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  • il y a 6 jours

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00:00Je vais vous faire écouter Sophie Dias, c'est la fille de Manuel Dias
00:03qui était l'une des premières personnes tuées lors des attentats
00:05quand trois kamikazes se sont fait exploser devant les portes du Stade de France
00:09où se jouait le match amical France-Allemagne.
00:11Écoutez la fille de Manuel Dias.
00:15Depuis ce 13 novembre, il y a un vide qui ne se comble pas.
00:19Une absence qui pèse chaque matin et chaque soir depuis dix ans.
00:25Mais il y a aussi les souvenirs que rien ne pourra effacer.
00:30Mon père aimait la vie.
00:32Il croyait en la liberté, en la joie simple d'être ensemble,
00:37de partager des moments précieux avec les siens
00:39et nous a inculqué les valeurs de la République.
00:43C'est cela que la haine a voulu détruire.
00:46Malgré la douleur, malgré l'absence et ce trou béant, nous restons debout.
00:53Cette terrible nuit du 13 novembre, il nous a été arraché,
00:57lui qui était passionné de foot,
01:01qui se faisait un plaisir de venir une fois de plus
01:04dans le cadre de sa profession,
01:07dans ce Stade de France en effervescence,
01:09pour y déposer des supporters.
01:12Ses appels frénétiques toute la nuit,
01:14dans l'espoir de le retrouver,
01:16restent gravés à jamais.
01:17C'était ce matin, Laurent Tessier,
01:20au Stade de France pour les commémorations,
01:23une cérémonie.
01:25C'est très émouvant, là aussi, ce que dit Sophie Diaz,
01:28et je vous propose de l'écouter une deuxième fois,
01:31quand elle dit cette chose,
01:32« Je veux comprendre ».
01:33Et hélas, hélas,
01:35il y a si peu de choses à comprendre.
01:37On nous dit de tourner la page dix ans après,
01:41mais l'absence est immense,
01:43le choc est intact,
01:45et l'incompréhension règne toujours.
01:49Dix ans après, j'aimerais savoir pourquoi,
01:52j'aimerais comprendre,
01:54j'aimerais que ces attentats cessent,
01:56malheureusement, nous sommes impuissants.
01:58On ne peut accepter ces agissements à répétition,
02:04cette haine envers notre pays et notre peuple.
02:09Le devoir de mémoire est précieux,
02:12puissons-nous sensibiliser les jeunes générations,
02:16leur transmettre les valeurs de notre République,
02:19leur appeler tous ces innocents tombés,
02:21comme mon papa,
02:22partis bien trop tôt,
02:24sans raison aucune.
02:26Que le site du Stade de France
02:27ne soit pas oublié
02:28dans les livres d'histoire,
02:30que nos écoliers connaissent ce lieu
02:33où tout a commencé.
02:35Beaucoup de dignité,
02:37beaucoup d'émotion également.
02:38Sophie Dias,
02:39donc la fille de Manuel Dias,
02:40qui est l'une des premières personnes
02:42tuées lors des attentats
02:43quand trois kamikazes
02:45se sont fait exploser
02:45devant les portes du Stade de France.
02:47Georges Chenec,
02:48cette jeune femme,
02:49dit,
02:49je veux comprendre,
02:50mais c'est comprendre
02:51ce que sont les hommes,
02:53parfois,
02:53et c'est impossible,
02:54cette barbarie
02:55qui traverse les siècles,
02:57le mal,
02:58le mal également,
03:00qui est présent
03:00dans certains cerveaux
03:03au nom d'une religieuse,
03:05au nom parfois d'un idéal
03:07et qui produit ces malheurs.
03:09C'est un grand mystère,
03:11ce mal,
03:11effectivement,
03:11vous avez raison.
03:13Vous étiez en train
03:13de dénumérer tout à l'heure,
03:15enfin dénumérer,
03:16dégrainer les noms des victimes
03:18et vous êtes arrêtés
03:19à un P,
03:21et bientôt,
03:21vous allez évoquer un nom,
03:24celui de Caroline Prénat,
03:25parce que vous êtes arrivés
03:26au P, voyez-vous.
03:28Ça, pour moi,
03:29c'est un des souvenirs
03:29les plus douloureux
03:30que je garde,
03:32puisque le père
03:33était un de mes amis,
03:35Alain Prénat,
03:35à Lyon,
03:36dans ma circonscription,
03:38et ayant appris
03:39qu'il y avait eu cet attentat,
03:40il m'appelle,
03:40téléphone,
03:41il me dit,
03:41écoute, Georges,
03:42ma fille,
03:43je sais qu'elle devait
03:44aller au spectacle
03:44au Bataclan
03:45et je n'arrive pas
03:46à la joindre.
03:47Est-ce que tu peux
03:47m'enseigner ?
03:48Le soir même.
03:49Ouais,
03:49et donc j'ai appelé,
03:51j'avais la possibilité
03:52de le faire,
03:52le directeur de cabinet
03:53du préfet,
03:55il m'a demandé
03:55quelques minutes
03:56et puis il m'a rappelé
03:57pour me dire
03:58qu'elle était
03:59parmi les victimes.
04:00Et après,
04:00il a fallu l'annoncer
04:01à mon ami.
04:03Ça, vous voyez,
04:03c'est des douleurs
04:04qui nous restent.
04:05Moi, ce qui me frappe,
04:06si vous voulez,
04:06depuis ce matin,
04:08c'est qu'on est tous
04:08très très émus,
04:10tous frappés.
04:12Ces souvenirs
04:12de leurs 20 ans,
04:13vous voyez,
04:14c'est très présent,
04:15vous-même,
04:16Elisabeth,
04:16nous tous,
04:17on a tous été impactés
04:19mais très très fortement.
04:21Parce qu'on pensait
04:21que ça n'allait jamais
04:22arriver sur notre somme.
04:23C'était inimaginable,
04:25c'était pas
04:25un attentat ordinaire,
04:27c'était une tuerie
04:28de minces,
04:29d'une horreur,
04:30d'une barbarie,
04:30comme vous avez dit,
04:31absolument inimaginable.
04:33Il y aurait tellement
04:34tellement à dire.
04:36Et ce qui m'avait frappé aussi,
04:37c'est lorsque,
04:38avec la commission d'enquête
04:39et les parlementaires,
04:40il y avait Pierre Lelouch,
04:41Meilleur Habib,
04:42nous étions partis
04:43dans différentes capitales
04:45pour voir les services
04:46de renseignement,
04:47comment ça se coordonnait,
04:48on est allé à Athènes.
04:48Vous étiez député à l'époque ?
04:50J'étais président
04:50de la commission d'enquête
04:51parlementaire
04:51sous les attentats de Paris,
04:53donc l'hypercachère,
04:54Charlie Hebdo,
04:55et le 13 novembre,
04:55on a travaillé six mois.
04:58Ce qui m'avait frappé,
04:59c'est lorsque nous sommes allés
05:00dans ces différentes capitales,
05:01y compris Tel Aviv
05:02et Washington,
05:04c'est
05:04l'onde de choc
05:06qui a été mondial,
05:07cette affaire.
05:08C'était vraiment
05:09l'équivalent du 11 septembre.
05:11Les Américains
05:12nous ont présenté
05:13leurs condoléances,
05:14c'était vraiment,
05:14on le sentait que...
05:16Et une grande interrogation,
05:17parce que c'était
05:18un échec terrible
05:19du service de renseignement,
05:21les Grecs avaient
05:21des informations,
05:23que les Belges
05:24avaient des informations
05:26qu'ils n'avaient pas
05:26transmises aux Grecs.
05:28Les Grecs étaient furieux,
05:29je pourrais vous en raconter,
05:30en disant,
05:31mais pourquoi les Belges
05:32nous ont pas informés ?
05:33Et ensuite,
05:35les Belges
05:35n'ont pas informé
05:36les Français,
05:36notamment,
05:37de Salah Abdeslam
05:38qui était en train de...
05:39Je pourrais parler
05:41beaucoup de ce genre
05:42de choses,
05:43mais en tout cas,
05:43il y a eu une prise
05:44de conscience
05:44au niveau européen
05:46avec la fraternité
05:47Task Force
05:48qui s'est créée
05:49à la haie,
05:49et on a vu
05:50les pays,
05:51l'Union Européenne
05:51échanger davantage.
05:53On a vu se structurer
05:54leur enseignement,
05:55voyez-vous ?
05:56Une prise de conscience,
05:58mais aussi...
05:58Elisabeth Assaillag.
05:59Mais aussi une sidération,
06:00parce que moi,
06:01je me rappelle,
06:02j'étais à la rédaction
06:03d'Europe 1,
06:03et quand je passais
06:04des coups de fil
06:05à certains confrères étrangers,
06:08ou eux qui m'appelaient
06:09pour essayer de savoir
06:10ce qui se passait,
06:11avoir un peu d'informations,
06:12je me rappelle
06:13de ces réactions,
06:14mais comment
06:15une prise d'otage
06:16peut-elle durer
06:17aussi longtemps ?
06:19Comment avez-vous attendu
06:202h30
06:21pour entrer
06:23dans le Bataclan ?
06:24Comment se fait-il
06:26que personne
06:26n'était prêt à cela ?
06:27Et je me rappelle
06:28de cette sidération,
06:29de ce questionnement
06:30qui revenait sans cesse.
06:31Ça a fait polémique,
06:32d'ailleurs,
06:32le délai d'intervention.
06:342h30.
06:34Les familles,
06:35on en est des comptes.
06:36Emmanuel Valls
06:36et Bernard Cazeneuve.
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