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Attentats du 13 novembre : le récit de David, policier réunionnais intervenu au Bataclan
Zinfos974
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il y a 2 jours
"Cette nuit du vendredi 13 novembre, c'est marqué à vie pour moi". David, policier réunionnais faisait partie des premiers effectifs des forces de l'ordre à être intervenus au Bataclan. Il raconte.
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00:00
J'aurais voulu faire beaucoup de choses ce jour-là, sauver beaucoup de vies, mais je ne sais pas, ça a été très long.
00:05
C'est quelque chose que j'ai vécu, c'est quelque chose que je garde pour moi.
00:09
Alors je vais bien, dans ma poche, très bien, sauf qu'on n'oublie pas.
00:13
Les souvenirs, je les ai. Cette nuit du vendredi 13 novembre, c'est marqué à vie pour moi.
00:20
J'étais sur le périphérique parisien et du coup on m'appelle pour me dire,
00:23
« Écoute David, si tu n'es pas loin, tu attends, on veut n'équiper une voiture et on part en urgence sur le stade de France
00:29
puisqu'il y a une bombe qui est exposée. »
00:31
Sauf que sur la route, en fait, sur les ondes police, on entend des tirs dans Paris.
00:39
Donc là, du coup, on se dit, on n'est plus proche du centre de Paris.
00:42
Du coup, on se déroute vers l'intérieur de Paris.
00:45
Au début, c'était les tirs sur les terrasses, les bars et tout.
00:48
Et au final, on se dirige et arrivée place de la République, du coup, on entend des tirs aussi devant le Bataclan.
00:57
Donc là, on est à proximité.
00:58
Et donc, on se rapproche du Bataclan, en fait.
01:01
Le flou total sur les ondes police, c'était la panique.
01:04
C'est les collègues qui appelaient à l'urgence, les secours, grosses blessures.
01:11
Moi, j'étais en civil.
01:12
Donc, on s'approche délicatement.
01:16
Je vois des collègues en tenue partir en courant à l'opposé.
01:19
Et là, je me dis, il y a vraiment un problème.
01:22
Et j'entends les tirs.
01:23
J'entends que ça tire.
01:24
C'est une cadence soutenue.
01:26
Et je me dis, waouh, ça, je n'ai pas connu.
01:29
Donc, on se pose dans un angle de rue avec mes trois collègues.
01:34
Et j'ai un jeune homme qui vient, qui me tire.
01:37
Enfin, qui voit nos brassards police, qui me tire.
01:39
Il me dit, venez m'aider.
01:40
J'ai mon ami qui est blessé.
01:44
Il faut venir, il faut venir.
01:46
Et du coup, j'entends.
01:47
Et moi, je me trouve sur la rue derrière, enfin, sur la sortie de support du Bataclan.
01:51
Et j'entends cette cadence de tir.
01:53
Et je dis, mais je ne peux pas m'engager.
01:55
Je n'ai pas de protection.
01:56
Et je vois ce jeune homme allongé au sol, au milieu de la rue.
02:01
Et du coup, avec les collègues, on décide de y aller.
02:04
On progresse sur la deuxième rue derrière le Bataclan.
02:07
Et en fait, on le tire à l'intérieur dans un rôle d'immeuble.
02:10
Et on est en sécurité.
02:11
Et nous, on continue à progresser.
02:14
Je me rappelle d'être passé devant un bar qui était ouvert.
02:18
On l'a fait fermer immédiatement.
02:19
Et puis, les gens dans la rue, le coréen.
02:24
Et ensuite, j'ai regagné la rue Pierre Hamelot.
02:28
Vraiment sur la sortie de support du Bataclan.
02:30
Et là, c'était un carré.
02:31
Il y avait des tirs.
02:33
Il y avait des corps par terre.
02:36
Ça a été compliqué.
02:37
Donc, j'ai tenu cette position-là avec mes collègues assez longtemps.
02:43
À un moment donné, on s'est retrouvé face à un des terroristes
02:47
qui était à la fenêtre, à l'étage.
02:48
Je ne sais pas si vous vous souvenez.
02:50
À l'époque, il y avait des victimes qui s'étaient suspendues aux fenêtres.
02:53
On est surpris.
02:54
Parce qu'il nous dit de nous barrer, qu'il allait nous buter.
02:57
Du coup, on prend position.
02:58
On se met en sécurité.
03:01
Et voilà.
03:02
Donc, ce jour-là, je prends les appareils de visée.
03:06
Mais heureusement, je n'ai pas tiré.
03:07
Parce que dans le déroulé plus tard,
03:09
j'ai appris qu'ensuite, il avait emmené un otage à la fenêtre
03:13
pour vérifier si on était toujours présent.
03:15
Donc, après, j'ai eu le renfort de la Bac-94 qui est arrivée vraiment équipée en lourd,
03:22
avec des casques lourds, des boucliers.
03:29
Il y a eu ce passage où ce n'était plus de la rafale.
03:31
La Kalashnikov, il n'était plus sur le mode rafale.
03:36
Mais c'était vraiment du coup par coup.
03:37
Ça, je m'en souviens.
03:38
Ça m'a marqué.
03:39
Et à un moment donné, on s'est trouvés prisonniers dans cette rue.
03:42
Parce que c'est vraiment un couloir.
03:44
Et il suffit qu'ils sortent la Kalash.
03:46
Et c'est fini pour nous.
03:48
Enfin, c'est vraiment le pire.
03:49
Donc, en étant à l'abri, j'ai pris le téléphone et j'ai appelé mon épouse.
03:55
Et je lui ai dit adieu, en fait.
03:56
Je lui ai dit au revoir.
03:57
Parce que je ne pensais pas m'en sortir, vu ma position, vu les cadences de tir.
04:04
Et les collègues ont fait pareil.
04:06
Chacun a pris son téléphone et chacun a dit au revoir.
04:08
Et j'ai eu ce renfort de collègues qui est arrivé.
04:14
Ce qui m'a permis aussi d'avoir les premiers pompiers pour faire sortir les premières victimes que j'avais mis dans les halls.
04:21
Et une fois le renfort de la BAC, on a quitté notre position.
04:25
Et on s'est dirigé sur l'entrée principale du Bataclan pour donner un coup de main à mon commissaire.
04:32
Guillaume Cardi et son chauffeur qui sont intervenus, qui ont neutralisé le premier terroriste et qui ont stoppé la tuerie de masse.
04:41
Difficile, je suis arrivé sur le trottoir devant la porte du Bataclan.
04:44
On avait énormément de sang.
04:46
Les vigiles étaient exécutés.
04:49
Puis ces fameuses portes battantes où une fois que je suis rentré dedans, un carnage.
04:54
Le commissaire était encore au niveau de la fosse.
04:58
Par contre, l'équipe BRI était arrivée.
04:59
L'équipe BRI était en train de progresser.
05:02
À l'étage.
05:03
Et notre mission, c'était de sécuriser vraiment le Bat.
05:08
En attente du médecin du RAID.
05:10
Et pouvoir, une fois qu'on avait l'accord, commencer à sortir les victimes.
05:15
Mais moi, je ne sais même pas à ce moment-là qu'il est encore en cours.
05:18
J'ai ce souvenir d'être debout devant la fosse.
05:24
Et voir quelques victimes qui nous appelaient, qui nous demandaient de l'aide.
05:30
Mais je n'avais pas l'autorisation de bouger les corps.
05:35
Puisque comme il y avait de la ceinture explosif, on ne savait pas s'il y avait des corps piégés.
05:39
Et tous ces téléphones qui sonnaient.
05:40
Et je me suis senti un petit peu mal à un moment donné.
05:47
J'ai dit à mon collègue, je sors.
05:49
Je suis sorti du Bataclan.
05:51
J'ai pris l'air.
05:52
Ça ne durait pas deux minutes.
05:53
Je suis revenu et ça m'a fait du bien parce que je me sentais impuissant.
05:56
Un silence total dans la salle.
05:59
À part des râles de mort, je pense.
06:04
Mais il y a un silence total.
06:06
J'ai perdu l'émotion de temps.
06:08
Je n'avais plus soif, plus envie d'aller aux toilettes.
06:11
Il n'y avait plus rien.
06:12
C'est comme si la vie s'était mise sur pause.
06:14
Et j'ai agi sur instruction après.
06:16
Donc, vraiment dire si l'assaut était fini.
06:23
Oui, j'ai entendu les explosions.
06:24
Et quand on a commencé à me dire, voilà, il faut sortir les victimes.
06:27
Je n'ai pas réfléchi.
06:28
Pour moi, j'étais en sécurité.
06:30
Il y a une colonne d'assaut qui est là.
06:32
Voilà, je fais confiance aux collègues.
06:34
Et ma vie n'était plus en danger.
06:36
Déjà la nuit même, une fois que c'était terminé,
06:38
on a fait un retour à notre base.
06:42
Donc, on a débriefé tous les effectifs de la Bac 115N avec le patron.
06:45
On s'est réunis.
06:47
On a débriefé.
06:50
Donc, le patron nous a donné l'instruction que si on voulait prendre une, deux nuits,
06:55
trois nuits, une semaine de repos, il n'y avait pas de problème.
06:58
Donc, il nous a accompagnés dans ce protocole.
07:03
Puisqu'après, il a mis en place aussi le lendemain même une cellule psychologique obligatoire.
07:10
Donc, le lendemain, je suis venu travailler.
07:14
Je suis venu travailler parce que j'avais besoin de revoir mes collègues, d'en discuter.
07:22
J'ai été voir la psychologue.
07:27
Donc, j'ai eu un entretien qui n'a pas duré longtemps puisqu'elle a voulu commencer à...
07:33
Ce que je raconte, ce que j'ai vécu en fait.
07:35
Donc, je suis rentré un petit peu dans le détail.
07:36
Et en fait, elle s'est sentie mal à l'aise.
07:38
Elle s'est mise à pleurer.
07:41
Bon, j'ai compris que c'était assez choquant.
07:43
Donc, on a stoppé l'entretien.
07:48
Et depuis ce jour-là, j'ai vite d'en parler.
07:50
Vraiment, mes proches, j'en ai parlé, mais je ne suis pas rentré dans les détails.
07:54
Ça n'a jamais remis en cause mon engagement.
07:56
Au contraire, ça l'a accentué un petit peu.
08:00
Sauver des vies, ça n'a pas de prix en fait.
08:03
Et aujourd'hui, je continue mon boulot de bac.
08:06
Et je serai prêt à donner ma vie pour sauver quelqu'un.
08:09
Alors, dix ans après, j'essaie d'oublier, mais je n'oublie pas en fait.
08:15
Je cherche ça que chaque interpelliste que j'effectue.
08:20
Si c'est des interventions avec des blessés coups de couteau, des blessés pare-balles.
08:25
C'est l'odeur du sang qui me rappelle que je n'oublie pas cette nuit tout ce que j'ai vu.
08:34
Mais dix ans après, on essaie d'oublier, mais on y arrive même.
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