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Dix ans après le 13-Novembre, quand la vie et la création continuent
France 24
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00:00
Musique
00:01
Le 13 novembre 2015, la barbarie s'en est prise à ce que nous avons de plus vivant.
00:27
La musique, la fête, la liberté d'être ensemble.
00:31
Des attaques djihadistes faisaient 130 morts à Paris et en région parisienne,
00:35
dont 90 au Bataclan en plein concert.
00:39
Dix ans plus tard, nous nous souvenons, mais nous parlons aussi de vie, de résilience et de création.
00:44
Numéro spécial de Al-Affiche consacré à celles et ceux qui, par l'art, la parole ou l'image,
00:50
ont choisi de continuer à raconter.
00:53
Bienvenue à tous et bonjour à mes deux invités.
00:55
Marion Rusniewski, vous êtes photographe de concert et autrice de ce livre « Doing it to death ».
01:03
Et puis Jean-Xavier Delestrade, vous êtes réalisateur de la série « Des vivants » à voir sur France Télévisions.
01:13
Marion, vous étiez évidemment au Bataclan ce soir-là, le 13 novembre 2015,
01:18
pour couvrir le concert des Eagles of Death Metal.
01:21
Vous avez été blessée par balle. Comment est-ce que vous allez dix ans plus tard ?
01:25
Ça va bien. J'ai vraiment eu beaucoup de chance sur ce coup-là.
01:30
Ma blessure n'était pas trop trop grave.
01:34
Et puis j'avais vraiment dans l'idée de ne pas laisser gagner les terroristes
01:41
et de retourner faire mon métier, de retourner en concert et de retourner au Bataclan.
01:45
Et c'est ça que montre très bien ce livre, parce que c'est sous-titré « 20 ans de photos au Bataclan 2005-2025 ».
01:52
Tout à fait.
01:52
Vous montrez des images avant, il y a ce soir du 13 novembre évidemment, mais il y a aussi l'après.
01:58
Et c'est ce qui marque quand on lit votre récit, qui est fait par une de vos amies, Doris Lemath-Tiolain.
02:05
Tuolain, oui.
02:08
Vous racontez donc que quelques semaines, quelques mois seulement après l'attentat,
02:13
vous revenez au Bataclan pour continuer à faire votre métier de photographe.
02:17
Oui.
02:17
Comment on trouve la force pour revenir sur les lieux où on a vécu un tel traumatisme ?
02:22
Moi, ça me paraissait important pour ceux qui étaient morts là-bas déjà.
02:27
Et puis, comme je le disais précédemment, vraiment pour ne pas que les terroristes se sentent vainqueurs.
02:37
Et de toute façon, ils sont soit morts, soit en prison à vie, même s'il y a d'autres djihadistes dans le monde entier.
02:45
C'est juste montrer qu'en France, on est plus fort que tout ça et que la vie continue.
02:52
On va justement découvrir quelques-unes de vos photos, des images qui racontent l'énergie du Bataclan, la scène, le public,
03:01
ce soir du 13 novembre, mais aussi la vie qui continue.
03:13
Marion, ces photos, on les regarde avec...
03:43
Émotion, avec aussi de l'animération, quand on connaît votre histoire.
03:48
Vous dites ces mots parce que la musique ne s'est jamais tue, parce que la passion ne se laisse pas voler.
03:53
Elle est restée intacte, votre passion, malgré tout ça ?
03:56
Oui, complètement.
03:57
La photographie dans un premier lieu et la musique dans un deuxième temps,
04:03
elles font partie entière de ma vie.
04:05
Et je me voyais mal abandonner tout ça.
04:11
C'est un message aussi que vous avez envie de faire passer, peut-être ?
04:16
Chacun des victimes rescapées vit à sa façon, mais je n'oblige personne.
04:27
Je comprends très bien aussi qu'il soit difficile pour des victimes, même des non-victimes,
04:33
de ne pas vouloir retourner au Bataclan.
04:37
Et chacun fait comme il peut, à vrai dire.
04:41
Mais c'est vrai que c'est un message d'espoir quand même.
04:45
C'est sûr.
04:45
Jean-Xavier Delestrade, dans votre série Des vivants,
04:49
vous racontez la reconstruction d'un groupe de rescapés du Bataclan
04:54
qui se sont eux-mêmes appelés les potages,
04:58
donc contraction du mot potes et otages.
05:01
Ils sont restés otages des terroristes au Bataclan pendant plusieurs heures dans un couloir.
05:08
Dix ans après, pourquoi est-ce que c'était le bon moment pour raconter ces faits par la fiction ?
05:14
Je ne sais pas si c'était le bon moment.
05:16
Je ne sais pas s'il y a un bon moment pour raconter,
05:18
parce que pour les victimes, pour les proches des victimes,
05:21
dix ans ou une journée, c'est la même chose.
05:25
C'était hier, de toute façon.
05:26
C'est toujours extrêmement à vif.
05:29
Mais je pense que, plus que le bon moment,
05:33
j'ai l'impression que c'était le moment nécessaire.
05:35
C'était nécessaire d'aujourd'hui raconter ces événements
05:40
à travers une grande fresque fictionnelle,
05:45
mais fictionnelle très documentée,
05:47
puisqu'on est très proche du récit de ces ex-otages.
05:52
En même temps, on a beaucoup entendu les victimes dans un premier temps,
05:56
après les attentats,
05:57
mais après, il y a eu le procès aussi.
06:01
Ils sont revenus, ils ont pu déposer.
06:02
Mais j'ai l'impression que, dix ans après,
06:06
on commence quand même un peu à oublier ce qui s'est passé.
06:10
Et je pense qu'on a besoin, comme ça, de grands récits.
06:15
Et ce qui fonde, au fond, une société,
06:18
c'est aussi les histoires qu'on se raconte
06:20
et les histoires qu'on se partage.
06:22
Et cette histoire-là, il faut vraiment se la partager.
06:25
Vous le disiez, c'est extrêmement documenté.
06:27
Et pour cause, vous avez rencontré, écouté,
06:30
je crois, lors de très longs entretiens, ces ex-otages.
06:34
Comment se sont passées ces rencontres ?
06:36
Qu'est-ce que vous...
06:37
J'ai senti assez vite que, pour écrire cette série,
06:44
il fallait être au plus près, au plus proche de leur récit,
06:48
être vraiment à hauteur des personnages.
06:51
Il fallait avoir beaucoup d'humilité
06:52
et vraiment être dans leur pas,
06:57
d'écrire au mieux ce qu'ils avaient vécu.
07:00
Et surtout, moi, ce qui m'intéressait,
07:03
c'est que, comme on a tourné l'an dernier,
07:06
on avait une vraie perspective.
07:09
La série se déroule sur 7 ans et demi, 8 ans,
07:12
puisqu'on termine 6 mois après le procès.
07:15
Et donc, on a quand même...
07:16
On décrit comment, au fond,
07:19
on peut apprendre à vivre avec ça,
07:23
avec cette violence subie.
07:25
Comment on fait avec ?
07:26
On ne s'en débarrasse jamais.
07:28
Ça, Marion l'a dit tout à l'heure.
07:30
Chacun fait comme il peut.
07:33
Et il n'y a pas de leçon à donner à personne.
07:36
Absolument pas.
07:37
Mais on peut quand même...
07:39
Il y a des outils pour, précisément,
07:42
apprendre à vivre avec cette violence,
07:45
avec cette violence qu'on a subie,
07:47
qu'on nous a fait subir.
07:49
Et donc, à, quand même, malgré tout,
07:52
se relever, tenir debout à nouveau.
07:53
Il y a beaucoup de questions, ici, de résilience.
07:55
On va découvrir tout de suite
07:56
quelques images de votre série des vivants.
07:59
Excusez-moi.
08:02
Je cherche Marie.
08:04
Marie ?
08:05
Je cherche Marie ?
08:09
Moi ?
08:09
Moi ?
08:10
Je m'appelle Marie, moi.
08:13
Ah.
08:14
Non, non, c'est pas vous.
08:17
C'est pas vous.
08:18
Elle est blonde.
08:19
Elle a les cheveux, là.
08:26
Marie ?
08:27
Marie ?
08:29
C'était ouf ?
08:45
Je vais bien.
08:49
J'ai blessé.
08:51
J'ai blessé.
08:51
Non, j'y vais bien, j'y vais bien.
08:54
Quand on fait une série comme la vôtre,
08:56
il y a bien sûr la question de la violence
08:59
d'un tel événement.
09:01
Il y a le fait aussi que vous avez choisi
09:03
d'aller tourner certaines scènes
09:05
au Bataclan, sur les lieux-mêmes.
09:07
Ça a pu questionner ce choix-là,
09:09
en tout cas, surprendre.
09:11
Pourquoi c'était important d'y retourner,
09:13
malgré un peu la charge symbolique
09:14
de ce lieu-là ?
09:16
Il m'a semblé que c'était important
09:18
parce que ça semblait être important
09:21
pour les ex-otages
09:23
dont nous racontions le récit.
09:25
Et puis, eux ne comprenaient pas
09:27
qu'on puisse aller tourner ailleurs
09:29
que là où ça s'était déroulé.
09:31
On va justement écouter David Fritz-Goppinger,
09:34
un des otages du Bataclan,
09:36
qui a écrit un livre sur ce qu'il a vécu
09:38
ce soir-là et ce que ça a changé à sa vie.
09:40
Il fallait vivre, paru aux éditions Le Duc.
09:43
On l'écoute, il est au micro
09:44
de nos confrères de France Télévisions.
09:45
On ne se parlait pas,
09:48
mais il y a eu des gestes
09:49
les uns envers les autres.
09:50
Marie, je me rappelle bien,
09:51
elle a dit « je t'aime »,
09:52
à Arnaud, à un moment donné.
09:54
Moi, j'ai pris la main de Stéphane,
09:56
qui était juste à côté de moi.
09:57
Et je pense que ces petites choses-là,
09:58
ces tous petits gestes,
09:59
ont fait qu'on s'est tous maintenus
10:01
dans une forme d'humanité,
10:02
dans une forme de solidarité aussi,
10:04
en fait.
10:05
Et ça nous a fait du bien sur le moment.
10:08
Et derrière, c'est ce qui nous a aussi maintenus
10:09
en tant que amis, en fait,
10:11
parce qu'on s'est tous rencontrés derrière.
10:12
C'est vrai que c'est une série
10:13
qui est à la fois difficile,
10:15
parce qu'elle nous replonge
10:16
dans des heures sombres,
10:17
mais elle est bouleversante d'humanité.
10:19
Je reprends un des termes
10:20
qu'utilise David.
10:22
Et notamment parce qu'il y a
10:23
des moments de rire,
10:24
même de musique,
10:25
d'amitié qui sont très, très lumineuses.
10:29
Pourquoi c'était important
10:29
de montrer ça aussi ?
10:30
C'était essentiel.
10:33
C'est que l'extrait que vous avez montré
10:34
tout à l'heure,
10:35
c'est le tout début.
10:36
C'est eux qui...
10:37
On voit des images
10:37
de scènes beaucoup plus lumineuses.
10:40
Voilà, voilà.
10:40
Après, l'essentiel de la série,
10:43
c'est quand même ce qui se passe après.
10:45
Et ce qui se passe après,
10:46
c'est une énorme solidarité entre eux.
10:49
La volonté de se retrouver,
10:51
de retrouver ceux qui étaient
10:53
dans ce couloir.
10:55
La volonté, après,
10:56
d'être ensemble.
10:57
Et ensemble,
10:58
de faire ce que Marion rappelait
11:00
tout à l'heure,
11:01
c'est-à-dire de dire
11:02
non, la barbarie ne vaincra pas
11:04
parce qu'on est capable
11:06
à nouveau
11:07
d'avoir de l'humour,
11:08
de se regarder,
11:10
de se prendre à les bras,
11:11
de chanter,
11:12
de danser.
11:13
Et si on retrouve
11:14
un peu nous
11:15
ayant subi
11:16
ce que nous avons subi,
11:17
un peu du...
11:19
la joie de vivre,
11:21
alors c'est ça
11:22
le message
11:23
qu'on veut laisser, quoi,
11:23
en fait.
11:24
Marion,
11:24
cette lumière,
11:25
elle est présente aussi
11:26
dans vos clichés,
11:27
notamment sur scène,
11:28
celle que vous prenez
11:29
dans l'après Bataclan.
11:30
Est-ce que ce métier
11:32
de photographe,
11:32
c'est aussi une façon
11:33
pour vous,
11:34
par l'art,
11:34
la création,
11:35
de vous reconstruire ?
11:36
Oui, aussi, oui,
11:38
tout à fait.
11:38
Je n'ai jamais eu l'idée
11:40
d'abandonner mon métier.
11:42
Eh bien, merci beaucoup,
11:43
en tout cas,
11:44
pour votre regard,
11:45
pour vos mots
11:46
à tous les deux.
11:47
Donc, Marion Rusniewski,
11:49
je rappelle le titre
11:50
de votre livre,
11:51
Doing it to Death,
11:53
et puis votre série,
11:55
Jean-Xavier Delestrade,
11:56
Des vivants,
11:57
est à voir
11:57
sur France Télévisions.
11:59
Merci à vous
12:00
de nous avoir
12:00
suivi dix ans
12:01
après le 13 novembre.
12:03
La douleur reste,
12:04
mais la vie continue
12:05
portée par la musique,
12:06
l'amitié et la création.
12:07
J'en profite
12:08
pour rendre un hommage
12:09
à notre collègue
12:10
de régie,
12:10
Mathieu Hoche,
12:12
mort lors de l'attaque
12:12
au Bataclan en 2015.
12:14
On pense bien sûr
12:15
à sa famille
12:15
et à ses proches.
12:17
On se quitte
12:17
avec l'exposition
12:18
Les attentats de Paris,
12:19
hommage aux victimes
12:20
à voir au musée Carnavalet
12:21
jusqu'au 7 décembre.
12:22
Je vous laisse
12:22
sur ces images
12:24
et vous dis à très vite.
12:24
France 24 évolue sur le numérique,
12:50
l'essentiel pour ne rien rater.
12:52
Des live blogs
12:54
pour suivre l'actu internationale
12:56
en temps réel.
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