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  • il y a 1 semaine
Avec Nicolas Dufourcq, directeur général de la Banque Publique d'Investissement et auteur de "La dette sociale de la France" (Odile Jacod)

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##L_INVITE_POLITIQUE-2025-10-29##

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Transcription
00:00Sud Radio, l'invité politique, Jean-François Aquili.
00:07Il est 8h15 sur Sud Radio, votre invité ce matin, Jean-François Aquili, c'est Nicolas Dufourc,
00:12directeur général de la Banque Publique d'Investissement.
00:15Il est l'auteur de ce livre, La dette sociale de la France, c'est aux éditions Odile Jacob.
00:19Bonjour Nicolas Dufourc, et soyez le bienvenu.
00:22Votre livre, il y a 500 pages et plus, c'est une sorte de thriller, de film,
00:28c'est une thérapie aussi, 500 pages, pour comprendre comment nous en sommes arrivés là aujourd'hui.
00:33Je donne une indication, Nicolas Dufourc, vous révélez que 2 000 des 3 500 milliards d'euros de la dette aujourd'hui
00:40correspondent, vous le dites, au versement à crédit de 40 années de prestations sociales, c'est-à-dire ?
00:47C'est-à-dire que c'est ça, c'est le budget social de la nation, c'est la sécurité sociale,
00:52plus l'ensemble des budgets sociaux qui sont à l'intérieur du budget de l'État,
00:55dont, évidemment, le régime de retraite des fonctionnaires,
00:58mais également tout le traitement social du chômage, du chômage de masse des 40 dernières années.
01:03Vous rajoutez toute la politique du handicap, vous rajoutez une grosse partie de la politique de la famille,
01:07vous rajoutez les allègements de charges remboursés par l'État à la sécurité sociale,
01:11vous rajoutez toute la politique de la pauvreté, 30 milliards par an, etc.
01:14Et ça représente 58% des dépenses publiques, tout ça.
01:18Et ça fait 40 ans que ça dure, vous démarrez, pourquoi est-ce que vous démarrez à Giscard, au fait ?
01:22Je démarre à Giscard, non pas du tout pour faire le procès de son septennat,
01:27mais parce que c'est le moment dans l'histoire de France où, à côté de la sécurité sociale,
01:31qui est une sorte de donjon créé en 1945, qui s'occupait de la famille,
01:35des accidents du travail, de la retraite et de la maladie,
01:37on crée tout un ensemble d'autres prestations, qui sont des prestations d'assistance,
01:41autour, la première s'appelle l'allocation paroisse isolée,
01:44puis ensuite l'allocation adulte handicapée,
01:46puis progressivement ça devient le RMI, puis le RSA,
01:48vous avez toute l'aide sociale à l'enfance,
01:50vous avez, enfin bref, tout ce qui concerne ce qu'on commence à appeler à l'époque les exclus.
01:55Voilà.
01:55Et surtout, le traitement social du chômage de masse,
01:58qui est pris en charge par l'État et pas par la sécurité sociale.
02:00Mais Nicolas Dufour, il y a une cinquantaine de témoignages aussi dans votre ouvrage,
02:06sur les annexes, tous les acteurs finalement de ces 40 dernières années,
02:10tous en conviennent, ça va dans le mur.
02:14C'est-à-dire que nous avons, ce qui est incompréhensible,
02:16c'est que nous avons des politiques publiques depuis 4 décennies,
02:20tout le monde est conscient de ce qui se passe,
02:22et personne ne fait rien.
02:23Comment est-ce que vous l'expliquez ?
02:25Alors, non, je pense que, justement pour entrer dans la complexité du problème qui est face à nous,
02:30on ne peut pas dire que personne ne fait rien, tout le monde fait quelque chose,
02:34mais c'est toujours insuffisant,
02:36par rapport à la dynamique de progression des dépenses sociales françaises,
02:39qui est elle-même la conséquence du vieillissement de la société française.
02:42En fait, il y a un déni de la démographie,
02:44il y a un déni de la croissance verticale de l'espérance de vie,
02:48qui se traduit par des années de retraite de plus en plus longues,
02:52et par une croissance absolument non anticipée,
02:56des volumes de dépenses de santé liés aux maladies chroniques.
03:00Et comme ceci n'est pas vu, ou on ne veut pas vraiment le voir,
03:03le premier à vraiment le dire, c'est le rapport Charpin dans les années, en 1999.
03:10On ne veut pas non plus voir que la société française arrêtera de croître de 2 à 3% par an.
03:14Tout le monde pense qu'un point de croissance supplémentaire va nous sauver,
03:16mais il n'arrive jamais ce fameux point.
03:18Et donc, on ne voit pas ce que nous sommes devenus.
03:21Une société plus âgée, et qui croit moins.
03:24Vous avez cette formule, le courage ne fait pas l'élection.
03:29C'est ce que vous dites dans la dette sociale.
03:32Qu'est-ce que vous dites également du débat actuel à l'Assemblée nationale ?
03:36Regardez, on s'apprête à discuter de la taxe Zuckmann,
03:40ou de sa version dite allégée.
03:43Écoutez, je ne rentre pas dans ce débat immédiatement parlementaire, bien sûr, cette semaine.
03:47Mais ce que je peux simplement rappeler peut-être aux auditeurs,
03:50c'est que, philosophiquement, ce qui fonde l'État-providence,
03:54c'est l'idée qu'on doit tous quelque chose à notre pays,
03:58on doit notre énergie, on doit nous accomplir.
04:01Chacun doit absolument s'accomplir au maximum de ses possibilités,
04:05en créant donc de la valeur.
04:06Et c'est cette valeur qui permet de financer les protections et la solidarité nationale.
04:11Et donc, on ne peut pas laisser le cheval de l'État-providence
04:15continuer de courir devant le cheval de l'économie,
04:18loin devant d'ailleurs,
04:20dopée par une espèce de poudre blanche qui s'appelle la dette.
04:23Il faut que l'économie, c'est-à-dire l'énergie vitale du pays,
04:27court au même rythme que l'État-providence.
04:29Sinon, ça ne peut pas marcher.
04:30Or, ça fait 40 ans que l'économie ne court pas au même rythme,
04:34parce qu'elle, elle n'est pas dopée.
04:36Mais la Banque publique d'investissement que vous dirigez,
04:39elle finance les entreprises.
04:41C'est plutôt une réussite.
04:42C'est une très grande réussite.
04:44Simplement, il y a une règle d'or dans les entreprises,
04:46qui est que si vous êtes surendetté, vous mourrez.
04:48Il n'y a pas de règle d'or dans l'État-providence.
04:51Ça vaut pour l'État aussi.
04:52Nicolas Dufourc, vous avez cette surtaxe
04:54que le gouvernement a mise sur la table,
04:56c'est pour séduire le Parti Socialiste,
04:582 milliards de plus,
05:00sur la taxation des bénéfices des grandes entreprises.
05:03Elle est sortie du chapeau lundi.
05:05Vous qui dirigez la BPI,
05:06est-ce que ça vous hérisse ?
05:07Est-ce que vous trouvez ça normal ?
05:09Est-ce qu'il faut taxer et surtaxer
05:11les entreprises et ses bénéfices ?
05:12J'avais publié une interview l'année dernière
05:15à l'époque de la discussion du budget Barnier
05:17où cette mesure était déjà proposée,
05:20où j'avais dit que la surtaxation des entreprises
05:23n'était pas la solution.
05:25Et en effet, je continue de le penser.
05:27Vraiment, on est face à un problème qui est transpartisan.
05:32Il faut qu'on trouve les moyens de financer notre État-providence.
05:34Notre État-providence est un miracle.
05:35La manière dont on traite en solidarité les Français
05:38est absolument unique au monde
05:41et même unique en Europe.
05:42Donc comment est-ce qu'on fait tous ensemble
05:45autour de la table pour le préserver ?
05:47Et ce n'est pas en allant ralentir
05:50l'énergie vitale de l'économie française
05:51qu'on va y arriver.
05:52Il faut au contraire tout faire pour l'accélérer.
05:54Est-ce que la taxe Zuckmann est confiscatoire ?
05:57La question est posée aujourd'hui.
05:59Vous me posez la question de la taxe Zuckmann,
06:01je me suis beaucoup exprimé sur le sujet.
06:02Je crois que ce n'est pas nécessaire de le refaire.
06:03Mais l'ensemble de ces taxes qui sont décides,
06:06dépassons la taxe Zuckmann, Nicolas Diffon,
06:08est-ce que tout ça est confiscatoire ?
06:10Je pense qu'il faut se mettre dans la psychologie
06:14des gens qui sortent du rang
06:15et qui décident de se mettre à leur compte
06:18et de ne pas être salariés.
06:20Et donc de prendre tous leurs risques
06:21pour créer leur entreprise.
06:23C'est quand même une mobilisation psychique énorme
06:26pour eux, pour eux, leur famille, leurs enfants.
06:29Ils hypothèquent leur maison, ils y vont.
06:30Ils vont chercher leur premier crédit, deuxième crédit.
06:34Ils font rentrer du capital.
06:36Vingt ans plus tard, ils ont réussi.
06:37Et on leur dit, on va vous prendre 2% par an.
06:40De votre propriété, la totalité de votre propriété.
06:43Comme un paysan qui aurait son champ,
06:44on lui enleverait 2% du champ tous les ans.
06:47Psychologiquement, c'est totalement désincitatif.
06:49Or, ce dont on a besoin en France,
06:51c'est de plus d'entrepreneurs,
06:52de plus d'entreprises qui croissent plus vite
06:54et qui font plus de bénéfices.
06:55Dans votre livre, vous nous révélez
06:59que les grands postes de la dépense annuelle
07:00sont les retraites.
07:01Vous dites 400 milliards.
07:03Ça change tout le temps.
07:04L'assurance, on l'a dit.
07:05Oui, ça change tout le temps.
07:06Mais ça montre.
07:06270 milliards.
07:07Est-ce qu'il faut tailler dans ces volumes ?
07:09Parce qu'à un moment donné,
07:10il va falloir bien trouver des solutions.
07:12Il va falloir baisser la pression.
07:14Écoutez, quand l'âge de 65 ans
07:17a été décidé au Conseil National de Résistance
07:19en 1945,
07:20l'espérance de vie était de 65 ans.
07:22Voilà.
07:24Donc, on a choisi un âge de la retraite
07:26qui était égal à l'espérance de vie.
07:28Au bout de sa vie, quoi.
07:29Voilà.
07:30Et donc, en fait,
07:31il n'y avait quasiment pas de retraite.
07:32Bon.
07:32Aujourd'hui, l'espérance de vie
07:33a grimpé massivement,
07:35et encore plus pour les femmes, d'ailleurs,
07:36qui ont 5 ans d'espérance de vie
07:38de plus que les hommes.
07:39Bon.
07:39L'espérance de vie d'une institutrice,
07:41par exemple,
07:41c'est 92 ans.
07:43Bon.
07:43Est-ce qu'on peut continuer de se payer
07:45des décennies, en fait,
07:47de loisirs en bonne santé
07:49pour des personnes âgées
07:51qui ne sont en fait pas si âgées que ça ?
07:52C'est-à-dire...
07:53Et donc, j'ai fait des déclarations publiques
07:55assez fortes sur la tranche d'âge
07:57que je considère comme être
07:58le nouveau bel âge, j'ai envie de dire,
08:03qui est de 60 à 70 ans.
08:05Il faut absolument rester connecté
08:07au monde du travail.
08:08Donc, il faut repousser l'âge de la retraite.
08:10Donc, tous les débats, aujourd'hui,
08:11qui consistent à dire,
08:12c'est chez certains partis politiques
08:13que nous allons repasser à 62,
08:15voire 60 ans.
08:17Pour vous, ces débats sont obsolètes.
08:20Vous dites quoi, vous ?
08:20Dans le livre, vous dites...
08:22Non, non, je dis que dans le livre,
08:25il y a une...
08:26On pourrait appeler ça
08:27une fatalité arithmétique,
08:29mais j'ai envie de positiver.
08:31Je pense qu'on devient vieux
08:32le jour où on prend sa retraite.
08:34Et donc, autant devenir vieux
08:35le plus tard possible, non ?
08:37Au lieu d'avoir une société
08:38dans laquelle on cherche
08:38à devenir vieux le plus vite possible.
08:40Donc, c'est quoi ?
08:41C'est laisser le libre choix
08:42aux travailleurs, aux Français ?
08:45Non, ce n'est pas le libre choix.
08:46De toute façon,
08:46comme on n'a pas fait assez d'enfants,
08:48on est bien obligé
08:49de partir à la retraite plus tard.
08:51Vous allez pouvoir vous exposer,
08:52Nicolas Dufour,
08:53l'argument des carrières longues
08:54et pénibles.
08:55Voilà, c'est chaque fois
08:56qu'on vous dit
08:56il faut allonger...
08:57Mais ce problème
08:57des carrières longues et pénibles,
08:59il a été traité depuis 2003,
09:03la réforme Raffarin,
09:04dans une négociation fameuse
09:05avec François Chéret,
09:06patron de la CEDT,
09:08qui effectivement demandait cela
09:09pour ceux qui avaient commencé
09:10à 14, 15 ou 16 ans,
09:11et notamment les familles
09:13d'agriculteurs.
09:15Eh bien, on l'a fait.
09:16Sauf que depuis,
09:17évidemment,
09:18dans la logique assez classique
09:19de l'inflation des droits,
09:25on a fait bénéficier
09:25du dispositif carrière longue
09:27aux Français
09:27qui démarrent leur carrière
09:29à, non pas 14, 16 ans,
09:30mais 21 ans.
09:32Ce qui veut dire
09:32que les cadres
09:33partent en carrière longue.
09:36Vous avez 40% des cadres
09:37aujourd'hui
09:37qui partent avant l'âge.
09:39Est-ce que c'est normal ?
09:41Donc, vous nous dites
09:42ce matin
09:42que, quelque part,
09:44cet aspect-là
09:45des choses
09:46est quelque part
09:47déjà réglé.
09:48Mais il est réglé.
09:49Cette idée,
09:50à chaque fois qu'on s'exprime
09:51sur les retraites,
09:51on oublie qu'il y a des gens
09:53qui ont été,
09:53alors c'est toujours le même mot d'ailleurs,
09:55cassés par la vie, etc.
09:56Mais bien sûr
09:57qu'il y a des gens
09:57qui ont eu des vies difficiles,
09:58les femmes qui travaillent
09:59dans les ateliers
10:00à 10 degrés
10:02de l'industrie agroalimentaire
10:03en Bretagne,
10:03mais bien entendu,
10:04mais c'est déjà traité, ça.
10:06C'est déjà traité
10:06depuis 2003.
10:08Ça veut dire quoi ?
10:08Que les politiques nous manquent aujourd'hui ?
10:10Ils sont obsédés par l'élection ?
10:12Quel est le moteur,
10:14en réalité,
10:14le moteur profond
10:15de ce débat public
10:16qui, au fond,
10:16serait biaisé à vos yeux ?
10:18Écoutez, je ne sais pas.
10:20Parfois,
10:20on est obligé de dire
10:21qu'on ne sait pas.
10:22Je ne sais pas vous dire,
10:23je ne sais pas
10:23ce qui se passe
10:24dans les instances de négociation.
10:26Je pense qu'il y a beaucoup de gens
10:27qui sont d'accord
10:27sur beaucoup de choses,
10:29mais que cet accord
10:29n'émerge pas.
10:31Dis quoi, Dufour,
10:32qu'à quel moment
10:33est-ce que l'on baisse
10:34drastiquement
10:34le niveau des dépenses
10:36de l'État ?
10:37Un peu tous azimuts.
10:39Est-ce qu'au fond,
10:40vous ne pensez pas,
10:41pardon pour la question,
10:42une sorte de,
10:43je ne sais pas si c'est le bon modèle,
10:44mais de milleille
10:45à la française ?
10:46C'est-à-dire quelque chose
10:46d'électrochoc
10:47qui arriverait
10:47parce que là,
10:48on n'en sort pas.
10:49Ça fait 40 ans que ça dure.
10:50C'est ce que vous racontez,
10:51finalement.
10:51C'est ce que vous décrivez
10:52dans la dette sociale.
10:53Oui, ça fait 40 ans
10:54que ça dure aussi.
10:55Un milleille à la française ?
10:56Ça fait 40 ans que ça dure
10:58parce qu'en fait,
10:59on ne se dit pas
11:01à nous-mêmes
11:01les choses.
11:03On n'a pas dit aux Français
11:04que 60% de la dette,
11:06c'était des prestations sociales
11:07qui permettaient
11:07de gagner du pouvoir d'achat
11:10et d'acheter
11:10la baguette de la semaine.
11:12Vous l'avez déjà entendu, ça ?
11:14Moi, je n'avais pas entendu.
11:15Exactement.
11:15Bon, voilà.
11:16Donc, quand j'ai commencé ce livre,
11:18ce n'était pas complètement clair
11:19dans ma tête.
11:19Je voulais comprendre
11:20pourquoi nous avons accumulé
11:213500 millions de dettes.
11:22Parce que vous avez écrit
11:22sur la désindustrialisation
11:23de la France.
11:24Et bien voilà.
11:24Donc ça, c'est la suite.
11:25C'est le tome 2, en réalité.
11:27C'est-à-dire que c'est l'autre
11:31de 3500.
11:31Quand vous commencez à creuser,
11:32vous apercevez que
11:33ce sont des prestations sociales,
11:35c'est donc du pouvoir d'achat.
11:36L'État est donc chargé
11:38par les Français
11:39de contracter
11:40un crédit à la consommation
11:42pour eux.
11:43Oui.
11:43Et bien c'est ça qui ne va pas.
11:44Mais sur les transmissions
11:45d'entreprises, par exemple,
11:46le ministre des PME
11:47du pouvoir d'achat,
11:47Serge Papin,
11:48que vous connaissez,
11:49propose d'élargir
11:50le pacte du trade.
11:51C'est-à-dire faire mieux,
11:52en quelque sorte.
11:53Alors que le discours,
11:54aujourd'hui,
11:55vous savez,
11:56faire payer les riches,
11:57les successions,
11:57même les héritages,
11:58le simple héritage,
11:59même sans pas les entreprises,
12:01c'est un discours culpabilisant.
12:02Qu'est-ce qu'il faut faire ?
12:04Il faut se souvenir
12:05que si vous voulez avoir
12:06des usines dans les campagnes,
12:07dans les vallées,
12:08il faut des familles
12:09d'entrepreneurs.
12:10Et pour avoir
12:11des familles d'entrepreneurs,
12:12il faut,
12:12comme en Allemagne
12:13et comme en Italie,
12:14qui sont les deux pays
12:14les plus proches de la France
12:15en la matière,
12:16et qui ont des dispositifs
12:17très protecteurs
12:18de transmission pour les familles,
12:19il faut permettre aux familles
12:20de transmettre.
12:21Voilà.
12:22Sans être obligé
12:23de payer 45%
12:24d'impôts sur les successions,
12:26parce qu'on sait
12:27comment ça se termine.
12:27À ce moment-là,
12:28elles vendent,
12:28et elles vendent acquis
12:29à des étrangers
12:30qui, dès qu'il y a un problème,
12:31ferment l'usine française.
12:32Vous êtes conscients ?
12:33Parce que la France
12:33est le pays considéré
12:34comme le moins attractif.
12:35Mais ça, ce n'est pas
12:35dans le discours public.
12:36C'est aujourd'hui
12:37dans le débat public.
12:38C'est pour ça que Dutreil
12:39a fait voter sa loi en 2003,
12:41et sa loi a sauvé littéralement
12:43les entreprises industrielles
12:45familiales des territoires.
12:46Donc il faut aller plus loin
12:47dans ce qu'on appelle
12:48le pacte Dutreil.
12:50Non, mais le pacte Dutreil,
12:50donc il existe.
12:51Ceux qui nous écoutent
12:54doivent savoir
12:54que c'est un truc
12:55ultra-technique,
12:56hyper-contrôlé
12:57par l'administration fiscale.
12:58Est-ce qu'on peut le simplifier ?
12:59Est-ce qu'on peut le transformer ?
13:00Probablement.
13:00Enfin, rien n'est éternel.
13:02Mais l'idée
13:02qu'on doit permettre
13:03à une famille
13:04de persévérer
13:07en réalité
13:07dans l'être
13:07d'une famille industrielle
13:09comme les Peugeot,
13:10bref,
13:11est une bonne idée.
13:12Je vous cite
13:13Carlos Tavares,
13:14l'ancien patron
13:15de Stellantis désormais.
13:17Il dit
13:17qu'il ne faut pas expliquer
13:18aux Européens
13:19qu'ils vont pouvoir
13:20garder leur mode de vie
13:22en concurrence
13:23avec l'Asie
13:24sans travailler plus.
13:26Ce qu'il nous dit
13:27c'est qu'en fait
13:28il faut...
13:29La France ne travaille pas assez
13:30en quelque sorte.
13:31Enfin, pas seulement la France d'ailleurs.
13:32Oui, mais ça
13:33c'est beaucoup dit
13:34sur les antennes
13:35et c'est malheureusement vrai.
13:37C'est-à-dire que
13:38tout notre système
13:40a été construit
13:41avec l'intention
13:42de bien faire,
13:42toujours.
13:43Il n'y a pas de cynisme
13:45là-dedans.
13:46Il faut juste regarder
13:46les conséquences.
13:47Pour que nos enfants
13:49arrivent sur le marché du travail
13:50le plus tard possible
13:51donc en fait
13:51restent un peu à dos
13:53le plus longtemps possible
13:54et quittent le marché du travail
13:56le plus tôt possible
13:57en prenant une retraite
13:58très généreuse.
14:00Et par ailleurs
14:00tout est fait également
14:01pour que le temps de travail
14:02soit le plus faible possible.
14:05Ça c'est sûr
14:05il a raison
14:06Carlos Avaez
14:06sur ce point-là
14:07sur d'autres points
14:08je ne suis pas d'accord avec lui
14:09mais ça pose problème.
14:12Dernière question
14:12avec vous Nicolas Dufour
14:14que vous dirigez
14:14la banque publique
14:15d'investissement
14:16qui est très dynamique
14:17il faut le dire
14:17dans ce pays
14:18qui aide les entreprises
14:19Il y a de bonnes nouvelles
14:21pour le premier semestre
14:21on a réussi à ouvrir
14:23beaucoup plus d'usines
14:24que l'année dernière
14:25semestre à semestre.
14:26Vous avez un chiffre ?
14:27Donc on a un plan
14:28qui s'appelait
14:28le plan start-up industriel
14:29qui permet de financer
14:30les chercheurs entrepreneurs
14:31qui eux-mêmes
14:32vont monter des usines
14:33et au premier semestre
14:35vous verrez ça
14:35dans l'usine nouvelle
14:36cette semaine
14:37on en a ouvert
14:38un peu plus de 30.
14:40Donc c'est une très bonne nouvelle
14:41mais comment vont
14:42les entrepreneurs aujourd'hui
14:43avec le débat public ?
14:44L'économie en fait
14:46Quelle est une morale
14:47les entrepreneurs aujourd'hui ?
14:48Comment est-il ?
14:49Les entrepreneurs
14:49ils ont l'impression
14:50de revisionner
14:52le feuilleton
14:53d'une saison 1
14:54d'une série
14:56alors qu'on est déjà
14:56à la saison 7
14:57Il y a un côté moonwalk
14:59où ça bouge
15:00et ça ne bouge pas
15:00Vous voyez le moonwalk
15:02où la personne elle bouge
15:04mais en fait
15:05elle ne bouge pas
15:05et c'est l'impression
15:07que leur donne parfois
15:07la France
15:08donc il faut faire
15:10un certain travail
15:11pour leur donner
15:12de morale
15:13Cela dit
15:14l'économie va pas mal
15:15honnêtement
15:16on n'est pas sur
15:18des taux très élevés
15:19mais on ne sera plus
15:19sur des taux très élevés
15:20mais on a
15:21si vous saviez
15:22le nombre de projets
15:23qu'on a dans nos directions
15:24régionales
15:24à la BPI
15:25d'entrepreneurs
15:26qui sont très dynamiques
15:27fécont
15:28plein d'idées
15:28et qui sont dans le monde
15:31en fait
15:31qui vivent à l'heure du monde
15:32Vous êtes d'accord
15:34pour finir
15:34Nicolas Dufour
15:35qu'il faudrait un électrochoc
15:36parce que la saison 1
15:37d'une 6 saisons
15:38de cette mauvaise feuilleton
15:40de moonwalk
15:41comme vous dites
15:41il faudrait que ça s'arrête
15:42il faut un électrochoc
15:43il faut que ça bouge
15:44Il faut que ça bouge
15:45ensuite c'est les calendriers
15:46électoraux qui vont jouer
15:47on est en démocratie
15:48Merci à vous
15:49Nicolas Dufour
15:50je conseille
15:51la lecture de cette
15:52dette sociale de la France
15:53chez Odile Jacob
15:54Merci beaucoup
15:55Nicolas Dufour
15:56juste d'un mot
15:56parce que vous parlez
15:57soyons précis
15:58vous avez une liberté de ton
15:59vous parlez des prestations sociales
16:01et vous êtes assez cash
16:02mais de quelles prestations sociales
16:04parlez-vous ?
16:05Lesquelles faudrait sacrifier ?
16:06Parce que je me mets
16:07à la place de nos auditeurs
16:08qui vous écoutent
16:09ça c'est très concret
16:10c'est important
16:10d'abord le mot sacrifier
16:12je pense est excessif
16:13ensuite les ordres de grandeur
16:15sont que
16:16la première c'est la retraite
16:17un peu plus de 400 milliards
16:19énorme
16:20et en progression constante
16:21puisqu'on continue de vieillir
16:22et qu'on fait de moins en moins d'enfants
16:23là les derniers chiffres
16:24de natalité français
16:25sont catastrophiques
16:26et par ailleurs
16:27l'espérance de vie monte
16:28parce qu'on est très bien soigné
16:29ensuite c'est la santé
16:31270 milliards
16:32il y a un énorme problème
16:33de reste à charge
16:34sur la santé
16:34le problème c'est que
16:36on a le reste à charge
16:38le plus faible du monde
16:39et le plus faible d'Europe
16:405%
16:41donc il faut augmenter
16:42ce reste à charge
16:43il faut ouvrir un débat
16:45sur la question du reste à charge
16:46peut-être sous condition de ressources
16:47moi je n'ai aucun problème avec ça
16:48mais en tout cas
16:49on ne peut pas surcharger
16:50l'état de providence
16:51dans la santé
16:52et ensuite loin derrière
16:53viennent
16:54les autres prestations sociales
16:56que sont
16:56la pauvreté
16:57c'est 30 milliards
16:58le RMI
16:58c'est 12 milliards
16:59donc c'est des ordres de grandeur
17:02complètement différents
17:03le handicap c'est 50 milliards
17:04les allocations chômage
17:07de l'Université
17:07en ce moment
17:07c'est un petit 40 milliards
17:10donc rendez-vous compte
17:11retraite 400
17:12maladie 270
17:13les deux sont liés à la démographie
17:17c'est là qu'est notre problème
17:18merci beaucoup Nicolas Dufourc
17:20directeur général
17:21de la Banque publique
17:22d'investissement
17:23et je rappelle
17:24auteur de la dette sociale
17:25de la France
17:25c'est aux éditions
17:26Odile Jacob
17:27merci
17:28et c'est une très belle journée
17:29il est 8h31
17:30ça vous fait réagir
17:31j'en suis sûr
17:320826 300 300
17:33vous nous appelez
17:34c'est Manu
17:35qui vous attend au standard
17:36et puis moi j'attends
17:37Eric Revelle
17:37et Elisabeth
17:38qui nous rejoint
17:38à tout de suite
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