En 2025, l’augmentation de la production énergétique mondiale a atteint des niveaux records, ce qui était déjà le cas en 2024. Ce sont les résultats du dernier rapport du cabinet KPMG sur le sujet. Le second enseignement de ce bilan est qu’il n’y a pas de ligne directrice entre les différents pays pour réussir la transition énergétique.
00:00Le zoom de ce Smart Impact consacré à la demande mondiale en énergie, j'accueille Valérie Besson, bonjour.
00:12Bonjour.
00:13Heureux de vous retrouver sur ce plateau, vous êtes associé chez KPMG, vous publiez la 74ème édition du rapport statistique mondial sur la demande en énergie.
00:22Alors il y a une première leçon qu'on peut tirer pour la première fois depuis 2006,
00:27toutes les principales sources d'énergie, que ce soit les renouvelables ou les énergies fossiles, ont atteint des niveaux de consommation record.
00:35Comment vous l'expliquez ça ?
00:37Alors ce niveau de consommation record, effectivement, que vous soulignez sur toutes les énergies fossiles, bas carbone,
00:44il est principalement tiré par les économies en Asie, et notamment la Chine et l'Inde,
00:53où là on voit des augmentations record de consommation d'énergie.
00:59Il y a un lien direct entre cette consommation d'énergie et la montée en puissance économique,
01:05c'est une lapalissade d'un pays, d'un groupe de pays, d'une région du monde ?
01:10Vous êtes exactement spot-on, c'est effectivement, on rebat les cartes au niveau géopolitique, économique,
01:19et on voit le transfert, le basculement vers l'est de ce rebasculement avec la consommation d'énergie.
01:28Le système énergétique mondial, il reste dominé par le trio pétrole, gaz, charbon, à quel point ?
01:34C'est 86% aujourd'hui de la consommation mondiale.
01:3986% ? Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que la bascule, elle est lente, elle est amorcée, elle va être difficile à faire ?
01:46Alors la bascule, elle est effectivement amorcée, et on voit d'ailleurs que le gaz prend plus de place dans cette consommation,
01:55aujourd'hui c'est 25% de la consommation primaire, en tant qu'énergie, plus de transition et de complémentarité,
02:04avec le basculement vers les énergies renouvelables.
02:08D'accord, avec une expression, enfin, je vais le dire en anglais, puis ensuite on va essayer de le traduire,
02:15« disorderly energy transition », une transition énergétique désordonnée, c'est ça ?
02:20Alors qu'est-ce que vous entendez par là ?
02:22Oui, effectivement, on voit qu'en fonction des zones géographiques, on a des basculements qui sont divergents,
02:29on voit le poids de la Chine, qui aujourd'hui représente 57% des capacités additionnelles sur les énergies renouvelables,
02:40c'est remarquable.
02:41On y reviendra là-dessus.
02:42Voilà, et puis effectivement, des pays qui ont essayé d'accélérer le renouvelable,
02:53on a les US aussi, avec l'Inflation Reduction Act,
02:56on verra ce que ça donne maintenant que Trump est revenu en arrière sur le sujet.
03:03C'est trop tôt pour savoir ce que la politique, le drill, le baby drill de Donald Trump,
03:09peut avoir comme conséquence sur le continent américain, sur les Etats-Unis ?
03:13C'est un peu trop tôt.
03:14Malgré tout, quand même, on voit que, ce soit sur les US ou l'Europe,
03:18on est en croissance un peu moins rapide sur le développement des énergies renouvelables,
03:23parce qu'il y a des bottlenecks, il y a des bottlenecks sur les infras, pour les raccordements notamment,
03:30et puis il y a une forte demande, donc une tension sur la chaîne de valeur, sur la supply chain,
03:37et puis des coûts qui augmentent, compte tenu de cette demande accrue,
03:43et qui font qu'aujourd'hui, on n'est pas au niveau attendu sur les énergies renouvelables.
03:49Alors, on va ouvrir un chapitre consacré à l'électrification,
03:52l'électricité qui connaît une croissance plus rapide que la demande énergétique globale.
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