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00:00Nous sommes arrivés dans un bâtiment où il y avait une tuerie de masse, où il y avait toujours les terroristes.
00:09Je vois des morts, je vois des blessés graves. Il faut sortir les gens.
00:13Le docteur Denis Safran est la première blouse blanche à pénétrer dans le Bataclan, ce 13 novembre 2015.
00:19Médecin-chef à la BRI, la brigade de recherche et d'intervention, il accompagne la colonne d'assaut des policiers qui entrent dans la salle de concert.
00:27A l'intérieur, un enchevêtrement de corps et des dizaines de blessés ou de rescapés qu'il faut évacuer le plus rapidement possible, pour beaucoup, dans les immeubles voisins.
00:38Dans le hall du Bataclan, il y a un centimètre et demi de verre pilé. Les gens, pour les faire sortir, c'est pas simple.
00:45La plupart des femmes avaient perdu leurs chaussures, on ne pouvait pas les faire marcher. C'est pas des fakirs.
00:49Donc il fallait les porter, etc. Bon, il y avait des gens complètement affolés qui voyaient les morts. Il fallait leur mettre les mains sur les yeux.
00:56Au chevet des victimes, son lourd équipement médical, presque dérisoire face aux graves blessures causées par les armes des terroristes.
01:07Une lampe, une poche accrochée à la cuisse, ce qu'on appelle la poche de cuisse, où là, il y a du matériel de première urgence.
01:14Pendant ce genre de circonstances, on ne fait pas de médecine sophistiquée.
01:17On fait de la médecine avec sa tête, pour savoir qui il faut évacuer en premier.
01:21La chose que je vais utiliser le plus intensivement, ça va être ma paire de circonstances qui permettent de couper des vêtements pour faire des diagnostics de blessures.
01:31Et puis, quand ça saigne, comme je n'ai plus de pansement compressif, je découpe le t-shirt, on le met en boule et puis on demande à son copain d'appuyer dessus jusqu'à ce qu'on évacue le blessé.
01:40Au petit matin, Denis Safran regagne son port d'attache, la préfecture de police, avec le sentiment du devoir accompli.
01:51Médecin urgentiste des pompiers, Christian Poirel sera, lui, le premier à intervenir sur les terrasses des restaurants Le Petit Cambodge et Le Carillon.
02:01Quand j'y repense, du moment au déroulé de la soirée, j'ai cette image-là d'être sur une petite coque de noix, malmenée de site en site, de blessé en blessé et de mort en mort.
02:12À l'époque, Christian Poirel est basé en Corrèze, mais il est aussi médecin réserviste au sein de la brigade des sapeurs-pompiers de Paris.
02:20Qu'est-ce qui s'est passé, monsieur ?
02:21C'est à ce titre qu'il se retrouve à devoir évaluer quel blessé peut être sauvé et qui ne pourra l'être.
02:27Si on en a trois, dont un en arrêt cardiaque, celui qui est en arrêt cardiaque d'emblée, je ne vais pas aller le réanimer, je vais m'occuper des deux autres.
02:38Parce que si je m'occupe de l'arrêt cardiaque, c'est les deux autres qui vont décéder. Et au total, on en aura eu trois de décédés.
02:44Donc on n'a pas d'état d'âme ?
02:46Non. Non. Et après, on assume nos choix avec des éléments cliniques.
02:51Dans ce chaos, une chose a profondément marqué le médecin-pompier, l'extrême jeunesse de certaines victimes.
02:59Alors la mort fait partie de notre métier. Mais ce soir-là, quand vous avez 20 ans et que vous décédez sur un trottoir de Paris, d'une balle d'un terroriste difficilement concevable,
03:14non, la mort ce soir-là, on n'aurait pas dû la côtoyer. Ce n'était pas... Ce n'a pas été normal, ça. Ce n'a pas été juste pour eux.
03:26Aujourd'hui, Christian Poirel met son expérience au service de ses collègues dans le sud de la France.
03:33À 78 ans, Denis Safran, lui, n'a nulle envie de raccrocher les gants. Chacun sait que la menace terroriste plane toujours.
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