00:00C'est intéressant d'ailleurs ce qu'il dit, même ces troupes d'élite, il dit que personne n'est prêt à avoir autant de morts d'un coup, même si la mort fait partie du quotidien du policier.
00:08Mais d'arriver sur une scène de crime, d'un attentat où il y a 20 morts, jusqu'à 90 morts au Bataclan, personne n'est prêt à ça.
00:17L'objet de mon livre, c'était effectivement de rendre honneur à ces policiers du quotidien qui sont arrivés, que ce soit sur les terrasses ou aux abords du Bataclan,
00:28puisqu'au Stade de France, il y avait aussi des policiers, mais qui étaient déjà là, puisqu'il y avait un gros service d'ordre en raison du match de foot, avec la présence du président de la République.
00:37Mais ces policiers au Stade de France étaient à proximité des explosions. Certains ont été soufflés par le blast des explosions, se sont vus mourir sur place.
00:44Heureusement, nous n'avons pas eu de policiers morts au Stade de France.
00:47Et les policiers qui sont intervenus, donc les premiers, comme je le disais, sur les terrasses ou au Bataclan, ce sont ces policiers du quotidien, ces policiers de police secours,
00:56de brigades de quartier, ce qu'on appelle les BST, les GSQ, tout le monde, les policiers ont convergé vers ces sites d'attentats,
01:05de tous les services de police parisiens, c'est des commissariats, et si, comme M. Fauverg le dit, le raid n'était pas assez préparé,
01:15ces policiers du quotidien étaient surtout, eux, totalement démunis, démunis d'armement,
01:19puisqu'il y a dix ans, les fusils d'assaut HKG-36 et UMP-9 n'existaient pas dans la police.
01:27On avait comme armement individuel uniquement le pistolet automatique en dotation
01:31et le gilet pare-balles individuel léger.
01:33Il n'y avait pas de gilet pare-balles porte-plaque, il n'y avait pas de bouclier balistique,
01:37il n'y avait pas de casque balistique à disposition des policiers du quotidien.
01:41Malgré tout, en étant totalement démunis de ces matériels,
01:45il n'y avait pas de trousse de secours non plus,
01:47qui n'auraient pas servi peut-être à grand-chose,
01:50mais qui auraient peut-être aidé quand même à soigner les blessures les plus légères,
01:55mais ils n'avaient rien, ils sont arrivés sur les lieux,
01:57ils ont fait face à l'indicible, c'est des scènes de guerre, des blessures de guerre,
02:02comme on peut l'imaginer, des blessures faites par des kalachnikovs,
02:06comme on le sait maintenant, et ils ont fait face sans moyens.
02:11Et ils ont tenu, ils ont fait preuve d'un courage et d'une abnégation exemplaire.
02:16Beaucoup se sont vus mourir ce soir-là,
02:17parce qu'ils n'avaient absolument pas connaissance du nombre de terroristes
02:22qui circulaient dans la capitale, s'il y avait plusieurs équipes,
02:25quel était le parcours des terroristes, ils n'avaient rien de tout ça.
02:28Ça a été une attaque d'une telle ampleur,
02:30c'est que la sidération a été telle dans les services de police,
02:33à tout niveau de la hiérarchie.
02:35Mes collègues sur le terrain ont manqué de renseignements,
02:37ont manqué de liaisons, si je peux dire.
02:40Ils ont tous fait preuve d'une initiative extraordinaire,
02:44ces policiers, ces femmes et ces hommes,
02:46il y a beaucoup de femmes qui sont intervenues ce soir-là.
02:48Il y a beaucoup de femmes dans la police,
02:49on a à peu près 30% de femmes dans la police.
02:52Il y a beaucoup de femmes qui sont intervenues ce soir-là en tant que policiers.
02:55Et ils ont tous fait front, je dirais, presque comme un seul homme,
02:58fait preuve d'une initiative.
03:00Ils se sont soudés, ça a créé des liens forts entre eux d'ailleurs,
03:03des liens de fraternité assez forts.
03:04Ça a créé vraiment des amitiés fortes aujourd'hui,
03:08quand il me le raconte dix ans après.
03:10D'abord, il le raconte avec une émotion vraiment très chargée.
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