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  • il y a 1 semaine

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00:00Bonjour et bienvenue dans Challenge.
00:10Alors aujourd'hui, certaines grandes entreprises prennent les choses en main
00:13et créent leur propre compagnie d'assurance, c'est ce qu'on appelle les captifs de réassurance.
00:17Alors pour en parler, j'ai le plaisir d'avoir un expert sur le sujet, Alexandre Moinke.
00:21Donc vous êtes Chief Market Officer auprès de MSIG Europe.
00:26Donc merci infiniment d'être avec nous, Alex.
00:28Merci de m'avoir ici.
00:30Alors MSIG Europe, c'est, pour un peu introduire votre société,
00:33c'est une structure née de la fusion entre MSM Lins Insurance SE et MSIG Insurance Europe.
00:42Tout à fait.
00:43Mais alors, Alex, en guise de première question, justement, après cette fusion,
00:48et alors que les marchés des risques deviennent de plus en plus complexes
00:52et que les primes sont de plus en plus volatiles,
00:54comment voyez-vous le rôle des captifs pour aider les entreprises à mieux gérer et anticiper leurs risques ?
01:01Très bien.
01:02Alors je pense qu'il y a plusieurs raisons pour lesquelles on peut avoir et gérer une captif.
01:07C'est un moyen très efficace de gérer vos risques vous-même en tant qu'entreprise.
01:13Donc vous êtes très proche de vos risques.
01:15Donc du coup, au niveau de données, du coup, au niveau des risques techniques,
01:23il y a quand même une proximité qui vous permet de mieux gérer.
01:26Après, comme vous avez déjà fait la référence à la volatilité des marchés,
01:32malheureusement, il y a beaucoup de volatilité.
01:34C'est aussi un moyen de lisser les cycles très importants pour les risk managers des grandes entreprises.
01:41Et finalement, ce qui est très important aussi, c'est qu'en utilisant une captif,
01:47vous avez la possibilité de faire repousser l'assurabilité des risques,
01:54donc d'assurer des choses, des risques qui normalement ne sont pas assurables
02:01et donc aussi prêter à l'annuation du marché.
02:05Et dans ce contexte, il y a un outil qui doit certainement gagner en popularité.
02:08Je le pense, c'est peut-être le fronting,
02:10parce que c'est un outil qui permet d'avoir cette adaptabilité locale
02:13tout en étant actif dans le contexte global.
02:16Donc c'est parfaitement la manière dont opèrent les entreprises aujourd'hui,
02:20toujours dans ce contexte extrêmement mondialisé,
02:23mais avec des règles nationales qui se durcissent un petit peu.
02:27Donc est-ce qu'on peut tout d'abord définir ce qu'est le fronting
02:30et comment, par exemple, les COMEX peuvent s'en saisir ?
02:33Oui, en fait, le fronting, ça se trouve dans le cadre de ce qu'on appelle les programmes internationaux.
02:38C'est les programmes d'assurance global international dans plusieurs pays.
02:43Imaginons que vous êtes une entreprise en France.
02:45Vous voulez assurer vos risques de responsabilité civile d'une manière globale.
02:52Vous pouvez acheter des programmes d'assurance partout, évidemment,
02:55essayer de les gérer au très mieux.
02:58Ça ne marche pas très bien, je vous le dis tout de suite.
03:02Donc du coup, un programme international, c'est un master en France,
03:07donc un programme que vous achetez avec un assureur.
03:10Après, il y a des polices nationales, régionales.
03:16Donc pour introduire et utiliser votre captif, évidemment, parce que c'est une réassurance,
03:21et un captif, normalement, on n'a pas de licence qu'il faut partout au monde.
03:25Il faut un assureur qui peut vous aider.
03:27Et ça s'appelle du fronting.
03:29Donc il est au front du captif.
03:32C'est l'assureur avec sa licence, ou les assureurs avec leur licence,
03:37qui assurent le risque en première ligne.
03:40Après, cèdent ça dans le captif.
03:42Et ça, ça aide à mieux gérer d'une manière centrale vos risques
03:46en utilisant le captif avec un assureur qui fait ça.
03:48Alors, disons que tous les assureurs ne font pas ça,
03:52parce qu'il y a malheureusement encore des assureurs qui pensent
03:54qu'un captif, c'est la compétition.
03:57Nous, par contre, nous trouvons que c'est un outil très important pour nos clients.
04:02Donc du coup, nous pensons que c'est assez important de suivre nos clients là-dedans.
04:07Et ce qui est intéressant aussi avec les captifs,
04:09c'est que de par le système de récupération des primes,
04:12on peut rentabiliser sa captive.
04:13Donc à cet égard, est-ce qu'il y a un pays, éventuellement une juridiction,
04:18où il convient de mettre sa captive ?
04:21Pendant longtemps, les entreprises étaient intéressées par les destinations exotiques,
04:25comme vous les qualifiez, donc les Bermudes, etc.
04:28Mais maintenant, avec notamment le biais de réputation,
04:30peut-être qu'elles évitent ce type de destination.
04:33Donc où est-ce qu'il convient de la domicilier ?
04:37Tout à fait. En fait, je pense qu'il y avait au moins deux...
04:42de lignes dans l'histoire, avec des pays exotiques, comme vous avez dit.
04:49Donc d'abord, c'était les Bermudes, c'était Vermont aux États-Unis,
04:52c'était des destinations très loin.
04:54Après, pour la réputation et parce que peut-être aussi
04:57les avantages n'étaient plus aussi bien,
05:02on voyait les pays comme les îles du canal,
05:07donc le Luxembourg et le Malte.
05:10Et là, récemment, il y a quand même une vague de législation en Europe
05:15qui a été menée par la France, d'ailleurs.
05:17Et on s'est réjoui beaucoup de voir ça.
05:19Des pays qui commencent à introduire des législations avantageuses
05:24pour créer et gérer des captifs d'une manière plus proche
05:28dans l'Union européenne.
05:30Et ça, je trouve que c'est assez bien parce qu'en tant qu'entreprise française,
05:36par exemple, c'est beaucoup plus facile à expliquer à ses actionnaires
05:40qu'une entité comme Captive, qui est quand même exotique comme sujet déjà,
05:46et à 2006, il y a dans le même pays que la maison mère
05:49que de voir ça ailleurs dans le monde où on peut se poser
05:53qui fait le voyage et pourquoi.
05:55Oui, plus de cohérence.
05:57Mais donc, les Captives, historiquement, en tout cas,
05:59elles s'adressent surtout aux grandes entreprises, aux multinationales,
06:03des entreprises parfois cotées.
06:04Et donc, l'un des avantages qu'elles retirent,
06:06c'est un contrôle presque total sur leurs données,
06:10ce qui leur amène aussi à une meilleure gestion des risques.
06:14Mais n'y a-t-il pas là un biais peut-être de transparence
06:17et peut-être avec un effet domino sur leurs intermédiaires, par exemple ?
06:21Oui, moi, personnellement, je pense,
06:23et je pense aussi qu'on peut le voir dans le marché,
06:25que cette approche traditionnelle qu'une Captive,
06:28ça sert seulement à des grandes entreprises,
06:30est plus actuelle.
06:32On voit de plus en plus les plus petites entreprises à s'entresser.
06:38Donc, je pense que la législation, notamment en France,
06:41ça va aider, c'est déjà en train d'aider.
06:43Donc, on voit de plus en plus des entreprises aussi
06:46en faisant des analyses s'ils peuvent ou s'ils doivent créer des Captives.
06:52Après, une Captive, ce n'est pas le seul moyen d'auto-assurer ces risques.
06:57Il y a aussi d'autres moyens, on appelle ça les solutions alternatives.
07:01Mais il faut dire qu'à côté des solutions traditionnelles des assurances,
07:06du transfert des risques,
07:08les entreprises qui ont une approche un peu plus sophistiquée
07:14à leur risk management, s'entressent à ce genre d'auto-assurance
07:19et de financement des risques.
07:22Et avec cette meilleure maîtrise sur leurs données,
07:24est-ce que vous voyez de la part des entreprises
07:25leur stratégie se peaufiner, une meilleure gestion de se mettre en place ?
07:30Alors, un grand oui.
07:32Parce que, comme j'avais dit avant,
07:36on arrive à mieux gérer et comprendre ces risques.
07:39Et donc, du coup, on maîtrise pas seulement les risques, mais aussi les données.
07:43Et comme les assurances, c'est les données, tout d'abord,
07:46c'est les informations au jeu de vie digitalisées.
07:49Au lieu de les avoir avec les courtiers ou avec les assureurs seulement,
07:54on a quand même un moyen d'être plus proche de ça.
07:58Et ça, je trouve que ça sert à tout le monde,
08:00parce que le mieux les entreprises sont équipées,
08:05sont organisées au niveau de risk management,
08:07le mieux, on peut avoir des discussions sophistiquées sur les risques.
08:11Et le mieux, en conséquence, sont les solutions
08:16que nous créons ensemble dans le marché.
08:19Aussi, un autre point sur les risques couverts,
08:23parce que les assureurs traditionnels peinent à couvrir certains risques
08:26qu'ils qualifient de systémiques, cyber, catastrophes naturelles.
08:30Or, comme on le voit, ces risques ne sont plus si exceptionnels que ça.
08:33Alors, pendant combien de temps l'industrie compte-t-elle rester dans cette situation un peu stérile ?
08:39Et selon vous, quels rôles peuvent justement jouer les captifs pour assurer ces risques ?
08:43Alors là, ça, c'est le grand débat dans notre marché pour une bonne raison.
08:47D'abord, je pense que tout risque n'est pas naturellement assurable.
08:52Il y a quand même des risques qui sont tellement grands et géopolitiques
08:56que tout seul et sans se mettre en liaison avec les marchés publics
09:05ou même les marchés des réassurances et les marchés des finances derrière,
09:09on n'arrivera pas dans le marché privé des assurances, des assurés.
09:13Mais en utilisant les captifs, on peut forcément pousser un peu ces limites d'assurabilité.
09:21Donc, je pense que ça fait quand même un bon ensemble des outils que nous avons
09:25et il ne nous reste qu'à les utiliser comme il faut.
09:30Et pour conclure, si vous deviez projeter la vision que vous allez avoir
09:35de la couverture des risques de la part des entreprises,
09:39à un horizon de 3 à 5 ans ou 10 ans peut-être,
09:42à quoi ressemblerait-il pour vous ?
09:44Vers quoi se dirige-t-on ?
09:47Alors ça, c'est très difficile à dire, mais pour les captifs,
09:50je peux vous dire que les captifs, ça ne va pas disparaître.
09:53Au contraire, on aura de plus en plus et pour de très bonnes raisons, je trouve.
09:58Après, j'espère, et ça serait ma prédiction, sinon je ne serai pas où je suis,
10:05j'espère que le marché d'assurance va continuer à prouver sa valeur
10:09au niveau macroéconomique mais aussi au niveau micronomique vers les entreprises
10:13parce que les assurances, ça aide à tout, ça aide à la production, ça aide à l'innovation.
10:20Il y a plein de choses dans l'infrastructure nationale mais aussi internationale
10:25qui ne se feraient pas, qui ne seraient même pas finançables
10:27s'il n'y avait pas des assureurs qui donnent leur capital pour suivre ça.
10:36Donc moi, je pense que la rélevance des assurances restera
10:40et j'espère que ça améliorera encore.
10:42Merci infiniment, Alexandre, de nous avoir parlé des captifs.
10:45Merci beaucoup.
10:46Et merci à vous de nous avoir suivis dans cette émission.
10:49À très bientôt.
10:49Sous-titrage Société Radio-Canada
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