- il y a 4 mois
François Bayrou sollicite un vote de confiance de l'Assemblée nationale le 8 septembre, le Quai d'Orsay convoque l'ambassadeur américain Charles Kushner: Jean-Noël Barrot, ministre de l'Europe et des Affaires étrangères et vice-président du MoDem est l'invité de Thomas Sotto.
Regardez L'invité RTL de 7h40 avec Thomas Sotto du 26 août 2025.
Regardez L'invité RTL de 7h40 avec Thomas Sotto du 26 août 2025.
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00:00Le patron de la diplomatie française, le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barraud,
00:03qui est aussi vice-président du MoDem. Bonjour et bienvenue sur RTL, Jean-Noël Barraud.
00:07Bonjour Thomas Soto.
00:08François Bayrou, le Premier ministre, va donc demander, on l'évoquait avec François,
00:11un vote de confiance à l'Assemblée, ce sera le 8 septembre.
00:13Est-ce que vous avez commencé à faire vos cartons ?
00:15Non, je saluais cet acte de courage et de lucidité.
00:19François Langlais parlait à l'instant de la responsabilité des dirigeants politiques.
00:24Voilà que le Premier ministre de la France, François Bayrou,
00:26propose au Parlement de prendre ses responsabilités, de dire si oui ou non,
00:30la France est au bord du surendettement.
00:33Je te disais du coup.
00:35Ils donnent rendez-vous aux responsables politiques pour qu'ils prennent leurs responsabilités devant les Français.
00:38C'est du courage ou c'est de la responsabilité ?
00:40Ou c'est courage fuyant d'offrir comme ça un revolver chargé à son opposition ?
00:43Non, je ne crois pas. Je crois que le constat a été très bien établi.
00:47Et je crois que la question qui sera posée le 8 septembre est très simple.
00:50Est-ce que oui ou non, nous refusons que le pays sombre dans le surendettement ?
00:54Est-ce que oui ou non, nous refusons de livrer notre pays aux griffes des marchés financiers
00:59et des agences de notation ?
01:01Est-ce que oui ou non, nous refusons de transmettre une France écrasée par la dette à nos enfants ?
01:07On a la réponse, Jean-Noël Barraud.
01:08Tous les partis politiques d'opposition ont dit depuis hier soir
01:11qu'ils ne voteraient pas la confiance, qu'ils voteraient contre.
01:13Donc on connaît le résultat de ça.
01:14Peut-être devraient-ils écouter la question.
01:16La question qui est posée, c'est est-ce que la situation est grave ?
01:19Et est-ce que la dimension de l'effort proposé par le Premier ministre et le gouvernement,
01:2444 milliards d'euros, est acceptable ?
01:26Je crois que la réponse est oui.
01:28Et je crois que c'est de la responsabilité des dirigeants politiques,
01:32tous partis confondus, de s'y résoudre.
01:34Vous en voulez aux socialistes, aux RN, à LFI de s'être prononcés aussi vite hier ou pas ?
01:40À nouveau, je crois qu'ils doivent bien écouter la question
01:42parce que s'ils devaient voter contre ce constat d'un danger, d'un risque très élevé pour notre pays,
01:51eh bien ils risqueraient de nous plonger collectivement dans l'instabilité et dans la crise.
01:57Et je crois qu'ils en seraient redevables devant les Français.
01:59Est-ce que ce pays est ingouvernable avec cette Assemblée ?
02:02Non, je crois que les Français sont tout à fait lucides sur les défis qui sont devant nous,
02:06qu'ils sont tout à fait prêts aux efforts nécessaires,
02:10à condition qu'ils soient justement répartis.
02:14Je crois qu'il appartient aux dirigeants politiques, à l'Assemblée nationale.
02:18Mais est-ce qu'il ne faut pas leur redonner la parole aux Français ?
02:20Est-ce qu'il ne faut pas les écouter et leur redonner la parole ?
02:22Est-ce qu'on pourra s'en sortir sans retourner aux urnes d'une manière ou d'une autre ?
02:26Les grandes échéances viendront.
02:28Nous avons là une question qui est très simple.
02:30Est-ce que nous pouvons nous en sortir sans mettre un coup de frein à la dépense ?
02:36C'est un coup de frein qui est limité.
02:37On parle de 44 milliards d'euros sur 1 700 milliards d'euros de dépenses publiques.
02:42C'est un remède pour éviter d'en venir à des cures d'austérité,
02:48comme d'autres pays autour de nous en ont subi et que nous ne voulons pas.
02:52Et puis je crois qu'il y a quelque chose aussi qui est très profondément choquant aujourd'hui pour les Français.
02:56C'est que nous sommes des pays qui utilisent l'euro.
03:01Celui qui aujourd'hui emprunte le plus cher, non seulement ça confisque le fruit du travail des Français,
03:07la richesse nationale qui est aujourd'hui engouffrée dans le remboursement de la dette,
03:11mais en plus c'est une injustice criante vis-à-vis des générations futures,
03:14puisqu'on leur renvoie une dette qui deviendra asphyxiée.
03:18Et je vous repose ma question, est-ce qu'on pourra s'en sortir de la crise politique
03:21dans laquelle finalement on est plongé depuis la dissolution,
03:24et qui va s'amplifier sans doute le 8 septembre,
03:27est-ce qu'on pourra s'en sortir sans une nouvelle dissolution par exemple ?
03:30Je crois qu'il est tout à fait possible que le 8 septembre,
03:33les responsables politiques à l'Assemblée nationale disent
03:35oui, la situation est grave, il nous faut faire des efforts,
03:40le gouvernement a raison de nous y inviter, ensuite s'ouvrira.
03:42Est-ce que vous croyez à ce que vous dites ce matin ?
03:45Je crois que c'est ce qu'attendent les Français.
03:48Oui, mais entre tous les responsables politiques,
03:50et ce n'est pas des seconds couteaux,
03:51tous les leaders qu'on dit hier,
03:53dès que François Bayrou a fini sa conférence de presse,
03:56la confiance c'est non.
03:57Donc je veux bien qu'on continue à faire ce que je crois.
03:58Mais est-ce bien responsable que de dire cela ?
04:01Alors que nous le voyons, nous l'avons vu d'ailleurs,
04:04quelques minutes après les réactions de ces responsables politiques,
04:08ce sont justement les créanciers de la France,
04:10les marchés financiers, comme le disait François.
04:12L'Anglais qui ont immédiatement réagi très négativement à ces déclarations.
04:17Pourquoi ? Parce qu'elles sont irresponsables.
04:19Écoutez la question, ai-je envie de dire aux dirigeants politiques à l'Assemblée nationale,
04:23la question elle est simple, la situation est-elle grave,
04:26la dimension de l'effort proposé est-elle juste ?
04:29Monsieur le ministre des Affaires étrangères, sommes-nous ?
04:31La France est-elle fâchée avec les Etats-Unis ?
04:33Vous avez sans doute en tête la discussion que nous avons eue
04:37avec les représentants américains en France,
04:40qui avaient fait des déclarations qui, il est vrai, étaient injustifiables.
04:42L'ambassadeur Charles Kushner a tenu des propos en critiquant
04:45l'absence d'action suffisante contre l'antisémitisme d'Emmanuel Macron.
04:49Il a été convoqué au Quai d'Orsay.
04:50Il n'est pas venu hier, vous nous le confirmez ?
04:52Il n'est pas venu.
04:52Il n'est pas venu ? C'est un problème ?
04:54C'est son numéro 2, le numéro 2 de l'ambassade américaine qui est venu,
04:58auquel nous avons dit que ces déclarations étaient injustifiables et injustifiées.
05:03Injustifiables parce qu'il n'appartient pas aux représentants d'un pays étranger
05:07de venir donner des leçons de gouvernement à la France dans son pays.
05:11C'était une ingérence américaine ?
05:13Et c'est injustifié parce que peu de pays dans le monde
05:16sont aussi radicalement, farouchement opposés à l'antisémitisme.
05:23Et ce, depuis la révolution française.
05:25Mais pardon, mais est-ce que les propos de l'ambassadeur Kushner
05:27constituent une ingérence américaine dans les affaires françaises ?
05:29Je vous l'ai dit, ce sont des propos injustifiables et injustifiés.
05:32Bon, et le fait qu'il ne soit pas venu, il vous dit qu'ose toujours en fait, non ?
05:35Non, vous savez, j'aurai l'occasion de m'entretenir à nouveau avec lui dans les prochains jours.
05:40J'aurai l'occasion de lui passer ses messages et de lui dire...
05:42Vous allez le reconvoquer ?
05:43Il y a à peu près un an, je vais le rencontrer comme c'était prévu.
05:46Il y a à peu près un an, quand j'ai pris mes fonctions,
05:48le premier jour, le premier jour,
05:50j'ai présidé un événement international sur la lutte contre l'antisémitisme.
05:54Parce que l'antisémitisme, la France le combat non seulement à l'intérieur,
05:58dans ses rues, sur les réseaux sociaux,
06:00mais elle le combat aussi sur la scène internationale.
06:02Mais parfois, les Juifs en France n'ont pas ce sentiment.
06:05Vous avez peut-être entendu hier matin la sœur d'Ilan Halimi,
06:07qui était l'invité de Marc-Olivier Fogiel, ici même sur RTL.
06:09Ilan Halimi, rappelons-le, massacré par le gang des barbares,
06:12parce qu'il était juif il y a 19 ans.
06:14Elle a reproché, elle aussi, Emmanuel Macron,
06:16d'alimenter le feu antisémite.
06:18Ce sont ses mots et de ne rien faire.
06:21Qu'est-ce que vous lui répondez ?
06:22Qu'il y a une explosion des actes antisémites,
06:24que nous le déplorons et que nous les condamnons.
06:28Mais ça ne veut pas dire pour autant que la France ne fait rien.
06:30Et, puisqu'on parle des Etats-Unis, je veux rappeler simplement
06:33que nous avons, en France, la législation la plus répressive
06:38contre l'antisémitisme.
06:39Mais qui n'est pas suffisante, visiblement.
06:41En ligne, j'y ai moi-même contribué avec une loi
06:44qui a été adoptée en 2023,
06:46qui permet de bannir des réseaux sociaux.
06:48Quelqu'un qui se serait rendu coupable
06:49d'appel à la haine ou d'antisémitisme.
06:52L'incident est clos avec les Américains ou pas ?
06:54Ou pas tout à fait ?
06:55J'ai l'impression que ce n'est pas tout à fait, quand même.
06:57J'ai le sentiment que le message est passé.
07:00Jean-Noël Barraud, dans ce contexte de tensions
07:01avec les Etats-Unis, de tensions avec Israël aussi,
07:03la reconnaissance de l'Etat palestinien par la France
07:05reste-t-elle d'actualité ?
07:07Bien sûr.
07:08C'est une certitude, ce sera fait ?
07:09Absolument.
07:10Quand ?
07:10Eh bien au mois de septembre, le 22, c'est-à-dire en amont
07:15de l'Assemblée Générale des Nations Unies.
07:18Comme le président de la République l'a annoncé.
07:20Vous ne reviendrez pas là-dessus.
07:21Et pourquoi ?
07:22Figurez-vous ce que nous avons réussi à obtenir
07:24grâce à cette dynamique internationale que nous avons créée.
07:27À New York, juste avant la coupure du mois d'août,
07:31nous avons obtenu pour la première fois
07:33que la communauté internationale condamne le Hamas et ses crimes,
07:37appelle à son désarmement.
07:39Nous avons obtenu que des pays qui, jusqu'à présent,
07:41ont été aux côtés, si je puis dire, du Hamas,
07:45comme le Qatar ou la Turquie,
07:47appellent à son désarmement
07:48et affichent leur intention d'avoir des relations normales avec Israël,
07:53de s'insérer aux côtés d'Israël.
07:54Mais est-ce qu'aujourd'hui, vous n'êtes pas...
07:56C'est inédit.
07:57Est-ce qu'aujourd'hui, le gouvernement français n'est pas trop indulgent,
08:01pour ne pas dire faible, avec celui de Benyamin Netanyahou ?
08:03Il y a eu hier ce bombardement d'un hôpital à Gaza.
08:06Une première frappe, suivie d'une deuxième,
08:08au moment où les secours sont sur place.
08:10Huit minutes après,
08:11Benyamin Netanyahou parle d'un accident.
08:14C'est quoi pour vous ?
08:14C'est une bravure ?
08:16C'est un crime délibéré ?
08:17Je suis un peu étonné par votre question,
08:19puisque la dynamique que la France a enclenchée,
08:21qui a permis d'obtenir enfin cette condamnation unanime
08:25de la communauté internationale contre le Hamas,
08:27pour les crimes qu'il a commis,
08:28y compris à l'encontre de ressortissants français.
08:30La France qui a entraîné dans son sillage
08:32le Royaume-Uni, le Canada, la Nouvelle-Zélande, l'Australie,
08:36dans cette dynamique de reconnaissance.
08:38Et vous me dites que nous sommes indulgents
08:40avec le gouvernement d'Israël,
08:41qui n'a pas eu de mots assez durs
08:43pour dénoncer cette attitude de la France.
08:46Parce que par ailleurs, il continue à faire ce qu'il veut.
08:47Il bombarde des hôpitaux,
08:48il ne laisse pas entrer les journalistes,
08:50il tire sur les civils, il affame Gaza.
08:53Ce qui est totalement inacceptable.
08:55Et c'est pourquoi nous considérons,
08:57la France considère,
08:58que la pression doit s'accentuer sur le gouvernement israélien.
09:02Gouvernement israélien dont l'attitude et les choix
09:04sont aujourd'hui dénoncés,
09:06y compris dans la société civile israélienne.
09:08Et c'est pourquoi, cette semaine,
09:10lorsque je retrouverai mes collègues
09:12ministres des Affaires étrangères,
09:14je proposerai une nouvelle fois
09:15que des mesures soient prises
09:17à l'encontre des intérêts israéliens,
09:19tant que les demandes que nous avons formulées
09:21ne seront pas respectées.
09:23Je voudrais qu'on se dise quelques mots,
09:24il nous reste moins de deux minutes
09:25de la situation avec la Russie,
09:26de nos relations avec la Russie.
09:27Qui a raison qu'il se trompe ?
09:28Emmanuel Macron qui diabolise Vladimir Poutine
09:30en disant qu'il est un prédateur
09:32et un ogre à nos portes,
09:33ou Donald Trump qui lui parle,
09:34le rencontre, voire le flat ?
09:35C'est une question ?
09:37Oui.
09:37Je crois qu'il n'y a plus aucun doute
09:40sur l'intention qui est celle
09:41de Vladimir Poutine
09:42de reconstituer l'empire colonial
09:45de l'Union Sociale.
09:46Mais il ne faut toujours pas lui parler ?
09:48Lui reparler ?
09:48Mais ça n'est pas la question.
09:49Vous pouvez tout à fait parler
09:50avec quelqu'un qui a des intentions
09:53qui sont contraires à vos intérêts.
09:54Ça n'est pas du tout la question.
09:55La question, c'est de clarifier
09:57ce que sont les intentions de la Russie
09:59et de prendre des décisions en conséquence.
10:01C'est un pays ennemi la Russie aujourd'hui ou pas ?
10:04C'est un pays qui a décidé
10:06d'oeuvrer au démantèlement
10:09de tout ce que nous avons construit
10:10depuis 80 ans
10:11pour assurer la sécurité et la paix
10:12sur le continent européen.
10:13L'Union Européenne, l'OTAN.
10:15Voilà ce que sont les ennemis
10:16de Vladimir Poutine.
10:18Si nous voulons préserver ces acquis
10:20qui nous ont garantis la paix et la sécurité,
10:22alors il faut accroître la pression
10:23sur la Russie de Vladimir Poutine
10:25et bien sûr continuer à soutenir
10:27ardemment la résistance ukrainienne.
10:30Jean-Noël Barraud, un de nos ressortissants.
10:31Laurent Vinatier est en prison en Russie
10:33depuis plus d'un an.
10:34Condamné à trois ans de prison
10:35et désormais accusé d'espionnage.
10:36Il a de nouveau été entendu par la justicière.
10:38Il risque désormais une peine de 20 ans.
10:41Laurent Vinatier est-il, comme il le dit lui-même,
10:42un otage du pouvoir russe ?
10:44Nous appelons à sa libération immédiate.
10:47Nous condamnons ces pratiques
10:48qui sont d'ailleurs tout à fait typiques
10:50de l'attitude du régime de Vladimir Poutine.
10:54C'est un prisonnier politique ou pas ?
10:55C'est un prisonnier politique aujourd'hui ou pas ?
10:58Nous appelons à sa libération immédiate.
10:59Est-ce qu'il travaille pour le Quai d'Orsay ?
11:01Est-ce qu'il est un agent français, Laurent Vinatier ?
11:02Absolument pas.
11:03Non ?
11:04Ce n'est pas une couverture,
11:05ce que semblent lui reprocher les Russes ?
11:07Non.
11:08Non ?
11:08C'est une atteinte à la liberté d'expression,
11:10à la liberté de la presse.
11:11Il est la victime des relations exécrables
11:13entre nos deux pays ?
11:14Le dommage collatéral ?
11:14Il est la victime de l'absence
11:16de liberté de la presse,
11:18de liberté d'expression,
11:20dans une Russie
11:21qui, vous l'aurez constaté ces dernières semaines,
11:23va jusqu'à éteindre les réseaux sociaux
11:26pour empêcher sa population
11:28de prendre conscience
11:29de la guerre que la Russie mène
11:31aujourd'hui contre l'Ukraine.
11:33Et tout à l'heure,
11:33à 8h15,
11:34la maire de Laurent Vinatier,
11:35Brigitte Vinatier,
11:35sera l'invité de Marc-Olivier Fogiel
11:37dans Face à Fogiel sur RTL.
11:38Merci, M. le ministre.
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