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  • il y a 5 jours

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00:00Europe 1 Soir, 19h-21h, Pierre de Villeneuve.
00:04Toujours avec Jean-Claude Dacier, Raphaël Steinville, directeur, adjoint de réaction du JDD.
00:10Je voudrais en ce 13 novembre qu'on écoute un rescapé du Bataclan.
00:15Il s'appelle Victor Roir, il a avoué tout à l'heure sur Europe 1 chez Pascal Praud
00:21qu'il en a voulu à François Hollande pour son accueil des migrants pendant son quinquennat, on écoute.
00:27Je l'en ai beaucoup voulu parce qu'il a finalement préféré céder à des injonctions morales
00:32notamment de l'accueil des réfugiés et des migrants qu'Angela Merkel effectuait à l'époque
00:38et que cette démarche prévaut par rapport à la sécurité de ses concitoyens.
00:45Je trouve que ce détail était quand même important à relever et je m'étonne d'ailleurs que peu de gens en aient parlé autour.
00:53Voilà, donc cette déclaration, c'est vrai qu'on fait maintenant, je ne sais plus si c'est depuis les attentats
01:01ou depuis moins de temps, Raphaël Steinville, qu'on fait le lien entre délinquance et immigration
01:08mais en tout cas ce constat a été fait même par le président de la République lui-même, Emmanuel Macron.
01:12Là, il y a clairement une charge de se rescaper en disant peut-être que si on n'avait pas fait le lit des migrants
01:19qui pour certains, et ça a été le cas, ont fomenté des attentats islamistes, on n'aurait pas cette situation.
01:27Moi je comprends ce malaise de cette victime des attentats du 13 novembre
01:33parce que, en vérité, les services de renseignement, pas seulement français mais étrangers,
01:40alertaient du risque que ces grandes migrations, cet exode de la Syrie faisaient courir aux pays occidentaux
01:47et aucune leçon n'a été tirée de ce risque-là.
01:53Est-ce que les pays, à commencer par la France, se sont protégés en rétablissant des contrôles aux frontières ?
02:00Aucunement. Ce qui est terrible, c'est que l'on a pu découvrir à l'occasion de la mort d'Abaoud
02:07grâce au témoignage de cette jeune femme qui a livré des confidences permettant de remonter jusqu'à Abbaoud
02:14qu'il avait pu traverser l'Europe sans aucun contrôle, se réfugiant dans le flot des migrants
02:25et donc c'était la preuve, la preuve presque par l'image et surtout par le sang
02:31que nos dirigeants avaient fait courir un immense péril à leur population
02:37en ne prenant pas les mesures qui s'imposaient.
02:40Donc oui, moi je comprends la détresse de cette victime
02:44qui a raison d'en vouloir à nos dirigeants qui ont été angéliques, naïfs,
02:50face au danger que ces populations migrantes dans lesquelles se cachaient un certain nombre de terroristes
02:58faisaient courir à la France et aux Français.
03:00Il y a plusieurs perspectives historiques.
03:03Juste après la guerre, lorsque le premier gouvernement du général de Gaulle est créé,
03:08il y a le garde des Sceaux qui s'appelle Pierre-Henri Tadgen
03:10qui alerte le général sur l'afflux en masse de certains méridionaux et orientaux,
03:19comme il le dit, parce que ça peut effectivement,
03:22il dit qu'en fait l'islam n'est pas soluble dans la République française,
03:26c'est-à-dire que c'est une différence de culture, d'acculturation.
03:29Et en ce qui concerne le fait qu'on peut traverser l'Europe
03:34d'une manière tout à fait, comment dirais-je, facile,
03:39c'est aussi le problème de l'espace Schengen
03:42et du manque de contrôle aux frontières.
03:45Et puis, une dernière perspective historique,
03:47vous vous souvenez tous qu'en 1992,
03:50un certain Francis Fukuyama nous dit
03:52c'est la fin de l'histoire, c'est-à-dire qu'il n'y aura plus jamais de guerre.
03:55Est-ce qu'on n'oublie pas qu'à peine dix ans plus tard,
03:59il y a des attentats terribles sur le World Trade Center
04:02et que ces attentats d'Oussama Ben Laden
04:05ouvrent une nouvelle, comment dirais-je, perspective
04:08d'attentats qui ensuite auront...
04:11Il y a eu des attentats de Londres,
04:12il y a eu des attentats de Madrid,
04:14il y a eu les attentats de Paris par deux fois,
04:16au mois de janvier, ensuite au mois de novembre.
04:18Voilà, est-ce que...
04:20Nice.
04:21Nice, après, et pourquoi est-ce que...
04:25Pourquoi est-ce qu'il n'y a pas eu, j'allais dire,
04:28une omission, Jean-Claude Dacier,
04:29vous qui avez été patron de chaîne pendant ces années-là,
04:31est-ce qu'il n'y a pas eu une omission
04:33entre les années 90 et le début des années 2000
04:35en disant, bah tiens, en fait, tout va bien,
04:37et en fait, tout ne va pas bien ?
04:38Je crois, hélas, ce que tu disais est parfaitement exact,
04:42ce que nous avons entendu également
04:43de la part de ce malheureux qui a perdu,
04:46j'imagine, quelqu'un de proche,
04:49et je le crains...
04:50C'est un rescapé du Bataclan, c'est-à-dire que c'est lui qui...
04:52Je crains que ce soit exact.
04:55Pourquoi ? Parce que...
04:56On entre, et on continue d'entrer en Europe,
05:00en gros, comme dans un moulin.
05:01Ne dites pas qu'il y a des contrôles sérieux,
05:04et qu'on sait exactement qui entre.
05:06On est sur combien, nous, en France ?
05:08400, 500 000 par an,
05:10dont on ignore à peu près,
05:11pour au moins un quart ou un cinquième,
05:13la provenance exacte,
05:15et même l'identité exacte.
05:16On est plutôt à 900, hein ?
05:18Alors, oui, alors, je sais que les chiffres sont...
05:20Bon, je pense donc que la leçon n'a pas été tirée du tout.
05:24Le contrôle aux frontières...
05:26Vous avez déjà...
05:26Pardon, juste, sur les chiffres,
05:27vous avez déjà 460 000 qui prennent l'AME.
05:31Donc, vous avez déjà un socle minimal de 460,
05:34qui sont identifiés.
05:35Et puis, voilà, Gérald Darmanin avait dit
05:36entre 600 et 900 000,
05:37bon, voilà, on est dans ces zones-là.
05:39Donc, je pense que, heureusement,
05:40nous avons une police des GSE, des GSI,
05:43qui travaille magnifiquement bien.
05:45Néanmoins, on n'est pas sortis d'affaires.
05:47La menace est toujours là,
05:49on le disait il y a un instant,
05:51avec notre invité.
05:53Je crains, en effet,
05:55que, si vous voulez,
05:57la priorité est donnée au fond,
05:59au phénomène migratoire.
06:01On considère que pour des raisons économiques,
06:03pour des raisons sociales,
06:05pour des raisons environnementales,
06:06bref, pour toutes les raisons,
06:07on a quoi ?
06:09Combien d'Afghans avons-nous dans ce pays ?
06:11Je n'ai rien contre les Afghans.
06:13Mais enfin, on ne sait pas exactement
06:15à qui on a affaire.
06:16En tout cas, il est relativement aisé,
06:19j'imagine,
06:19de passer à travers les mailles du fillet.
06:21Mais moi, j'ai l'impression que nos élites,
06:24que les dirigeants français,
06:26mais européens, plus largement,
06:28vivent dans le mythe, toujours,
06:30de la diversité heureuse.
06:32Et qu'ils n'ont pas pris conscience
06:34que l'islamisme était une menace
06:37qu'il fallait prendre au sérieux.
06:40Moi, j'en veux pour preuve un seul exemple.
06:43C'est pour ça que je vous parle
06:43du World Trade Center.
06:44Oui, mais tout récent,
06:47c'est-à-dire qu'au jour,
06:48alors que nous commémorons
06:50les attentats du 13 novembre,
06:52regardez, je vous invite à lire
06:53le tweet d'Ursula von der Leyen.
06:57À aucun moment,
06:58à aucun moment,
06:59elle ne mentionne l'islamisme,
07:01le terrorisme islamisme.
07:03Elle dit quoi ?
07:04Elle parle de Paris frappé en plein cœur,
07:07des vifochés.
07:08C'est beau, c'est lyrique,
07:09c'est très bien qu'elle se souvienne.
07:10Mais à aucun moment,
07:11l'agresseur n'est mentionné.
07:15Et il a fallu,
07:16quand vous écoutez,
07:17après avoir écouté
07:18pendant 10 ou 15 minutes
07:20Emmanuel Macron,
07:21pour qu'enfin,
07:22il en vienne à désigner l'ennemi.
07:25Par trois fois,
07:26il évoquait le terrorisme islamisme
07:27et le djihadisme.
07:29Mais j'ai cru à un moment
07:30que finalement,
07:31il allait poursuivre
07:32dans cette espèce d'angélisme,
07:34comme s'il fallait maintenir
07:35les apparences.
07:36Et puis finalement,
07:37il le prononce.
07:37Mais souvenez-vous,
07:38pourquoi est-ce que je vous parle
07:39de 2001 ?
07:40Parce qu'on se souvient tous
07:41de notre 11 septembre 2001,
07:43où on était, etc.
07:44Mais souvenez-vous aussi
07:46de ce que disaient les médias
07:47à l'époque,
07:48nous tous.
07:49On disait, c'est loin.
07:50On disait,
07:51on ne parlait pas de la France.
07:52On disait,
07:52c'est les Etats-Unis,
07:54c'est Oussama Ben Laden,
07:55ce sont les pays du Golfe.
07:57On disait,
07:58il n'y avait pas de...
07:59Voilà.
08:00C'est après qu'on a vu,
08:01avec les attentats,
08:02encore une fois,
08:02de Londres,
08:03de Madrid.
08:03C'est quoi ?
08:04C'est 2004,
08:04les attentats de Londres ?
08:05Madrid, ensuite,
08:06c'est dans ces années-là.
08:08Ensuite, il y a eu 2015,
08:09la France.
08:10Voilà.
08:10Tout s'est enchaîné.
08:12Bien sûr.
08:12La guerre de Madrid.
08:13L'immense nouveauté,
08:14vous avez raison,
08:14c'est d'abord
08:15que ceux qui nous ont frappés,
08:17ce sont pour beaucoup d'entre eux,
08:20les enfants qui sont nés en France,
08:22qui sont nés en Belgique,
08:24qui ont grandi
08:25avec, en tout cas,
08:27nos dirigeants ont pensé
08:29qu'ils avaient adopté
08:31les valeurs occidentales.
08:33Il n'en est rien.
08:34C'était d'abord des islamistes
08:36et qui nous combattaient
08:37parce que nous étions
08:39des mécréants,
08:40des croisés,
08:40ce que vous voulez.
08:41Et qui ont suivi
08:42le frérisme,
08:43l'entrisme islamisme,
08:44ce rapport dont
08:45on ne sait pas où il est
08:47puisqu'il a été déclassifié
08:48par Bruno Retailleau
08:49et qu'on sait que
08:50dès les années 90,
08:52ce fléau a envahi
08:54les écoles confessionnelles,
08:56les mosquées
08:57avec certains prêches
08:58dont on a renvoyé
09:01certains imams
09:02et certains noms
09:02qui continuent, etc.
09:03Aujourd'hui,
09:05écoutez ce qu'en pense
09:06le ministre de l'Intérieur,
09:07Laurent Nunes,
09:09sur cette législation
09:11antiterroriste,
09:12est-ce qu'elle est suffisante ?
09:14Suivi du député RN de Lyon,
09:16Julien Audoul.
09:17Le type d'attaque
09:18comme celle qu'on a connue,
09:19malheureusement,
09:20il y a 10 ans,
09:20le 13 novembre,
09:21est moins probable
09:22parce que le niveau
09:24de coopération
09:25entre tous les services
09:26de renseignement
09:27s'est renforcé,
09:28y compris à l'international.
09:30L'affaiblissement
09:30de l'État islamique
09:31fait que c'est
09:33beaucoup moins probable.
09:33Maintenant,
09:34la menace reste élevée
09:35parce qu'elle est toujours
09:37très endogène
09:38avec des individus présents
09:39sur le territoire national
09:40qui se radicalisent très vite
09:41et qui foment
09:42des projets d'élections violentes.
09:43Depuis 10 ans,
09:44nous subissons les attentats.
09:45Ce qu'il faut faire,
09:46c'est déjà définir
09:47ce qu'est l'islamisme,
09:49c'est déjà mettre hors la loi
09:50les frères musulmans,
09:51c'est fermer
09:52toutes les mosquées radicales,
09:53il faut expulser
09:54les imams étrangers radicalisés,
09:56il faut expulser
09:57tous les fichés S
09:58étrangers pour l'islamisme,
09:59il faut être intransigeant
10:01sur les principes,
10:02sur les valeurs.
10:02J'ai l'impression
10:03d'avoir vraiment
10:04l'effet miroir,
10:05c'est-à-dire que d'un côté,
10:06vous avez un ministre
10:07de l'intérieur,
10:09un ancien préfet de police
10:10qui a vu de près
10:11ce qui se passait,
10:13la haine
10:13de certains individus
10:15en France,
10:15qui vous dit
10:16vous comprenez,
10:17c'est moins probable
10:18aujourd'hui.
10:19Et puis,
10:19de l'autre côté,
10:20une série de mesures
10:21dont certains d'entre nous
10:22se demandent
10:23mais pourquoi est-ce que
10:24ça n'est pas fait ?
10:25Tout simplement,
10:25Jean-Claude Dacier.
10:26Monsieur Maniguet
10:27nous disait tout à l'heure
10:28hors micro
10:29que dans dix ans,
10:31si on continue à ce rythme
10:32chez nos voisins belges,
10:34les musulmans
10:34sont majoritaires.
10:36Ça ne veut pas dire
10:36que les musulmans
10:37sont évidemment
10:38tous des gens
10:39potentiellement dangereux.
10:41Enfin,
10:41vous vous rendez compte
10:42quand même ?
10:42Mais ça veut dire
10:43qu'ils portent
10:43un mode de vie.
10:44Ça veut dire qu'ils portent
10:45un mode de vie.
10:47Alors,
10:47je ne dis pas
10:48que la situation
10:48soit parfaitement identique
10:50en France.
10:51Mais c'est d'ailleurs
10:51dans un certain nombre
10:52de quartiers.
10:53Voilà.
10:53Je ne suis pas sûr
10:54pour autant
10:55qu'au plus haut niveau,
10:56là-haut, là-haut,
10:58le futur président
10:59de la République
10:59et ses collaborateurs
11:01soient vraiment
11:02persuadés
11:03qu'il y a
11:04une situation
11:06dans l'immigration.
11:06Il faut faire attention.
11:08C'est moins probable,
11:09Raphaël Steinville.
11:10Oui, oui,
11:10c'est terrifiant.
11:11En préparant cette émission,
11:13je me souvenais
11:14qu'il y a encore
11:14quelque temps,
11:15nous recevions
11:16dans cette même émission
11:17Jean-Marie Ponto
11:19pour un livre
11:20qui s'intitule
11:22Daesh,
11:23la contre-attaque.
11:24Il y a quelque chose
11:25qui m'a frappé
11:26dans ce qu'il disait,
11:27c'est que
11:28les procès
11:29que la justice
11:29doit organiser
11:30dans les trois ou quatre années
11:32qui viennent
11:32démontrent que la situation
11:33est loin d'être réglée.
11:34C'est ce qu'il écrivait.
11:36Selon les statistiques
11:37du Parti national antiterroriste,
11:39le nombre d'audience
11:40à prévoir
11:41a explosé.
11:42Entre 1994
11:43et 2019,
11:44la Cour d'assises spéciale
11:46n'a pas jugé
11:47plus de dix dossiers
11:48djihadistes.
11:49De sept ans
11:492019
11:50au printemps 2024,
11:52elle en a traité
11:5381,
11:54soit huit fois plus
11:55en cinq ans
11:56qu'en 25 ans.
11:57Et pire,
11:58à la date
11:58du 20 mars 2024,
12:001436 jours
12:02d'audience
12:02sont programmés.
12:04C'est vous dire
12:05à quel point
12:05cette accélération
12:06est à l'œuvre
12:08quand bien même
12:09la France
12:09essaye,
12:11notamment
12:11les services
12:12de renseignement
12:14et la police
12:14de contrer
12:16cette offensive
12:18djihadiste.
12:18Et on les encourage bien sûr.
12:18Et en ce 13 novembre,
12:20je voudrais qu'on ait un mot
12:20justement pour les services
12:21parce qu'ils sont là,
12:23ils sont au taquet,
12:24ils sont vraiment
12:25à l'œuvre
12:26nuit et jour,
12:27ces officiers
12:28de police,
12:28de la police judiciaire,
12:30du renseignement.
12:32Voilà,
12:32ils travaillent tous là-dessus
12:33et ils protègent
12:34la France
12:34comme ils peuvent.
12:35Sous-titrage Société Radio-Canada
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