00:08Cinq personnes ont donc été renversées en 35 minutes ce matin sur l'île de l'Héron.
00:12Gérard Carrero, ce qui nous intéresse, c'est de décrypter d'abord le politique avec ce qu'a dit M. Nunez.
00:19On ne va pas sur l'enquête avant ces guerres pendant ces deux heures, parce qu'il n'y a pas forcément d'éléments qui arriveront.
00:25Mais en revanche, on peut décoder, décrypter le langage politique.
00:28Oui, le langage politique du ministre, comment dire, il a actionné tous les rétrofreins que peut actionner un ministre en charge quand il n'a pas véritablement tous les éléments.
00:44Donc là, il s'est prémuni de pire, parce qu'en fait, dans cette terrible affaire, terrible, depuis ce matin, moi j'ai écouté ces news et j'ai écouté tout ce qu'on a pu dire.
00:54Il y a deux possibilités. Il y en a une qui est grave, très grave, et la deuxième est gravissime. Il n'y en a pas une qui est bonne.
01:04La grave, c'est effectivement qu'on ait affaire à un déséquilibré, un type pris par l'alcool ou pris par je ne sais quoi,
01:12et qui a effectivement pris sa voiture pour aller tuer des gens, ou au moins les renverser, etc.
01:19Ça, c'est gravissime, parce qu'à l'île de Léron, un endroit tranquille en France, c'est un peu comme on disait, il y avait les grandes villes où il y avait des drames,
01:27et puis il y avait la France profonde, un peu tranquille, etc.
01:29Déjà, c'est donc très grave. Mais l'hypothèse qui serait, je n'ai aucun élément, comme nous tous autour de la table,
01:37l'hypothèse qui serait gravissime, terrible, ça serait quelque part le signal d'une reprise en France,
01:45dix ans après le moment où on va commémorer les attentats d'il y a dix ans, du Bataclan et des Perras, etc.,
01:54qu'il y a une reprise des attentats, d'une sorte de campagne d'attentats.
01:59Alors, le nombre de morts ne changera pas dans les deux cas. Dans un cas, il y aura peut-être, je l'espère,
02:05que deux blessés graves ou quatre, enfin, comme nous tous quand même, comme nous tous,
02:09il espère que c'est l'hypothèse numéro un, que c'est un fou, un dingue, un déséquilibré, un alcoolique,
02:15un tout ce que vous voulez, mais surtout pas un islamique.
02:17Et là, le pivot de tout ça, c'est ce que va dire le parquet antiterroriste à propos d'Alain Akbar.
02:25Pour tous les Français aujourd'hui, Alain Akbar, ça veut bien dire quelque chose.
02:29Et on ne peut pas, alors le cri, comme tu aurais eu raison de le souligner, le cri, ça n'a pas de sens.
02:35Il a dit, moi au début, je me suis dit, est-ce qu'il a vraiment dit Alain Akbar, ou est-ce qu'il n'a pas dit Alain Akbar ?
02:39Le parquet a confirmé, le procureur...
02:41Et d'ailleurs, M. Nunez le dit, M. Nunez a confirmé.
02:45M. Nunez passe du conditionnel, d'abord il dit, il aurait dit le cri, et puis après il dit, il a dit le cri.
02:51Ce qui est intéressant, comme toujours, c'est pourquoi ne dit-il pas, cette personne a crié Alain Akbar ?
03:01Qu'est-ce qui l'empêche, puisqu'il admet, puisqu'il reconnaît que cette parole a été dite,
03:08mais il ne le dit pas sous son cri, tel que ça a été dit, mais il dit simplement le cri.
03:15Et ça, évidemment, ça éveille notre interrogation.
03:19Alors Jean-Christophe Couvy, qui est avec nous, et je rappelle Jean-Christophe que vous êtes secrétaire national du syndicat de police,
03:24vous entendez Laurent Nunez, et vous dites, ce qui est vrai d'ailleurs, c'est pas un homme politique,
03:29c'est davantage, ce que disait Olivier tout à l'heure, d'ailleurs un préfet de police encore,
03:34c'est quelqu'un qui est très mesuré, sans doute, dans sa prise de parole, pour cette raison,
03:40parce qu'il n'est pas forcément le plus habitué à jongler avec les mots politiques.
03:45Et c'est aussi, surtout, c'est parce qu'en fait il y a des actes de procédure,
03:48et tant que le procureur de la République n'a pas acté,
03:52que la personne a crié Alain, Ouagbar, etc., il ne peut pas le dire, donc c'est que du conditionnel.
03:58En fait, vous avez des informations qui vous remontent, et normalement dans la procédure,
04:04il n'y a que le procureur de la République et les enquêteurs qui ont les informations.
04:07Donc en fait, vous savez très bien que les politiques en parallèle ont des informations,
04:11mais ils ne peuvent pas les dire au grand public, puisque c'est le procureur qui a la parole, la vérité,
04:15et donc du coup, on est toujours sur des oeufs, y compris nous, des fois,
04:18quand on discute autour d'une table, on se dit, attention, il ne se pourrait que,
04:21ou alors c'est tout au conditionnel, parce que tant que ce n'est pas validé par le parquet,
04:25en fait, c'est des affabulations ou des suppositions.
04:28Est-ce que Pascal Markowski, qui est donc le député du Rassemblement National,
04:34est-ce que Pascal Markowski a pris la parole, puisque la collaboratrice du député du Rassemblement National,
04:41Pascal Markowski, qui s'appelle donc Emma Vallin, si je comprends bien, a la 21 ans,
04:45et c'est elle qui est en urgence absolue.
04:47Est-ce que cet homme est à l'Assemblée Nationale aujourd'hui ?
04:51Est-ce qu'il a pris la parole ?
04:53Et je pose la question d'ailleurs à Laurent Tessier, parce qu'il est sans doute à...
04:56Nous avons tenté de le joindre, et pour le moment, il ne voulait pas prendre la parole.
05:00Et il est sans doute dans l'hémicycle en ce moment, monsieur Markowski, sans doute.
05:05Et il s'interroge, comme nous tous, si Emma Vallin était visée, précisément, par cette voiture,
05:13ou si cet homme a percuté, par hasard, j'ai envie de dire, les cinq personnes qu'il a percutées.
05:22Mais ça va être intéressant, évidemment, d'entendre quelques députés ou quelques membres du Rassemblement National sur ce sujet.
05:30Sabrina Medjeber, qui n'a pas pris la parole.
05:32Oui, c'est quand même quelqu'un qui avait des bonbonnes de gaz dans sa voiture.
05:37Donc, a priori, ce n'est pas un acte fortuit.
05:40C'est quelque chose qu'il a mûrement réfléchi, qu'il a organisé.
05:44Est-ce que l'assistante parlementaire a été visée ? L'enquête nous le dira.
05:48Mais bon, il y a quand même, pardon, un faisceau d'indices qui laisse présumer qu'il s'agit d'un attentat terroriste islamiste.
05:55Et pour tous ceux qui commencent déjà, je le vois sur les réseaux sociaux, à parler de récupération politique,
06:00on va leur indiquer que l'islamiste n'a pas de visage, l'islamiste n'a pas d'ethnie,
06:04et qu'il y a des personnes qui peuvent être converties, parfois sont même des personnes absolument zélotes.
06:09On pense à Émilie Koenig et les frères Klein.
06:12Donc, l'idéologie islamiste est une idéologie qui traverse les frontières et qui traverse les ethnies.
06:17Pour calmer déjà les ardeurs de l'extrême gauche qui, je pense, va s'emparer de ce sujet rapidement.
06:21Vous dites cela, Sabrina Medjaber, parce que le nom du principal suspect est en train de sortir.
06:28Alors, est-ce qu'on peut le dire, ce nom ? Est-ce que nous sommes habilités à donner son nom ?
06:34Ou est-ce qu'il y a encore une grande prédence ?
06:36On peut donner le prénom.
06:37Donc, le prénom c'est Jacques.
06:38Voilà, le prénom c'est Jacques.
06:39Donc, Jacques C.
06:41Voilà, Jacques C, et c'est le prénom, d'où l'intervention de Sabrina Medjaber.
06:46Olivier Metjaber.
06:47C'est une remarque, parce qu'il y a une jurisprudence sur le Al-Awagbar.
06:52Al-Awagbar, ce n'est pas systématiquement considéré, lors d'un passage à l'acte, comme un élément terroriste.
06:58C'est très important, parce que c'était arrivé, notamment, dans l'affaire Sarah Halimi.
07:02Sarah Halimi, au moment de...
07:04L'auteur de l'attaque, l'assassinat, a plusieurs fois dit Al-Awagbar,
07:10et ça n'a pas été retenu comme une entreprise terroriste.
07:13Ça, c'est très important.
07:14D'où la prudence absolue.
07:16Mais, effectivement, M. Laurent Lunez, il ressemble plus à un préfet qu'un ministre de l'Intérieur, pour le moment.
07:22Il marche sur des oeufs.
07:25On est quasiment huit heures après les faits.
07:28Moi, je m'attendais à ce que le PNAT, le barquet national antiterroriste, se prononce.
07:33Parce que, à l'Awagbar ou pas à l'Awagbar, il y a quand même du terrorisme.
07:37Il y a quand même...
07:37Alors, est-ce que c'est du terrorisme radicalisé ou pas ? J'en sais rien.
07:39Mais, il y a une attaque qui est délibérée et qui est programmée contre des habitants, des piétons et des cyclistes de l'île de Léron.
07:50Donc, c'est voulu.
07:52Il y a un périple de 35 km, de 35 minutes sur 5 km.
07:56Il y a une volonté de tuer.
07:58Et, en plus, à la fin, il y a une volonté de mettre le feu au véhicule et de tout faire sauter avec une ou plusieurs bonbonnes de gaz.
08:05Donc, il y a quand même du terrorisme là-dedans.
08:07Il y a de la terreur.
08:08Donc, moi, ça me semble fou que le PNAT ne se saisisse pas.
08:12Mais il me manque peut-être un élément.
08:14Alors, sur le coup de l'Awagbar, ça dépendra.
08:16En garde à vue, si son discernement a été aboli et qu'on va le considérer comme une décompensation psychique ou une bouffée délirante.
08:22Ça va dépendre.
08:23C'est souvent ça.
08:24Dernier mot avant la pause.
08:26Tout le monde dit, Laurent Nunez est encore dans le costume du préfet.
08:30Laurent Nunez est surtout un ministre de l'intérieur de gauche.
08:32C'est-à-dire que Bruno Rotaillot aurait été encore ministre de l'intérieur avec les mêmes éléments.
08:37Il aurait parlé d'en sauvagement.
08:39Il aurait dit, et d'ailleurs, il en parle dans les colonnes du GD News cette semaine.
08:42Il aurait dit qu'il y a un problème, évidemment, d'insécurité majeure dans le pays.
08:47Et que même désormais à l'île d'Oléron, qu'on ne pouvait pas soupçonner d'être un grand territoire criminogène.
08:53Eh bien, vous pouvez vous faire faucher le matin en allant faire vos courses par une voiture folle avec des bonbonnes de gaz dans le coffre.
09:00Donc, ce n'est pas parce que seulement il a été préfet qu'il est prudent.
09:04On voit bien, depuis qu'il est à Beauvau, qu'il refuse les termes d'ensauvagement,
09:07qu'il refuse le terme de submersion migratoire utilisé par François Béroux,
09:10qui n'est pas un dangereux fasciste, sentiment de submersion migratoire,
09:14et qui veut calmer les choses avec l'Algérie, là aussi, en disant que Bruno Rotaillot s'est trompé sur toute la ligne.
09:19Donc, c'est aussi une position politique.
09:20Nous avons un ministre de l'Intérieur de gauche, et ça n'était pas arrivé depuis un certain temps.
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