyte, mais cette vision est absolument inacceptable,
05:01qui était un philosophe égélien, plus à gauche.
05:03Cette vision est inacceptable, s'il en est ainsi, si ce que vous dites est vrai,
05:07il ne me reste plus qu'à me retirer dans mon jardin.
05:12Et Julien Freund avait répondu avec une forme de lucidité cruelle.
05:16Vous n'avez pas compris, monsieur le professeur.
05:17Si l'ennemi le veut vraiment, il ira vous chercher jusque dans votre jardin.
05:23Ce soir-là, on peut dire qu'une partie de la population qui vivait probablement dans l'illusion
05:28que la meilleure manière de résister à l'islamisme continuait à continuer à vivre comme s'il n'était pas là,
05:33l'ennemi islamiste a été cherché jusque dans son jardin, c'est-à-dire jusqu'en terrasse,
05:38les Français qui découvraient alors que même s'ils ne souhaitaient pas la guerre, on la leur faisait.
05:43Autre élément, rappelez-vous, dans le communiqué de Daesh, je crois que c'était le soir-main ou le lendemain,
05:49qui était visé?
05:50On visait les chrétiens, les croisés, disait-il, et les décadents, globalement, ceux qui ne croient pas.
05:56Donc vous étiez visé non pas pour votre foi ou votre absence de foi,
05:59vous étiez visé parce que Français, au-delà des deux écoles, au-delà de la foi des uns des autres,
06:05au-delà de la religion des uns des autres.
06:08Et c'était une guerre dans une presque logique d'extermination.
06:11Ça va tout ce qu'on voit sur notre passage.
06:13Ensuite, il y a une séquence qui commence, et ça va être une guerre de dix ans, en quelque sorte,
06:17qui vient, les événements de l'île de Léron, la semaine dernière,
06:21nous ont rappelé que nous sommes toujours dans cette guerre, même si sa forme a muté.
06:24Donc on peut rappeler des événements, Nice, évidemment, le père Hamel,
06:29Samuel Patsy, Dominique Bernard,
06:33des attentats à répétition,
06:36qui nous rappelaient que l'islamisme, même s'il changeait de stratégie,
06:40parce qu'il changeait de stratégie,
06:41les opérations style Bataclan, il n'y en a pas eu tant que ça, ensuite,
06:45parce que les services de sécurité ont fait un travail remarquable.
06:47Mais le fait est que Daesh a lancé, en fait, cet appel dans la population qui a été entendue.
06:52Certains croient entendre la voix de Dieu ou d'Allah, mais c'est, en effet, la voix de Daesh qu'ils entendent.
06:56Et la voix de Daesh disait « Tuez, tuez, tuez ».
06:59Et qu'est-ce qu'on a vu?
07:00Eh bien, on a basculé dans une forme de djihad du quotidien depuis dix ans,
07:04avec les attentats au couteau que, par ailleurs, le système cherche à tout prix,
07:08vous l'avez dit dans votre introduction,
07:10à traiter comme s'il ne relevait pas de l'islamisme,
07:12que l'on traite comme des faits divers,
07:14que l'on traite comme des événements que nous ne voulons pas mettre ensemble.
07:17Et s'ajouterait à cela, parce qu'il n'y a pas que l'islamisme dans le portrait,
07:22l'insécurité, l'état d'insécurité généralisée qui s'est imposé en France depuis dix ans,
07:27mais qui était déjà là,
07:28eh bien, ne tient pas que par des attentats terroristes à grande échelle.
07:32Il y a aussi, je l'ai dit, le djihad du quotidien,
07:34et c'est ajouté à ça, et ça, on l'a vu à Crépole,
07:36on l'a vu dans bien des événements,
07:38tout simplement la haine ethnique contre le, je ne sais pas comment les appeler,
07:43le peuple français historique, certains diraient les Blancs,
07:45certains diraient les Français de Sourge,
07:46on ne sait plus exactement comment nommer cette partie de la population
07:49qui quelquefois choque l'étonnant de la diversité à tout prix.
07:54Donc, rappelez-vous Crépole,
07:55rappelez-vous cette idée qu'on pouvait planter du Blanc en tant que Blanc.
07:59Alors, encore une fois, le système médiatique,
08:01globalement, nous empêchait de tenir ensemble ces événements.
08:05Mais pourtant, tous ensemble, ils venaient,
08:08parce qu'ils témoignaient du basculement de la France
08:10dans une forme d'insécurité permanente,
08:12qui relevait, je l'ai dit, soit de la guerre islamiste,
08:15soit tout simplement de quelquefois une forme,
08:17probablement à la part la plus sombre de l'arme humaine,
08:20c'est-à-dire la haine ethnique, la haine raciale dirigée contre les Français.
08:24Et donc, devant ça, qu'est-ce qu'on a vu depuis dix ans ?
08:26Eh bien, on s'est dit, il faut se protéger quand même.
08:29Devant un état d'insécurité permanente,
08:32il faut faire le pari de l'état sécuritaire.
08:34Mais moi, ce qui me frappe aussi, là, je le dis,
08:36c'est mon côté très libéral qui parle.
08:38Moi, je m'inquiète toujours du fait que l'état sécuritaire
08:41peut devenir de plus en plus un état policier.
08:43Alors, je ne dis pas que la France d'aujourd'hui est un état policier,
08:45qu'on se comprenne.
08:46Mais ce monde où, pour être en sécurité,
08:49il doit y avoir la vidéosurveillance partout,
08:52la reconnaissance faciale partout.
08:53On doit en finir avec l'argent liquide, avec les espèces.
08:57On doit être capable de surveiller les conversations de chacun.
09:00Le projet de l'Union européenne, cette fois-là,
09:01au long de la lutte contre la pédocriminalité,
09:03mais c'est le même esprit que le chat control,
09:05qui consiste à surveiller l'ensemble de vos conversations privées
09:08par messagerie.
09:10Cette société où, pour se sentir en sécurité,
09:14il faut voir un policier presque à chaque 15 mètres.
09:18Vous savez, moi, j'ai souvenir non seulement
09:20de mon côté de l'Atlantique, d'un monde
09:21où je pouvais quitter la maison sans fermer à clé,
09:24mais j'ai surtout souvenir, et encore presque aujourd'hui,
09:26de mon côté de l'Atlantique, peut-être,
09:27que le Québec est un peu plus paisible qu'ailleurs.
09:30Moi, c'est quand je vois les policiers que je m'inquiète.
09:32Parce que je me dis, mais s'il y a des policiers partout,
09:33ça veut dire qu'il y a un problème.
09:34Normalement, dans une société où le taux de confiance est élevé,
09:39eh bien, nous n'avons pas besoin de sécuriser l'enfer,
09:42comme dit un écrivain.
09:43Nous avons tout simplement la possibilité
09:45de bagnoder dans la rue sans avoir de soucis.
09:47Mais tout ce monde, en quelque sorte,
09:50s'est effondré.
09:51On a aujourd'hui un désir de mise en scène sécuritaire
09:54permanente pour se sentir protégé.
09:56Et par ailleurs, au-delà de la dimension sécuritaire,
09:59eh bien, la conquête islamiste se poursuit,
10:02même s'il ne prend pas, justement, une forme toujours violente.
10:05Alors, vous parlez de conquête islamiste.
10:07Qu'est-ce que vous voulez dire par là, Mathieu ?
10:09Parce que le terrorisme, et ça, c'est l'autre,
10:11c'est un mot bizarre, terrorisme.
10:13Le mot terrorisme, le terrorisme est un instrument.
10:16À l'échelle de l'histoire du terrorisme,
10:18les bolcheviks ont utilisé le terrorisme,
10:20différents groupes qui se veulent nationalistes
10:23à travers l'histoire d'extrême-gauche, d'extrême-droite
10:25ont utilisé le terrorisme.
10:26Le terrorisme n'est qu'un moyen aussi atroce soit-il.
10:32Le terrorisme peut servir à tuer, tout simplement,
10:34soit de manière ciblée.
10:35On veut tuer tel représentant de la couronne,
10:37tel président, tel ministre, tel...
10:39Faites la liste.
10:41Il peut servir aussi à faire le meurtre de masse,
10:44le 13 novembre ou le 7 octobre.
10:47Il peut servir aussi à sidérer et à démoraliser une population.
10:50Vous vivez désormais dans la possibilité permanente
10:53de vous faire soit abattre, soit poignarder,
10:56simplement parce que vous n'êtes pas dans le bon groupe.
10:58Et il nous inscrit dans la logique de la guerre permanente.
11:01Mais l'islamisme ne se réduit pas à sa dimension terroriste.
11:05Il y a, si je peux me permettre cette image,
11:07un islamisme pacifique.
11:09Je ne dirais pas pacifiste, n'exagérons pas.
11:11Mais un islamisme pacifique qui consiste à dire
11:13que la conquête ne doit pas se mener avec des moyens brutaux,
11:17des moyens brutaux du terrorisme, de l'assassinat.
11:19C'est un islamisme qui prend différentes formes,
11:22conscientes et inconscientes.
11:23La première, on a beaucoup parlé depuis 2-3 ans,
11:25avec raison, de l'antrisme des frères musulmans.
11:27L'antrisme des frères musulmans, c'est-à-dire
11:29que voilà des gens qui se présentent cravatés,
11:32proprement en société.
11:33On a presque l'impression que ce sont de bons voisins.
11:35Mais ils ont l'intelligence d'instrumentaliser
11:37les institutions de la démocratie occidentale
11:39pour les retourner contre nous.
11:41Donc c'est l'instrumentalisation perverse du libéralisme
11:45pour imposer l'islamisme dans nos sociétés.
11:49Et de ce point de vue, on peut lire et relire
11:51les travaux d'une intellectuelle, d'une anthropologue majeure,
11:54Florence Bergeau-Blaclerc, qui est aujourd'hui la cible
11:57d'une forme de campagne de diffamation permanente.
11:59Pourquoi? Parce qu'elle prend le frérisme au sérieux.
12:03Donc il faut prendre au sérieux l'antrisme islamiste.
12:06Il faut aussi prendre au sérieux une autre dimension
12:08qui s'appelle tout simplement le basculement démographique.
12:11Le basculement démographique, je le résume ainsi.
12:12Imaginons une France où, globalement,
12:15l'islam s'installerait sans aucun terrorisme,
12:18sans aucune violence.
12:19Il s'agirait simplement d'un mouvement pacifique
12:21de changement de la population à cause de vagues migratoires,
12:25se déployant dans le cadre de l'État de droit,
12:27se déployant sous le signe du regroupement familial.
12:29Prenez tout, des réfugiés, prenez tout ce que vous voulez.
12:31Donc des gens qui, par ailleurs, un par un,
12:33sont tout à fait respectables.
12:34Des gens qui sont, dans ce cas-là, d'excellents voisins,
12:36qui ne vous veulent pas de mal, et ainsi de suite,
12:38et qui sont horrifiés avec raison par le terrorisme.
12:41Pourtant, si au terme du présent siècle,
12:44si au terme du présent siècle,
12:45la France devient à majorité,
12:48d'abord à 40 %, 50 %, 60 % quand sèche,
12:51un État à majorité musulmane,
12:54la question qu'on peut se poser,
12:55c'est est-ce que la France serait encore la France?
12:57Est-ce que l'Occident serait encore l'Occident?
12:58Et qu'on se comprenne bien,
12:59si demain ou après-demain,
13:01le Parje ne sait qu'est le mouvement démographique étonnant,
13:05le Sénégal se peuplait de Danois,
13:07et des Danois s'installaient, s'installaient,
13:10de mille et une manières,
13:10et finalement, il y avait une majorité danoise au Sénégal.
13:13Est-ce que le Sénégal serait encore le Sénégal,
13:15ou est-ce qu'il s'agirait presque d'une colonie danoise,
13:17en quelque sorte?
13:18Si demain, en Algérie,
13:20il y avait une majorité de Français,
13:22des Français catholiques ou laïcs,
13:24mais de Français globalement,
13:25et que le peuple historique algérien,
13:27malgré que ce soit complexe,
13:28il y a des Kabiles, il y a des Arabes,
13:29mais globalement, les Algériens devenaient minoritaires chez eux,
13:31est-ce qu'ils apprécieraient cette situation?
13:34Je ne crois pas.
13:35Eh bien, à l'échelle de l'histoire,
13:36au-delà de la séquence terroriste que nous avons vécue
13:39ces dix dernières années,
13:41il y a un mouvement démographique plus profond,
13:43un mouvement démographique qui,
13:45à l'échelle de l'histoire,
13:45sera perçu dans dix ans, dans quinze ans,
13:47dans cinquante ans, dans un siècle,
13:48quand je n'y serai plus,
13:49quand vous n'y serez plus, vous non plus,
13:50quand même Arthur n'y sera plus,
13:52eh bien, nous verrons,
13:53on nommera cela à la manière d'une forme de conquête,
13:56de conquête probablement à l'échelle de l'histoire,
13:58pacifique, légalement menée,
14:00inconsciemment menée, j'insiste,
14:01les gens, un par un, ne pensent pas à ça,
14:03eh bien, à l'échelle de l'histoire,
14:04nous ne serons plus chez nous.
14:05Alors, de nombreux livres ont cherché à penser
14:06la question civilisationnelle récemment,
14:08et qu'est-ce qu'ils nous disent
14:09de notre réaction face à l'islamisme ?
14:12Alors, j'en mentionne trois, tout simplement,
14:13trois livres récents,
14:14mais qui témoignent du fait qu'il y a une prise de conscience
14:16de la dimension civilisationnelle,
14:17dix ans plus tard.
14:18Le livre d'Éric Zemmour,
14:19La messe n'est pas dite.
14:20Alors, Éric Zemmour,
14:21qui redécouvre sa vocation d'écrivain,
14:24d'intellectuel, d'historien,
14:26de sa manière, dans ce petit livre,
14:27donc c'est un peu...
14:28et on peut apprécier ou non le personnage,
14:30l'idée, on peut tout ça,
14:31mais c'est un livre majeur
14:32qui situe le débat au bon niveau.
14:34Il s'agit désormais d'une politique de civilisation.
14:36Philippe de Villiers,
14:37pour son très beau livre « Populicide »,
14:39il se dit,
14:40mais si le peuple historique français
14:41devient minoritaire chez lui,
14:43mais quand restera-t-il ?
14:44Il faut refaire, dit-il,
14:46refranciser.
14:47Refrancisation, c'est un mot très québécois,
14:48d'ailleurs, on parle toujours de ça,
14:49mais il faut refranciser les Français, dit-il.
14:51Et le livre de Jean Séville,
14:53« Les guerres civiles »,
14:54qui est paru récemment,
14:55donc Jean Séville et Patrick...
14:56Jean-Christophe Buisson,
14:57un livre commun
14:58où il cherche à penser la guerre civile
15:00à l'échelle de l'histoire.
15:01Je pense qu'on doit lire ce livre
15:02pour se demander
15:03qu'est-ce qui nous attend
15:03dans un monde de plus en plus conflictuel,
15:05dans une société
15:05où le taux d'hétérogénéité culturelle,
15:08identitaire,
15:09est à ce point élevé
15:09que chacun risque de se retourner contre l'autre.
15:12S'agira-t-il d'une guerre de civilisation intérieure,
15:15d'un choc des civilisations intérieures ?
15:16Je n'en sais rien,
15:17mais je sais que c'est à ce niveau
15:18qu'on doit poser la réflexion.
15:20Trois recommandations de très bonne lecture
15:22de la part de Mathieu Arthur de Matrigan.
15:24Quel regard vous portez sur les dix ans écoulés
15:26et sur notre rapport,
15:28je dis nous,
15:29l'Occident, la France face à l'islamisme ?
15:31Qu'est-ce qui s'est passé depuis dix ans ?
15:33Une quarantaine d'attentats islamistes,
15:35une centaine d'attentats islamistes déjoués.
15:37Donc on nous avait promis
15:38des plus jamais que ça,
15:40on a eu Samuel Paty,
15:41on en a répondu
15:42qu'il n'aurait pas notre haine.
15:44Ils ont répliqué en égorgeant le père Hamel,
15:46on a eu beau éteindre la tour Eiffel,
15:48brûler 10 tonnes de bougies,
15:50le constat c'est que la lèpre islamiste s'est propagée.
15:53Elle a même muté
15:54et même le discours, rappelez-vous,
15:56au murau de Macron n'a rien changé.
15:58Alors après, l'hypercachère
16:00et le bataclan et les terrasses,
16:02en effet, les offensives sophistiquées
16:04n'ont peut-être plus lieu d'être,
16:06même si on découvre quand même
16:07qu'on peut piloter un attentat
16:08depuis une prison,
16:09ce qui est même ultra-succarisé,
16:10ce qui n'est pas rassurant.
16:12Nos services de renseignement
16:13sont performants, efficaces,
16:15mais ils sont submergés
16:17et vont l'être de plus encore,
16:18encore plus,
16:19parce que l'immigration,
16:21ou en tout cas une partie,
16:23offre un bataillon de réservistes,
16:25d'autodidactes assez continus
16:27et comme on n'a pas l'air
16:27de vouloir régler le problème,
16:28je ne vois pas pourquoi ça changerait.
16:30Et puis on découvre une nouveauté aussi,
16:31c'est qu'on voit des types
16:32qui épousent la transcendance
16:33à coups de couteau.
16:35C'est une machine à conversion,
16:36on l'a vu ces derniers jours,
16:37des convertis passent à l'action.
16:39C'est quand même une étonnante religion
16:40que celle qui séduit
16:41quand on égorge le père Hamel,
16:44quand on tue des enfants
16:45sur la promesse des Anglais
16:45ou quand on tue Arnaud Beltrame.
16:48Alors, comme c'est un anniversaire,
16:50même si c'est un triste anniversaire,
16:51France Télévisions a mis le paquet,
16:53ils ont sorti la série
16:55Ils sont vivants,
16:57une série dans laquelle
16:58le mot islamisme a été grand remplacé
16:59par le mot malade.
17:01C'est plus commode,
17:02ça évite de réfléchir,
17:03de mettre en perspective.
17:05C'est le but de France Télévisions,
17:06c'est surtout éviter de réfléchir
17:08et seul contre la résilience.
17:10Alors pourquoi pas la résilience,
17:11mais là, en l'état,
17:12on appelle ça un déni.
17:13La raison des attentats,
17:16il n'en est pas question.
17:17Le point de vue des assaillants,
17:18non, c'est juste des dingues.
17:20Surtout, pas d'amalgame,
17:21on fait un lavage de cerveau.
17:22Et là, c'est le tour de force de la série,
17:23c'est qu'ils arrivent
17:24à même rendre les victimes
17:26et les rescapés
17:26complètement détestables.
17:28Ensuite, il y a aussi
17:29un événement du côté
17:29de la mairie de Paris,
17:30du côté d'Enelgo,
17:31c'est qu'ils ont créé
17:32un jardin mémoriel.
17:34Alors, t'as rien demandé,
17:34tu te fais trussiédé
17:35et puis pour t'en hommage,
17:36tu vas finir en square.
17:37C'est quand même assez sympathique.
17:43Merci, les fous d'Allah
17:45vont être contents.
17:46Et ils rajoutent
17:46un lieu qui rassemble
17:47et permet de se recueillir
17:48et où la nature est très présente
17:50pour évoquer le cycle de la vie.
17:52Il n'y a plus qu'Elton Jeune
17:52et le Roi Lion
17:53et le cycle serait complet.
17:55Donc, si vous voulez,
17:55voilà le bilan depuis 10 ans.
17:56En fait, c'est rien,
17:57c'est le déni.
17:58Et pourtant, le communiqué
17:59de Daesh post-Saint-Otah
18:00était très clair.
18:01Ils disent,
18:01ils parlent de la France croisée
18:02et ils désignent la ville de Paris
18:04comme celle qui porte
18:04la bannière de la croix en Europe.
18:06Mais ça, on ne veut pas l'entendre
18:07depuis 10 ans.
18:07On ne préfère pas voir
18:08parce que voir la réalité
18:10reviendrait à comprendre
18:12et oser dire qu'on s'est trompé.
18:15Forcément, l'humanité
18:16n'étant pas la caractéristique première
18:17de nos gouvernants,
18:19ils se taisent.
18:19Et puis non seulement ils se taisent,
18:21mais en plus,
18:21ils préfèrent mettre en examen
18:22ce qu'ils dénoncent
18:23ou donner des amendes
18:24à une chaîne télé
18:25qui ose l'évoquer, par exemple.
18:27Voilà, parce que c'est reconnaître
18:28qu'il y a un conflit de civilisation.
18:29S'il y a un conflit de civilisation,
18:30c'est qu'il y a une nouvelle civilisation
18:31qui est arrivée.
18:32Et on sait comment elle est arrivée.
18:33Elle a été importée
18:34dans les bagages de l'immigration.
18:36Or, vous pouvez ressortir la pancarte
18:37de vivre ensemble comme vous voulez.
18:38Deux civilisations ne vivent jamais ensemble.
18:40Sur un même sol,
18:41ça s'affronte,
18:41elles font face à face.
18:42Et généralement,
18:43celle qui disparaît,
18:43c'est celle qui tient la bougie
18:44et qui se tait et qui ferme les yeux.
18:47Allez, pour votre second édito,
18:49Mathieu, vous souhaitez revenir
18:50sur un autre anniversaire.
18:51Plus récent, moins dramatique,
18:52c'est à l'élection de Donald Trump.
18:55Est-ce que cette dernière année
18:57a changé la marche du monde ?
18:59Vous êtes moins dramatique,
19:00mais si je me fie, par exemple,
19:02à ce qu'on dit
19:02sur le service public et ailleurs,
19:04je ne suis pas certain
19:04que pour eux,
19:05ce soit moins dramatique.
19:06C'est quand même assez particulier.
19:08Alors, je cherche simplement
19:09à comprendre assez rapidement
19:11de quel monde nous sommes-nous
19:14arrachés avec Trump,
19:15pardonnez-moi,
19:16pour le meilleur et pour le pire,
19:17quoi qu'on en pense,
19:18et dans quel monde nous entrons.
19:20Je pense, vous savez,
19:20j'appelle ça, moi,
19:21le cycle de 1989.
19:23Dans le cycle de 1989,
19:24il y avait toute une série
19:25de dynamiques idéologiques
19:27qui étaient censées façonner
19:28un monde nouveau,
19:28c'est-à-dire l'utopie babélienne,
19:30l'utopie de Babel,
19:31le régime mondialiste
19:32qui apparemment était celui
19:34du régime depuis longtemps désiré.
19:36Donc, premièrement,
19:37c'était le régime mondialiste.
19:38Il y avait cette idée
19:39que les civilisations
19:40allaient s'effacer
19:41les unes les autres,
19:42on allait tous devenir
19:43des Américains du New Jersey
19:44comme les autres,
19:45on allait tous consommer
19:46comme des Américains
19:47comme les autres,
19:47on allait tous se définir
19:49par les mêmes séries
19:50comme les autres.
19:51Je ne dis pas que c'est faux,
19:51soit dit en passant,
19:52la diffusion de la culture américaine
19:54est un fait réel
19:55à travers le monde,
19:56une forme de culture mondialisée.
19:57Il n'en demeure pas moins
19:58que si on regarde
19:58la carte du monde aujourd'hui,
20:00il y a diversité de civilisations,
20:02il y a diversité de peuples
20:03et on voit remonter
20:04à la surface
20:05les identités
20:06longtemps étouffées
20:07ou longtemps neutralisées,
20:09sur lesquelles on avait jeté
20:10le voile, en fait,
20:12de l'universalisme intégral.
20:13Là, remonte à la surface
20:15cette diversité profonde.
20:16Deuxième élément,
20:18et je précise là-dedans,
20:19les Américains
20:20renouent eux-mêmes
20:21avec leur singularité.
20:23Les demeures impérialistes,
20:24mais ce n'est plus
20:25l'impérialisme mondialisé
20:26post-1989 néo-conservateur,
20:28c'est un impérialisme
20:29situé, local,
20:30avec d'ailleurs des complexés
20:31qui parlent franchement
20:32le langage de la force.
20:34Deuxième élément,
20:35le sans-frontiérisme.
20:36Eh bien, on redécouvre
20:37un monde où, manifestement,
20:38les frontières ont une vertu
20:39civilisatrice
20:40ou quelquefois
20:41une vertu difficile,
20:42pour prendre le cas
20:43du protectionnisme trumpien.
20:45On veut reconstruire
20:46ce qu'on pensait
20:46pour de bon dépasser
20:47les frontières économiques.
20:49On n'y s'y attendait pas.
20:51Et là, donc,
20:51le monde de la mondialisation
20:52heureuse est derrière nous.
20:54Je l'ai évoqué,
20:55mais il faut le dire,
20:56la séquence des guerres
20:58d'exportation démocratique
21:00qu'on a vues, par exemple,
21:01en Irak, qu'on a vues en Libye,
21:03qu'on a vues ailleurs,
21:04mais ces guerres
21:05d'exportation démocratique
21:06sont derrière nous.
21:06Ça ne veut pas dire
21:07qu'il n'y a plus de guerre.
21:08Ça veut dire simplement
21:08que la guerre permanente
21:09au nom de la démocratie permanente
21:11n'est plus de saison.
21:13Et à travers cela,
21:14je l'ai dit,
21:15on retrouve aussi un monde
21:16beaucoup plus polarisé idéologiquement,
21:17beaucoup plus polarisé culturellement.
21:19C'est un monde
21:20qui fait de nouveau
21:20l'expérience du conflit
21:21et qui ne croit plus
21:22à la neutralisation gestionnaire
21:23des tensions.
21:24Alors, de quelle manière
21:24cet anniversaire nous dit aussi
21:26quelque chose
21:26sur l'évolution de l'Europe ?
21:27Je crois que l'Europe
21:28n'est pas au courant
21:28de ce qui se passe.
21:29C'est assez fascinant.
21:30Elle continue de croire
21:31au mondialisme.
21:32Elle continue de croire
21:32au multiculturalisme.
21:33Elle continue de croire
21:34à la société technocratique.
21:36Elle continue de s'enfoncer
21:37dans ses illusions.
21:38Mais soyons sérieux,
21:39je ne parle pas
21:39de l'Europe civilisation.
21:41Je parle de l'Europe européiste,
21:43l'Europe de la nomenclatura,
21:44l'Europe ERSS,
21:46l'Europe qui,
21:46de ce point de vue,
21:47considère que le pire danger,
21:48ce sont ces peuples
21:49insurgés aujourd'hui,
21:50ces peuples qui veulent
21:51retrouver leur souveraineté,
21:52leur identité,
21:53un an après la séquence
21:55trumpienne,
21:55on peut dire que du point
21:56de vue des élites européistes,
21:57le plus grand danger,
21:58ce sont les peuples européens
21:59qui ne veulent pas disparaître
22:00et qu'il faut d'une manière
22:01ou de l'autre neutraliser
22:02pour qu'elles deviennent
22:03le monde de Babel
22:05à tout le moins ici.
22:07Un mot, Arthur Devatrigan,
22:08sur cet anniversaire,
22:09cette réélection
22:11de Donald Trump,
22:11ce qui a changé
22:12dans le monde
22:13et donc aussi en Europe.
22:14C'est un peu court
22:15pour juger un bilan en un an
22:17parce que comme l'a écrit
22:17un Québécois pas très connu
22:19dans son essai
22:19« Les deux Occidents »,
22:21une contre-révolution,
22:22ça ne se mène pas
22:22en quelques semaines
22:23contrairement à une révolution.
22:24La révolution,
22:24ça se fait en deux secondes
22:25puisqu'on détruit
22:25et puis des ruines
22:26naissent quelque chose,
22:27généralement des choses
22:28pas géniales.
22:29Mais là, ce qu'on peut dire
22:29dans son bilan,
22:30c'est d'un point de vue national,
22:32il a fait ce qu'il a promis.
22:33Alors oui, d'un point du français,
22:34on est surpris,
22:34on n'est pas habitués,
22:35évidemment.
22:36Donc il réindustrialise
22:37les États-Unis,
22:38il lutte contre l'immigration
22:39et contre la gangrene walk
22:40dans les universités.
22:42En revanche,
22:42d'un point de vue international,
22:44il y a des choses qui diffèrent.
22:45C'est-à-dire qu'il a quand même
22:45promis une paix à Gaza,
22:47en Ukraine et même au Congo
22:48pour connaître
22:49qu'il s'est un peu avancé.
22:50Alors il y a peut-être
22:51une explication,
22:51c'est que ça reste quand même
22:52un homme de son temps
22:53et un homme de son temps
22:54qui a cru qu'après
22:55la chute du mur en 1989,
22:57la rationalité marchande
22:58pouvait se résoudre,
23:00pourrait résoudre
23:01des conflits.
23:02Or, les conflits de civilisation
23:04nous reviennent
23:05comme un boom-brang
23:05et malheureusement,
23:06ça ne se résout pas
23:06à coups de dollars.
23:07Néanmoins,
23:08il y a quelque chose
23:09qui reste et qui perdure,
23:10c'est que le soft power américain
23:11resterait fort en Occident
23:12parce que si vous demandez
23:13à un Européen
23:14qui souhaite partir
23:15pour des raisons
23:16d'insécurité ou autre,
23:17où est-ce qu'il veut aller ?
23:18Il va répondre
23:19ni en Chine ni en Russie
23:20mais aux Etats-Unis.
23:22Alors on va marquer
23:22une courte pause
23:23dans quelques instants.
23:24On revient avec votre invité
23:25ce soir Mathieu,
23:26Richard de Cesse
23:27pour son livre
23:27de Vrai Gentleman.
23:28On fera un pas de côté
23:29par rapport à l'actualité.
23:30On marque une courte pause
23:31et on revient
23:32dans Face à Boc Côté.
23:37De retour dans
23:39Face à Boc Côté,
23:40on accueille votre invité
23:41ce soir,
23:41votre invité Mathieu,
23:42ce soir c'est Richard de Cesse.
23:43Bonsoir Richard de Cesse.
23:44Bonsoir.
23:45Alors,
23:46nous sommes dans une actualité
23:47lourde,
23:47c'est le moins qu'on puisse dire,
23:48une actualité quelque peu écrasante.
23:50Donc pourquoi ne pas
23:50prendre le pas de côté
23:51ce soir pour lire un ouvrage,
23:53pour discuter d'un ouvrage
23:54tout à fait particulier
23:55qui nous ramène
23:56au XXe siècle,
23:56au XIXe siècle,
23:57au XVIIIe siècle,
23:58c'est-à-dire au conflit
23:59avec la perfide Albion,
24:01le rapport entre la France
24:02et les Anglais
24:02pour en parler
24:03l'auteur Richard de Cesse.
24:04Bonsoir.
24:05Bonsoir Mathieu.
24:06Alors,
24:06De vrai gentleman,
24:07c'est un ouvrage
24:08où vous vous plongez
24:09de manière,
24:10je dirais,
24:10avec une plume
24:11qui est au scalpel
24:13et avec à la fois
24:13passion et mauvaise foi,
24:15vous direz peut-être
24:16le contraire,
24:16dans votre rapport
24:17aux Anglais
24:18en disant
24:18ce pays
24:19qu'on voit quelquefois
24:20comme un pays frère
24:21mais qui est aussi
24:21la perfide Albion
24:22et qu'en sait-on exactement,
24:24mais vous nous présentez
24:25un portrait critique
24:26de l'Angleterre.
24:28Pourquoi aujourd'hui ?
24:28Est-ce que ce ne sont pas
24:29de vieilles querelles
24:30que vous cherchez à réanimer ?
24:31Alors,
24:32je pense que
24:32tous les industriels français
24:34qui sont en train
24:34de travailler
24:35sur les programmes
24:36de défense européens
24:37ou tous les banquiers français
24:39qui sont en train
24:40de travailler
24:41sur de grands accords
24:42internationaux
24:43peuvent vous dire
24:43au contraire
24:44que la City
24:46est toujours
24:47l'ennemi de la France
24:48et que les industriels
24:50anglais
24:50ont toujours fait en sorte
24:52de faire échouer
24:53tous les programmes européens
24:54même à l'époque
24:55où ils étaient encore
24:55dans l'Europe.
24:56Non, non,
24:57il y a une actualité
24:58en fait de la guerre
24:58contre les Anglais
24:59il est nécessaire
25:00de se souvenir
25:01que Jeanne d'Arc
25:02à Zincourt
25:02et Marcel Kébir
25:03aboutissent aujourd'hui
25:05à la manière
25:06dont l'Angleterre
25:07essaye de nous piquer
25:07nos places fortes
25:09industrielles et financières.
25:10Autrement dit
25:10le choc des nations
25:12au sein même de l'Europe
25:13demeure d'actualité
25:15à vous entendre.
25:16Oui, oui
25:16et puis il est attisé
25:17d'ailleurs par l'Union Européenne
25:18qui passe son temps
25:19à vouloir dresser
25:20la France
25:20contre la Hongrie
25:22et l'Italie
25:23contre les Scandinaves
25:24donc ce choc-là
25:26il est bien précis.
25:27Ce qui nous occupe
25:27c'est comment est-ce
25:28que la France
25:29peut une fois de plus
25:30se rendre compte
25:31que son véritable ennemi
25:32outre l'Union Européenne
25:33bien sûr
25:33c'est les Anglais.
25:34Alors le mot ennemi
25:35je me permets tout de suite
25:36de le dire
25:37le mot ennemi
25:37dans notre esprit
25:38aujourd'hui
25:39ça peut être
25:40pour certains
25:41d'islamisme
25:42l'ennemi ça peut être
25:43à la rigueur
25:44certains diraient
25:45les souverainistes
25:45les plus ardents
25:46l'Union Européenne
25:47des Eurocrates
25:48certains diraient
25:48c'est une forme
25:49de patriotisme européiste
25:50c'est la Russie
25:51les Anglais
25:52les ennemis
25:52est-ce que le terme
25:53n'est pas un peu trop
25:54chargé aujourd'hui ?
25:56Alors il y a des ennemis
25:57évidents
25:57vous les avez cités
25:59il y a des ennemis
25:59insidieux
26:00et je crois qu'on a
26:02beaucoup dénoncé
26:02les ennemis évidents
26:03il est temps de revenir
26:04aux ennemis insidieux
26:05que sont les Anglais
26:06vous avez raison
26:07c'est la perfide Albion
26:08et la plupart de ses coups
26:10sont des coups fourrés
26:11des coups en douce
26:12peints sous les dehors
26:14de la gentleman likeness
26:16c'est-à-dire qu'avec le sourire
26:17l'Anglais vous dit
26:18oui ça veut dire non
26:19l'Anglais vous dit
26:20faisons affaire
26:21ça signifie qu'il a déjà
26:22prévu comment vous escroquer
26:23et vraiment l'Europe
26:25et on le voit d'ailleurs
26:27et la France
26:28avec la manière
26:29dont on continue
26:30à vouloir chercher
26:31le soutien des Anglais
26:32dans tel ou tel accord international
26:34le soutien des Anglais
26:35dans le traitement
26:37des migrants
26:37du côté de Calais
26:38est à chaque fois
26:40une course
26:43à l'humiliation
26:44une course à la défaite
26:46une course au constat
26:48que les Anglais
26:49nous ont une fois de plus
26:50mis à l'envers
26:52si j'ose dire
26:52alors vous me placez
26:54dans une position
26:55qui n'est à peu près
26:56jamais la mienne
26:57c'est-à-dire que
26:58vous me forcez
27:00non pas seulement
27:01par esprit d'avocat du diable
27:02mais à dire du bien
27:03de l'Angleterre
27:04j'ai ma clause Québec
27:05ici évidemment
27:06mon expérience historique
27:07de l'Angleterre
27:08est celle presque
27:09d'un Irlandais
27:10j'ai pas de tendresse
27:11infinie pour l'Empire britannique
27:12mais j'ai l'impression
27:14que de l'Angleterre
27:15vous ne retenez
27:16finalement
27:17que la part
27:18la plus sombre
27:19et j'ajouterai
27:20que vous l'avouez
27:21presque dans votre introduction
27:22donc je cite
27:23Richard de 16
27:24contre Richard de 16
27:25vous nous parlez
27:26des gentlemen
27:26des Anglais
27:27les plus
27:28qui incarnent le régime
27:29vous citez au même moment
27:30le peuple anglais
27:31lui
27:32avec sa common decency
27:33est plus admirable
27:35comme Chesterton
27:36le démontre
27:36à longueur de page
27:37et comme Tolkien
27:38le suggère
27:39avec ses remarquables
27:40hobbits
27:40donc j'ai l'impression
27:41que vous nous parlez
27:42moins de l'Angleterre
27:43ici
27:43que de l'élite
27:44de la perfide Albion
27:45parce que le peuple anglais
27:46vous attire plus de sympathie
27:47vous avez parfaitement raison
27:48je parle de ceux
27:49qui dirigent l'Angleterre
27:50je parle de ceux
27:51qui font en sorte
27:52qu'elle est une nation odieuse
27:53je ne parle pas des Anglais
27:54qui sont victimes eux-mêmes
27:55d'ailleurs
27:56comme l'histoire anglaise
27:57le prouve
27:57en permanence
27:58de la manière
27:59dont les gentlemen
27:59se comportent
28:01de la façon
28:02la plus brutale
28:03la plus éhontée
28:05et la plus satisfaite
28:06avec l'ensemble
28:06de la planète
28:07y compris avec les gens
28:08qu'ils ont sous la main
28:09on fait tirer
28:10sur les londoniens
28:11on massacre
28:12on massacre les écossais
28:13on massacre les irlandais
28:14évidemment à l'époque
28:16où le Canada
28:17était français
28:18et où il passe
28:19sous domination anglaise
28:20on massacre
28:21tous les sujets
28:23du roi de France
28:24qui sont devenus
28:25les sujets de l'Angleterre
28:26parce que comme
28:26ils étaient français avant
28:27donc Chandala
28:28comme dirait
28:29un anglais
28:30un anglo-indien
28:31et le livre
28:33est vraiment dirigé
28:35contre ces totems
28:36qu'on nous a présentés
28:36comme des modèles
28:38de vertu
28:38et qui sont en fait
28:39des modèles de rouerie
28:40de fourberie
28:41de brutalité
28:42de méchanceté
28:43et tout ça
28:43une fois plus
28:44au nom de la plus grande
28:45Angleterre
28:46et donc ce sont eux
28:47que j'attaque
28:48c'est pas du tout
28:48le peuple anglais
28:49vous nous parlez
28:50quelquefois
28:50de personnages
28:51Churchill
28:51d'autres
28:52qui sont normalement
28:53sources d'admiration
28:54vous nous disiez
28:54c'est disons
28:55une part sombre
28:55Arthur de Vatrigan
28:56parce que c'est un livre
28:57qui est une série de portraits
28:58Arthur de Vatrigan
28:59à votre tour
29:00sur des portraits
29:01vous expliquez quand même
29:02dans l'introduction
29:03déjà que l'anglais
29:04comme adversaire
29:05c'est quelque chose
29:06qu'on ne transmet plus
29:07dans les familles
29:08et ensuite vous
29:09essayez de dire
29:11qu'il y a une construction
29:11d'un mythe anglais
29:12le terme gentleman
29:14c'est une construction
29:14d'un mythe
29:15qui est adressé
29:16aux autres pays
29:17notamment aux français
29:18alors c'est quoi
29:18le mythe anglais
29:19et c'est quoi
29:20cette construction
29:20et comment ils ont
29:21déguisé en fait
29:22tout l'imaginaire
29:24qu'on a nous
29:25en France aujourd'hui
29:25le mythe anglais
29:27c'est celui
29:27de la personne cultivée
29:29qui parcourt le monde
29:30en étant respectueux
29:31des cultures
29:32et qui participe
29:33au contraire
29:34à la découverte
29:36de choses admirables
29:37que les indigènes
29:38n'étaient pas capables
29:38de connaître
29:39typique
29:39Saint John Philby
29:41qui va en Arabie Saoudite
29:43et qui en profite
29:44pour nommer
29:44deux espèces
29:45de perderie du désert
29:46et faire un peu
29:47d'entomologie
29:48et de botanique
29:50et ça
29:51c'est le mythe
29:52et c'est le mythe
29:53perpétué
29:54par Jules Verne
29:55et par
29:55toute cette
29:56noblesse française
29:58éprise
29:59d'Anglomanie
30:01au 19ème
30:02et la réalité
30:03c'est qu'en fait
30:04quand le gentleman
30:05débarque quelque part
30:06c'est comme une espèce
30:07invasive
30:08il ruine
30:09les populations
30:09locales
30:10il dessine
30:11les populations
30:11locales
30:12il exporte
30:12il déporte
30:13les populations
30:14locales
30:14il fait tout tourner
30:15au seul profit
30:16de l'empire
30:17de l'empire anglais
30:18il écrase
30:19les cultures locales
30:21mais une fois plus
30:22l'histoire de l'Angleterre
30:24est une histoire
30:24de massacre continu
30:26depuis Azincourt
30:27jusqu'au 20ème siècle
30:28et tout ça
30:30avec des gens
30:30qui sont ensuite
30:31décorés par la reine
30:32d'Angleterre
30:33pensionnés
30:33par le Parlement
30:35et à qui on dresse
30:37des statuts
30:37alors je n'aurais jamais
30:38été aussi anglais
30:39que dans ces présentes
30:40minutes
30:40moi je pense
30:41au 20ème siècle
30:42je me dis globalement
30:43Churchill
30:44dont vous faites un portrait
30:45assez cruel
30:46sans Churchill
30:47sans Churchill
30:48dans la 39-45
30:50et bien probablement
30:52qu'une bonne partie
30:52de l'État anglaise
30:53décide de se coucher
30:54devant les nazis
30:56sans Churchill
30:57à ce moment
30:58par exemple
30:59la démocratie
31:01qui a quand même
31:01survécu
31:02qui a triomphé
31:03du nazisme
31:04la démocratie
31:06ne survit pas
31:06si je me prolonge
31:07le 20ème siècle
31:08en fait
31:08les Britanniques
31:10étaient du côté
31:10encore une fois
31:11du monde occidental
31:12du monde libre
31:12et si je suis
31:13particulièrement audacieux
31:15récemment
31:16dans la critique
31:17de l'ordre européiste
31:18les Britanniques
31:19sont ceux
31:19qui ont eu le courage
31:19du Brexit
31:20ils ne sont pas tous
31:21d'autres nations
31:22à ce que j'en sais
31:22n'ont pas eu encore
31:23le courage
31:24de l'équivalent du Brexit
31:24alors ils ont eu
31:25le courage du Brexit
31:26parce qu'ils sont poussés
31:27par le peuple anglais
31:28et ils l'ont fait
31:28d'ailleurs avec
31:29la plus grande des réticences
31:31et on a demandé à des gens
31:32qui étaient convaincus
31:32des bienfaits de l'Europe
31:34de gérer le Brexit
31:34ce qui fait qu'ils l'ont
31:35en fait très très mal géré
31:36revenons sur Churchill
31:38sans Churchill
31:40on aurait peut-être
31:41négocié autrement
31:42les accords de Yalta
31:43et ça aurait épargné
31:44quelques dizaines
31:44d'années
31:45de souffrance
31:47il y a quand même
31:47quelques années avant ça
31:48vous choisissez
31:4939-45
31:50c'est comme si on me disait
31:51que sans De Gaulle
31:54il ne se serait rien passé
31:55peut-être que sans Chamberlain
31:56qui précède Churchill
31:57l'Angleterre n'aurait pas eu
31:59besoin de Churchill
31:59on peut refaire l'histoire
32:01ce qui est intéressant
32:02en l'occurrence
32:03c'est de voir que Churchill
32:04était par exemple
32:05un propagandiste fou
32:06de l'eugénisme social
32:08le plus radical
32:08qui consistait à embastiller
32:10tout ce qu'eux considéraient
32:11comme des débiles
32:12dans des camps de concentration
32:13et ça faisait partie
32:15des propositions de loi
32:15qu'il a portées
32:16et a suggéré
32:18qu'on castra
32:19tous ceux
32:20qui n'étaient pas dignes
32:21de promouvoir
32:22la race anglaise
32:22autrement dit
32:23il y a un raciste
32:24c'est Churchill
32:25qui a lutté
32:25contre un autre raciste
32:26c'est Hitler
32:27oui mais si je peux me permettre
32:28alors je suis pas certain
32:29que le même mot s'applique
32:30pour les deux personnes
32:31vous avez lu
32:33ce que Churchill raconte
32:34à l'échelle de l'histoire
32:35faire tomber
32:36le nazisme
32:37tenir tête au nazisme
32:38quand tout le monde
32:39veut se coucher devant lui
32:39et assurer la défense
32:41du monde occidental
32:41et assurer la survie
32:42des populations
32:43devant le régime génocidaire
32:45c'est quand même
32:45je comprends que Churchill
32:46n'est pas un ange
32:47mais est-ce que c'est
32:48véritablement
32:49le quasi-monstre
32:50que vous en faites
32:51en fait
32:52si je regarde
32:53une fois plus
32:54ces projets eugénistes
32:55oui c'est un monstre
32:56et si je regarde
32:57la manière dont ces projets
32:58eugénistes
32:58ont permis de justifier
33:00l'eugénisme des nazis
33:01il faut quand même
33:01rendre à Churchill
33:02ce que Hitler lui a pris
33:04et donc
33:04à ce moment-là
33:05on a une généalogie
33:06un peu différente
33:07de celle que vous nous proposez
33:08et puis par ailleurs
33:09Churchill c'est aussi
33:10Mountbatten
33:10et Mountbatten
33:11c'est la manière
33:12absolument débile
33:13dont la partition
33:14de l'Inde
33:14et du Pakistan
33:15a été faite
33:16Churchill
33:17c'est aussi
33:17le général Arthur Harris
33:19et ce sont
33:19les bombardements
33:20absolument sauvages
33:21des côtes françaises
33:23autrement dit
33:23voilà
33:24on peut voir Churchill
33:25sous un prisme
33:26très différent
33:27et vérifier une fois plus
33:29que la plus grande gloire
33:30de l'Empire britannique
33:32a aussi permis
33:32à Churchill
33:33d'expliquer
33:34comment est-ce qu'il s'est comporté
33:36sous les ordres de Kitchener
33:37en Afrique du Sud
33:38sans en concevoir
33:39la moindre honte
33:40même rétrospective
33:41il faut une fois plus
33:43bien regarder
33:45ce que chacun
33:45de ces figures
33:46a réellement apporté
33:49je vous demanderai
33:50dans un instant
33:51si vous n'êtes pas fidèle
33:52à une vieille rancune
33:53française très particulière
33:54mais avant ça
33:55Arthur Levatrigan
33:55a sûrement une question
33:56pour vous
33:56moi je suis surpris
33:58que Mathieu Beaucoté
33:59ait pas la rancune
33:59encore plus tenace que nous
34:00parce qu'il vit
34:01domination anglaise
34:02mais moi n'étant pas
34:04je suis sujet
34:04de la couronne britaine
34:05oui voilà
34:06chacun ses couronnes
34:07alors vous avez
34:08rhabillé Churchill
34:09pour trois générations
34:10il y a un autre mythe
34:11qu'elle vous attaque
34:12c'est l'édidie
34:13alors quel est le mythe
34:15à démystifier
34:16de Lady Diana
34:17en fait
34:19une fois plus
34:20ce que je voudrais
34:21faire comprendre
34:23c'est que
34:23je me contente
34:24de raconter la vérité
34:25mais effectivement
34:26je choisis
34:27de porter le projecteur
34:29à un endroit
34:30où d'habitude
34:30on ne le met pas
34:31Lady Diana
34:32est une gourde
34:33qui épouse
34:35le roi Charles
34:39qui à l'époque
34:40est quelqu'un
34:41un peu sous emprise
34:42de Lord Moonbatten
34:43aux mœurs
34:44totalement dévergondées
34:45qui d'ailleurs
34:45lui conseille
34:46d'épouser une niaise
34:47pour pouvoir faire
34:47ce qu'il veut
34:48à côté
34:48il trouve Lady Diana
34:49il a l'impression
34:50d'avoir trouvé
34:51l'oie blanche
34:51dont il a besoin
34:52et l'oie blanche
34:53se rend compte
34:54effectivement
34:54mal donne
34:55qu'elle a épousé
34:55Charles III
34:56le futur Charles III
34:58qui voilà
34:59entre deux aquarelles
35:00mal torchées
35:01et la mise en place
35:03du tri sélectif
35:04dans les domaines
35:04de la couronne
35:05n'a à peu près
35:05aucun intérêt
35:06et aucune conversation
35:07et elle décide
35:08de prendre un amant
35:09puis deux
35:09puis dix
35:10et bon
35:11on perd le compte
35:12à partir de la vingtaine
35:13et elle se recycle
35:15dans le fait
35:16d'aimer les enfants malades
35:18et d'aimer
35:19les riches
35:21comment dire
35:23les riches personnes
35:25issues du vaste domaine
35:26de l'Empire britannique
35:27voilà
35:27et on nous présente ça
35:28comme une espèce
35:29de princesse du peuple
35:31alors qu'elle est farcie
35:32d'argent
35:32et je suis absolument
35:34stupéfait
35:35de la manière
35:35dont Lady Di
35:36est présentée
35:37encore aujourd'hui
35:38comme étant
35:38une espèce
35:39d'aristocrate charitable
35:41alors que toute sa vie
35:42quand on l'examine
35:43dans le détail
35:44est en fait
35:44la contradiction
35:45absolue
35:46de ce mythe là
35:46et puis c'était sympa
35:48de dire du mal
35:49de Lady Di quand même
35:50oui j'ai bien compris
35:50alors imaginons
35:51parce que c'est un exercice
35:52je me rappelle
35:53la dernière fois
35:53que nous nous sommes vus
35:54sur ce plateau
35:55vous parliez de la droite
35:56je lui ai demandé
35:57est-ce qu'on peut néanmoins
35:58trouver quelques qualités
35:59à la gauche
36:00et vous m'avez dit
36:01lorsqu'elle est d'accord
36:01avec la droite
36:02donc je vous demanderais
36:03est-ce que si vous
36:04vous avez fait un ouvrage
36:05qui se veut
36:06j'ai juste dit
36:07au scalpel
36:07je corrige
36:08à la hache
36:09contre les anglais
36:09contre l'Angleterre
36:11est-ce que vous avez
36:11néanmoins
36:12quelques admirations
36:13discrètes
36:14pour ce peuple
36:15à tout le moins
36:16pour ce pays
36:16alors pour le pays
36:19pas forcément
36:20mais pour des figures
36:21anglaises
36:21oui voilà
36:22Shesterton
36:23est absolument admirable
36:24j'adore
36:27les sonnets de Shakespeare
36:28il y a plusieurs poèmes
36:31notamment des poètes
36:32jésuites catholiques
36:33du 19ème siècle
36:34sont remarquables
36:36Hopkins
36:36voilà
36:37il y a
36:39des choses
36:40en Angleterre
36:42vraisemblablement
36:43d'ailleurs
36:43issues de la conquête
36:44normande
36:44qui ont
36:46un charme fou
36:48voilà
36:49mais
36:49ils sont tout au temps
36:50mais même
36:50Rudyard Kipling
36:52et Conandall
36:52qui sont deux colonialistes
36:54absolument immondes
36:55ont évidemment
36:56une qualité de plume
36:57absolument incroyable
36:57surtout d'ailleurs
36:58quand ils parlent des français
36:59j'entends par là
36:59qu'ils sont
37:00cela dit
37:01tout aussi anglais
37:02que ceux que vous n'aimez pas
37:03est-ce que
37:03j'ai l'impression
37:04en vous lisant
37:05quelquefois
37:05qu'on est devant quelqu'un
37:07qui n'aimerait pas la France
37:08ou tout le monde
37:08qui voudrait faire un portrait
37:09de la France
37:09il ne s'intéresserait
37:10il dirait
37:10je vais vous raconter
37:11l'histoire de la France
37:11rebattait
37:13D.A.
37:14Doriot
37:14et on dirait
37:15voilà la France
37:16c'est un petit morceau de France
37:17mais c'est peut-être pas le plus beau
37:19c'est le moins qu'on peut se dire
37:19mais est-ce que
37:20est-ce que c'est pas un portrait
37:21quelque peu incomplet
37:23alors c'est évidemment
37:24un portrait incomplet
37:25c'est un portrait
37:25qui redresse les torts
37:26vous avez remarqué
37:27que je ne parle que de gens
37:28qui sont au pouvoir
37:29oui
37:31et des gens qui sont
37:32arrivés au pouvoir
37:33qui se sont maintenus au pouvoir
37:35que le pouvoir a consacré
37:36que le pouvoir a maintenu
37:37et que le pouvoir continue
37:38de célébrer
37:39si vous me dites
37:40D.A. et Doriot
37:40il y a assez peu de place
37:41Marcel D.A.
37:42et Jacques Doriot
37:43en France
37:43voilà
37:44et en revanche
37:45Churchill
37:47l'eugéniste
37:48est absolument célébré partout
37:49Lady Diana
37:50continue à être
37:51la princesse des cœurs
37:52et je cite
37:53deux ou trois autres
37:54méfitiques
37:54comme Kitchener
37:56et Arthur Harris
37:56qui ont des rues
37:57à leur nom
37:58alors que le premier
37:59est responsable
38:00de l'invention
38:00des camps de concentration
38:01et du massacre
38:02des Sud-Africains
38:03et le second
38:04est responsable
38:05de 60 à 100 000 morts français
38:08et du fait
38:08qu'un quart des bombes
38:09déversées
38:10pendant la seconde guerre mondiale
38:11c'est déversé
38:12sur les côtes normandes
38:14au mépris d'ailleurs
38:15de plusieurs autres stratèges
38:16qui pensaient
38:16que c'était inutile
38:17mais ce type-là
38:18Arthur Harris
38:19expliquait qu'il fallait
38:20terroriser le peuple
38:21y compris le peuple français
38:23plutôt que le peuple allemand
38:24ce qui est un peu surprenant
38:25Parlons politique
38:26un instant
38:26alors on reproche
38:27quelques fois
38:28les Européens fervents
38:29reprochent souvent
38:31aux Britanniques
38:31d'avoir empêché
38:32l'Europe de se faire
38:33c'est-à-dire
38:33les Britanniques
38:33auraient joué
38:34les intérêts
38:34des uns
38:35contre les autres
38:35et auraient empêché
38:37finalement
38:37l'Europe
38:38de prendre forme
38:39politiquement
38:40je vous devine
38:41plus souverainiste
38:42qu'européiste
38:43est-ce que par ailleurs
38:44c'est un reproche
38:44que vous faites aux Britanniques ?
38:46Non
38:46Je considère
38:49que les Britanniques
38:50ont effectivement
38:51intelligemment joué
38:52leur partition
38:52qui a consisté
38:53à garder leur monnaie
38:54par exemple
38:55et qu'ils ont pris
38:56dans l'Europe
38:57ce qui était intéressant
38:58de prendre
38:59dans la perspective
39:00égoïste
39:00qui est la leur
39:01mais qui aurait dû
39:02être celle des Français
39:02d'ailleurs
39:03Les Français
39:04ont construit l'Europe
39:06d'une manière
39:07absolument aberrante
39:07c'est-à-dire
39:08au mépris
39:08de leur intérêt
39:08personnel
39:09national
39:10et au profit
39:11d'un intérêt
39:12européiste
39:12dont on voit
39:13aujourd'hui
39:13qu'il ne leur a rien
39:14apporté
39:14Donc
39:15ce que vous me demandez
39:16de célébrer
39:16chez les Anglais
39:17c'est exactement
39:17ce qu'on pourrait
39:18célébrer
39:18chez les Scandinaves
39:19qui ont fait comme eux
39:20n'importe quel peuple
39:21intelligent
39:21qui évitent de se livrer
39:23pieds et poings liés
39:24à une idée
39:25et donc les Anglais
39:26ont été intelligents
39:27dans la mesure
39:28
39:29comme de bons épiciers
39:30internationaux
39:31ils ont toujours défendu
39:32d'abord leurs intérêts
39:33avant de défendre
39:34une quelconque idée
39:34parce que
39:35l'Empire britannique
39:36ce n'est pas un empire
39:37de civilisation
39:38c'est un empire
39:39de prédation
39:39je ne me porterai pas
39:41à la défense
39:41de l'Empire britannique
39:42J'ai eu très peur Mathieu
39:43Non non pas trop loin
39:45Arthur de Matrigan
39:47Il y en a un
39:48qui parle d'idées
39:48quand même
39:49et qu'on pourrait
39:50peut-être cataloguer
39:51dans un vrai gentleman
39:52c'est Roger Scruton
39:53qui représente
39:55par sa culture
39:57par sa manière
39:58de s'habiller
39:59de vivre dans un manoir
40:01à la campagne
40:02il correspond quand même
40:03typiquement
40:04au mythe anglais
40:05et il me semble
40:06que ce n'est pas
40:06quelqu'un que vous détestez
40:07Il correspond
40:08à cette partie
40:10du mythe anglais
40:10où on imagine tous
40:12que chacun
40:14a sa gentille homière
40:15dans un paysage
40:16radissant du Sossex
40:17où on peut
40:19vêtus de Shetland
40:20boire un bon whisky
40:22devant un feu de tourbe
40:23oui mais en fait
40:24je ne sais pas
40:25s'il y a tant de tourbes
40:25que ça dans le Sossex
40:26mais l'immense majorité
40:28des anglais
40:29ce sont les foules
40:30écrasées par la pauvreté
40:31au 19ème siècle
40:33ce sont les indigènes
40:34massacrés
40:35aux quatre coins
40:35de l'Empire
40:36et quand je parle
40:37d'indigènes
40:37je parle aussi
40:38des Irlandais
40:38c'est la pauvreté
40:40la plus crasse
40:41et les lois capitalistes
40:42les plus odieuses
40:42Roger Scruton
40:44oui il fait partie
40:44du petit pourcentage
40:46qui a le bon goût
40:48de ne pas vomir
40:48son propre pays
40:49parce que ça ne se fait pas
40:50mais qui à côté de ça
40:51est le vivant démenti
40:53de ce qu'un véritable gentleman
40:54devrait aujourd'hui faire
40:56c'est à dire
40:56continuer à promouvoir
40:59l'Angleterre
40:59Ourby et Torby
41:00les intérêts anglais
41:01Ourby et Torby
41:02Scruton est du côté du peuple
41:04lui aussi
41:04Scruton est comme
41:05Chesterton
41:05et comme Tolkien
41:06il est dans la défense
41:07du Hobbit
41:08et non pas dans la défense
41:09du Châtelain
41:09alors il nous reste
41:11deux minutes trente
41:12je disais
41:13parlons politique
41:14mais parlons culture
41:15aussi honnestement
41:15c'est à dire
41:16j'ai l'impression
41:17qu'une partie de la France
41:18une tradition
41:19qui remonte presque
41:19à Montesquieu
41:20s'imagine
41:21que l'Angleterre
41:22est un modèle
41:23c'est à dire
41:23c'est la nation
41:24qui a su réformer
41:25plutôt que faire la révolution
41:25c'est la nation
41:26qui était capable
41:27d'évoluer lentement
41:28sans centralisation
41:29monarchique exagérée
41:30est-ce qu'il n'y a pas
41:32dans ce désir
41:33qu'ont certains français
41:34pour l'Angleterre
41:35une forme de miroir
41:37de la part manquante
41:38de la France
41:38si sûrement
41:39mais donc
41:41comme ils peignent
41:42l'Angleterre
41:42sous les couleurs
41:43les plus ravissantes
41:44de l'évolution
41:44des institutions
41:45ils oublient la manière
41:46dont ces institutions
41:47ont été fondées
41:49elles ont été fondées
41:49dans le sang des indiens
41:50elles ont été fondées
41:51dans le sang des français
41:52massacrés au Québec
41:53elles ont été fondées
41:54dans le sang des irlandais
41:55des écossais
41:56elles ont été fondées
41:57dans le sang des anglais eux-mêmes
41:58et notamment des catholiques
41:59autrement dit
42:00ce qu'on nous présente
42:00comme une merveille
42:01de démocratie institutionnelle
42:02est en fait
42:03une longue suite de massacres
42:04sur plusieurs siècles
42:05où à chaque fois
42:06la classe des gentlemen
42:07a décidé que
42:09la voie à suivre
42:10était celle
42:10qui permettait
42:11d'écraser le plus possible
42:12de gens humbles
42:14ou de gens
42:15qui n'étaient pas d'accord
42:16jusqu'à une fois de plus
42:17ces lois eugénistes
42:19que le camarade Churchill
42:21n'a pas réussi
42:21à mettre au point
42:22mais qu'il était prêt
42:23à mettre au point
42:23au nom de la race anglaise
42:24qui chez lui
42:25était un concept biologique
42:26méfitique
42:27je veux entendre
42:28dans votre livre
42:29une critique
42:30de la politique britannique
42:31de l'état britannique
42:32de l'élite britannique
42:32plutôt que du peuple britannique
42:33vous l'avez dit
42:34il nous reste une minute
42:35imaginons le scénario
42:36apparemment c'est possible
42:38aujourd'hui
42:38la France est victime
42:39d'une invasion
42:40dont ne sais où
42:41l'invasion arrive
42:42vous devez demander
42:44l'asile politique
42:45Londres ou Moscou ?
42:47quelle horreur
42:48Londres
42:50pourquoi ?
42:51d'abord
42:52Moscou
42:53c'est très loin
42:54je ne parle absolument
42:55pas russe
42:56et je trouve
42:57que la personnalité
42:58russe
43:00est elle aussi
43:01une personnalité
43:02impérialiste
43:03sauvage et brutale
43:04donc je préfère encore
43:05me réfugier
43:06du côté des catholiques
43:08à côté de Scroton
43:09dans une campagne
43:09du Sosex
43:10il nous reste 27 secondes
43:11à vous entendre
43:12finalement
43:12j'ai l'impression
43:12que vous pourriez faire
43:13un livre cruel
43:13à l'endroit de chaque peuple
43:14européen
43:15peut-être même
43:15à l'endroit des français
43:16mais j'essaye
43:18de ne pas être trop cruel
43:19avec les français
43:20on pourrait effectivement
43:21critiquer chaque classe politique
43:23et montrer à chaque fois
43:25que la manière
43:25qu'ils se sont dressés
43:26à eux-mêmes
43:27des statues
43:27et des couronnes
43:28est en fait
43:28un véritable mensonge
43:29c'est le peuple
43:30qui a raison
43:30où que ce soit
43:31c'est votre côté finalement
43:32populiste
43:33et peut-être un peu
43:34de gauche
43:35de gauche
43:37populiste
43:37non
43:38populiste
43:40ça me suffira
43:40merci beaucoup
43:42Richard de Sèche
43:43je suis sûr
43:43que ça a fait réagir
43:44chez vous notamment
43:45une certaine Elodie Huchard
43:46on vous invite donc
43:46à lire
43:47De vrais gentlemen
43:48c'est un ouvrage
43:49donc sur la relation
43:50notamment entre la France
43:51et l'Angleterre
43:51merci Arthur
43:52merci Mathieu
43:54et là évidemment
43:54l'info continue
43:55sur l'antenne
43:56de CNews
43:56à très vite
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