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  • il y a 6 jours

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00:00Europe 1 Soir, 19h21, Pierre de Villeneuve.
00:04Avec Catherine Ney, Antoine André pour commenter l'actualité,
00:07cette cérémonie de clôture dans le Jardin Mémoriel,
00:11juste derrière l'hôtel de ville avec la Marseillaise en ce moment,
00:13entamée par Axel Saint-Cyrel.
00:16Écoutez le chef de l'État, Emmanuel Macron,
00:18qui s'est exprimé tout à l'heure sur la douleur injuste qu'a connue le pays en 2015.
00:23Pourquoi ? On voudrait trouver du sens à ce qui s'est passé.
00:26Mais chacune de vos douleurs est insensée, injuste, insupportable.
00:32On vous a dit parfois de retourner à la vie normale.
00:34Mais rien de normal dans une vie fauchée dans la fleur de l'âge,
00:37dans un enfant qui meurt avant ses parents, dans un bébé qui n'est orphelin.
00:42Rien de normal dans cette douleur larvée, lancinante,
00:46ressurgit chaque fois qu'un autre attentat frappait notre sol.
00:50Des enfants, des adultes, des forces de l'ordre, des professeurs.
00:55De Nice à Strasbourg, victime à nouveau du terrorisme.
00:59Et nous pensons à eux tous, ce soir, le cœur serré.
01:03Emmanuel Macron qui a rajouté que la France a tenu et que la République est là.
01:08Les terroristes ont trouvé beaucoup plus courageux qu'eux.
01:11Paris a tenu.
01:12Vous avez tenu.
01:14La France a tenu.
01:17La République a tenu.
01:19Dans l'urgence, par la fraternité, par la justice, par la vérité, par l'amour de la vie, nous avons tenu.
01:29Ces terroristes islamistes ne vous en voulaient pas à vous, individuellement.
01:33Ils n'en voulaient pas à vos enfants, ils n'en voulaient pas à vos proches.
01:36Ils en voulaient à la France.
01:38Ils nous en voulaient d'être français.
01:39Voilà donc des extraits du discours d'Emmanuel Macron qui nomme les choses.
01:45Terrorisme, islamiste, on n'a pas peur des mots.
01:47C'est ce qui s'est passé, c'est la réalité.
01:49Mais j'ai l'impression, ou alors c'est peut-être moi qui me trompe,
01:51Antonin André et Catherine Ney,
01:53que cet adjectif-là n'a pas forcément été mis bout à bout tout de suite, tout de suite.
01:59quand même assez rapidement, parce qu'il y avait quand même eu le précédent Charlie Hebdo aussi,
02:03qui était quand même clairement une revendication islamiste identifiée.
02:08Il n'y a jamais eu vraiment de doute sur les motivations de ces terroristes
02:12qui se réclamaient de l'islamisme radical.
02:16Peut-être ce qui a changé dix ans plus tard, c'est qu'aujourd'hui,
02:19il n'y a que du terrorisme islamiste, ou presque.
02:21Oui, alors, aujourd'hui, surtout, la forme de l'agression de ces groupuscules islamistes est différente.
02:28C'est-à-dire qu'évidemment, il y a toujours des attaques terroristes,
02:32mais qui sont davantage, parfois, l'œuvre d'individus radicalisés.
02:36On est moins face à un terrorisme de commando, jusqu'à ce que tout ça se reproduise.
02:41Radicalisé, ça veut dire qu'il y a un terreau islamiste.
02:44Non, mais il y a, beaucoup plus dangereuse et insidieuse,
02:48une forme d'entrisme et de grignotage, comme ça,
02:52d'infusion de l'islamisme dans la société.
02:55Il y a des associations sportives, il y a des...
02:57Et donc, c'est un islamisme qu'on voit moins,
03:00mais qui est tout aussi dangereux, à mon avis, et perdition pour notre société.
03:03Et pour revenir d'un mot sur l'intervention d'Emmanuel Macron,
03:06il dit qu'il n'y a pas de sens à ce que les terroristes avaient fait
03:09sur la mort des Français, et que nous étions...
03:12En fait, il y avait un sens, c'est-à-dire qu'il s'agissait
03:14d'attaquer notre mode de vie,
03:18notre civilisation, notre mode de vie,
03:21notre liberté à s'aimer les uns les autres,
03:25à promouvoir l'égalité des sexes,
03:27à promouvoir une forme d'enthousiasme et d'optimisme,
03:31de partage,
03:33et c'était bien ça qui était attaqué.
03:34C'est-à-dire, c'est l'obscurantisme contre la liberté.
03:37C'est ça, c'est ça qu'il ne supportait pas.
03:40Et Emmanuel Macron est toujours,
03:47comment dirais-je, très bon dans ces discours.
03:50Alors, il est bon, oui et non.
03:51Je me permets juste, avant de passer la parole à Catherine,
03:53je trouve qu'il y a un surjeu quand même de la dramaturgie.
03:57On a l'impression qu'il joue une tragédie grecque,
03:59en allant chercher une sémantique toujours plus grandiloquente.
04:03C'est intéressant.
04:03Et je trouve qu'il y a de la grandiloquence,
04:05mais du coup, il y a moins de sincérité.
04:07C'est intéressant.
04:08Est-ce que ce n'est pas nous, les journalistes,
04:09qui le connaissons,
04:11qui avons l'habitude de l'écouter,
04:13qui avons l'habitude de disséquer,
04:15de décrypter, d'analyser les discours
04:17de chacun des responsables politiques,
04:20qui savons qu'il a cette appétence pour les discours ?
04:24Oui, parce que depuis qu'il est élu,
04:26les hommages aux défunts,
04:27à leur cours des Invalides,
04:30c'est d'abord ce qu'il réussit le mieux comme spectacle.
04:33Mais au début, on est très impressionné,
04:35on dit comme c'est formidable,
04:37quel acteur ?
04:38Et puis là, vous savez, il a une façon...
04:40Bon, mais quand il parle à l'intérieur de Notre-Dame,
04:44d'ailleurs, c'est ce qu'il voulait,
04:45au moment de l'inauguration,
04:46il parlait comme un prélat.
04:47Il y avait ce ton, on ne voit pas ça.
04:49Alors, tantôt, c'est Louis Jouvet dans certaines conférences,
04:52tantôt, c'est l'archiprès de la chapelle Sixtine.
04:55Et on est agacé par avance,
04:58quand il va parler,
04:59alors que le texte est bon.
05:00C'est nous, parce qu'on l'a trop entendu.
05:02Il y a une forme...
05:04Et alors que si on regarde le texte,
05:06ce qu'il est écrit, c'est bien,
05:07mais Antonin a tout à fait raison
05:10de dire que cette façon de surjouer,
05:12regardez-moi, comme je lis bien mon texte,
05:15comme j'ai fait du théâtre avec Brigitte,
05:17comme ça se voit et tout ça,
05:18et c'est agaçant,
05:19alors qu'on devrait le féliciter,
05:21parce qu'on se dit que peu d'hommes politiques
05:23sont capables de parler comme lui aussi,
05:25et d'avoir cette rhétorique habile,
05:27voilà, cette grandiloquence,
05:30mais je crois qu'on a une telle overdose
05:33de ces discours,
05:35que là, on est un peu saturé.
05:37Voilà.
05:37Mais là, on attendait son discours,
05:39moi j'attendais son discours,
05:40vous voyez, par exemple,
05:41j'ai écouté celui d'Arthur Desnouveaux,
05:44qu'on a interviewé,
05:45que vous avez interviewé tout à l'heure,
05:47je l'ai entendu tout à l'heure,
05:48c'était un discours court,
05:51avec une profondeur,
05:52qui était extraordinaire,
05:54et c'est sans emphase,
05:57et c'est quelque chose qui marquait,
05:58et qui, d'ailleurs,
05:59moi je trouve que c'est un homme absolument extraordinaire.
06:03Mais là, on appréhende toujours,
06:05on appréhende toujours de dire,
06:08et on n'a pas d'appétence,
06:09on se dit, mais mon Dieu, il va encore nous faire.
06:10Oui, mais je pense que les Français
06:11n'ont pas cette distinction.
06:14Je pense que si, moi.
06:15Quand on regarde les grands discours,
06:17les discours de Malraux,
06:18les discours de Badinter,
06:20le discours de Jacques Chirac,
06:21Mais Malraux était théâtrale aussi.
06:23Oui, mais sauf qu'il y avait une incarnation
06:25de leur trip, j'allais vous dire.
06:29Mais c'est parce que vous êtes dans le C'était mieux avant.
06:31Non, pas du tout.
06:32Il y avait une incarnation de leur texte,
06:34et qui était André Malraux himself,
06:36et non pas André Malraux qui singe
06:38un grand comédien de la comédie française,
06:40ou Jacques Chirac sur le Veldiv,
06:42qui sont des discours marquants,
06:43parce qu'ils sont habités
06:45de la sincérité de l'orateur.
06:46Chirac sur le Veldiv.
06:47Ils sont habités de la sincérité de l'orateur.
06:49Emmanuel Macron, il joue,
06:51à être un président blessé
06:52qui porte la grande éloquence
06:54de la douleur de la nation.
06:55Et donc, il y a quelque chose
06:57de désincarné,
06:58et qui résonne, moi je crois,
06:59aux oreilles des Français.
07:00Encore un extrait
07:01sur la réponse en cas de nouvelle attaque.
07:04Ce djihadisme projeté,
07:07nous avons tout fait
07:08pour l'endiguer,
07:10le juguler,
07:11mais il renaît sous une autre forme,
07:13intérieure,
07:14insidieuse,
07:16moins détectable,
07:17moins prévisible.
07:18Face à cela,
07:19notre nation est garante
07:20du combat perpétuel,
07:22menée sans jamais renier
07:24nos valeurs de justice
07:25et de liberté.
07:27Elle se porte garante
07:28que tout sera fait
07:29pour empêcher toute nouvelle attaque,
07:31et pour punir de manière implacable
07:33ce qui s'y risquerait.
07:34Et dans cette décennie écoulée,
07:36la nation s'est fortifiée.
07:38C'est étonnant ça,
07:38comme phrase,
07:40on n'a surtout pas envie
07:41de nouvelle attaque,
07:41en fait.
07:42On comprend bien que...
07:43Là, il est dans un exercice
07:45un peu imposé,
07:45c'est-à-dire qu'encore heureux
07:48que la France fasse tout
07:49pour nous prévenir
07:50de ce genre d'attaques.
07:51C'est-à-dire que...
07:52Mais pourquoi même l'envisager ?
07:55Parce que c'est vrai
07:56qu'on s'est habitué
07:58à vivre dans un monde
07:59où la liberté de circulation,
08:01les réseaux sociaux,
08:03les cyberattaques,
08:06les modes de communication
08:06qui échappent parfois
08:08aux radars simples
08:11et généraux des services
08:13font qu'on n'est pas
08:14à l'abri d'attaques.
08:15Et c'est vrai qu'on doit vivre.
08:16Et c'est d'ailleurs intéressant
08:18de voir que générationnellement,
08:20on a intégré...
08:21Alors, ça peut paraître anecdotique,
08:23mais en fait,
08:23ça ne l'est pas totalement.
08:25Nos enfants,
08:26qui sont à l'école tous les ans,
08:27ils font un exercice
08:28en cas d'intrusion dans une école.
08:30Et donc, on s'habitue,
08:31on est dans une société
08:32qui s'habitue aussi,
08:34et on le voit aussi
08:35quand une personne
08:36est agressée dans le métro
08:37et qu'on voit quelqu'un
08:37qui est capable
08:38de réagir aujourd'hui.
08:40Imaginez-vous
08:40dans la société israélienne,
08:41alors évidemment,
08:42on ne voit pas raison,
08:44on ne voit pas raison,
08:44mais quand j'ai été en Israël,
08:46moi j'étais frappé de voir
08:47que, eh bien oui,
08:48vous avez des hommes
08:48qui se promènent
08:49avec un pistolet à la ceinture.
08:50Oui, vous avez des gardes armés
08:52devant les bars.
08:52Et quand vous allez...
08:53Oui, on se prépare,
08:55le cas échéant,
08:56quand on en prend le bus,
08:57à dégager son arme
08:58pour se prémunir
08:58d'une attaque d'un terroriste.
08:59Et quand vous allez
09:00prendre un pot dans un bar,
09:01on vous demande
09:01est-ce que vous avez une arme ?
09:02Et puis on les garde
09:03dans un endroit sécurisé.
09:04Et la société évolue aussi
09:05en fonction des risques
09:06auxquels elle est confrontée.
09:07Il y a une chose
09:08que vous avez mentionnée
09:09tout à l'heure,
09:10Antoine et André,
09:11vous avez parlé
09:12de l'antrisme islamiste.
09:13Et il y a quelque chose
09:14qui, bien sûr,
09:15rejoint le président
09:15de la République
09:16qui est en ce moment
09:17à ses cérémonies.
09:19C'est le fameux rapport
09:21sur l'antrisme islamiste
09:23qu'avait fait déclassifier
09:24Bruno Retailleau
09:25quand il était à l'intérieur.
09:26Chose qui était arrivée
09:28devant le Conseil des ministres.
09:31Il y avait eu ce recadrage,
09:33on se souvient,
09:33d'Emmanuel Macron
09:34à Bruno Retailleau,
09:35comme quoi il y avait
09:36des choses qui étaient incomplètes.
09:38Puis après,
09:38il s'était revenu.
09:40Et pardonnez-moi,
09:41mais où il est ce rapport ?
09:42Qu'est-ce qu'on en fait ?
09:43Il y a à l'égard
09:44de ce rapport,
09:46tous les tourments,
09:46j'allais dire,
09:47d'Emmanuel Macron
09:48vis-à-vis
09:48justement de la menace terroriste
09:50et de nommer
09:51le danger islamiste.
09:52Oui, c'est ça.
09:53Parce que dans un premier temps,
09:54l'Élysée ne voulait pas
09:55que ce rapport soit publié.
09:57Finalement,
09:57c'est sur l'insistance
09:58de Bruno Retailleau
09:59qu'il a été publié.
10:00Et rappelez-vous,
10:01il y a eu une communication
10:02en deux temps
10:02du président de la République.
10:03Une première communication
10:04très alarmiste
10:05en disant
10:06il faut réveiller les consciences,
10:08il y a un entrisme insidieux
10:09qu'on ne voit pas
10:10et qui concerne
10:11chaque citoyen
10:12dans son quotidien
10:12et c'est très difficile
10:13de le combattre.
10:14On n'a d'ailleurs
10:15pas forcément
10:16l'arsenal juridique
10:16pour le combattre
10:17ce qui est très compliqué.
10:18Et deux semaines après,
10:19il était au Vietnam,
10:20je crois, en Asie
10:21et il disait
10:21attention,
10:22ne surjouons pas non plus
10:23la menace terroriste,
10:24elle n'est pas si élevée.
10:25Mais ça c'est Macron,
10:26on a tout craché,
10:27il dit tout,
10:28c'est sur contraire
10:28en l'espace de deux semaines.
10:29Ça, vous voyez,
10:30ça,
10:30pour des Français
10:32qui redoutent
10:33la menace terroriste,
10:33c'est très inquiétant.
10:35C'est incompréhensible.
10:36C'est ce que comprennent
10:36les Français.
10:36C'est extraordinaire,
10:38cette impermanence.
10:41C'est joli comme mot,
10:41Macron est quelqu'un
10:44qui est de caractère
10:47très équanime,
10:49toujours de bonne humeur,
10:50même quand c'est dur,
10:51alors peut-être
10:51qu'il a eu un coup
10:52après la dissolution
10:53et qu'il s'est senti
10:54moins bien
10:55mais sans rien montrer,
10:56mais ça va de pair
10:58avec, oui,
10:59cette impermanence
11:00des idées,
11:01de la posture.
11:02Et regardez
11:02sur l'Algérie,
11:04parce que Rotaillot
11:06disait qu'il faut agir,
11:07lui-même avait écrit
11:08une lettre
11:08début août
11:09au Premier ministre
11:11Bayrou pour lui dire
11:13que maintenant
11:13il fallait frapper fort
11:14avec l'Algérie.
11:15Et puis maintenant
11:16il dit le contraire,
11:17bien sûr,
11:18et tout est la faute
11:19de Rotaillot
11:20si on écoute
11:21de l'entourage élyséen
11:22parce que si Boilem Sansa
11:24n'est pas sorti plus tôt,
11:25Laurent Nunez
11:26se dit que très forte
11:27portabilité
11:28pour qu'il se rende
11:28en Algérie,
11:29mais ça va coûter quoi
11:30quand on sera en Algérie
11:32maintenant ?
11:32Quel prix ?
11:33Les Algériens vont vous demander
11:34peut-être
11:35en entendant du renseignement
11:36mais ça va,
11:38en termes de visa,
11:39ça va coûter combien ?
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