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  • il y a 4 jours
Ce mardi 4 novembre, dans son édito, Raphaël Legendre a abordé les ruptures conventionnelles, jugées excessives par le gouvernement. Cette chronique est à voir ou écouter du lundi au vendredi dans Good Morning Business, présentée par Laure Closier sur BFM Business.

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Transcription
00:00On parlait des ruptures conventionnelles, trop c'est trop nous dit le gouvernement Raphaël.
00:04Oui c'est bien dit Laure, exactement, la rupture conventionnelle officiellement au lancement en 2008
00:09c'était censé être la belle idée sociale, un divorce à l'amiable entre l'employeur et le salarié en cas de licenciement
00:17sauf que près de 20 ans plus tard, la belle idée a un peu tourné à la séparation de confort.
00:23Selon les chiffres de la Dares, donc du ministère du travail, les trois quarts des ruptures conventionnelles
00:30remplacent désormais des démissions, c'était pas ça du tout l'idée au départ, et seulement 12% des licenciements
00:39ça c'est selon l'Institut des politiques publiques qui sort ce matin une étude sur le sujet.
00:45C'était pourtant ça l'objectif initial, remplacer des licenciements, on se quitte bien, sans cri
00:53et surtout sans prud'hommes, ça a évité de longues procédures douloureuses pour les entreprises.
00:59Le constat donc aujourd'hui, c'est que ce système est dévoyé.
01:02Mais quand on dit trop c'est trop, ça concerne combien de monde ?
01:04Ah bah les chiffres sont sans appel, c'est plus de 500 000 ruptures conventionnelles signées désormais chaque année,
01:10ça c'est le chiffre depuis 2022, c'est 200 000 de plus en 10 ans, autrement dit, on ne quitte plus son job,
01:18on négocie sa sortie, et c'est là que le babel est, car contrairement à une démission,
01:24la rupture conventionnelle, elle donne droit au chômage.
01:28Et ça coûte combien ?
01:29Et ça coûte cher, 10 milliards d'euros par an, c'est près de 28% des dépenses de l'assurance chômage,
01:37c'est le premier poste de dépense de l'UNEDIC aujourd'hui.
01:40Et le problème, ce qu'explique le gouvernement en off, c'est que ça concerne beaucoup de cadres diplômés
01:46qui se prennent une petite année de césure, en milieu de carrière, plutôt des jeunes d'ailleurs,
01:52et ils en profitent pour qu'il y ait un petit break, oui, réfléchir,
01:56monter sa boîte, certains font des tours du monde, voilà, le tout financé par l'UNEDIC, ça pose problème.
02:02Les chiffres sont sans appel, 19% des cadres ont recours à une rupture conventionnelle,
02:07contre 11% seulement des ouvriers, et comme leurs salaires sont plus élevés,
02:13évidemment, les indemnisations le sont aussi.
02:17Le dispositif est censé protéger le salarié classique,
02:19ça s'est transformé en un outil de mobilité haut de gamme.
02:25Pour autant, il n'est pas question non plus de jeter le bébé avec l'eau du bain,
02:28car ce dispositif a quand même eu une vertu, il a pacifié le monde du travail.
02:34Les contentieux prud'homo ont chuté de 41% depuis 2015,
02:37pour les entreprises, c'est aussi un moyen de gérer les départs sans conflit,
02:41tout le monde y trouve son compte, alors, sauf les finances publiques, bien sûr,
02:44et donc pour corriger le tir, le gouvernement propose de renchérir
02:48les cotisations patronales de plus de 10% sur ces ruptures conventionnelles,
02:52ça serait 260 millions d'euros de recettes supplémentaires,
02:55ça sera discuté à partir d'aujourd'hui dans le cadre du PLFSS.
02:58Il ne touche pas aux cotisations salariales, ni au chômage.
03:01C'est le coup pour l'employeur, exactement.
03:03Ça ne va pas pacifier les relations, ça.
03:05On aura le temps de en reparler.

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