Suppression de places de stationnement : "du gaspillage !", le coup de gueule d'un maire

Sud Radio

Avec Serge Grouard, maire DVD d'Orléans  Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry   ———————————————————————  ▶️ Suivez le direct : https://dai.ly/x8jqxru  🎧 Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/   ———————————————————————  🔴 Nous suivre sur les réseaux sociaux 🔴  ▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel   ▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/  ▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio  ▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr   ##SUD_RADIO_VOUS_EXPLIQUE-2025-11-26##

Transcript

00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h10h, Patrick Roger.

00:05Il est 7h40, c'est à la une.

00:07Les maires de beaucoup de villes vont devoir supprimer des places de stationnement

00:13qui sont situées à moins de 5 mètres des passages piétons.

00:16Alors c'est une décision qui vient d'une loi d'orientation des mobilités

00:21qui a été votée il y a déjà 6 ans.

00:24Comment c'est perçu sur le terrain ?

00:26Parce que ça fait des milliers de places de parking dans les cœurs de villes,

00:30notamment en tout cas près de ces passages piétons.

00:32Nous sommes avec Serge Groir, le maire d'Hiverdroite d'Orléans.

00:35Bonjour Serge Groir.

00:37Bonjour à vous.

00:38Que pensez-vous de cette idée ? Est-ce que vous êtes préparé à cela ?

00:43C'est toujours la même chose.

00:45On a des normes qui débarquent, qui débarquent d'en haut.

00:48Voilà, et puis débrouillez-vous, appliquez-les.

00:51Alors là, en l'occurrence, cette mesure-là, on la comprend.

00:54C'est une mesure qui vise à améliorer la sécurité routière

00:57pour avoir plus de visibilité des piétons, des automobilistes

01:02quand on traverse une rue.

01:04Donc ça se comprend.

01:05Mais le problème, il n'est pas là.

01:06Le problème, c'est qu'on en ajoute toujours, toujours, toujours et encore toujours plus.

01:11Ce qui fait que vous vous retrouvez dans une sorte de fratras de normes

01:17et qui parfois sont incohérentes et incompatibles entre elles.

01:20Et après, sur le terrain, débrouillez-vous.

01:23C'est-à-dire que là, par exemple, on vous impose ça.

01:25Alors, la loi avait été votée il y a quelques années.

01:29Donc on a eu le temps de s'y préparer, peut-être, non ?

01:32Oui, nous, c'est ce qu'on a fait.

01:34Donc on a recensé tous nos passages piétons sur Orléans.

01:38On a repris dans chaque rue le stationnement.

01:41Et on a vu les places qu'il fallait supprimer.

01:43Vous voyez le boulot des services.

01:45Oui, ça c'est vrai.

01:45Vous voyez, le boulot qui est fait, il n'est pas fait ailleurs pendant ce temps-là.

01:49Oui, oui, oui.

01:51Bon, et c'est vrai que...

01:53Allez-y, Serge Gouard, oui ?

01:55Non, surtout, moi, ce qui finit par m'exaspérer,

02:00c'est qu'encore une fois, vous êtes dans une sorte, pardon du mot,

02:04mais de dégueulis normatif.

02:07Oui.

02:07Alors, quand vous aménagez une rue, on ne se rend pas compte de toutes les contraintes.

02:11Oui, ça c'est vrai.

02:12Il va falloir que vous ayez un trottoir qui fasse telle largeur.

02:16Sinon, ce n'est pas légal.

02:18Il va falloir que vous ayez une zone circulation 20, une zone 30,

02:23parfois pas de trottoir, parfois du trottoir.

02:26Il faut que vous ayez libéré les espaces sur le trottoir.

02:29Si vous avez des poteaux, par exemple, pour l'électricité, débrouillez-vous.

02:34Etc.

02:34Si vous voulez faire un ralentisseur,

02:37il va falloir que vous comptiez le nombre de voitures par jour qui passent dans la rue.

02:41Parce qu'au-dessus d'une certaine quantité de voitures,

02:44vous ne pouvez pas faire le ralentisseur.

02:47Et alors, qu'est-ce qui se passe ?

02:49Vous faites des réunions de concertation avec les riverains,

02:51parce que chaque fois, c'est ce qu'on fait, c'est normal, c'est chez eux.

02:55Et ils vous disent, mais attendez, nous, on ne demande pas tout ça.

02:58Nous, on veut juste que la rue, elle soit bien,

03:01qu'on puisse circuler,

03:03qu'on puisse être à pied,

03:05que les enfants soient en sécurité, etc.

03:07C'est des choses simples.

03:09Et Serge Gouard, est-ce que vous avez un exemple

03:11qui illustre ça ?

03:15Je ne sais pas, sur une réflexion d'une rue, d'un trottoir, d'un...

03:18On a refait une rue, d'Orléans, dans un beau quartier, tranquille, calme, sympa, d'Orléans.

03:29Bon, on refait la rue, on fait réunion de concertation, on a dû en faire deux.

03:33Les gens, on se met d'accord.

03:35On va faire une piste cyclable, on va élargir le trottoir,

03:40on va enfouir tout ce qui est réseau, ça va être nickel,

03:44on va faire une jolie rue, on va garder du stationnement, tout le monde est content.

03:48Bon, le trottoir ne respecte pas exactement à certains endroits

03:52la largeur qui est prévue dans les normes.

03:56Eh bien, j'ai eu un recours en justice contre nous.

03:59D'accord.

03:59Ce recours, pour quelques centimètres, hein ?

04:02Ah oui, pourquoi ? 5-10 centimètres ?

04:05Ah ben, oui, oui, oui, oui.

04:07Bon, mais on ne pouvait pas faire autrement,

04:09parce que la largeur totale de la rue ne permettait pas de respecter toutes les normes.

04:15Eh bien, résultat, on perd devant le tribunal,

04:19et en toute logique, on devrait refaire la rue.

04:22Mais on est chez les fous.

04:23On va dépenser combien d'argent

04:25qui peut être utilisé pour refaire une autre rue qui, elle, en a bien besoin,

04:30simplement pour quelques centimètres de bordure de trottoir.

04:33Oui, oui.

04:34Vous voyez, il y en a ras-le-bol.

04:35Et c'est du gaspillé.

04:37C'est du gaspillé d'argent public.

04:38Mais alors, ça vient d'où le problème, alors ?

04:42Parce que vous êtes maire, vous pouvez décider de ce que vous voulez, non ?

04:46Mais non, mais non, ça c'est ce qu'on croit.

04:48Mais non, mais non, mais non, mais non,

04:49parce que vous avez ce tissu normatif qui vous est imposé depuis Paris,

04:54depuis cette nomenclature administrative qui a la science infuse,

05:00mais qui ne doit pas vivre sur la même planète que nous,

05:03et qui dégueule tous les jours de la norme nouvelle,

05:06avec, j'allais dire, la complicité du Parlement et de l'Assemblée nationale,

05:11en l'occurrence.

05:11Je suis comme Vidoc, je sais de ce dont je parle,

05:14j'étais 15 ans député.

05:16Je suis bien convaincu que la plupart des députés,

05:18des députés dans ce texte de loi,

05:20n'ont pas vu cette nouvelle norme-là.

05:22C'est exactement comme sur un autre registre,

05:25si je prenais l'aberration des ZFE.

05:28Vous savez, les zones à faible émission.

05:30C'est un truc de dingue, ça.

05:31C'est-à-dire, oui, sur le principe, on peut comprendre,

05:33mais avec un calendrier, etc.,

05:35en fait, beaucoup plus long, et pas imposer ça comme ça.

05:38On est dans une recentralisation normative,

05:41et fiscale par ailleurs.

05:43On est dans une recentralisation normative.

05:45C'est-à-dire qu'on a de moins en moins de liberté,

05:48de possibilité de faire.

05:50Tout est de plus en plus décidé par la norme nationale.

05:54Qu'on ait une puissante, mais très puissante, décentralisation,

05:59qu'on nous laisse faire, nous, les maires et les élus locaux,

06:02parce qu'on connaît la réalité du terrain.

06:05On vit tous les jours la même ville, avec les mêmes gens.

06:09On sait comment ça se passe.

06:10Comment voulez-vous décider de Paris,

06:13ce qui va se passer à Bordeaux, à Marseille, à Orléans,

06:16ou à Pétahouchnoc,

06:18comme ça, par une simple norme,

06:20qu'on nous laisse faire.

06:22Mais ça, c'est une réforme puissante de l'État.

06:24– Bon, et est-ce que, malgré tout,

06:26vous allez quand même vous représenter ou pas ?

06:28On n'est pas là pour faire de la politique municipale à Orléans,

06:31mais tout de même…

06:32– On va voir, je vais réserver, pardon, pardon de ça,

06:35que je vais réserver aux Orléans l'annonce de cette décision.

06:40– Non, mais il y a des moments, ça vous décourage, j'imagine.

06:43– Alors, moi, ça ne me décourage pas, mais ça m'exaspère.

06:47– Oui, bah oui.

06:48– Moi, au contraire, ça a tendance, vous voyez, à faire l'effet inverse.

06:52Mais, ras-le-bol, je vois le temps perdu, je vois l'argent gaspillé.

06:55Et pendant ce temps-là, l'État nous fait 160 milliards de déficit par an.

06:59– Oui, oui, oui.

07:00– Il faut remettre le bonhomme sur ses pieds.

07:03– Oui. – Il faut qu'on retrouve du bon sens dans ce pays.

07:06– Oui, et qu'il y ait de la coordination.

07:09Je vous donne un exemple, je connais en fait une rue

07:11que l'on a refait il y a quelques années,

07:13ensuite on l'a défoncée pour améliorer l'ensemble des…

07:17une partie des tuyauteries, évacuations sanitaires, etc.

07:22Bon, très bien, on avait tout défoncé.

07:25Trois ans après, on recommence cette fois-ci avec d'autres

07:28pour les systèmes de gaz, donc on redéfonce la rue,

07:31on remet… et ça devient une rue avec quelques bouts ici et là

07:38qui ont été refaits, enfin c'est dit…

07:40– C'est ce que j'appelle le grand gaspillé.

07:43Alors nous, sur Orléans, on anticipe ça parce qu'on fait une réunion tous les ans

07:48et puis il est temps de recouper d'autres contacts pour faire le point sur eux,

07:53ce qu'ils vont refaire dans les 3, 4, 5 ans qui viennent.

07:56Et donc on s'ajuste, nous, régulièrement.

07:59Mais après, vous avez là aussi des nouvelles normes qui arrivent.

08:03Donc le fonctionnaire, il vous dit « je suis désolé, je vais tout recasser ».

08:06– On pourrait passer des heures évidemment autour de ça.

08:08Merci Serge Gouard, maire d'Hiverdroite d'Orléans,

08:10d'avoir été avec nous en direct ce matin sur Sud Radio.

08:13– Sous-titrage Société Radio-Canada

08:15–

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