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13 Novembre : «quand on prend la parole pour évoquer ces 132 morts la gorge se serre» décrit A.Dénouveaux
Europe 1
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il y a 6 jours
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00:00
Europe 1 Soir, 19h21, Pierre de Villeneuve.
00:04
Et en ce 13 novembre, nous sommes avec bien sûr Catherine Ney et Antonin André pour m'accompagner jusqu'à 20h.
00:11
Premier invité pour ce 13 novembre 2025, 10 ans après les attentats, Arthur Desnouveaux. Bonsoir.
00:20
Bonsoir.
00:21
Merci d'être avec nous. Vous êtes justement au milieu des cérémonies Place Saint-Gervais dans le 4ème arrondissement de Paris.
00:28
Cérémonie qui a commencé tout à l'heure à 18h avec plusieurs discours en hommage aux victimes de ces attentats.
00:37
J'imagine que l'émotion est très très grande, très forte.
00:41
L'émotion est immense. On a beau s'y préparer, on a beau l'avoir déjà fait, on n'est jamais prêt.
00:49
On n'est jamais prêt et quand il s'agit de prendre la parole pour évoquer ces 132 morts, ces centaines de blessés
00:54
et ces attentats qu'ont meurtris la France, la gorge se serre forcément.
01:00
Il y a toutes ces familles dans la tribune, vous les regardez quand vous faites votre discours
01:03
et le plus difficile, c'est que les larmes ne vous montent pas aux yeux.
01:07
Vous présidez Life for Paris, j'ai oublié de le mentionner.
01:09
En effet, toutes ces familles des victimes qui sont là et des victimes elles-mêmes,
01:14
on les a vues ces victimes à travers différents reportages.
01:17
Il y en a qui ne s'en sortent pas, tout simplement.
01:21
Oui, malheureusement, on est face à un traumatisme qui est hyper difficile à guérir.
01:29
Si tant est qu'on puisse le guérir, on parle nous plutôt de rémission.
01:32
Et donc, il faut être patient, il faut continuer à aider ces gens qui ne s'en sortent pas.
01:40
Parce qu'en fait, on a très peu de points de repère sur ce genre de parcours.
01:44
C'est très individuel. L'idée, c'est d'être bienveillant, de laisser aux gens le temps de se reconstruire
01:50
et de leur en donner au maximum les moyens, mais vraiment sans garantie de succès.
01:53
Les hommages ont commencé tôt ce matin, dès 11h30 avec le Stade de France et à Saint-Denis.
02:00
Ça s'est ensuite continué devant les terrasses du petit Cambodge, du Carillon.
02:05
Il y a eu bien sûr l'hommage au Bataclan en début d'après-midi.
02:09
Et puis là, ça se termine dans ce nouveau jardin mémoriel, ce lieu.
02:12
Expliquez-nous, Arthur, des nouveaux, pourquoi est-ce qu'il est important ?
02:16
Écoutez, ce lieu, c'est la volonté des familles et de la mairie de Paris d'avoir un endroit
02:21
sur lequel on puisse se souvenir et sur lequel tous les Parisiens puissent venir à tout instant.
02:30
Et donc, on a pensé ce lieu, pas du tout comme une grande stèle mortuaire, mais comme un lieu de vie.
02:36
Alors, on a mis quand même beaucoup de pierre pour rappeler la difficulté de ce qui nous était arrivé.
02:40
Mais on a aussi voulu planter des arbres, des arbres qui donnent des fruits, qui peuvent nourrir les oiseaux.
02:46
Et que donc, on transforme finalement l'envie de mort des djihadistes en un lieu de vie dans Paris.
02:52
C'est la meilleure manière pour nous de leur dire, vous n'avez pas gagné et vous ne gagnerez pas.
02:57
Oui, et c'est pour Paris également la devise de la capitale.
03:02
Il faut toujours vaincre la mort et surtout cette mort qui devient la vie.
03:07
Quand vous entendez les discours des politiques, du chef de l'État, de la maire de Paris,
03:12
est-ce que, c'est un peu provoquant comme question, mais est-ce que vous sentez de l'empathie ?
03:19
Est-ce que vous sentez de la vérité ou est-ce que c'est un discours pour un discours, Arthur Desnouveaux ?
03:24
Écoutez, la maire de Paris nous accompagne, j'allais dire, au quotidien.
03:29
Ce n'est pas vrai, mais presque depuis dix ans.
03:31
Et je sais l'émotion qui est la sienne.
03:33
Et je sais qu'elle a vraiment rencontré toutes les victimes au cours de ces dix ans.
03:35
Donc, je n'ai aucun doute sur son émotion.
03:39
Le chef de l'État, la question est différente, mais aussi parce que son rôle est différent.
03:43
Ce que j'entends, en tout cas, dans le discours-là, c'est quand même un sens.
03:49
C'est quand même de dire que ce qui nous est arrivé est complètement anormal.
03:54
Mais que la France doit s'en relever, que la France doit faire face.
03:58
Et c'était beaucoup plus ça que de l'émotion que j'attendais d'Emmanuel Macron.
04:02
Donc, le discours me va.
04:04
Je crois que, justement, il faut que le seul registre de l'émotion
04:08
n'étouffe pas toute réflexion, toute quête de sens.
04:12
Les tentatives d'attentats sont quotidiennes.
04:15
Les services de renseignement sont sur les dents pour déjouer des attentats quasiment quotidiennement aujourd'hui en France.
04:20
Est-ce que, d'abord, ça vous étonne ?
04:23
Est-ce qu'ensuite, vous vous sentez protégé dans cette France qui lutte contre l'islamisme radical,
04:30
le terrorisme islamiste ?
04:31
Est-ce que vous vous sentez protégé aujourd'hui, Arthur Desnouveaux ?
04:35
Et au nom, bien sûr, des victimes ?
04:37
Écoutez, je crois que nous, les victimes, on partage quand même l'idée que, oui,
04:41
la sécurité a progressé depuis le 13 novembre 2015.
04:44
Comme vous le dites, on interrompt beaucoup de projets et on les interrompt assez tôt.
04:48
Ce qui fait quand même que le terrorisme tue beaucoup moins.
04:51
Et donc, on a l'impression que la réorganisation des services de renseignement,
04:53
la possibilité pour la justice d'en faire plus avec la police, fonctionne.
04:57
En revanche, on a aussi l'impression de voir une forme de réligation.
05:01
C'est-à-dire que, parce qu'on sait traiter le symptôme qu'est l'attentat,
05:04
on ne traite pas la maladie, le vrai cancer de cette propagande islamiste
05:10
qui arrive à toucher nos jeunes, sans même qu'ils quittent le territoire français.
05:13
Et donc, on se sent protégé, mais frustré de voir qu'on n'a pas cherché,
05:19
dix ans après, une réponse vraiment au fond du problème.
05:21
Vous voulez dire qu'il y a un déni sur ce qu'on appelle communément l'antrisme islamiste ?
05:25
C'est-à-dire la propagande d'idées noires, d'idées mortifères,
05:28
d'idées de s'en prendre à une autre civilisation qui n'est pas la civilisation islamiste.
05:34
En tout cas, ce que je vois, c'est que les chiffres, les annonces des services de renseignement
05:39
laissent penser ça.
05:41
On nous dit, en effet, quasi quotidiennement, qu'on arrête des jeunes de 17-18 ans
05:45
qui ont un projet d'attentat plus ou moins mûr.
05:47
Ce n'est pas le signe d'une maladie qui est en train de se guérir,
05:51
c'est le signe qu'on est prêt à repartir pour 30 ans de vigie pirate.
05:54
Et ça, c'est quand même d'une tristesse, je trouve, infinie.
05:58
Et donc, je ne suis pas sûr qu'on ait pris toute la mesure du réveil
06:01
qui était nécessaire pour combattre ça.
06:03
Arthur, des nouveaux, quand vous voyez Salah Abdeslam,
06:05
qui est censé être le détenu le plus protégé de France,
06:10
totalement à l'isolement,
06:11
quand vous voyez qu'il utilise un ordinateur dans sa cellule
06:14
avec une clé USB sur laquelle il y avait des contenus djihadistes,
06:18
comment est-ce que vous réagissez ?
06:21
Très ambivalent là-dessus, parce qu'il s'est fait attraper.
06:23
Donc, ça prouve quand même que ça fonctionne.
06:25
J'aurais préféré que ça n'arrive pas,
06:27
que l'ordinateur qu'il a le droit de s'acheter, ça ne me choque pas.
06:30
Mais qu'est-ce que ça vous dit de lui ?
06:32
Est-ce que ça veut dire que, même après toutes ces années,
06:36
il y a encore cette volonté mortifère de commettre des attentats terroristes ?
06:41
J'ai beaucoup de mal à dire si c'est une volonté mortifère
06:43
ou si c'est un besoin de se raccrocher à l'idéologie djihadiste.
06:46
Ce que nous avait dit le psychiatre à l'audience,
06:48
c'est que Salah Abdeslam ne survivait probablement que
06:52
parce que l'idéologie djihadiste l'empêchait de penser à ce qu'il avait commis,
06:55
et qu'il risquait un effondrement complet.
06:57
Donc, moi, j'ai plutôt l'impression qu'il se rattache à un passé qui n'est plus.
07:01
On a écrasé Daesh,
07:03
et il a quand même encore besoin d'aller se mettre de la propagande devant les yeux
07:06
pour réussir à vivre.
07:09
Et donc, je ne vois pas du tout ça comme une victoire pour lui,
07:11
mais plutôt comme l'aveu d'une défaite.
07:13
Et vous qui présidez Life for Paris,
07:15
quand vous entendez qu'il veut rentrer en contact avec des victimes
07:17
dans une démarche de justice restaurative,
07:20
comment est-ce que vous réagissez ?
07:22
Au procès, il y a déjà des victimes qui sont allées lui parler.
07:25
Moi, je n'y suis pas allé à titre personnel,
07:27
mais je lui ai parlé à la barre.
07:28
Quelque part, il a répondu.
07:29
Donc, l'idée que Salah Abdeslam puisse parler à des victimes
07:32
qu'il voudrait ne me choque pas.
07:34
Il y a assez peu de victimes qui sont intéressées,
07:35
mais le reste des victimes leur dit
07:37
« Écoutez, si vous voulez tenter ça, pourquoi pas ? »
07:39
La vraie question, c'est qu'est-ce qu'on va faire de ça ?
07:42
Quel est le sens ?
07:43
Quand une fois, moi, quand j'entendais les djihadistes du boxe les plus endurcis,
07:46
j'avais l'impression de parler à une idéologie plus qu'à des personnes.
07:49
Et donc, j'ai peur que ce soit un miroir aux alouettes
07:51
pour les victimes qui tentent ça.
07:53
Mais encore une fois,
07:54
on a tellement de mal à inventer des chemins de reconstruction
07:56
que je crois que ce n'est pas inutile de tout essayer
08:01
dans un contrôle strict
08:02
et sans que ce soit pour que Salah Abdeslam espère
08:05
la moindre libération ou quoi que ce soit.
08:07
Vraiment d'humain à humain, pourquoi pas essayer ?
08:10
Éric Bottorel propose qu'on donne le prix Nobel de la paix 2026
08:15
à un certain Arthur Desnouveaux.
08:17
Ça vous fait plaisir ? Ça vous flatte ?
08:19
Écoutez, ça me flatte.
08:21
Après, j'ai les pieds sur terre.
08:23
Si jamais c'était moi qui le gagnais,
08:25
c'est qu'on aurait vraiment raté beaucoup,
08:26
beaucoup de choses dans le monde vu l'état de tous les conflits.
08:28
C'est un clin d'œil sympa à cette aventure
08:33
qui a été extrêmement difficile.
08:35
Et donc, je l'apprends avec bonheur
08:37
en pensant à tous ceux qui m'accompagnent
08:40
depuis toutes ces années.
08:41
Et cette nomination, elle est beaucoup plus pour eux que pour moi.
08:43
Merci beaucoup Arthur Desnouveaux,
08:45
président de Life for Paris.
08:46
Les cérémonies continuent Place Saint-Gervais
08:48
dans le 4e à Paris,
08:50
dans ce nouveau jardin mémorial du 13 novembre 2015.
08:53
Merci beaucoup.
08:54
Et justement, Emmanuel Macron met en garde
08:56
contre un djihadisme
08:57
qui renaît sous une autre forme,
09:00
insidieuse, moins détectable.
09:02
La nation est garante
09:04
que tout sera fait pour empêcher
09:06
toute nouvelle attaque,
09:07
dit le président Macron
09:08
dans ce discours
09:10
qu'il tient encore dans ce jardin mémorial.
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