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  • il y a 3 jours
Otages français en Iran : Cécile Kohler et Jacques Paris, retenus en Iran depuis mai 2022, sont sortis de prison après plus de 3 ans de détention. Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères, est l'invité de RTL Matin.
Regardez L'invité RTL de 7h40 avec Thomas Sotto du 05 novembre 2025.

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Transcription
00:0042. Thomas Soto, RTL Matin.
00:03Alors que Cécile Collère et Jacques Paris sont sortis des geôles iraniennes hier,
00:06le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barraud est l'invité d'RTL Matin.
00:09Bonjour et bienvenue sur RTL Jean-Noël Barraud.
00:11Bonjour Thomas Soto.
00:12Est-ce que vous avez pu parler, échanger directement avec Cécile Collère et Jacques Paris depuis hier soir ?
00:16D'abord j'ai échangé avec leur famille pour les avertir que Cécile et Jacques étaient en sécurité
00:21à la résidence de France hier à peu près à 19h à l'heure de Paris
00:24et j'échangerai avec eux aujourd'hui après qu'ils ont pu passer une soirée au contact de leurs proches
00:30par téléphone et entourés par l'équipe de l'ambassade avec lesquelles ils ont partagé un repas.
00:34Comment ils vont ? Comment qualifiez-vous leur état de santé d'après les informations qui vous remontent ?
00:39L'ambassadeur m'a témoigné du fait qu'ils vont bien, qu'ils sont évidemment soulagés,
00:44qu'ils ont hâte de pouvoir le moment venu retrouver leurs proches.
00:48Physiquement ils vont bien ?
00:48Ils semblent physiquement et moralement dans des conditions satisfaisantes
00:53mais j'ai néanmoins dépêché sur place une équipe de renforts dont un médecin du centre de crise
00:57du ministère des affaires étrangères pour qu'ils puissent les accompagner dans ce moment
01:01de redressement après une épreuve inhumaine.
01:05Donc un médecin qui sera sur place dans la journée.
01:08On a beaucoup dit que leurs conditions dans cette prison d'Evy, une condition de détention,
01:11avaient été très difficiles pendant ces 1277 jours de cauchemars.
01:16Qu'est-ce que vous pouvez nous en dire ? Est-ce qu'ils ont été torturés ?
01:19Ce que nous savons, c'est que ces conditions étaient effectivement indignes et humaines
01:24extrêmement éprouvantes pour tous les deux.
01:27Avec des contacts très rares avec leurs proches ou même avec les équipes de l'ambassade à Téhéran
01:34et avec des conditions de vie pour dormir, pour manger, très spartiate.
01:41Je les laisserai témoigner le moment venu de la manière dont ils ont vécu ce moment si éprouvant.
01:47Est-ce qu'ils ont été torturés ? Est-ce que vous employeriez le mot torture ?
01:51Ce qui est certain, c'est qu'aujourd'hui, ils sont en sécurité sous la protection de l'ambassade.
01:55C'est une nouvelle extrêmement positive au regard de tout ce qu'ils ont vécu.
01:58Mais ce n'est qu'une étape et nous allons continuer à nous mobiliser sans relâche
02:03pour obtenir leur libération définitive et leur retour en France.
02:05C'est intéressant ce que vous dites, ce n'est qu'une étape.
02:07Ils sont sortis de prison mais ils ne sont donc pas libres ce matin, on est d'accord ?
02:11Ils sont en sécurité, ils sont entourés, mais maintenant il faut qu'ils puissent être libérés définitivement,
02:17revenir en France et c'est ce à quoi nous allons nous employer en poursuivant ce travail lent,
02:22ce travail, ou en tout cas ce travail discret plutôt, ce travail à l'ombre.
02:26Mais est-ce qu'ils sont en libération conditionnelle comme l'a dit l'Iran hier soir ?
02:28Ils sont en libération conditionnelle ?
02:29Ils sont en sécurité à l'ambassade et nous demandons leur libération immédiate et inconditionnelle.
02:34Et ce travail que nous avons mené, qui a permis d'aboutir à cette première étape très positive, va se poursuivre.
02:39Est-ce qu'ils ont le droit de faire ce qu'ils veulent ?
02:41Est-ce qu'ils ont le droit de sortir de l'ambassade aujourd'hui ?
02:43Ils ont quitté la prison, ils sont aujourd'hui entourés par les agents du ministère des Affaires étrangères,
02:50ils ont la possibilité d'être au contact téléphonique de leurs proches.
02:54C'est donc un changement majeur qui va leur permettre progressivement de se relever après une épreuve si difficile.
03:00Mais nous allons aller jusqu'au bout et nous allons obtenir leur libération immédiate.
03:04Ça veut dire qu'ils ne sont pas aujourd'hui, au moment où nous nous parlons ce matin, libres de leur mouvement.
03:08Ils ne font pas ce qu'ils veulent.
03:10Ils ne sont pas encore en capacité de rentrer au pays, en France, auprès de leurs proches.
03:15Mais nous allons poursuivre le travail que nous avons engagé.
03:17Il faut laisser travailler la diplomatie française pour aboutir à ce résultat.
03:22Ce retour en France, vous pensez, est-ce que vous savez si c'est une question d'heure, une question de jour,
03:26ou est-ce que vous ne le savez pas ce matin ?
03:27Vous savez, c'est la troisième fois cette année que nous parvenons à libérer certains de nos ressortissants détenus en Iran.
03:34C'est Olivier Grandeau au mois de mars, c'est Lénard Monterlos au mois d'octobre,
03:37et c'est enfin Jacques et Cécile hier, après plus de trois ans, trois ans et demi de détention.
03:43Et donc nous n'avons pas de certitude sur le moment où ça interviendra,
03:46mais nous n'allons ménager aucun effort pour obtenir leur retour en France dans les meilleurs délais.
03:52Ça prend des semaines, peut-être des mois, vous ne le savez pas ce matin ?
03:55On ne travaille pas avec un délai en tête.
03:56On travaille avec, je dirais, la détermination d'obtenir la libération complète, totale,
04:03de nos compatriotes, nos ressortissants lorsqu'ils sont détenus à l'étranger.
04:06Ce qui veut dire, M. le ministre des Affaires étrangères, que l'histoire n'est pas terminée ce matin ?
04:09Elle n'est pas terminée et nous continuons notre mobilisation.
04:12Je l'ai d'ailleurs dit hier à mon collègue ministre des Affaires étrangères iranien,
04:17en saluant le geste des autorités iraniennes,
04:19mais en les appelant à une libération immédiate et inconditionnelle.
04:22Qu'est-ce qu'il vous a dit ?
04:23Si vous m'autorisez, je vais laisser un voile de discrétion autour de ce travail
04:30qui a permis à nos équipes d'obtenir cette libération iranienne.
04:34Est-ce que ce matin, l'Iran a abandonné ses accusations,
04:37les charges qui pèsent contre Cécile Collère et Jacques Paris ?
04:40Jacques et Cécile sont aujourd'hui sous la protection de la Salle de France.
04:45J'ai compris, mais est-ce qu'ils sont toujours accusés d'espionnage ?
04:47Nous allons obtenir leur libération définitive.
04:49Pour le reste, il faut nous faire confiance, si je puis dire, pour obtenir ces résultats.
04:54Mais ce n'est pas un manque de confiance en vous, c'est un manque de confiance dans les autorités iraniennes.
04:58Est-ce qu'ils peuvent retourner en prison demain si le régime iranien le décidait ?
05:02Nous allons obtenir leur libération définitive.
05:05D'accord.
05:05On imagine que les Iraniens n'ont pas décidé par gentillesse de les libérer.
05:11Est-ce que le retour en France de Cécile et Jacques est lié au retour en Iran de Madhya Esfandiari,
05:16qui est une Iranienne qui a été arrêtée en février et poursuivie chez nous pour apologie du terrorisme sur les réseaux sociaux ?
05:21Ce que je peux vous dire, c'est que s'agissant du président de la République, de moi-même,
05:28ce sont de très nombreux contacts, de très nombreux appels qui ont été passés ces derniers mois pour aboutir à ce résultat.
05:35Mais vous comprendrez bien que pour garantir le succès de ce type de manœuvre diplomatique,
05:41nous nous tenons à une forme de discrétion.
05:46Et donc nous ne révélons pas le détail de ces discussions que nous avons
05:51avec les autorités à tous les niveaux, du président de la République jusqu'à l'ambassadeur à Téhéran,
05:56que je veux féliciter pour sa mobilisation et son débat.
05:58Non seulement on le félicite, mais il sera l'invité tout à l'heure de Marc-Olivier Fogiel en direct à 8h15
06:02et il nous dira comment vont les deux otages, puisque lui, il est à leur côté ce matin.
06:07Mais quand même, je reviens sur cette Iranienne.
06:08Elle a été libérée il y a quelques jours et placée sous contrôle judiciaire.
06:11Elle doit être jugée en janvier à Paris.
06:14Est-ce que ce procès aura lieu ?
06:16C'est à l'autorité judiciaire qu'il faut poser la question.
06:19Il n'y a pas de lien ? Ce matin, les yeux dans les yeux, vous pouvez nous dire
06:21qu'il n'y a pas de lien entre les deux otages français et cette femme iranienne ?
06:24Ce que je peux vous dire, c'est qu'il faut laisser les diplomates faire leur travail.
06:28Vous verrez, ça fonctionne.
06:29Bon, ça fonctionne.
06:31Cette remise en liberté peut-elle entraîner un assouplissement de la position de la France
06:34sur le dossier du nucléaire iranien ?
06:36On avait un peu durci les choses.
06:37Est-ce que ça fait partie du deal, ça ?
06:39On a même plus que durci les choses, puisqu'il y a un mois,
06:42on a réappliqué l'ensemble des sanctions, des embargos mondiaux des Nations Unies
06:47qui avaient été levées il y a dix ans et qui ciblent l'Iran,
06:52et en particulier pour les armes, pour les équipements nucléaires,
06:56et pour les banques et les assurances.
06:57Est-ce que la France va rétropédaler compte tenu de la libération des deux otages français ?
07:01On ne peut pas rétropédaler sur la réapplication de ces sanctions.
07:03Il faudrait un accord, une unanimité des pays membres du Conseil de sécurité des Nations Unies
07:10pour obtenir la levée de ces sanctions.
07:12Ceci étant dit, nous avons toujours dit que nous nous tenions prêts à des négociations
07:16nous emmenant, pouvant conduire à un encadrement strict du programme nucléaire iranien
07:22qui représente pour la région, mais aussi pour nous-mêmes, une menace.
07:24On entend ça, Jean-André Barraud, mais ça veut dire que les deux dossiers, vous nous dites ce matin,
07:27sont strictement distincts ?
07:29Oui.
07:30L'un n'a rien à voir avec l'autre ?
07:31Absolument.
07:31Absolument.
07:32Il reste d'autres otages français, à commencer par Boilem Sansal.
07:35Ça fait un an maintenant qu'il est détenu en Algérie.
07:37Il y a aussi le journaliste Christophe Gleize qui y est depuis plusieurs mois.
07:40Est-ce que vous savez comment ils vont ?
07:42D'abord, nous sommes très vivement préoccupés par leur situation.
07:46J'entendais tout à l'heure Etienne Grenel parler de leur combat pour la liberté,
07:51qui est aussi le nôtre, et c'est vrai.
07:52S'agissant de leur état physique et moral, ils ont pu recevoir la visite de leurs proches,
07:58Boilem Sansal cette semaine, Christophe Gleize il y a quelques semaines,
08:02qui ont pu les soutenir, leur apporter du réconfort.
08:07Mais est-ce qu'il y a des discussions qui avancent sur leur libération ?
08:09Ils vont plutôt bien, mais là encore, nous poursuivons le travail pour obtenir leur libération inconditionnelle et immédiate.
08:15Là, on a l'impression que ça patine.
08:17On a toujours l'impression que ça patine.
08:20Vous ne m'avez pas invité depuis ces quelques mois où nous obtenions progressivement des garanties
08:25sur la libération de Jacques Paris et ses scicolaires.
08:29Eh bien, le travail se poursuivait.
08:30C'est dans ce même esprit, même état d'esprit que nous travaillons.
08:33Est-ce que le fait que les députés aient voté à l'initiative du RN une résolution proposant d'énoncer les accords de 68,
08:38qui facilitent la venue en France des ressortissants algériens, complique encore les choses ?
08:41Est-ce que cette nature a compliqué la libération ?
08:44Ça ne change en rien la position de la France, celle du gouvernement français,
08:47que le Premier ministre a exprimé très clairement hier.
08:50Nous exigeons leur libération immédiate et inconditionnelle.
08:53Est-ce que le départ de Bruno Rotaillot du gouvernement, qui était sur une ligne de grande fermeté vis-à-vis d'Algérie,
08:57et on sait que vous n'étiez pas toujours d'accord avec lui, a pu apaiser un peu nos relations avec l'Algérie ?
09:01Vous savez, je crois que les intérêts de la France, les intérêts de l'Algérie,
09:05ne changent pas en fonction de la composition des gouvernements.
09:09Non mais l'automne peut changer.
09:10Il faut donc, comme l'a dit le Premier ministre hier, que nous cessions de faire de l'Algérie un sujet de politique intérieure,
09:15et que nous nous focalisions sur nos intérêts.
09:18La coopération en matière de sécurité, puisqu'au sud de l'Algérie se reconstitue un foyer du terrorisme islamiste.
09:24La coopération migratoire, pour que nous puissions reconduire, expulser en Algérie,
09:29les Algériens en situation irrégulière en France.
09:31La libération de nos compatriotes, et puis la coopération économique,
09:34pour certaines entreprises françaises, qui trouvent en Algérie des débouchés pour leurs produits.
09:37En quelques mots, vous partez pour l'Amérique demain, Mexique, Colombie notamment,
09:40sur fond de lutte contre le narcotrafic.
09:42Donald Trump a choisi la méthode forte, y compris par les armes, avec la Colombie, le Venezuela.
09:47C'est la bonne méthode ? On pourrait participer à des opérations de ce genre, nous ou pas ?
09:50Ce qui est sûr, c'est que nous allons entrer de plein pied, avec la diplomatie française,
09:54dans la lutte contre le narcotrafic et la criminalité organisée,
09:58en traitant le mal à la racine, en coopérant avec les pays, les pays producteurs,
10:03les pays d'où viennent, d'où proviennent ces quantités astronomiques de stupéfiants
10:09qui viennent envahir nos villes et nos villes.
10:11Mais la méthode Trump est la bonne ?
10:12La méthode de Trump lui appartient.
10:15Nous sommes préoccupés parce qu'il s'est affranchi du droit international.
10:19Nous sommes préoccupés aussi parce que ce fléau est en train de prendre des proportions
10:22qui mettent en cause la sécurité du territoire national,
10:25mais aussi évidemment de nos outre-mer qui sont en première ligne.
10:27Merci beaucoup Jean-Noël Barraud d'être venu ce matin sur RTL.
10:30Dans un instant, c'est Philippe Kevry.
10:31Merci.
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