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  • il y a 2 jours
Avec Jean-Michel Fauvergue, ancien chef du RAID et ancien député, auteur de "Ni capitulation ni résignation" (Editions Fayard)

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##SUD_RADIO_VOUS_EXPLIQUE-2025-11-13##

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Transcription
00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h10h, Patrick Roger.
00:06Il est 7h40 sur Sud Radio.
00:08Sud Radio vous explique, on va vous réexpliquer ce qui s'est passé,
00:12évidemment même si vous avez vu déjà des documentaires, des images,
00:15et puis vous-même vous avez vécu d'une manière ou d'une autre cette terrible soirée du 13 novembre 2015.
00:22Je reçois Jean-Michel Fauvergue, qui était patron du RAID à l'époque,
00:26qui est intervenu avec ses hommes.
00:28Bonjour Jean-Michel Fauvergue.
00:29Vous avez écrit ce livre, Ni Capitulation, Ni Résignation, Osons le Courage, aux éditions Fayard.
00:39C'est aussi à partir de ce soir-là où vous êtes engagé en fait dans une lutte aussi pour la sécurité contre le terrorisme.
00:47On va y revenir dans un instant, mais revenons avant tout à cette soirée-là, ce 13 novembre.
00:56Alors, vous, vous étiez avec quelques-uns de vos hommes réunis ce soir-là,
01:01parce que c'est vrai qu'il y avait de l'attentat dans l'air, si je puis dire.
01:06On savait qu'il y avait une menace qui était très forte.
01:09Ah ben, l'année 2015, c'est une année terrible pour la France.
01:15On ne s'en rend pas compte, mais chaque deux mois, il y a eu soit un attentat majeur, soit un attentat majeur déjoué.
01:22Souvenons-nous du Thalys.
01:23Et puis, on avait commencé l'année avec la prise d'otages de l'hyper-cacher,
01:28où j'étais aux commandes du RAID et de la BRI, et on a sauvé les 26 otages.
01:32Et donc, oui, c'était une année, c'était très fort en menaces.
01:37Et moi, j'avais ce soir-là, deux de mes officiers, deux de mes commandants,
01:44qui étaient présents au Stade de France, parce qu'on préparait l'Euro 2016,
01:49et c'était pour s'assurer de l'évacuation et du renfort de l'équipe présidentielle,
01:54de l'équipe de protection du Président de la République.
01:56Donc, dès que ça a explosé, ils sont allés voir, ils m'ont averti immédiatement.
02:02Il s'avère aussi qu'effectivement, à mon domicile, je recevais tous mes adjoints et leurs épouses
02:09dans un repas de cohésion qu'on avait l'habitude de faire à peu près chaque deux mois.
02:14Et ce qui m'a permis de distribuer assez rapidement mes ordres et qu'on soit très réactif.
02:20Et d'aller sur place.
02:21Alors, on se rappelle ce qui s'est passé avec les explosions, évidemment, au Stade de France,
02:25et puis les fusillades dans le 11e arrondissement.
02:29Mes chers compatriotes, au moment où je m'exprime,
02:33des attaques terroristes d'une ampleur sans précédent sont en cours dans l'agglomération parisienne.
02:39Il y a plusieurs dizaines de tués.
03:09Il y a beaucoup de blessés.
03:12C'est une horreur.
03:14Voilà, une horreur que vous découvrez parce que vous arrivez au Bataclan.
03:19Vers quelle heure, Jean-Michel Fauverg ?
03:21Je ne me rappelle plus exactement l'heure.
03:23Les choses se mélangent.
03:24Ce que je peux vous dire, c'est que les premiers intervenirs,
03:28d'abord, c'était la BAC parisienne,
03:29avec un commissaire de police et son chauffeur policier qui, très courageusement, sont rentrés.
03:36Avec le peu de moyens qu'ils avaient, ont ouvert le feu et ont fait exploser,
03:40ou ont impacté, ou il s'est fait exploser tout seul, je ne sais plus,
03:45un des premiers terroristes, un des trois terroristes,
03:47parce qu'ils avaient des gilets explosifs, ces terroristes.
03:49Et les deux autres se sont réfugiés derrière,
03:52c'est-à-dire dans les loges,
03:54derrière la Seine, avec d'autres otages.
03:58Et assez rapidement,
04:01le chef de la BRI,
04:02avec une équipe rapide de la BRI,
04:04une dizaine d'eux, à peu près,
04:06est arrivé sur place,
04:07en même temps que mon adjoint,
04:09puisque je l'avais dirigé vers Paris,
04:12mon adjoint et l'équipe rapide du raid,
04:13donc ils étaient à peu près une vingtaine,
04:14à commencer à tenter de sécuriser le Bataclan.
04:20Et moi, je suis arrivé sur ces entrefaits,
04:22je suis allé chercher des équipes lourdes,
04:24je suis arrivé sur ces entrefaits,
04:25il y a une équipe lourde qui est partie rue de la Fontaine-au-Roi,
04:28parce qu'on nous signalait des terroristes rue de la Fontaine-au-Roi,
04:31ils ont mis toute la nuit,
04:32une bonne partie de la nuit à sécuriser,
04:35en fait, il n'y avait personne.
04:36Mais moi, je suis allé au Bataclan,
04:37directement avec une équipe lourde.
04:41Qu'est-ce que vous voyez en entrant,
04:43effectivement, dans le Bataclan ?
04:44Sachant en plus toutes les interrogations qu'il pouvait y avoir,
04:48parce que d'explosifs, etc., de tirs partout.
04:53Alors, nous, il n'y avait pas beaucoup de doutes,
04:55parce que quand on arrive avec l'équipe lourde,
04:59il y a des tirs qui ricochent sur les pavés dans la rue adjacente,
05:06parce que les terroristes tiraient par une fenêtre qu'ils avaient,
05:10là où ils étaient réfugiés,
05:12et donc il y a ces tirs qui faisaient des étincelles,
05:14et les gens de là-bas, qui étaient sur place en renfort,
05:19nous disent, attention, ça tire, ça tire.
05:21Et donc, moi, je rentre dans le Bataclan,
05:25la colonne derrière moi,
05:27et voilà, la première vue que j'ai,
05:30c'est ce massacre,
05:32ces corps étendus partout.
05:37Du silence, pas de silence ?
05:39Alors, c'est mitigé.
05:41Moi, ce qui me marque,
05:43c'est le vibrement des téléphones,
05:50la vibration de téléphone, pardon.
05:51ce qui me marque aussi,
05:54c'est cette odeur d'aigre,
05:57de sang mêlé avec de la poudre,
06:00ça avait beaucoup tiré,
06:02et puis ces spectacles...
06:04Alors, le spectacle, pour le coup,
06:06quand moi je rentre dans le Bataclan,
06:08je n'individualise pas les morts,
06:09je vois une masse,
06:11un magma,
06:12excusez-moi du terme,
06:13d'un magma,
06:14les morts,
06:17je les individualise après,
06:18quand l'opération est terminée,
06:20et là, c'est terrible.
06:20Oui, bien sûr,
06:23et là, ça va prendre effectivement
06:24un petit peu de temps,
06:26bien sûr,
06:27pour se rendre compte
06:29de tout ce qui vient de se passer,
06:31et ce n'est pas terminé,
06:32bien sûr,
06:33parce qu'après,
06:34il y a la traque aussi,
06:36et vous allez être avec vos hommes,
06:38effectivement,
06:39pour la traque,
06:39pour Abaoud, notamment.
06:41Oui, le 18,
06:43voilà, le 18,
06:46Abaoud,
06:47qui s'est échappé,
06:49qui n'était pas...
06:49Qui s'est réfugié.
06:50Qui s'est réfugié,
06:51mais qui était un des cerveaux du Bataclan,
06:52avec un complice
06:54et une troisième
06:55qui les aide,
06:58eh bien,
06:58ils se font repérer
06:59avec des gilets,
07:03des gilets explosifs,
07:04puisqu'ils étaient habillés
07:05avec de grosses parkas
07:08qui cachaient,
07:09sans douter,
07:09des gilets explosifs.
07:10Ils avaient été filmés
07:11par les services,
07:12par la DGSI en particulier.
07:15Et voilà,
07:17moi, j'ai le sous-directeur
07:17de la police judiciaire
07:18qui m'appelle
07:19le soir du 18 à 22h
07:21et qui me dit,
07:22voilà,
07:22on les a repérés à tel endroit,
07:23c'est pour toi,
07:24c'est pour tes hommes.
07:25Et c'était à Saint-Denis.
07:26Et donc,
07:27on monte une opération
07:28en commun
07:29avec la DGSI
07:30et les services enquêteurs
07:33de la PJ.
07:35Et on se rend...
07:36Jean-Michel Fauvert,
07:37comment étaient préparés
07:38vos hommes pour...
07:40parce que c'est vrai
07:41qu'il y a eu
07:41la menace terroriste
07:42pendant des années auparavant,
07:44dans les années 80-90,
07:46effectivement,
07:46c'était des bombes
07:48qui étaient placées
07:49dans des trains,
07:51dans des wagons,
07:52effectivement,
07:52dans des bâtiments.
07:54Là,
07:54c'était d'une autre nature,
07:55quoi,
07:56avec des attaques
07:57en milieu urbain,
07:58quoi,
07:59comme ça.
08:00Les hommes du Red
08:01comme de la BRI
08:02étaient préparés à ça ?
08:03Oui,
08:04mais les hommes
08:04sont préparés à ça,
08:05de la belle durée
08:06de la BRI,
08:07j'ajouterais le GIGN,
08:08avec toutes les autres équipes.
08:09Ils sont préparés à ça
08:10parce que c'est leur rôle.
08:12Et puis,
08:13on avait aussi analysé
08:15la menace
08:15de ces djihadistes terroristes.
08:17On savait qu'ils voulaient
08:18mourir les armes à la main
08:19et qu'ils ne se rendraient pas
08:20et que la négociation
08:20était inutile.
08:22Ça,
08:22on l'avait déterminé,
08:23en particulier avec le chef
08:24du GIGN
08:24toute l'année précédente.
08:26Et on l'avait transmis
08:27à nos hommes politiques,
08:29en particulier aux ministres
08:30de l'Intérieur,
08:30qui avaient intégré ça
08:31et qui savaient
08:32qu'il faudrait faire vite
08:35pour sauver des otages.
08:36mais on n'est jamais préparé.
08:39On se prépare au combat,
08:40on se prépare à recevoir
08:42des coups de feu,
08:43on se prépare à tout ça.
08:45Le raid va là
08:46où plus personne d'autre ne va.
08:47Mais on n'est jamais,
08:48jamais préparé
08:49à un massacre généralisé.
08:51Et je me demande
08:52qui peut se préparer à ça ?
08:53Personne,
08:54y compris nos militaires
08:55en situation de guerre.
08:56Oui, oui.
08:57Alors dans votre livre,
08:58Jean-Michel Fauverg,
08:59dix ans après,
09:00justement,
09:01on se pose la question
09:02parce que vous dites
09:03ni capitulation,
09:04ni résignation,
09:04ni résignation,
09:05ni osons le courage.
09:08Mais vous évoquez
09:09des renoncements
09:09dans notre société
09:10tout de même.
09:11Bien sûr.
09:12À quel niveau ?
09:14Déjà,
09:15ce n'est pas nouveau.
09:16Ça date de décennies
09:18et de décennies
09:18et de petits renoncements
09:20en grande lâcheté.
09:21On arrive à des situations
09:23qui sont des situations
09:24qu'il va falloir maintenant
09:25régler.
09:27Alors on parle aujourd'hui
09:28de l'antiterrorisme,
09:29on peut parler
09:30d'un autre mal
09:31qui nous ronge,
09:32c'est les narcos,
09:32narcotrafic,
09:33en plus avec d'autres trafics
09:38qui montent
09:38qui sont les trafics
09:39par exemple
09:39de cigarettes
09:40de contre-vente
09:41qui sont toujours
09:41faits par des mafias aussi.
09:44On a des menaces multiples.
09:46On a des menaces multiples,
09:48une guerre à nos portes,
09:49etc.
09:50Mais on a renoncé
09:52à beaucoup de choses
09:53et on s'est délesté aussi
09:55parce que ce livre
09:56est un livre
09:56qui est aussi politique.
09:59Moi, j'ai fait le constat
10:00pendant que j'étais député
10:01que l'État,
10:02les gens qui sont au pouvoir
10:03aujourd'hui,
10:04comme hier
10:06et comme sans doute demain,
10:07se sont délestés
10:08d'un certain nombre
10:08de pouvoirs
10:09et c'est les contre-pouvoirs
10:10qui aujourd'hui
10:11dirigent la France.
10:12Vous avez toute une série
10:12de contre-pouvoirs.
10:14Alors des cours suprêmes,
10:15certes,
10:15vous avez des autorités
10:17administratives indépendantes
10:19ou pseudo-indépendantes.
10:20Qui empêchent de se défendre,
10:21c'est ce que vous voulez dire.
10:22Qui empêchent de se défendre
10:23et qui en fait...
10:24Pourtant, ils sont là
10:25pour nous protéger.
10:25Pour protéger le pays,
10:27la démocratie,
10:28l'État de droit.
10:28En réalité,
10:30l'évolution que l'on a eue
10:32depuis la dernière guerre,
10:34c'est vers plus d'individualisme,
10:36vers moins d'État.
10:39Et les cours de justice
10:42et les juges
10:43protègent l'individu
10:45mais ne protègent pas
10:46l'ensemble de l'État.
10:49C'est-à-dire que
10:50l'aspect de communauté
10:52n'est pas défendu.
10:54Et c'est ça qu'il faut reprendre.
10:55En fait, une nation,
10:56c'est une communauté.
10:57Et la nation,
10:58elle doit faire bloc.
10:59C'est une alchimie
10:59entre ces hommes politiques
11:01courageux.
11:02Là aussi,
11:02il faut reprendre du courage
11:03au niveau politique
11:04et le spectacle
11:05qu'on a aujourd'hui
11:06est lamentable.
11:07Entre des hommes politiques
11:08courageux
11:08qui impriment une voix
11:09et une population
11:11qui est derrière
11:12pour les soutenir
11:12qu'on n'a pas non plus.
11:14Oui.
11:14Et dans votre livre,
11:15on a l'impression
11:16que justement,
11:16c'est un acte politique.
11:20C'est-à-dire,
11:20c'est même un acte
11:21de candidature.
11:22Vous allez vous lancer
11:23dans la politique,
11:24vraiment ?
11:24Parce que vous avez été député,
11:25mais vous aviez arrêté ?
11:27Oui, j'ai arrêté.
11:28Je ne me suis pas représenté.
11:30Mais effectivement,
11:31ce livre-là,
11:32c'est un livre
11:33de politique citoyenne
11:34avec un programme.
11:36Et effectivement,
11:37je l'ai déjà dit,
11:38je souhaiterais me présenter
11:40à la présidence
11:41de la République.
11:42Ceci dit,
11:42le chemin est long.
11:43Il faut des moyens.
11:44Il faut des structures derrière.
11:46C'est une course à étapes.
11:49Mais vous voulez monter
11:49une structure citoyenne,
11:51alors,
11:51pour compter
11:51et peser dans le débat ?
11:53J'aimerais bien
11:54que les choses bouillonnent
11:55et qu'on arrive
11:55à faire quelque chose
11:56à minima
11:58pour apporter
11:59une contre-voix.
11:59Il a cette voix
12:00de courage
12:00que la majorité
12:02de la population
12:02porte avec elle,
12:04mais qu'elle n'ose pas exprimer.
12:05Oui, c'est ça.
12:06Un dernier mot,
12:06d'ailleurs aussi,
12:07à propos des policiers
12:08et de l'hommage.
12:09Il y a un député
12:09qui regrette
12:09qu'aucun policier
12:10n'ait été décoré.
12:12Non, mais de la Légion d'honneur,
12:14il a joué.
12:15Parce qu'en termes de décoration,
12:17il y en a eu énormément.
12:20Ça a d'ailleurs été un cauchemar
12:22du chef du Ré,
12:23du chef de la BRI
12:24et des autres chefs.
12:26Mais c'est la Légion d'honneur.
12:27Mais c'est la Légion d'honneur.
12:28Alors oui,
12:28on fait un parallèle
12:29entre ceux qui ont
12:30la Légion d'honneur,
12:31certains dans le public,
12:33etc.,
12:34et pas ces policiers-là.
12:35Je tiens à souligner
12:36une chose à ce sujet-là.
12:38Certes,
12:38il faut les décorer,
12:39bien sûr,
12:40mais il ne faut pas penser
12:40uniquement aux policiers
12:42et aux gendarmes
12:44qui sont dans des services spécialisés.
12:46Chaque jour,
12:47les policiers de patrouille
12:48et les gendarmes de patrouille,
12:49chaque jour,
12:50il y a un acte héroïque
12:51qui est fait
12:51par ces policiers-là.
12:53Ceux-là,
12:53il faut les décorer aussi,
12:54bien sûr.
12:54Merci Jean-Michel Fauvergue
12:56avec votre livre
12:57Ni capitulation,
12:58ni résignation
12:58aux éditions Fayard.
13:00La politique, justement,
13:01Jean-François Aquilly.
13:02Rapidement,
13:02votre invité,
13:03tout à l'heure à 8h15.
13:04Oui,
13:04ce sera Boris Vallaud,
13:05le président du groupe PS
13:06à l'Assemblée nationale.
13:07Nous parlerons des retraites,
13:08de ce vote,
13:09mais je lui poserai la question aussi,
13:11ce soir-là,
13:11où il était Boris Vallaud,
13:12nous le savons,
13:13et nous parlerons également
13:14de vous à l'Aim San San.
13:15A tout de suite.
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