00:00Vous êtes ici sur le MIF, le salon du Made in France. Est-ce qu'on est sur l'anti-shine ?
00:08Le Made in France, par définition, c'est qu'on produit ce qu'on consomme ici.
00:15Et nous avons un énorme problème en France, c'est que notre balance commerciale,
00:18c'est-à-dire ce qu'on importe par rapport à ce qu'on exporte, est un désastre.
00:23100 milliards de déficit, les Allemands sont à 200 milliards d'excédents,
00:27les Italiens, 60 milliards d'excédents, les Belges, 20 milliards d'excédents.
00:32Nous, on est la lanterne rouge d'Europe. Pourquoi ?
00:34Parce qu'on ne s'est pas occupé de produire ce qu'on consommait.
00:39Donc, on importe toute Chine, la conséquence, c'est qu'on va devenir pauvre.
00:43Parce qu'on ne crée plus suffisamment d'activités pour financer notre protection sociale,
00:48c'est pour ça qu'on fait de la dette, et c'est la raison pour laquelle il faut se remettre tous
00:52à créer des entreprises, réinventer les produits, changer les modèles.
00:56Et c'est ce qu'on a fait avec Bleu Blanc Ruche et la compagnie des amandes,
00:59cette année, pour la première fois, les amandes françaises qui arrivent de nos vergers,
01:03on en a cassé 250 tonnes cette semaine, de nos récoltes, de nos vergers,
01:09sont en vente maintenant dans toutes les pâtisseries industrielles
01:14qui transforment, font de la frangipane, les nougatiers, les calissonniers.
01:18Et bien sûr, nous sommes au rendez-vous, comme depuis très nombreuses années,
01:22avec nos miels de cru de France, où on défend nos apiculteurs.
01:25C'était un pari, vous avez goûté, quand vous êtes lancé dans le miel,
01:31quand vous êtes lancé dans les amandes ?
01:32C'est toujours difficile, parce que moi je suis reparti à zéro,
01:36avec mes petites économies, on n'a pas tout réussi,
01:41mais enfin on a des succès qui sont maintenant reconnus,
01:43y compris par les pouvoirs publics, y compris par le public qui plébiscite nos produits.
01:50Donc moi je suis très content, et je dois vous dire que ça nous rend fiers,
01:55parce qu'on a réalisé quelque chose d'utile pour notre patrie, notre pays, notre nation.
02:01Justement, parlons de la nation, aujourd'hui elle est face à une dette, il faut serrer les comptes.
02:06Vous aussi, vous avez serré les comptes en Sénéloire, vous l'avez fait sans état d'âme.
02:10Bah écoutez, j'ai hérité d'un département qui était quasiment au bord de la cessation des paiements.
02:20Donc j'étais obligé de faire un plan de sauvetage, qui était très difficile sur le plan politique,
02:26mais je me souviens, j'étais allé dans tous les cantons, discuter avec les citoyens de notre beau département,
02:31avec les élus, les salles étaient pleines, on a bien discuté.
02:34On a dit, voilà, j'ai un budget d'un demi milliard, je vais réduire ça 500 millions, je vais le réduire de 56 millions, c'est-à-dire 11%.
02:42Tous les élus ont dit, mais c'est pas possible, on va se faire étrier, etc.
02:46On l'a fait, et je dois vous dire qu'on a gagné les élections.
02:50Donc c'est possible, mais évidemment il faut un tout petit peu prendre le taureau par les cornes, et son courage à deux mains.
02:57Voilà.
02:57La Sône-et-Loire, vous continuez de la suivre ?
03:00La Sône-et-Loire, j'y habite.
03:01J'habite toujours dans ma maison, où j'ai été élu pendant 20 ans, 18 ans,
03:06et je suis très content d'habiter toujours la belle commune de Montraie, dans ma Bresse,
03:10qui m'a toujours fait confiance, n'ai jamais été battu aux élections en Sône-et-Loire,
03:14et je dois beaucoup aux Sône-et-Loire, parce qu'ils m'ont donné la possibilité
03:19de défendre des convictions que j'avais en partage avec eux.
03:23Donc moi je suis reconnaissant aux habitants de Sône-et-Loire,
03:26et donc c'est pourquoi, dès que je peux investir en Sône-et-Loire, je le fais.
03:30Le président du conseil départemental qui vous a succédé politiquement, André Akkari,
03:37a lancé des choses, notamment le centre départemental de santé,
03:42pour faire face à la pénurie nationale.
03:45Vous approuvez ces initiatives locales ?
03:47D'abord, moi je veux remercier le président du département, André Akkari,
03:52parce qu'il a réussi, là où moi j'ai échoué, il faut avoir l'honnêteté de le dire,
03:56il a réussi à trouver une solution pour le manque de médecins sur le territoire.
04:01Donc pour moi, c'est quelque chose d'extrêmement positif,
04:06et je l'en remercie à chaque fois que je le vois.
04:08Il était mon opposant.
04:11Mais franchement, la continuité de l'intérêt général
04:15justifie qu'on puisse reconnaître les succès des uns et des autres.
04:21Un petit mot, vous vous êtes rendu au Salon Mondial du Nucléaire à Villepinte,
04:26vous continuez de suivre l'actualité du nucléaire avec passion.
04:31Vous aviez déclaré en août 2012 que le nucléaire était une filière d'avenir.
04:39On vous avait rionné, on vous avait vilipendé.
04:43Aujourd'hui, quand vous voyez ce qui se passe, c'est un petit peu votre revanche ?
04:47D'abord, je suis moi-même président et fondateur, co-fondateur associé
04:54d'une entreprise qui est équipementier de la filière nucléaire, Alfeor.
04:59Donc nous avions un stand hier au World Nuclear Exhibition,
05:04au sommet du nucléaire mondial qui se tenait à Villepinte,
05:08pour défendre les cinq entreprises que nous avons.
05:11C'est une entreprise qui fait 40 millions de chiffres d'affaires.
05:13Donc elle a commencé à croître, à embellir.
05:17Mais en vérité, je me suis toujours battu pour maintenir le nucléaire
05:20parce que c'est la seule énergie décarbonée, pilotable,
05:23contrairement aux énergies renouvelables qui sont intermittentes, ingérables,
05:28et qui, par ailleurs, nous coûtent aussi cher que le nucléaire.
05:31Donc pour moi, l'affaire du nucléaire, c'est l'avenir des nations indépendantes.
05:38Et nous voulons être indépendants.
05:39Donc je me réjouis que le nucléaire reparte en force,
05:42pas seulement en France, pas seulement en Europe, mais aussi dans le reste du monde.
05:45Il y a 70 réacteurs nucléaires en construction dans le monde.
05:49Voilà.
05:49C'est pas rien.
05:50C'était dit.
05:51Et c'est vrai, j'étais dans un gouvernement avec des écologistes
05:53qui ne comprennent absolument rien à l'énergie.
05:58Ce sont des dogmatiques.
06:00Mais ils ne comprennent pas que le nucléaire,
06:03remplacer les centrales nucléaires par des éoliennes, c'est stupide
06:06puisqu'on remplace une énergie décarbonée par une autre énergie décarbonée.
06:10Donc le sujet, c'est comment on se débarrasse du gaz, du fuel.
06:13Et ça, ce n'est pas les éoliennes et c'est la géothermie.
06:18Ça peut être aussi le nucléaire qui va fabriquer de la chaleur.
06:20Donc toutes ces nouvelles frontières doivent être utilisées.
06:25Et ce n'est pas parce qu'on n'est pas écologiste
06:27qu'on n'est pas sensible au problème d'excès de carbone dans l'atmosphère.
06:31Merci.
