Invalides : comment l'hôpital des gueules cassées continue de remplir sa mission

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En ce 11 novembre, immersion dans l'hôpital des gueules cassés, l'institution des invalides au cœur de Paris. Aujourd'hui l'établissement créé en 1674 continue sa mission première d'accompagner les militaires et soldats blessés mais aussi les civils, les rescapés de la Shoah, victimes de terrorisme. Regardez RTL Événement avec Hermine Le Clech du 11 novembre 2025.

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00:00RTL

00:00RTL événement

00:02En cette journée du souvenir, nous avons décidé, et c'est notre événement ce matin sur RTL,

00:06de vous emmener visiter un hôpital qui ne ressemble vraiment pas aux autres.

00:10C'est celui des Invalides à Paris.

00:12On y croise des blessés de guerre, des victimes du terrorisme

00:14et c'est aussi une maison de retraite qui prend soin des survivants de la Shoah.

00:18Ginette Kolinka, par exemple, y vit désormais.

00:21Bonjour Hermine Leclerc.

00:22Bonjour.

00:23Alors vous avez pu entrer exceptionnellement dans cette institution,

00:26institution créée en 1674, c'était sous Louis XIV,

00:30et institution qui continue à remplir pleinement sa première mission auprès des soldats.

00:35Il faut traverser ce long couloir de pierre pour atteindre la salle de kinésithérapie,

00:39là où Jean-Noël réapprend à marcher.

00:42Une prothèse noire remplace le mollet droit de cet ancien soldat du 1er régiment d'infanterie de Sarbo.

00:47J'ai eu des fractures ouvertes, tout cela suite à un accident.

00:51C'est un réapportissage de la vie.

00:53Et on se retrouve ici comme dans un coco.

00:56Vous connaissiez le patient que je viens de voir ?

00:58Oui, on est arrivé en même temps, donc voilà.

01:00Quel est votre prénom, monsieur ?

01:01Il y en a où on est partis en mission ensemble et où on ne le savait même pas, au même période.

01:06Ça crée justement une certaine amitié.

01:10Des blessés qui réapprennent les gestes du quotidien partagent leurs expériences.

01:13Aux soignants, plus de 400 professionnels ici.

01:16L'hôpital dispose d'un centre dentaire, de radiologie.

01:19Les prothèses sont fabriquées sur mesure aux invalides.

01:22Alors bien sûr, les soldats représentent la majorité des personnes traitées, soignées à l'hôpital.

01:26Mais il y a aussi, et ça on ne le sait pas toujours, Hermine, il y a aussi des civils qui sont soignés ici.

01:31Exactement.

01:32En plus des patients, à la journée, l'hôpital des Invalides compte 70 pensionnaires hébergés sur place.

01:37Parmi eux, 13 civils.

01:38Bonjour, madame Cholet.

01:39J'accompagne Sylvain Hausset, le directeur de l'hôpital.

01:42Il s'adresse à l'U7.

01:44101 ans, amputé d'une jambe en 1940 suite à un bombardement allemand.

01:48Depuis, elle parcourt les couloirs des Invalides.

01:50Parce que j'ai commencé d'ici, j'avais...

01:53Maintenant, moi je suis un peu de tout, hein.

01:55Ça, le sport, j'adore ça.

01:57Vous êtes arrivée en quelle année aux Invalides ?

02:00En 40.

02:01La mémoire de la France, mais on a aussi la mémoire de l'institution.

02:04Nous sortons ensuite dans le jardin.

02:05Au loin, un homme en fauteuil regarde.

02:07Le dôme des Invalides, il est l'un des six rescapés de la Shoah hébergée ici.

02:11Mon prénom, c'est Jean Samuel.

02:13Vous êtes pensionné au titre d'ancien déporté, monsieur Samuel ?

02:17Déporté au camp de Dachau.

02:19J'avais 20 ans.

02:21J'étais à Paris, dans la résistance.

02:24J'ai été arrêté.

02:25Ça a été très, très difficile.

02:28Les Invalides, c'est très chic, hein.

02:30À l'institution des Invalides, un lieu de mémoire.

02:33Dans les couloirs, nous croisons des vétérans de la guerre d'Algérie ou encore d'Indochine.

02:37Et parmi les patients de l'hôpital, il y a aussi certaines victimes des attaques terroristes du 13 novembre,

02:41dont les prothèses ont d'ailleurs été fabriquées ici aux Invalides.

02:44Oui, certains reviennent ici régulièrement pour continuer leur traitement.

02:48C'est ce que m'explique Sylvain Osset, directeur de l'hôpital.

02:51Nous en avons encore plusieurs dizaines qui sont suivis.

02:53Et qui sait, lorsqu'ils auront 70, 90 ans, peut-être certains d'entre eux verront leur dépendance prise en charge ici.

02:59Ça a été un des enseignements des attentats du Bataclan du 13 novembre,

03:03ces difficultés psychologiques qui ont suivi.

03:05Ça a été une révélation à terme, la question qui se posera.

03:08Qu'est-ce que va donner l'évolution de cette blessure psychique ?

03:11Quelqu'un qui arrive à vivre avec quand il aura 30 ans,

03:14est-ce qu'il pourra toujours vivre avec lorsqu'il en aura 80 ou 90 ?

03:18A 10 ans après les attentats du 13 novembre 2015,

03:21l'hôpital va inaugurer dans quelques semaines un nouveau bâtiment

03:23spécialisé dans l'accompagnement psychologique des victimes de terrorisme et des blessés de guerre.

03:28Merci beaucoup à vous, Hermine Leclerc.

03:30On a un message émouvant en 64 900 avec le mot Clématin.

03:32Hommage à votre confrère Pierre Billot, mort pour la France, nous écrit Didier.

03:36C'est vrai que Pierre Billot et Johan Sutton sont morts en Afghanistan,

03:40tués le 11 novembre 2001.

03:42On ne les oublie évidemment pas.

03:43Et on a aussi une pensée pour Jean-Baptiste Dumas, autre reporter de la maison,

03:47qui est mort, lui, le 11 novembre 1994, des suites de ses blessures.

03:49C'était lors de la catastrophe.

03:51C'est parti.

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